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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-04-01##
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00:00:00SUDRADIO, Bercov, dans tous ses états.
00:00:05Nous sommes en guerre.
00:00:07Maintenant, nous interrompons ce programme pour une communication exceptionnelle.
00:00:15Françaises, Français, devant l'état de décomposition dans lequel se trouve notre cher et vieux pays,
00:00:27devant l'absence de candidats ou l'empêchement de certains de pouvoir se présenter,
00:00:33devant la reculade économique, sociale, la précarité,
00:00:40devant le fait que la France ne tient plus son rang qui devrait être le premier en Europe et même dans le monde,
00:00:47j'ai décidé, suite aux différents appels que j'ai reçus,
00:00:50de me présenter à la présidence de la République pour 2027.
00:00:57SUDRADIO, Bercov, dans tous ses états.
00:01:05Je sais que je peux compter sur vous. Merci.
00:01:08Ici Sudradio, les Français parlent au français.
00:01:18Je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau.
00:01:23SUDRADIO, Bercov, dans tous ses états.
00:01:27Que se passe-t-il quand la candidate en tête pour les élections présidentielles de 2027
00:01:36se voit pratiquement refuser tout accès à la dite compétition d'ici deux ans ?
00:01:44On en parle tout de suite.
00:01:47SUDRADIO, Bercov, dans tous ses états.
00:01:50Supposez qu'un de vous puisse être comme le singe obligé de violer un juge ou une ancêtre,
00:01:56lequel choisirait-il des deux ?
00:01:58Une alternative pareille, un de ces quatre jours m'échoie,
00:02:02c'est j'en suis convaincu la vieille qui sera l'objet de mon choix.
00:02:05GORILLA !
00:02:11Mais par malheur, si le gorille au jeu de l'amour vaut son prix,
00:02:15on sait qu'en revanche il ne brille ni par le goût ni par l'esprit.
00:02:19Lors au lieu d'opter pour la vieille, comme aurait fait n'importe qui,
00:02:23il saisit le juge à l'oreille et l'entraîna dans un maquillage...
00:02:26Et voilà la chanson culte, vous la connaissez tous, le Garot Gorille de Georges Brassens,
00:02:31où un juge finissait effectivement dans un état un peu décomposé face à un gorille.
00:02:38Alors il ne s'agit pas de cela et nous n'allons pas évidemment mettre tous les juges dans le même sac,
00:02:44ce qui serait totalement ridicule et faux.
00:02:48Mais quand même, on peut se demander,
00:02:51eu égard à ce qui s'est passé, on ne parle que de cela depuis hier,
00:02:55et pour cause et légitimement,
00:02:57face à la condamnation de Marine Le Pen à une illégibilité de 5 ans avec exécution provisoire tout de suite,
00:03:06et une peine d'emprisonnement de 4 ans, dont deux fermes aménagées sous bracelet électrique,
00:03:11donc elle n'ira pas en prison, mais le bracelet sera là.
00:03:15Et alors pourquoi parle-t-on de cela ?
00:03:18Parce que quand même, le syndicat de la magistrature,
00:03:22qui rassemble un tiers à peu près des juges de la République,
00:03:27avait fait un communiqué de presse à la suite des élections européennes du 9 juin 2024,
00:03:33donc vous voyez il y a 8 mois, un peu plus de 8 mois.
00:03:36Et disait ceci, je ne vais pas lire tout le communiqué,
00:03:41je rappelle 11 juin 2024,
00:03:44le syndicat de la magistrature dit ceci,
00:03:47comme attendu, les partis d'extrême droite ont recueilli près de 40% des suffrages exprimés aux élections européennes,
00:03:53à la suite de ce résultat, le Président de la République a pris la décision de dissoudre l'Assemblée nationale.
00:03:58On sait ce qui s'est passé ensuite.
00:03:59Mais voici les deux derniers paragraphes.
00:04:02Le syndicat de la magistrature appelle l'ensemble des magistrates et magistrats,
00:04:08ainsi que toutes celles et ceux qui participent à l'activité judiciaire,
00:04:12à se mobiliser contre l'accession au pouvoir de l'extrême droite.
00:04:16Le syndicat de la magistrature prendra part au mouvement collectif d'union et de résistance,
00:04:22et participera aux manifestations organisées dans les régions qui viennent, partout en France.
00:04:27Alors, on peut se poser quand même quelques questions,
00:04:31je pensais que la justice avec le bandeau était justement aveugle à toute préférence d'étiquettes,
00:04:41de communautés, de partis, etc.
00:04:45Alors on peut se poser ces questions, et puis on peut se poser beaucoup de questions,
00:04:49parce que, effectivement, on peut discuter,
00:04:53et on va en discuter avec notre ami l'avocat Pierre Gentillet,
00:04:57mais je voudrais rappeler le côté politique de tout cela,
00:05:00il y a quelque chose d'intéressant en ce moment.
00:05:02Les élections, on se demande si les élections,
00:05:06elles ne vont pas être, en tout cas dans notre chère et douce Europe, à sens unique.
00:05:11Pourquoi je dis cela ?
00:05:13Eh bien, en Roumanie, vous savez ce qui s'est passé,
00:05:16le candidat de Georges Escus s'est présenté, était en tête,
00:05:20ils ont annulé l'élection, renouvelé l'élection,
00:05:23et bien le candidat qui était à 40% des voix a été interdit de se présenter en Roumanie.
00:05:28En Allemagne, il risque d'y avoir de nouvelles élections,
00:05:32et puis ça va être la même chose, l'AFD va être plus ou moins interdit.
00:05:37Et aujourd'hui, en Irlande,
00:05:40quand Magrégor se présente en tant que parti nationaliste,
00:05:45eh bien le conseil irlandais se dit,
00:05:49est-ce qu'on ne va pas interdire Magrégor ?
00:05:52En France, c'est le principal parti d'opposition,
00:05:57il ne va pas pouvoir en principe se présenter.
00:06:00Alors ça a fait des réactions un peu partout, il faut le dire,
00:06:04des réactions très très diverses.
00:06:06Alors vous allez me dire, on va écouter,
00:06:09et justement on en parlera ensuite avec Pierre Gentillet.
00:06:14Écoutez d'abord la réaction de Noëlle Lenoir, ancienne du Conseil d'État.
00:06:21Écoutez Noëlle Lenoir.
00:06:23Je trouve que cette décision n'est pas fondée en droit.
00:06:25Pas fondée en droit ?
00:06:27Non, elle n'est pas fondée en droit, sur l'exécution provisoire.
00:06:30Et il m'apparaît qu'en fait, tout le monde a faux dans cette histoire.
00:06:34Tout le monde a faux.
00:06:35Et évidemment, en premier lieu, les juges.
00:06:37Alors, compte tenu de la génération à laquelle j'appartiens,
00:06:40j'ai en mémoire la phrase de Mitterrand, qu'on prête à Mitterrand au dernier Conseil des ministres,
00:06:44les juges ont tué la monarchie, ils ont tué la République.
00:06:47Je pense qu'on est un peu à ce moment-là.
00:06:51Et bien ensuite, alors tout à fait autre son de cloche,
00:06:54François Hollande, l'ancien Président de la République,
00:06:57qui disait sur BFM, écoutez ce qu'il dit.
00:07:04Dans la démocratie, il y a ce qu'on appelle la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice.
00:07:10La justice, le tribunal correctionnel, s'est exprimé en droit,
00:07:14il n'a pas fait de morale, il s'est exprimé en droit,
00:07:17et il s'est exprimé en toute indépendance.
00:07:20Il l'a jugé avec une condamnation qui est lourde,
00:07:24mais pour des faits qui sont graves, puisqu'il y a eu,
00:07:27la démonstration a été faite par le tribunal,
00:07:30un détournement de fonds publics pendant des années, de 2004 à 2016.
00:07:34Donc la seule réaction que nous pouvons avoir,
00:07:37et que moi je me dois d'avoir comme ancien Président de la République,
00:07:40c'est de respecter l'indépendance de la justice.
00:07:43Il n'est pas acceptable qu'on s'en prenne à des juges.
00:07:47Indépendance de la justice, les rapports entre justice et politique,
00:07:51qui a le premier ? Qui doit avoir ?
00:07:55Est-ce que c'est le peuple ?
00:07:56Parce qu'en principe, démocratie, c'est par le peuple, pour le peuple,
00:07:59l'intention du peuple.
00:08:01Alors, est-ce que le peuple a droit de parler ?
00:08:04Ou étant donné qu'il y a eu une décision de justice,
00:08:07sur laquelle on est pu avoir toutes les amendes du monde,
00:08:10est-ce que la personne qui, effectivement, a toi raison,
00:08:13ce n'est pas une déclaration ni d'intention, ni d'amour,
00:08:17ni de haine envers tel ou tel candidat ou candidate,
00:08:20est-ce que cette personne n'a plus le droit de se présenter
00:08:23parce qu'il a eu malversation ?
00:08:25Ou pas, d'ailleurs, on va en parler.
00:08:29Et voilà, ça, c'était la réaction de François Hollande.
00:08:35Et puis, écoutez, tout à fait partout, ça a réagi.
00:08:40Victor Orban, qui carrément, le Premier ministre de Hongrie, a dit
00:08:43« Je suis Marine », comme on disait « Je suis Charlie ».
00:08:46Matteo Salvini aussi, vice-premier ministre italien.
00:08:51Ceux qui craignent le jugement des électeurs
00:08:53trouvent souvent du réconfort dans le jugement des tribunaux,
00:08:56dit Matteo Salvini.
00:08:58Jean-Luc Mélenchon, qui n'est pas le péniste fervent, a dit
00:09:05« La décision de destituer un élu devrait revenir au peuple.
00:09:08C'est à cela que servirait le référendum révocatoire
00:09:11dans une sixième république qui l'appelle de ses voeux. »
00:09:14Et puis, Elon Musk, sur son réseau social X, dit ceci
00:09:20« Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par la vote démocratique,
00:09:24elle abuse du système juridique pour emprisonner ses opposants. »
00:09:28Vous voyez, ça va loin.
00:09:29Et Trump, Trump, Trump aussi.
00:09:31Écoutez ce que disait hier Donald Trump.
00:09:51C'est un peu rude pour nous.
00:09:54Ce qu'il dit Trump, il dit, oui, la principale candidate,
00:09:57celle qui avait le plus de chances de gagner aux présidentielles,
00:09:59est interdite de se présenter pendant cinq ans.
00:10:02Et bien, il ajoute, ça ressemble beaucoup à la France.
00:10:04À la France d'aujourd'hui, ça ressemble beaucoup à la France.
00:10:06Oui, c'est un peu rude.
00:10:09Enfin, voilà, c'est Trump qui n'est pas...
00:10:12Et puis, et puis, et puis Medvedev,
00:10:14vice-président du conseil de sécurité de la Russie.
00:10:17Alors lui, carrément, carrément, Dimitri Medvedev,
00:10:20il évoque dans une publication sur Twitter, sur X,
00:10:23le 31 mars 1814.
00:10:2631 mars 1814, c'est quoi ?
00:10:28Ben, c'est la date de l'entrée des Cosa-Cruzes en Paris.
00:10:31Et il suggère qu'une intervention extérieure
00:10:33pourrait être nécessaire pour restaurer la liberté.
00:10:35Ben, dis donc, il donne du grain à moudre à ceux qui disent,
00:10:39oui, oui, les Russes veulent envahir la France, l'Europe, etc.
00:10:42Et on pourrait aller...
00:10:43Et juste, je finis avec ça,
00:10:45Pierre Gentillet, Marine Tondelier,
00:10:48vous savez, la porte-parole de l'Europe Écologie-Les Verts,
00:10:51elle dit carrément,
00:10:52c'est normal, quand on est juge,
00:10:54de ne pas être d'accord avec le Rassemblement National,
00:10:56car c'est un parti qui menace les institutions,
00:10:59c'est un réflexe de survie démocratique
00:11:01de ne pas vouloir que le Rassemblement National arrive au pouvoir.
00:11:04Voilà.
00:11:05Alors elle, c'est carrément,
00:11:06alors que ce n'est pas un parti interdit,
00:11:08elle dit, voilà, les juges ont raison,
00:11:10tout ce qui est RN, c'est le diable.
00:11:13Alors, Pierre Gentillet,
00:11:14avec toute cette avalanche de tout ce que nous avons entendu
00:11:17depuis la décision du tribunal,
00:11:20aujourd'hui, inéligible ou pas inéligible,
00:11:24quels sont, d'abord,
00:11:26ce que vous pensez de vous, de ce jugement,
00:11:29et quels sont les recours possibles ?
00:11:31Est-ce que vous me permettez juste de réagir
00:11:32aux propos de Marine Tondelier que vous avez lus ?
00:11:35C'est intéressant le raisonnement,
00:11:37parce que le raisonnement de Marine Tondelier,
00:11:38si on peut lui répondre,
00:11:39c'est de dire qu'au fond,
00:11:41à partir du moment où elle considère
00:11:43de sa propre appréciation subjective,
00:11:45qu'elle avance comme une évidence
00:11:47que le RN menacerait la démocratie,
00:11:49alors il est tout à fait normal
00:11:50que les juges fassent de la politique.
00:11:52Il est tout à fait normal que les juges l'interdisent.
00:11:54Ça, ça s'appelle changer en cours
00:11:57les règles du jeu démocratique.
00:12:00Attention, parce qu'avec ce genre de raisonnement,
00:12:04qu'est-ce qui se passe si demain,
00:12:05un parti politique dit que c'est la gauche qui menace,
00:12:09et la gauche radicale qui menace
00:12:10les règles du jeu démocratique,
00:12:11et donc à ce moment-là, il faut l'interdire,
00:12:14et donc à ce moment-là,
00:12:15les juges doivent faire de la politique.
00:12:16Madame Tondelier, il faudrait peut-être faire attention,
00:12:19parce qu'un jour,
00:12:20la tapette risque de se retourner sur vous.
00:12:23Ça, c'est quand même quelque chose
00:12:24qu'il faut rappeler à Mme Tondelier.
00:12:26Maintenant, ma réaction est sur votre question,
00:12:28plus généralement.
00:12:29Je pense que, comme tout le monde,
00:12:30j'ai été surpris.
00:12:31J'ai été surpris parce que l'élément
00:12:33qui nous a le plus surpris,
00:12:34nous, juristes, je peux le dire,
00:12:36avocats et même professeurs de droit,
00:12:38c'est l'exécution provisoire.
00:12:41L'exécution provisoire,
00:12:42et aussi, bien évidemment,
00:12:43la durée qui a été celle de 5 ans,
00:12:47c'est-à-dire le souhait,
00:12:49les réquisitions exactes
00:12:51du procureur de la République.
00:12:53On aurait pu tout à fait imaginer
00:12:562 ans, 1 an, je ne le souhaite pas,
00:12:58mais bien évidemment,
00:12:59pourquoi 5 ans ?
00:13:00C'était au gré de la présidente, ça.
00:13:01Effectivement, on peut moduler
00:13:02une peine d'inéligibilité
00:13:03de 1 an à 10 ans.
00:13:04D'accord.
00:13:05Donc là, c'est 5 ans qui a été choisi,
00:13:07évidemment, ça empêche Marine Le Pen
00:13:10de se présenter à l'élection présidentielle.
00:13:11Mais sur l'exécution provisoire,
00:13:13c'est là où c'est plus surprenant.
00:13:15Et il y a certains éléments, d'ailleurs,
00:13:17qui n'ont pas été bien...
00:13:19qui sont passés un petit peu
00:13:20en dessous des radars.
00:13:21Souvenez-vous, on a beaucoup parlé
00:13:22de l'automaticité de la peine.
00:13:24C'est-à-dire, pendant tout le procès,
00:13:26on nous a dit, il y a la loi Sapin 2
00:13:28qui s'applique.
00:13:29La loi Sapin 2, pour nos auditeurs,
00:13:30qu'est-ce qu'elle prévoyait en 2015 ?
00:13:32Qu'à partir du moment
00:13:33où une peine d'inéligibilité est prononcée,
00:13:35elle doit automatiquement être exécutée.
00:13:39En principe, quand on fait appel,
00:13:41le temps de l'appel,
00:13:42il y a suspension.
00:13:43Avec la loi Sapin 2,
00:13:44ce n'était plus possible.
00:13:45Et donc, ce qui est dit...
00:13:46Il n'y a pas appel ou pas appel,
00:13:47elle doit être exécutée.
00:13:48Elle doit être exécutée.
00:13:49D'accord.
00:13:50Et...
00:13:51La loi Sapin 2, c'était au temps de Hollande ?
00:13:53C'était au temps de Hollande, absolument.
00:13:54Et de 2015, il tombera
00:13:55au ministère de la Justice ?
00:13:56Absolument.
00:13:57D'accord.
00:13:58Je ne sais plus exactement
00:13:59si elle y était encore.
00:14:00En tout cas, Hollande était président.
00:14:01Hollande était président, c'est sûr.
00:14:02Mais à partir de 2015,
00:14:03avant 2015,
00:14:04le juge avait le choix
00:14:05de mettre une exécution provisoire ou non.
00:14:07Après 2015,
00:14:08il n'a plus le choix.
00:14:10Et c'était un peu...
00:14:11C'est pour ça,
00:14:12ce qui faisait débat,
00:14:13c'est est-ce que le juge
00:14:14allait mettre l'exécution provisoire ?
00:14:16Eh bien,
00:14:17de manière assez surprenante,
00:14:18ce qui a été assez peu relevé,
00:14:19d'ailleurs, par vos confrères,
00:14:20c'est que le juge a écarté
00:14:22la loi Sapin 2.
00:14:24Ce qui, au départ,
00:14:25semble plutôt une bonne nouvelle
00:14:26en disant que les faits
00:14:27qui ont été commis
00:14:28l'ont été avant la loi Sapin 2.
00:14:33Donc,
00:14:34la loi qui prévoit
00:14:36que le juge doit obligatoirement
00:14:38appliquer l'exécution provisoire
00:14:40ne s'applique pas ici.
00:14:41Ça veut donc dire
00:14:42qu'on est dans un cas...
00:14:43Ah oui, les faits précèdent la loi.
00:14:47Exactement.
00:14:48Donc, ça signifie
00:14:49que c'est l'état du droit antérieur
00:14:51qui s'applique.
00:14:52Et dans l'état du droit antérieur,
00:14:53c'est pas compliqué.
00:14:54Après la loi Sapin 2,
00:14:56le principe,
00:14:57c'est l'exécution provisoire.
00:14:58Avant,
00:14:59je ne vais pas dire que c'est l'exception,
00:15:00mais presque, en tout cas,
00:15:02le juge n'est plus tenu
00:15:03automatiquement de l'appliquer.
00:15:05Pour qu'il l'applique,
00:15:06et c'est ce qui s'est passé,
00:15:07il pouvait le faire,
00:15:08et il l'a fait.
00:15:09Pour qu'il le fasse,
00:15:10il faut qu'il démontre,
00:15:11entre autres,
00:15:12qu'il y a un risque de récidive
00:15:15de la part de la personne
00:15:17recueillie de coupable.
00:15:18Marie-Lupin, dans l'occurrence, oui.
00:15:19Et quel a été le raisonnement ?
00:15:21Ici, parce qu'il fallait...
00:15:22Du coup, là,
00:15:23le juge devait faire
00:15:24un exercice de motivation.
00:15:26Il devait démontrer
00:15:27qu'il y avait un risque de récidive.
00:15:28Et c'est là où on tombe de sa chaise.
00:15:31Le magistrat qui s'est exprimé hier,
00:15:34la présidente,
00:15:36a considéré qu'il y avait
00:15:37risque de récidive
00:15:38dans la mesure où Marine Le Pen,
00:15:40je cite,
00:15:42par son système de défense,
00:15:44l'expression est folle,
00:15:46démontrait qu'elle ne reconnaissait pas
00:15:50la véracité des faits.
00:15:52Ça veut donc dire qu'ici,
00:15:54parce que Marine Le Pen conteste
00:15:56les faits qui lui sont reprochés,
00:16:00d'emblée, le juge préjuge.
00:16:03La mauvaise foi.
00:16:05La mauvaise foi,
00:16:06et donc le risque de récidive.
00:16:08C'est fou comme raisonnement.
00:16:10Parce que ça reviendrait à dire
00:16:12que le juge préjuge
00:16:14Marine Le Pen de mauvaise foi.
00:16:16Et il y a la vérité selon le juge.
00:16:18Je rappelle qu'il y a quand même
00:16:19aussi un appel qui est possible.
00:16:21Et dans la mesure où Marine Le Pen contestait,
00:16:23alors, automatiquement,
00:16:25vous m'entendez ?
00:16:26Automatiquement,
00:16:27il y avait un risque caractérisé de récidive.
00:16:30Et c'est la raison.
00:16:31C'est sur ce motif-là
00:16:32que le juge a fondé l'exécution provisoire.
00:16:35Et c'est cela qui est fou.
00:16:36Parce que si on raisonne 30 secondes
00:16:37sur un plan matériel,
00:16:38c'est quoi un risque de récidive ?
00:16:39Ça veut dire que vous et moi,
00:16:41si on est condamné demain,
00:16:42on met l'exécution provisoire
00:16:44parce qu'on est en situation
00:16:46de reproduire le même fait délictuel.
00:16:50Marine Le Pen est-elle,
00:16:51je termine, c'est important,
00:16:52Marine Le Pen est-elle en capacité
00:16:55de reproduire le même fait délictuel ?
00:16:57Non, elle n'a plus de mandat
00:16:59au Parlement européen.
00:17:00Donc, factuellement, c'est faux.
00:17:02Deuxième élément,
00:17:03j'ajoute que, justement,
00:17:05l'argument qui est utilisé par le juge,
00:17:07c'est que Marine Le Pen n'a pas conscience,
00:17:09Marine Le Pen n'y est, etc.
00:17:10Mais justement,
00:17:11Marine Le Pen n'avait pas conscience,
00:17:13et d'ailleurs pas seulement elle,
00:17:15tout un système politique,
00:17:16n'avait pas conscience qu'à l'époque,
00:17:18ce qui était fait
00:17:20pouvait tomber sous le coup de la loi.
00:17:22Vous voyez ?
00:17:23Donc, on enlève à Marine Le Pen
00:17:25tout bénéfice de la bonne foi.
00:17:27Et ça, c'est gravissime.
00:17:29Alors, justement,
00:17:30c'est la question que je voulais vous poser,
00:17:32justement, c'est-à-dire,
00:17:33on présuppose,
00:17:35je voulais vous dire aussi
00:17:36que si vous voulez réagir
00:17:37avec Pierre Gentillet, 0 826 300 300,
00:17:40n'hésitez pas à nous appeler
00:17:42par rapport à ça,
00:17:43et je sais que vous êtes nombreux
00:17:45à vouloir le faire.
00:17:47Mais Pierre Gentillet,
00:17:48ça veut dire donc,
00:17:49elle supposait que Marine Le Pen,
00:17:52en fait, la récidive,
00:17:53c'est que Marine Le Pen,
00:17:54et c'est la question que je voulais,
00:17:56au contraire, insister là-dessus,
00:17:58ça veut dire que Marine Le Pen
00:17:59pouvait récidiver
00:18:00avec des emplois fictifs européens.
00:18:02Or, elle n'est plus députée européenne,
00:18:03elle n'est même plus présidente du...
00:18:05Vous avez compris, en fait,
00:18:07le juge fait une distinction
00:18:10entre l'intentionnalité
00:18:12et la matérialité.
00:18:13C'est subtil, vous allez comprendre.
00:18:14C'est du droit,
00:18:15mais vous allez comprendre.
00:18:17Le raisonnement du juge,
00:18:18c'est de dire,
00:18:19comme Marine Le Pen
00:18:21ne reconnaît pas la culpabilité,
00:18:26alors ça veut dire qu'elle peut
00:18:28reproduire le même fait.
00:18:29Donc on juge sur l'intentionnalité.
00:18:31Mais sur un plan matériel, maintenant.
00:18:35Marine Le Pen est-elle en capacité
00:18:38de récidiver ?
00:18:39Est-elle députée européenne ?
00:18:40Non.
00:18:41A-t-elle l'intention annoncée
00:18:43de briguer un mandat européen ?
00:18:45Non.
00:18:46Par conséquent,
00:18:47la récidive n'est pas correctée.
00:18:49Le risque,
00:18:50même encore plus que ça,
00:18:51le risque de récidive
00:18:53n'est pas caractérisé.
00:18:54C'est ça qui est fou.
00:18:55Donc c'est un jugement politique.
00:18:57Oui.
00:18:58Et d'autant plus que
00:19:00le juge l'a reconnu à demi-mot.
00:19:01Je vais essayer d'expliquer pourquoi.
00:19:03On va en parler tout de suite
00:19:04après cette petite pause,
00:19:06Pierre Gentillet.
00:19:08Et puis on va parler des recours.
00:19:10Quelle est la marge du manœuvre ?
00:19:12Quand on voit en France, par exemple,
00:19:13des gens qui se disent de gauche.
00:19:16La gauche, c'est une salle d'attente
00:19:17pour le fascisme.
00:19:21Sud Radio Bercoff,
00:19:22dans tous ses états,
00:19:23midi 14h.
00:19:24André Bercoff.
00:19:25Vous avez un premier auditeur, André.
00:19:27Franck qui appelle de Paris.
00:19:29Bonjour Franck.
00:19:30Oui, bonjour.
00:19:31Bonjour.
00:19:32Et bonjour à Pierre Gentillet.
00:19:33Bonjour.
00:19:34On vous écoute Franck.
00:19:35Bon.
00:19:36Déjà, je voulais féliciter
00:19:37mon excellent jeune confrère,
00:19:39Pierre Gentillet,
00:19:40comme quoi,
00:19:41il avait raison.
00:19:44Ça me bien est,
00:19:45la valeur m'attend point
00:19:46le nombre des années.
00:19:47Ce qu'il a dit est excellent
00:19:49sur la critique du jugement.
00:19:52Oui.
00:19:53Et vous avez quelque chose à ajouter,
00:19:55je suis sûr.
00:19:56J'ai une question à lui poser.
00:19:58Parce que c'est frappé au coin du bon sens,
00:20:00c'est bien vu.
00:20:01Et c'est exactement ça,
00:20:02si vous voulez.
00:20:03Et rien de cet argument suffit
00:20:05à démonter tout ce qui peut être dit
00:20:08au sujet de ce jugement
00:20:09pour le valider.
00:20:10Bon.
00:20:11Maintenant,
00:20:12j'ai une question juste à lui poser
00:20:13parce que moi, ce qui me choque,
00:20:14en fait,
00:20:15même si je sais qu'en droit positif,
00:20:16ça a été validé,
00:20:18mais le principe même
00:20:20qu'un magistrat puisse prononcer
00:20:23sur l'inégibilité,
00:20:26même si c'est dans la loi,
00:20:27normalement,
00:20:28pour moi,
00:20:29c'est une abstraction au principe
00:20:31de la séparation des pouvoirs.
00:20:33Parce que finalement,
00:20:34un juge, il fait quoi ?
00:20:35Il juge en fonction de ses convictions.
00:20:37Il interprète la loi.
00:20:38Il est censé l'appliquer,
00:20:39mais c'est un humain.
00:20:41Je pense,
00:20:42à mon avis,
00:20:43le juge ne devrait pas pouvoir,
00:20:44en tout cas,
00:20:45sanctionner l'inégibilité.
00:20:46C'est au peuple.
00:20:47C'est au peuple qui est couvrant
00:20:49de choisir.
00:20:50Tout à fait.
00:20:51Merci, Franck.
00:20:52C'est exactement la question
00:20:53que l'on avait posée,
00:20:54effectivement,
00:20:55dont on avait discuté,
00:20:56et politique et pas.
00:20:57Ce que dit Franck,
00:20:58c'est vrai,
00:20:59c'est aussi frappé
00:21:00au coin du bon sens.
00:21:01C'est qu'il y a un problème, là.
00:21:03On en a parlé.
00:21:04Quelqu'un se présente,
00:21:05sondage ou pas sondage,
00:21:06il est en grande majorité
00:21:08dans les sondages,
00:21:09mais voilà,
00:21:10on dit,
00:21:11on va l'empêcher.
00:21:12Qu'en est-il ?
00:21:14Alors,
00:21:15ce qui est dit par mon confrère
00:21:16est très juste,
00:21:17mais il faut ajouter un point.
00:21:18C'est-à-dire que,
00:21:20là, on ne parle pas
00:21:21de l'exécution provisoire,
00:21:22on parle du principe
00:21:23d'une peine d'inéligibilité.
00:21:24Et bien évidemment,
00:21:25le principe d'une peine
00:21:26d'inéligibilité,
00:21:27c'est qu'elle confisque,
00:21:29et on le voit aujourd'hui,
00:21:30une partie du choix démocratique
00:21:33aux électeurs,
00:21:34c'est-à-dire,
00:21:35utilisons un terme,
00:21:36au peuple français.
00:21:37Or,
00:21:38le droit est un instrument
00:21:39de souveraineté
00:21:40du peuple français.
00:21:41On lui retire donc.
00:21:42Mais comment lui a-t-on retiré ?
00:21:45Et c'est là où la faute
00:21:46n'est pas simplement
00:21:47du côté des juges.
00:21:48Elle est aussi
00:21:49du côté du Parlement.
00:21:50Car c'est une loi.
00:21:52La loi Sapin II
00:21:53sur l'exécution provisoire.
00:21:54Ce sont les politiques
00:21:55qui ont donné aux juges
00:21:56ces pouvoirs.
00:21:57En fait,
00:21:58il faut aussi voir le problème
00:21:59malheureusement à la racine.
00:22:00Il y a des cas dans lesquels
00:22:01les juges se sont arrogés
00:22:02excessivement,
00:22:03bien sûr,
00:22:04du pouvoir.
00:22:05Mais je pense que ce pouvoir
00:22:06n'est aussi important
00:22:07que dans la mesure
00:22:08où les politiques
00:22:09lui ont consenti,
00:22:10soit par lâcheté,
00:22:11soit par incompétence,
00:22:12et notamment par
00:22:13de très mauvaises
00:22:14rédactions de lois
00:22:15qui permettent un flou
00:22:16d'interprétation.
00:22:17Mais il est certain,
00:22:18pour revenir sur ce que disait
00:22:19mon confrère,
00:22:20c'est qu'il y a là
00:22:22une atteinte
00:22:23à la séparation des pouvoirs.
00:22:25C'est quoi la séparation
00:22:26des pouvoirs ?
00:22:27D'accord, c'est Montesquieu,
00:22:28version anglaise c'est Locke,
00:22:30c'est le dire,
00:22:31on sépare l'exécutif,
00:22:32le législatif,
00:22:33et le judiciaire.
00:22:35Et les trois ne peuvent pas
00:22:36empiéter
00:22:37sur leurs compétences
00:22:39respectives.
00:22:40Aussi,
00:22:42quand on donne au juge
00:22:44la capacité
00:22:45d'empêcher une élection,
00:22:46et donc ici,
00:22:48nécessairement,
00:22:50d'adopter une appréciation politique,
00:22:52je vais y revenir juste après,
00:22:53alors,
00:22:55la séparation des pouvoirs,
00:22:56elle est rompue
00:22:57dans la mesure où le juge
00:22:58se fait politique.
00:22:59Le juge se fait politique.
00:23:00C'est le cas.
00:23:01On pourrait même penser
00:23:02que cette loi,
00:23:03elle est contraire
00:23:04à la Constitution.
00:23:05Et on aurait pu espérer,
00:23:06mais moi je n'espère plus,
00:23:07évidemment que le Conseil
00:23:08est constitutionnel
00:23:09à l'occasion d'une décision,
00:23:10je ne sais pas si
00:23:11sur ce cas précis
00:23:12il s'est prononcé,
00:23:13que le principe
00:23:14de la pénigibilité
00:23:15soit considéré
00:23:16comme contraire
00:23:17à la déclaration
00:23:18des droits de l'homme
00:23:19et du citoyen,
00:23:20qui rappelle
00:23:21que la séparation des pouvoirs
00:23:22doit être respectée.
00:23:23Qui doit trancher,
00:23:24effectivement,
00:23:25sur l'élection ?
00:23:26C'est d'abord le peuple
00:23:27et pas la justice.
00:23:28C'est une question,
00:23:29c'est une grande question
00:23:30philosophique,
00:23:31et c'est une question politique.
00:23:33Vous savez,
00:23:34le jugement qui a été rendu hier,
00:23:36il est prononcé
00:23:39au nom
00:23:41c'est au francispice
00:23:42de tous les jugements,
00:23:43au nom du peuple français.
00:23:44Rendez-vous donc bien compte
00:23:46qu'au nom du peuple français,
00:23:48nous privons,
00:23:49nous juge,
00:23:50le peuple français
00:23:52de son outil
00:23:54de souveraineté
00:23:55le plus essentiel,
00:23:56c'est-à-dire,
00:23:57sous la Ve République,
00:23:59celui de choisir
00:24:01le dirigeant
00:24:03de son État.
00:24:04Et nous sommes
00:24:05un régime présidentiel
00:24:06et on sait ce que ça veut dire.
00:24:07Et on sait l'importance
00:24:08du régime présidentiel.
00:24:09Je crois, avant de parler
00:24:10juste des recours...
00:24:11Vous avez un deuxième appel
00:24:12de Dominique,
00:24:13qui appelle de Rochefort.
00:24:14Bonjour Dominique.
00:24:15Oui, bonjour André,
00:24:16bonjour Pierre Gentillet.
00:24:17Bonjour.
00:24:18Vous voyez,
00:24:19en suite au sujet là,
00:24:21on regardait avec ma femme
00:24:22à essayer de se connecter
00:24:23pour la pétition,
00:24:24vous savez,
00:24:25qui a été lancée
00:24:26par Jordan Barbella
00:24:27au sujet de ce sujet-là.
00:24:29Et on s'aperçoit
00:24:31que tous les canaux numériques
00:24:33pour y accéder
00:24:34ne fonctionnent pas.
00:24:35C'est-à-dire que
00:24:36ils sont barrés.
00:24:37Alors,
00:24:38est-ce qu'il y a une réaction
00:24:39en règle,
00:24:40une attaque en règle
00:24:41du RN
00:24:42pour priver le RN
00:24:43de tout moyen
00:24:44de communication
00:24:45et de pouvoir agir ?
00:24:46Je ne sais pas.
00:24:47C'est une question.
00:24:48Oui, alors écoutez Dominique,
00:24:49on va se renseigner là-dessus.
00:24:50Là évidemment,
00:24:51on ne peut pas vous répondre.
00:24:52On l'apprend.
00:24:53On va se renseigner là-dessus.
00:24:54En tout cas,
00:24:55merci de votre intervention
00:24:56mais on va le savoir assez vite
00:24:57et on en parlera.
00:24:58Pierre Gentillet,
00:24:59rapidement,
00:25:00quels sont les recours
00:25:01aujourd'hui ?
00:25:02Est-ce qu'il y a encore
00:25:03marge de manœuvre
00:25:04ou c'est fini
00:25:05pour Marine Le Pen ?
00:25:06Soyons clairs.
00:25:08Non, il y a encore
00:25:09bien évidemment des recours.
00:25:10Alors, le recours
00:25:11le plus important,
00:25:12c'est le recours en appel
00:25:13parce que même si
00:25:14l'exécution provisoire est là,
00:25:15ça signifie que si demain
00:25:16il y a une dissolution
00:25:19ou une élection présidentielle
00:25:20anticipée,
00:25:21Marine Le Pen
00:25:22ne peut concourir au scrutin.
00:25:23Elle ne peut pas ?
00:25:24Elle ne peut pas.
00:25:25C'est ça,
00:25:26on est bien d'accord.
00:25:27Pour un scrutin présidentiel
00:25:28comme pour un scrutin législatif.
00:25:29Néanmoins,
00:25:30une décision en appel
00:25:32peut intervenir
00:25:33avant l'élection présidentielle.
00:25:35En moyenne,
00:25:36un délai d'appel
00:25:37entre 18 mois et 2 ans.
00:25:38Ce qui nous amène
00:25:39dans une fenêtre de tir
00:25:40comprise entre novembre 2026
00:25:44et février-mars 2027
00:25:47pour une élection présidentielle
00:25:48qui a lieu en avril-mai 2027.
00:25:51Qui décide de l'appel ?
00:25:55C'est le calendrier.
00:25:56Alors, qui décide de l'appel ?
00:25:57Là, en l'occurrence,
00:25:58l'appel a été lancé.
00:25:59Qui décide du calendrier ?
00:26:00Du calendrier de l'appel,
00:26:01c'est ça.
00:26:02Alors là,
00:26:03on entre dans les rouages
00:26:04très obscurs et très internes.
00:26:06Ce qui décide le calendrier,
00:26:08voyez-vous,
00:26:09c'est le niveau d'obstruction
00:26:11d'embouteillage judiciaire.
00:26:14Non, et qui décide ?
00:26:15Ce sont les juges ?
00:26:16Non, c'est en fonction
00:26:17du nombre de jugements
00:26:21qui sont déjà en attente
00:26:23d'instruction auprès de la Cour d'appel
00:26:25puisque maintenant,
00:26:26la balle est dans la Cour d'appel.
00:26:28On peut l'accélérer
00:26:29si on veut ou pas ?
00:26:30En principe, non.
00:26:31On ne peut pas l'accélérer.
00:26:33En principe, on ne peut pas l'accélérer.
00:26:34Au nom du principe,
00:26:36constitutionnel d'ailleurs,
00:26:37d'égalité de traitement.
00:26:39Et effectivement,
00:26:41ce principe fait que normalement,
00:26:42Marine Le Pen doit être,
00:26:43c'est ce qu'on espère depuis tout à l'heure,
00:26:45être jugée comme les autres seulement.
00:26:47Dans son jugement,
00:26:49la magistrate,
00:26:51la présidente hier,
00:26:52a dit qu'elle savait bien
00:26:55que la décision qu'elle allait rendre,
00:26:57je la cite,
00:26:58allait avoir un impact politique.
00:27:01Elle a donc conscience
00:27:03de la portée politique de son jugement.
00:27:06On peut donc penser très logiquement aussi
00:27:08que maintenant que le calendrier
00:27:10a un impact politique sur ce jugement,
00:27:13les juges ont conscience de cela.
00:27:15Est-ce que cette conscience
00:27:17va précipiter, accélérer ?
00:27:20Je n'ose même pas imaginer retarder.
00:27:22Je ne peux pas vous dire.
00:27:24Je pense qu'aujourd'hui,
00:27:25il y a plus de chances,
00:27:27des chances assez probables,
00:27:29pour que le jugement en appel de Marine Le Pen
00:27:31tombe avant l'élection présidentielle.
00:27:34Et ce faisant,
00:27:35les cartes peuvent totalement être rebattues.
00:27:37J'ajoute une chose.
00:27:38Vous savez, le jugement est tombé hier.
00:27:40Mais en réalité,
00:27:41il ne faut pas se faire d'illusions.
00:27:42Imaginez que Marine Le Pen ait été innocentée.
00:27:46La réaction du parquet
00:27:48aurait été de faire appel.
00:27:50Et donc, dans tous les cas,
00:27:52nous aurions eu une solution identique.
00:27:58La porte étroite,
00:28:02comme disait André Gide,
00:28:04c'est l'échéance de l'appel.
00:28:08Il y en a deux autres.
00:28:10C'est un peu plus compliqué,
00:28:11mais je vais être rapide.
00:28:12Là, on entre dans du droit procédurier très technique.
00:28:15Mais il existerait une procédure,
00:28:18qui est une procédure prévue à l'article 702-1
00:28:20du Code de procédure pénale,
00:28:22qui permet, pour le cas de l'exécution provisoire,
00:28:25pardon, pour le cas de la peine,
00:28:27d'abaisser, voire même de supprimer
00:28:31le montant de la peine d'inéligibilité.
00:28:33Seulement, ce recours,
00:28:35il ne peut être mis en œuvre
00:28:38que si Marine Le Pen a exécuté
00:28:41le tiers de sa peine d'inéligibilité.
00:28:43Ça veut dire qu'elle ne pourra actionner ce recours
00:28:45que dans 18 mois.
00:28:46Vous voyez ?
00:28:47Donc là, il y a ce premier recours.
00:28:48Deuxième élément.
00:28:49Je termine par ça, c'est promis.
00:28:51À l'occasion de l'appel,
00:28:53il est tout à fait possible pour Marine Le Pen
00:28:55d'interroger le Conseil constitutionnel.
00:28:57Puisque, vraiment, c'est un point important.
00:28:59Vous avez vu, Louis Haliot a échappé
00:29:01à l'exécution provisoire.
00:29:03Comme Julien Audoul.
00:29:05Non, je crois que Julien Audoul est...
00:29:07Non, je ne crois pas.
00:29:08Ah si, il me semble que Julien Audoul...
00:29:09Julien Audoul reste parlementaire,
00:29:10comme Marine Le Pen reste parlementaire.
00:29:11Parce que l'exécution provisoire ne change rien,
00:29:14parce que c'est un mandat représentatif.
00:29:16Mais Louis Haliot, il a échappé.
00:29:18Ce qui est intéressant, c'est de comprendre
00:29:19pourquoi il a échappé à cette exécution provisoire.
00:29:21Le juge a avancé une formulation bien étrange.
00:29:25Ou plutôt étrange, en tout cas qui résonne.
00:29:27Indiquant qu'ici, on n'appliquait pas
00:29:31l'exécution provisoire pour Louis Haliot
00:29:32parce que cela portait atteinte
00:29:33à la liberté de l'électeur.
00:29:34Il reprend, mot pour mot,
00:29:36l'expression dégagée par le Conseil constitutionnel
00:29:38vendredi dernier, souvenez-vous,
00:29:40pour cette affaire d'élus municipales à Mayotte.
00:29:42On a dit que ça ne profite pas à Marine Le Pen.
00:29:44Et c'est vrai, parce qu'en réalité,
00:29:46l'affaire concerne le domaine municipal.
00:29:50Donc si une question prioritaire de constitutionnalité
00:29:53est posée à l'occasion de ce jugement
00:29:57qui interviendra en appel,
00:29:59cette fois-ci non pas sur un mandat municipal,
00:30:00mais sur un mandat présidentiel,
00:30:02alors le Conseil constitutionnel
00:30:04peut être amené à se prononcer
00:30:05et à élargir très logiquement sa jurisprudence
00:30:09dans la même lignée.
00:30:10Là, je parle uniquement sur la logique.
00:30:11Je suis prédictif.
00:30:13Je ne sais pas si c'est ce qui va arriver.
00:30:15Mais il y a une certaine logique
00:30:16à ce qu'il dise la même chose
00:30:18pour le mandat présidentiel
00:30:20que ce qu'il a dit pour le mandat municipal.
00:30:21Et après, là, l'accord d'appel sera tenu.
00:30:26Sera tenu de voir, vraiment,
00:30:28si cela porte atteinte de poser la question
00:30:31si empêcher Marine Le Pen
00:30:33de concourir à l'élection présidentielle
00:30:34quelques mois plus tard
00:30:35porte atteinte à la liberté constitutionnelle de l'électeur.
00:30:37Oui, ça me paraît quand même quelque chose d'assez...
00:30:40Que ce soit pour Marine Le Pen,
00:30:41s'agissant de Marine Le Pen, qui d'autre,
00:30:42vous posez très bien la question.
00:30:44Et il y a eu confusion de la justice et de la politique.
00:30:48Un des termes à vous de juger,
00:30:50mais ça paraît assez flagrant.
00:30:52Merci, Pierre Gentillet.
00:30:53Merci à vous.
00:31:15Et pendant qu'en France, on annule des candidats,
00:31:21en Amérique, en Russie, en Ukraine,
00:31:26on se regarde, on s'envoie des vannes.
00:31:29Et s'il n'y avait pas, hélas,
00:31:31des centaines de milliers de morts,
00:31:33on serait tenté, vraiment,
00:31:35de se demander ce qui se passe
00:31:37entre Trump, Zelensky et Poutine.
00:31:40On en parle tout de suite.
00:31:45Berkov, dans tous ses états,
00:31:47s'abalance pas mal sur Sud Radio.
00:31:59Eh oui, Elvis Presley.
00:32:01Si tu cherches la bagarre, hein,
00:32:04si tu cherches la bagarre,
00:32:05et en ce moment,
00:32:06ils sont nombreux à chercher la bagarre, apparemment.
00:32:09Stéphane Bureau, bonjour.
00:32:11Bonjour, André Berkov.
00:32:12Vous êtes journaliste,
00:32:13et on vous reçoit toujours avec plaisir,
00:32:15vous êtes journaliste québécois,
00:32:16vous êtes en France,
00:32:17vous travaillez aussi, notamment,
00:32:19pour Le Québec et pour BFM TV,
00:32:22vous êtes spécialiste des questions américaines,
00:32:24et puis vous êtes animateur
00:32:25de votre excellent podcast, Contact.
00:32:28Alors, on l'entend, aujourd'hui,
00:32:30on n'arrête plus d'entendre Trump,
00:32:32du matin au soir, du soir au matin.
00:32:33Il parle beaucoup.
00:32:34Il parle beaucoup, peut-être un peu trop,
00:32:36mais en tout cas, il n'arrête pas.
00:32:38Et alors, moi, ce qui m'a frappé,
00:32:40et on en a parlé ensemble hors antenne,
00:32:43Stéphane, c'est qu'il dit,
00:32:44oui, ça ne va pas, je ne suis pas content avec Poutine.
00:32:47Il ne répond pas.
00:32:48Qu'est-ce qu'il fait ?
00:32:49Et puis Zelensky,
00:32:50on lui a dit qu'il fallait absolument
00:32:52que pour les terres rares,
00:32:53il nous donne son accord.
00:32:54Je vais reprendre, d'ailleurs,
00:32:56les termes de Trump,
00:32:58juste très rapidement.
00:33:00D'abord, il dit,
00:33:01oui, j'étais très énervé, furieux,
00:33:03contre Vladimir Poutine,
00:33:04après ses derniers propos sur l'Ukraine,
00:33:06dit-il à un journaliste de NBC.
00:33:07Voilà, carrément,
00:33:08il dit ça au journaliste.
00:33:09Et puis, l'Ukrainien,
00:33:11eh bien, Zelensky,
00:33:12je vois qu'il essaie de se retirer
00:33:13de l'accord sur les terres rares,
00:33:14et s'il le fait,
00:33:15il aura des problèmes,
00:33:16de gros, gros, gros problèmes.
00:33:17On a conclu un accord sur les terres rares,
00:33:19et maintenant, il dit,
00:33:20je veux renégocier l'accord.
00:33:21Il veut devenir membre de l'OTAN.
00:33:23Eh bien, qui le chasse, Zelensky,
00:33:25il ne sera jamais membre de l'OTAN,
00:33:26il le comprend,
00:33:27donc il cherche à renégocier l'accord.
00:33:29Alors, est-ce que c'est le
00:33:31Art of the Deal version 2.0,
00:33:34ou quoi ?
00:33:35Ou peut-être 3.0,
00:33:36mais il y a de surprises
00:33:38pour ceux qui n'ont pas suivi,
00:33:39avec attention,
00:33:40Donald Trump,
00:33:41au fil des dernières années.
00:33:42Je pense qu'il y avait cette tentation
00:33:43de voir en Trump
00:33:44la marionnette du Kremlin,
00:33:46totalement inféodée.
00:33:47C'était le nouvel axe des...
00:33:49On l'a écrit en France,
00:33:50beaucoup l'ont écrit.
00:33:51Oui.
00:33:52L'agent du Kremlin, pratiquement.
00:33:53Une nouvelle axe des bros,
00:33:55les brothers,
00:33:56Poutine et Trump.
00:33:58Or, il était inévitable
00:33:59qu'éventuellement,
00:34:00ils perdent patience,
00:34:01Donald Trump.
00:34:02Il s'est soufflé le chaud et le froid,
00:34:04c'est probablement ce qu'il est en train de faire.
00:34:06Envoyer aussi un message très clair
00:34:08à ses électeurs.
00:34:09Il n'est pas, en tout,
00:34:10parfaitement aligné
00:34:12sur les éléments de langage du Kremlin.
00:34:15Je ne pense que, de toute façon,
00:34:16ce n'est pas le cas.
00:34:17Il veut s'entendre.
00:34:18Il veut s'entendre avec les Russes.
00:34:19Franchement, Stéphane Burois,
00:34:21Trump, agent de Moscou du Kremlin,
00:34:24c'est une légende urbaine ?
00:34:26Je n'y crois pas.
00:34:28Peut-être qu'on nous fera la preuve un jour,
00:34:30mais à ce jour, justement,
00:34:31plusieurs ont enquêté là-dessus
00:34:33et je ne pense pas qu'il soit
00:34:35un agent du Kremlin.
00:34:36C'est plutôt un agent libre
00:34:37ou un électron libre.
00:34:39Vous parliez de Zelensky,
00:34:41qui lui aussi est un peu à géométrie variable
00:34:43selon qu'il sent être
00:34:45dans un rapport de force positif ou négatif
00:34:47avec la Maison-Blanche.
00:34:49La semaine dernière,
00:34:50il disait de ceux qui sont en orbite
00:34:52autour du Président
00:34:54qu'il reprenait assez librement, justement,
00:34:56les éléments de langage du Kremlin.
00:34:59C'est surprenant pour quelqu'un
00:35:01qui avait compris
00:35:03qu'il fallait manipuler
00:35:05comme de la nitroglycérine
00:35:07la communication avec le Président.
00:35:09Soudainement, peut-être parce que les Européens
00:35:11ont fait la démonstration
00:35:12qu'on s'était solidarisés autour de lui,
00:35:14qu'il est plus confiant,
00:35:15qu'il pense peut-être qu'il est possible
00:35:17d'aller à la guerre
00:35:19sans l'appui des Américains,
00:35:20parce que c'est un des enjeux
00:35:22que les Américains décident de fermer le robinet
00:35:24comme ils l'ont fait pendant quelques jours.
00:35:26Chose certaine,
00:35:27il semble, lui, revigoré
00:35:29et avoir l'intime conviction
00:35:31qu'il est capable,
00:35:32parce que c'est doucement un provocateur,
00:35:34qu'il est capable d'aller chatouiller
00:35:36les susceptibilités de Donald Trump
00:35:38en disant que certains autour de lui
00:35:40seraient, encore une fois,
00:35:42inféodés au discours de Moscou.
00:35:44Ce qui est étonnant dans cette histoire,
00:35:47c'est que pour le moment,
00:35:49est-ce qu'on n'a aucune idée
00:35:51de la date de rencontre entre Trump et Poutine,
00:35:53on ne le sait toujours pas,
00:35:55en attendant la guerre continue,
00:35:57son cortège de morts,
00:35:58son cortège de blessés,
00:36:00ce qui se passe.
00:36:01Alors, pour les uns,
00:36:02c'est très très bien,
00:36:03parce qu'ils gagnent de l'argent,
00:36:05ils font soit de la rétrocession,
00:36:07soit du blanchiment,
00:36:08et puis le marché des armes
00:36:10est plus vigoureux que jamais.
00:36:12Donc, oui, que la guerre est jolie
00:36:14et que la guerre continue.
00:36:16Et puis d'autres, ils disent
00:36:17mais ça va comme ça.
00:36:18Et l'Europe, au milieu,
00:36:20on sait très bien,
00:36:21on ne sait pas où elle est,
00:36:22parce que d'un côté,
00:36:23vous avez une partie de l'Europe
00:36:24qui dit, nous allons aider coûte que coûte
00:36:26les Ukrainiens et continualiser,
00:36:28et d'un autre, comme Orban ou Meloni,
00:36:30qui dit, attention, on se calme.
00:36:32Plus circonspect,
00:36:33quant au marché des armes,
00:36:34il se porte bien,
00:36:35il se portera très bien
00:36:36pour les prochaines années,
00:36:37si on doit se fier
00:36:38à ce qu'on a dégagé comme marge,
00:36:40que plusieurs pays d'ailleurs
00:36:41n'ont peut-être pas,
00:36:42sinon que c'est vrai
00:36:43que c'est un enjeu
00:36:44que la souveraineté,
00:36:45la sécurité des États européens.
00:36:47Et de ce point de vue-là,
00:36:49les Américains,
00:36:51eux ont commencé
00:36:52à se poser la question inverse,
00:36:53c'est-à-dire,
00:36:54est-ce qu'il n'est pas nécessaire
00:36:55d'en faire moins,
00:36:56parce qu'une partie aussi
00:36:57de notre souveraineté,
00:36:58c'est notre déficit,
00:37:00c'est nos finances publiques
00:37:01qui sont calamiteuses,
00:37:03et c'était au cœur
00:37:04de la proposition de Donald Trump
00:37:06quand il parlait de la guerre
00:37:07en Ukraine,
00:37:08il disait, ce n'est pas
00:37:09notre conflit,
00:37:10on y a beaucoup investi,
00:37:11d'ailleurs...
00:37:12Arrêtons les frais.
00:37:13Arrêtons les frais,
00:37:14même si les frais que lui annonce
00:37:16ne sont pas nécessairement
00:37:17ceux qui sont avérés,
00:37:19il parlait de 300 milliards,
00:37:20c'est plutôt 180,
00:37:21mais ça reste que c'est beaucoup,
00:37:23beaucoup d'argent.
00:37:24Sur le conflit en Ukraine,
00:37:25ce qui est intéressant,
00:37:26c'est qu'on a eu une idée
00:37:27des lignes de fractures
00:37:28au sein de l'équipe de Trump
00:37:29la semaine dernière
00:37:30à la faveur de ce qu'on appelait
00:37:31le Signal Gate.
00:37:32Vous avez sans doute été attentif
00:37:33à ces échanges
00:37:34sur la messagerie encryptée,
00:37:37Signal,
00:37:38qu'ont utilisé des hauts membres
00:37:40de son équipe
00:37:42pour communiquer et coordonner
00:37:44une attaque sur les outils.
00:37:46Alors, ils étaient très candides
00:37:47puisqu'ils pensaient être entre eux.
00:37:49Ce qui est inexplicable,
00:37:50c'est que Mike Walz,
00:37:51qui est le conseiller
00:37:52à la Sécurité nationale du Président,
00:37:55a invité,
00:37:56dans le groupe de discussion,
00:37:58un journaliste
00:37:59qui est historiquement anti-Trump,
00:38:01Jeffrey Goldberg,
00:38:03et qui est...
00:38:04Pour une gaffe,
00:38:05c'est une vraie gaffe.
00:38:06Mais c'est plus qu'une gaffe,
00:38:07parce que c'est peut-être
00:38:08un acte manqué.
00:38:09Ça signifie une chose,
00:38:10c'est qu'il y avait,
00:38:11entre Goldberg et Mike Walz,
00:38:13un axe de communication.
00:38:15On ne programme pas, par hasard,
00:38:17le numéro de téléphone
00:38:18de quelqu'un
00:38:19dont on n'aurait pas
00:38:20le numéro de téléphone.
00:38:21Donc, qu'est-ce qui se disait
00:38:22dans ce Signal Gate ?
00:38:23Ce qu'on découvre, d'abord,
00:38:24c'est que Mike Walz
00:38:25est peut-être
00:38:26beaucoup plus vote en guerre
00:38:28que le président Trump le présume.
00:38:30Sur la question ukrainienne,
00:38:32Walz a toujours été celui
00:38:33qui disait
00:38:34« Nous devons coûte que coûte
00:38:36être aux côtés des Ukrainiens. »
00:38:38Alors que Vance, lui,
00:38:40est beaucoup,
00:38:42beaucoup plus, je dirais,
00:38:44détendu,
00:38:45et est prêt à abandonner,
00:38:48même s'il le fallait,
00:38:49l'Ukraine.
00:38:50Et ce qu'on découvre dans le fil,
00:38:51c'est que tous les conseillers
00:38:52du président
00:38:53sur les attaques
00:38:54contre les outils
00:38:55étaient très favorables
00:38:56à une opération musclée.
00:38:59Sur les outils du Yémen,
00:39:00je le rappelle.
00:39:01Sur les outils du Yémen.
00:39:02Et le président Trump
00:39:03s'est défini pendant
00:39:04la campagne électorale
00:39:05depuis quelques années
00:39:06comme étant, justement,
00:39:07quelqu'un qui n'est pas
00:39:08un vote en guerre,
00:39:09quelqu'un qui ne veut déclencher
00:39:10aucune guerre.
00:39:11Or, là, il y avait,
00:39:12quand on les lit,
00:39:13une énergie belliqueuse
00:39:16qu'on soupçonne mal
00:39:17pour un président
00:39:18ou pour des conseillers
00:39:19du président.
00:39:20Sauf qu'il est pour court
00:39:21puisque les outils
00:39:22à le Yémen
00:39:23commandent le Détroit,
00:39:24le Dormus.
00:39:25Mais ce qui est marrant,
00:39:26c'est qu'il y a une personne
00:39:27qui a une opinion
00:39:28radicalement différente
00:39:29et c'est Jelly Vance,
00:39:30le vice-président,
00:39:31qui dit,
00:39:32est-ce que nos intérêts supérieurs
00:39:33sont engagés ?
00:39:34Notre commerce passe
00:39:35pour à peu près,
00:39:36ou ce qu'on importe,
00:39:37pour à peu près 3 %
00:39:38de nos importations
00:39:39par le Détroit-Dormus.
00:39:40Les Européens,
00:39:41c'est plutôt 40 %.
00:39:42Donc, divergence.
00:39:43Donc, il dit surtout
00:39:44que les Européens
00:39:45ont intérêt à s'occuper
00:39:46de leurs propres intérêts,
00:39:47nous des nôtres.
00:39:48Mais qu'est-ce que ça nous dit
00:39:49en creux ?
00:39:50C'est qu'il y a peut-être
00:39:51quelque chose
00:39:52comme un schisme
00:39:53au sein de cette administration
00:39:54entre ceux qui sont
00:39:55parfaitement accordés
00:39:56avec la parole
00:39:57et les promesses du Président
00:39:58pendant la campagne
00:39:59et ceux qui,
00:40:00depuis qu'ils sont aux manettes,
00:40:01sont peut-être plus belliqueux,
00:40:02donc néo-conservateurs
00:40:03qu'on leur ait imaginé
00:40:04et que Donald Trump
00:40:05l'a peut-être imaginé.
00:40:06Et moi,
00:40:07je ne serais pas surpris
00:40:08de voir son conseiller
00:40:09de la Sécurité nationale,
00:40:10M. Walsh,
00:40:11qui dit
00:40:12qu'il n'y a pas d'intérêt
00:40:13à s'occuper
00:40:14de leurs propres intérêts,
00:40:15de voir son conseiller
00:40:16de la Sécurité nationale,
00:40:17M. Walsh,
00:40:18partir au cours
00:40:19des prochaines semaines.
00:40:20On a évité
00:40:21un congédiement
00:40:22trop brutal
00:40:23et trop expéditif
00:40:24parce que je crois
00:40:25de toute façon
00:40:26qu'il ne veut pas
00:40:27renouveler l'expérience
00:40:28de son premier mandat
00:40:29où il s'est débarrassé
00:40:30d'une partie...
00:40:31Ah, c'est un feu roulant.
00:40:32Et pour les apparences,
00:40:33disons,
00:40:34c'est pas idéal.
00:40:35Disons qu'à l'époque,
00:40:36il ne connaissait pas du tout
00:40:37Washington.
00:40:38Il ne connaissait pas Washington.
00:40:39Aujourd'hui,
00:40:40il connaissait Washington.
00:40:41Aujourd'hui,
00:40:42il connaissait Washington.
00:40:43Aujourd'hui,
00:40:44il connaissait Washington.
00:40:45Aujourd'hui, oui.
00:40:46Mieux.
00:40:47Mais est-ce que
00:40:48Mike Walsh restera
00:40:49longtemps à ses côtés ?
00:40:50Alors, vous parliez
00:40:51de ce qui se passe
00:40:52aujourd'hui
00:40:53dans les négociations
00:40:54au plus haut sommet
00:40:55entre les Russes
00:40:56et les Américains.
00:40:57Je suis certain
00:40:58qu'il y a autour
00:40:59de M. Trump
00:41:00des visions
00:41:01qui ne sont pas
00:41:02toujours convergentes
00:41:03sur la manière
00:41:04de mener ces négociations.
00:41:05Il ne faut pas non plus
00:41:06sous-estimer
00:41:07l'habileté
00:41:08des vieux renards
00:41:09que sont les Russes.
00:41:10M. Lavrov,
00:41:11le ministre des Affaires étrangères,
00:41:12Vladimir Poutine,
00:41:13ils sont plus silencieux
00:41:14quand même
00:41:15par rapport à Trump.
00:41:16Mais totalement silencieux.
00:41:17Ils n'abattent jamais
00:41:18leur carte.
00:41:19Toute la communication
00:41:20ne passe que
00:41:21par la bouche
00:41:22de M. Trump
00:41:23qui nuit des jours
00:41:24communique.
00:41:25Il y a une saturation
00:41:26de la communication.
00:41:27C'est un vrai problème.
00:41:28Merci beaucoup.
00:41:29Merci toujours
00:41:30pour vos éclaircissements
00:41:31Stéphane Bureau.
00:41:32On reparlera
00:41:33tout ça avec vous
00:41:34et on suivra
00:41:35effectivement
00:41:36c'est intéressant
00:41:37comment d'un côté
00:41:38on salive
00:41:39et de l'autre côté
00:41:40on est silencieux.
00:41:41Est-ce que
00:41:42c'est
00:41:43le lièvre
00:41:44et la tortue
00:41:45qui vivra
00:41:46verra
00:41:47et qui votera
00:41:48verra aussi ?
00:41:49Eh bien
00:41:50aujourd'hui
00:41:51après avoir parlé
00:41:52politique
00:41:53et justice
00:41:54on va parler
00:41:55santé.
00:41:56On va parler santé
00:41:57pour quelque chose
00:41:58vous savez
00:41:59vous avez entendu
00:42:00cela
00:42:01vous avez peut-être
00:42:02des personnes
00:42:03qui sont atteintes
00:42:04de
00:42:05qu'est-ce que c'est ?
00:42:06Alors justement
00:42:07est-ce que c'est
00:42:08une maladie mentale ?
00:42:09Est-ce que c'est
00:42:10un trouble psychique ?
00:42:11Est-ce que c'est
00:42:12tout cela à la fois ?
00:42:13Et c'est quelque chose
00:42:14en tout cas
00:42:15qui joue un rôle
00:42:16puisque des millions
00:42:17des millions de personnes
00:42:18à travers le monde
00:42:19et peut-être
00:42:20plus d'un million
00:42:21de luttes français
00:42:22en sont atteints
00:42:23c'est les troubles
00:42:24bipolaires.
00:42:25Qu'est-ce que c'est
00:42:26que la bipolarité ?
00:42:27Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:42:28On va en parler
00:42:29justement
00:42:30pendant
00:42:317 heures
00:42:32avec François Lejeune.
00:42:33François Lejeune
00:42:34vous êtes le docteur
00:42:35dans ma tête de bipolaire
00:42:36bonjour
00:42:37aux éditions Ayrol
00:42:38un livre vraiment
00:42:39très très très bouleversant
00:42:40que vous avez reçu
00:42:41à l'époque
00:42:42c'était il y a 5 ans
00:42:43pour ce livre
00:42:44et puis nous sommes
00:42:45avec Dominique Guillot
00:42:46bonjour
00:42:47vous êtes président
00:42:48de Argos 2001
00:42:49on va expliquer
00:42:50ce que c'est
00:42:51qu'Argos 2001
00:42:52puisque vous êtes
00:42:53une association nationale
00:42:54de patients et de proches
00:42:55au service des patients
00:42:56justement touchés
00:42:57par un trouble bipolaire
00:42:58c'est la bipolarité
00:42:59c'est votre cœur
00:43:00d'activité
00:43:01et Emilie Garandelle
00:43:02vous êtes chargée
00:43:03des opérations
00:43:04de Argos 2001
00:43:05alors d'abord
00:43:06effectivement
00:43:07je voudrais
00:43:08revenir à vous François
00:43:09sans refaire
00:43:10l'entretien
00:43:11que nous avons fait
00:43:12mais ce qui avait eu
00:43:13beaucoup d'autantissement
00:43:14et je voudrais aussi
00:43:15signaler
00:43:16que le journal
00:43:17Le Point
00:43:18de cette semaine
00:43:19sort avec
00:43:20une interview
00:43:21exclusive
00:43:22de Nicolas Demorand
00:43:23Nicolas Demorand
00:43:24c'est
00:43:25avec Léa Salamé
00:43:26la personne
00:43:27qui présente
00:43:28la matinale
00:43:29de France Inter
00:43:30c'est un million
00:43:31d'auditeurs
00:43:32et il dit carrément
00:43:33je suis un malade
00:43:34mental
00:43:35et il dit
00:43:36aussi
00:43:37parce qu'il a sorti
00:43:38un livre
00:43:39il dit
00:43:40je suis un malade
00:43:41mental
00:43:42il faut arrêter
00:43:43d'avoir peur
00:43:44de dire
00:43:45que nous sommes
00:43:46nous des malades
00:43:47mentaux
00:43:48oui nous sommes
00:43:49des malades mentaux
00:43:50on peut l'assumer
00:43:51et il va jusqu'à dire
00:43:52il serait temps
00:43:53de faire un Me Too
00:43:54des malades mentaux
00:43:55mais au-delà de ça
00:43:56vous François Lejeune
00:43:57est-ce que vous
00:43:58quand on dit
00:43:59je suis un malade mental
00:44:00est-ce que c'est
00:44:01quelque chose
00:44:02qui vous paraît
00:44:03idoine pour
00:44:04représenter
00:44:05ce qu'est la bipolarité
00:44:06je suis un malade
00:44:07mental
00:44:08moi j'ai vécu
00:44:09un enfer
00:44:10pendant
00:44:1115 ans de ma vie
00:44:12j'en suis revenu
00:44:13pour plein
00:44:14et plein
00:44:15de raisons différentes
00:44:16pour
00:44:17par concours
00:44:18de circonstance
00:44:19par rencontre
00:44:20par
00:44:21pour avoir rencontré
00:44:22un médecin
00:44:23qui m'a soigné
00:44:24mais 15 ans
00:44:25de votre vie
00:44:26vous avez été
00:44:27très malade
00:44:28j'étais malade
00:44:29de 21 ans
00:44:30à 38 ans
00:44:3140 ans
00:44:32j'ai toujours considéré
00:44:33que je n'étais pas malade
00:44:34mental
00:44:35c'est une belle démarche
00:44:36parce qu'écrire un livre
00:44:37c'est une vraie thérapie
00:44:38sachant que lui
00:44:39a une bipolarité
00:44:40de type 2
00:44:41c'est une bipolarité
00:44:42un petit peu
00:44:43plus compliquée
00:44:44que la mienne
00:44:45à soigner
00:44:46en tout cas
00:44:47je pense
00:44:48je crois
00:44:49qu'il a beaucoup
00:44:50de courage
00:44:51pour venir sur lui
00:44:52en étant un personnage
00:44:53public
00:44:54de venir en parler
00:44:55j'ai cru comprendre
00:44:56aussi dans son article
00:44:57qu'il avait été
00:44:58comme la plupart
00:44:59des bipolaires
00:45:00tardivement
00:45:01il y a eu
00:45:02une errance
00:45:03diagnostique
00:45:04oui
00:45:05longtemps
00:45:06on l'a bourré
00:45:07de médicaments
00:45:08qui lui faisaient
00:45:09aggraver
00:45:10sa situation
00:45:11c'est ça
00:45:12il parle
00:45:13très bien
00:45:14de la bipolarité
00:45:15il parle
00:45:16de ses phases
00:45:17complètement
00:45:18dépressives
00:45:19des maladies
00:45:20psychosomatiques
00:45:21qu'il a développées
00:45:22vous avez vécu
00:45:23aussi
00:45:24vous
00:45:25vous avez vécu
00:45:26aussi
00:45:27des maladies
00:45:28psychosomatiques
00:45:29vous avez vécu
00:45:30aussi
00:45:31vous
00:45:32oui
00:45:33pareil
00:45:34c'est quoi
00:45:35l'enjeu
00:45:36la différence
00:45:37entre la bipolarité
00:45:381
00:45:39et la bipolarité
00:45:402
00:45:41moi je suis
00:45:42de type
00:45:43BP1
00:45:44c'est à dire
00:45:45que pendant
00:45:46des années
00:45:47j'ai
00:45:48ce qu'on
00:45:49appelle
00:45:50je suis monté
00:45:51très haut
00:45:52dans des phases
00:45:53maniaques
00:45:54j'ai
00:45:55pété
00:45:56des câbles
00:45:57à force
00:45:58je suis
00:45:59dans un
00:46:00haut état
00:46:01d'exaltation
00:46:02on devient
00:46:03dingue
00:46:04on se raconte
00:46:05des histoires
00:46:06moi je me suis
00:46:07pris pour
00:46:08un moment donné
00:46:09pour Louis XIV
00:46:10je me suis pris
00:46:11pour l'enfant gâté
00:46:12de Claude Lelouch
00:46:13dans l'utinéra
00:46:14dans l'enfant gâté
00:46:15on s'invente
00:46:16des scénarios
00:46:17on part
00:46:18dans une histoire
00:46:19qui peut durer
00:46:202 à 3 semaines
00:46:21des histoires
00:46:22que je raconte
00:46:23dans le livre
00:46:24et généralement
00:46:25la folie
00:46:26quand on est
00:46:27arrêté
00:46:28par les pompiers
00:46:29par les gendarmes
00:46:30par les policiers
00:46:31et ensuite
00:46:32sinon on n'a pas de limite
00:46:33dans cette phase là
00:46:34on est drogué
00:46:35c'est de la drogue
00:46:36naturelle
00:46:37c'est à dire
00:46:38qu'on est
00:46:39c'est comme si on prenait
00:46:40de la cocaïne
00:46:41sauf qu'on n'en prend pas
00:46:42et qu'on développe
00:46:43tout le côté
00:46:44dopamine
00:46:45et qu'on est
00:46:46en joie
00:46:47on est sociable
00:46:48on est
00:46:49hyprasexuel
00:46:50on est
00:46:51on prend des risques
00:46:52inconsidérés
00:46:53on peut prendre sa voiture
00:46:54moi il m'était arrivé
00:46:55de prendre ma voiture
00:46:56d'aller saluer
00:46:57les travelos
00:46:58du bois de Boulogne
00:46:59et de partir à poil
00:47:00vers Orléans
00:47:01en prenant ma douche
00:47:02dans une station totale
00:47:03de routiers
00:47:04et ne payant pas l'essence
00:47:05et les flics
00:47:06m'ont ramené
00:47:07à Neuilly-sur-Seine
00:47:08on peut faire vraiment
00:47:09des folies
00:47:10on peut sauter
00:47:11d'un bateau
00:47:12mais ce qui est important
00:47:13pourquoi
00:47:14la thérapie du livre
00:47:15comme lui il l'a fait
00:47:16c'est très important
00:47:17écrivez
00:47:18en tout cas
00:47:19si vous êtes bipolaire
00:47:20éditez ou pas éditez
00:47:21écrivez vos mémoires
00:47:22parce que
00:47:23si on se rappelle
00:47:24de ce qu'on a fait
00:47:25si on se rappelle
00:47:26de...
00:47:27juste François
00:47:28vous parlez de cette phase
00:47:29très haute
00:47:30très forte
00:47:31et le down
00:47:32c'est quoi ?
00:47:33quand on descend
00:47:34c'est quoi ?
00:47:35quand on descend
00:47:36on descend
00:47:37quand on arrive
00:47:38à l'hôpital
00:47:39et que
00:47:40on va vous calmer
00:47:41avec une piqûre
00:47:42sédative
00:47:43ou un or leptique
00:47:44très fort
00:47:45et qu'en fait
00:47:46tout ce que vous avez imaginé
00:47:47votre relation
00:47:48avec la nature
00:47:49toute votre histoire
00:47:50tombe à l'eau
00:47:51vous retrouvez
00:47:52dans un milieu
00:47:53dans un milieu
00:47:54hospitalier
00:47:55très dur
00:47:56une espèce de prison
00:47:57c'est un peu des prisons
00:47:58les...
00:47:59les établissements psychiatriques
00:48:00moi j'ai été
00:48:01hospitalisé en Suisse
00:48:02en Angleterre
00:48:03j'ai été hospitalisé
00:48:04plusieurs fois à Paris
00:48:05c'est très dur
00:48:06et là
00:48:07vous vous retrouvez
00:48:08avec toutes sortes
00:48:09de personnes
00:48:10ça peut être
00:48:11des autistes
00:48:12ça peut être
00:48:13des repris de justice
00:48:14ça peut être
00:48:15des drogués
00:48:16on n'est pas du tout
00:48:17isolé
00:48:18on est au milieu
00:48:19de tout le monde
00:48:20et on...
00:48:21la dépression
00:48:22la dépression vient
00:48:23la dépression vient
00:48:24et la dépression
00:48:25chez un bipolaire
00:48:26moi
00:48:27la plus longue
00:48:28elle a duré trois ans
00:48:29trois ans
00:48:30trois ans
00:48:31trois ans
00:48:32seule
00:48:33par chance
00:48:34et c'est vraiment
00:48:35une dépression
00:48:36profonde
00:48:37oui
00:48:38je voulais voir personne
00:48:39je ne pouvais pas manger
00:48:40sans trembler
00:48:41je n'avais plus de travail
00:48:42plus de femme
00:48:43plus rien
00:48:44donc plus d'amis
00:48:45et quand ça vous arrive
00:48:46à 33 ans
00:48:47de 33 ans
00:48:48à 36 ans
00:48:49quand vous connaissez
00:48:50un peu la belle vie
00:48:51c'est un peu
00:48:52une chambre
00:48:53avec des
00:48:54des toilettes
00:48:55grâce à mon père
00:48:56qui m'a alloué
00:48:57une petite chambre de bonne
00:48:58etc.
00:48:59je pense qu'il l'a fait
00:49:00volontairement
00:49:01il aurait pu me remettre
00:49:02dans des conditions
00:49:03peut-être plus agréables
00:49:04mais
00:49:05et on subit
00:49:06on crie
00:49:07on est tout seul
00:49:08on crie de douleur
00:49:09je rejoins un peu
00:49:10Nicolas Demorand
00:49:11il parle de
00:49:12de détresse totale
00:49:13il parle de
00:49:14il dit qu'on n'a même pas
00:49:15envie de se doucher
00:49:16on n'a même pas
00:49:17envie de se doucher
00:49:18et puis il dit aussi
00:49:19moi je me rappelle
00:49:20elle me jetait le Figaro
00:49:21sur mon lit
00:49:22il trouve un travail
00:49:23t'as pas de travail
00:49:24ma sœur me disait
00:49:25mais c'est pas de leur faute
00:49:26parce qu'ils
00:49:27on parlait de
00:49:28de psychose
00:49:29maniacodépressive
00:49:30à l'époque
00:49:31c'est une maladie
00:49:32dont on ne parlait jamais
00:49:33donc bravo
00:49:34qu'il en parle
00:49:35et bravo qu'on en parle
00:49:36et bravo qu'on sorte du bois
00:49:37pour en parler
00:49:38parce que
00:49:39et bravo aux associations
00:49:40aussi
00:49:41pour
00:49:42justement
00:49:43on va en parler
00:49:44alors Dominique
00:49:45justement
00:49:46on entend des témoignages
00:49:47de François Lejeune
00:49:48qu'encore une fois
00:49:49dans mon livre
00:49:50dans ma tête
00:49:51de bipolaire
00:49:52parce que
00:49:53ça dit bien
00:49:54quelque chose
00:49:55vraiment
00:49:56et quand on ne connait pas
00:49:57et quand on est
00:49:58absolument sidéré
00:49:59par ce qui se passe
00:50:00alors
00:50:01vous Argos
00:50:022001
00:50:03qu'est-ce que vous constatez
00:50:04puisque ça fait
00:50:05maintenant
00:50:06donc 2001
00:50:07ça veut dire
00:50:08que vous êtes écrit
00:50:09en 2001
00:50:10ça fait donc 24 ans
00:50:11que vous existez
00:50:12et d'abord
00:50:13pourquoi
00:50:14pourquoi vous êtes
00:50:15orienté vers ça
00:50:16pourquoi
00:50:17vous avez choisi
00:50:18la bipolarité
00:50:19parce que c'est un choix
00:50:20j'imagine
00:50:21vous parlez de moi
00:50:22ou
00:50:23de l'association
00:50:24cette association
00:50:25mais c'est moi aussi
00:50:26oui oui bien sûr
00:50:27parce qu'on s'est rendu compte
00:50:28qu'en fait
00:50:29qu'en dehors du milieu
00:50:30hospitalier
00:50:31les gens ont besoin
00:50:32de lieux de rencontre
00:50:34d'écoute
00:50:35et justement
00:50:36c'est l'objet
00:50:37de notre association
00:50:38parce qu'on s'adresse
00:50:39non seulement
00:50:40aux patients
00:50:41personne qui a un trouble bipolaire
00:50:42mais
00:50:43on s'adresse également
00:50:44à leurs proches
00:50:45parce que pour les proches
00:50:46c'est quelque chose
00:50:47qu'on peut expliquer
00:50:48les parents
00:50:49la famille
00:50:50les hôtes
00:50:51les amis
00:50:52et donc on a quelque chose
00:50:53qui fonctionne très très bien
00:50:54depuis
00:50:55ben justement
00:50:5624 ans
00:50:57et que moi je souhaite
00:50:58voir diffuser
00:50:59sur tout le territoire
00:51:00parce qu'à cause de mien
00:51:01on a un certain nombre
00:51:02d'antennes
00:51:03on est une association nationale
00:51:04reconnue
00:51:05d'intérêt général
00:51:06on est agréé auprès
00:51:07du ministère de la santé
00:51:08pour représenter
00:51:09les usagers
00:51:10et donc dans nos activités
00:51:11donc on a
00:51:12vous êtes complémentaire
00:51:13des hôpitaux
00:51:14en quelque sorte
00:51:15vous ne soignez pas
00:51:16les bipolaires
00:51:17mais vous vous occupez
00:51:18de tout ce qui se passe autour
00:51:19voilà
00:51:20et en fait
00:51:21si vous voulez
00:51:22la particularité
00:51:23de notre association
00:51:24c'est que
00:51:25on a à la fois
00:51:26les patients
00:51:27et les proches
00:51:28je comprends
00:51:29et alors
00:51:30oui
00:51:31qu'est-ce que vous avez constaté
00:51:32alors vous
00:51:33pendant 20 ans
00:51:34presque 25 ans
00:51:35ça donne un recul
00:51:36c'est
00:51:37vous disiez
00:51:38d'ailleurs
00:51:39hors antenne
00:51:40qu'il serait
00:51:41un million et demi
00:51:42en France
00:51:43d'être frappé par la maladie
00:51:44on estime
00:51:45en fait
00:51:46que dans
00:51:47la population
00:51:482%
00:51:49des personnes
00:51:50sont concernées
00:51:51alors ce qui est très curieux
00:51:52c'est que
00:51:53c'est partagé
00:51:54partout sur la planète
00:51:55quelles que soient
00:51:56les cultures
00:51:57les religions
00:51:58et c'est également
00:51:59partagé dans le temps
00:52:00c'est-à-dire que
00:52:01si on remonte
00:52:02à plusieurs siècles
00:52:03voire peut-être
00:52:04plusieurs millénaires
00:52:05les romains
00:52:06connaissaient
00:52:07les troubles
00:52:08bipolaires
00:52:09ils appelaient ça
00:52:10la folie circulaire
00:52:11et c'est là d'ailleurs
00:52:12qu'est liée une notion
00:52:13en droit pénal
00:52:14pour abolition
00:52:15du discernement
00:52:16oui mais ça
00:52:17ça ne concerne pas
00:52:18que les bipolaires
00:52:19non, non, non
00:52:20tout à fait
00:52:21mais il peut arriver
00:52:22parfois quand ils sont en crise
00:52:23comme le disait François
00:52:24qu'ils ne se rendent
00:52:25absolument plus compte
00:52:26de ce qu'ils font
00:52:27et donc là
00:52:28le tribunal
00:52:29effectivement
00:52:30a pris du jeu
00:52:31responsable
00:52:32alors vous avez fait
00:52:33je regardais votre brochure
00:52:34Argos 2001
00:52:35je la montre
00:52:36d'ailleurs
00:52:37et vous mettez
00:52:38quand même
00:52:39vous êtes sûr
00:52:40qu'ils étaient les bipolaires
00:52:41parce que
00:52:42je vois Balzac
00:52:43je vois Churchill
00:52:44je vois Cary Grant
00:52:45je vois Marilyn Monroe
00:52:46je vois Van Gogh
00:52:47Hemingway
00:52:48Oscar Wilde
00:52:49Audrey Hepburn
00:52:50Vivian Leigh
00:52:51oui parce que
00:52:52si vous voulez
00:52:53aujourd'hui
00:52:54en 2025
00:52:55les médecins
00:52:56peuvent faire
00:52:57ce qu'on appelle
00:52:58l'anamnèse
00:52:59alors je ne sais pas
00:53:00si ça vous parle
00:53:01le mot anamnèse
00:53:02en fait c'est la biographie
00:53:03médicale
00:53:04d'une personne
00:53:05et même que
00:53:06personne borte
00:53:07depuis longtemps
00:53:08exactement
00:53:09parce qu'en fait
00:53:10si vous voulez
00:53:11au travers de la vie
00:53:12de quelqu'un
00:53:13et bien
00:53:14on peut arriver
00:53:15un médecin
00:53:16donc
00:53:17peut adresser
00:53:18un tableau clinique
00:53:19effectivement
00:53:20à partir
00:53:21d'éléments factuels
00:53:22donc caractériser
00:53:23les troubles bipolaires
00:53:24c'était le cas
00:53:25effectivement
00:53:26de Vincent Van Gogh
00:53:27puisque
00:53:28il y a une journée mondiale
00:53:29des troubles bipolaires
00:53:30qui a lieu chaque année
00:53:31le 30 mars
00:53:32qui est sa date anniversaire
00:53:33de naissance
00:53:34et d'ailleurs
00:53:35c'était hier
00:53:36alors
00:53:37la journée mondiale
00:53:38de la bipolarité
00:53:39des troubles bipolaires
00:53:40c'est Argos
00:53:41qui l'organise
00:53:42voilà
00:53:43et on l'a organisé
00:53:44pour la 11ème année
00:53:45consécutive
00:53:46on a commencé
00:53:47en 2015
00:53:48au niveau international
00:53:49ça avait commencé
00:53:50en 2014
00:53:51et depuis 2015
00:53:52en fait Argos
00:53:53de Minin
00:53:54fait cette
00:53:55journée mondiale
00:53:56et cette année
00:53:57c'était autour
00:53:58de la parentalité
00:53:59c'est à dire
00:54:00comment faire
00:54:01lorsque je suis atteint
00:54:02d'un trouble bipolaire
00:54:03que je suis un homme
00:54:04je suis une femme
00:54:05est-ce que je peux envisager
00:54:06d'avoir des enfants
00:54:07ou pas
00:54:08quand je suis enfant
00:54:09et je suis un homme
00:54:10il faut faire en sorte
00:54:11que ça puisse se passer
00:54:12du mieux possible
00:54:13et on va en parler tout de suite
00:54:14après cette petite pause
00:54:15on va parler
00:54:16de cette action
00:54:17et de ce qu'on peut faire
00:54:18et de ce qu'on fait
00:54:19bien sûr
00:54:20à tout de suite
00:54:21Sud radio Bercoff
00:54:22dans tous ces états
00:54:23midi
00:54:2414 heures
00:54:25André Bercoff
00:54:26la bipolarité
00:54:27ça concerne
00:54:28des millions de gens
00:54:29ça concerne
00:54:30des millions
00:54:31de parents
00:54:32d'amis
00:54:33etc
00:54:34de gens
00:54:35qui sont
00:54:36bipolaires
00:54:37Emily Gardel
00:54:38Vous êtes chargée des opérations de Lagos 2001, mais vous-même, vous avez été ou vous êtes bipolaire.
00:54:43Alors pour vous, comment vous le viviez ? C'était quand même très important de parler de son vécu.
00:54:48J'ai vécu longtemps dans l'ignorance de ce qu'était cette maladie.
00:54:51J'ai été diagnostiquée au bout de 14 ans après le déclenchement de cette maladie.
00:54:57Donc je suis tombée malade à 18 ans, première dépression, rentrée à l'université, choc émotionnel,
00:55:03et ensuite j'ai enchaîné les dépressions pendant longtemps.
00:55:06Et vous ne saviez pas ce que c'était ?
00:55:07Je ne savais pas.
00:55:09Qu'est-ce que vous sentiez ? Dépression, dépression forte ?
00:55:12Dépression forte, parfois dépression plus calme, mais honnêtement, je me suis accrochée à mes études.
00:55:19Je me suis accrochée à l'université.
00:55:21Vous faisiez quoi comme études ?
00:55:23J'ai un master en espagnol, donc j'étudiais à l'époque l'espagnol.
00:55:27Et c'est vrai que je me suis vraiment accrochée à ça, sachant que je n'ai pas eu d'entourage aidant,
00:55:34je n'ai pas eu des parents protecteurs, je n'ai pas eu tout ça.
00:55:38Mais arrête de te mettre la tête à l'envers, pour rien, c'était ça ce que j'entendais.
00:55:42Donc forcément, je ne me plaignais pas.
00:55:44On vous disait quoi ?
00:55:46On me voyait prendre des médicaments, parce que je voyais un psychiatre, mine de rien,
00:55:50mais qui n'a jamais su diagnostiquer suffisamment tôt la maladie.
00:55:55Et c'est lors d'un changement de phase, phase hypomane, que j'ai vécue en 2016.
00:56:00C'est quoi la phase hypomane ?
00:56:02La phase hypomane, contrairement à ce qu'écrivait François dans l'outil 1,
00:56:07moi je suis dans la bipolarité 2.
00:56:09C'est plutôt une bipolarité qui affecte surtout sur le côté dépressif.
00:56:13Et ce que l'on voit, c'est en phase haute, ça va être une phase hypomane,
00:56:19qui va être plus légère en matière de manifestation que la phase maniaque.
00:56:23Vous n'êtes pas dans le haut style, je vais prendre un peignoir et aller à Orléans ?
00:56:30Tout à fait !
00:56:33Je suis un peu plus irritable, je parle un peu plus vite,
00:56:37je passe du coq à l'âne un peu trop vite.
00:56:39Je pense très très vite.
00:56:41Et ce qui s'est passé en phase hypomane pour moi,
00:56:44c'est que j'ai une rupture de sommeil.
00:56:48Peu à peu, en quelques mois, le bon sommeil s'est progressivement arrêté.
00:56:52Presque complètement ?
00:56:54Vous étiez insomniaque ?
00:56:56En septembre 2016, j'ai été 6 nuits sans pouvoir dormir, de suite.
00:57:00Un être humain normalement constitué peut vivre jusqu'à 10 nuits maximum, en se shootant la Red Bull,
00:57:05peut vivre comme ça.
00:57:09Et j'ai perdu connaissance la dernière nuit, j'ai développé une arrhythmie cardiaque,
00:57:12ça a été épouvantable.
00:57:14Et quand est-ce qu'on vous a dit, c'est la bipolarité, vous êtes bipolaire ?
00:57:19Quand est-ce que vous avez eu connaissance ?
00:57:23C'est lors d'une annonce de divorce,
00:57:27où ça a été extrêmement dur, il a fallu que je sois hospitalisée d'urgence,
00:57:31où j'ai plongé d'un coup, et on m'a dit,
00:57:33vous manifestez des troubles bipolaires depuis quelques temps,
00:57:37et la face, votre privation de sommeil,
00:57:39je demandais de l'aide, j'allais voir des médecins et tout,
00:57:42et on me rigolait au nez, on me disait, c'est pas possible, ça n'existe pas.
00:57:45Et à un moment donné, j'ai arrêté de demander de l'aide.
00:57:48J'avais abandonné, après tout...
00:57:50Alors vous disiez...
00:57:52Voilà, parce que je cherchais de l'aide, et puis j'ai pas la tête d'une bipolaire.
00:57:54Comme on dit souvent, Émilie, quand on te voit, on dirait pas que t'es malade.
00:57:58Et c'est à l'hôpital que là, on m'a dit que j'étais atteinte de troubles bipolaires.
00:58:04Qu'on m'a mis le seul régulateur de l'humeur qui me correspond.
00:58:07Parce qu'après, chaque personne a sa façon de gérer,
00:58:12et d'accepter physiologiquement aussi un traitement.
00:58:15On met pas le même à tout le monde, c'est particulier.
00:58:17Et c'est vraiment en 2017, lors d'une nouvelle hospitalisation,
00:58:21que j'ai compris l'ampleur de cette maladie.
00:58:24Et là, je me suis dit, OK.
00:58:26Donc c'est un gros morceau que j'apporte.
00:58:28Oui, François.
00:58:30Ta bipolarité ressemble beaucoup à celle décrite par Nicolas Demorand.
00:58:34C'est-à-dire pas une phase maniaque, mais une phase super en forme.
00:58:37Pas vraiment un pétage de plomb, mais une phase ultra-sociable.
00:58:41Je parle vite, je deviens véritable, mais tu n'es pas comme moi.
00:58:45Sauf que le gouffre est beaucoup plus important, apparemment.
00:58:47Oui, c'est le gouffre.
00:58:50Oui, c'est très important, je vais en parler un peu pour toi, une minute.
00:58:53Les bipolarités de type 2 peuvent, s'ils ne sont pas stabilisés,
00:58:58être, pour une contrariété, pour une remarque...
00:59:01Être mortelles.
00:59:03Peuvent aussi aller jusqu'au suicide.
00:59:05Ça, c'est la phase terminale de la dépression.
00:59:09Mais quand elles ne sont pas stabilisées,
00:59:11on peut être submergé par des émotions dépressives,
00:59:15être d'un coup extrêmement triste,
00:59:18et s'isoler toute seule.
00:59:20Et c'est une bipolarité différente de la mienne,
00:59:24où moi, je m'installe dans la dépression.
00:59:26Je m'installe un an, deux ans.
00:59:28C'est la même, avec la phase maniaque en plus.
00:59:31Et tirée, je comprends.
00:59:35Dominique Guillot, vous avez donc rencontré...
00:59:40Effectivement, ce que vous dites, et je vous entends tous les trois,
00:59:43c'est-à-dire qu'il n'y a pas une bipolarité,
00:59:45il y a peut-être des centaines de bipolarités,
00:59:47voire des milliers de bipolarités.
00:59:49Évidemment, il y a des points communs, bien sûr.
00:59:51Sinon, ce ne serait pas qualifié.
00:59:53Il y a des éliminateurs communs.
00:59:55Mais vous diriez que ce que vous recueillez,
00:59:58et aussi, je voudrais voir,
01:00:00puisque vous vous occupez des parents et des familles,
01:00:03comment s'est ressentie cette bipolarité par les proches ?
01:00:06Qu'est-ce que vous recevez comme témoignage de ce point de vue-là ?
01:00:11Si vous voulez, c'est quand les proches sont confrontés,
01:00:17soit à leur conjoint, soit à leur enfant,
01:00:21et qu'on leur dit qu'il y a un trouble bipolaire.
01:00:24C'est un choc.
01:00:26Parce que souvent, on ne s'y attend absolument pas.
01:00:29Est-ce qu'ils savent ce que c'est quand vous leur parlez ?
01:00:31Est-ce que quand les parents ne parlent pas d'eux-mêmes,
01:00:33ils découvrent ça ?
01:00:34Et les bipolaires, ils savent ce que c'est ?
01:00:36Ou pas du tout ?
01:00:37Non, pas du tout.
01:00:38Parce que souvent, dans le langage courant,
01:00:40on dit parfois, oui, de toute façon,
01:00:42t'as des variations d'humeur, t'es bipolaire comme tout le monde,
01:00:45mais en fait, non, les variations d'humeur,
01:00:47ce n'est pas que...
01:00:48Ça peut être très très grave.
01:00:50C'est ton cyclotimie.
01:00:51Non, parce que...
01:00:52On dit déjà que vous êtes cyclotimique.
01:00:54Tout à fait.
01:00:55Alors si vous voulez, la cyclotimie,
01:00:56ça fait partie des troubles de l'humeur,
01:00:57mais en fait, ce sont des troubles légers,
01:00:59et ce n'est pas considéré comme un trouble psychiatrique.
01:01:02Rien à voir avec...
01:01:03C'est une question d'intensité aussi de curseur.
01:01:06Et en fait, nous, on est là pour informer
01:01:09aussi bien les patients que les proches,
01:01:11voir comment ça peut évoluer dans le temps,
01:01:13et qu'est-ce qu'il faut mettre en place
01:01:15pour arriver à...
01:01:16Alors aujourd'hui, on ne guérit pas,
01:01:18mais en revanche, on peut se rétablir
01:01:20et avoir une vie quasi normale en mettant...
01:01:23Mais c'est quelque chose qui nous accompagne toute la vie,
01:01:26pour les bipolaires.
01:01:27Aujourd'hui, oui.
01:01:28Mais on peut stabiliser.
01:01:29Tout à fait.
01:01:30Moi, je connais des personnes qui ont un trouble bipolaire
01:01:32qui sont stabilisées depuis des années et des années.
01:01:34Et qui n'ont pas...
01:01:35Qui évitent les grands sursauts.
01:01:38Oui, parce que si vous voulez,
01:01:39le patient acquiert, je pense que François et Emilie pourront confirmer,
01:01:44mais au cours des années, en fait, une expérience.
01:01:47Et on voit arriver ce qu'on appelle les prodromes,
01:01:48c'est-à-dire les signes avant-coureurs.
01:01:50C'est très important.
01:01:51Soit quand ça va monter, soit quand ça va descendre.
01:01:53Et donc là, à ce moment-là,
01:01:55le patient va prendre contact avec son psychiatre
01:01:59pour ajuster son traitement.
01:02:01Et du coup, on va éviter une rechute.
01:02:04Alors, on va continuer à parler de tout ça
01:02:06après cette petite pause.
01:02:07Je voudrais que François et comme Emilie
01:02:09parlent de ça, de ces signes.
01:02:11Et juste un mot aussi,
01:02:13est-ce qu'il y a une discrimination sociale,
01:02:18une distanciation avec les bipolaires ?
01:02:19Je crois qu'il ne faut pas aussi parler de ça.
01:02:20Bien sûr, bien sûr.
01:02:21Ils sont malades, on sait très bien.
01:02:22Il n'y a pas...
01:02:23On sait que les malades, oui,
01:02:24est-ce qu'il faut s'éloigner ou pas ?
01:02:25Il n'y a pas que pour les bipolaires que ça joue,
01:02:26mais ça joue aussi.
01:02:28On en parle tout de suite avec vous trois
01:02:30après cette petite pause.
01:02:33Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
01:02:35midi 14h.
01:02:36André Bercoff.
01:02:38Et que sont les états de la bipolarité ?
01:02:42De quoi la bipolarité ?
01:02:43Est-elle le nom ?
01:02:44On en discute avec François Lejeune.
01:02:46Je rappelle l'auteur d'un livre remarquable
01:02:48dans ma tête de bipolaire
01:02:49qui est paru il y a cinq ans
01:02:50aux éditions Erol,
01:02:51mais que vous pouvez trouver
01:02:52et que je vous recommande.
01:02:54Dominique Guillot,
01:02:55qui est président de Argos 2001,
01:02:57cette association qui s'occupe
01:02:59depuis 25 ans pratiquement
01:03:01des troubles bipolaires.
01:03:02Et d'ailleurs, encore une fois,
01:03:04je rappelle, je le dis,
01:03:05écoute, vous vérifierez,
01:03:07mais que dans votre brochure,
01:03:09qu'encore une fois,
01:03:10de Balzac à Churchill,
01:03:11en passant par Hemingway
01:03:13et Oscar Wilde,
01:03:15beaucoup, beaucoup, beaucoup de bipolaires.
01:03:17Et puis, Émilie Grandel,
01:03:19chargée des opérations d'Argos 2001,
01:03:21qui nous disait aussi qu'elle était,
01:03:23et qu'elle était bipolaire,
01:03:25mais que, Émilie, vous avez trouvé,
01:03:27depuis quelques années,
01:03:28un équilibre.
01:03:29Parce que tout ça peut se stabiliser.
01:03:31C'est bien ça.
01:03:32Oui, c'est tout à fait ça.
01:03:33C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de choses
01:03:34qui jouent justement
01:03:35dans la stabilisation des troubles bipolaires.
01:03:37En effet, il y a l'aspect médicamenteux,
01:03:40donc on utilise dans les troubles bipolaires
01:03:42les thymorégulateurs,
01:03:44régulateurs de l'humeur,
01:03:45mais il n'y a pas que ça.
01:03:46Ce sont des médicaments,
01:03:47les régulateurs de l'humeur, c'est ça ?
01:03:49Voilà.
01:03:50Moi, ça m'a sauvée la vie, vraiment.
01:03:52J'ai une grande reconnaissance
01:03:54pour les régulateurs de l'humeur.
01:03:56Mais après, il y a beaucoup de choses
01:03:58qu'il faut apprendre à connaître la maladie.
01:04:00Il faut comprendre comment, soi-même,
01:04:02on fonctionne,
01:04:03parce que chaque personne est différente.
01:04:05Moi, honnêtement,
01:04:07j'ai mis beaucoup de choses en place.
01:04:08Je fais très attention à l'hygiène de vie.
01:04:10Je fais très attention
01:04:12au cycle sommeil-veille.
01:04:16Je suis très prudente.
01:04:18Je remplis ce qu'on appelle
01:04:20un tableau de l'humeur
01:04:22qui me permet de voir si...
01:04:24Le tableau de l'humeur ?
01:04:25Ouais.
01:04:26Tu vois où vous en êtes ?
01:04:27C'est ça.
01:04:28Et surtout, ça permet d'avoir un recul.
01:04:29Par exemple, de dire
01:04:30il y a trois semaines, un mois, finalement,
01:04:32j'étais plus fatiguée que ce que je pensais.
01:04:34Et ce recul-là est très important.
01:04:36Vous le mesurez comment, concrètement ?
01:04:38Vous faites un graphique ?
01:04:40C'est tout à fait ça.
01:04:41C'est un graphique.
01:04:42Je note les heures de sommeil.
01:04:43Je note les moments
01:04:45où je me suis sentie un peu plus mal.
01:04:47Pourquoi ?
01:04:48Par exemple, on peut parler
01:04:50des signes annonçateurs des troubles bipolaires.
01:04:52Chez moi, on va dans ce qu'on appelle
01:04:54les prodromes.
01:04:55C'est quoi, par exemple ?
01:04:57Chez moi, en fait,
01:04:59par exemple, je vais commencer à sentir
01:05:01que je monte un petit peu.
01:05:03Je vais commencer à devenir
01:05:05hypersensible au niveau auditif,
01:05:07hyperacousique, et hypersensible
01:05:09à la lumière.
01:05:10Là, je me dis, attention, pause.
01:05:11Donc j'éteins tout.
01:05:13Radio, télé, écran, j'éteins tout.
01:05:15Quand vous s'interviez auditivement
01:05:17et du point de vue de la lumière.
01:05:18Et ça, chez moi, c'est un signe annonçateur.
01:05:20Et j'ai appris à connaître ça, en fait.
01:05:22C'est une maladie qui nécessite de se comprendre.
01:05:24Et c'est une maladie qui nécessite d'être
01:05:26acteur de sa maladie.
01:05:28On ne dépend pas du psychiatre.
01:05:29On ne dépend pas de quelqu'un d'autre.
01:05:31C'est soit, on doit vivre avec
01:05:33et apprendre avec.
01:05:34C'est une très belle leçon d'autonomie.
01:05:35Tout à fait.
01:05:36D'apprentissage de l'autonomie.
01:05:38Et je pense qu'apprendre ça,
01:05:40moi, honnêtement, ça fait 8 ans
01:05:42que je suis stabilisée.
01:05:44Ça me permet d'avoir une très très grande liberté
01:05:46dans ma vie.
01:05:48En tout cas, c'est passionnant.
01:05:50François Lejeune, vous disiez
01:05:52j'ai même rencontré
01:05:54des bipolaires heureux, moi par exemple.
01:05:58On est toujours un peu
01:06:00bipolaire, bien sûr, quand on l'a été pendant 30 ans.
01:06:02Mais je ne me considère pas
01:06:04comme malade mentale et je suis un garçon
01:06:06très heureux de 57 ans.
01:06:08J'ai cette chance de rire
01:06:10souvent, j'ai cette chance de partager,
01:06:12j'ai cette chance de vouloir encore plus
01:06:14travailler en faisant attention
01:06:16parce que quand on travaille trop,
01:06:18ça peut revenir et il faut le savoir aussi,
01:06:20il faut le détecter, ou quand on boit trop
01:06:22ou quand on ne veut plus se coucher.
01:06:24Moi, c'est un signe chez moi, quand je ne veux plus me coucher,
01:06:26je vais enchaîner sur une deuxième boîte de nuit,
01:06:28il y a un petit problème,
01:06:30et alors je vais boire un dernier verre et je vais me coucher,
01:06:32je vais dormir, le sommeil c'est primordial,
01:06:34c'est pour ça que...
01:06:36Mais ce que je veux dire aussi,
01:06:38c'est que je suis heureux
01:06:40et c'est un message que j'ai voulu développer
01:06:42en racontant ma maladie dans ce livre
01:06:44et bientôt dans le futur film
01:06:46qu'on est en train d'écrire avec
01:06:48Juliette Lambeau, je répète deux fois
01:06:50parce qu'elle aime bien Juliette, et Laurent Djonka
01:06:52qui est dans le cinéma et dans le théâtre.
01:06:54Vous faites un scénario de film,
01:06:56vous voulez en faire un film.
01:06:58Exactement, on va faire un film sur la bipolarité
01:07:00beaucoup plus coloré que ce qu'on voit
01:07:02en ce moment dans le cinéma français
01:07:04où c'est surtout le bipolaire avec sa famille
01:07:06et ses enfants, et ça tourne en rond
01:07:08et nous on veut raconter l'histoire d'un jeune homme
01:07:10qui n'avait rien pour être bipolaire.
01:07:12Qui est votre histoire.
01:07:14La vie a fait qu'il soit devenu
01:07:16bipolaire à 23 ans
01:07:18et à 40 ans
01:07:20ou à 42 ans
01:07:22il s'en est sorti et depuis ça va très bien.
01:07:24Quel bonheur !
01:07:26C'est une très bonne chose
01:07:28de raconter qu'on peut
01:07:30s'en sortir à sa manière
01:07:32mais c'est-à-dire qu'on peut arriver à un état
01:07:34effectivement de vie
01:07:36et de vie pleine.
01:07:38Il faut vivre comme un sportif.
01:07:40Je m'entends.
01:07:42Il faut une hygiène, une discipline de vie.
01:07:44Je bois, je mange.
01:07:46Mais il y a un moment donné, le week-end, je vais partir marcher,
01:07:48je vais nager, je m'équilibre.
01:07:50Quand on sent un peu l'excitation monter, il faut redescendre.
01:07:52C'est les montées qui sont dangereuses.
01:07:54Si la montée,
01:07:56c'est-à-dire l'excitation, la surexcitation
01:07:58et puis après le début
01:08:00d'hypomanie et pour moi la folie,
01:08:02si je ne la vois pas venir, si je n'ai pas les clignotants,
01:08:04on part. Et dès qu'on part, il faut le savoir.
01:08:06Il faut l'empêcher. Je dis ça pour tous les bipolaires
01:08:08qui sont en ce moment stabilisés.
01:08:10Parce que les bipolaires qui sont dépressifs en ce moment,
01:08:12ils ne vont pas m'entendre. Les bipolaires qui sont en phase
01:08:14up en ce moment, ils ne vont pas m'entendre.
01:08:16Mais un tiers des bipolaires
01:08:18sont en phase otimique.
01:08:20Donc, c'est maintenant
01:08:22qu'ils doivent faire attention.
01:08:24Que ce soit en BP2 ou en BP1.
01:08:26C'est maintenant qu'ils doivent aller sur la durée.
01:08:28C'est très important. Et repérer
01:08:30ce qui les a fait chuter pour ne plus jamais rechuter.
01:08:32Donc, ça veut dire, vous n'êtes pas
01:08:34un pilotage automatique, vous êtes un pilotage
01:08:36contrôlé par vous-même.
01:08:38Avec l'aide des
01:08:40psy, etc.
01:08:42Alors, je voudrais revenir
01:08:44justement à l'entourage Dominique Guillot.
01:08:46Puisque c'est aussi une des tâches
01:08:48et une des activités de Argos 2001.
01:08:50En fait,
01:08:52comment les gens réagissent ?
01:08:54Est-ce que les gens réagissent en disant
01:08:56je n'ai pas pas la vie honteuse ?
01:08:58Oui, mais alors, qu'est-ce que c'est ?
01:09:00Qu'est-ce qui peut arriver ? Je parle de l'entourage.
01:09:02Est-ce qu'ils peuvent devenir violents ?
01:09:04Comment c'est vécu ?
01:09:06Parmi les témoignages
01:09:08très nombreux que vous avez.
01:09:10En fait, l'entourage
01:09:12est assez désemparé au début.
01:09:14Quand il ne connait pas du tout
01:09:16cette maladie, il se demande comment
01:09:18il faut se comporter
01:09:20vis-à-vis de la personne.
01:09:22Parce que, quand on est en phase
01:09:24basse, souvent on dit
01:09:26allez, bouge-toi, tu vas y arriver.
01:09:28En fait, non, ça ne marche pas.
01:09:30C'est par le dollant
01:09:32d'aller, vas-y, remets-toi.
01:09:34C'est ça.
01:09:36Quand on est en phase,
01:09:38quand la personne est en train de monter,
01:09:40à un moment donné, parfois, on n'a pas
01:09:42d'autre choix que de faire hospitaliser la personne
01:09:44pour la protéger
01:09:46d'elle-même.
01:09:48On fait ce qu'on appelle une hospitalisation, on la demande
01:09:50d'un tiers.
01:09:52Le tiers, en général, c'est la famille.
01:09:54Oui, le plus souvent, c'est la famille.
01:09:56Ça peut être des amis.
01:09:58Nous, on a lancé
01:10:00depuis l'année dernière
01:10:02des séances de
01:10:04psychoéducation
01:10:06pour les patients
01:10:08et pour les proches. C'est-à-dire,
01:10:10comment vivre, entre guillemets, du mieux possible
01:10:12avec cette
01:10:14pathologie de troubles bipolaires.
01:10:16Et ça fonctionne très bien.
01:10:18Le paradoxe du Covid,
01:10:20parce qu'on n'en a pas parlé,
01:10:22le Covid, d'un autre côté, a été un révélateur
01:10:24de certaines pathologies,
01:10:26des gens où on n'allait pas bien. Mais d'un autre côté aussi,
01:10:28nous, on a basculé toutes nos
01:10:30activités de groupe
01:10:32de parole et d'accueil personnalisé
01:10:34et également de conférences
01:10:36en numérique,
01:10:38en visioconférence.
01:10:40Oui, parce que confinement oblige, etc.
01:10:42Et donc, nos séances de psychoéducation
01:10:44sont conduites
01:10:46par un trinôme,
01:10:48un médecin psychiatre de l'hôpital
01:10:50Ferdinand Vidal, à Paris, une psychologue
01:10:52de cet hôpital, et une bénévole
01:10:54de l'association, donc il y a une bénévole pour les
01:10:56patients et une bénévole pour les proches. Et c'est quelque chose
01:10:58qui fonctionne très très bien.
01:11:00Et en fait, c'est également
01:11:02prouvé que lorsque
01:11:04les patients
01:11:06et également les proches, mais surtout
01:11:08les patients, connaissent le fonctionnement
01:11:10de cette pathologie, et bien en fait, ça va diminuer
01:11:12de manière importante les rechutes.
01:11:14Oui, vous voulez dire
01:11:16que la connaissance
01:11:18change tout ? Tout à fait.
01:11:20Et quelque chose, François en a parlé,
01:11:22mais effectivement qui est très important, Émilie aussi,
01:11:24le plus important, c'est le sommeil.
01:11:26Dès lors que vous commencez à ne plus dormir,
01:11:28alors là, ça devient très inquiétant.
01:11:30Oui, vous voulez dire le manque de sommeil
01:11:32ou l'absence de sommeil, c'est un signal fort ?
01:11:34Ah oui, là, c'est un signal
01:11:36qui revient perdant.
01:11:38On devrait faire ce France Inter le soir.
01:11:40C'est mieux pour lui, pour Nicolas.
01:11:42Oui, alors, oui, ce que vous disiez,
01:11:44vous donnez le conseil à Nicolas Demorand,
01:11:46qu'il abandonne le matin et qu'il fasse l'émission du soir.
01:11:48Qu'il fasse le soir, il va être beaucoup mieux,
01:11:50il va se sentir beaucoup mieux, ça va être un changement aussi.
01:11:52Parce qu'il se lève à 3h du midi,
01:11:54c'est impossible de bien dormir
01:11:56à 3h, ça veut dire que si on est un peu insomniaque,
01:11:58on va se coucher à minuit, à 3h, on va se réveiller fatigué
01:12:00et on n'a pas dormi. C'est pour ça, je pense.
01:12:02Très sincèrement,
01:12:04je crois que c'est un grand journaliste
01:12:06et ça, je ne le suis pas,
01:12:08mais au niveau de la maladie, je m'y connais un petit peu.
01:12:10Je pense que si je devais lui donner un conseil, Nicolas,
01:12:12dormez plus et faites une émission du soir.
01:12:14Conseil de France, le jeune Nicolas Demorand.
01:12:16Et je vais acheter votre livre, pourtant.
01:12:18Ce que je voulais dire aussi,
01:12:20c'est que Michel Barnier avait décrété
01:12:22l'année 2025 pour la France
01:12:24année de la santé mentale.
01:12:26Grand cause nationale, tout à fait.
01:12:28Sachant que la psychiatrie, le parent pauvre de l'hôpital,
01:12:30est-ce que tu as senti des changements, des donations,
01:12:32des actions ? Est-ce qu'on est vraiment en santé mentale ?
01:12:34On va en parler juste,
01:12:36mais on a justement un auditeur.
01:12:38Une auditrice, Anne, qui appelle
01:12:40De Chalons-sur-Saône.
01:12:42Bonjour, Anne. Oui, bonjour.
01:12:44Bonjour, Anne.
01:12:46On vous écoute, Anne.
01:12:48Je voulais témoigner du fait
01:12:50d'avoir vécu pendant pas mal d'années
01:12:52avec un homme qui a été
01:12:54décrété bipolaire à l'âge de 70 ans.
01:12:5670 ans, oui.
01:12:58Il se trouve que je l'ai rencontré en 99.
01:13:00C'était un homme extrêmement jovial,
01:13:02gai,
01:13:04très créatif,
01:13:06architecte, peintre.
01:13:08Et pendant 15 ans, il est resté dans
01:13:10cet état-là, tout le temps
01:13:12en position haute, très,
01:13:14très enthousiaste.
01:13:16Et tout d'un coup, au moment où il a pris sa retraite,
01:13:18il s'est écroulé.
01:13:20Il a été hospitalisé deux fois.
01:13:22Et là, les médecins m'ont dit
01:13:24qu'il avait une bipolarité.
01:13:26Je me suis dit que ce n'était pas possible.
01:13:28Vous le connaissiez à ce moment-là
01:13:30depuis longtemps ? Depuis 15 ans.
01:13:3215 ans. Ah, d'accord. C'est au bout de 15 ans
01:13:34qu'ils vous ont dit qu'il avait une bipolarité.
01:13:36C'est ça. Parce qu'il était hospitalisé.
01:13:38Oui, parce qu'il était hospitalisé.
01:13:40Et là, il s'est écroulé d'un coup.
01:13:42Les médecins et le psychiatre m'ont expliqué
01:13:44que ça pourrait arriver, une bipolarité,
01:13:46sur du long terme.
01:13:48Il était tout le temps en position haute.
01:13:50Et quand il s'est écroulé,
01:13:52il avait fait des achats compulsifs,
01:13:54acheté des appartements.
01:13:56Il ne voulait plus rien vendre.
01:13:58Et là, il était pris à la gorge.
01:14:00Il menaçait de se suicider.
01:14:02Il pleurait toute sa nuit.
01:14:04C'est pour ça qu'il a été hospitalisé.
01:14:06BP2. Oui.
01:14:08Parce qu'il a eu très peu de phases maniaques ?
01:14:10Oui.
01:14:12Vous aviez voulu y ajouter quelque chose ?
01:14:14Ce que je voulais dire,
01:14:16c'est que c'était vraiment compliqué pour l'entourage.
01:14:18Parce que, en fait, les psychiatres
01:14:20bondissent tout de suite, c'est la bipolarité,
01:14:22c'est très bien. Mais par contre,
01:14:24heureusement qu'Argos était là.
01:14:26Ah, le résident.
01:14:28Argos était présent.
01:14:30Donc, on y est allés tous les deux.
01:14:32Et je croyais qu'il continuait,
01:14:34parce que depuis 7 ans, on s'est séparés.
01:14:36C'est moi qui l'ai quitté,
01:14:38parce que ça me donnait un vivant.
01:14:40Difficile.
01:14:42Il voulait être seul. En plus, j'avais un fils
01:14:44supérieur, donc je ne pouvais pas assumer
01:14:46les deux.
01:14:48En fait, il a besoin d'être seul.
01:14:50Et il vit maintenant. Il est stabilisé.
01:14:52Il est sous lithium.
01:14:54Et il est très heureux. Et j'ai l'impression
01:14:56qu'il y a beaucoup moins de phases hautes.
01:14:58Il est arrivé à réguler
01:15:00cette bipolarité
01:15:02qui était absolument
01:15:04subite.
01:15:06Enfin, tout d'un coup.
01:15:08Elle existait depuis longtemps,
01:15:10et vous l'avez su à ce moment-là.
01:15:12Merci Anne.
01:15:14Merci beaucoup Anne.
01:15:16Merci pour votre témoignage.
01:15:18Justement, on va en parler.
01:15:20C'était un de vos patients
01:15:22ou clients,
01:15:24Dominique Guillaume.
01:15:26Usager, on dit.
01:15:28Moi, ça ne me gêne pas, le mot client.
01:15:30Mais, une chose quand même,
01:15:32il parle du lithium.
01:15:34Moi, je croyais que le lithium, c'était rare.
01:15:36C'était pour les portables.
01:15:38Le lithium joue un rôle non négligeable
01:15:40dans le traitement de la bipolarité.
01:15:42Oui.
01:15:44Pas chez tous les patients, mais chez les patients
01:15:46chez qui ils fonctionnent, c'est effectivement
01:15:48un médicament
01:15:50princeps, comme on dit, vraiment important.
01:15:52Emile, tu peux en parler plus facilement
01:15:54que moi. Mais il existe depuis
01:15:56une cinquantaine d'années.
01:15:58C'est intéressant, parce qu'on ne le connaissait pas.
01:16:00Pour ceux qui ne sont pas au courant.
01:16:02Connu sous un nom.
01:16:04Je vais vous raconter quelque chose, si vous me permettez.
01:16:06Une anecdote. Le nom commercial,
01:16:08c'est Terralith. Un jour, dans une conférence,
01:16:10on organise des conférences mensuelles depuis des années
01:16:12avec des psychiatres.
01:16:14Il y a un psychiatre qui dit comme ça,
01:16:16si vous êtes patient et que vous arrivez dans une ville
01:16:18que vous ne connaissez pas,
01:16:20allez à la pharmacie du coin
01:16:22et demandez qui prescrit,
01:16:24quel médecin psychiatre prescrit
01:16:26du lithium. Et là, vous êtes sûr que
01:16:28ce psychiatre va connaître,
01:16:30connaît la pathologie.
01:16:32Conseil à tous les auditeurs
01:16:34qui soient
01:16:36victimes ou connaissent
01:16:38des personnes qui...
01:16:40C'est vraiment intéressant.
01:16:42Le lithium ne va pas à tout le monde.
01:16:44Il peut avoir des effets secondaires.
01:16:46Après, on joue avec d'autres médicaments,
01:16:48parce que ça peut toucher les reins.
01:16:50On fait des lithiémies.
01:16:52Moi, je fais des lithiémies tous les trois mois.
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