Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00Et nous voici de retour après avoir assisté à la séance de questions au gouvernement.
00:04On la débriefe avec Marianne Maximi, bonjour.
00:06Bonjour.
00:06Député la France insoumise du Puy-de-Dôme, Ludovic Mendes, bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Député Ensemble pour la République de Moselle.
00:13On retrouve tout de suite Marco Pommier.
00:14Qu'avez-vous retenu de cette séance de questions au gouvernement, Marco ?
00:19Eh bien un échange entre le président du groupe Liotte et le Premier ministre François Bayrou.
00:24Grâce à vous, grâce à cette question, je découvre cette réalité juridique que j'ignorais.
00:29Les mots de François Bayrou à la question de Laurent Panifousse.
00:32Le président du groupe Liotte a alerté le Premier ministre sur une anomalie de notre arsenal juridique.
00:37Aucun texte français n'a aboli formellement le code noir.
00:41Ce recueil de lois et de règles auxquelles étaient soumis les esclaves noirs.
00:45Une question saluée par la quasi-totalité de l'hémicycle.
00:48Alors le Premier ministre a pris un engagement.
00:50Si le code noir n'a pas été aboli, il faut qu'il le soit.
00:54Le Premier ministre s'est engagé à présenter un texte au Parlement prochainement
00:57pour, je cite encore, réconcilier la République avec elle-même.
01:02Merci beaucoup Marco Pommier.
01:05Le Premier ministre avait dit son étonnement.
01:07Il a promis effectivement de l'abolir ce code noir.
01:10Vous avez été surprise aussi à Marianne Maximi ?
01:12Alors moi je suis surprise que le Premier ministre soit souvent surpris
01:14de découvrir plein de choses dans ce pays.
01:15Alors c'est inquiétant pour un Premier ministre.
01:17En tout cas, il a pris une décision qui est importante,
01:20qu'il a annoncée et j'espère évidemment que ça ira jusqu'au bout.
01:23Ludovic Mendes sur cette décision du Premier ministre en disant
01:26qu'un texte va être déposé très rapidement.
01:28Je crois qu'on l'a un peu tous découvert en même temps.
01:30C'est un sujet dont on parle très peu et malgré les sujets de lutte contre l'esclavage
01:34et les commémorations qu'on peut avoir dans notre pays,
01:36c'est un sujet qui est rarement arrivé sur la table.
01:38Et oui, je crois que quand il s'engage, on va s'engager avec lui
01:41à dire qu'on va faire ce travail parce qu'il faut absolument nettoyer
01:45notre République de cette ignominie.
01:48Et concorde dans l'Assemblée à ce moment-là.
01:50Allez, on retrouve Marco Pommier dans la Cour d'honneur
01:52avec le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola.
01:57Oui, Patrick Mignola.
01:59L'actualité demain, c'est bien sûr l'audition de François Bayrou,
02:02auditionnée par une commission d'enquête sur les violences sexuelles et physiques à Bétarame.
02:06Savait-il ou pas, pour l'instant, le Premier ministre a été assez confus sur le sujet.
02:11Comment va-t-il prouver qu'il n'a pas menti demain ?
02:13Le Premier ministre, il a d'abord été surtout critiqué, puisque de toute façon,
02:17quelles étaient ses réponses, systématiquement, on expliquait que forcément, il mentait.
02:21Parce que ceux qui posaient la question n'attendaient pas la réponse
02:23pour condamner à l'avance la réponse.
02:25Donc c'est une épreuve politique pour lui.
02:28C'est aussi une épreuve personnelle.
02:31Et évidemment, ce n'est pas moi qui vais annoncer ce qu'il aura annoncé
02:34devant cette commission d'enquête.
02:35Mais moi, je sais qu'il va apporter le maximum d'éléments
02:38pour faire ce qu'il y a plus difficile à faire.
02:41Prouver qu'on n'a pas fait quelque chose.
02:44Parce qu'en général, quand vous êtes dans un procès,
02:46c'est l'accusation qui a la charge d'apporter la preuve.
02:49Là, c'est l'accusé qui doit apporter la preuve qu'il n'a pas fait quelque chose.
02:53Donc c'est évidemment un exercice difficile,
02:54mais il va s'y livrer dans le respect du Parlement.
02:56Et cette audition sera à suivre sur LCP.
02:58Autre sujet, la fin de vie, l'Assemblée en débat à nouveau.
03:01Mais le gouvernement n'a pas engagé de procédure accélérée sur ce texte.
03:05Cela veut dire que les débats pourraient s'éterniser entre l'Assemblée et le Sénat.
03:10Est-ce que cette réforme sociétale sera adoptée avant la fin du quinquennat ?
03:14Pour que ce soit clair, on n'engage jamais de procédure accélérée sur les textes sociétaux.
03:20Ça, c'est l'engagement qui a toujours été pris par tous les gouvernements successifs.
03:23Parce que dans ces domaines où c'est la liberté de conscience qui doit s'exprimer,
03:27le temps ne doit pas être l'ennemi du débat.
03:29Et donc, le travail a été très bien réalisé à l'Assemblée nationale.
03:33Et moi, je veux rendre hommage à toutes les sensibilités politiques
03:36qui ont de façon très digne travaillé en commission spéciale.
03:39On va avancer à l'Assemblée.
03:41Nous venons de décider d'ouvrir samedi et lundi matin dès 9h
03:46pour que même une obstruction qui ne dirait pas son nom ne puisse pas s'exercer
03:51et que le 27 mai prochain, les deux textes puissent être votés.
03:54Ensuite, ce sera inscrit au Sénat.
03:56Et nous mettons tout en œuvre pour que des réponses soient apportées
03:59sur la question des soins palliatifs, parce qu'il y a urgence à le faire,
04:03et sur la question de l'aide active à mourir,
04:05où chacun va se prononcer en son âme et conscience,
04:08quelle que soit son appartenance politique.
04:10Je ne crois pas qu'il y ait de consigne de vote,
04:12quels que soient les groupes politiques.
04:13Et ce sera, si le choix est fait ainsi,
04:17ce sera, je crois, un des textes sociétaux importants
04:20qui marquera le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron.
04:23Merci Patrick Mignola d'avoir répondu à mes questions sur LCP.
04:26Merci à vous.
04:27Merci beaucoup Marco Pommier.
04:28On va revenir sur ArcelorMittal en un mot sur la fin de vie
04:31qui occupe les députés, qui vont les occuper le samedi et dimanche.
04:35C'est important que les deux textes puissent aboutir à un vote commun
04:38le mardi 27 mai, Marianne Maximi.
04:40C'est effectivement très important.
04:41On aurait évidemment préféré que ce soit un seul texte,
04:43un texte unique qui traite de ces deux questions en même temps,
04:46qu'il ne soit pas saucissonné.
04:47En tout cas, nous, on a à cœur que ce texte aille au bout,
04:49dans de bonnes conditions, que les débats puissent se tenir
04:51et qu'il y ait un vote de l'Assemblée nationale
04:53qui est attendu par les Français et les Françaises.
04:55Ludovic Mendes, sur l'autre sujet dont parlait Patrick Mignola,
04:57l'audition de François Bayrou demain,
04:59elle va être très suivie, évidemment par les oppositions,
05:01mais aussi par le Bloc central.
05:03Je crois qu'elle va être suivie par la France entière,
05:05parce qu'on a besoin d'avoir des explications
05:06sur un sujet qui est assez compliqué.
05:08On parle d'une jeunesse maltraitée,
05:09on parle d'un Premier ministre qui potentiellement aurait été informé,
05:12mais dit le contraire,
05:12donc il va pouvoir démontrer la réalité des choses
05:15et je crois que nous avons tous une responsabilité,
05:17quoi qu'il arrive, en tant que politique,
05:19de protéger les jeunes
05:20et c'est le moment de pouvoir accélérer sur cette procédure-là.
05:23Allez, en quelques minutes,
05:24et je m'en excuse, un sujet lourd, harcelor mital,
05:27faut-il nationaliser ou pas ?
05:29La France insoumise, pour vous c'est oui,
05:31pour vous Ludovic Mendes c'est non,
05:32pourquoi ?
05:33Pour vous c'est la seule solution aujourd'hui,
05:35c'est la nationalisation ?
05:36En tout cas, c'est un des outils qu'on a à disposition
05:38et qu'il faudrait utiliser.
05:39On a aujourd'hui une saignée dans l'industrie,
05:41dans le secteur notamment automobile,
05:43mais aussi de l'acier,
05:45et on a un gouvernement qui reste les bras ballants,
05:47qui nous dit aujourd'hui
05:48qu'ils vont accompagner les salariés
05:50dans le cadre du PSE,
05:52c'est tellement pas au niveau
05:53de ce qui est en train de se passer.
05:55Je rappellerai quand même que harcelor,
05:56c'est une entreprise qui touche des aides publiques,
05:58qui reverse des dividendes à ses actionnaires
06:00tous les ans et de manière importante,
06:02et que nous avons face à nous des ministres,
06:04un gouvernement qui ne font rien,
06:06et c'est pas que harcelor,
06:07c'est aussi Auchan, c'est aussi Michelin,
06:08c'est de nombreuses entreprises qui touchent des aides publiques
06:11sans aucune contrepartie,
06:12sans aucune condition,
06:14et sans aucun critère qui leur sont imposés,
06:16et ça ce n'est pas acceptable,
06:17donc nationaliser, oui,
06:18c'est un outil que nous proposons
06:19et qui peut être efficace.
06:20Et justement, sur cette question,
06:22on dit secteur stratégique,
06:23on dit qu'il faut réindustrialiser la France,
06:27pourquoi pas nationaliser ?
06:28Pour vous, c'est impossible,
06:29Luno Vigmanes ?
06:29C'est assez compliqué,
06:30je rappelle que mon département de la Moselle
06:31est touché malheureusement aussi par ses annonces,
06:34donc la réalité,
06:34c'est qu'on doit le garder en dernier recours,
06:36si besoin.
06:37Je rappelle, même en 2012,
06:38ça a été malheureusement mis sur la table
06:40et pas utilisé par François Hollande
06:43et Arnaud Montebourg sur les hauts fourneaux.
06:46Je crois qu'il y a d'autres leviers,
06:47on doit mettre la pression
06:48parce qu'il y a des aides publiques
06:49et quand il y a des aides publiques,
06:50l'État est en droit de demander des contreparties
06:52et on a besoin que la Commission européenne
06:54revienne aussi sur peut-être les accords
06:56qui ont été passés avec la Chine
06:57et de limiter l'importation d'acier chinois
07:00pour valoriser l'acier européen,
07:02l'acier français
07:02et faire en sorte qu'on relance cette industrie
07:04dans notre territoire.
07:06Et moi, sur un département
07:07qui a suffisamment souffert,
07:08où on s'est battu il n'y a pas si longtemps
07:09que ça pour gazer l'énergie,
07:11on doit faire en sorte de maintenir nos emplois,
07:12de maintenir une certaine connaissance
07:14que nous sommes en train de perdre.
07:15Mais la réalité,
07:16c'est qu'en l'État,
07:16la nationalisation doit être
07:17le dernier critère potentiel
07:19qu'on peut mettre sur la table.
07:20C'est un outil,
07:20vous avez raison,
07:21mais je pense qu'on ne doit pas
07:22le sortir tout de suite.
07:23Il n'y a pas volonté
07:24de fermer l'ensemble des sites,
07:25mais on doit se battre,
07:26quoi qu'il arrive,
07:27parce qu'il y a des aides publiques
07:28et parce qu'au niveau européen,
07:29on a des leviers
07:30et on doit les utiliser.
07:31Les leviers européens,
07:32Marianne Maximi,
07:33dire à la Commission européenne
07:34qu'il faut acheter de l'acier européen
07:35et moins d'acier chinois,
07:37notamment.
07:37Il y a les leviers européens,
07:38mais Arcelor organise lui-même
07:39quand même sa concurrence
07:40et le fait de faire aujourd'hui
07:42pression sur les salaires,
07:44sur les salariés.
07:45Moi, je pense qu'on me dit
07:47que c'est un outil
07:47qu'on n'utilise pas.
07:48Nous avons eu Vancorex
07:49où il n'y a rien eu de fait.
07:50C'est pourtant aussi
07:51un secteur stratégique,
07:53notamment sur le nucléaire,
07:54qui n'est pas un petit sujet
07:55dans notre pays.
07:56Les salariés avaient des propositions
07:57et en fait,
07:58le gouvernement décide
07:59de ne rien faire,
08:00systématiquement de ne rien faire,
08:02si ce n'est accompagner
08:03avec bienveillance
08:04des plans sociaux
08:05qui sont aujourd'hui
08:06défavorables aux salariés
08:07suite à des réformes
08:08organisées par Emmanuel Macron,
08:10ministre à l'époque de Hollande,
08:11mais aussi Emmanuel Macron,
08:12président,
08:12qui a affaibli le droit du travail
08:13du côté des salariés.
08:15Donc là,
08:15le compte n'y est absolument pas
08:16et on peut trouver
08:17toutes les belles formules
08:18de réindustrialisation.
08:20C'est le contraire
08:20qui se passe aujourd'hui.
08:21300 000 emplois
08:22sont menacés dans notre pays
08:23et vous ne proposez pas
08:24le début d'une solution.
08:25Ludovic Mendes,
08:26sur ce décalage
08:27pointé par les insoumis
08:28mais peut-être par des téléspectateurs
08:30qui se disent
08:30on dit l'industrie, l'industrie
08:31et puis en fait,
08:32on ferme plein de sites.
08:33Est-ce qu'effectivement,
08:34il n'y a pas là un problème
08:35entre le discours et les acteurs ?
08:37On ne ferme pas plein de sites.
08:37Il y a des sites
08:37qui se retrouvent en difficulté.
08:38Il y en a eu par exemple
08:39dans le département de la Moselle
08:40qui ont été repris
08:40il n'y a pas si longtemps que ça
08:41par des Italiens,
08:42par des Anglais,
08:43par des investissements français aussi.
08:45Malheureusement,
08:45il y a des sites qui ferment
08:46mais on ne peut pas les sauver tous
08:47mais on essaie d'en ouvrir
08:48à chaque fois.
08:49À Dunkerque,
08:49c'était le cas,
08:50il y a des nouvelles créations
08:50d'installations d'usines
08:52et il y a la volonté
08:53de continuer à développer
08:54l'industrie dans notre pays
08:56mais on n'est pas tout seul
08:57et il faut le prendre aussi
08:58en considération
08:58et on a besoin aussi
08:59de la Commission européenne
09:00et on doit accompagner
09:02le gouvernement
09:02dans cette logique-là
09:03et ne pas dire
09:03que c'est simplement
09:04la faute d'un seul homme
09:05car malheureusement,
09:06ce n'est pas vrai.
09:06Merci beaucoup Ludovic Mendes.
09:08Merci.
09:08Marianne Maximi,
09:09débat courant.
09:10On a bien compris vos arguments
09:11à l'un et à l'autre.
09:12Merci à vous de nous avoir suivis.
09:13Je vous donne rendez-vous demain,
09:14émission spéciale
09:15autour de l'audition
09:15de François Bayrou
09:16sur l'affaire Betaram
09:17de 9h à 11h sur LCP.
09:19Tout de suite,
09:20l'antenne à nos collègues
09:21de Public Sénat.
09:22Bon après-midi à tous
09:23sur les chaînes parlementaires.
09:24Sous-titrage Société Radio-Canada