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GRAND DÉBAT / Les Républicains : dernière ligne droite avant l'élection

« Le récap » par Bruno Donnet

Samedi 17 mai 2025, le vote pour la présidence des Républicains s'ouvre aux plus de 121.000 adhérents à jour de cotisation, après la décision de leur ex-président, Éric Ciotti, de rejoindre les rangs de Marine Le Pen au moment des législatives 2024. Entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, les militants du parti doivent trancher par voie électronique. Incarnations de la radicalisation du discours de la droite républicaine, les deux candidats partagent un grand nombre de propositions sur l'immigration, la sécurité et le combat contre LFI. Bruno Retailleau nuance sa participation au gouvernement d'Emmanuel Macron en affirmant garder son indépendance et suivre ses propres convictions, notamment sur les questions migratoires. De son côté, Laurent Wauquiez mise sur la carte du non-compromis avec le bloc macroniste. Il entend rassembler de « la droite de Darmanin à celle de Sarah Knafo ». Alors que le parti de droite est familier des conflits internes, le résultat du Congrès permettra-t-il aux Républicains de repartir sur de nouvelles bases ?

Invités :
- Agnès Evren, sénatrice « Les Républicains » de Paris,
- Laurence Sailliet, ancienne députée européenne,
- Claire Conruyt, journaliste politique au « Figaro »,
- Jacques Paugam, journaliste politique au journal « Les Echos ».

GRAND ENTRETIEN / Mathieu Sapin : en immersion au ministère de l'Intérieur

Contacté par la directrice adjointe de la communication du ministère de l'Intérieur, Mathieu Sapin se laisse embarquer dans une immersion au coeur des services rattachés à la place Beauvau. La proposition est claire : « On vous ouvre les portes. Vous pouvez voir et raconter ce que vous voulez. Sans restriction ni relecture ». Le dessinateur sillonne alors la France : aux côtés des gendarmes sauveteurs en haute montagne, avec les policiers du Service de la Protection lors de la visite du pape à Marseille, ou encore au sein du pôle des affaires non élucidées de la Police Judiciaire à Paris. Avec sa touche de légèreté, Mathieu Sapin aborde des sujets sensibles tout en éclairant des métiers souvent mal compris. Qu'a-t-il réellement découvert au fil de ses observations ?

Grand invité : Mathieu Sapin, dessinateur, réalisateur et auteur de la bande-dessinée « À l'intérieur » (Charivari)

LA SÉANCE DE RATTRAPAGE / Grand oral, frictions et « OQTG »

Invités :
- Jean-Baptiste Daoulas, journaliste politique à « Libération »,
- David Revault d'Allonnes, rédacteur en chef de la revue « L'Hémicycle »,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.

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Transcription
00:00...
00:05Bonsoir à tous et bienvenue dans Ça vous regarde.
00:08Bonsoir, Mathieu Sapin.
00:09On est ravis de vous accueillir ce soir.
00:12Vous êtes un dessinateur de BD assez iconoclaste.
00:14Votre truc, c'est de raconter le réel vu de l'intérieur
00:18en vous mettant en scène.
00:19Vous l'avez déjà fait dans le cinéma.
00:21Cette fois, vous vous êtes immergé pendant plus d'un an
00:24dans la police et la gendarmerie.
00:26Ca donne une BD drôle et instructive.
00:28On en parlera dans la seconde partie de l'émission.
00:31Avant cela, on s'intéressera au match Bruno Retailleau-Laurent Wauquiez
00:35qui, pour diriger la droite, les adhérents votent ce week-end.
00:38On fera le bilan de cette campagne interne,
00:41de la stratégie des deux candidats, et on essaiera de se projeter.
00:44La séance de rattrapage ce soir.
00:46On verra ce que les députés ont pensé de l'audition
00:49de François Bayrou par la commission d'enquête
00:52dans le cadre de l'affaire Bétharame.
00:54On parlera des macronistes qui sont très agacés
00:57par le ministre de l'Intérieur.
00:59Voilà pour le sommaire. On est ensemble pour une heure.
01:02C'est bon pour vous, Mathieu Sapin ? On y va.
01:04Générique
01:06...
01:14La droite se choisit son chef ce week-end.
01:17Qui de Bruno Retailleau ou Laurent Wauquiez va l'emporter ?
01:20Quelles conséquences politiques faut-il en attendre ?
01:23On en débat ce soir avec Agnès Evren. Bonsoir.
01:26Vous êtes sénatrice Les Républicains de Paris
01:29et vous soutenez Bruno Retailleau.
01:31Face à vous, Laurence Saillet, ancienne eurodéputée,
01:34et vous êtes du côté de Laurent Wauquiez
01:36dans cette campagne.
01:38A vos côtés, Claire Conruyte, bonsoir.
01:41Vous êtes journaliste politique au Figaro,
01:43et Jacques Pogam, bonsoir.
01:45Vous êtes, vous, journaliste politique aux Echos,
01:47et bien sûr, Mathieu Sapin, vous intervenez quand vous le souhaitez.
01:51On commence avec le récap de Bruno Donnet.
01:55Générique
01:57...
02:05Bonsoir, Bruno.
02:06Bonsoir, Clément.
02:07Dans ce récap, un match des positionnements.
02:10Oui. Entre Bruno Retailleau d'un côté et Laurent Wauquiez de l'autre,
02:14les différences sont minces.
02:15Ces deux sont d'accord sur à peu près tout.
02:18Pour autant, ils sont bien obligés de se départager.
02:21Car au-delà du match pour la simple présidence des Républicains,
02:24ce qui se joue maintenant, c'est déjà le coup d'après.
02:28Je sais très bien qu'en France, les clés, elles sont à l'Elysée.
02:31Est-ce que mon objectif, c'est d'être candidat
02:34à l'élection présidentielle ? Oui.
02:36Laurent Wauquiez l'avoue sans aucune difficulté.
02:38Il souhaite être le candidat de la droite pour 2027.
02:41Et voilà pourquoi les deux impétrants ont donc choisi
02:44de s'affronter sur le pur terrain du positionnement.
02:48De son côté, Bruno Retailleau a fait le pari d'entrer au gouvernement
02:51en pariant sur le fait qu'il pourrait, le moment venu,
02:54faire valoir ses actions et surtout son bilan.
02:57-"J'ai été le premier ministre de l'Intérieur,
03:00souvenez-vous, ça a créé une polémique,
03:02à assumer le fait qu'aujourd'hui, dans les conditions actuelles,
03:06l'immigration n'est plus une chance pour la France."
03:09A l'inverse, la posture que s'est choisie Laurent Wauquiez,
03:12cette fois, c'est celle du candidat de droite
03:15chimiquement pur, celle d'un homme libre,
03:18puisque non soluble dans le macronisme.
03:21-"C'est pas trop mon genre, moi, en même temps,
03:24et ma proposition n'est pas la dilution dans le macronisme,
03:27ni dans ce gouvernement, ni dans le projet."
03:29Quelle est la stratégie qui a la mieux fonctionné ?
03:32Si on en croit les derniers sondages,
03:34c'est le ministre de l'Intérieur qui semble le mieux placé
03:37pour l'emporter dimanche.
03:39L'IFOP donne Bruno Retailleau à 65 % et Laurent Wauquiez à seulement 35 %.
03:43Toutefois, attention, car seuls les adhérents des Républicains
03:46à jour de leur cotisation peuvent voter.
03:49Aujourd'hui, 121 617.
03:51C'est trois fois plus qu'en 2024,
03:53où il n'était alors que 43 859.
03:57Mais c'est très peu pour établir des enquêtes d'opinion
04:00réellement fiables.
04:02Voilà pourquoi Laurent Wauquiez, lui, a choisi,
04:05pendant toute la campagne, de jouer la carte d'un candidat
04:08à droite toute, et qu'il n'a pas hésité
04:10à formuler des propositions parfois assez insolites.
04:13-"Vous prenez ces OQTF dangereux
04:15et vous les mettez face à un choix très clair.
04:18C'est soit vous rentrez chez vous,
04:20soit vous partez à Saint-Pierre-et-Miquelon,
04:23à 4000 km de la métropole."
04:24-"Saint-Pierre-et-Miquelon", on lui a donné une image très radicale,
04:28tandis que Bruno Retailleau, lui, a plutôt parié
04:31sur une incarnation statutaire, endossant tout à la fois
04:34le costume du ministre de l'Intérieur
04:36et l'héritage rhétorique d'un certain Nicolas Sarkozy.
04:40-"Je veux frapper les narcotrafiquants,
04:43les narco-dealers et surtout les narco-racailles
04:46aux porte-monnaies."
04:47-"Racaille contre Saint-Pierre-et-Miquelon",
04:50les résultats seront connus dimanche soir à 18h.
04:53J'ignore, Clément, s'il faut voir là, un petit indice,
04:56mais sachez que Bruno Retailleau a annoncé
04:59qu'il prendrait la parole au siège parisien des Républicains,
05:02alors que Laurent Wauquiez a fait savoir
05:04qu'il resterait chez lui au puits en volet.
05:07Merci beaucoup, Bruno Donnet.
05:09On va revenir sur la stratégie des deux candidats
05:11pendant cette campagne, mais d'abord,
05:14j'aimerais avoir votre bilan à vous en quelques mots.
05:16On va commencer par vous, Agnès Sévrène,
05:19qui soutenait Bruno Retailleau.
05:21Qu'est-ce qui vous a marqué de cette campagne ?
05:23Ce qui m'a marqué, c'est que chacun des deux candidats
05:26était fidèle à lui-même.
05:28Ce qui m'a marqué, c'est qu'heureusement,
05:30on a échappé à la guerre des chefs,
05:32parce que pour faire la guerre, il faut être deux,
05:35et que Bruno Retailleau n'est pas descendu dans l'arène.
05:38Il n'a pas répondu aux coups qui ont été portés ?
05:41C'est une campagne... On est dans la même famille politique,
05:44on est des adversaires, des concurrents,
05:47ils ont porté le drapeau LR dans chaque élection.
05:50Il n'y a pas de débat. La seule chose,
05:52il fallait que l'un ou l'autre sorte du lot.
05:54Bruno Retailleau s'est révélé tel qu'il est,
05:57il est là, et les électeurs, les adhérents,
05:59votent pour lui, pour ses convictions,
06:02et qu'il n'est pas descendu dans l'arène
06:04pour donner un coup, diviser ou mettre de l'huile sur le feu.
06:07C'était une campagne de bonne tenue.
06:10Je n'ai pas entendu de nom d'oiseau.
06:12Après, évidemment, voilà,
06:13Laurent Wauquiez a essayé un peu de le déstabiliser,
06:16mais ça n'a pas fonctionné.
06:18Je constate cet engouement incroyable
06:20dans toutes les fédérations, avec des chiffres d'adhérents
06:23qui sont allés exponentiels.
06:25Je préside les Républicains de Paris,
06:27on est passé de 2 800 le 4 janvier à 10 200 au 17 avril.
06:32Ca démontre bien que la participation
06:34de Bruno Retailleau au gouvernement a été très impactante.
06:37Pourquoi Bruno Retailleau plus que Laurent Wauquiez ?
06:40Parce que lui n'est pas entré au gouvernement.
06:43Bruno Retailleau a pris ses responsabilités
06:45et qu'au sein du gouvernement, il a incarné la droite
06:49et l'a incarnée avec fermeté, sans compromission,
06:52avec une seule boussole, le retour à l'ordre.
06:54Aujourd'hui, les Français, c'est ce retour à l'ordre
06:57dont ils veulent, et il a assumé la droite telle qu'elle était,
07:01car nos électeurs n'en peuvent plus,
07:03d'une droite à l'eau tiède, dans l'ambiguïté, et voilà.
07:06On va se tourner vers Laurence Saillet.
07:08Vous vous retenez de cette campagne ?
07:10Je pense que c'est une campagne très intéressante
07:13car elle permet de voir une véritable différence
07:16entre les deux candidats.
07:17Bien sûr, il y a un corpus idéologique commun,
07:20et heureusement, encore,
07:21mais il y a une vraie différence de stratégie.
07:24Ce qui va se jouer, si vous voulez, dimanche...
07:26-"Différence de stratégie".
07:28Chacun voit différemment l'avenir du Parti Les Républicains.
07:32Qu'est-ce qui va se jouer dimanche ? Très clairement,
07:35soit le parti sera sous la présidence
07:37d'un candidat qui est au gouvernement,
07:40certes, qui peut prendre des positions différentes
07:43que François Bayrou ou d'autres ministres,
07:46mais qui ne pourra jamais aller en frontale
07:49contre le Premier ministre ou contre un autre ministre,
07:53ou alors une droite qui sera dirigée par un président
07:56qui pourra mettre la pression...
07:58-"Mettre la pression", restant au gouvernement ?
08:01L'Unis sera pas...
08:02Je sens que ça fait bouillir Agnès Evren,
08:05mais je vais aller au bout de mon raisonnement.
08:07Un président qui pourra aller à l'affrontement
08:10ou mettre la pression.
08:11Je vais vous prendre deux exemples clairs.
08:14Le budget.
08:15M. Retailleau ne pourra pas se confronter,
08:19affronter son propre collègue ministre du budget,
08:23collègue ministre de l'Economie, ses collègues de Bercy,
08:26s'il y a une augmentation d'impôts.
08:28Laurent Wauquiez pourra le faire.
08:30On va prendre un exemple sur l'exemple du port du voile
08:34dans les pratiques sportives.
08:35Certes, M. Retailleau a donné la position,
08:38qui est la nôtre à tous, à droite, d'interdire,
08:40mais il ne peut pas mettre la pression.
08:43Donner une position, c'est une chose,
08:45mais se confronter et mettre la pression, c'est une autre.
08:48C'est deux avenirs de la droite qui sont différents.
08:51Il a dit qu'il voulait rester au gouvernement
08:54s'il était élu président du parti.
08:56Il y a juste un principe de réalité,
08:58c'est qu'aujourd'hui, il fait partie du trio
09:00des personnalités politiques les plus populaires de France.
09:03Je crois que sa participation au gouvernement a été...
09:06-...que ça limite sa capacité d'agir politiquement.
09:09-...c'est ça que je voudrais répondre à Laurent Saillet,
09:12qui est incohérent. Laurent Wauquiez était le premier
09:15à soutenir l'entrée de la droite au gouvernement
09:18à l'époque où Michel Barnier a été appelé par le président.
09:21J'ai dit qu'il ne pouvait pas être au gouvernement
09:24et président de parti.
09:25Il soutenait l'entrée de Bruno Retailleau au gouvernement
09:28et aujourd'hui, il trouve qu'il manque d'indépendance.
09:32A l'époque, la droite a pris ses responsabilités...
09:35Attendez. Justement, il y a un malentendu.
09:37La France est au bord du chaos après la dissolution
09:40car il n'y avait pas de perspective gouvernementale sérieuse.
09:43On a bien compris vos deux positions,
09:45mais le regard des journalistes politiques
09:48se suit sur le terrain.
09:49Vous répondez à quelque chose que je n'ai pas dit.
09:52Je n'ai jamais dit que M. Retailleau
09:54ne devait pas être au gouvernement.
09:56C'est une stratégie.
09:57M. Retailleau avait dit qu'il serait au gouvernement
10:00et qu'il ne serait pas président de parti.
10:02C'est lui-même qui l'a dit au départ,
10:04puisque les deux fonctions sont incompatibles.
10:07M. Retailleau est une très bonne chose,
10:09ça a été validé par tout le monde,
10:11mais il ne peut pas, en même temps,
10:13s'opposer ou mettre la pression à ses collègues.
10:16Je voudrais juste donner deux frappes.
10:18Concrètement, il va à l'affrontement
10:20quand il dit qu'immigration n'est pas une chance.
10:23Il a pitié sur l'Algérie.
10:24On ne va pas discuter et débattre juste à deux.
10:27Claire Congrit,
10:28votre regard à vous sur cette campagne ?
10:30Est-ce que vous en retenez ?
10:32Ce qu'on vient d'écouter illustre tout à fait
10:34les deux argumentations qui se confondent
10:37entre le camp Wauquiez et le camp Retailleau.
10:42Mon regard sur cette campagne,
10:45c'est qu'il n'y a pas eu de guerre des chefs ouverte.
10:48Ca a été un peu une guerre sous-marine,
10:51peut-être une guerre
10:54tout en courtoisie des soutiens,
10:56mais il n'y a pas eu d'attaque frontale
10:59entre les deux candidats qui ont tous bien compris
11:01que pour une fois que la famille politique DLR reprenait
11:04un peu de couleur, c'était peut-être pas le moment de l'abîmer.
11:08Il y a des vrais sujets de tensions
11:10qui ne portent pas forcément sur des lignes idéologiques.
11:13Ce qui se joue ici, c'est deux choses.
11:16C'est, à minima, une question de personnes et de personnalités.
11:20Idéologiquement, ce qui les sépare,
11:22c'est une feuille de papier bible ou de papier pléiade,
11:25pour les laïcs.
11:27Et plus globalement,
11:29ce qui va montrer...
11:33Ce que va montrer cette élection, et surtout la suite,
11:36c'est deux lignes qui traversent le parti.
11:38Pour la droite, est-ce que la droite, en vue de 2027,
11:42choisit d'assumer, de réinvestir le Bloc central,
11:45de lui donner un bon coup de barre à droite le plus possible ?
11:48Ou alors, est-ce qu'elle décide de rester franchement indépendante
11:52en se tournant vers la droite de la droite
11:55et j'en veux qu'on preuve les dernières déclarations
11:58de Laurent Wauquiez, qui a suggéré un rassemblement
12:01des talents dispersés de la droite à Gérald Darmanin ?
12:04Voilà les deux lignes qui se confrontent
12:06et qui, on le verra dans les semaines à venir,
12:09vont continuer de faire débat au sein des LR.
12:12Jacques Pogam, votre regard à vous.
12:14Il faut remonter au tout début de la campagne.
12:16Laurent Wauquiez n'avait pas prévu l'arrivée de Bruno Retailleau.
12:20Il était seul sur ce scrutin.
12:22Je pense qu'il a, ce qui explique sa stratégie actuelle,
12:25d'attaquer le fait que Retailleau n'aurait pas une parole libre
12:28tout en étant ministre de l'Intérieur.
12:30C'est la seule stratégie qui lui est restée, au fond,
12:33quand Bruno Retailleau est arrivé dans la course.
12:36Il a aussi, plusieurs fois, essayé de l'attaquer
12:39sur les prises de position de Bayrou.
12:41Je pense à la proportionnelle, au budget.
12:43C'est la stratégie de l'outsider qui essaie de mordre les mollets
12:47de celui qui est le favori du scrutin.
12:49Après, Bruno Retailleau, quand vous êtes favori,
12:52il faut que vous teniez sur la longueur.
12:54Je crois pas me tromper en disant qu'il avait souhaité
12:57une campagne plus courte au départ.
12:59Ça a commencé en février.
13:00Il a fallu tenir sans tomber dans les pièges,
13:03sans faire de faux pas, tout en arrivant à incarner
13:06une droite au gouvernement et, en même temps,
13:08l'exercice des responsabilités, ce qui n'est pas le plus évident.
13:12Finalement, c'est ces deux personnalités,
13:14ces deux stratégies qui se sont confrontées
13:17à la campagne, et Claire a raison de dire
13:19que c'est l'heure du choix pour les adhérents,
13:22ça va conditionner la suite.
13:23Mathieu Sapin, vous avez l'air très inspiré,
13:26depuis le début, je vous vois dessiner.
13:29J'essaie de synthétiser, c'est difficile
13:31de synthétiser en quelques phrases,
13:34mais je vous montre ça tout à l'heure.
13:36On verra tout à l'heure.
13:38Sur le fond, vous avez un regard, vous, sur ce match à droite ?
13:42Moi, je suis plus sur la forme,
13:43puisque c'est plus mon mode d'expression,
13:46donc ce qui m'intéresse, c'est de voir les attitudes
13:49et puis, justement, les positionnements
13:51entre l'un qui, le jour de l'élection,
13:55va être dans son canton, l'autre à Paris.
13:58L'autre à Paris.
13:59Ca, ça m'intéresse, de voir comment les stratégies menaient.
14:03On va commencer par la stratégie de Laurent Wauquiez,
14:06qui a été évoquée. Il a marqué l'opinion
14:08avec sa proposition choc sur les OQTF,
14:11qui veut envoyer à Saint-Pierre-et-Miquel-en-Claire
14:14qu'on ruite. Il a fait du gros rouge quittage,
14:16comme on dit en politique, parfois,
14:18pour s'adresser vraiment aux adhérents
14:21et pas que aux électeurs, parce qu'en général,
14:23les adhérents sont une ligne plus dure que les électeurs.
14:26Oui, c'est évident.
14:28Tout à l'heure, on montrait un sondage des sympathisants.
14:31Il faut le nuancer, parce qu'un adhérent
14:33n'est pas un sympathisant, et donc, toute la question
14:36est de savoir si, quand vous faites une proposition
14:39aussi radicale, je pense qu'on peut le dire,
14:41que d'envoyer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon,
14:44toute la question est de savoir s'il y a une base
14:47des adhérents très durs, si je puis dire,
14:49qui existe encore, ou est-ce que ce sont déjà des personnes
14:53qui votent pour l'ERN et qui ne bougeront pas,
14:55ou est-ce que ces derniers adhérents-là
14:58sont partis à la suite d'Éric Ciotti,
15:00qui a fait alliance avec Marine Le Pen
15:02lors des élections législatives. On va voir si cette base
15:05plus dure existe, et on va voir si cette stratégie
15:08de Laurent Wauquiez se confirmera
15:11dans le score final dimanche soir.
15:13Laurent, ça y est, on a vu ici, à l'Assemblée,
15:16des députés de droite qui n'ont pas cru que c'était vrai
15:19quand ils ont vu cette une du JD News avec Laurent Wauquiez
15:22annonçant qu'il voulait envoyer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon.
15:26Est-ce qu'il n'a pas pris un risque pour son image ?
15:29Je suis très choquée par ce type de réaction,
15:31de mépris, de sarcasme, quand on fait une proposition.
15:34C'était sincère.
15:35Je vous le dis de manière générale,
15:38parce qu'on a tout entendu, j'ai essayé d'échanger
15:40avec des gens qui me disaient que c'était impossible.
15:43J'ai jamais eu un argument pour m'expliquer.
15:46Certains me disaient que c'était honteux
15:48pour les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon
15:50d'avoir un centre de rétention administrative,
15:53sans jamais se dire que partout où il y a des centres,
15:56les habitants, ça leur faisait peut-être pas plaisir,
15:59mais c'est pas pour ça qu'on les prend pour des pestiférés.
16:02Aucun argument sur le fond.
16:04Quand j'étais porte-parole de Laurent Wauquiez,
16:07quand on faisait des propositions,
16:09vous vous souvenez, nous étions vice-présidentes du parti,
16:12on avait les mêmes sarcasmes, on nous traitait de nazis,
16:15de fachos, des propositions qu'on faisait sur l'immigration
16:18ou sur la sécurité.
16:20Ces mêmes propositions pour lesquelles on nous traitait
16:23de tous ces noms, aujourd'hui, tout le monde les soutient.
16:26Donc, oui, c'est comme ça.
16:28Quand vous faites des propositions un peu dures,
16:30on se moque, mais c'est une forme de bien-pensance insupportable.
16:34Personne n'a réussi à m'expliquer
16:36que cette proposition était infaisable ou mauvaise.
16:39Par contre, se moquer et rire sans rien proposer,
16:41c'est toujours une facilité.
16:43Est-ce qu'on peut pas s'avérer payante de cette stratégie
16:46de Laurent Wauquiez ? On l'a dit,
16:48le vote des adhérents n'est pas celui des sympathisants.
16:51C'est...
16:52Bah, écoutez, il a fait cette proposition.
16:55Après, il est tout à fait légitime de proposer des solutions,
16:58même si elles paraissaient, en effet, irréalisables.
17:01Mais moi, j'ai l'habitude, vous savez,
17:03j'ai été élue et réélée trois fois à la tête de ma fédération,
17:07et j'ai vu les candidats à chaque élection interne.
17:09C'est la course à l'échalote pour parler au coeur du réacteur,
17:13c'est-à-dire au coeur des militants.
17:15Et donc, c'était dans cet esprit-là,
17:17moi, je ne le juge pas, je me rends compte, en effet,
17:20qu'il essaie d'être à fond, d'être proactif
17:23et de séduire les militants.
17:24Après, le vrai sujet, aujourd'hui,
17:26c'est, même si, sur le fond, idéologiquement,
17:29c'est vrai qu'il n'y a pas de différence,
17:31lequel des deux sera le plus rassembleur ?
17:33Le 19 mai, lequel va réussir à rassembler
17:36toutes les sensibilités de la droite ?
17:38Moi, ce que je constate, c'est que Bruno Retailleau,
17:41pour avoir assisté à pas mal de phoning auprès de nos militants,
17:45a réussi à élargir le socle électoral de la droite
17:47parce qu'on entend des déçus de Macron,
17:50des déçus de Zemmour et des déçus de Le Pen revenir vers nous.
17:53Une partie de notre électorat était partie chez Macron ou chez Le Pen,
17:57il faut le reconnaître, et cela, en fait,
17:59grâce à cette fermeté sans compromission
18:02au sein du gouvernement, il a réussi à faire revenir
18:05ces électeurs-là.
18:06Sur cette stratégie de Laurent Wauquiez,
18:08comment vous l'analysez ?
18:10C'est la stratégie de celui qui doit,
18:12quelque part, challenger le favori
18:14pour convaincre les militants.
18:16C'est assez malin, on l'a répété,
18:18mais c'est important de le dire,
18:20ce n'est pas un corps électoral anodin,
18:22ce sont des électeurs bien particuliers,
18:24qui ont des convictions bien ancrées,
18:27qui ont déjà voté pour des candidats de droite,
18:29localement ou nationalement.
18:31Il ne faut pas sous-estimer l'impact
18:33d'un discours mobilisateur et fédérateur.
18:35Après, madame Evren avait raison,
18:37il y a un autre aspect dans cette élection,
18:40c'est qu'au fond, les militants vont avoir horreur de la division,
18:44ils ont trop connu de défaites, la droite a trop souffert
18:47de ces guerres fratricides,
18:48donc elle ne peut pas revivre un épisode pareil.
18:51Quelque part, celui qui arrivera à apparaître
18:54de garantir une unité tout en portant une parole de droite
18:57dans un espace politique qui s'ouvre en vue de 2027,
19:00puisque c'est aussi ça, l'enjeu,
19:02aura peut-être une petite prime dans le coeur des adhérents,
19:06mais ça peut être les deux candidats.
19:08En 2017, quand Laurent Wauquiez a gagné la présidence
19:11du Parti Les Républicains...
19:13Avec un très bon score.
19:14Avec de très bons scores, il a fait l'union.
19:18Tout le monde était autour de la table le lendemain.
19:20On était tous autour de la table.
19:22Il a rassemblé la famille politique.
19:24Qu'est-ce qui l'a mis en difficulté ?
19:26L'échec de François-Xavier Bellamy,
19:28qu'il avait lui-même mis en place et qui, aujourd'hui,
19:31semble ne pas trop s'en souvenir.
19:33Ca fait un peu mal, mais c'est pas grave.
19:36Le parti a très bien fonctionné jusqu'aux Européennes.
19:39Ca a fonctionné très bien.
19:40On avait des comités stratégiques,
19:42des gens représentés dans le bureau politique
19:45par rapport au poids politique de tout le monde.
19:47Il a su faire cette démarche de rassemblement.
19:50Il a proposé que M. Retailleau soit premier vice-président du parti.
19:55Je ne suis pas inquiète pour lundi.
19:57Claire Connery, sur la stratégie de Bruno Retailleau,
20:00cette double casquette de ministres et de candidats
20:03dont il souhaitait profiter,
20:05est-ce que c'est pas devenu son boulet en fin de campagne ?
20:08Je sais pas si c'est devenu un boulet.
20:10Ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu, dès le départ,
20:14quelque chose à inventer pour Bruno Retailleau
20:18avec ce statut un peu hybride,
20:20qui est celui d'être le ministre LR le plus exposé du gouvernement
20:25et au côté d'une équipe
20:28qui ne porte pas forcément ses couleurs.
20:30En même temps, et Jacques l'a dit très bien,
20:33de mener une campagne longue, que son adversaire a voulue longue.
20:37Certains disent qu'il l'a fait exprès.
20:39On n'en sait rien.
20:40Une campagne interne, ça se joue sur le terrain.
20:43Il faut y aller, il faut tenir des meetings.
20:45Quand on est ministre de l'Intérieur, c'est pas...
20:48Oui, mais vous pouvez retourner l'argument.
20:50C'est aussi une question d'exposition médiatique.
20:53On peut aussi harguer du fait que Bruno Retailleau a profité
20:56et ce n'est pas un domaine de son exposition médiatique.
21:01Je voudrais juste ajouter que si c'est Bruno Retailleau
21:05qui est élu dimanche soir, ce statut hybride restera,
21:08puisqu'à priori, il n'y a pas de démission immédiate,
21:11en tout cas du gouvernement,
21:13et là, ça va être une autre partie.
21:15Ça va être encore plus quelque chose à inventer.
21:18On aura le président, on aurait le président à l'air
21:21au sein du gouvernement Bayrou.
21:23Il n'y a pas Edouard Philippe,
21:25il n'y a pas Gabriel Attal au sein du gouvernement.
21:28Le seul à la tête d'un parti au gouvernement,
21:30c'est François Bayrou, l'allié du macronisme.
21:33Il va falloir inventer quelque chose.
21:35On va s'intéresser aux adhérents qui vont trancher
21:37entre les deux candidats.
21:39Comment ont-ils vécu cette campagne ?
21:41Qu'est-ce qui va emporter leur décision ?
21:43On fait le point avec Maïté Frémont.
21:45Musique rythmée
21:47...
21:49Dans ce bar parisien, à quelques jours du vote,
21:52rencontre de Laurent Wauquiez avec ses soutiens.
21:55Parmi eux, Marie-Joséphine et Stéphane.
21:58-"Grâce à lui, nous allons reconquérir
22:02beaucoup d'adhérents qui nous ont quittés.
22:04Et on a besoin de lui.
22:06Il est génial, formidable, et on l'aime."
22:09-"Il est attentif à tous les éléments qu'on peut lui donner.
22:12Je trouve que c'est très important.
22:14La grosse différence avec Bruno Retailleau,
22:16c'est qu'il parle plus de notre parti politique
22:19et pas forcément de ce qui va se passer dans deux ans."
22:22Même ferveur, cette fois, du côté des soutiens de Bruno Retailleau.
22:26Dans ce meeting, ils en sont convaincus.
22:28Le prochain président de leur parti, c'est lui.
22:31Musique rythmée
22:32-"Je pensais qu'il fallait venir le soutenir,
22:35et alors, j'ai été bluffée.
22:36Il était incroyable.
22:38Les sujets ont été évoqués l'un derrière l'autre
22:41avec une précision d'orfèvre."
22:43-"La façon dont il raconte son histoire
22:45donne un petit côté, comment dirais-je,
22:48universel."
22:50-"Les adhérents LR devront départager
22:52Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ce week-end.
22:55En seulement deux mois,
22:57ils sont passés de 43 000 à 122 000."
23:03-"Jacques Pogamme, quand on entend ces militants,
23:06ces sympathisants, ce qui me marque,
23:08c'est que, d'un côté comme de l'autre,
23:10ils ne parlent pas des idées de leurs candidats.
23:13Ca va se jouer sur quoi ?
23:14Qu'est-ce qui va faire la différence ?
23:16-"Je crois que c'est Bruno Retailleau lui-même
23:19qui le dit, c'est une forme d'incarnation.
23:21Un programme, ça s'incarne,
23:23mais c'est clairement une question de leadership
23:26et c'est une bataille pour la chefferie,
23:28si j'ose dire.
23:29Ce qui est intéressant, c'est que ce ne sont pas les mêmes.
23:32Il ne faudrait pas les confondre.
23:34-"La sociologie ?"
23:35-"Non, je n'irai pas jusque-là,
23:37ça fait très longtemps que Bruno Retailleau
23:40est au sein de l'UMP et de l'LR, même s'il n'est pas du RPR.
23:43Ce qui est intéressant, c'est que, d'un point de vue économique,
23:46sur l'immigration, c'est sensiblement pareil,
23:49Bruno Retailleau est peut-être plus libéral que Laurent Wauquiez,
23:52quand Laurent Wauquiez, lui, est un peu plus droite sociale.
23:56C'est un sillon qu'il a tenté de creuser.
23:58Son mouvement s'appelait la droite sociale.
24:00Il a fait une proposition récente de limiter à deux ans
24:04de pouvoir bénéficier du RSA,
24:05ce qui est une proposition qui peut marquer les adhérents à l'LR.
24:09Le travail, l'effort, le mérite, ce sont des sujets qui parlent à droite
24:12et qui peuvent faire leur chemin dans l'esprit des électeurs.
24:16-"Agnès Evren", Jacques Pogam,
24:18dit qu'ils ne sont pas tout à fait les mêmes politiquement.
24:21Quand vous entendez Laurent Wauquiez,
24:23qui veut rassembler la droite de Darmanin à Sarac-Nafo,
24:26qui se fixe comme modèle pour la droite
24:28de deux mains en France, Georgia Meloni,
24:31ça vous va, ça ? Vous vous retrouvez là-dedans ?
24:33Je pense que, d'abord, par principe, je le disais,
24:36ce qui fera la différence entre les deux,
24:39c'est la capacité de rassemblement.
24:41Le 19 mai, on aura besoin des deux, de Laurent Wauquiez,
24:44de Bruno Retailleau, et sur le fond,
24:46c'est vrai qu'il y a évidemment des points convergents
24:49qui sont essentiels.
24:50Vous vous retrouveriez dans un parti des Républicains demain,
24:54dirigé par Laurent Wauquiez, qui se rapproche de Sarac-Nafo ?
24:57Non, parce que Sarac-Nafo, pour moi, c'est Éric Zemmour.
25:00Je ne suis pas sur les thèses d'Éric Zemmour.
25:02En revanche, ce que je comprends,
25:04c'est qu'il faut... Aujourd'hui, honnêtement,
25:07nos adhérents ne supportent plus l'eau tiède
25:09sur les questions essentielles,
25:11qui sont l'immigration, l'autorité de l'Etat,
25:14la sécurité, la souveraineté de la France.
25:16Je suis pour de la radicalité, des solutions très fermes.
25:20C'est ce qu'incarne Bruno Retailleau.
25:22On n'a pas besoin d'aller chercher ailleurs,
25:24là où, de toute façon, on a, nous, un ministre de l'Intérieur
25:28qui est devenu un pilier du gouvernement
25:30et qui a réussi à faire partie des personnalités les plus populaires
25:34parce qu'il a ce discours de radicalité.
25:36Peut-être vous, Laurence Saillé,
25:38les différences politiques entre les deux candidats.
25:41C'en est une, visiblement, pour Agnès Evrène.
25:43Elle ne se retrouve pas dans un droit qui irait jusqu'à Sarac-Nafo.
25:47Pour moi, je ne dirais pas que Mme Nafo, c'est M. Zemmour.
25:50Je veux dire...
25:51Quelle est la distinction ?
25:52Je vais aller au bout.
25:54Chaque fois que je commence une phrase, Agnès Evrène...
25:57C'est pour ça qu'elle m'a pas vue.
25:59C'est une femme politique qui a le droit d'incarner sa personne
26:02sans être attachée à son compagnon.
26:04Je parlais du Parti politique, je ne me permettrais pas.
26:07Je n'ai pas entendu Mme Nafo
26:10tenir exactement les mêmes propos que M. Zemmour.
26:12Elle a sa personnalité politique.
26:14Je trouve que son discours est intéressant.
26:17Je ne partage pas toutes ses positions,
26:19mais notamment sur l'aspect économique,
26:21où sa parole est claire et où elle a du courage de bouger des choses.
26:25Je ne suis pas choquée par Mme Nafo,
26:27mais j'ai pu l'être par M. Zemmour sur certaines positions.
26:30Elle a sa propre identité politique.
26:32Heureusement, elle est élue et elle est assez grande
26:35pour assumer son identité politique.
26:37C'est pas quelqu'un qui me donne de l'urticaire,
26:40même si je ne partage pas tout.
26:42Ensuite, si vous voulez...
26:43Moi, j'ai du mal à comprendre, si vous...
26:47Comment...
26:48On peut...
26:49Vraiment, parce que c'est là, l'enjeu de Dimanche.
26:52Comment vous pouvez défendre un projet
26:57fort de droite
26:58en confrontation avec le Premier ministre
27:01ou les ministres du gouvernement ?
27:03Je suis désolée, techniquement,
27:05je ne vois pas comment c'est possible.
27:07-"Confrontation", ça veut dire que Laurent Wauquiez,
27:10élu à la tête du parti, la droite sort du gouvernement ?
27:13Ca veut pas dire ça, mais sur des sujets forts,
27:16comme l'abattement fiscal, que l'on veut enlever aux retraités,
27:19sur des sujets forts, comme le port du voile
27:22dans la pratique du sport.
27:23Il y a un sujet sur lequel il va falloir s'opposer frontalement,
27:27c'est-à-dire le budget, et il y a un sujet
27:29sur lequel il va falloir mettre une grosse pression.
27:32Et ça, concrètement, ça ne fonctionne pas
27:34en étant à l'intérieur du gouvernement,
27:37même si c'est bien que M. Retailleau soit là.
27:39Heureusement que c'est M. Retailleau
27:41qui est ministre de l'Intérieur,
27:43et que c'est pas une personnalité de gauche.
27:46Mais il y a tant à faire dans ce ministère.
27:48Vous vous rendez compte, la situation ne s'améliore pas.
27:52Si les ministres échouent au gouvernement,
27:54on dira de la droite que quand elle est aux manettes,
27:57elle ne sert à rien.
27:59C'est pour ça qu'ils doivent réussir.
28:01C'est un travail à temps plat.
28:02Comment vous voyez la suite, vous, pour la droite,
28:05en fonction de la victoire de l'un ou de l'autre demain ?
28:08Est-ce que la droite prendra un cap différent ?
28:11Lundi matin, tout commence.
28:13Si ça doit exploser, on le sentira très vite.
28:16S'il y a une union courtoise de tout le monde,
28:20on le sentira très vite.
28:22Quand je dis tout commence, c'est qu'une nouvelle campagne commence,
28:25celle de 2027. C'est évident.
28:27Il y a un candidat à la présidence de LR
28:29qui l'assume totalement,
28:31qui assume son ambition élisienne, c'est Laurent Wauquiez.
28:34Ce n'est pas le cas de Bruno Retailleau,
28:37mais c'est une possibilité,
28:40c'est ce que souhaitent certains de ses soutiens.
28:43Et qu'est-ce que ça pose comme question ?
28:45Ça pose aussi, comment dire,
28:48vont émerger d'autres ambitions au sein de LR.
28:51Vous avez qui en tête ?
28:53On pense à Xavier Bertrand,
28:55qui n'a pas caché son envie de se lancer à nouveau.
29:00On pense aux maires de Cannes, David Lysnard.
29:02Ca va être intéressant,
29:04car ce sont des soutiens de Bruno Retailleau.
29:07Lundi matin...
29:08Sont-ils encore des soutiens de Bruno Retailleau ?
29:11Non. Est-ce qu'ils ne viendront pas en disant
29:13qu'il faut payer l'addition,
29:15qu'on organise vite ou qu'on lance l'idée d'une primaire fermée ?
29:20Je ne dis pas que ça va mal se passer.
29:22Je dis juste qu'il y aura potentiellement
29:24deux ambitions élisiennes au sein de LR,
29:27mais plein d'autres petites.
29:29Il faudra s'organiser.
29:30Jacques Pogam, votre regard sur l'après-élection interne ?
29:33Il y a une question qui sera intéressante à regarder,
29:36c'est si Laurent Wauquiez reste président
29:39à l'Assemblée.
29:40Personne ne pose cette question.
29:42Il y a quand même... Je ne sais pas comment ça va se passer,
29:45vous auriez Bruno Retailleau sur le banc des ministres,
29:48Laurent Wauquiez qui aurait perdu.
29:50C'est déjà ce qui se passe aujourd'hui.
29:52Laurent Wauquiez tape fort sur le gouvernement
29:55devant Bruno Retailleau au banc des ministres.
29:58Il tape sur le budget.
29:59Je ne sais pas si c'est un élément de la campagne en cours
30:02ou si c'est une idée qu'il poursuivra ensuite,
30:04mais c'est intéressant de voir la dynamique entre les deux.
30:08Il n'est pas impossible que Laurent Wauquiez
30:10n'abdique en rien ses ambitions si le score est plus serré que prévu.
30:14D'ailleurs, là, ça réglerait la question.
30:16Il y aura une dynamique à l'intérieur du parti.
30:19Je ne pense pas que le perdant aura forcément la défaite facile.
30:24Tout dépend du score, encore une fois.
30:26Mais Claire l'a très bien dit,
30:28il y a une myriade de petits candidats
30:31qui ont intérêt à ce que ce soit Bruno Retailleau.
30:33Bruno Retailleau, je ne crois pas me tromper,
30:36utilise souvent cette expression,
30:38mais il n'a pas répondu ni fermé la porte à la question.
30:41Comment vous voyez les choses ?
30:43Comment il faut gérer ces ambitions qui vont s'affirmer très vite ?
30:47Écoutez, nous, on est partis de loin,
30:49on était donnés pour morts politiquement,
30:51on devait disparaître,
30:53et aujourd'hui, la droite a retrouvé des couleurs,
30:55on est passés de 43 000 à 120 000,
30:57et j'en appelle l'esprit de responsabilité
31:00de tous nos politiques,
31:01parce que la droite a une responsabilité
31:03absolument historique.
31:05La droite, aujourd'hui, a un boulevard.
31:07Quand on additionne toute la gauche rassemblée,
31:10de la social-démocratie à l'extrême-gauche,
31:12c'est un tiers de l'électorat.
31:14Aujourd'hui, on le voit dans tous les sondages,
31:16dans tous les votes, ce que veulent les Français,
31:19c'est moins d'immigration, une immigration contrôlée,
31:22plus de sécurité, la souveraineté de la France...
31:25Il faut une primaire à la droite, il faut l'annoncer très vite.
31:28C'est très simple, on est morts s'il y a plusieurs candidats.
31:32Il faudra une incarnation.
31:33C'est pour ça que cette élection est très importante.
31:36La droite souffre de deux problèmes.
31:38Elle souffre d'un manque d'incarnation.
31:40La politique, c'est injuste, mais c'est avant tout l'incarnation.
31:44Elle souffre d'un projet bien identifié.
31:46On pense qu'on peut ou rallier le macronisme
31:49ou s'aligner sur les positions du RN.
31:51Donc, le contenu sera plus important que le contenant.
31:55Un dernier mot pour vous, Laurence Sayet.
31:57Il faudra qu'un seul candidat de droite, c'est certain.
32:00Il faut une primaire ?
32:01C'est pas une primaire, je pense pas.
32:03Laurent Wauquiez a dit qu'il soutiendrait,
32:06si ce n'était pas lui, celui qui est le mieux placé.
32:08Sur quels critères ?
32:09Sur les critères, les militants ont quelque chose à dire.
32:12On essaie de parler à la place des militants.
32:15On fait des sondages sympathisants.
32:17Un sympathisant, ce n'est pas un militant.
32:19Les militants, il faut les laisser voter.
32:22On verra comment ils vont choisir leur candidat à la présidentielle.
32:25Merci à tous les quatre d'être venus dans ce débat.
32:29Mathieu Sabin, c'est à vous.
32:30Montrez-nous un peu.
32:32Qu'est-ce que ça vous a inspiré, tous ces échanges ?
32:35J'ai essayé de noter les phrases qui me marquaient.
32:38D'abord, au début, on parlait d'un des intéressés,
32:41Laurent Wauquiez, et cette question de Saint-Pierre-et-Miquelon.
32:45C'est amusant, pour la bande dessinée,
32:47j'y suis allé une semaine.
32:49C'est pas du tout la même chose de parler de Saint-Pierre-et-Miquelon,
32:53où on évoque un territoire comme ça,
32:56et de le connaître.
32:57C'était pas un bagne pour vous, là-bas ?
33:00Non, j'ai adoré.
33:01D'ailleurs, je salue les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon.
33:04En tout cas, j'ai un peu sursauté, j'avoue,
33:08quand j'ai entendu parler de cette proposition.
33:10Mais...
33:11Agnès Evrenne.
33:13Agnès Evrenne.
33:14Après, c'est...
33:15On n'est pas des adversaires, on est des concurrents.
33:18C'est les deux phrases que j'ai retenues.
33:20Je sais pas si ça vous...
33:22C'est parfait. C'est les messages clés.
33:24Le rassemblement politique, ça compte.
33:26Et... Qu'est-ce que j'ai noté d'autre ?
33:30Laurence Salier.
33:31Alors, Laurence Salier.
33:33Oui, c'est sûr, on revient toujours au même...
33:36-"Donner une position, c'est une chose,
33:38et se confronter au gouvernement, c'est une autre."
33:41C'est toujours la même question.
33:43Tout le problème de cette élection va être tranché dimanche.
33:48Voilà, donc là, j'ai dessiné clair...
33:51Euh...
33:52Non, en revit.
33:53Ce qui se joue, c'est deux choses.
33:55Lundi matin, une nouvelle campagne commence,
33:58celle de 2027.
33:59C'est aussi une question d'exposition médiatique.
34:02La question de 2027, c'est aussi ce que je me suis dit,
34:05parce qu'à l'arrivée, on le sait, en France,
34:07c'est un peu notre problème.
34:09S'il y a une campagne terminée,
34:11au bout de quelques temps, c'est la campagne d'après
34:14qui intéresse.
34:15Là, on est en 2025, mais on commence déjà à se projeter.
34:19Vous avez parlé de plusieurs candidats,
34:21mais pas de Gérald Darmanin.
34:23Je pense aussi qu'il est dans sa tête.
34:26Oui, je m'en étais tenue au socle LR.
34:28Au socle LR.
34:29Mathieu a suivi Gérald Darmanin en partie
34:32pendant son immersion au ministère de l'Intérieur.
34:35Et...
34:36Et puis, voilà...
34:37Jacques Pogham.
34:38C'est tout à fait juste.
34:39Je suis d'accord avec ça. C'est une question d'incarnation.
34:43C'est vraiment ça qui se joue.
34:44Et c'est là qu'on en revient à la forme aussi,
34:47c'est-à-dire qui on a envie de voir sur la photo.
34:50Et voilà.
34:51Et j'ai une dernière remarque, un peu provoque à dire,
34:54mais c'est amusant comment la figure de Nicolas Sarkozy
34:57est jamais évoquée.
34:59J'ai l'impression que c'est un peu voile de mort.
35:01Je sais pas comment on s'est ressentis chez vous,
35:04mais on ne lui demande pas son avis,
35:06on ne veut pas du tout...
35:08La page est tournée, peut-être ?
35:10Les deux candidats en parlent régulièrement.
35:12Laurent Wauquiez a rencontré Sarkozy il y a 15 jours.
35:15Je pense qu'il reste quand même une référence chez nous
35:19et on en est toujours très fiers.
35:20Merci. Merci à tous les quatre.
35:22On surveille les résultats dimanche soir
35:25aux alentours de 19h, a priori,
35:27et on en reparlera évidemment sur l'antenne d'LCP.
35:30Mathieu Sapin,
35:32on va parler de vous à présent.
35:34Dans le monde de la BD,
35:35vous avez développé un genre à part,
35:37des BD qui racontent le réel de l'intérieur.
35:40Vous avez fait ça avec Gérard Depardieu,
35:42avec François Hollande en 2012,
35:44vous avez suivi la dernière présidentielle.
35:46On vous reçoit aujourd'hui pour votre dernière BD.
35:49Vous avez passé plus d'un an en immersion
35:51dans la police et la gendarmerie.
35:53On voit cela avec Marion Becker.
35:55-"Si on vous invite, Mathieu Sapin,
35:58c'est pour votre nouvelle BD,
36:00à l'intérieur.
36:02-"Une immersion dans le quotidien
36:04des services du ministère de l'Intérieur,
36:06le plus secret des ministères.
36:08Pendant un an et demi,
36:10vous avez découvert tous les services,
36:13BRI, BRB, STUP, BPM.
36:16Chacun des chefs vous explique ses missions
36:19et ce qui se cache derrière les nombreux sigles.
36:23-"GAV, c'est pour garde à vue.
36:25-"MEC, c'est pour désigner un mis en cause.
36:28-"Avec humour,
36:29vous plongez dans cet univers inconnu
36:31que vous regardiez jusque-là
36:33avec réticence et curiosité,
36:35vous qui êtes pacifiste
36:37et avez été objecteur de conscience.
36:40Vous avez suivi les forces de l'ordre sur le terrain,
36:43au coeur de l'actualité,
36:45pendant la réforme des retraites
36:47au milieu des gaz lacrymogènes et des pétards,
36:50mais aussi à Mayotte,
36:52lors de la venue du pape à Marseille,
36:54ou encore lors de l'embrasement
36:57de la Nouvelle-Calédonie,
36:58vous avez pu vivre de l'intérieur
37:01la cellule de crise interministérielle.
37:05Mathieu Sapin,
37:06vous avez surtout observé et écouté
37:09les hommes et les femmes de ces forces de l'ordre.
37:13-"J'aime pas qu'on me juge
37:15par rapport à ce que je n'ai pas fait ou ce que j'ai fait.
37:18Le mot d'ordre dans la police, c'est restons cachés, vivons cachés.
37:21C'est le paradoxe français.
37:23On veut qu'il y ait de la sécurité,
37:25on veut qu'il n'y ait aucun contrôle."
37:27-"Vous avez capté leur ressenti
37:29et leur vision de ce métier, pas comme les autres."
37:32Mathieu Sapin, votre BD commence très fort.
37:34Vous êtes propulsé dans une manif
37:36contre la réforme des retraites.
37:38C'était à l'été 2023.
37:39Là, on vous équipe avec casque,
37:41gilet pas tout à fait pare-balle,
37:43si j'ai bien compris,
37:44genouillère qui était plus vraiment en état.
37:47D'ailleurs, on vous voit là.
37:48C'était ce jour-là, ça ?
37:50Oui, exactement.
37:51Là, je souriais,
37:52parce que c'était avant le début de...
37:54Ca a été chaud, quand même.
37:56Vous avez pris des lacrymos.
37:58C'était chaud de mon point de vue,
38:00mais du point de vue des compagnies d'intervention
38:02que j'accompagnais, c'était une journée très normale.
38:05On voit comment vous vous êtes dessiné
38:07au moment de cette manif.
38:09Vous racontez la façon dont vous vous êtes briffé.
38:12Un policier vous explique comment il faut réagir
38:14si une bouteille est remplie et s'approche de vous.
38:17On vous dit que c'est des produits explosifs.
38:20On vous dit qu'il faut avoir des manches longues
38:22et que si il y a des pétards assourdissants,
38:25c'est ce qu'il faut faire.
38:26Il y a aussi les bombes à clous.
38:28C'était pour voir si vous aviez...
38:30Je crois que c'était vraiment très sincère,
38:32très premier degré.
38:34Et pour cette personne, cette agence,
38:36c'était vraiment une façon de m'expliquer
38:38un peu ce qui m'attendait.
38:39Mais c'est vrai que de plus en plus,
38:41quand ils m'énuméraient tous ces risques,
38:44je commençais un peu à me décomposer.
38:46Et en effet, quand ça devient sérieux,
38:48parce qu'une manifestation,
38:50il y a les manifestants, c'est très bien,
38:52mais il y a aussi les casseurs, les black blocs,
38:54et eux, leur but, c'est de faire sortir
38:56les forces de l'ordre de leur position.
38:59Et quand ça pète, ça pète.
39:00Et vous finissez par dire
39:02que c'est bon, là, je m'arrête,
39:04j'en ai eu assez, je sors.
39:05Au bout d'un moment, j'ai demandé à ce qu'on m'exfiltre
39:08car j'ai eu peur, mais j'ai rarement eu aussi peur de ma vie.
39:11Vous, qui vous définissez comme pacifiste,
39:14objecteur de conscience, vous vous interrogez dans le livre,
39:17vous dites que vous avez plongé en immersion dans la police
39:20et vous le racontez en toute transparence,
39:23la responsable de la communication du ministère de l'Intérieur
39:26vous a proposé de faire cela.
39:27Vous avez eu peur de servir un peu d'outil de communication,
39:31de propagande.
39:32Comment est-ce que vous vous êtes prémunis de cela ?
39:35En jouant la transparence, tout simplement,
39:37en expliquant au lecteur la démarche.
39:39Comme vous l'avez dit, c'était une proposition,
39:42ce n'était pas une demande, ce n'était pas une commande.
39:45Vous n'avez pas été rémunéré par le ministère de l'Intérieur ?
39:48Surtout pas, mais on m'ouvre les portes
39:51et avec une garantie de pas de relecture
39:54et pas de, comment dire, une liberté totale de parole.
39:57Vous avez le sentiment d'avoir échappé à ce travers ?
40:00Oui, il n'y a pas eu de relecture,
40:02dans le sens où on ne m'a pas demandé de changer quoi que ce soit,
40:06mais évidemment, je demandais à voir certains services
40:09que j'ai pu voir sans problème,
40:11mais on m'en a suggéré d'autres,
40:13on m'a dit que si ça vous intéresse,
40:15vous pouviez venir voir ça.
40:16On ne m'a pas montré les choses les plus sujettes à...
40:20Il y a les choses qu'on vous a montrées
40:22et les sujets en soi, notamment celui des violences policières.
40:26Il est abordé, si j'ai bien vu, à deux endroits dans la BD,
40:29mais c'est assez court, et ça ne va pas très loin.
40:32Vous n'avez pas eu envie de poser plus de questions ?
40:35C'est vrai que c'était tellement un sujet, comment dire, important
40:39qu'au bout d'un moment, je me suis dit
40:41que je vais traiter ça d'une autre manière
40:44parce qu'il y a aussi le traumatisme.
40:46C'est ce que j'apporte dans la BD,
40:48aussi du point de vue de l'image.
40:50C'est ça que j'ai essayé de creuser,
40:53et puis aussi avec les services de la police des polices,
40:56mais c'est vrai que c'est un sujet en soi.
40:58Il y avait tellement de matières et de services différents
41:02que j'ai essayé de donner une image
41:04la plus complète possible de ce ministère.
41:07Il vous arrive plein d'histoires
41:08complètement incroyables dans cette BD.
41:11On vous suit à Mayotte pendant l'opération Wambutsu,
41:14la messe du pape à Marseille.
41:16On apprend qu'à côté du pape, il y a un faux curé qui est armé.
41:19C'est un policier. Il a une aube de prêtre.
41:22Vous vous retrouvez embarqués à bord d'un hélicoptère
41:25pour aller sauver un alpiniste.
41:27L'alpiniste ne dit pas merci aux gendarmes.
41:30Ce qui m'a intéressé dans tout cet album,
41:33c'est aussi la question de service public.
41:35En l'occurrence, vous faites allusion
41:38aux gendarmes de Haute-Montagne, à Chamonix,
41:40qui risquent leur vie,
41:42parce que le sauvetage en hélicoptère
41:44dans les Hautes-Montagnes, c'est dangereux.
41:46J'étais frappé de voir qu'on était allés sauver la vie
41:50de quelqu'un qui était accroché au bout d'une corde
41:52et qui s'était cassé la jambe.
41:54Au lieu de dire merci, alors qu'en plus,
41:57c'est un service gratuit, il n'était pas content
41:59car ses vacances étaient gâchées.
42:01Je me suis dit que c'est important
42:03de prendre conscience de cette notion de service public.
42:07Dans la foulée, l'hélicoptère vous dépose au milieu de nulle part
42:10son gain métallique à 2 500 m d'altitude.
42:13Oui, parce que c'est des questions de...
42:15Oui, parce que c'est des questions de poids
42:17et comme il faut qu'il soit chargé au minimum l'hélicoptère,
42:21à un moment donné, ils avaient besoin d'enlever...
42:24Pas si lourd que ça, mais de me laisser en attente.
42:26Vous avez pas regretté d'avoir choisi de...
42:29Non, parce que c'était un privilège.
42:31J'ai eu une chance énorme de pouvoir voir des trucs incroyables.
42:35Vous en parlez à Mayotte aussi, c'était très fort, à Calais.
42:38J'ai eu, grâce à toutes les immersions que j'ai pu faire,
42:43vu des choses que, dans ma vie de citoyen,
42:45je ne suis pas censé voir.
42:47Dans ce livre, on apprend aussi des choses
42:49que j'ai trouvées pas très rassurantes,
42:51notamment sur les caméras de vidéosurveillance.
42:54Elles sont précises dans ce qu'elles filment.
42:56Oui, je me suis rendu compte de ça, c'est au début de l'album,
43:00c'est dans la cellule de veille à Beauvau,
43:02un endroit qui centralise les informations
43:04sur, par exemple, le temps d'une manifestation,
43:07de suivre la manif depuis les caméras,
43:09les renseignements, et on collecte tous les renseignements
43:12qui peuvent être collectés.
43:14Les caméras sont très précises.
43:16Elles peuvent lire le journal que quelqu'un tient dans la rue.
43:19Je pense même que, d'ici peu, lire un texto
43:22par-dessus l'épaule de quelqu'un, ce sera possible.
43:25Vous avez assisté depuis le ministère
43:27à des affrontements entre manifestants et policiers,
43:30en bas de chez vous, vous en avez profité pour appeler vos filles
43:33et leur dire de ne pas sortir de la maison.
43:35Il y a cette scène étonnante où vous êtes dans la cellule de crise,
43:39au sous-sol de Beauvau, réunion interministérielle
43:42sur la Nouvelle-Calédonie, alors que c'était en pleine crise.
43:45La responsable de la communication du ministère de l'Intérieur
43:48est prié de sortir. Vous, vous restez là,
43:51on oublie de vous faire sortir.
43:52Au départ, j'étais là juste pour faire une ou deux photos
43:56et sortir, et on m'a oublié.
43:57Personne ne m'a demandé de sortir, je suis resté.
44:00J'ai assisté à cette réunion, Gabriel Attal, Premier ministre,
44:03M. Dupond-Moretti, M. Darmanin, toutes sortes de ministres.
44:06C'est génial d'être... On a tous envie d'être là.
44:09Il y a des choses confidentielles ?
44:11Ce qui m'intéressait, c'était plus les rapports
44:14entre les ministres.
44:15On voit que certains ne s'entendaient pas,
44:17la façon dont ils se parlent,
44:19après, les informations sont sensibles sur le moment,
44:22mais quelques mois plus tard, c'est plus chaud.
44:25C'est Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur.
44:27Il est peu présent dans le livre.
44:29Vous racontez un voyage en voiture avec lui,
44:32il est fan de BD.
44:33Est-ce que vous êtes sûr qu'un conseiller
44:36ne lui a pas fourni une fiche juste avant ?
44:38Tu peux parler des BD des années 90.
44:40Ce qu'il a cité, c'est des choses assez pointues
44:43et qu'on ne peut pas inventer.
44:44D'ailleurs, je sais que M. Wauquiez aime la bande dessinée,
44:48donc on est étonné.
44:49Mais c'était intéressant de pouvoir échanger.
44:51Je voulais qu'il y ait le ministre dans l'album,
44:54mais pas que ce soit un album politique,
44:56au sens où mon sujet, c'était les services du ministère,
44:59et pas...
45:01Vous racontez un peu, je sais pas comment dire,
45:03la face cachée du quotidien d'un ministre de l'Intérieur.
45:06Il vous le raconte, les textos qu'il reçoit.
45:09Je vous laisse raconter.
45:10Vous parlez des textos, c'est des textos
45:12qui concernent les homicides.
45:14Et il y a...
45:15Il reçoit, tous les jours, entre deux ou trois textos,
45:18en forme d'un homicide qui a lieu dans la journée.
45:21En moyenne, c'est deux à trois par jour.
45:23Ca veut dire que, quand on a ce poste,
45:25on est confronté à la mort en permanence,
45:28soit la mort d'inconnus,
45:29soit la mort d'agents,
45:30parce qu'il y a énormément de morts dans les rangs des policiers.
45:34Il dit que, toutes les trois semaines,
45:36il doit assister aux obsèques.
45:38Il dit, je crois, de mémoire,
45:39je suis le patron qui enterre le plus ses employés.
45:42Et c'est vrai que ça m'a frappé, cette question de...
45:45de rapport à la mort, oui.
45:47Et des nuits très courtes,
45:49réveillées deux fois par semaine, en moyenne,
45:51par des policiers qui viennent le voir pour lui dire
45:54qu'il se passe ça.
45:55Qu'est-ce que vous retirez, vous,
45:57d'un point de vue personnel de cette expérience ?
46:00Votre regard sur la police a-t-il évolué ?
46:02J'ai essayé de montrer le côté aussi...
46:05D'abord, la variété des services,
46:07mais aussi l'aspect humain,
46:09dans le sens où, quand on voit un policier,
46:11on voit avant tout un uniforme,
46:13mais j'ai essayé d'aller au-delà de cet uniforme
46:16et de discuter avec les gens.
46:17C'est un des extraits qu'on a vus, un policier,
46:20avec lequel je parlais,
46:21dans un commissariat en région parisienne,
46:24et qui m'explique que, lui,
46:26dans une soirée privée,
46:28il va pas dire qu'il est policier,
46:30il va dire qu'il est kiné,
46:31parce qu'il y a comme une espèce de désamour
46:36d'une partie de la population
46:38par rapport aux policiers,
46:40qui fait qu'il préfère rester caché, comme il le dit.
46:43De tous ces moments que vous avez vécus en immersion,
46:46lequel vous a le plus marqué ?
46:48Il y en a beaucoup.
46:49Celui à Mayotte, c'était très fort aussi,
46:53parce qu'il y a notamment dans la forêt,
46:56quand j'accompagnais les gendarmes,
46:58et qu'on a dû être confrontés
47:01à des plantations illégales,
47:03et on voit comment l'épisode en question
47:07mêle des questions de rapport à l'écologie,
47:10à l'immigration, à la...
47:13Enfin, c'est...
47:14Oui, Mayotte, c'était très fort.
47:16C'était ce moment-là le plus marquant.
47:18Une dernière question.
47:19Est-ce que, pour vous, ce que vous faites,
47:21c'est un travail de journaliste ou pas ?
47:24Comment vous vous situez ?
47:25Je suis à la frontière, je suis un artiste à l'origine,
47:28mais j'essaie de faire une démarche journalistique,
47:31où je vais dire la vérité,
47:33ma vérité, en tout cas, les choses que j'ai comprises.
47:36C'est un peu comme du gonzo journaliste,
47:38vous parlez à la première personne,
47:40mais vous avez une matière journalistique.
47:42Je vais utiliser l'humour.
47:44Il y a eu beaucoup de gags.
47:45Et d'auto-dérision.
47:47C'est ça qui va faire que c'est pas du reportage
47:49aussi sérieux qu'on pourrait l'attendre.
47:52C'est quoi, votre prochain projet ?
47:54On vous voit à la fin.
47:55J'ai eu la chance de passer beaucoup de temps
47:57sur le chantier Notre-Dame.
47:59Je vais raconter cette énorme aventure.
48:01On a hâte de voir ça.
48:03Merci beaucoup.
48:04Je rappelle le titre de votre bouquin,
48:06à l'intérieur, sous le label Charivari,
48:08aux éditions d'Argo.
48:10Vous restez avec nous, Mathieu Sapin.
48:12C'est la séance de rattrapage, à présent.
48:19Générique
48:21...
48:25Bonsoir, les amis.
48:26Jean-Baptiste Daulas, de Libération,
48:28David Revodalone, rédacteur en chef de l'hémicycle,
48:31et Elsa Mondagava, d'LCP.
48:33Pour ceux qui ont raté cette semaine politique,
48:36vous êtes au bon endroit.
48:37C'est la séance de rattrapage.
48:39On commence avec ça.
48:41Fait par fait, événement par événement,
48:44accusation par accusation,
48:46on a pu montrer que tout était sans fondement.
48:50Oui, pour moi, c'était un moment un peu libérateur.
48:53C'est derrière vous, maintenant ?
48:55Vous êtes très optimiste.
48:58On est mercredi soir.
48:59Il est combien ? 22h30, je crois ?
49:01A peu près, oui.
49:03François Bayrou sort de 5h30 d'audition
49:05devant la commission d'enquête dans l'affaire Bétharame.
49:08Il est totalement libéré, le Premier ministre ?
49:11En tout cas, ses équipes avaient dit qu'il était prêt,
49:14qu'il avait envie d'affronter les questions.
49:16Il l'a répondu point par point, très longuement,
49:19puisqu'on l'a vu, 5h30 d'audition,
49:21et quand il sort, et ça, c'est quelque chose
49:23que ses équipes vont répéter, les députés le soutiennent,
49:27ça y est, enfin, il a pu dire, ça ne tient pas, les mensonges,
49:30il a fait des preuves, il a prouvé son innocence,
49:33il a prouvé qu'il avait fait ce qu'il pouvait.
49:35Quelques petits mots de regret,
49:37de oui, il aurait pu faire mieux, etc.,
49:40mais voilà, pour Bayrou, en revanche,
49:41la deuxième partie de l'interview est intéressante.
49:44Est-ce que c'est fini ? Non, il n'en est pas sorti
49:47de l'affaire Bétharame, mais pour lui,
49:49il a le sentiment d'avoir apporté la preuve,
49:52ensuite, on le verra, c'est surtout la durée de son audition,
49:55la confusion, parfois, qui fait qu'à la fin,
49:58on ne sait plus très bien, est-ce qu'il en sort gagnant,
50:01est-ce qu'il en sort perdant, c'est un match à somme nulle
50:04pour ceux qui ont décrypté l'audition,
50:06c'est pas quelque chose de majeur, ça n'a pas renversé
50:09l'affaire Bétharame et le volet qui concerne Bayrou.
50:12Jean-Baptiste Daoulas, comment les députés ont réagi
50:15à cette audition, notamment du côté de la droite ?
50:17Ca a bien, finalement, reflété une forme de clivage
50:20pour ou anti LFI dans l'hémicycle,
50:22parce que l'ERN ou même LR, d'habitude,
50:25tapent extrêmement fort sur François Bayrou,
50:27mais là, c'est plutôt l'angle du procès politique
50:30qui, instruit par LFI contre Bayrou,
50:32qui a plutôt prédominé dans les réactions de LR.
50:36Comment vous l'expliquez ? C'est étonnant
50:38d'entendre Sébastien Chenu voler au secours de Bayrou ?
50:41Ca fait partie aussi de l'espèce de notabilisation
50:44que l'ERN essaie de jouer contre la France insoumise.
50:47L'argument sous-jacent, c'est que la France insoumise
50:50n'est là que pour utiliser les institutions,
50:52pour les dévoyer, pour les débolir,
50:54et l'ERN, lui, est beaucoup plus respectueux,
50:57ne va pas instrumentaliser une commission d'enquête
51:00pour faire tomber François Bayrou sur une affaire de violence
51:03dans les écoles. Le sous-jacent,
51:05c'est vraiment cet angle anti-LFI qui prédomine.
51:09David Revaudallon, on disait dans la presse
51:11qu'il pouvait jouer son poste de Premier ministre
51:14dans le cadre de cette audition.
51:16Il a sauvé sa tête, pour vous ?
51:17Je pense qu'il jouait pas véritablement sa tête
51:20à court terme dans cette audition-là.
51:23En revanche, à long terme,
51:24c'est sûr que ça contribue pas à ranger sa cote.
51:27Dans un premier temps,
51:29vous demandiez s'il était libéré.
51:32Il est libéré sans doute de l'épreuve,
51:34mais, pour reprendre la métaphore de la Reine des Neiges,
51:37il est pas délivré...
51:39Je me demandais si quelqu'un allait le faire.
51:41Vous avez tendu la perche.
51:43Il est pas délivré, parce qu'on le voit,
51:45comme d'habitude, la politique est une bataille d'interprétation.
51:49Lui, il estime avoir relativement passé l'épreuve,
51:52mais le lendemain, monsieur Vanier,
51:54le co-rapporteur, expliquait qu'il avait menti sous serment.
51:57Donc, c'est quand même un poison lent qui infuse,
52:00et qui infuse y compris dans les rangs de la,
52:02non pas majorité, mais de la minorité absolue,
52:05le socle commun qui soutient François Bayrou.
52:08Et...
52:09Vous avez eu, vous, des échos...
52:11On sent quand même que cette affaire,
52:13elle a à la fois un petit peu...
52:15Déjà, il faut le dire, le socle commun
52:17n'est pas forcément emballé par le style de François Bayrou,
52:20par la façon dont il pilote le socle commun,
52:23par la façon dont il pilote les affaires de Matignon,
52:26par le calendrier gouvernemental, parlementaire, législatif.
52:29Et puis, à l'Elysée, on est quand même
52:31un petit peu atterrés aussi par la gestion de cette affaire.
52:35Et au-delà, il faut le dire,
52:36le jeu se durcit entre le président et le Premier ministre,
52:39et la grogne commence à monter.
52:41Jean-Baptiste Daoulas, on a beaucoup parlé
52:43des tensions entre François Bayrou et Paul Vannier,
52:46mais il y a aussi le cas de Violette Spilbout,
52:49l'autre rapporteur de cette commission d'enquête,
52:51qui fait partie du camp d'Emmanuel Macron.
52:54Elle est montée au créneau à plusieurs reprises.
52:56Est-ce que ça a agacé les macronistes ?
52:59Les macronistes, pas forcément,
53:01en tout cas beaucoup moins que Matignon.
53:03Pendant l'audition, on a reçu des textos de Matignon
53:06nous disant qu'il y avait deux procureurs
53:08qui étaient en train d'instruire un procès de François Bayrou.
53:12Violette Spilbout était mise dans cette communication
53:15exactement dans le même sac que Paul Vannier,
53:18son co-rapporteur, La France Insoumise.
53:20Ils auraient attendu, de la part de Violette Spilbout,
53:23qu'elle soit beaucoup plus pro-Bayrou
53:25dans sa gestion de la commission d'enquête,
53:27étant entendue que Paul Vannier,
53:29en dehors de son travail dans la commission,
53:32avait une communication agressive à l'endroit de François Bayrou,
53:36qui le pilonne en permanence sur les réseaux sociaux,
53:39dans ses interviews, demandant sans cesse sa démission.
53:42Ils auraient souhaité qu'il y ait un contrepoint
53:44de Violette Spilbout plus évident.
53:46Elle a attendu la conférence de presse d'hier
53:49pour dire qu'elle croit en François Bayrou.
53:51Le ton était formidable de sa part le lendemain.
53:54Est-ce sur Violette Spilbout, Elsa ?
53:56François Bayrou nous disait, avant l'audition,
53:58que Violette Spilbout voulait se faire de la publicité,
54:01qu'elle serait candidate à la mairie de Lille,
54:04qu'il n'y avait pas un deal caché avec les Insoumis.
54:07Ils n'hésitaient pas, avec leur gros sabot,
54:09à entreprendre une forme de travail de sape
54:11de Violette Spilbout.
54:13Il y a eu beaucoup d'interrogations
54:15sur le fait que c'était Bayrou qui était auditionné ce jour-là.
54:18On a pas arrêté de parler de François Bayrou,
54:21mais la commission d'enquête,
54:22et ça, ils l'ont rappelé, il faut être honnête,
54:25a auditionné énormément de personnes,
54:27a fait des auditions où elle donnait la parole
54:30très largement à des victimes,
54:31des victimes qui remerciaient la commission d'enquête
54:34d'avoir été entendues.
54:36Il ne faut pas résumer le travail de la commission d'enquête
54:39à cet épisode très tendu et très politique.
54:42On va reparler à présent des Républicains
54:44et de l'élection de ce week-end,
54:46qui fait quelques vagues à l'Assemblée.
54:48Oui, exactement, puisque dans les dernières 48 heures,
54:51chacun aiguise un peu ses arguments,
54:53et Bruno Retailleau, dans un message qu'il a donné
54:56à ses adhérents, a rappelé bien sa position
54:58par rapport à Emmanuel Macron,
55:00en disant qu'il voulait une droite résolument de droite,
55:03parce qu'il est un adversaire du en même temps.
55:06Il a publié ce message, et dans le groupe Ensemble pour la République,
55:09ça a fait grincer quelques dents.
55:11On a déclaré qu'il fallait une OQTG,
55:13une obligation de quitter le territoire...
55:16-"De quitter le gouvernement".
55:18-"Le gouvernement", voilà.
55:19Pour reprendre exactement d'abord le gouvernement,
55:22pour reprendre les obligations de quitter le territoire.
55:25Ca, c'était des échanges dans le groupe Ensemble pour la République,
55:29qui ont été révélés par le Figaro.
55:31Certains députés ont dédramatisé aussi un peu les choses.
55:34Bruno Retailleau n'est pas macroniste,
55:36c'est une surprise pour personne.
55:38Dans les dernières lignes droites, il doit rappeler son indépendance.
55:42On n'est pas forcément fans de Bruno Retailleau
55:44dans le groupe Ensemble pour la République.
55:47Est-ce que ça veut dire que le jour d'après,
55:49c'est compliqué pour Bruno Retailleau au gouvernement ?
55:52Il faut comprendre qu'il y a une dynamique d'éloignement
55:55par rapport au macronisme dans cette première lr,
55:58car on a deux concurrents dont l'un, Laurent Wauquiez,
56:01ne cesse d'expliquer qu'il ne faut pas se compromettre
56:04avec la macronie, ne pas participer au gouvernement,
56:07et qu'il adopte une ligne de droite dure.
56:09On parle des OQTF, qui voulaient les envoyer
56:11les plus dangereux à Saint-Pierre-et-Miquelon.
56:14Même Marine Le Pen disait que c'était délirant.
56:17Et donc, forcément, Retailleau est embringué dans cette dynamique
56:20et il est obligé de prendre ses distances.
56:23On ne l'a pas senti très mobilisé au lendemain
56:25de l'intervention du président.
56:27Et puis, la vraie question, pour y répondre,
56:29est-ce qu'il n'a pas intérêt à jouer,
56:32pardonnez-moi cette métaphore cinématographique,
56:34prendre le parti et tirer, c'est-à-dire s'emparer de lr
56:37et, dans un deuxième temps, quitter le gouvernement
56:40pour monter et lancer sa petite entreprise ?
56:42Je vois que Mathieu Sapin est en train de dessiner,
56:45j'aimerais qu'on voit ce qu'il a fait,
56:47mais il nous restera peu de temps sur Emmanuel Macron
56:50en début de semaine, on n'en a pas parlé depuis le début.
56:53Pourquoi ? Tout ça pour ça, finalement ?
56:55C'est le plus tragique pour un président de la République,
56:59ça avait frappé François Hollande, il préfère être agressé,
57:02être critiqué, être un peu houspillé
57:04que de passer dans l'indifférence générale
57:06et c'est, hélas, pour lui, ce qui s'est passé pour Macron.
57:10Je dis ça parce qu'on nous avait fait miroiter des référendums
57:13qui ne sont pas au rendez-vous.
57:15Ce qui est terrible, c'est qu'on a trois heures d'interview,
57:18et finalement, aucune annonce,
57:20et ça ressemble à une mise en scène de son impuissance,
57:23ce qui n'était pas tellement le but recherché,
57:26il y a eu un recul sur le référendum.
57:28C'est l'inverse qui a été recherché.
57:30Pourquoi il n'a pas fait ses annonces ?
57:32On nous dit qu'il s'était prévu qu'il annonce quelque chose,
57:35finalement, il a reculé, c'est compliqué.
57:37En plus, il reprenait un peu de force, un peu de souffle,
57:41notamment sur la scène internationale,
57:43et là, ses soutiens disent que c'est un peu dommage
57:46parce qu'il se musclait, et ça n'a pas servi
57:48à sa séance de musculation de faire trois heures
57:50pour qu'on en retienne quasiment rien.
57:53Mathieu Sapin, j'entends des vôtres.
57:55La question qui grattait le papier.
57:58C'est une déformation professionnelle.
58:00C'est toujours pareil, j'aime bien noter des petites phrases
58:03à la volée.
58:04La notabilisation que le RN
58:07essaie de...
58:09De jouer contre les filles.
58:10J'aime bien le mot notabilisation du RN.
58:13Au QTG.
58:14Au QTG, oui, ça, j'avais pas entendu.
58:16Ca, c'est...
58:18La commission d'enquête a entendu énormément de personnes.
58:21C'est vrai.
58:22Et puis, avec David de Robodallone,
58:24j'étais obligé, évidemment,
58:26de reprendre la citation Disney.
58:28De la Reine des Neiges, évidemment.
58:30Vous allez nous le faire en musique.
58:33C'était osé, comparer la Reine des Neiges à François Bayrou.
58:36J'attends que vous nous le chantiez, maintenant.
58:39Et voilà.
58:40C'est vrai que l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron,
58:43j'en ai... Je l'ai pas vue, déjà.
58:45Donc, c'est que...
58:46Et j'ai pas eu la sensation de manquer un truc incroyable.
58:49Elle a été vue par plus de 5 millions de téléspectateurs.
58:53Oui. Mais j'ai l'impression que, de plus en plus,
58:55il y a... Ca s'émousse, comment dire,
58:58cette arme de la prise de parole télévisuelle
59:01pour un président.
59:02Ca devient de moins en moins exceptionnel, quoi.
59:06Donc, il faut faire attention.
59:08Ce sera le mot de la fin.
59:09Merci à tous d'être venus sur le plateau de Savourgarde.
59:12L'émission touche à sa fin. Bonne soirée à tous
59:15et bon week-end sur LCP.
59:17SOUS-TITRAGE RED BEE MEDIA
59:19Générique
59:21...

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