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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-01-15##

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News
Transcription
00:00:00— Merci Rémi André.
00:00:02— Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:00:07— Nous sommes en guerre.
00:00:09— Il était une fois...
00:00:10— François !
00:00:11— Je suis là.
00:00:12— ...un être différent.
00:00:14— Y a eu un peu de mélange dans mes pages.
00:00:16— François est un geek, un lowlife de la politique.
00:00:19Mais pour ses copains, c'est un génie.
00:00:21— Et donc je suis bien obligé d'apprendre ce métier.
00:00:24— C'est parce que je suis un néophyte.
00:00:26— Mais bien, chef frère...
00:00:28— Une personne homosexuelle pourrait désormais être prêtre en Italie,
00:00:31mais sous certaines conditions bien spécifiques.
00:00:33— Mais bien, chef frère...
00:00:36— Je vois que Jean-Luc Mélenchon a fait un pas de côté.
00:00:39— Comment vous le savez ? En lisant les tracts du Front National ?
00:00:41— Qu'il est déjà en train de préparer une élection présidentielle.
00:00:43— Vous savez pas ? Mais vous parlez quand même.
00:00:45— Je vois qu'il adresse des courriers aux maires de France et de Navarre.
00:00:47— Je les invite à s'inspirer de l'exemple de mon existence pour être un peu moins connu.
00:00:51— Nous sommes en guerre.
00:00:53— Eh bien, vous voyez, on ne se repousse pas.
00:00:57En guerre, en guerre à tous les étages, en guerre sur tous les fronts, en guerre partout.
00:01:02Eh oui, c'est comme ça. C'est la vie politique.
00:01:04Mais quelquefois, c'est beaucoup plus grave.
00:01:06Et quelquefois, ça peut être effectivement léger.
00:01:09Eh oui, ça peut être léger quand on entend certaines déclarations,
00:01:13certaines bourdes, certaines perles, certaines huées, certaines bravos.
00:01:17Eh bien, écoutez, ça nous nourrit.
00:01:19Et ça vous nourrit aussi, auditeurs du Sud Radio, résidents du Sud Radio.
00:01:22Alors hier, c'était évidemment ma déclaration du grand modem, du grand gourou des modems,
00:01:29le seigneur François Bayrou.
00:01:31Il a déclaré à l'Assemblée nationale.
00:01:33Voici ce que je vais faire.
00:01:34On va en parler avec Tom Benoît, qui est économiste et qui a beaucoup de choses à dire là-dessus.
00:01:39Nous aussi, nous aussi.
00:01:41Alors, qu'a dit Bayrou ? Eh bien, écoutez, on prendra le temps d'en parler.
00:01:45Et puis ensuite, on va parler effectivement de cette espèce de nouvelle, je dirais quoi ?
00:01:54Pas mutation.
00:01:55En tout cas, une décision qui consiste à dire par le Vatican, par les autorités officielles du Vatican,
00:02:01que les homosexuels, ils sont officiellement autorisés à devenir prêtres.
00:02:05Qu'est-ce que ça signifie ?
00:02:06On va en parler avec l'abbé Mathieu Raffray.
00:02:09Est-ce que c'est changement, mutation ou autre ?
00:02:12Et puis, Ségolène Royal sur l'Algérie.
00:02:14Et puis alors, Rima Hassan devant Mathilde Panot.
00:02:18Alors là, c'était un grand moment, effectivement.
00:02:21Qu'est-ce qui se passe entre les Insoumis et les pro-Palestine ?
00:02:28Et tout cela, il y a quelque chose ?
00:02:30Y a-t-il du mou dans la carte à nœud ?
00:02:32Y a-t-il de l'eau dans le gaz ?
00:02:34On va en parler.
00:02:35Et LFI qui prépare la présidentielle.
00:02:38Et en seconde partie d'émission, nous allons recevoir Florence Bergeau-Blaquer
00:02:43que nous avons déjà reçue.
00:02:44Vous savez, elle est anthropologue.
00:02:46Elle est chargée de recherche au CNRS.
00:02:48Et là, elle a écrit le frérisme, à savoir les frères musulmans et ses réseaux,
00:02:52l'enquête aux éditions Odile Jacob.
00:02:55On va prendre le temps de parler de ce qui se passe au niveau de ce communautarisme
00:02:59et du reste.
00:03:01Vous savez, toujours, toujours, question à tout.
00:03:04Le français parle au français.
00:03:06Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:09Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:12Sud Radio Bergeau dans tous ses états.
00:03:15Véni, vidi, mevici.
00:03:18Il est venu, il a vu, mais a-t-il vaincu ?
00:03:21Nous parlons évidemment de François Bayrou, hier, dans sa déclaration à l'Assemblée nationale.
00:03:28On va en parler tout de suite avec Tom Benoit.
00:03:30Nous allons prendre le temps de décortiquer tout cela.
00:03:34Sud Radio Bergeau dans tous ses états.
00:03:37Le fait du jour.
00:03:47Alors, faut-il préférer France Gall à François Bayrou ?
00:03:50Je ne sais pas. Ma déclaration, ma déclaration.
00:03:53Mais ça a été assez long, assez mouvementé.
00:03:57Mais voilà, le Premier ministre de la France,
00:04:01le Premier ministre d'aujourd'hui,
00:04:03eh bien, il a parlé.
00:04:05Et il a parlé de plusieurs choses.
00:04:07Alors, Tom Benoit, bonjour.
00:04:09Bonjour André.
00:04:11Bonjour. Vous êtes économiste.
00:04:12Vous êtes directeur de la réaction des Jeux Stratégie Magazine.
00:04:15Et puis, on vous reçoit assez souvent pour...
00:04:18...
00:04:20...
00:04:22...
00:04:24...
00:04:26...
00:04:28...
00:04:30...
00:04:32On va peut-être énumérer un peu certaines choses.
00:04:35Et je dirais qu'à chaque fois, on en parle.
00:04:37Par exemple, il a commencé, François Bayrou,
00:04:40à dire qu'il faut lutter contre l'endettement.
00:04:43Ça, c'est clair qu'il faut lutter contre l'endettement
00:04:45comme il faut lutter contre la grippe, la maladie,
00:04:47ou la grippe aviaire.
00:04:49Alors, il dit, voilà, tous les partis du gouvernement,
00:04:51a-t-il dit, sans exception, ont une responsabilité
00:04:53dans la situation d'endettement créée ces dernières décennies.
00:04:56Eh oui, dernier budget en équilibre, on le rappelle,
00:04:58on l'a déjà suffisamment dit.
00:04:59c'était il y a exactement 50 ans.
00:05:01Donc l'épée de Damoclès, alors il dit, il entend réviser à la hausse l'objectif de déficit public du pays à
00:05:085,4 % du PIB en 2025.
00:05:12Donc on revoit la prévision de croissance pour 2025, elle était de 1,1 % avant l'incension du président de gouvernement.
00:05:19Nous la fixons à 0,9, conformément aux prévisions de la Banque de France.
00:05:25Voilà, et il sera proposé donc de fixer l'objectif de déficit public à 5,4 % du PIB.
00:05:31Alors Tom Benoît, promesse de Gascon, vœux pieux ou pas ?
00:05:36Alors déjà, quels sont les vœux ? Parce qu'il y a une antagonie assez traditionnelle du macronisme,
00:05:43si je puis dire, dans ses déclarations, le fameux « en même temps macroniste »,
00:05:46c'est-à-dire que Français...
00:05:49...dire dans ses...
00:05:51...en même temps macroniste...
00:05:53...François Bayrou...
00:05:55...effectivement...
00:05:57...que la dette...
00:05:59...d'une façon...
00:06:01...générale, et en même temps qu'il faudrait peut-être investir pour un fonds qu'il financera, a-t-il dit,
00:06:08je vais y revenir un peu plus en détail avec beaucoup d'ambiguïté, par la vente probablement,
00:06:12ou en tout cas le fait de rendre actifs les biens de l'État, un fonds qui servira à la réforme de l'État.
00:06:18Cela sous-entend que selon François Bayrou aujourd'hui, nous n'avons pas assez d'institutions,
00:06:23de fonctionnaires, de commissions multiples pour réformer l'État,
00:06:27et qu'il va falloir se délester de biens publics, ou en tout cas d'user des biens de l'État,
00:06:32pour financer un fonds qui servira à réformer cet État qui est déjà glouton,
00:06:37et qui ne permet plus de faire fonctionner l'économie du pays.
00:06:41Ça, c'est un premier point.
00:06:43Deuxième point très important à souligner par rapport aux déclarations d'hier de M. François Bayrou,
00:06:47le Premier ministre, c'est que François Bayrou nous dit que le paiement des retraites
00:06:54représenterait plusieurs dizaines de milliards, environ 50 ou 60 milliards d'endettement public.
00:07:03Alors ça, c'est un calcul qui revient à justifier que n'importe quelle dépense
00:07:10peut représenter un montant colossal d'endettement public.
00:07:14On pourrait très bien dire que le ministère des Armées représente l'essentiel de l'endettement public annuel,
00:07:19que tel ou tel poste représente l'essentiel.
00:07:22Si j'observe les chiffres qui sont donnés par l'organisme qui quantifie le corps,
00:07:31les retraites et le financement des retraites,
00:07:34on serait plutôt pour des montants qui sont, disons, dix fois inférieurs,
00:07:39mais plutôt à 6 à 7 milliards de financement par l'endettement public pour le paiement des retraites.
00:07:45– Alors que François Bayrou a annoncé 60 milliards ou presque.
00:07:48– Absolument. Alors après qu'il y a un problème pour le système de retraite en France,
00:07:52c'est une réalité, et je dirais que c'est l'inéluctable drame de tous les pays sous-développés,
00:07:58et la France est un pays en voie de sous-développement.
00:08:01Il suffit de voyager un peu et de faire des affaires à l'étranger
00:08:04pour s'apercevoir que nos problèmes, je dirais plutôt nos problématiques,
00:08:09relèvent de données qui sont des données de pays en voie de sous-développement.
00:08:14Nous attendons un rendez-vous avec Sophie Binet, représentante de la CGT,
00:08:18qui ne défend en rien les travailleurs, par ailleurs, qui défend…
00:08:22– Oui, ça c'est encore autre chose.
00:08:24– C'est encore autre chose, mais sur un plan très théorique,
00:08:27ce qu'on appelle les réflexions sociales,
00:08:29et c'est pour ça qu'on les qualifie de partenaires sociaux pour faire fonctionner le pays.
00:08:33Eh bien moi je peux vous dire que ça n'est pas comme ça
00:08:35qu'on sauvera le bateau dans lequel nous sommes malheureusement immergés.
00:08:40– Alors justement, pour parler d'immersion et du montant d'immersion,
00:08:44je rappellerai, et vous le savez Tom Benoit, et tout le monde le sait,
00:08:48mais il faut le rappeler, il ira encore mieux en le disant,
00:08:51à la fin du deuxième trimestre 2024, la dette publique s'établit à 3 228,4 milliards d'euros.
00:09:00Un peu plus de 3 000 milliards d'euros d'après la dernière publication de l'INSEE,
00:09:04soit 112% du PIB.
00:09:07Et alors justement, à propos de la retraite, etc., il dit voilà,
00:09:12il va remettre le chantier par rapport à la fameuse réforme des retraites adoptée en 2023,
00:09:21l'article controversé 49.3 qui a été obtenu comme ça,
00:09:25qui portait de 62 à 74% l'âge de la retraite, etc.
00:09:29Mais au fond, Tom Benoit, dans l'écoutant, vous avez écouté, comme moi,
00:09:34comme beaucoup de gens, la déclaration.
00:09:36Est-ce qu'il y a, dans ce qu'il a dit, là-dessus en tout cas,
00:09:40sur la dette, sur la retraite, on va parler ensuite de la proportionnelle, etc.,
00:09:44est-ce qu'il y a du nouveau, ou en fait c'est un constat
00:09:47comme on l'a fait depuis déjà des années, voire des décennies ?
00:09:51– Alors, dans ce qu'il a dit précisément, il n'y a pas de nouveau,
00:09:53mais il faut savoir aller entre les lignes.
00:09:55Par contre, sur ce que j'entends et ce qui fuite, les bruits de couloirs,
00:09:58ce qui va être appliqué par le gouvernement Bayrou,
00:10:00c'est une augmentation des impôts sur les sociétés, par exemple.
00:10:03Et ça, il ne l'a pas dit clairement, si je puis dire,
00:10:05il l'a laissé comprendre, il l'a laissé entendre.
00:10:07Mais par contre, ce que l'on sait, c'est qu'il va y avoir
00:10:10une accompte à payer en 2025 pour les sociétés françaises
00:10:13par rapport aux résultats, vous savez que c'est toujours un petit peu
00:10:16la même musique qui sont estimées, par rapport à ce qui a été réalisé précédemment.
00:10:20Il va y avoir également, sous le masque de la justice fiscale,
00:10:24qui est un terme très en gros aujourd'hui, une mise en chantier
00:10:30d'une prochaine taxation des hauts patrimoines ou des hauts revenus.
00:10:35Alors, qu'est-ce que les hauts revenus selon François Bayrou
00:10:38ou bien des personnes qui travaillent avec lui ?
00:10:41Personnellement, je ne le sais pas.
00:10:43Par contre, ce que demandent les socialistes, ce que je sais,
00:10:45c'est que c'était 0,5% de taxation.
00:10:48Je crois que François Bayrou s'est entendu avec eux et les autres,
00:10:52je veux dire tous ceux qui gravitent autour finalement de ce centre dirigeant,
00:10:56à 0,4%, mais 0,4% dans quelles mesures, sous quelles conditions ?
00:11:01Ce que l'on voit, c'est qu'on a un impôt sur la fortune immobilière
00:11:04qui avait été justement instauré par Emmanuel Macron,
00:11:07ce qui était absurde à ce moment-là, parce qu'on transformait
00:11:11l'impôt sur la fortune en impôt sur la fortune immobilière.
00:11:14Je ne peux pas entrer dans le détail parce que ça serait trop long,
00:11:16mais avec un cahier des charges qui n'avait pas de sens.
00:11:19On ne prenait même plus en considération le fait que vous puissiez détenir un yacht,
00:11:23par exemple, à 15 millions.
00:11:24Et là, on est en train de revenir à un impôt sur la fortune,
00:11:28mais ce que l'on ne dit pas clairement, c'est qui sera considéré comme étant fortuné.
00:11:34Oui, à partir de quel montant et à partir de quel montant, etc.
00:11:38C'est ça.
00:11:39Tout ce qu'on est en train d'expliquer, c'est qu'on va taxer la production,
00:11:43qu'on va taxer l'épargne et que par contre, dans l'intervalle,
00:11:46on va vendre des biens publics pour réformer l'État
00:11:50et pour créer des commissions pour réformer l'État
00:11:52et que l'on va également, c'est une annonce de François Bayrou,
00:11:55construire des logements pour les jeunes.
00:11:58On parle de 15 000, je ne sais pas combien exactement,
00:12:01mais en tout cas qu'on va investir avec de l'argent public
00:12:04pour construire des logements pour les étudiants.
00:12:07Là aussi, il faut un petit peu redéfinir le concept.
00:12:10Qu'est-ce que c'est qu'être étudiant en France en 2025 ?
00:12:13Est-ce que c'est apprendre un métier qui permettra de générer de la richesse
00:12:18et de donner une vie confortable, d'être productif et de faire évoluer le pays
00:12:23et donc d'apporter des points de croissance ou pas ?
00:12:26Et là aussi, sur les points de croissance, il n'y a absolument aucune mesure
00:12:30qui permette de relancer l'économie libérale.
00:12:32Au contraire, on est en voie de soviétisation.
00:12:35Je n'ai pas peur des mots et je n'ai pas peur de le dire.
00:12:37Et les ambitions de François Bayrou sont aussi théoriques, vaines et caricaturales
00:12:46que ne l'étaient celles de Bruno Le Maire.
00:12:49– De son prédécesseur ou de Bruno Le Maire, oui, c'est ça.
00:12:52– Son prédécesseur avait au moins un petit peu plus d'aisance, on va dire,
00:12:56ou on va dire d'éloquence.
00:12:58– Alors justement, parmi ce qu'il propose, il y a deux choses quand même
00:13:04qui sont peut-être plus politiques qu'économiques, mais quand même.
00:13:08Donc il a relancé l'idée du Banque de la Démocratie,
00:13:11que le financement des partis politiques et des campagnes
00:13:13ne dépendent plus de choix de banques privées,
00:13:15mais puisse éventuellement être un recours
00:13:17à le fait d'organismes publics placés sous le contrôle du Parlement.
00:13:21Là, ça veut dire qu'il va créer encore plus d'organismes publics
00:13:24ou au contraire, on peut dire que c'est bien que le financement
00:13:26des partis politiques ne dépendent plus des banques privées.
00:13:29Qu'est-ce que vous en pensez, Tom Benoit ?
00:13:31– Je vais répondre très clairement, moi je suis pour que le financement
00:13:34des partis politiques dépendent des banques privées,
00:13:36et surtout dépendent des électeurs, dépendent de vous et moi
00:13:39lorsque nous allons voter, lorsque parfois nous sommes militants politiques,
00:13:42nous sommes journalistes, donc nous ne sommes pas militants politiques,
00:13:45moi je n'adhère à aucun parti, mais je pense qu'il y a beaucoup de partis,
00:13:48celui d'Éric Zemmour par exemple, ou le Rassemblement National,
00:13:51ou la France Insoumise, ou peut-être même le Parti Renaissance
00:13:55qui arrivent à engranger des recettes par rapport aux cotisations des adhérents.
00:14:00Et cela suffit amplement pour mener des campagnes,
00:14:02nous n'avons pas besoin que l'État français décide
00:14:05de quel ou quel parti peut avoir le droit justement d'être représenté
00:14:09et de se voir attribuer des fortunes qui proviendront
00:14:13de la levée de l'imposition des Français.
00:14:16Les partis doivent être libres, cela fait partie des préceptes
00:14:19de la Ve République, et la représentation démocratique de ces partis
00:14:23peut se faire d'une façon très simple aujourd'hui,
00:14:26vous savez laquelle, au-delà des médias traditionnels,
00:14:28les réseaux sociaux, comme X, effectivement,
00:14:31qui sont les médias citoyens, et que justement,
00:14:34une poignée de censeurs, dont les actions ont des accents malheureusement
00:14:41dictatoriaux, veulent le contrôler.
00:14:45– Suivez mon regard de fact-checker.
00:14:47– Exactement.
00:14:48– Mais justement, Tom Benoit, je voudrais qu'on parle de ça,
00:14:51alors d'autres choses, vous allez voir, après avoir dit,
00:14:53ça c'était sympathique, il a commencé un tout petit peu
00:14:57à s'emmêler les pinceaux, mais ça c'était drôle,
00:14:59juste écoutez ça, c'était assez drôle, François Bayrou.
00:15:04– Je suis là, il y a eu un peu de mélange dans mes pages,
00:15:09dans ce nouveau monde, c'est parce que je suis un néophyte,
00:15:14et donc je suis bien obligé d'apprendre ce métier.
00:15:19– Voilà, il est un néophyte, bon c'était amusant,
00:15:22il s'est un peu fichu de lui-même, très gentiment,
00:15:24mais alors il a abordé autre chose dont je voudrais qu'on parle maintenant,
00:15:28écoutez ce qu'il disait sur la réforme du mode de scrutin législatif
00:15:31avec un principe de proportionnel, il relance ce vieux serpent de mer
00:15:36que beaucoup de gens réclament, d'ailleurs à juste titre peut-être,
00:15:39écoutez François Bayrou.
00:15:41– … de vos organisations, mais je pense aussi qu'il faut
00:15:46que chacun puisse trouver sa place au sein de la représentation nationale,
00:15:51à proportion des votes qu'il a reçus.
00:15:54C'est la seule règle qui permettra à chacun d'être lui-même authentiquement,
00:15:59sans être prisonnier d'alliances insincères.
00:16:03– Alliance insincère, c'est vrai qu'on l'a vu au second tour des législatives,
00:16:07quand même c'était assez fort de café, et c'était vraiment exemplaire,
00:16:11chimiquement pur, quand je dis pur, plutôt impur,
00:16:14de ce qui pourrait se passer au niveau des magouilles.
00:16:16Vous en pensez quoi Tom Benoit ?
00:16:18– La compétence en driver course c'est fort, mais ce qui est d'autant plus fort,
00:16:21c'est que vous avez un personnage qui est parachuté, pour ainsi dire,
00:16:25au sommet de l'État, et qui est en train de vous expliquer
00:16:27que dans un premier temps, il faut contrôler le financement des partis,
00:16:30et qu'une fois dès lors que l'on aura contrôlé le financement des partis,
00:16:34donc que l'on aura distribué au sein d'un échiquier les partis qui sont autorisés,
00:16:38là il y aura une proportionnelle.
00:16:40Pour le moment, tant que les partis sont financés par des banques privées,
00:16:43et tant que les résultats des élections sont assez limpides,
00:16:46ce qui est le cas jusqu'à présent, lorsque Thierry Breton ne se réjouit pas
00:16:50qu'elle soit empêchée dans certains pays de l'Union Européenne,
00:16:53là il n'y a pas de proportionnelle.
00:16:56Voilà, donc ce qui est assez aberrant là aussi, c'est d'entendre un Premier ministre
00:17:01qui vous explique que la proportionnelle n'a pas lieu d'être en ce moment,
00:17:04mais qu'elle aurait lieu une fois que les élections pourraient être contrôlées
00:17:08par des partis qui seraient financés sur décision de l'État.
00:17:11– C'est amusant, qu'en termes galants, ces choses-là sont dites,
00:17:14on se retrouve Tom Benoît, on va continuer cet examen,
00:17:18je ne dirais pas cette autopsie, mais cet examen après cette toute petite pause.
00:17:24– Et n'hésitez pas à réagir en appelant le 0 826 300 300, à tout de suite.
00:17:29– Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h, André Bercoff.
00:17:35– Ainsi parlait Bayrou Toustra dans son serment sur la montagne du Palais-Bourbon,
00:17:41on est en train de décortiquer tout cela avec Tom Benoît.
00:17:45Alors justement, Tom Benoît, on a parlé de la dette,
00:17:48on a parlé de la proportionnelle, on a parlé de tout cela, on verra,
00:17:51ce n'est pas évidemment en trois jours qu'on peut faire ça,
00:17:53mais véritablement arrivera-t-il, et c'est tout le problème,
00:17:56à légèrement déjà non pas dégraisser le mammouth,
00:17:59et encore qu'on le souhaite tous, mais secouer un peu le cocotier,
00:18:03et il a parlé, et il savait longtemps qu'on n'en parlait pas dans l'enceinte,
00:18:08il a demandé, ce n'est pas assez intéressant, mais pourquoi faire ?
00:18:13Il a demandé à reprendre l'étude des cahiers de doléances du moment des gilets jaunes.
00:18:17Il a dénoncé effectivement la division de pays entre ceux qui comptent
00:18:21et ceux qui ne comptent pas, disait François Bayrou,
00:18:23mais la promesse française, voilà, il faut abattre ce mur,
00:18:27les attentes souvent les plus exprimées,
00:18:29qui sont celles des milieux sociaux exclus du pouvoir.
00:18:31Donc lui ne dit pas, il y en a qui sont là, il y en a qui ne sont rien.
00:18:34Qu'est-ce que vous en pensez à la recherche des gilets jaunes perdus ?
00:18:40– Je vous dirais que j'ai peur de comprendre en quelque sorte,
00:18:43j'ai peur de comprendre que nous avons un Premier Ministre
00:18:45qui flatte les bas instincts des personnes qui sont en difficulté,
00:18:50que l'on représente comme ayant été les gilets jaunes généralement.
00:18:53– Les bas instincts, vous dites ça en guillemets bien sûr.
00:18:56– Oui, je dis les bas instincts parce que c'est une façon de catégoriser
00:19:01des gens qui bien souvent accumulent, pour ainsi dire,
00:19:04plus de malheurs que ce qu'ils peuvent en exercer sur d'autres.
00:19:07Vous savez quand on est… il n'y a pas de réussite sans violence
00:19:10et on peut être quelque peu violent si on réussit dans la vie,
00:19:12si on est entrepreneur, si on est dirigeant d'entreprise
00:19:15et généralement on est plus violent si on dirige total
00:19:18que si on est salarié dans une raffinerie.
00:19:22Et donc on flatte ces personnes qui ont beaucoup souffert en quelque sorte
00:19:26et qui avaient des revendications, mais des revendications qui étaient populaires,
00:19:29il n'y a pas de cahier de doléances à rendre public des gilets jaunes.
00:19:32– Bien sûr, et elles étaient légitimes ces revendications d'ailleurs.
00:19:36– Elles étaient légitimes absolument et elles correspondaient à une époque également
00:19:40qui est pourtant pas si lointaine en 2018,
00:19:43durant laquelle le pays pouvait être paralysé
00:19:47parce qu'il était encore un peu plus industriel,
00:19:49mais au sens économique du terme également.
00:19:51– Oui je comprends.
00:19:52– Une grande surface qui fonctionnait plus qu'aujourd'hui
00:19:54et qui si elles étaient fermées durant un laps de temps très long
00:19:57pouvaient paralyser une économie illégale,
00:19:59remarquons tout cela, ça n'est plus le cas aujourd'hui.
00:20:01Donc la crise des gilets jaunes n'aurait plus lieu d'être,
00:20:03mais elle est malheureusement beaucoup plus profonde aujourd'hui,
00:20:05elle s'est étendue à des classes moyennes et à des classes moyennes supérieures également
00:20:09et à beaucoup de personnes qui se sentent privées d'une forme de liberté
00:20:14non seulement d'entreprendre et de faire, mais également une liberté d'être
00:20:18et qui rejette une forme de dictature politique et économique dans le pays.
00:20:22Donc j'y lis une forme de démagogie de la part de François Bayrou
00:20:26qui pensait certainement, c'est ma lecture en tout cas,
00:20:29qui pensait en satisfaisant justement ce que je qualifiais
00:20:33comme étant les bas instincts de ceux qui souffrent et qui s'étaient révoltés,
00:20:36dire « Eh bien regardez, je vous ai donné cette aumône,
00:20:39je vous ai regardé et entendu, je vous ai dit,
00:20:41on va ouvrir vos petits cahiers que nous n'avions pas rendus publics jusqu'à présent. »
00:20:45Mais c'est un double langage permanent qui est
00:20:49« Nous ne sommes pas les ennemis des riches, mais nous allons surtaxer les riches,
00:20:53on dira plus tard qui sont les riches,
00:20:55nous ne sommes pas les ennemis des pauvres,
00:20:57mais par contre nous n'allons en aucun cas favoriser les personnes qui travaillent
00:21:01et qui ne se qualifient pas comme étant des pauvres,
00:21:04qui ne sont pas des pauvres gens, mais qui sont des personnes qui travaillent
00:21:07et qui ont simplement envie de vivre de leur travail. »
00:21:09– De mieux vivre, bien sûr.
00:21:10– De mieux vivre de leur travail.
00:21:11Et à ce moment-là, ce qu'on fait si on est le premier ministre d'un pays
00:21:14qui se retrouve dans les difficultés dans lesquelles nous sommes,
00:21:17c'est que l'on révise totalement le système d'imposition du pays
00:21:23pour favoriser les petites entreprises, pour favoriser les petits revenus.
00:21:28On fait profiter par exemple également aux héritiers
00:21:31qui sont obligés parfois de vendre leurs biens
00:21:33parce qu'ils ne peuvent pas payer leurs frais de succession,
00:21:36de loi équivalente aux lois d'exonération pour les successions d'entreprises.
00:21:42Vous savez que si vous vous héritez aujourd'hui d'une entreprise
00:21:45qui pèse, mettons, une cinquantaine de millions d'euros,
00:21:48ce qui n'est pas rien,
00:21:49si vous vous engagez à être dirigeant pendant plusieurs années de cette entreprise,
00:21:53vous bénéficierez d'un abattement considérable.
00:21:56Par contre, si vous héritez d'un bien immobilier
00:21:59qui est assimé à environ 2 ou 3 millions d'euros,
00:22:02vous payez quasiment la moitié en frais de succession.
00:22:05– Oui, même 60%.
00:22:06Alors justement, on parlait de liberté, Tom Benoit,
00:22:09je voudrais finir là-dessus avec vous quand même.
00:22:11Il y a un moment magnifique, en décembre 2024,
00:22:15c'est-à-dire il n'y a même pas un mois,
00:22:17François Bayrou parlait de Mayotte et parlait de Starlink.
00:22:22Écoutez.
00:22:23– Pour les télécommunications,
00:22:26pour pallier aux difficultés et répondre à l'urgence,
00:22:31nous allons déployer 200 Starlinks
00:22:34pour assurer les communications en urgence.
00:22:39Les réseaux fixes de télécommunications ont été largement détruits.
00:22:47Voilà, les réseaux fixes ont été détruits,
00:22:50donc Starlink va arriver.
00:22:52Merci qui ?
00:22:53Merci Elon Musk, qui est évidemment le créateur,
00:22:56le fondateur et le propriétaire de Starlink.
00:22:59Mais hier, à l'Assemblée nationale,
00:23:02dans sa déclaration justement,
00:23:04François Bayrou a reparlé justement de la personne
00:23:09que Trump a nommée pour dégraisser le mammouth étatique américain.
00:23:14Et voici ce que disait, un mois plus tard,
00:23:16François Bayrou.
00:23:18– La domination technologique par des entreprises de taille planétaire
00:23:24et le pouvoir que tout cela donne
00:23:26d'intervenir dans la vie démocratique d'autres États.
00:23:30Ce nouvel ordre mondial,
00:23:32ou plutôt ce nouveau désordre mondial
00:23:34qui menace tous les équilibres et toutes les règles de la naissance,
00:23:38il y a un certain nombre de figures qui l'incarnent sans complexe
00:23:42comme celle de monsieur Elon Musk.
00:23:45Et voilà !
00:23:46Merci Elon Musk pour Starlink,
00:23:48c'est Mayotte qui va nous sauver, on n'y avait plus rien.
00:23:51Et honte à Elon Musk, ce salaud de prédateur
00:23:55qui est en train de tuer nos libertés.
00:23:57Intéressant non, Tom Benoit ?
00:23:59– Je pense qu'il y a eu un alignement de planètes assez formidable
00:24:03qui relève de l'inaspéré et qui a permis d'avoir à la tête
00:24:06de la première puissance occidentale et du monde
00:24:08des personnes qui aiment avant tout passionnement
00:24:10la liberté et les libertés individuelles.
00:24:13Qui aiment l'argent également et qui doivent user de stratégies
00:24:17qui sont très certainement, très régulièrement machiavéliennes,
00:24:21je n'en doute pas, mais qui aiment avant tout la liberté.
00:24:24Et c'est cet élan-là et seulement cet élan
00:24:28qui permettra de faire évoluer la situation de l'Europe.
00:24:32Si demain les réseaux sociaux sont censurés, contrôlés, régulés,
00:24:37on peut appeler ça comme l'on veut,
00:24:39et que les parties politiques sont financées sur décision de l'État,
00:24:42vous pouvez dire adieu non seulement à la démocratie,
00:24:44mais vous pouvez dire adieu aux points de croissance et à l'économie.
00:24:47Et le reste du monde ne nous attendra pas.
00:24:49Les Émirats Arabes Unis, l'Inde, la Chine, les États-Unis,
00:24:52tous ces pays-là ne nous attendront pas.
00:24:54Donc on a intérêt à conserver un minimum de liberté sur le sol européen.
00:24:58– Merci Tom Benoit, écoutez on continuera à parler de tout cela avec vous
00:25:02et puis voilà ce qui se passe aujourd'hui
00:25:05et que nous décryptons, c'est notre métier.
00:25:10– Sud Radio, André Bercoff.
00:25:14Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:25:17– Et dans la salle je vois que les mâles n'en croient pas leurs yeux,
00:25:22je suis un homo comme ils disent.
00:25:28– La très célèbre chanson de Charles Aznavour,
00:25:31« Je suis un homo comme ils disent »,
00:25:33oui c'était la première, il y a plus de 50 ans,
00:25:36c'est l'un des premiers qui parlait de ça dans une chanson à l'époque,
00:25:40c'était très rare, sinon inexistant.
00:25:43Mais si on parle de ça aujourd'hui justement,
00:25:46c'est parce qu'en Italie, la conférence épiscopale italienne
00:25:50qui est un peu comme la conférence des évêques de France,
00:25:53qui a été approuvée par le Vatican,
00:25:55dit ceci, les gays, donc les homosexuels,
00:25:58pourront désormais devenir prêtres,
00:26:01mais pas s'ils soutiennent la soi-disant culture gay.
00:26:05C'est-à-dire, ce que dit le document,
00:26:07qui vient de paraître, on commente 68 pages,
00:26:10« L'Église, tout en respectant profondément les personnes en question,
00:26:14ne peut pas admettre au séminaire ou dans la prêtrise
00:26:17ceux qui pratiquent l'homosexualité,
00:26:19présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées
00:26:23ou soutiennent la soi-disant culture gay. »
00:26:25Alors, je ne comprends pas très bien, c'est un peu perplexe,
00:26:29est-ce que d'un côté ils disent,
00:26:31oui nous accepterons les gays qui peuvent devenir prêtres,
00:26:34mais il n'est pas question de pratiquer,
00:26:38bien évidemment, il y a le vœu de chasteté, bien sûr,
00:26:41mais qui présentent des tendances homosexuelles
00:26:43profondément enracinées ou soutiennent la soi-disant culture gay.
00:26:47Bonjour l'abbé Mathieu Raffray.
00:26:51Allô, Mathieu Raffray, vous êtes avec nous ?
00:26:54Monsieur l'abbé ?
00:26:55– Oui, tout à fait, je suis avec vous.
00:26:57– Vous nous entendez, très bien, vous nous entendez bien.
00:26:59Alors vous êtes prêtre, je rappelle que vous êtes professeur de philosophie
00:27:02à l'université Saint-Thomas d'Aquin à Rome.
00:27:05Merci d'être avec nous.
00:27:06Alors, de quoi s'agit-il exactement ?
00:27:08Parce que d'un côté on dit, bon admettons, effectivement, disent-ils,
00:27:12enfin encore une fois la conférence épiscopale,
00:27:14et de l'autre côté, attention, il ne s'agit pas évidemment
00:27:21ni de pratiquer ce qu'on peut comprendre,
00:27:23encore une fois, bien sûr, vœu de chasteté,
00:27:25mais en même temps ne pas soutenir la soi-disant culture gay.
00:27:29N'y a-t-il pas, je l'ai dit un peu tout à l'heure,
00:27:32n'y a-t-il pas contradiction, monsieur l'abbé Raffray ?
00:27:36– Alors, je pense que c'est plutôt une agitation journalistique
00:27:40qui est née un peu pour faire le buzz,
00:27:42parce que, en fait, si on lit le document,
00:27:46il n'y a absolument pas de contradiction,
00:27:48c'est toujours la même doctrine de l'Église.
00:27:50D'ailleurs le document en question reprend en italien,
00:27:52en fait c'est simplement une adaptation en italien
00:27:55pour les séminaires italiens d'un document de 2016
00:27:59officiel de l'Église, qui lui-même reprend un document
00:28:03sur la question de 2005, puis de 1999, etc.
00:28:06En fait, rien n'a changé, la seule chose qui a, disons,
00:28:09qui a un peu secoué d'abord les journaux italiens,
00:28:12puis ensuite par Twitter, qui est passée un peu dans l'entier…
00:28:16– La réseosphère, oui.
00:28:18– La réseosphère, voilà, exactement.
00:28:20C'est que le document dit, ajoute cette phrase
00:28:23qui est tout à fait logique et tout à fait dans la continuité,
00:28:26mais dit, il ne faudrait pas réduire les personnes
00:28:30et le processus formatif à cette question de l'homosexualité.
00:28:33Donc en disant, il ne faut pas non plus en faire un principe absolu,
00:28:37comme si c'était la question…
00:28:39– Non, bien sûr.
00:28:40– Celui qui a un point, c'est le paragraphe 44 de ce document,
00:28:44sur 118 points, donc si vous voulez c'est…
00:28:47– Je comprends, mais vous comprenez aussi, M. Labbé,
00:28:50que les gens sont étonnés, parce que jusqu'ici d'ailleurs,
00:28:53l'Église catholique n'est pas la seule,
00:28:55que ce soit l'islam, que ce soit le judaïsme,
00:28:58les positions envers l'homosexualité sont assez tranchées,
00:29:02en tout cas dans un certain nombre de religions monothéistes.
00:29:06Mais là, en l'occurrence, c'est ce que j'essaie de comprendre en tant que laïc,
00:29:12c'est, encore une fois, sans aucun jugement,
00:29:14nous n'avons pas à juger de quoi que ce soit là-dessus,
00:29:17mais on dit d'un côté, les homosexuels pourront désormais devenir prêtres,
00:29:21mais pas s'ils soutiennent la soi-disant culture gay.
00:29:24Ce que je veux dire, c'est que s'ils sont homosexuels,
00:29:27c'est que quelque part ils ont embrassé cette culture,
00:29:30donc pourquoi cet accès à la prêtrise ?
00:29:33La question.
00:29:35– Non, alors encore une fois, il dit comme ça, c'est faux,
00:29:38le document ne dit pas du tout ça,
00:29:40c'est-à-dire qu'en fait l'Église catholique fait une distinction,
00:29:43dans le catéchisme de l'Église, entre les tendances homosexuelles
00:29:46et l'homosexualité active.
00:29:48Et en fait, la doctrine de l'Église, ça a toujours été que
00:29:51les tendances homosexuelles ne sont pas du tout un péché,
00:29:54c'est-à-dire que le fait d'avoir des attirances, en soi, ce n'est pas un péché.
00:29:58– Vous voulez dire que les tendances homosexuelles ne sont pas un péché ?
00:30:02– Non, sauf si elles sont, disons, si elles changent la…
00:30:06Non, non, ce ne sont pas un péché, ce n'est pas un péché.
00:30:09Ce qui est un péché, ce sont les actes homosexuels.
00:30:13Ce qui est considéré comme un péché par l'Église catholique.
00:30:17– Oui, allez-y, je l'en prie.
00:30:19– Ce que dit le document, c'est que quelqu'un qui aurait des tentations
00:30:24ou des tendances ou une attirance, en soi, si ce n'est pas quelque chose
00:30:29qui va changer son comportement extérieur,
00:30:31si ce n'est pas quelque chose qui va être revendiqué comme une culture
00:30:36ou comme une revendication LGBT,
00:30:39alors ce n'est pas du tout un empêchement pour être prêtre.
00:30:42C'est exactement comme les tendances hétérosexuelles.
00:30:46C'est-à-dire que quelqu'un qui a des tendances hétérosexuelles,
00:30:50pour être prêtre, puisqu'on fait un vœu de célibat, un vœu de chasteté,
00:30:54eh bien, il faut que ce ne soient pas des tendances qui vont…
00:30:58– Contrarier ce vœu de célibat ou de chasteté, c'est ça ?
00:31:01– Exactement, exactement.
00:31:03Les tendances hétérosexuelles non plus ne sont pas un péché.
00:31:06Ce qui est un péché, c'est…
00:31:08alors qu'on a fait un vœu de chasteté, les actes…
00:31:12– Vous voulez dire, ce qui est un péché, c'est d'incarner ces tendances,
00:31:16de les pratiquer, c'est ça ?
00:31:18– De les pratiquer ou de les revendiquer comme une cause à défendre.
00:31:22C'est ça qui est impliqué dans le texte.
00:31:24– D'accord. Non, non, mais justement, c'était bien de clarifier,
00:31:28parce que ce que nous avons lu, évidemment,
00:31:30je n'ai pas lu le texte de 68 pages,
00:31:33mais au fond, parce qu'on voit très très bien,
00:31:37le pape François lui-même, conseiller aux homosexuels
00:31:41qui voulant devenir prêtre, d'aller voir un psychologue,
00:31:43il a été assez clair en tout cas là-dessus.
00:31:45Donc vous, vous dites, il n'y a aucune évolution là-dessus,
00:31:49c'est simplement, vous pouvez vous sentir homosexuel,
00:31:53mais à partir du moment, si j'ai bien compris, je répète,
00:31:56à partir du moment où vous ne commettez pas,
00:31:59allez, disons, l'acte de chair,
00:32:01ou l'acte où vous ne rompez pas le célibat,
00:32:05il n'y a pas de problème.
00:32:07– Oui, je dirais exactement, c'est ça.
00:32:10Mais il y a aussi une autre chose, si vous voulez,
00:32:12parce que l'anthropologie chrétienne, l'Église catholique,
00:32:14ne voit pas du tout les hommes, chacun individuellement,
00:32:17comme les médias aujourd'hui le voient.
00:32:19C'est-à-dire que pour un catholique,
00:32:21on ne fait pas une distinction entre les homosexuels et les heterosexuels.
00:32:24Dieu n'a pas créé des homosexuels et des heterosexuels,
00:32:26Dieu a créé des hommes et des femmes.
00:32:28Ensuite, qu'on ait telle ou telle tendance, tel ou tel caractère,
00:32:31et telle ou telle tentation intérieure,
00:32:33ce n'est pas une chose qui discrimine les gens les uns des autres.
00:32:36Donc en fait, c'est un aspect de la personnalité,
00:32:39et ce que je pense, en tout cas du point de vue de la psychologie
00:32:43et de l'anthropologie chrétienne,
00:32:45réduire une personne, l'identifier en disant
00:32:47telle personne c'est un homosexuel ou c'est un hétérosexuel,
00:32:50en fait c'est déjà biaiser le regard sur la personne,
00:32:53c'est manquer la complexité de la personne,
00:32:55et c'est la réduire à la sexualité,
00:32:57ce qui est une chose très très moderne,
00:32:59très très contemporaine et très médiatique,
00:33:01mais qui n'est pas du tout, et qui est très LGBT si vous voulez,
00:33:04comme une revendication,
00:33:06mais qui n'est pas du tout la vision chrétienne sur l'homme.
00:33:09Quand on est un homme, quand on est chrétien,
00:33:11on ne se définit pas comme étant homosexuel ou hétérosexuel,
00:33:14c'est une chose privée, c'est une chose qui regarde,
00:33:17disons qui nous regarde à titre personnel,
00:33:19éventuellement quelques autres personnes,
00:33:21mais on ne peut pas définir quelqu'un,
00:33:23et je pense qu'à partir du moment où on identifie la personne
00:33:26et son activité sexuelle, c'est déjà biaiser le regard sur la personne.
00:33:30C'est comme définir quelqu'un en disant que telle personne c'est un menteur.
00:33:33– Il est menteur mais il n'est pas que menteur, c'est ça ?
00:33:37– Exactement, et une personne hétérosexuelle
00:33:40ou qui a telle ou telle activité sexuelle n'est pas que ça,
00:33:43et c'est très important parce que pour un chrétien,
00:33:46ça laisse la place pour regretter des actes qu'on aurait commis,
00:33:51et même la place pour le pardon et pour la miséricorde,
00:33:54parce que sinon si je suis moi-même un menteur,
00:33:57si je m'identifie avec mon mensonge,
00:34:00alors je ne peux pas critiquer le mensonge,
00:34:03je ne peux pas dire que j'aurais pu le faire de ne pas mentir à ce moment-là.
00:34:05– Donc vous dites que l'Église n'est pas dans la critique de l'homosexualité,
00:34:08elle n'est pas non plus dans la réduction à l'homosexualité, c'est ça ?
00:34:12– Elle n'est pas dans la réduction à l'homosexualité,
00:34:14je pense qu'effectivement parce qu'une personne est beaucoup plus
00:34:17que son activité sexuelle, il y a toute une richesse de la personnalité
00:34:21qui est prise en compte pour la formation des prêtres,
00:34:23et qui va bien au-delà de ça.
00:34:26Et dans le vœu de chasteté, il y a un désir d'identification avec le Christ,
00:34:31qu'on soit un homme ou qu'on soit une femme d'ailleurs,
00:34:34mais de se donner totalement au service de l'Église, au service de la foi,
00:34:38et c'est ce nom total qui engage toute la personne.
00:34:41– Merci, écoutez, c'était bien de le clarifier tout cela,
00:34:46je remercie de vos éclaircissements.
00:34:50– Merci Sud Radio.
00:34:51– Ici Sud Radio, les Français parlent au français,
00:34:58je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau.
00:35:04– Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:35:07– Et j'aime beaucoup parler, parce qu'on n'entend pas assez parler d'elle,
00:35:11elle a voulu être Premier ministre, vous vous rappelez,
00:35:13elle a dit je suis là, je suis là, dès qu'il y a un poste qui s'ouvre,
00:35:16je suis là, mais malheureusement on ne l'appelle pas,
00:35:18mais pourquoi ? Je veux parler de Ségolène Royal que le monde entier nous envie,
00:35:22et vous allez voir pourquoi, écoutez.
00:35:25– Sud Radio Bercov dans tous ses états, les perles du jour.
00:35:29– Vas-y mon loup, fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny, envoie-moi au ciel,
00:35:34zoom, fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny, moi j'aime l'amour qui fait boum.
00:35:39– Ah oui, Magalie Noël, mais vous n'êtes pas la seule de l'amour qui fait boum,
00:35:43vous allez voir la déclaration d'amour de Ségolène Royal
00:35:46qui était sur BFM TV le 11 janvier sur notre dette morale envers l'Algérie.
00:35:51Écoutez Ségolène Royal.
00:35:53– L'avenir se construit en étant conscient du passé, conscient de l'histoire,
00:35:58en ne niant pas cette histoire, en ne l'oubliant pas,
00:36:00donc on a une histoire commune douloureuse avec l'Algérie,
00:36:04on a une dette morale à l'égard de l'Algérie,
00:36:07parce que la colonisation est un ensauvagement, comme disait Aimé Césaire,
00:36:11et la décolonisation en Algérie a été atroce,
00:36:14on évoquait encore récemment les actes de torture de Jean-Marie Le Pen,
00:36:18et donc il ne faut pas oublier les dégâts que nous avons commis sur ce territoire,
00:36:23que nous avons colonisés parce qu'il y avait des ressources,
00:36:25et donc la France s'est enrichie,
00:36:27les entreprises françaises se sont enrichies aussi sur l'Algérie,
00:36:30et donc comme je le disais tout à l'heure,
00:36:32je pense qu'il faut revenir à des relations diplomatiques respectueuses,
00:36:37les uns des autres, respectueuses de cette histoire.
00:36:41Respectueuses, évidemment, il faut respecter bien sûr.
00:36:45Alors c'est très intéressant, c'est que nous avons une dette morale envers l'Algérie,
00:36:51mais apparemment l'Algérie n'a aucune dette envers la France, quelle qu'elle soit.
00:36:56Deuxièmement, la colonisation a été un ensauvagement,
00:37:00effectivement un ensauvagement,
00:37:03elle n'a pas dit crime contre l'humanité comme Emmanuel Macron,
00:37:07c'est un ensauvagement, c'était terrible,
00:37:09il y a eu les tortures, effectivement, au moment de Jean-Marie Le Pen,
00:37:13mais je rappelle, qui était ministre,
00:37:16qui était Premier ministre à l'époque de la guerre d'Algérie,
00:37:19qui a fait qu'il y a eu 20 condamnations à mort,
00:37:23et bien c'était le gardien des soumises à la justice,
00:37:25qui s'appelait comment à l'époque ?
00:37:27Il s'appelait François Mitterrand,
00:37:29et c'était Guy Mollet à l'époque qui était Premier ministre,
00:37:33mais socialiste, enfin je ne sais pas si François Mitterrand était socialiste à ce moment-là,
00:37:37mais Guy Mollet socialiste ?
00:37:39Alors je ne comprends pas, Ségolène Royal qui a travaillé avec François Mitterrand,
00:37:42n'a pas à l'époque dit quoi que ce soit sur ce qui s'était passé
00:37:47à ce moment-là pendant la guerre d'Algérie,
00:37:50c'était dans le début bien sûr, avant de Gaulle,
00:37:54dans les années 54 à 58,
00:37:58non, et pourtant c'était là, alors je ne comprends pas,
00:38:02je veux bien effectivement, on a sûrement énormément de choses à nous reprocher,
00:38:06bien sûr qu'il y a eu des choses terribles en Algérie,
00:38:09mais je signale quand même à Ségolène Royal qu'il y a eu des choses terribles des deux côtés.
00:38:14Ce qui est extraordinaire, c'est que le Vietnam,
00:38:17qui a été bombardé par la France, n'a pas le bisé par les Etats-Unis,
00:38:21vous les entendez du matin au soir, de dire les Etats-Unis et la France,
00:38:24c'est les salauds, génocidaires, non jamais.
00:38:26Le Vietnam, qui a été le peuple le plus massacré de l'histoire,
00:38:30en tout cas de l'histoire récente, non.
00:38:32Alors que là, nous, nous avons une dette morale, nous devons,
00:38:36c'est toujours pareil, fais-moi mal,
00:38:38Théboune, fais-moi mal, s'il te plaît.
00:38:44Et je suis très heureux de recevoir, je l'avais déjà reçu pour son livre,
00:38:48Florence Bergeau-Blackler,
00:38:51anthropologue française, chargée de recherche au CNRS,
00:38:54et qui est auteure de ce livre qui a fait beaucoup beaucoup parler de lui,
00:38:57et à juste titre, le frérisme et ses réseaux,
00:39:00l'enquête, l'enquête donc sur les frères musulmans,
00:39:02parue aux éditions Odile Jacob.
00:39:04Et il faut le dire quand même, parce que beaucoup de gens ne le savent pas,
00:39:07depuis, ou presque, la parution de ce livre,
00:39:10donc il y a un an et demi,
00:39:12Florence Bergeau-Blackler,
00:39:14vous êtes sous protection policière permanente.
00:39:16Oui, en effet, en effet, c'est vrai.
00:39:19Et c'est juste, on ne va pas s'attarder là-dessus,
00:39:23mais quand même, c'est très pesant,
00:39:26et comment on le vit ?
00:39:28Oui, bien sûr, une protection policière permanente,
00:39:30ça veut dire que vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez quand vous voulez,
00:39:33vous êtes obligés, d'une certaine manière, de demander l'autorisation.
00:39:36Alors c'est vrai que je suis entourée d'excellents professionnels,
00:39:39donc ça allège un peu les choses,
00:39:41mais c'est vrai que c'est assez pesant,
00:39:43et surtout c'est évidemment pas normal.
00:39:45Oui, c'est ça.
00:39:46Pour vos opinions, pour un livre,
00:39:48que vous soyez sous protection policière,
00:39:50vous n'êtes malheureusement, enfin personne,
00:39:52vous n'êtes pas la seule,
00:39:54c'est vrai que le fait, aujourd'hui,
00:39:56c'est pas à nouveau, on le sait,
00:39:58on sait ce qui s'est passé il y a dix ans,
00:40:00presque jour pour jour,
00:40:02on sait qu'aujourd'hui,
00:40:04proférer effectivement des opinions,
00:40:07certains disent des blasphèmes,
00:40:09et ça amène à ce qui s'est passé avec Charlie Hebdo,
00:40:13ça amène à ce qui s'est passé avec le Bataclan,
00:40:16quelques mois plus tard, etc.
00:40:18Mais je voudrais revenir justement à l'état des lieux.
00:40:21On en avait parlé à l'époque,
00:40:23on en avait parlé ensemble,
00:40:25vous avez continué à en parler partout,
00:40:27et à très juste titre.
00:40:29Au fond, est-ce qu'on pourrait dire,
00:40:32évidemment c'est schématisé,
00:40:34que quelque part,
00:40:36il y a quelque chose de commun,
00:40:39c'est peut-être la seule chose,
00:40:41entre le trotskisme et le frérisme musulman,
00:40:44c'est qu'ils pratiquent l'entrisme.
00:40:46Alors oui, effectivement, il y a une relation.
00:40:50Alors juste pour revenir sur ce que vous avez dit avant,
00:40:52effectivement,
00:40:54il ne suffit pas d'ailleurs de donner des opinions
00:40:56ou des critiques de l'islam,
00:40:58il suffit même simplement de l'étudier,
00:41:00pour qu'on vous appelle,
00:41:02ou qu'on vous considère comme raciste,
00:41:04islamophobe, etc.
00:41:06Et on sait que ça constitue
00:41:08une possible attaque derrière.
00:41:11En tout cas, certains disent
00:41:13que ça met une cible dans le dos de la personne.
00:41:15Alors évidemment, ce n'est pas faux.
00:41:18Heureusement que tout le monde ne meurt pas
00:41:20d'une association d'islamophobie, évidemment.
00:41:22Mais, et ça me permet de répondre à votre question,
00:41:25il faut bien distinguer le djihadisme du frérisme.
00:41:28Et c'est ce que j'ai voulu faire avec ce livre,
00:41:31en essayant d'analyser, en fait,
00:41:34qu'est-ce que c'est que cette idéologie
00:41:36qui ne frappe pas, je dirais,
00:41:40violemment, physiquement,
00:41:42qui n'a pas l'intention, forcément,
00:41:45de tuer et de détruire,
00:41:47mais qui ne veut plus...
00:41:51qui n'a pas l'intention
00:41:53de tuer et de détruire,
00:41:55surtout...
00:41:57la clé, c'est la...
00:41:59et on est...
00:42:01Mais si, d'objectifs précis.
00:42:03C'est ça, mais c'est souvent le cas.
00:42:05Alors par exemple, si on se réfère
00:42:08aux travaux de Youri Besmenov,
00:42:10qui est un ancien du KGB,
00:42:12qui a vécu, donc, cette période
00:42:15où l'Union soviétique voulait subvertir
00:42:18les sociétés occidentales.
00:42:20C'était la façon, en fait,
00:42:22dont il avait souhaité combattre
00:42:25ce qui, pour lui, était une idéologie occidentale.
00:42:28C'était, donc, quelque chose d'assez cadré,
00:42:31d'assez bien organisé.
00:42:33La subversion, selon le KGB,
00:42:35c'est d'abord...
00:42:37J'avais noté ça, pardon.
00:42:39Donc, la démoralisation.
00:42:41Donc, démoraliser une société,
00:42:43à peu près, une génération.
00:42:45— C'est quoi, démoraliser une société ?
00:42:47Mais ça veut dire quoi ?
00:42:49— Ça veut dire se moquer de ses institutions.
00:42:51Ça veut dire instaurer un climat
00:42:53de dérision, de cynisme,
00:42:55où rien n'est important.
00:42:57On critique, bien sûr, les institutions,
00:42:59l'autorité, etc.
00:43:01Aider aussi, en cela, les universités
00:43:03à ce qu'on appelait le déconstructionnisme.
00:43:06Faire des analyses qui, finalement,
00:43:08font de la déconstruction,
00:43:10mais ne proposent rien.
00:43:13Toutes ces politiques nihilistes, en fait,
00:43:15servent le projet de démoralisation
00:43:17de la subversion.
00:43:19— Florence, juste un mot.
00:43:21On a l'impression que vous parlez du wokisme, là.
00:43:23— Exactement.
00:43:25Le wokisme est un instrument
00:43:27qui peut être utilisé,
00:43:29qui a été utilisé, quand c'était le tiers-mondisme,
00:43:31par les mouvements marxistes.
00:43:33Donc, après la démoralisation,
00:43:35il y a la déstabilisation.
00:43:37Alors, la première phase,
00:43:39c'est à peu près une génération.
00:43:42— On prend le temps, c'est sûr.
00:43:44C'est sur des décennies, ça.
00:43:46— Et puis on arrive à un moment donné
00:43:48où on a créé un tel climat
00:43:50de démoralisation
00:43:52qu'on arrive à la déstabilisation.
00:43:54Et la déstabilisation, c'est celle des institutions.
00:43:56Donc là, on le voit un peu,
00:43:58avec ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
00:44:00Vous avez vu.
00:44:02C'est-à-dire qu'on a des individus
00:44:04qui veulent, par exemple, supprimer
00:44:06des lois qui nous protègent
00:44:08contre les appels au terrorisme.
00:44:10Enfin, l'apologie du terrorisme.
00:44:12Voilà. Etc.
00:44:14Et ensuite vient
00:44:16le moment de crise
00:44:18qui va renverser
00:44:20ces institutions. Alors, on n'y est pas encore.
00:44:22Mais si on continue, on va finir par y arriver.
00:44:24Et puis vient alors la normalisation
00:44:26sous un nouveau régime.
00:44:28Et oui, bien sûr,
00:44:30il y a un rapport avec le trotskisme.
00:44:32Les frères musulmans ont été
00:44:34inspirés par les méthodes trotskistes
00:44:36d'infiltration
00:44:38et d'entrisme.
00:44:40Ce qu'on appelle l'entrisme.
00:44:42Une espèce de subversion, comme ça,
00:44:44mais progressive.
00:44:46C'est-à-dire qu'on occupe,
00:44:48parce que, comprenons-nous bien,
00:44:50on occupe les postes de pouvoir
00:44:52qui soient intellectuels,
00:44:54qui soient administratifs. Par exemple,
00:44:56les municipalités d'un côté,
00:44:58les universités de l'autre,
00:45:00les clubs sportifs, etc.
00:45:02Comment ça se passe concrètement ?
00:45:04Alors, on place des individus
00:45:06qui vont noyauter
00:45:08un système durant plusieurs années
00:45:10et qui vont chaque fois
00:45:12mettre le pied dans la porte des décisions
00:45:14qui seront prises en disant
00:45:16que ce que vous faites, ce n'est pas inclusif.
00:45:18Finalement,
00:45:20vous visez
00:45:22les musulmans,
00:45:24vous visez les minorités.
00:45:26Et ces secteurs,
00:45:28comme l'entreprise,
00:45:30par exemple, il y a des politiques
00:45:32de diversité,
00:45:34il y a toujours des individus
00:45:36qui sont soit des frères musulmans
00:45:38assermentés, parce qu'il faut expliquer,
00:45:40les frères musulmans, c'est une confrérie secrète
00:45:42avec des individus assermentés
00:45:44qui, généralement,
00:45:46ne sont pas visibles.
00:45:48Il faut rappeler, il y a près d'un siècle,
00:45:50par Hassan el-Badna, en Égypte,
00:45:52mais elle est toujours confrérie secrète.
00:45:54Et ensuite, il y a un deuxième cercle
00:45:56autour de la confrérie secrète
00:45:58qui est plutôt un cercle d'affiliés,
00:46:00c'est-à-dire des gens qui sont plus ou moins conscients
00:46:02d'ailleurs de servir l'idéologie frériste,
00:46:04ils ont l'impression qu'ils ne font que
00:46:06servir l'islam,
00:46:08et qui, eux, sont aussi très présents
00:46:10dans les associations, dans les entreprises,
00:46:12dans les institutions publiques,
00:46:14dans les universités,
00:46:16beaucoup qui vont s'activer aussi
00:46:18auprès des écoles.
00:46:20Plus ou moins conscients d'ailleurs
00:46:22du projet des frères musulmans.
00:46:24Le projet des frères musulmans,
00:46:26on le connaît parce que les frères musulmans l'ont écrit.
00:46:28Ils ont beaucoup écrit
00:46:30depuis un siècle, la confrérie
00:46:32en 1928.
00:46:34C'est Delcotobe et compagnie.
00:46:36Mais on a toujours
00:46:38considéré cette idéologie
00:46:40dans les pays musulmans,
00:46:42on l'a étudiée essentiellement
00:46:44au Moyen-Orient, au Maghreb,
00:46:46mais on n'a pas étudié
00:46:48sa présence particulière,
00:46:50parce qu'elle utilise des méthodes adaptées au contexte
00:46:52en Europe.
00:46:54En tout cas, on l'a très peu fait, pour des raisons
00:46:56que je pourrais vous expliquer, qui sont que
00:46:58on ne travaille pas,
00:47:00on travaille surtout
00:47:02sur l'islamophobie, et pas tellement
00:47:04sur les mouvements
00:47:06fréristes et subversifs.
00:47:08Et puis rappelons évidemment,
00:47:10et ce n'est pas du tout une phrase de précaution,
00:47:12que tous les musulmans ne sont pas
00:47:14islamistes, ne sont pas fréristes,
00:47:16loin de là. Mais il y a une tentative,
00:47:18enfin un mouvement
00:47:20qui consiste à dire, oui en fait,
00:47:22nous nous représentons,
00:47:24eux en tout cas s'estiment
00:47:26les porte-parole de toute la communauté
00:47:28islamique, la Ummah. Mais en fait,
00:47:30c'est plus compliqué que ça. Pourquoi je vous dis ça ?
00:47:32Parce que juste il y a
00:47:34récemment, et je voudrais avoir votre avis là-dessus,
00:47:36il y a eu des
00:47:38des mêmes imams
00:47:40dans les Emirats Arabes Unis,
00:47:42même en Arabie Saoudite,
00:47:44qui ont dit, texto, et on peut
00:47:46retrouver effectivement sur les réseaux sociaux
00:47:48leurs déclarations,
00:47:50qui ont dit, mais attendez, nous
00:47:52les frères musulmans, on les chasse,
00:47:54on ne leur laisse pas du tout
00:47:56une marge de manœuvre.
00:47:58En tout cas, chez certains là-bas,
00:48:00ils ont dit, et même ils allaient me dire, mais
00:48:02vous les occidentaux, vous êtes grotesques,
00:48:04parce que nous, ceux-là,
00:48:06on est très contents, pour nous c'est la poubelle,
00:48:08on les envoie, et puis vous,
00:48:10vous les recevez, vous les activez,
00:48:12vous les choyez, etc.
00:48:13– Ils ne sont pas forcément contents, parce qu'après ils retournent
00:48:15dans leur pays, parfois, et ce n'est pas forcément
00:48:17à leur avantage. – Oui, mais pas toujours.
00:48:19– Mais la raison que, enfin, ce que vous avez dit au début,
00:48:21vous avez dit, mais il faut faire attention de ne pas confondre
00:48:23les musulmans et les islamistes, les frérismes, etc.
00:48:25Alors ça, c'est intéressant, parce que chaque fois,
00:48:27on le rappelle, à chaque fois que je fais une émission,
00:48:29l'animateur ou le journaliste dit,
00:48:31mais attention, il ne faut surtout pas confondre.
00:48:33Alors que moi, j'ai appelé mon livre le frérisme,
00:48:35donc je n'ai pas appelé l'islam, l'islamisme,
00:48:37j'ai même appelé ça le frérisme, donc c'était évident
00:48:39que pour moi, je ne parlais pas des musulmans.
00:48:41– Je comprends. – Bon, après je le détaille, évidemment.
00:48:43Mais pourquoi est-ce qu'on se sent chaque fois
00:48:45obligé de le dire ? Parce que vous avez toujours
00:48:47des individus qui disent, au fond,
00:48:49qu'elle veut dire son mot frérisme, elle veut dire l'islam.
00:48:51Mais non, justement. Et je le montre, et je le démontre,
00:48:53et je l'écris. Donc, avoir toujours
00:48:55cette suspicion, c'est ça.
00:48:57Cette atmosphère, ce frérisme
00:48:59d'atmosphère, comme pourrait dire
00:49:01Gilles Kepel, c'est exactement cette façon
00:49:03de faire, c'est-à-dire que vous ne pouvez plus parler
00:49:05sans vous dire, attention, mais là, comment ça va
00:49:07être pris, etc. Vous pouvez même
00:49:09écrire un livre de 400 pages. – On pratique l'auto-censure.
00:49:11– Et c'est une forme d'auto-censure.
00:49:13Mais à partir du moment où vous dites ça,
00:49:15en fait, même ceux qui n'y avaient pas pensé
00:49:17vont se dire, ah mais oui, mais peut-être quand même
00:49:19qu'elles confondent l'islam et l'islamisme
00:49:21qu'au fond, derrière frérisme, etc. Donc, on reste,
00:49:23on est déviés, en fait,
00:49:25de l'intérêt du travail, de l'analyse.
00:49:27– Sur une position défensive, surtout. – On est sur une position défensive
00:49:29en disant, qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
00:49:31Et ça, ça fait partie du climat qui a été instauré.
00:49:33Alors, quand est-ce que c'est arrivé ?
00:49:35C'est arrivé en 1989.
00:49:37On peut dire qu'en 1989, s'est produit
00:49:39deux événements qui se font écho.
00:49:41C'est l'affaire
00:49:43des foulards de Creil. – Bien sûr.
00:49:45– Il va apparaître des foulards avec
00:49:47des mouvements islamistes qui se montrent
00:49:49au grand jour, alors qu'ils étaient… – Organisés, d'ailleurs,
00:49:51très organisés, déjà. – Qui créent
00:49:53la panique à l'intérieur de la gauche,
00:49:55une certaine gauche disant, mais non,
00:49:57il ne faut pas céder à leur
00:49:59pression, il faut au contraire
00:50:01exclure
00:50:03les filles de l'école et d'autres disent,
00:50:05non, si on les exclut, les pauvres, etc.
00:50:07Donc, ça va créer un désordre
00:50:09au niveau de la gauche. Et en même temps,
00:50:11en parallèle, il y a l'affaire Rushdie
00:50:13en Angleterre, qui est une affaire
00:50:15qui concerne la liberté d'expression.
00:50:17– Mais l'affaire Rushdie date de bien avant.
00:50:19– Non, c'est exactement la même année.
00:50:21– La fatwa déclarée…
00:50:23– C'est 1989. – C'est 1989 ?
00:50:25– Oui, c'est ça. – Je pensais que c'était plus tôt.
00:50:27– Deux événements… – Ah oui, c'était
00:50:29concomitant, le foulard de Creil et l'affaire Rushdie.
00:50:31– Voilà, en Angleterre.
00:50:33Et à partir de là, il va être très difficile
00:50:35de parler d'assimilation. Ça, c'est frappant.
00:50:37Le langage change complètement.
00:50:39D'abord, on ne parle plus de maghrébins, on commence à parler de musulmans.
00:50:41Et on ne peut plus parler d'assimilation,
00:50:43ça devient un mot tabou.
00:50:45Et on parle d'intégration,
00:50:47puis plus tard, d'inclusivité.
00:50:49Donc ça, c'est quelque chose qui aussi
00:50:51a été travaillé par les frères.
00:50:53Pourquoi ? Parce que chaque fois qu'on
00:50:55interrogeait un musulman,
00:50:57dans la rue,
00:50:59il avait été souvent,
00:51:01en particulier les jeunes,
00:51:03ré-islamisé par les frères musulmans.
00:51:05C'est-à-dire qu'ils leur ont expliqué
00:51:07que la religion de leurs parents n'était pas la bonne,
00:51:09n'était pas la vraie,
00:51:11qu'il fallait donc qu'ils se...
00:51:13Et eux ont commencé à vouloir être
00:51:15des citoyens musulmans avant d'être des citoyens français.
00:51:17On l'a vu avec les sondages
00:51:19République, charia, etc.
00:51:21Les lois de la religion, les lois de la République.
00:51:23On le voit,
00:51:25sondage après sondage, effectivement.
00:51:27Mais ce qui est important,
00:51:29une autre chose, c'est que, à cette époque-là,
00:51:31moi je me souviens très bien, puisque j'étais
00:51:33déjà adulte, dans les années 80-90,
00:51:35et je vois
00:51:37que les foulards,
00:51:39c'était plutôt des personnes âgées qui venaient
00:51:41du bled, comme on dit, et qui portaient
00:51:43leurs foulards traditionnels.
00:51:45Donc si l'affaire a fait autant de bruit,
00:51:47c'est que c'était tout à fait inconnu.
00:51:49Et ça,
00:51:51de même les boucheries halal, etc.,
00:51:53ont mangé ce qu'ils appellent la viande
00:51:55des gens du livre, c'est le verset 5 de la
00:51:57Sourate 5, donc tout ça n'existait pas.
00:51:59Mais les jeunes aujourd'hui qui sont nés dans
00:52:01les années 90-2000, ils n'ont
00:52:03aucune idée de ce qui n'existait pas.
00:52:05Donc pour eux, l'islam, c'est l'islamisme
00:52:07tel que le décrivent les frères musulmans.
00:52:09On va en parler, justement.
00:52:11Qu'est-ce qui fait que ça s'est répandu
00:52:13avec une telle efficacité ?
00:52:15Qu'est-ce qui fait qu'il n'y a eu aucune immunité là-dessus
00:52:17de la part des autorités ou autres ?
00:52:19On va en parler juste après
00:52:21cette petite pause. Florence
00:52:23Bergeau-Blacler. Et on attend bien sûr vos appels
00:52:25au 0 826 300 300.
00:52:27A tout de suite.
00:52:35C'est midi 14h. André Bercoff.
00:52:37Et Florence Bergeau-Blacler,
00:52:39chargée de recherche au CNRS,
00:52:41auteure de Le Frérisme et ses réseaux,
00:52:43sous protection policière
00:52:45depuis ce livre. Et je dois dire que
00:52:47quand même, et on voudrait vous féliciter, ce soir
00:52:49vous recevez la Légion d'honneur
00:52:51des mains de l'ancien état-major,
00:52:53chef d'état-major des armées,
00:52:55Gérald Lecointre. Mais
00:52:57justement, ce prix
00:52:59à payer, est-ce qu'il n'est pas aussi
00:53:01que vous payez, est-ce que ce n'est
00:53:03pas aussi le résultat
00:53:05d'un laxisme,
00:53:07d'un aveuglement,
00:53:09ou d'autres
00:53:11choses, ou les trois, en général ?
00:53:13Certain que
00:53:15si ce n'était pas devenu un sujet
00:53:17dit sensible ou tabou, qu'on
00:53:19n'abordait absolument pas sur le service public,
00:53:21par exemple, je ne serais
00:53:23sans doute pas menacée. Plus on serait
00:53:25nombreux à être
00:53:27informés, à combattre
00:53:29cette idéologie, c'est sûr
00:53:31que je serais beaucoup moins menacée,
00:53:33il n'y a pas que moi, mais nous serions
00:53:35moins menacées, c'est certain.
00:53:37– D'où vient,
00:53:39qu'est-ce qui s'est passé ?
00:53:41La sidération, qu'est-ce qui s'est passé depuis Creil ?
00:53:43Moi je me rappelle très bien de l'affaire de Creil,
00:53:45d'ailleurs, juste un mot,
00:53:47on avait lancé un manifeste,
00:53:49je me rappelle qu'il avait été signé par beaucoup de gens,
00:53:51sur la nécessité d'un quart d'heure
00:53:53laïque à la télévision, au moins d'une demi-heure laïque,
00:53:55et enseigner la laïcité à la télévision,
00:53:57ce que personne ne fait jamais.
00:53:59Alors justement, ça vient de quoi ?
00:54:01Qu'est-ce qui fait qu'après Creil,
00:54:03on le sait, on ne va pas raconter l'histoire de Pêche,
00:54:05d'Ospin qui vote en touche, le Conseil d'État qui vote en touche,
00:54:07etc., mais qu'est-ce qui fait que
00:54:09depuis 35 ans,
00:54:11ça a suivi son cours sans aucun
00:54:13véritable... alors chacun dit, oui on va arrêter,
00:54:15c'est plus possible, il faut faire des choses,
00:54:17mais comment vous expliquez ?
00:54:19Comment la chercheuse que vous êtes explique ça ?
00:54:21– Il faut revenir un petit peu avant, aux années 60-70,
00:54:23quand les universitaires,
00:54:25des étudiants,
00:54:27des intellectuels,
00:54:29arrivent du Moyen-Orient, ce sont des frères musulmans,
00:54:31ils sont en exil,
00:54:33ils veulent retourner dans leur pays,
00:54:35mais ils n'y arrivent pas,
00:54:37parce que quand ils y retournent, ils sont emprisonnés
00:54:39par les pays qui,
00:54:41je n'ai pas répondu à votre question,
00:54:43qui effectivement combattent les frères musulmans,
00:54:45tout simplement parce qu'ils sont menacés
00:54:47dans leur autorité.
00:54:49Donc ils s'installent dans les années 60-70,
00:54:51et de là,
00:54:53ils décident finalement
00:54:55de rester en Europe ou aux États-Unis.
00:54:57Et leur objectif,
00:54:59c'est de créer la société islamique
00:55:01à partir de l'Occident,
00:55:03puisqu'on ne peut pas le faire dans les pays musulmans,
00:55:05et bien on va le faire à partir de l'Occident.
00:55:07– À l'époque, Nasser persécutait les frères musulmans
00:55:09très fortement.
00:55:11– Et puis, dans la pensée de Hassan el-Banna
00:55:13et des frères musulmans,
00:55:15il n'y a pas de frontière, ça n'existe pas.
00:55:17La seule frontière, en fait, c'est l'Ummah,
00:55:19c'est-à-dire la nation islamique,
00:55:21c'est-à-dire le monde entier.
00:55:23Quand ils s'installent en Europe
00:55:25et aux États-Unis, en Australie,
00:55:27en Nouvelle-Zélande, dans les pays occidentaux,
00:55:29ils ont toute liberté de penser,
00:55:31de s'exprimer, de liberté de conscience.
00:55:35Et ils vont donc changer un peu leur objectif
00:55:39et se dire,
00:55:41on va ré-islamiser les jeunes
00:55:43issus de l'immigration,
00:55:45parce qu'il commence à y avoir des musulmans.
00:55:47Et ce sont les jeunes qui les intéressent,
00:55:49pas tellement les parents.
00:55:51Ils vont commencer à installer
00:55:53quelques mosquées, etc.
00:55:55Et puis 1989 arrive,
00:55:57ils sont déjà un petit peu plus forts,
00:55:59et 1989 c'est aussi rejdi.
00:56:01C'est important parce que l'affaire rejdi,
00:56:03c'est le moment où, en Angleterre notamment,
00:56:05on va s'intéresser,
00:56:07ils vont élaborer
00:56:09ce stratagème, ce dispositif
00:56:11redoutable qu'est la lutte contre l'islamophobie.
00:56:13C'est à ce moment-là ?
00:56:15C'est à ce moment-là,
00:56:17précisément à ce moment-là.
00:56:19Parce qu'en fait, c'est toujours pareil,
00:56:21il y a une émotion
00:56:23dans le public britannique qui se dit,
00:56:25pourquoi un intellectuel est menacé ?
00:56:27Une fatwa de Roménie, c'est quand même sérieux.
00:56:29Les versets sataniques,
00:56:31on demandait sa mort,
00:56:33et il faut le rappeler,
00:56:35l'assassin aurait été
00:56:37récompensé de 3 millions de dollars
00:56:39ou quelque chose comme ça.
00:56:41Et donc, qu'est-ce qu'on a pu leur faire
00:56:43pour qu'ils soient aussi mécontents ?
00:56:45C'est ça la réaction des Occidentaux.
00:56:47Déjà,
00:56:49c'est important, c'était déjà notre faute.
00:56:51Enfin, la faute des Occidentaux.
00:56:53Et donc, qu'est-ce qu'on a pu leur faire ?
00:56:55On va travailler sur l'islamophobie.
00:56:57Évidemment, les frères sont très heureux
00:56:59de pouvoir être ceux qui arbitrent le match
00:57:01en disant, oui, vous avez fait des choses
00:57:03qui ne sont pas très bien, on va vous aider
00:57:05à rééduquer les jeunes pour qu'il y ait moins de problèmes, etc.
00:57:07Et à ce moment-là, ils lancent une enquête
00:57:09qui est faite
00:57:11par le Runimed Trust,
00:57:13qui est un think-tank britannique,
00:57:15libéral, enfin, inclusif, plutôt.
00:57:17— On sait subventionné par qui ?
00:57:19— Par les... Alors ça, je ne sais pas.
00:57:21— Par les britanniques ?
00:57:23— Ouais, il faudrait regarder, je l'ai écrit quelque part.
00:57:25C'est dans mon livre, mais je ne pourrais pas vous dire là, maintenant.
00:57:27Toujours est-il que l'idée,
00:57:29c'est de dire que
00:57:31les musulmans sont victimes
00:57:33d'une islamophobie d'État,
00:57:35d'une islamophobie structurelle,
00:57:37et que pour corriger cette tendance...
00:57:39— Racisme systémique, déjà. — Oui, c'est ça.
00:57:41C'est déjà en germe.
00:57:43Pour corriger cette tendance, il va falloir
00:57:45non pas changer l'islam, qui ne peut pas se réformer,
00:57:47c'est une religion, mais changer le regard
00:57:49qu'on porte sur l'islam.
00:57:51Donc si vous êtes
00:57:53mal à l'aise avec la question du voile,
00:57:55vous devez savoir que le voile, en fait,
00:57:57c'est une très bonne chose. Changez votre regard dessus
00:57:59si vous êtes mal à l'aise, etc.
00:58:01Et ça, ça va avoir
00:58:03un effet incroyable. Les rapports
00:58:05vont se multiplier, et on va
00:58:07commencer...
00:58:09Ça va devenir une espèce de norme.
00:58:11Il y a de l'islamophobie
00:58:13dans nos sociétés. On ne l'a pas vraiment mesurée,
00:58:15en fait. Est-ce que c'est
00:58:17du racisme ? Est-ce que c'est du racisme
00:58:19vis-à-vis des maghrébins, vis-à-vis des pakistanais ?
00:58:21Pour quelles raisons ?
00:58:23On n'analyse pas ça.
00:58:25On considère que c'est de l'islamophobie.
00:58:27C'est simplement la peur de l'islam.
00:58:29Donc tout ça va contribuer à créer
00:58:31une identité de musulman
00:58:33qui va être instrumentalisée,
00:58:35qui va devenir une citoyenneté musulmane.
00:58:37Donc on revient en France, et avec Tariq Ramadan,
00:58:39qui explique aux jeunes
00:58:41mais au fond, vous n'avez pas à obéir à vos parents,
00:58:43vous n'avez qu'à obéir à Dieu,
00:58:45et Dieu, c'est nous qui en portons la parole.
00:58:47Vous êtes des citoyens musulmans
00:58:49avant d'être des citoyens français.
00:58:51Français, anglais ou ailleurs, d'ailleurs.
00:58:53Et ça, ça va se passer dans tous
00:58:55les pays d'Europe.
00:58:57Et il va y avoir deux grandes branches,
00:58:59on peut dire, d'influence. Celle de
00:59:01Youssef El Kardaoui, inspirée directement
00:59:03par la Cofrairie. Qui parlait Al Jazeera
00:59:05tous les jours sur la chaîne Al Jazeera.
00:59:07Qui touche des millions et des dizaines de millions
00:59:09de personnes. Et dont le livre était distribué
00:59:11dans toutes les familles. Moi je m'en souviens très bien,
00:59:13quand j'ai commencé dans les années 90,
00:59:15il y avait l'Holicite et l'Illicite de Youssef El Kardaoui
00:59:17dans toutes les familles. Il était distribué
00:59:19gratuitement à la mosquée.
00:59:21Donc c'était bien parce que les parents se disaient
00:59:23on va instruire nos enfants,
00:59:25nous on ne sait pas très bien parler de la religion,
00:59:27donc eux au moins, ils seront savants,
00:59:29ils connaîtront leur religion, on va leur transmettre
00:59:31ça, etc.
00:59:33Et à partir de là, ces
00:59:35années-là,
00:59:37on va avoir
00:59:39une...
00:59:41Peut-être qu'il faut revenir un petit peu en avant.
00:59:43Le père de Tariq Ramadan,
00:59:45c'est celui qui
00:59:47relit ces deux branches,
00:59:49celle de Youssef El Kardaoui et celle de
00:59:51Mahmoud Oudi, qui est plutôt l'influenceur,
00:59:55l'ingénieur du système islam.
00:59:57C'est de l'islam vu comme un système
00:59:59qui lui est d'origine pakistanaise.
01:00:01C'est Saïd Ramadan qui va...
01:00:03Qui fait la synthèse.
01:00:05Saïd Ramadan travaille aussi pour la CIA.
01:00:07C'est sûr ça ?
01:00:09La CIA instrumentalise les frères musulmans
01:00:11pour éviter l'avancée des soviétiques.
01:00:13On le voit aussi en Afghanistan.
01:00:15On a vu ce qui s'est passé en Afghanistan plus tard.
01:00:17Ben Laden et compagnie après.
01:00:19Qu'est-ce qu'on dit après les frères ?
01:00:21Pour justement
01:00:23cacher leur appartenance, ils ont dit
01:00:25finalement ce que vous racontez, les frères musulmans,
01:00:27c'est une lubie, c'est juste une création
01:00:29des américains. Non, c'est évidemment pas une création
01:00:31des américains, mais les américains
01:00:33ont effectivement joué ce jeu assez pervers.
01:00:35Et aussi parce que les frères musulmans
01:00:37maintenant ont compris
01:00:39que pour avancer,
01:00:41il leur fallait
01:00:43faire les idiots utiles, en fait,
01:00:45les gens qui veulent les instrumentaliser.
01:00:47Et il leur fallait fabriquer les idiots utiles.
01:00:49C'est-à-dire les occidentaux.
01:00:51C'est ça.
01:00:53C'est-à-dire qu'ils pouvaient, s'ils étaient par exemple
01:00:55dans les banlieues, ils vont être appelés
01:00:57pour la lutte contre le djihadisme et pour la déradicalisation.
01:00:59Très bien.
01:01:01Ils vont jouer ce jeu-là.
01:01:03Donc chaque fois, ils sont des conseillers
01:01:05à l'université, dans les grandes entreprises
01:01:07ou dans les instituts, dans les ministères.
01:01:09Ou dans les municipalités avec les grands frères et autres.
01:01:11Exactement. Ils vont jouer ce jeu-là
01:01:13mais en étant parfaitement conscients.
01:01:15Alors ça, c'est très intéressant.
01:01:17On va continuer d'en parler.
01:01:19Après cette petite pause, et qu'est-ce qui s'est passé ?
01:01:21Comment tout ça s'est organisé ?
01:01:23Je vous rappelle, n'hésitez pas à nous appeler
01:01:25au 0826 300 300
01:01:27pour parler du frérisme
01:01:29et de toutes ses implications
01:01:31et de ses avancées
01:01:33avec Florence Bergeau-Blacler.
01:01:43Le frérisme et ses réseaux
01:01:45l'enquêtent nos éditions Audi Jacob.
01:01:47C'est votre plus récent livre,
01:01:49Florence Bergeau-Blacler.
01:01:51Et on parlait justement
01:01:53de cette espèce d'expansion,
01:01:55de cette irrésistible
01:01:57ascension, on peut le dire, en tout cas
01:01:59elle n'est pas résistible pour le moment.
01:02:01On verra bien.
01:02:03Et justement, ça a été
01:02:05à l'intérieur comme à l'extérieur,
01:02:07parce que vous parlez dans votre livre
01:02:09d'organisation de coopération islamique
01:02:11par rapport à ceux qui ne vivent pas en terre d'islam,
01:02:13puisque, on le sait,
01:02:15vous savez, il y a Der et l'Islam, la terre d'islam,
01:02:17et Der et l'Harb, c'est la guerre.
01:02:19Tant qu'effectivement,
01:02:21il y a conflit, etc.
01:02:23Est-ce que ça a été...
01:02:25Je reviens à cela, parce que
01:02:27on en a parlé, mais vous n'avez pas vraiment répondu,
01:02:29ou alors je ne sais pas s'il y a eu réponse.
01:02:31C'est que,
01:02:33OK, on comprend, on a dit aux gens,
01:02:35et vous l'avez dit très bien, mais oui,
01:02:37vous devez changer votre regard.
01:02:39Vous êtes coupable, colonisation, etc.
01:02:41On l'a encore vu. Vous êtes coupable
01:02:43de ceci, de cela, vous êtes raciste,
01:02:45systémique, vous êtes colonisateur,
01:02:47vous êtes patriarcat, etc.
01:02:49Alors, moi, il y a deux questions
01:02:51que je voulais vous poser.
01:02:53Qu'est-ce qui fait, encore une fois,
01:02:55que face à ça, est-ce que c'est une question
01:02:57de gauche ou de droite, qu'il y a eu sidération
01:02:59d'un côté et d'un autre côté ? Oui, oui,
01:03:01ce sont les racisés, ce sont les
01:03:03colonisés, il ne faut pas
01:03:05les attaquer, parce que sinon, on est vraiment
01:03:07des colonisateurs terribles.
01:03:09Et je voudrais juste prendre cet exemple,
01:03:11parce qu'on en parle beaucoup aujourd'hui, grâce à X
01:03:13au Twitter,
01:03:15enfin le réseau, si vous avez vu,
01:03:17depuis 20 ans, il y a eu des milliers
01:03:19de jeunes filles anglaises de 11, 12, 13,
01:03:2114 ans, qui ont été réduites à un esclavage sexuel,
01:03:23prostituées, tabassées, torturées,
01:03:25mortes par des milliers
01:03:27de jeunes filles anglaises de 12, 13 ans,
01:03:29qui ont été réduites à un esclavage sexuel,
01:03:31qui ont été torturées,
01:03:33qui ont été gangbappées,
01:03:35qui ont été divisées,
01:03:37qui ont été abattues,
01:03:39donc, pendant
01:03:41des années et des années,
01:03:43les juges, les policiers, les médias,
01:03:45les politiques, ont fermé les yeux en disant
01:03:47oui, mais, attendez, soit pour des raisons électorales,
01:03:49ils votent,
01:03:51soit pour des raisons en disant, oui, mais, comprenez,
01:03:53on a l'air de racistes,
01:03:55et on n'est pas politiquement corrects si on les attaque.
01:03:57C'est ça, la réponse de l'Occident ?
01:03:59Cette affaire
01:04:01des grooming gang
01:04:03est un scandale absolu,
01:04:05qui, malheureusement, n'est pas terminé.
01:04:07Il y a encore des réticences
01:04:09pour mener, par exemple, une enquête
01:04:11nationale sur ce sujet.
01:04:13Absolument.
01:04:15C'est ça, la lutte
01:04:17contre l'islamophobie,
01:04:19ça nous a tellement
01:04:21impressionnés,
01:04:23tellement culpabilisés,
01:04:25qu'on va sacrifier des enfants
01:04:27pour ne pas apparaître
01:04:29racistes ou islamophobes.
01:04:31C'est quand même sidérant.
01:04:33Oui.
01:04:35Ce dispositif-là,
01:04:37comme je le disais,
01:04:39il n'a pas été mis en place
01:04:41du jour au lendemain.
01:04:43C'était les années 1990.
01:04:45Avec le RUNIMETRUS,
01:04:47il y a eu aussi des rapports
01:04:49qui ont été financés par l'Union Européenne.
01:04:51Donc nous avons financé des rapports
01:04:53pour montrer, en fait, combien nous étions
01:04:55mauvais, et combien il fallait nous taire.
01:04:57Financés par la Commission Européenne,
01:04:59par l'Union Européenne.
01:05:01Il y a aussi des rapports venus de la Turquie,
01:05:03des rapports venus de l'Organisation de la coopération islamique,
01:05:05et vous venez d'en parler.
01:05:07L'Organisation de la coopération islamique
01:05:09était une espèce d'embryon de Califat, en fait.
01:05:11C'est le résultat
01:05:13qui naît à peu près dans les années 1960,
01:05:15de 50 ans
01:05:17d'attente.
01:05:19Il y a eu donc
01:05:21le moment pan-arabe,
01:05:23pan-arabique,
01:05:25et puis là, on a
01:05:27l'islam qui revient
01:05:29dans les années 1960, avec l'Arabie saoudite,
01:05:31avec les États musulmans
01:05:33qui constituent l'Organisation
01:05:35de la coopération islamique,
01:05:37et qui se prend pour une
01:05:39ONU islamique,
01:05:41et qui crée
01:05:43l'UNESCO islamique.
01:05:45C'est ça, et qui crée l'UNESCO,
01:05:47qui est l'UNESCO islamique.
01:05:49Et l'UNESCO, quand on regarde
01:05:51cette stratégie, c'est un plan,
01:05:53de l'action culturelle à l'extérieur
01:05:55du monde islamique,
01:05:57qui a été publiée en 2000
01:05:59à Doha, mais qui a été rédigée probablement
01:06:01dans les deux décennies qui ont précédé,
01:06:03on voit la marque des frères musulmans.
01:06:05On voit même, à mon avis,
01:06:07la marque des frères musulmans français
01:06:09de l'UOIF. Il y a
01:06:11des éléments, que je détaille
01:06:13dans mon livre, qui montrent
01:06:15qu'il aurait pu être rédigé, en grande partie,
01:06:17par les frères.
01:06:19Et ce qui est dit dans ce document, c'est
01:06:21qu'il n'est pas
01:06:23une bonne chose, pour vous,
01:06:25pays occidentaux, il n'est pas bon que vous assimiliez
01:06:27les musulmans. Ils ne sont pas assimilables.
01:06:29C'est aussi ce qu'avait dit
01:06:31le roi du Maroc, Hassan II.
01:06:33Et ils le disent
01:06:35comme ça, c'est écrit noir sur blanc.
01:06:37Absolument. Et plus encore.
01:06:39C'est-à-dire que, si vous voulez
01:06:41qu'ils soient en paix, si vous voulez qu'ils ne soient pas
01:06:43des délinquants, il faut leur laisser
01:06:45leur islam. En gros, c'est ça.
01:06:47Ça veut dire aussi qu'il faut les laisser,
01:06:49il faut que nous les rééduquions,
01:06:51il faut que nous les endoctrinions. En réalité,
01:06:53c'est ça qu'ils espèrent
01:06:55derrière.
01:06:57Vous avez dit tout à l'heure que
01:06:59certains pays musulmans
01:07:01ont interdit la confrérie. Vous avez raison.
01:07:03Vous avez l'Egypte, bien entendu,
01:07:05l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis.
01:07:07Mais il faut faire attention
01:07:09parce que les raisons pour lesquelles
01:07:11ils interdisent la confrérie ne sont pas
01:07:13les raisons pour lesquelles nous devrions
01:07:15nous méfier de cette confrérie. Et je ne dis pas l'interdire.
01:07:17Si vous voulez, on pourra en parler tout à l'heure.
01:07:19Je ne pense pas qu'il faille l'interdire.
01:07:21Mais nous méfier de cette confrérie,
01:07:23ça c'est important. Alors,
01:07:25leur raison à eux, c'est que tout simplement,
01:07:27le mouvement fréris est un mouvement
01:07:29international, qui ne connaît pas
01:07:31de frontières, comme je l'ai dit,
01:07:33et qui menace l'existence
01:07:35de ces États-là, tout simplement.
01:07:37Maintenant, ces États sont aussi porteurs
01:07:39d'une idéologie salafiste
01:07:41qui est proche de celle des frères.
01:07:43Et donc, sur ça,
01:07:45ils s'entendent très bien.
01:07:47Alors justement, par rapport à ça,
01:07:49deux questions quand même.
01:07:51Primo, je reviens à ça,
01:07:53parce qu'on n'a pas détaillé ça.
01:07:55Qu'est-ce qui fait, quand même,
01:07:57moi j'en veux bien, culpabilité, etc.
01:07:59Au fait qu'il n'y a eu pratiquement personne,
01:08:01sauf quelques voix dissidentes, je ne dis pas...
01:08:03qui ont dit
01:08:05mais non, ça n'existe pas comme ça que ça se passe,
01:08:07on n'a pas à culpabiliser,
01:08:09on a à traiter ça lucidement.
01:08:11Qu'est-ce qui fait que dans la doxa
01:08:13médiatico-politico-intellectuelle
01:08:15universitaire,
01:08:17eh bien ça a été le silence
01:08:19assourdissant.
01:08:21À part encore une fois, quelques exceptions.
01:08:23Alors, les universités
01:08:25ne font pas leur travail sur ce point-là.
01:08:27C'est tout à fait clair.
01:08:29Et ça, ce n'est pas seulement moi qui le dis,
01:08:31c'est un rapport anglais qui est paru il y a quelques années
01:08:33et qui explique pourquoi la recherche
01:08:35est incapable de travailler
01:08:37sur l'islam contemporain et en particulier
01:08:39sur l'islamisme.
01:08:41D'abord pour un problème d'accès aux données.
01:08:43Il est de plus en plus difficile,
01:08:45on le voit, de travailler sur ce terrain.
01:08:47Pour deux raisons.
01:08:49D'abord parce qu'il y a les comités éthiques
01:08:51et de recherche qui vous disent comment
01:08:53vous devez faire votre recherche.
01:08:55Grosso modo, il faut que vous fassiez
01:08:57signer...
01:08:59Ils sont aussi quoi les comités éthiques ? C'est qui ?
01:09:01Vous avez des comités éthiques dans l'université
01:09:03qui vous disent ce que vous pouvez faire et comment vous pouvez enquêter.
01:09:05Ah d'accord. Intéressant. C'est-à-dire dans le temple
01:09:07de la liberté, il faut savoir comment orienter
01:09:09ses recherches. Oui, parce que voilà, il faut que ce soit
01:09:11éthiquement irréprochable. Il y a des bonnes raisons
01:09:13pour ça. Mais ça peut aller si loin
01:09:15que si vous travaillez sur une confrérie secrète
01:09:17par exemple, vous êtes obligé de faire
01:09:19signer votre...
01:09:21une déposition ou...
01:09:23l'interview que vous avez réalisé. Ah oui d'accord.
01:09:25Donc du coup,
01:09:27voilà, ça c'est... Donc toutes les
01:09:29démarches de recherche qui seraient un petit
01:09:31peu comme on le faisait avant en anthropologie.
01:09:33On a toujours travaillé dans la discrétion.
01:09:35La recherche, c'est la recherche. Voilà.
01:09:37Même si moi j'ai toujours travaillé en disant ce que je faisais.
01:09:39Je n'ai jamais caché comment...
01:09:41Pourquoi j'étais là sur le terrain.
01:09:43Mais il y a des méthodes discrètes, etc.
01:09:45qu'on est obligé de prendre pour travailler sur une
01:09:47confrérie discrète voire secrète.
01:09:49Donc là, un problème d'accès aux données.
01:09:51Le problème aussi
01:09:53de... le fait que
01:09:55les frères musulmans sont des gatekeepers,
01:09:57des gardiens de
01:09:59la communauté musulmane. Si vous
01:10:01commencez à dire que vous allez travailler sur ce
01:10:03sujet, ça va passer par la mosquée.
01:10:05Tout va se savoir très vite. C'est le téléphone
01:10:07arabe. Et à ce moment-là,
01:10:09vous allez avoir de toute façon quelqu'un des
01:10:11frères qui va arriver, qui va
01:10:13commencer à contrôler votre travail,
01:10:15contrôler vos déplacements.
01:10:17Moi, c'est ce qui m'est arrivé au début des années
01:10:1990. Je ne savais pas que j'étais tombé
01:10:21sur une mosquée frériste. Et en fait,
01:10:23j'étais tout le temps accompagné, tout le temps surveillé.
01:10:25Et le jour où ils ont voulu
01:10:27m'exclure du terrain parce que ce que
01:10:29je disais, ce que je pensais ne les arrangeait
01:10:31pas, ils l'ont fait assez facilement
01:10:33en m'accusant d'être
01:10:37de la police ou d'être islamophobe,
01:10:39etc. Donc il y a ce problème
01:10:41d'accès aux données.
01:10:43Mais il y a aussi un problème de diffusion
01:10:45publique des résultats.
01:10:47Parce que dès que vous diffusez
01:10:49vos enquêtes, voilà ce qui se passe.
01:10:51Intimidation sur les réseaux sociaux,
01:10:53menaces physiques, harcèlement
01:10:55judiciaire, etc.
01:10:57– Que vous avez eu. – Oui, que moi j'ai eu.
01:10:59– Et que d'autres chercheurs ont eu.
01:11:01– Voilà, et que d'autres chercheurs ont eu.
01:11:03Et enfin, le risque réputationnel.
01:11:05C'est-à-dire que si vous êtes
01:11:07taxé de raciste ou d'islamophobe,
01:11:09votre carrière, c'est terminé. Vous ne pouvez plus encadrer
01:11:11d'étudiants parce que ces étudiants
01:11:13vont malheureusement hériter
01:11:15de cette réputation
01:11:17calamiteuse.
01:11:19Et à ce moment-là, vous ne pouvez pas
01:11:21avancer dans votre carrière. Enfin, les répercussions
01:11:23sont énormes.
01:11:25– Ce que vous voulez dire, c'est très intéressant.
01:11:27Vous voulez dire qu'en fait, on ne peut pas faire
01:11:29de recherche libre, au vrai sens du terme.
01:11:31Enfin, ce qui s'appelle la recherche.
01:11:33La science, c'est quoi ?
01:11:35C'est la discussion,
01:11:37c'est la remise en question,
01:11:39etc. Parce qu'il y a tout ce que vous venez
01:11:41de dénumer. – Ou alors on fait une recherche contrôlée.
01:11:43Je crois qu'on a quelqu'un.
01:11:45– Oui, on a un appel de Claude, qui vient de Perpignan.
01:11:47– Oui, bonjour Claude.
01:11:49– Bonjour André Bercoff,
01:11:51et je voudrais saluer surtout
01:11:53Florence Bergeau-Blaclerc, que j'ai eu le bonheur d'entendre
01:11:55au premier printemps de la liberté d'expression
01:11:57à Perpignan l'an dernier.
01:11:59Alors, j'ai une question à lui poser.
01:12:01Elle a rappelé
01:12:03un des premiers symboles
01:12:05ont été l'affaire Duvoil
01:12:07en 1989.
01:12:09Là, en ce moment, c'est un marronnier.
01:12:11Chaque rentrée scolaire maintenant,
01:12:13on nous explique que les mamans voilées
01:12:15doivent pouvoir accompagner
01:12:17les sorties scolaires parce que
01:12:19s'il n'y avait pas les mamans voilées,
01:12:21il n'y aurait plus personne
01:12:23pour s'occuper des sorties scolaires dans certains quartiers.
01:12:25Alors, la question que je me pose,
01:12:27c'est qu'on nous explique
01:12:29partout que le voile n'est pas un instrument religieux,
01:12:31mais que c'est quelque chose de culturel.
01:12:33Donc si ce n'est pas religieux,
01:12:35ce n'est pas islamophobe de dire
01:12:37que les mamans peuvent venir,
01:12:39qu'ils enlèvent leur voile pour ne pas choquer les autres parents.
01:12:41Et alors, si on nous répond
01:12:43à ce moment-là,
01:12:45c'est pas possible parce qu'il n'y aura plus
01:12:47de mamans voilées,
01:12:49il n'y aura plus de sorties scolaires
01:12:51et les mamans voilées seront privées aussi
01:12:53puisque leurs propres enfants n'auront plus de sorties.
01:12:55À mon avis, ça régulerait en disant
01:12:57ou les mamans voilées enlèvent leur voile
01:12:59parce qu'il est culturel,
01:13:01ou les mamans voilées n'ont pas le droit de l'enlever.
01:13:03Alors là, c'est un autre problème.
01:13:05Les déshonestés, on voit clair.
01:13:07Ce monsieur que je salue aussi
01:13:09a tout à fait raison.
01:13:11Malheureusement,
01:13:13je dois dire que ce qu'il dit,
01:13:15c'est ce que j'entendais déjà il y a 30 ans.
01:13:17On n'a pas avancé d'un centimètre sur cette question-là.
01:13:19La confusion culturelle
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01:16:51Alors Florence Berger-Blacklère ?
01:16:54Alors je ne suis pas étonnée. Jean Bobéro, c'est le directeur de mon laboratoire,
01:16:57donc je connais assez bien ses positions sur une laïcité plus ouverte,
01:17:01puisqu'il la trouve trop fermée justement aux musulmans,
01:17:04qu'il a développé lui-même l'idée que la laïcité était d'une certaine manière islamophobe
01:17:10et que c'était la raison pour laquelle il fallait l'ouvrir.
01:17:13C'est lourd la laïcité islamophobe, c'est pas mal.
01:17:16Soit qu'il ait des liens avec Tariq Ramadan au point de le faire entrer à la Ligue de l'enseignement,
01:17:21ça je ne le savais pas, mais ça me paraît tout à fait cohérent.
01:17:24Et je pense qu'il y a en effet chez certains analystes de la laïcité
01:17:30des gens qui ont joué les idiots utiles.
01:17:33Alors peut-être qu'ils n'étaient pas idiots, peut-être qu'ils étaient simplement utiles,
01:17:37mais ça, ça serait même encore plus grave, puisque ça nous a démoralisés.
01:17:41Ça fait partie justement de la stratégie de cette version de la démoralisation.
01:17:45Je crois que nous avons aussi Richard.
01:17:47Oui, Richard qui nous appelle de Toulouse.
01:17:49Oui, bonjour Richard.
01:17:50Oui, bonjour à vous.
01:17:52J'avais une question en fait.
01:17:54Vous allez peut-être avoir la réponse.
01:17:56Dites-moi.
01:17:57Aujourd'hui, les ONG financées par des pays étrangers ne font jamais les choses gratuitement en fait.
01:18:04Il n'y a que les fous qui font les choses gratuitement à peu près.
01:18:06Vous savez, c'était Milton Friedman, il disait il n'y a pas de dîner gratuit ou de déjeuner gratuit.
01:18:11D'accord.
01:18:12Et en fait la question, est-ce qu'on ne devrait pas instaurer un encadrement beaucoup plus strict
01:18:19pour ces ONG qui financent des gens comme les frères,
01:18:23parce que l'argent permet un imprisme énorme et à tout niveau.
01:18:27Eh oui.
01:18:28Merci Richard de cette question.
01:18:30C'est vrai, on a dit qui finance, parce que ça ne se passe pas comme ça.
01:18:33Bien sûr.
01:18:34Alors effectivement, il y a des ONG qui sont financées par l'Union européenne,
01:18:38par notre argent public.
01:18:41On peut parler Soros ou il ne faut pas parler Soros.
01:18:43Oui aussi, Soros a joué un rôle, tout à fait.
01:18:45Alors évidemment, ils ne financent pas directement les frères musulmans,
01:18:48comme je vous l'ai dit, c'est une société secrète.
01:18:51Donc il y a des institutions qui travaillent avec des organisations,
01:18:54des associations de lutte contre l'islamophobie, de lutte contre le racisme, etc.
01:18:59Et donc c'est par ce biais-là qu'effectivement on a donné des millions et des millions d'euros.
01:19:03Je suis en train de terminer justement un rapport sur le sujet.
01:19:06On a donné des millions et des millions d'euros pendant des années,
01:19:08et ça continue encore malheureusement à des associations clairement frérisses
01:19:12qui véhiculent l'idéologie...
01:19:14Et que nous subventionnons.
01:19:15Et que donc nous subventionnons.
01:19:17Oui, parce que l'Union européenne, c'est nous.
01:19:19L'Union européenne, c'est nous, mais en plus il y a l'effet levier.
01:19:21Dès que vous avez de l'argent de l'Union européenne,
01:19:23vous pouvez demander à votre conseil régional, à votre mairie d'en rajouter un peu.
01:19:27C'est ça.
01:19:28Et donc en fait, on a envie de vous dire, là on arrive en fait à l'émission,
01:19:33on pourrait en parler pendant des heures, et on en reparlera à Florence Berger-Blackler.
01:19:37Mais est-ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est inéluctable ?
01:19:40Ou il y a, ou l'incension peut être résistible ?
01:19:43Bien sûr, il faut résister, mais il faut compter sur les citoyens.
01:19:47Alors on me dit toujours, mais pourquoi ne pas les interdire ?
01:19:49Alors interdire une confrérie secrète, c'est déjà quelque chose évidemment très difficile à faire,
01:19:53puisque vous ne pouvez pas obliger les gens à dire à quoi ils appartiennent.
01:19:57Et puis en plus ce serait très contre-productif,
01:20:00parce que si par exemple je travaille sur les frères musulmans ou sur l'idéologie frériste,
01:20:04si je dis voilà une personne véhicule cette idéologie,
01:20:08je suis susceptible d'être l'objet d'un harcèlement judiciaire,
01:20:13parce que l'accusation serait d'autant plus grave.
01:20:17Donc je pense qu'il ne faut pas interdire pour cette confrérie.
01:20:20Vous êtes contre l'interdiction ?
01:20:21Je suis contre cette interdiction.
01:20:23Oui, mais alors ?
01:20:24Alors qu'est-ce qu'on fait maintenant qu'on ne peut pas interdire ?
01:20:27Informer, informer, éduquer, montrer comment ça fonctionne, ce qu'ils veulent, comment ils font.
01:20:33On connaît maintenant très bien les méthodes du KGB dont je vous ai parlé,
01:20:39on sait maintenant très très bien s'en défendre,
01:20:41on a vraiment fini avec le communisme, on peut faire pareil avec cette idéologie-là.
01:20:45Mais on le fera parce que justement on pourra en parler sur le service public notamment.
01:20:50Il faudrait qu'effectivement toutes les ondes, tous les gens qui sont chargés,
01:20:56et c'est leur job de transmettre l'information, fassent leur métier.
01:21:01Merci Florence.
01:21:02Merci à vous.

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