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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-05-12##

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News
Transcription
00:00:00Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:04Nous sommes en guerre.
00:00:05Vas-y, répète tout ce que je viens de te dire.
00:00:07Pour les municipales, pour qu'un maximum de villes écologistes restent à écologistes,
00:00:11les villes de gauche restent de gauche,
00:00:12et que les villes de droite basculent au maximum à gauche.
00:00:14Maintenant, il faut se concentrer.
00:00:15Pas que tu aies stress là !
00:00:16Vous avez une réponse ?
00:00:17Ça va venir, j'imagine que là mon téléphone est en train de sonner dans la loge,
00:00:19donc je vais m'empresser de le retrouver.
00:00:20Allô !
00:00:21Allô !
00:00:21Coucou Vladu !
00:00:22Je veux parler de l'Ukraine ?
00:00:23Pas du tout.
00:00:25Danger, Poutine.
00:00:26Dis-moi Vladimir, est-ce qu'on t'a déjà parlé de ton compte personnel de formation ?
00:00:30Nous sommes en guerre.
00:00:33Eh oui Vladimir !
00:00:35Tous sont là, ils sont venus, ils sont tous là, les uns sont en Moscou,
00:00:39les autres étaient à Kiev, les autres étaient à Moscou.
00:00:41Rappelez-vous, le 8 mai, le 8 mai, Champs-Elysées,
00:00:46défilé Macron dans un Champs-Elysées vide, totalement vide.
00:00:51Le lendemain, parade immense à Moscou pour le 9 mai.
00:00:56Le 80e anniversaire, effectivement, de la victoire sur le nazisme.
00:01:01Et tous les chefs d'État, africains et autres,
00:01:04qui viennent serrer la main du sulfureux Vladimir,
00:01:10ce pelé, ce galeux dont nous vient tout le mal.
00:01:13Alors qu'est-ce qui va se passer ?
00:01:14Qu'est-ce qui se passe véritablement ?
00:01:18Entre les annonces de l'Europe qui disent
00:01:21« C'est pas possible, attention ultimatum à Poutine,
00:01:23vous allez arrêter, vous allez faire un cessez-le-feu ».
00:01:26Et les rendez-vous qui se prennent entre Zelensky et Poutine,
00:01:30en fait, tout ça, on va le raconter avec Éric Denessé,
00:01:33qui est directeur du Centre français de recherche sur le renseignement.
00:01:36Nous allons prendre le temps de décrypter ce qui nous concerne complètement,
00:01:40guerre ou paix en Europe.
00:01:42Et puis, même chose, un sujet, il s'assuit.
00:01:47Et il y a eu, vous savez, cet accord entre le président polonais
00:01:51et Emmanuel Macron, le président français,
00:01:54en disant « Nous allons effectivement étendre notre alliance,
00:01:59nos alliances militaires et autres entre la Pologne et la France.
00:02:03Ils sont déjà dans l'OTAN, mais on va aller plus loin.
00:02:05Et peut-être, peut-être, on va partager le parapluie nucléaire. »
00:02:11Est-ce qu'on peut le faire ?
00:02:12Est-ce qu'un président peut se permettre ça ?
00:02:14Est-ce qu'un président a le droit de dire ça ?
00:02:18On va en parler avec l'historien Philippe Fabry.
00:02:22Et puis, évidemment, les perles, les bravos,
00:02:25avec Valérie Ayer, avec Marine Tondelier,
00:02:28avec effectivement le fromage comté,
00:02:30on veut supprimer le comté, oui.
00:02:34Alerte, alerte dans les chaumières, bien sûr.
00:02:36Et il y a de quoi.
00:02:37Et en seconde partie d'émission, Samuel Fitoussi,
00:02:40qu'on avait reçu déjà avec plaisir pour Walk Fiction,
00:02:43un très bon livre sur et contre l'ouokisme.
00:02:47Là, il tape sur les intellectuels.
00:02:48Les intellectuels, pourquoi ils se trompent ?
00:02:51Ah bon ? Parce qu'il y a encore des intellectuels ?
00:02:52Eh bien, on va en parler avec lui.
00:02:54À tout de suite !
00:02:55Sud Radio.
00:02:59Les Français parlent au français.
00:03:03Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:05Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:08Sud Radio Bercoque dans tous ses états.
00:03:10Et d'abord, un tweet, un communiqué de l'Élysée.
00:03:14On tenait à le rappeler.
00:03:15Vous savez, dans le train qui ramenait Emmanuel Macron,
00:03:18le président de la République,
00:03:19Keith Starmer, le Premier ministre anglais,
00:03:23et M. Merz, le Premier ministre, le chancelier allemand,
00:03:26l'Élysée a sorti un communiqué disant ceci.
00:03:31La présence de cocaïne dans le mouchoir d'Emmanuel Macron
00:03:35est une fausse information propagée par les ennemis de la France.
00:03:39Que cela soit dit, ceci est un mouchoir.
00:03:43Ce n'est pas autre chose, c'est un mouchoir.
00:03:45Voilà, on tenait à apporter ces précisions
00:03:48devant un certain nombre de gars de la narine
00:03:51et de batailleurs du rail qui ont essayé de propager des fake news.
00:03:55Il ne sera pas dit cela.
00:03:57Et puis maintenant, nous allons parler, effectivement,
00:04:00de ce qui se passe en Europe.
00:04:02Et là, c'est beaucoup plus sérieux.
00:04:04Entre ces tractations depuis quatre jours
00:04:06où on entend tout et le contraire de tout,
00:04:09les rendez-vous manqués, les rendez-vous qui se prennent,
00:04:11on va en parler avec Éric Denessé tout de suite.
00:04:15Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:04:17Le fait du jour.
00:04:18Nous ne voulons plus de guerre.
00:04:22Nous ne voulons plus de ça.
00:04:25Malte aux armes nucléaires.
00:04:30Alte à la cause.
00:04:31La paix sur terre de Jean Ferrat.
00:04:35Très, très belle chanson, évidemment.
00:04:36Qui ne veut ?
00:04:38Qui veut ?
00:04:38Qui veut de la guerre ?
00:04:40Personne.
00:04:40Qui veut de la paix ?
00:04:41Tout le monde.
00:04:42En attendant, il se passe quand même beaucoup de choses.
00:04:46Se le feront.
00:04:46Bonjour Éric Denessé.
00:04:48Bonjour André Bercov.
00:04:49Bonjour.
00:04:50Je vous rappelle que vous êtes directeur du Centre français de recherche sur le renseignement,
00:04:54le CF2R.
00:04:56Et justement, tout ce qui se passe depuis quelques jours quand même,
00:05:00pourrait donner le tournis à certains.
00:05:03Donc, on se retrouve avec Macron.
00:05:07Alors, le 9 mai.
00:05:08Le 9 mai, il y avait Macron, Frédéric Mertz, Kier Starmer et le Premier ministre polonais
00:05:15d'Olyntz qui étaient en Ukraine, sur la place de l'épandance Maïdan à Kiev,
00:05:20à côté de Volodymyr Zelensky.
00:05:23Donc, voilà, pour dire leur alliance, leur solidarité avec l'Ukraine et exiger du
00:05:30Kremlin un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours à compter de aujourd'hui, lundi
00:05:3412 mai.
00:05:35Et en même temps, il faut le dire, il y avait à Moscou le 9 mai l'immense défilé
00:05:45militaire du Kremlin, avec Vladimir Poutine, le premier chinois Xi Jinping, le Slovaque
00:05:51Robert Fico, beaucoup de présidents africains, des nord-coréens, etc.
00:05:57Alors, qu'est-ce qui se passe ? Parce qu'après ça, évidemment, ça continue.
00:06:00Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
00:06:01Eh bien, Emmanuel Macron a prévenu une conférence de presse à l'issue du sommet pro-Kiev,
00:06:08pro-Ukraine.
00:06:09En cas de violation, nous lancerons des sanctions massives et coordonnées entre Européens
00:06:13et Américains.
00:06:14Donc, encore une fois, augmentation des sanctions.
00:06:17Donc, cessez-le-feu de 30 jours, demande les Européens avec en tête Emmanuel Macron.
00:06:22La Russie dit, écoutez, non, non, il faut maintenant discuter.
00:06:26Et il faut discuter.
00:06:27Et Poutine dit, moi, je suis prêt à discuter en Turquie avec Volodymyr Zelensky.
00:06:33Les Européens disent, pas question, pas question, écoutez, il faut d'abord le cessez-le-feu
00:06:37de 30 jours et puis après.
00:06:38Et enfin, patatrasse, hier, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien,
00:06:43dit, j'attends Vladimir Poutine à Ankara à partir de jeudi.
00:06:50Alors, Éric Donessé, c'est une partie de ping-pong, c'est quoi ce qui se passe ?
00:06:55Oui, je pense qu'il faut relativiser toute cette agitation.
00:06:59Alors, pour deux raisons d'abord.
00:07:00Si on regarde les Européens, d'abord, les Européens ont été exclus du jeu des négociations
00:07:05entre les États-Unis et la Russie.
00:07:07Donc, ils essaient de revenir.
00:07:08Deuxièmement, il faut croire que l'ensemble de ces dirigeants ont besoin, pour des raisons personnelles
00:07:14et sur un plan de politique intérieur, d'exister et de briller.
00:07:18C'est le cas de Maers qui a été élu beaucoup moins bien qu'il ne l'espérait.
00:07:21C'est bien sûr le cas de Macron.
00:07:22C'est bien sûr celui de Starmer et Zelensky.
00:07:25Maintenant, il faut regarder les choses en face.
00:07:26Ce ne sont pas les Européens.
00:07:27Parce qu'aujourd'hui, les quatre pays qui sont le plus engagés, deux n'appartiennent
00:07:33pas à l'Union Européenne, l'Ukraine, évidemment, et la Grande-Bretagne qui n'en fait pas partie.
00:07:38Pardon, ils sont cinq.
00:07:39Les trois autres, l'Allemagne, la France et la Pologne, sont membres de l'Union Européenne.
00:07:43Mais on ne voit ni les Italiens, ni les Espagnols, ni les autres.
00:07:46Donc, ça ne représente qu'une coalition de quatre États qui veulent soutenir l'Ukraine
00:07:50et absolument pas l'Union Européenne.
00:07:53Ensuite, j'ajouterai que ce sont les États les plus antirusses.
00:07:55Il n'y a pas besoin de le prouver pour les Britanniques.
00:07:57Il y a une vieille haine à ta vie des Britanniques à l'égard de la Russie.
00:08:02Et les Polonais, eux, ont de meilleures raisons de se méfier des Russes.
00:08:06Mais en tout cas, la France se retrouve aux côtés de l'Ukraine, de la Pologne,
00:08:10de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne qui, finalement, n'est pas très brillante
00:08:14depuis quelques années.
00:08:17Une situation, finalement, où nous sommes associés aux pires antirusses de l'Europe,
00:08:21ce qui ne correspond ni à nos intérêts, ni à nos valeurs.
00:08:24Alors, j'assise sur ce point parce que plus le temps passe, plus on a des révélations
00:08:28très intéressantes sur ce qu'est le régime de Kiev.
00:08:31D'une part, sur le plan des élections.
00:08:33Zelensky n'est plus président légitime depuis plus d'un an.
00:08:36Il a, en plus, décalé les prochaines élections législatives qui auront lieu
00:08:40avec cinq ou six mois de retard.
00:08:41Donc, il bafoue véritablement les règles démocratiques.
00:08:45Et puis, alors que nous tous nous critiquons l'extrême droite qui était dans les rues
00:08:48à Paris ce week-end, l'AFD qui vient d'être mis, entre guillemets, hors la loi en Allemagne.
00:08:53Et nous continuons obstinément à fermer les yeux sur l'extrême droite ukrainienne
00:08:58qui, finalement, a eu le pouvoir à Kiev, que nous essayons de légitimer et de penser
00:09:03normalement alors qu'il y a de plus en plus d'informations, y compris sur le rôle
00:09:08de cette extrême droite, mais également sur le début de la guerre et l'offensive
00:09:12du 16 février 2022 contre les populations du Donbass.
00:09:17Donc, réellement, on marche sur la tête.
00:09:19Je terminerai sur un point.
00:09:21Tous ceux qui plaident aujourd'hui pour les négociations sont ceux qui les ont refusées
00:09:25en avril 2022.
00:09:27Il faut rappeler qu'après six semaines de guerre, Moscou avait fait des vraies propositions
00:09:31de paix.
00:09:32Les deux délégations russes et ukrainiennes s'étaient entretenues à Istanbul.
00:09:36Ça a été confirmé par les Turcs.
00:09:38Ça a été confirmé par Naftali Bennett, l'ancien Premier ministre.
00:09:41On a balayé tout ça d'un revers de main, les Anglais et les Américains étant
00:09:45les principaux responsables.
00:09:46Et aujourd'hui, ces gens accusent Poutine de ne pas vouloir négocier, alors qu'ils
00:09:50sont responsables, finalement, de la poursuite de cette guerre qui aurait pu être interrompue
00:09:54au bout de six semaines.
00:09:55On est vraiment, excusez-moi d'être un peu trivial, mais dans du foutage de gueule
00:09:59intégral.
00:10:00Alors justement, ce qui est intéressant quand même, et les voies de l'histoire sont impénétrables,
00:10:06notamment, c'est que, en principe, en principe, jeudi prochain, c'est-à-dire dans trois jours,
00:10:13dans la même Ankara, en Turquie, où s'est passé le rendez-vous manqué, et on rappelle,
00:10:18Éric Denessé, vous avez raison de rappeler ce rendez-vous de mars 2022, c'était un mois
00:10:24après l'invasion de l'Ukraine, qu'effectivement a été proposé par les Russes et les autres,
00:10:31ils se sont rencontrés, mais un certain Boris Johnson, aussi un peu cornequé par Joe
00:10:36Biden, a dit, attention, non, non, non, pas question que vous négociez, on vous donnera
00:10:41les armes, on vous donnera l'argent, etc., et vous continuez à vous battre, et on a vu
00:10:46où on en est deux ans après, et plus d'un million de morts et de blessés de part et
00:10:51d'autre.
00:10:52Est-ce que, alors c'est une ironie de l'histoire, que là, en principe, on verra si ça se passe,
00:10:57Poutine et Zelensky se retrouveraient dans la même Turquie, patronnés par Erdogan, avec
00:11:05des bénédictions d'Erdogan, jeudi prochain ?
00:11:08Oui, alors c'est un peu une surprise, mais ça montre aussi, en tout cas d'une certaine
00:11:13manière, que le président russe est capable d'évoluer, puisque c'est lui qui propose
00:11:16la rencontre.
00:11:17Je vois dans les médias mainstream un certain nombre d'analystes, pour ne pas parler
00:11:21d'agéographes, qui sont en train de dire Zelensky, mais Poutine au pied du mur, mais
00:11:25c'est une interprétation qui est totalement stupide et partielle, puisque c'est Poutine
00:11:29qui propose ces négociations, ça montre bien, bien évidemment, tout le monde a intérêt
00:11:34à la fin de cette guerre.
00:11:35Pour les Russes, pas à n'importe quel prix, mais ça a un impact sur eux.
00:11:38Ce ne sont pas les menaces des soi-disant ultra-sanctions européennes, une nouvelle
00:11:44fois formulées par Emmanuel Macron et les autres chefs d'État, qui pèsent honnêtement.
00:11:50Ce sont des grenouilles qui essaient de se faire aussi grosses que le bœuf et qui
00:11:52n'en ont pas les moyens. On le voit aussi sur le traité qui est pour l'instant signé,
00:12:00mais qui n'est pas ratifié entre la France et la Pologne.
00:12:03– Oui, on va en parler, ça oui.
00:12:05– Ce sont des attitudes totalement… Nous n'avons pas les moyens de cette politique,
00:12:10voilà ce qui est important.
00:12:11– Oui, alors Eric Dené, c'est intéressant ce que vous dites, parce qu'on dit qu'on
00:12:14va encore augmenter les sanctions si ça ne se fait pas. Vous dites que ça n'a aucun effet.
00:12:18On peut augmenter dix fois les sanctions, ça ne changera rien à la réalité et du
00:12:22terrain et de ce qui se passe.
00:12:23– Alors sur le terrain, en aucun cas. On voit bien que les Russes continuent à progresser.
00:12:28Ils solidifient beaucoup plus leur position finalement qu'ils n'avancent, qu'ils ne
00:12:32cherchent à conquérir de nouvelles termes. Il faut rappeler encore une fois que fin mars
00:12:352022, Vladimir Poutine était prêt à reconnaître une forme d'autonomie des quatre
00:12:41blasts qu'il avait rattachés à Russie. Donc c'était sur la table. La Crimée n'a jamais été
00:12:46sur la table. D'ailleurs, les Américains l'ont bien confirmé. La Crimée, pour
00:12:50eux, appartient à la Russie et c'est une réalité historique qu'il est difficile
00:12:53de contredire. Maintenant, les sanctions, honnêtement, on voit très bien depuis trois
00:12:58ans que la Russie se passe très bien des sanctions. Son économie est revenue au quatrième
00:13:02niveau international. Elle a dépassé les économies européennes. Ça ne veut pas dire
00:13:07que tout est rose dans la vie, dans la virus. Mais honnêtement, les pressions que l'on
00:13:13peut mettre sur Moscou, c'est de la poudre aux yeux.
00:13:14– Et dites-moi, quel est, à votre avis, là-dedans, dans le rôle de Trump ? Parce
00:13:19qu'on voit très très bien, à un moment donné, Trump paraissait dire, bon, écoutez,
00:13:23on va régler le problème. Et justement, est-ce qu'il va rencontrer, on verra bien,
00:13:28dans deux ou trois semaines, Poutine, c'était prévu en Arabie Saoudite. Mais surtout, les
00:13:34Européens disent qu'ils ont lancé un appel, enfin un appel, je ne dirais pas un ultimatum,
00:13:38mais un avertissement à Poutine, avec l'assentiment de Trump. En tout cas, ils ont dit que Trump
00:13:45partageait cela. Et on a vu Trump dire à Zelensky, non, il faut absolument que vous
00:13:49parliez à Poutine. Quel est, au fond, aujourd'hui ? Et c'est vrai qu'il peut changer, Trump,
00:13:54il ne sait pas. Mais à votre avis, l'attitude de Trump et des États-Unis, aujourd'hui ?
00:13:58– Alors, d'abord, les États-Unis ont fait, à mon sens, une erreur. C'est qu'ils ont essayé de se poser
00:14:04comme médiateurs dans ce conflit, alors qu'ils étaient co-béligérants. Il faut rappeler qu'entre
00:14:082016 et 2020, pendant son premier mandat, Trump avait contribué à armer l'Ukraine. Donc,
00:14:13pour les Russes, même s'ils voient bien qu'il y a un pas en avant qui est fait du côté
00:14:17des Américains, ils ont saisi cette chance, ils ont dialogué ensemble, les Russes se méfient
00:14:22d'abord. Ils n'oublient pas ce qui s'est passé entre 2016 et 2020, le soutien de Trump
00:14:26à l'armée ukrainienne. Et puis surtout, vu qu'ils mesurent que Trump change régulièrement
00:14:30d'avis, ils sont obligés d'être méfiants, si ce n'est défiant.
00:14:33– Prudent, oui, je comprends. – Voilà. On le voit bien, d'ailleurs, avec les deux
00:14:37négociateurs qui sont envoyés vis-à-vis de Poutine, que ce soit le général Kellogg
00:14:40ou Serge Vytikov. L'un est beaucoup plus ouvert, je pense, à Vytikov. Le général Kellogg
00:14:45lui-même est plus sur la position des néo-conservateurs américains. Celui qui joue un rôle important,
00:14:50c'est G.D. Vance, qui lui est très anti-ukrainien. Il veut que les choses avancent. Donc, pour l'instant,
00:14:56on voit bien que les Américains, et Trump en particulier, pensaient obtenir un résultat plus
00:15:03rapide. Il ne l'a pas. Donc, il est pour l'instant un peu encore dans l'expectative
00:15:07et ce qui le laisse totalement tomber. Mais le soi-disant soutien de Trump aux Européens,
00:15:13à mon avis, d'abord, doit être vérifié. Et ce n'est absolument pas un soutien franc
00:15:17et massif. – En fait, à votre avis, ça va quand même se jouer. À un moment donné,
00:15:21on ne sait pas, dans quelques semaines, dans quelques mois, entre Trump et Poutine,
00:15:26en Arabie Saoudite ou ailleurs. C'est là où ça va véritablement se jouer.
00:15:29– Oui, je pense. – À moins que Zelensky et Poutine n'arrivent à un accord,
00:15:33évidemment. – Oui, je sais. Alors là, il y a une vraie inconnue.
00:15:37C'est un très grand pas en avant que Poutine accepte de dialoguer avec Zelensky,
00:15:42qui n'est ni le président légitime, qui est la co-responsabilité de ce conflit.
00:15:49Là, ça peut dire qu'il y a une évolution majeure du côté russe.
00:15:52Mais je pense que c'est vraiment un jeu à trois. À un moment donné, il ne faut qu'autour de la table,
00:15:57lier les Russes, les Américains et Zelensky. Les Européens, pour l'instant, ne pèsent rien.
00:16:02Il faut le reconnaître. Et il s'agit plutôt que de faire quoi que ce soit de constructif.
00:16:06Quand on voit à la fois les réunions qui ont lieu à Kiev, puis le lendemain à Londres,
00:16:10où tous ces gens passent un temps fou à discuter entre eux, on se demande ce qu'ils racontent.
00:16:15Surtout quand on voit que les impératifs dans leurs nations respectives,
00:16:18et notamment en France, les enjeux, c'est plus important, plus crès.
00:16:21Nous avons la sécurité intérieure face à la drogue et aux rodéos à remettre en place.
00:16:25Nous avons la dette à résoudre. Nous avons nos armées à renforcer,
00:16:29même si ce n'est pas la Russie qui est la principale menace.
00:16:31Donc aujourd'hui, le fait que ces dirigeants se polarisent sur la situation internationale
00:16:35montre aussi leur manque de légitimité et de moyens d'action sur la situation intérieure dans leurs pays respectifs.
00:16:42Et voilà, c'est pour ça que l'Europe n'est pas aujourd'hui à table, mais au menu.
00:16:48Et c'est assez triste de le dire. Merci Eric Dénécé.
00:16:52Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16:55Et oui, nous sommes toujours dans cet extraordinaire show, on peut dire, spectacle.
00:17:01Oui, si ça n'impliquait pas des milliers, voire des millions de vies humaines,
00:17:05on aurait envie de ricaner.
00:17:06Ces indications, ces paires aux raisons, ces contradictions.
00:17:13Mais justement, dans la continuité, eh bien, 20 au 19 mai, à Nancy,
00:17:18le président de la République Emmanuel Macron et le premier ministre polonais Donald Tusk
00:17:22ont signé un traité d'amitié et de coopération,
00:17:27consacré l'amitié franco-polonaise, de renforcer la sécurité, la défense, l'infrastructure, etc.
00:17:31Et ils ont même, au vrai cas, en tout cas, Donald Tusk, le premier ministre polonais,
00:17:37a évoqué le parapluie nucléaire que la France pourrait tendre à son allié européen de l'OTAN.
00:17:42Et il dit, oui, s'il tombe la pluie du côté russe ou ailleurs, ou du côté chinois,
00:17:50est-ce que vous allez tendre le parapluie, cher Emmanuel Macron ?
00:17:54Eh bien, voilà, les moyens militaires, etc.
00:17:58N'oubliez pas que tous les deux sont dans l'OTAN, tous les deux sont dans l'Union Européenne,
00:18:02la France et la Pologne.
00:18:04Donc, coopération dans le domaine de la dissuasion nucléaire,
00:18:07mais également, effectivement, dans le nucléaire civil.
00:18:10Enfin, en tout cas, entre la France et la Pologne, c'est, je ne dirais pas l'amour fou,
00:18:16mais un joli petit pacte.
00:18:17Eh bien, et pourquoi pas ?
00:18:19Donc, voilà.
00:18:20Et Benjamin Haddad, ministre français chargé de l'Europe,
00:18:23a dit que c'est un pays en première ligne de part de la Pologne face à la menace de la Russie,
00:18:27un acteur majeur de l'Europe aujourd'hui en forte croissance.
00:18:30Voilà, donc, grande coopération, etc.
00:18:33Et la chose importante, c'est de savoir, au fond,
00:18:38si, comme le disait dans un entretien au journal Économiste,
00:18:42Emmanuel Macron a dit aussi,
00:18:44je suis prêt à envoyer des troupes françaises en sol en Ukraine,
00:18:47si Moscou perce les lignes de front et si Kiev le demande.
00:18:50Très important, il est prêt à envoyer des troupes françaises en sol en Ukraine,
00:18:54dit le président de la République française,
00:18:56si Moscou va percer les lignes de front et si Kiev le demande.
00:19:00Voilà.
00:19:00Alors, Philippe Fabry, bonjour.
00:19:04Bonjour Philippe.
00:19:05Vous entendez ?
00:19:07Je vous entends très bien.
00:19:08Parfait.
00:19:09Écoutez, on vous a reçu avec plaisir pour ce très bon livre,
00:19:12pour le El César, l'histoire effectivement des Césars,
00:19:15du césarisme et du césarisme aujourd'hui,
00:19:17aux éditions scripta manette.
00:19:19Et là, c'est à l'avocat, l'historien et au constitutionnel,
00:19:23en tout cas du parfait connaisseur de la Constitution,
00:19:26avec qui je m'entretiens.
00:19:30Alors, article 15, je rappelle, vous allez me dire,
00:19:32on dit, voilà, je rappelle rapidement,
00:19:34mais je voudrais vraiment avoir votre commentaire ressenti.
00:19:37Donc, si le chef de l'État s'engageait dans la voie d'une opération extérieure,
00:19:42une OPEX, à l'occasion, effectivement,
00:19:44si Kiev le demande, et tout ça, contre la Russie.
00:19:47C'est une décision qu'il prendrait seule,
00:19:48sans avoir à en répondre devant le Parlement.
00:19:50La Constitution indique en effet, dans l'article 5,
00:19:53que le Président de la République est le garant de l'indépendance nationale,
00:19:56de l'intégrité du territoire, du respect des traités,
00:19:59il est chef des armées, etc.
00:20:01Décision, donc, l'article 15,
00:20:03en décision d'engagement des armées,
00:20:04est prise par le Président de la République en Conseil de défense.
00:20:08Et c'est absolument ça.
00:20:09C'est-à-dire que s'il y a une avancée ou une aventure,
00:20:12c'est selon l'opinion qu'on en a, Philippe Fabry,
00:20:16est-ce que le Président peut décider seul,
00:20:18et non seulement décider seul,
00:20:20mais engager seul l'armée française ?
00:20:23Alors ça, c'est tout le problème,
00:20:25c'est une tension qui est dans le cœur de la Constitution de la Ve République,
00:20:29et en fait, ça dépasse très largement la question des armées,
00:20:31mais la question des armées est primordiale là-dedans,
00:20:33parce que forcément, ça engage la vie de la nation.
00:20:36Mais on se retrouve face à ce problème qui est le problème général
00:20:39de savoir quel est exactement le pouvoir du Président de la République
00:20:42dans la Constitution de la Ve République.
00:20:44On sait que, de facto, le Président de la République
00:20:46dans la Ve République a accumulé de plus en plus de pouvoirs
00:20:50qui étaient du pouvoir indus par rapport à ce qu'il avait au début
00:20:53dans tout un tas de matières,
00:20:54notamment dans le fait, en particulier,
00:20:57en gros, de diriger le pays à la place du chef du gouvernement.
00:21:00Et là, on est dans le problème, c'est qu'on a la façon d'articuler
00:21:04le fait que le chef de l'État et le chef des armées,
00:21:06effectivement, aient un certain nombre de recours possibles,
00:21:09avec l'article 21 aussi,
00:21:10qui fait du responsable de la Défense nationale le Premier ministre.
00:21:14C'est le Premier ministre, en tant que chef du gouvernement,
00:21:17qui est responsable de la Défense nationale.
00:21:19C'est pas vraiment le Président de la République.
00:21:21Le Président de la République, c'est censé être un rôle,
00:21:25en réalité, plus en surplomb.
00:21:26Et tout le problème, c'est que les articles, justement,
00:21:31comme garant de l'indépendance nationale de l'intégrité du territoire,
00:21:35qui sont des articles qui relèvent, notamment, normalement,
00:21:38de ce qu'on appelle de l'autorité du chef de l'État.
00:21:40C'est-à-dire, c'est celui qui est là, en dernier ressort,
00:21:42pour s'assurer qu'il n'y ait pas de problème,
00:21:44et pour surveiller, en fait, que le gouvernement fasse bien son travail.
00:21:46Pas pour faire son travail à la place du gouvernement, si vous voulez.
00:21:49Mais Philippe Abry, juste un mot.
00:21:50Par exemple, très spécifiquement, si j'entends ce que vous dites,
00:21:55c'est au chef du gouvernement, aussi, au moins conjointement,
00:21:58de décider, puisqu'il s'occupe de la Défense nationale,
00:22:00de savoir si on envoie des troupes ou pas.
00:22:02Ou ça reste du ressort.
00:22:04C'est la question du ressort exclusif du Président de la République,
00:22:07qui peut, d'ailleurs, le parlant peut en discuter,
00:22:09mais il n'y aura pas de vote.
00:22:10Est-ce que c'est ça ?
00:22:11– Le problème, c'est que, justement,
00:22:14tout ça n'est pas écrit de manière très claire dans la Constitution.
00:22:16Et qu'il y a eu beaucoup de jeux pratiques qui s'est fait.
00:22:20Si on lit purement le texte de la Constitution,
00:22:23normalement, à minima, il faut qu'il y ait une unanimité,
00:22:26on va dire, entre le Président de la République
00:22:28et le chef du gouvernement,
00:22:29pour décider de ce genre d'opération.
00:22:31Et même pour les opérations les plus importantes,
00:22:33celles qui durent notamment plus de 4 mois à l'étranger,
00:22:35les opérations militaires,
00:22:36là, il faut en plus que le gouvernement
00:22:38obtienne l'accord du Parlement.
00:22:39Et normalement, il y a déjà un premier seuil
00:22:42qui dure 4 mois,
00:22:43qui sont des interventions,
00:22:44des opérations militaires à l'étranger,
00:22:46qui sont en dessous de la déclaration de guerre,
00:22:48parce que pour la déclaration de guerre,
00:22:49il faut avoir l'accord du Parlement.
00:22:52– Du Parlement, oui.
00:22:52– Déjà, pour ça, normalement,
00:22:53il faudrait Premier ministre plus Président de la République.
00:22:55Or, ce qu'on a vu beaucoup,
00:22:57c'est effectivement le Président de la République
00:22:58considérer qu'il pouvait décider tout seul.
00:23:01Et c'est quelque chose qui est particulièrement vrai
00:23:03chez Emmanuel Macron,
00:23:04d'autant plus qu'on ne voit pas,
00:23:06sur toute la séquence,
00:23:07que ce soit là-dessus,
00:23:08ou même les problèmes qu'il y a avec l'Algérie,
00:23:09à notre niveau depuis quelques années,
00:23:11on a l'impression véritablement d'un Premier ministre
00:23:14qui est totalement inexistant sur ces sujets-là.
00:23:16Il y a d'autres sujets, d'ailleurs,
00:23:17sur lesquels les Premiers ministres sont inexistants.
00:23:19Par exemple, sur la politique étrangère,
00:23:21on a l'impression que François Bayrou est totalement taisant,
00:23:25alors que, ne serait-ce que pour la nomination
00:23:26des commissaires européens, par exemple,
00:23:28le Premier ministre devrait avoir son rôle.
00:23:30C'est le chef de l'État qui l'a capté complètement,
00:23:32mais tout ceci, en fait, relève du même problème,
00:23:34qui est une captation de pouvoir
00:23:35par la présidence de la République,
00:23:37qui est d'autant plus problématique
00:23:38qu'il y a un problème démocratique là-dessus.
00:23:41C'est-à-dire qu'il y a certains pouvoirs,
00:23:42éventuellement, qu'un président de la République
00:23:44bien élu et qui a une assise populaire importante
00:23:47pourrait prendre tout seul, éventuellement.
00:23:48Ça serait dans le champ de ce qui se négocie,
00:23:51on va dire, dans la pratique constitutionnelle.
00:23:53Mais ce n'est pas le cas d'Emmanuel Macron.
00:23:55Emmanuel Macron est un président qui est contesté,
00:23:57qui a perdu tous ses derniers scrutins,
00:23:58qui avait été moyennement bien réélu en 2022.
00:24:03Et donc, effectivement,
00:24:05on peut questionner la légitimité qu'il a
00:24:06à faire toutes ces choses tout seul,
00:24:08sans juger de la pertinence des décisions,
00:24:11parce qu'un point de vue stratégique,
00:24:12renforcer l'intégration avec un pays
00:24:13qui a de la masse, comme la Pologne,
00:24:15mais qui a peut-être moins de savoir-faire
00:24:17que ce qu'on a en France,
00:24:18ça peut être des choses intéressantes,
00:24:19au plan technique.
00:24:20Mais au plan démocratique et au plan stratégique,
00:24:23là, c'est plus compliqué.
00:24:24– En fait, si je comprends bien,
00:24:27c'est intéressant,
00:24:28la lecture, vraiment,
00:24:29la lecture, je dirais,
00:24:30attentive et précise de la Constitution,
00:24:33implique qu'il y ait quand même
00:24:35un pouvoir un peu plus partagé,
00:24:37mais dans la pratique,
00:24:38et ça ne date pas d'Emmanuel Macron,
00:24:41ce n'est plus le cas,
00:24:42c'est-à-dire,
00:24:43on revient à ce qu'on appelle
00:24:45la monarchie dite républicaine,
00:24:47où effectivement,
00:24:48tel est mon bon plaisir,
00:24:49je décide seul,
00:24:50voilà, parce qu'il le dit,
00:24:52là, c'est très intéressant,
00:24:54quand il dit,
00:24:55il dit,
00:24:56je suis prêt à envoyer
00:24:59des tours françaises au sol en Ukraine,
00:25:00je répète,
00:25:01pour parler de cet exemple,
00:25:03il y en a d'autres, bien sûr,
00:25:04si Moscou allait percer les lignes de front,
00:25:06et si Kiev le demandait,
00:25:09c'est quand même un engagement
00:25:10qui n'est pas négligeable,
00:25:12et ça va au-delà de la Pologne et autres.
00:25:14– Surtout que dans un système
00:25:17démocratique européen standard,
00:25:19comme il y a chez nos voisins,
00:25:20en réalité,
00:25:21c'est plutôt le chef de gouvernement
00:25:22qui prendrait ces décisions-là,
00:25:24le président de la République
00:25:25est plutôt là pour venir appuyer,
00:25:27on va dire,
00:25:28en ce qu'il représente
00:25:29l'unanimité de la République,
00:25:31une décision d'un chef de gouvernement,
00:25:33parce que ce n'est pas juste
00:25:33une décision politique
00:25:34d'une majorité temporaire,
00:25:36par exemple d'entrer en guerre
00:25:37ou ce genre de choses,
00:25:38c'est quelque chose
00:25:38qu'on considère comme étant
00:25:39beaucoup plus profond,
00:25:40beaucoup plus engageant,
00:25:41donc qui nécessite aussi
00:25:42l'autorité suprême,
00:25:44on va dire.
00:25:44Néanmoins,
00:25:45cette autorité suprême,
00:25:46ça reste une autorité,
00:25:46si vous voulez,
00:25:47c'est pareil,
00:25:47c'est un exemple
00:25:48qui est assez parlant,
00:25:49c'est en général pour les gens,
00:25:50si demain le Royaume-Uni
00:25:51entre en guerre,
00:25:53c'est le Premier ministre
00:25:53qui le décidera,
00:25:55mais qui sera appuyé
00:25:56par le roi d'Angleterre,
00:25:57parce que c'est le roi d'Angleterre
00:25:58qui est le chef des armées,
00:25:59mais ce n'est pas le roi d'Angleterre
00:26:00qui prendra la décision.
00:26:01Chez nous, en France,
00:26:02c'est comme si le roi d'Angleterre
00:26:03avait capté cette décision
00:26:05de dire,
00:26:05je peux entrer en guerre
00:26:06et je peux lancer le pays
00:26:07comme je veux
00:26:08dans ce genre d'aventure.
00:26:09C'est ça qui est très problématique.
00:26:11Oui.
00:26:11Et Philippe Fabrice
00:26:14est effectivement
00:26:14un peu préoccupant
00:26:15parce qu'encore une fois,
00:26:17un homme seul,
00:26:17quel qu'il soit,
00:26:18on peut penser ce qu'on veut
00:26:19d'Emmanuel Macron,
00:26:20enfin un homme seul
00:26:21qui désirait seul.
00:26:22Moi, ce qui me frappe,
00:26:23alors on sait très bien
00:26:24que la Ve République
00:26:25et la Constitution Générale de Gaulle
00:26:27et de Michel Debré
00:26:28avaient évidemment,
00:26:29voulant sortir de l'égime des partis,
00:26:31on ne va pas revenir là-dessus,
00:26:32avaient fait la prééminence
00:26:33évidemment du chef d'État
00:26:35élu au suffrage universel,
00:26:37mais là, quand même,
00:26:38aujourd'hui,
00:26:38nous sommes en 2025,
00:26:39on n'est plus en 1958
00:26:41ou en 1962,
00:26:43il y a quelque chose
00:26:44d'assez préoccupant
00:26:46à voir comment se prennent
00:26:48les décisions
00:26:49dans ce contexte européen
00:26:52explosif,
00:26:53on peut le dire,
00:26:54il y a d'autres,
00:26:55effectivement,
00:26:55décisions.
00:26:56On se dit,
00:26:57mais alors,
00:26:57le Parlement n'existe plus,
00:26:59le Parlement n'est même pas
00:27:01voué au chapitre,
00:27:02le Premier ministre,
00:27:03vous le dites,
00:27:03est taiseux,
00:27:04enfin,
00:27:04on ne l'entend pratiquement plus,
00:27:07et c'est quand même préoccupant
00:27:09du point de vue,
00:27:10je dirais,
00:27:10d'être démocratique,
00:27:11si on peut encore
00:27:12employer ce mot.
00:27:13Tout à fait,
00:27:14parce que même si on était
00:27:15encore dans la situation
00:27:16qui a, disons,
00:27:17prévalu entre 2017 et 2022,
00:27:19où le président de la République
00:27:20avait une majorité pour lui,
00:27:22même si à la fin,
00:27:23il pouvait avoir l'opinion
00:27:24contre lui,
00:27:24d'ailleurs,
00:27:25les élections de 2022
00:27:26ont montré que le soutien
00:27:27était plus,
00:27:27mais ça faisait quand même
00:27:29une sorte de consensus
00:27:31qui faisait que,
00:27:34quand il prenait ces décisions-là,
00:27:35il paraissait appuyé sur quelque chose.
00:27:37Là, encore une fois,
00:27:38on a un président
00:27:38qui est dans une faiblesse
00:27:40politique démocratique
00:27:41temporaire,
00:27:42mais qui s'appuie
00:27:43intégralement
00:27:44sur sa légitimité
00:27:45d'une élection
00:27:46qui précède
00:27:46toutes ses défaites électorales,
00:27:48en considérant que
00:27:49son autorité
00:27:50n'est absolument pas entamée
00:27:51par le fait
00:27:52qu'il a perdu
00:27:53le soutien populaire.
00:27:53C'est ça qui est extrêmement problématique
00:27:55parce que,
00:27:55dans l'idée du général de Gaulle,
00:27:57encore une fois,
00:27:58on peut critiquer
00:27:58la Constitution,
00:28:00je ne m'en prive pas,
00:28:01mais il y avait
00:28:01une idée centrale
00:28:02qui était que
00:28:03l'autorité du président
00:28:04de la République,
00:28:05cette autorité,
00:28:06ce pouvoir très fort,
00:28:07existait parce qu'il s'appuyait
00:28:09sur le soutien populaire.
00:28:10À part du moment,
00:28:10où ce soutien n'est plus là,
00:28:12mais que le pouvoir
00:28:12continue à être employé,
00:28:14même cherche à aller
00:28:15dans ses derniers retranchements
00:28:16en prenant les décisions
00:28:17les plus importantes
00:28:18et les plus graves
00:28:18tout seul,
00:28:19là, effectivement,
00:28:20ça crée une tension
00:28:21sur le régime
00:28:22qui est assez insupportable.
00:28:23Et à votre avis,
00:28:25est-ce que,
00:28:26franchement,
00:28:26sans faire,
00:28:27il ne s'agit pas
00:28:27de faire des prédictions,
00:28:28mais une analyse,
00:28:29Philippe Fabry,
00:28:30est-ce que ça peut
00:28:31continuer comme ça ?
00:28:32Est-ce qu'il ne risque pas
00:28:33à un moment donné,
00:28:34je ne dis pas demain
00:28:34ou après-demain,
00:28:35ou dans un an,
00:28:36ou dans deux mois
00:28:36ou dans un an,
00:28:37comme disait François Sagan,
00:28:39mais est-ce qu'il ne peut pas
00:28:40y avoir une nécessité
00:28:42de corriger un peu
00:28:44certains aspects
00:28:45de la Constitution
00:28:46pour rétablir un équilibre
00:28:48qui, visiblement,
00:28:49manque aujourd'hui,
00:28:50cruellement ?
00:28:51Tout à fait.
00:28:53Alors le problème,
00:28:53c'est que la Constitution,
00:28:56en fait,
00:28:56telle qu'elle avait été rédigée,
00:28:57elle laisse l'espace.
00:28:58Encore une fois,
00:28:59si on lit textuellement
00:29:00et littéralement,
00:29:01on se rend compte
00:29:01que le Premier ministre
00:29:02a beaucoup de pouvoir
00:29:03et qu'il ne devrait pas
00:29:05se laisser marcher dessus
00:29:05comme ça
00:29:06par le président
00:29:07de la République.
00:29:09François Bayrou
00:29:10a quand même réussi
00:29:10à s'imposer,
00:29:11on connaît le récit anecdotique,
00:29:13la façon dont il s'est imposé
00:29:15comme Premier ministre
00:29:16à Emmanuel Macron,
00:29:17et on a le sentiment
00:29:18que c'est le seul moment
00:29:18où il s'est imposé
00:29:19à Emmanuel Macron.
00:29:20Depuis,
00:29:21sur tous ces sujets
00:29:22où il devrait être lui,
00:29:23en première ligne,
00:29:23Emmanuel Macron
00:29:24devrait éventuellement
00:29:25simplement lui apporter
00:29:26son appui
00:29:27pour que l'autorité
00:29:28de l'État
00:29:29soit complète,
00:29:31eh bien,
00:29:31François Bayrou
00:29:32ne dit plus rien.
00:29:33Et donc,
00:29:33le problème,
00:29:34c'est plutôt
00:29:34la faiblesse politique
00:29:35de François Bayrou
00:29:36qui est aussi liée
00:29:36au fait qu'il n'a pas
00:29:37de majorité,
00:29:38donc qu'il doit survivre,
00:29:40que véritablement
00:29:42un problème constitutionnel.
00:29:44Parce que la reparlementarisation
00:29:45du régime,
00:29:46on a vu qu'elle était possible,
00:29:47on a vu qu'on a eu
00:29:48la première motion de censure
00:29:49en 60 ans,
00:29:49très bien.
00:29:50Maintenant,
00:29:51on a un parlement
00:29:53qui,
00:29:54du fait de sa composition,
00:29:54a encore eu du mal
00:29:55à former une vraie coalition
00:29:57et on voit qu'en réalité,
00:29:59le gouvernement
00:30:00est totalement impotent.
00:30:01Maintenant,
00:30:01après trois mois de Bayrou,
00:30:02on peut dire
00:30:03que c'est un gouvernement
00:30:03totalement impotent.
00:30:04Non,
00:30:04mais vous avez raison,
00:30:05mais justement,
00:30:06reparlons de reparlementarisation,
00:30:09ce que vous dites,
00:30:09parce qu'il est là aussi,
00:30:11là où le bas blesse.
00:30:12Alors,
00:30:12c'est vrai qu'on sait
00:30:14qu'un comme De Gaulle,
00:30:15et il l'a montré,
00:30:17s'il avait eu même
00:30:18des élections partielles
00:30:19législatives
00:30:19qui ne lui donnent plus
00:30:20de majorité,
00:30:21il serait parti.
00:30:22On a vu ce qui s'est passé
00:30:23au moment du référendum
00:30:24de 69
00:30:26sur le Sénat
00:30:27et la régionalisation.
00:30:29Mais aujourd'hui,
00:30:30est-ce qu'il y a
00:30:30une possibilité
00:30:31de reparlementarisation
00:30:33sur ce que le Parlement
00:30:34retrouve,
00:30:35et même avant
00:30:36qu'il y ait une majorité
00:30:37totale,
00:30:39retrouve un rôle
00:30:41qui, visiblement,
00:30:43n'existe plus ?
00:30:44On n'a plus que
00:30:45des extraordinaires magouilles.
00:30:46On voit encore
00:30:47les élections municipales.
00:30:49Les municipales
00:30:49arrivent l'année prochaine
00:30:51et c'est déjà
00:30:52le marchandage
00:30:54et les magouilles
00:30:54les plus totales
00:30:55comme on l'a vu
00:30:56au moment des échanges
00:30:57législatives
00:30:58d'il y a quelque temps
00:30:59de 22.
00:31:02Est-ce qu'on est condamné,
00:31:04si vous voulez,
00:31:05aujourd'hui,
00:31:05entre avoir
00:31:06un César
00:31:07ou un Caligula
00:31:08ou un héros
00:31:09omnipotent
00:31:10et puis le reste,
00:31:12le souk ?
00:31:13Est-ce qu'on est condamné
00:31:13à cela ?
00:31:14Condamné,
00:31:15je ne pense pas.
00:31:15Maintenant,
00:31:16c'est une situation
00:31:16qui ne se résout pas
00:31:17d'un claquement de doigts.
00:31:19Le problème,
00:31:19c'est qu'en fait,
00:31:20on a une démocratie
00:31:21en régime,
00:31:22on va dire,
00:31:23qui est à tout le moins malade,
00:31:25je ne pense pas encore
00:31:26convalescent,
00:31:27mais qui a du mal
00:31:28à se mettre d'accord
00:31:29sur un certain nombre de sujets.
00:31:30Et pour se mettre d'accord
00:31:31sur un certain nombre de sujets,
00:31:31pour recomposer le clivage
00:31:33pour savoir,
00:31:34bon,
00:31:35être d'accord,
00:31:35déjà sur le fait
00:31:36qu'on n'est pas d'accord
00:31:36puisqu'on a une tripartition
00:31:37du Parlement
00:31:39et trouver
00:31:40quels sont les points d'accord,
00:31:41ça demande
00:31:42beaucoup de temps
00:31:43et de réflexion
00:31:44et je pense que le danger,
00:31:46justement,
00:31:46ça peut être
00:31:47la volonté d'Emmanuel Macron
00:31:48de continuer d'avancer
00:31:49alors qu'on n'a pas fait
00:31:51ce travail de guérison.
00:31:52Parce que si on se retrouve
00:31:53ensuite pris
00:31:54dans une confrontation
00:31:55géostratégique
00:31:56avec cette faiblesse structurelle,
00:31:58là,
00:31:58ça risque de faire
00:31:59beaucoup de dégâts
00:32:00au régime
00:32:01dans son ensemble.
00:32:02Merci Philippe Abri.
00:32:04Je rappelle votre livre
00:32:05et le César
00:32:06aux éditions Scripta Manen.
00:32:07Toujours intéressant
00:32:08de lire
00:32:08ce qu'est le pouvoir
00:32:10et comment il peut dériver.
00:32:13C'est Cécile de Ménibus.
00:32:14J'aime Marie Tondelier
00:32:16et j'aime Valérie Ayer.
00:32:19C'est ma trinité à moi
00:32:20sans laquelle
00:32:21je ne sais pas
00:32:22si mon émission
00:32:23de Sud Radio
00:32:24aurait le même éclat
00:32:27qu'on peut avoir
00:32:27avec les paroles
00:32:29de ces divines
00:32:30et pas seulement elles.
00:32:31Écoutez.
00:32:32Sud Radio Bercov
00:32:34dans tous ses états.
00:32:35les perles du jour.
00:32:37Est-ce que je dis
00:32:38pas ce que je fais
00:32:41est-ce que je dis
00:32:42pas ce que je fais
00:32:44est-ce que...
00:32:45Eh oui, oui,
00:32:46non, non,
00:32:47non, non,
00:32:48Johnny Hallyday.
00:32:49Ce que je dis,
00:32:49je veux le faire.
00:32:51Alors,
00:32:52c'est très intéressant,
00:32:53l'ancienne tête
00:32:54de liste renaissance
00:32:55de l'élection européenne
00:32:56de 2024,
00:32:57Valérie Ayer,
00:32:59a laissé en temps
00:32:59sur le plateau
00:33:00de France Info
00:33:01samedi dernier,
00:33:02là,
00:33:02il y a deux jours.
00:33:03Elle a dit ceci,
00:33:05vous allez écouter,
00:33:07c'est très intéressant
00:33:08et nous commenterons,
00:33:09ce sera peut-être
00:33:10moins intéressant,
00:33:11mais il faut le faire.
00:33:12Écoutez.
00:33:13Et nos partenaires
00:33:14pro-européens
00:33:15sur le terrain
00:33:15vont tout faire
00:33:16pour s'assurer
00:33:17que le prochain président
00:33:19roumain
00:33:20soit pro-européen
00:33:22va mener une campagne active,
00:33:24faire prendre conscience
00:33:25aux Roumains,
00:33:26qu'ils soient en Roumanie
00:33:26ou la diaspora roumaine,
00:33:28qu'il y a un enjeu
00:33:29démocratique
00:33:30et de projets
00:33:31importants
00:33:32pour l'avenir du pays
00:33:33et pour l'avenir de l'Europe.
00:33:34Soit un projet
00:33:35pro-européen
00:33:36respectueux des valeurs
00:33:38et de l'État de droit,
00:33:39soit un projet
00:33:40qui va venir s'appeler
00:33:41l'État de droit
00:33:41comme Viktor Orban
00:33:43le fait en Hongrie
00:33:44et pro-russe
00:33:45avec un soutien assumé
00:33:46à Vladimir Poutine.
00:33:48Alors là,
00:33:49c'est intéressant.
00:33:50Vraiment,
00:33:51c'est un texte
00:33:51qui voudrait analyser
00:33:53vraiment historiquement,
00:33:54grammaticalement
00:33:55et sémantiquement.
00:33:57Nous allons tout faire
00:33:58pour que les Roumains
00:33:59se rendent compte
00:34:00où est leur bien,
00:34:02où est leur bonheur,
00:34:04où est leur avenir.
00:34:07Évidemment,
00:34:08les pro-européens
00:34:09n'ont pas
00:34:09ces Canine Georgescu
00:34:10ou Simeone
00:34:13ou autres pro-russes
00:34:15sulfureux.
00:34:16On va tout faire
00:34:17sur le terrain.
00:34:18On va mener
00:34:18une campagne active
00:34:20pour faire prendre conscience
00:34:21aux Roumains
00:34:21qu'il y a un enjeu
00:34:22démocratique important.
00:34:23Très bien,
00:34:24Valérie Ayer.
00:34:25Mais quand elle dit
00:34:26soit un projet
00:34:27qui va venir
00:34:27saper les doigts de droit
00:34:29comme en Hongrie
00:34:29avec Viktor Orban,
00:34:32attendez,
00:34:32Viktor Orban
00:34:33a été réélu
00:34:34trois fois.
00:34:35Il a été réélu
00:34:36trois fois
00:34:37triomphalement
00:34:38en Hongrie.
00:34:39C'est ça,
00:34:40le saper
00:34:41l'état de droit ?
00:34:42Et c'est intéressant
00:34:43parce qu'on l'a entendu
00:34:44les cris d'orfraîn
00:34:45d'un certain nombre
00:34:46de députés ailleurs.
00:34:48Oui,
00:34:48l'ingérence russe,
00:34:49oui,
00:34:50partout d'ailleurs,
00:34:50l'ingérence russe,
00:34:52oui,
00:34:52d'ailleurs,
00:34:52on sait très bien
00:34:53que dans les prochaines élections
00:34:54législatives
00:34:55ou municipales
00:34:57ou évidemment présidentielles,
00:34:58il y aura une ingérence russe
00:34:59pour faire attention.
00:35:01C'est extraordinaire.
00:35:02Georges Siméon,
00:35:03à Roumanie,
00:35:04est arrivé largement
00:35:05en tête
00:35:05du nouveau scrutin
00:35:06présidentiel.
00:35:07Il a recueilli
00:35:0840,5%
00:35:10des suffrages
00:35:10devant le maire
00:35:11de Bucarest,
00:35:12Nikuzor Dan,
00:35:13qui a obtenu
00:35:1320%
00:35:14des suffrages.
00:35:16Le candidat nationaliste
00:35:17s'est rangé
00:35:17du côté
00:35:18du parti or,
00:35:21est arrivé en pole position.
00:35:23Et rappelez-vous,
00:35:23Kaline Georgescu
00:35:24qui avait gagné
00:35:25les premières élections
00:35:26qui est arrivée
00:35:27aussi là,
00:35:28largement en tête,
00:35:29eh bien,
00:35:29les élections
00:35:30étaient annulées.
00:35:31Alors,
00:35:32attendez,
00:35:32Valérie Ayer
00:35:33et tous ceux
00:35:33qui sont dans le camp
00:35:35dit du bien.
00:35:36Donc,
00:35:38vous trouvez
00:35:38que vous allez faire
00:35:40tout ce qu'il faut
00:35:41pour que la Roumanie
00:35:43vote bien.
00:35:44Et si elle vote mal,
00:35:46ce sera
00:35:46la faute
00:35:47de la Russie,
00:35:48bien sûr.
00:35:49Mais dites-moi,
00:35:50c'est ça la démocratie
00:35:51pour vous ?
00:35:52La démocratie,
00:35:53encore une fois,
00:35:53c'est à sens unique.
00:35:55Quand ça va
00:35:56dans votre sens,
00:35:57c'est la démocratie.
00:35:58Quand ça ne va pas
00:35:59dans votre sens,
00:36:00c'est la dictature.
00:36:03C'est quand même
00:36:03un peu embêtant.
00:36:05Vous ne trouvez pas,
00:36:05quand vous parlez
00:36:06tout le temps,
00:36:07du matin au soir,
00:36:09démocratie,
00:36:10liberté
00:36:11contre les autocrates
00:36:14et autres.
00:36:14Mais attendez,
00:36:15attendez.
00:36:16Donc,
00:36:16si le peuple
00:36:17s'exprime mal,
00:36:19vous pensez exactement
00:36:20comme racontait
00:36:22d'un de ses héros
00:36:23le grand dramaturge
00:36:25allemand
00:36:25Bertolt Brecht.
00:36:27Rappelez-vous,
00:36:27il disait que dans un pays,
00:36:29il y avait le peuple
00:36:30qui maugrait
00:36:31à propos du gouvernement.
00:36:35On disait
00:36:35ça ne va pas du tout.
00:36:36Eh bien,
00:36:37le gouvernement,
00:36:37qu'est-ce qu'il a fait ?
00:36:38Il a excédé,
00:36:39il a décidé
00:36:40de changer le peuple.
00:36:41Donc,
00:36:41vous voulez,
00:36:42cher Valéry Ayer,
00:36:43dissoudre le peuple
00:36:44s'il ne le pense pas bien ?
00:36:46C'est ça,
00:36:46votre souhait ?
00:36:47Je ne le pense pas.
00:36:48Non,
00:36:48non,
00:36:48non.
00:36:49Mais alors,
00:36:49réfléchissez un tout petit peu
00:36:50avant de vous engager
00:36:52et de vouloir tout faire
00:36:53pour que des peuples,
00:36:54vous n'êtes pas roumaines,
00:36:56vous n'êtes pas hongroises,
00:36:58vous êtes françaises.
00:36:59Alors,
00:37:00occupez-vous de la France,
00:37:03occupez-vous
00:37:03et laissez
00:37:05chaque peuple
00:37:06disposer de lui-même.
00:37:08Petit quelque chose,
00:37:09non ?
00:37:09Est-ce que c'est sulfureux,
00:37:10ça ?
00:37:11Ça,
00:37:11c'est être extrémiste ?
00:37:13Eh bien,
00:37:14on verra.
00:37:14Sud Radio Bercov
00:37:16dans tous ses états.
00:37:31Ah,
00:37:31je ne sais pas,
00:37:32non,
00:37:32ce n'est pas vraiment
00:37:33un retournement de veste,
00:37:35d'ailleurs,
00:37:36si c'est un retournement de veste,
00:37:37il doit rester écologiste.
00:37:38Je pensais à Marine Tondelier.
00:37:40Marine Tondelier
00:37:41était mardi dernier
00:37:42sur France 2
00:37:43et on l'interrogeait
00:37:44effectivement
00:37:45sur les prochaines municipales.
00:37:47C'est dans un an,
00:37:50en 2026,
00:37:51mais il n'est jamais trop tôt
00:37:52pour bien préparer
00:37:54et pour bien voter.
00:37:56Alors,
00:37:57on parlait effectivement
00:37:58des relations
00:37:59de...
00:38:01Comment va cette gauche ?
00:38:02Elle va bien, monsieur ?
00:38:03Elle est fracturée, monsieur ?
00:38:05Donc,
00:38:05la secrétaire nationale
00:38:06des écologistes,
00:38:07Marine Tondelier,
00:38:09disait,
00:38:09voilà,
00:38:09il faut absolument
00:38:10une union de gauche
00:38:11la plus large possible
00:38:12avec la France insoumise
00:38:14et à Paris,
00:38:16par exemple,
00:38:17il est hors de question
00:38:18de laisser les clés
00:38:18de la capitale
00:38:19à Rachida Dati,
00:38:20bien sûr,
00:38:21mais aussi ailleurs.
00:38:23Donc, attention,
00:38:24une démarche commune,
00:38:25la gauche unie,
00:38:26la gauche unie.
00:38:28Eh bien,
00:38:29voilà,
00:38:30elle dit,
00:38:30écoutez,
00:38:31oui,
00:38:32même avec la France insoumise
00:38:33et regardez ce que dit
00:38:35Marine Tondelier,
00:38:36écoutez plutôt.
00:38:37La question que j'adresse
00:38:38à mes partenaires,
00:38:38c'est,
00:38:39et vous ?
00:38:39Et on a écrit
00:38:40en début de semaine
00:38:41à l'intégralité
00:38:42de nos partenaires politiques
00:38:43en tant que direction écologiste,
00:38:45puisqu'on a eu un congrès,
00:38:45qu'on a une nouvelle direction,
00:38:46pour leur proposer
00:38:47des rencontrés
00:38:47un par un,
00:38:49un par un,
00:38:50pour examiner avec eux
00:38:51comment on fait
00:38:51pour les municipales
00:38:52pour qu'un maximum
00:38:53de villes écologistes
00:38:55restent écologistes,
00:38:57les villes de gauche
00:38:58restent de gauche
00:38:58et que les villes de droite
00:38:59basculent au maximum
00:39:00à gauche.
00:39:00Vous avez une réponse ?
00:39:01Ben,
00:39:01ça va venir,
00:39:02j'imagine que là,
00:39:02mon téléphone est en train
00:39:03de sonner dans la loge,
00:39:04donc je vais m'empresser
00:39:04de le retrouver.
00:39:06Voilà,
00:39:07et on entendait
00:39:08le bruit du téléphone
00:39:09qui sonne dans la loge.
00:39:10Marine,
00:39:11Marine,
00:39:11oui,
00:39:11on vous écoute,
00:39:12oui,
00:39:12oui,
00:39:12on va aller ensemble,
00:39:13chère Marine,
00:39:13oui,
00:39:14la gauche,
00:39:14la gauche unie,
00:39:15très bien,
00:39:15la gauche unie.
00:39:16Simplement,
00:39:17ça rappelle quelque chose,
00:39:21vous savez,
00:39:21ce livre,
00:39:22on va recevoir les auteurs,
00:39:24je l'espère,
00:39:24le livre La Meute,
00:39:25qui est un livre
00:39:26tout à fait intéressant,
00:39:27écrit sur le fonctionnement
00:39:30dans le livre Enquête
00:39:31La Meute,
00:39:34il est révélé
00:39:35le SMS
00:39:35que lui a envoyé
00:39:36Mélenchon en 2024,
00:39:39le SMS
00:39:39que Marine Thondelier
00:39:40a confirmé
00:39:41avoir reçu.
00:39:42Alors,
00:39:43le contexte,
00:39:44les tensions
00:39:44entre la fille
00:39:45et le reste de la gauche
00:39:45à l'automne dernier
00:39:46autour de l'élection
00:39:47de législative
00:39:47partie à la Grenoble,
00:39:49donc la candidate
00:39:50du nouveau Front Populaire
00:39:51pour Matignon,
00:39:52Lucie Casté,
00:39:53faisait alors figure de favorite,
00:39:55mais elle avait expliqué
00:39:55qu'elle ne souhaitait pas
00:39:56s'inscrire au sein
00:39:57d'un seul groupe
00:39:57à l'Assemblée
00:39:58et comptait en changer
00:39:59régulièrement.
00:40:00Ben oui,
00:40:00il y a même le changement,
00:40:01Lucie Casté,
00:40:01pourquoi pas ?
00:40:02Donc,
00:40:03un vrai casus belli
00:40:04pour LFI,
00:40:06jusqu'à présent,
00:40:07bon,
00:40:07c'était un membre
00:40:08de son camp
00:40:08qu'il avait.
00:40:10Donc,
00:40:11proche de Lucie Casté,
00:40:13Marine Thondelier
00:40:14avait alors dénoncé
00:40:15le 21 octobre dernier,
00:40:17sur le plateau de France 3,
00:40:18les méthodes de bourrin,
00:40:20ce sont ses mots,
00:40:22des insoumis.
00:40:23Alors,
00:40:23Jean-Luc Mélenchon
00:40:24lui a envoyé ce message,
00:40:25on va te renvoyer
00:40:26la dose que tu mérites.
00:40:28Voilà.
00:40:29Est-ce que l'important,
00:40:30c'est la dose
00:40:31ou l'emmerdant,
00:40:32c'est la dose ?
00:40:33Alors,
00:40:33Marie,
00:40:33t'ont lieu à essayer
00:40:34d'apaiser les choses.
00:40:36Mais enfin,
00:40:36vous voyez,
00:40:36c'est pas facile,
00:40:38la gauche unie.
00:40:39C'est un peu,
00:40:40en ce moment,
00:40:41je t'aime,
00:40:42moi non plus,
00:40:43la droite aussi d'ailleurs,
00:40:44ils aiment bien ça
00:40:45en politique.
00:40:46à tout de suite
00:40:48pour la suite.
00:40:49Sud Radio Bercoff
00:40:52dans tous ses états.
00:40:53Lomier et Poisse,
00:40:56le dos vergnieux,
00:40:58beau fort,
00:41:00l'ivarot,
00:41:01reblochon,
00:41:03abondance,
00:41:04mon d'or.
00:41:06Grotin de Chavignol,
00:41:10Chabichoux du Poitou,
00:41:13Pyrénées de Brebis,
00:41:16Vacherin du Haut-Douc,
00:41:18Et alors François Morel,
00:41:20et alors,
00:41:21et alors,
00:41:21vous égrenez
00:41:22les noms des fromages
00:41:23et un fromage vous manque
00:41:26et tout est dépeuplé ?
00:41:28Et oui,
00:41:28le comté.
00:41:29Il parle pas du comté.
00:41:31Mais il n'est pas le seul.
00:41:32Vous savez qu'en ce moment,
00:41:34auditeurs résistants
00:41:35de Sud Radio,
00:41:36ils veulent supprimer
00:41:37le comté.
00:41:38Vous allez me dire,
00:41:39mais qu'est-ce que c'est
00:41:39que vous voulez dire
00:41:39supprimer le comté ?
00:41:40Ah, je vais vous dire.
00:41:41Pierre Rigaud,
00:41:42qui est naturaliste
00:41:43et écologue autoproclamé,
00:41:46enfin en tout cas,
00:41:46voilà.
00:41:47Donc,
00:41:48sur France Inter
00:41:49dans l'émission
00:41:49La Lutte Enchantée,
00:41:51Pierre Rigaud a accusé
00:41:52le comté,
00:41:54le comté,
00:41:55vous voyez,
00:41:55ce fromage,
00:41:56honnêtement,
00:41:56moi que j'apprécie beaucoup
00:41:58et je crois que je ne suis pas le seul,
00:41:59je suis même sûr,
00:42:01eh bien,
00:42:02ce fromage de montagne
00:42:03n'est pas dur,
00:42:05il est directement,
00:42:06d'après Pierre Rigaud,
00:42:07responsable de la dégradation
00:42:09de l'environnement.
00:42:10Écoutez pourquoi.
00:42:11Eh oui,
00:42:12vous allez voir,
00:42:13c'est un danger terrible
00:42:14qui plane sur la France.
00:42:15les déjections
00:42:17des vaches montpéliardes,
00:42:18dont le lait
00:42:19est exclusivement utilisé
00:42:20pour le confectionner,
00:42:22polluent les sols
00:42:23et les cours d'eau
00:42:24de la région.
00:42:25Alors bon,
00:42:25le comté,
00:42:26mais on pollue
00:42:27les cours d'eau
00:42:27et alors,
00:42:28à bord le comté.
00:42:29Pire encore,
00:42:30pire encore,
00:42:31c'est pas fini,
00:42:32déguster une petite tranche
00:42:34de ce monument
00:42:35du terroir jurassien
00:42:36rendrait également complice
00:42:38d'intolérables souffrances animales.
00:42:41Puisque les vaches,
00:42:42ainsi que la plupart
00:42:43de leurs progénitures mâles,
00:42:45finissent un jour
00:42:45à la boucherie,
00:42:46et oui,
00:42:47un crime de plus
00:42:48contre l'humanité
00:42:48bien plus préoccupant
00:42:49que la pollution endémique
00:42:50de nombreux pays d'Afrique,
00:42:52la dévouration de la Nazie
00:42:53pour vendre de l'huile de palme
00:42:55en Amérique du Sud
00:42:55pour planter le soja nécessaire,
00:42:57la fabrication de nombreux
00:42:58substituts alimentaires véganes.
00:43:01Donc voilà,
00:43:02il dit,
00:43:02c'est plus possible,
00:43:03on ne peut pas.
00:43:04Et finit l'écologue
00:43:05au micro du service public,
00:43:09de la radio de service public.
00:43:11Eh bien,
00:43:11si le comté est mauvais écologiquement,
00:43:15et si c'est mauvais pour les animaux,
00:43:16terrible même pour les animaux,
00:43:18qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:43:19Eh bien,
00:43:19il faut arrêter d'en manger.
00:43:23À moi,
00:43:24à compter deux mots,
00:43:25à rose sur le comté,
00:43:27voilà où on en est dans l'écologie,
00:43:29transmis à Marine Tondelier,
00:43:31qui,
00:43:31je suis sûr,
00:43:32va montrer qu'elle aussi,
00:43:34elle part en guerre
00:43:35contre le comté.
00:43:38Sud Radio Bercov,
00:43:40dans tous ses états,
00:43:42le face-à-face.
00:43:44Eh bien,
00:43:45le face-à-face,
00:43:46pourquoi les intellectuels se trompent ?
00:43:49Alors,
00:43:50Samuel Fitoussi,
00:43:50bonjour.
00:43:51Bonjour.
00:43:52Vous êtes essayiste,
00:43:53vous êtes auteur de,
00:43:54vous avez reçu d'ailleurs,
00:43:55avec ce livre très,
00:43:58très,
00:43:59très savoureux,
00:44:00Walk Fiction,
00:44:01depuis d'ailleurs le walkisme,
00:44:02on continue,
00:44:03merci,
00:44:03mais de plus en plus combattu,
00:44:05merci aussi.
00:44:06Et là,
00:44:07vous publiez,
00:44:07pourquoi les intellectuels se trompent,
00:44:09aux éditions de l'Observatoire.
00:44:11Alors,
00:44:12évidemment,
00:44:12on retrouve nos chers intellectuels,
00:44:14avec,
00:44:15d'ailleurs,
00:44:16la photo,
00:44:17le dessin de Jean-Paul Sartre,
00:44:20je montre ça,
00:44:21donc,
00:44:21vous voyez,
00:44:22les lunettes de Jean-Paul,
00:44:24strabisme moins divergent que d'habitude,
00:44:26et le vert des lunettes un peu cassé.
00:44:31Alors,
00:44:31les intellectuels se trompent,
00:44:32on a envie de vous dire,
00:44:33d'abord,
00:44:33Samuel Fitoussi,
00:44:34mais c'est pas nouveau,
00:44:35ils se sont toujours trompés,
00:44:36ou très souvent.
00:44:37Donc,
00:44:38quand vous dites,
00:44:38pourquoi les intellectuels se trompent,
00:44:40est-ce que vous ne commencez pas par dire
00:44:41une chose déjà naturelle et connue ?
00:44:45Oui,
00:44:45je pense que beaucoup de gens ont fait,
00:44:47et Briam ont fait,
00:44:49la liste des erreurs des intellectuels.
00:44:52Mon livre,
00:44:52je ne me contente pas de faire la liste,
00:44:54j'essaye d'expliquer pourquoi il se trompe,
00:44:56pourquoi des esprits brillants,
00:44:58parce que vous avez pris Sartre en exemple,
00:45:01qui est effectivement en conversion de mon livre,
00:45:03Sartre était objectivement un esprit brillant,
00:45:06premier à l'agrégation de philo,
00:45:07reçu brillamment à,
00:45:10anormal,
00:45:11c'était un des...
00:45:13Et puis un peu de très beaux livres aussi,
00:45:15enfin voilà.
00:45:15Il avait par ailleurs une oeuvre philosophique
00:45:17et littéraire majeure,
00:45:18et pourtant,
00:45:19à chaque fois qu'il s'est engagé,
00:45:21il s'est trompé,
00:45:21toute sa vie il s'est trompé.
00:45:23Il a soutenu le terrorisme palestinien
00:45:25au JO de Munich,
00:45:27il a soutenu Pol Pot,
00:45:28qui a commis un génocide,
00:45:30il a applaudi le goulag,
00:45:33en 1954 par exemple,
00:45:35il va en URSS,
00:45:37il revient,
00:45:38et il est interviewé par Libération,
00:45:40et il explique que l'URSS a trouvé la clé du bonheur humain,
00:45:44il explique que dans moins d'une...
00:45:46Que la liberté d'expression est totale aussi...
00:45:48Voilà, exactement,
00:45:49que la liberté d'expression est totale là-bas,
00:45:51et que dans moins d'une décennie,
00:45:52le niveau de vie en URSS sera de 30 à 40% supérieur
00:45:55au niveau de vie en France,
00:45:57et que la France serait bien inspirée
00:45:58de suivre les politiques publiques
00:46:00mises en place en URSS,
00:46:01à savoir le collectivisme,
00:46:03qui a tué des dizaines de millions de personnes.
00:46:05Le journaliste lui demande même,
00:46:07mais s'ils sont si riches et prospères,
00:46:10pourquoi ne voit-on pas plus souvent
00:46:11de touristes soviétiques en France ?
00:46:14Et Sartre répond,
00:46:16oh vous savez,
00:46:17ils sont tellement bien chez eux
00:46:19qu'ils n'ont pas très envie de partir.
00:46:20Authentique tout ça,
00:46:21d'un IB.
00:46:22Donc il a mis toute son intelligence
00:46:24au service des convictions les plus absurdes,
00:46:29les plus erronées,
00:46:30et même les plus dévastatrices.
00:46:32Il s'est aussi trompé évidemment sur Mao.
00:46:35Castro, Cuba.
00:46:37Castro, voilà,
00:46:37il a été avec Simone de Beauvoir
00:46:39rendre visite à Fidel Castro à Cuba,
00:46:42et ils ont arpenté l'île
00:46:44pendant des jours,
00:46:45ils sont rentrés,
00:46:46ils ont chanté les louanges
00:46:46de Fidel Castro dans la presse,
00:46:48en soutenant l'interdiction
00:46:50de la presse d'opposition à Cuba,
00:46:52en expliquant que Fidel Castro
00:46:54était une sorte de philanthrope humaniste.
00:46:56Donc à chaque fois qu'il s'est engagé,
00:46:57il s'est trompé.
00:46:58Et l'énigme,
00:47:00c'est que ça ne correspond pas qu'à Sartre,
00:47:02c'est tout de l'intelligentsia
00:47:03dans les années 50, 60, 70,
00:47:05c'est lourdement trompé,
00:47:06et même avant.
00:47:08Si vous voulez,
00:47:08on impute souvent le nazisme
00:47:10aux masses
00:47:11qui se seraient égarées,
00:47:13mais le nazisme était particulièrement populaire
00:47:15sur les campus des meilleures universités allemandes.
00:47:18C'est là qu'Hitler suscitait
00:47:19l'enthousiasme le plus grand.
00:47:20Je m'appuie notamment
00:47:20sur l'historien Paul Johnson.
00:47:22Oui, vous voulez dire
00:47:24que ce sont les élites,
00:47:25les élites étudiantes, etc.,
00:47:27qui ont été les premières
00:47:28à rallier le nazisme.
00:47:31Exactement.
00:47:32Le nazisme était particulièrement populaire
00:47:34chez l'élite allemande.
00:47:36Et ensuite,
00:47:36les croyances de l'élite intellectuelle allemande
00:47:38ont ruissellé
00:47:40et ont atteint le peuple.
00:47:43Il y a,
00:47:44même dans les années 30,
00:47:45si vous voulez,
00:47:45et dans les années 40,
00:47:46George Orwell
00:47:47ne trouvait pas d'éditeur
00:47:48pour son livre
00:47:49La ferme des animaux.
00:47:50Pourquoi ?
00:47:51Parce que La ferme des animaux
00:47:52était une satire anti-stalinienne
00:47:54et que les éditeurs anglais
00:47:56avaient tous une sympathie forte
00:47:58pour Staline.
00:48:00Orwell lui-même,
00:48:01écrit plus tard
00:48:02dans la préface du livre
00:48:04enfin publié,
00:48:05et d'ailleurs la préface
00:48:05ne fut publiée
00:48:06que dans les années 70,
00:48:08il écrit
00:48:09« L'intelligence britannique
00:48:11a développé une loyauté nationaliste
00:48:13à l'égard de Staline
00:48:14et dans son fort intérieur
00:48:16elle a l'impression
00:48:16que dire du mal de l'URSS
00:48:18est une forme de blasphème.
00:48:19Donc il y a eu des décennies
00:48:21d'aveuglement
00:48:22sur des régimes
00:48:23qui ont causé
00:48:23des dizaines de millions de morts
00:48:24et ce,
00:48:25alors même que l'information
00:48:26était parfaitement accessible.
00:48:28On imagine parfois
00:48:29qu'à l'époque
00:48:30il n'y avait pas les réseaux sociaux
00:48:31et que l'information
00:48:32ne circulait pas
00:48:32mais c'est faux.
00:48:33Et Jean-François Orwell
00:48:34notamment le montre
00:48:35de manière brillante
00:48:36dans La connaissance inutile,
00:48:37un livre que j'invite
00:48:38tout le monde à lire,
00:48:39un livre absolument brillant,
00:48:40l'information
00:48:40pour qui il la voulait
00:48:41était accessible.
00:48:42Donc il y avait une forme
00:48:43d'aveuglement volontaire
00:48:44parce qu'il y avait
00:48:45le confort
00:48:47dans ces croyances
00:48:48populaires
00:48:48mais absurdes.
00:48:49Alors justement
00:48:50Samuel Fuitoussi,
00:48:51pourquoi ces intellectuels,
00:48:52vous en parlez longuement,
00:48:55il y en a,
00:48:55vous en a cité certains
00:48:57mais il y en a beaucoup d'autres,
00:48:58qu'est-ce qui fait
00:48:59qu'ils se sont trompés
00:48:59et je voudrais que vous donniez
00:49:01parce que vous donnez
00:49:01plusieurs raisons
00:49:02à la fois
00:49:04quand il est le déni,
00:49:05le côté
00:49:05nous sommes dans notre narratif
00:49:07et nous n'allons pas en sortir,
00:49:08c'est très intéressant
00:49:09parce que ça continue
00:49:10encore aujourd'hui,
00:49:11plus que jamais.
00:49:12Donc qu'est-ce qui fait
00:49:14que non seulement
00:49:16ils peuvent se tromper,
00:49:17tout le monde peut se tromper
00:49:17mais ils persistent
00:49:19et signe dans leur erreur ?
00:49:20Oui, alors je pense
00:49:21qu'il y a plusieurs choses.
00:49:23Déjà, je montre
00:49:24dans mon livre
00:49:24en m'appuyant sur la pensée
00:49:26de nombreux chercheurs
00:49:27et sur les travaux
00:49:27scientifiques contemporains
00:49:28que contrairement
00:49:30à ce qu'on a longtemps cru,
00:49:31la raison humaine
00:49:32n'a pas été façonnée
00:49:33par l'évolution
00:49:34uniquement pour nous mener
00:49:35vers la vérité
00:49:36mais aussi pour nous permettre
00:49:37de faire bonne figure
00:49:38en société.
00:49:39C'est-à-dire qu'il y a
00:49:40un chercheur
00:49:40qui s'appelle Jonathan Haidt
00:49:41qui nous demande
00:49:42d'imaginer deux hommes.
00:49:43Le premier homme
00:49:44est obsédé par la vérité,
00:49:45il raisonne rigoureusement
00:49:46en toute situation.
00:49:48Cela peut l'amener
00:49:49à s'opposer
00:49:50au consensus en vigueur
00:49:51dans son groupe.
00:49:52Le deuxième homme
00:49:53est plus flexible
00:49:55et souvent
00:49:56il adhère
00:49:56aux contre-vérités populaires.
00:49:58Lequel des deux hommes
00:49:59se serait plus souvent
00:50:02reproduit,
00:50:03aurait obtenu
00:50:04pour ses enfants
00:50:04la protection de la tribu,
00:50:06aurait joui
00:50:07des fruits
00:50:07de la coopération,
00:50:08etc.
00:50:08C'est évidemment
00:50:09le deuxième homme.
00:50:10Le deuxième homme,
00:50:11celui qui se trompe
00:50:12plus souvent
00:50:12quand l'erreur
00:50:13est populaire,
00:50:14aurait obtenu
00:50:14tout au long
00:50:15de notre histoire
00:50:16évolutive
00:50:16un avantage sélectif
00:50:18par rapport
00:50:19à l'homme
00:50:19dont la raison
00:50:20le pousse purement
00:50:21vers la vérité.
00:50:22Et donc,
00:50:22la raison humaine
00:50:23nous oriente,
00:50:24on est les descendants
00:50:25d'hommes
00:50:26qui se sont trompés
00:50:26quand l'erreur
00:50:27était populaire.
00:50:28Donc la raison
00:50:28a été façonnée
00:50:29non pas pour accéder
00:50:31à la vérité
00:50:31mais aussi parfois
00:50:32pour rationaliser
00:50:33l'erreur à la mode.
00:50:34Or,
00:50:35à cette époque,
00:50:36le communisme,
00:50:38par exemple,
00:50:38pour prendre à nouveau
00:50:39cet exemple,
00:50:40était à la mode
00:50:41et donc le coût social
00:50:42de la vérité
00:50:43était très élevé
00:50:44et donc les intellectuels
00:50:46étaient incités
00:50:46psychologiquement
00:50:47à rationaliser
00:50:48les absurdités
00:50:50à la mode.
00:50:51Vous voulez dire,
00:50:52pour faire bien
00:50:52dans le milieu,
00:50:53pour entendre,
00:50:54c'est bien dans le milieu
00:50:55et il faut quand même
00:50:56que je sois avec l'art,
00:50:58que je hurle
00:50:59avec les loups,
00:51:00que je bêle
00:51:00avec les boutons
00:51:01mais il faut me faire
00:51:02bien voir.
00:51:02Et puis,
00:51:03vous me direz,
00:51:04ça c'est le lot
00:51:05de tout le monde,
00:51:05pas juste des intellectuels.
00:51:07Oui,
00:51:07mais les intellectuels
00:51:08ont une particularité,
00:51:10c'est que contrairement
00:51:11à d'autres catégories
00:51:13de la population
00:51:14ou d'autres métiers,
00:51:15ils ne subissent pas
00:51:15eux-mêmes les conséquences
00:51:17de leurs erreurs.
00:51:19Simone de Beauvoir,
00:51:20par exemple,
00:51:20a défendu le goulag,
00:51:23elle a défendu
00:51:24les assassinats
00:51:25d'opposition politique
00:51:26en URSS,
00:51:27elle a écrit un livre
00:51:27de 450 pages
00:51:28à la gloire de Mao
00:51:29en écrivant
00:51:30que le maoïsme
00:51:31était un humanisme
00:51:32et pourtant,
00:51:33toute sa vie,
00:51:34elle est restée
00:51:34une idole intellectuelle
00:51:36et elle a vécu
00:51:36une existence confortable
00:51:37à Saint-Germain-des-Prés.
00:51:39Idem pour Sartre,
00:51:40on l'a dit,
00:51:40il s'est trompé toute sa vie
00:51:41et Solzhenitsyn
00:51:42disait de Sartre
00:51:43qu'il était resté
00:51:44le maître à penser
00:51:45de l'intelligentsia
00:51:45toute sa vie.
00:51:46donc les intellectuels
00:51:47disposent du luxe
00:51:48de pouvoir
00:51:49ne pas subir
00:51:51les conséquences
00:51:51de leurs erreurs
00:51:52alors que si vous voulez,
00:51:53le boulanger,
00:51:53s'il se trompe,
00:51:54si sa recette de fabrication
00:51:56de son pain est mauvaise,
00:51:57il ne vendra pas de pain,
00:51:58sa boulangerie fera faillite.
00:52:00Le pilote d'avion,
00:52:01s'il commet des erreurs,
00:52:02il meurt en même temps
00:52:03que ses passagers,
00:52:03il joue sa peau
00:52:04pour reprendre l'expression
00:52:05de Nicolas Nassim Taleb.
00:52:07donc seuls les intellectuels
00:52:08disposent du luxe
00:52:09de pouvoir choisir
00:52:10leur croyance
00:52:11en fonction de la valeur
00:52:12sociale de ses croyances
00:52:13plutôt qu'en fonction
00:52:14de la validité
00:52:15de ses croyances
00:52:15et ça peut, je pense,
00:52:17expliquer beaucoup
00:52:17d'erreurs d'un intellectuel.
00:52:19Alors justement,
00:52:20mais Samuel Fittoussi
00:52:21de ce point de vue-là,
00:52:22est-ce qu'il n'y a pas
00:52:23quand même ?
00:52:24Alors vous semblez dire
00:52:25que, parce que la raison
00:52:26et la séduction
00:52:27devraient s'opposer,
00:52:29donc quand vous dites
00:52:29qu'il y a deux hommes,
00:52:30non, il y a l'homme raisonnable
00:52:31qui cherche la vérité,
00:52:32qui essaie de la trouver
00:52:33et qui va,
00:52:34alors il sort de sa zone
00:52:35de confort,
00:52:36il se heurte,
00:52:37effectivement la doxa,
00:52:39mais l'autre,
00:52:40ce n'est pas par raisonnement,
00:52:41c'est par pur opportunisme,
00:52:43si je vais jusqu'au bout
00:52:44de ce que vous dites.
00:52:44Oui, mais souvent,
00:52:46nous sommes aveugles
00:52:47aux objectifs évolutifs
00:52:48que poursuit notre cerveau.
00:52:50Moi, je ne dis pas
00:52:51que les intellectuels
00:52:51sont cyniques et opportunistes,
00:52:52ce n'est pas ce que je dis.
00:52:53Je pense que les intellectuels
00:52:54qui se sont trompés
00:52:55sur le communisme
00:52:56croyaient défendre la vérité,
00:52:58mais leur raison,
00:53:00leur cerveau les orientait
00:53:02vers la rationalisation
00:53:03de l'erreur à la mode
00:53:04et non pas vers la recherche
00:53:05objective de la vérité.
00:53:07Pourquoi ?
00:53:07Parce que le cerveau
00:53:07possède un certain nombre
00:53:08de filtres et en vérité,
00:53:10contrairement à ce qu'on croit,
00:53:11on part de la conclusion
00:53:12et on raisonne
00:53:13à partir de la conclusion.
00:53:15On filtre le monde
00:53:16pour le voir tel
00:53:16qu'on aimerait qu'il soit,
00:53:18on accorde beaucoup plus
00:53:19de poids aux informations
00:53:19susceptibles de confirmer
00:53:21nos croyances,
00:53:21on interprète avec partialité
00:53:23une même information
00:53:24pour la lire
00:53:25de façon compatible
00:53:27avec ce qu'on croyait auparavant.
00:53:29Donc on croit
00:53:29que le raisonnement
00:53:30nous guide,
00:53:31trace un chemin
00:53:32vers la conclusion.
00:53:33C'est quoi la légitimité
00:53:34de ce raisonnement ?
00:53:35C'est ça.
00:53:35Voilà, on croit
00:53:36que c'est le raisonnement
00:53:37qui trace le chemin,
00:53:38en vérité c'est la conclusion
00:53:39qui trace le chemin
00:53:40et on raisonne
00:53:41pour aboutir à la conclusion
00:53:42à laquelle on a abouti
00:53:44en vérité,
00:53:44non pas pour des raisons
00:53:45rationnelles si vous voulez,
00:53:46mais pour des raisons sociales.
00:53:47opportunisme et de désir
00:53:48de popularité,
00:53:49franchement,
00:53:50il y a aussi ça.
00:53:51Évidemment,
00:53:51je pense qu'à la marge
00:53:53il y a ça,
00:53:53mais si vous voulez,
00:53:54je trouve que
00:53:54quand cela existe,
00:53:57c'est beaucoup moins intéressant
00:53:58à analyser,
00:53:59parce qu'on l'a dit,
00:54:00quelqu'un est cynique,
00:54:01opportuniste,
00:54:01évidemment il y a des cyniques
00:54:02et des opportunistes partout,
00:54:04mais moi ce qui m'intéresse
00:54:05c'est vraiment
00:54:05l'aveuglement idéologique
00:54:06et l'aveuglement idéologique
00:54:07peut aller très loin
00:54:08pour vous donner un exemple
00:54:09que je donne dans mon livre.
00:54:10Arthur Kossler,
00:54:12le grand écrivain
00:54:12dans les années 30
00:54:13était fanatique communiste.
00:54:15Plus tard,
00:54:16quelques décennies plus tard,
00:54:17il revient de son
00:54:18embrigadement communiste
00:54:19et il fait preuve
00:54:21d'une grande lucidité.
00:54:22Et donc dans ses mémoires,
00:54:23il raconte son voyage
00:54:25dans les années 30,
00:54:25à l'époque où il était
00:54:26fanatique communiste,
00:54:27en Ukraine.
00:54:28Au moment où il se rend
00:54:29en Ukraine,
00:54:30l'Ukraine est ravagée
00:54:31par la famine
00:54:32qui fera 5 millions de morts.
00:54:34Mais lui est persuadé
00:54:35que l'Urss
00:54:37a trouvé la clé
00:54:38du bonheur humain
00:54:39et est en train de façonner
00:54:40une utopie fantastique.
00:54:41Donc il arrive en Ukraine
00:54:42et il voit
00:54:43des gens affamés.
00:54:46Il voit des gens aveugles
00:54:47parce qu'ils manquent
00:54:48de calories
00:54:48et qu'ils n'arrivent plus
00:54:49à voir.
00:54:49Il voit par terre
00:54:50des gens
00:54:51qui dorment
00:54:52avec leur enfant
00:54:53et qui supplient
00:54:54les rares touristes
00:54:55d'échanger
00:54:56des morceaux
00:54:57de pain noir
00:54:58contre leurs vieilles bottes.
00:54:59Il voit des mères
00:55:00porter aux fenêtres
00:55:01des trains
00:55:02leur bébé squelettique.
00:55:03Il entend
00:55:05des témoignages
00:55:06de familles
00:55:07qui mangent
00:55:07les restes
00:55:08de leurs défunts
00:55:09pour survivre.
00:55:10Il voit
00:55:12que dans le village
00:55:12où il dort,
00:55:13dès qu'il y a
00:55:13une vague rumeur
00:55:14faisant état
00:55:15d'un stock
00:55:16apparu dans un magasin,
00:55:17des queues se formaient
00:55:18parfois de plusieurs kilomètres
00:55:20devant le magasin
00:55:21alors même que dans la queue
00:55:22on ne savait pas
00:55:23quel produit était arrivé
00:55:25mais dans le doute
00:55:25on faisait la queue
00:55:26parce que ça pouvait être
00:55:27un reste de nourriture.
00:55:28Il voit tout ça
00:55:29et pourtant
00:55:29dans son carnet de voyage
00:55:31écrit au moment de son voyage
00:55:32il balaye ça très rapidement
00:55:34et il s'arrête
00:55:36et il dit par contre
00:55:37dans le village
00:55:37où je dors
00:55:38la cabine téléphonique
00:55:39est superbe,
00:55:40on n'a pas de cabine téléphonique
00:55:41comme ça en Europe
00:55:41ça laisse augurer
00:55:43un avenir absolument radieux.
00:55:45Donc on voit là
00:55:45le mécanisme
00:55:46de l'aveuglement idéologique
00:55:47à l'oeuvre
00:55:47et là
00:55:48ce n'était pas cynique
00:55:49parce que ce qu'il écrit
00:55:49il le consigne
00:55:50dans son carnet de voyage
00:55:51qui n'était que pour lui-même.
00:55:53C'était l'aveuglement volontaire
00:55:54ce n'est pas la servitude volontaire
00:55:56c'est l'aveuglement volontaire.
00:55:57On va continuer
00:55:58d'en parler
00:55:58après cette petite pause.
00:56:00Je vous rappelle
00:56:00que si vous voulez discuter
00:56:01justement
00:56:02des intellectuels
00:56:03parler de ça
00:56:03avec Samuel Fitoussi
00:56:040826 300 300
00:56:070826 300 300
00:56:09on se retrouve tout de suite
00:56:10après une petite pause
00:56:11parce que pourquoi
00:56:12on continue
00:56:13à l'heure
00:56:13du dérèglement climatique
00:56:15à l'heure
00:56:15du Covid
00:56:16à l'heure
00:56:17de Russie-Ukraine
00:56:17à l'heure
00:56:18du Moyen-Orient
00:56:18et bien
00:56:19les mêmes phénomènes
00:56:20se reproduisent
00:56:21on va continuer
00:56:21d'en parler
00:56:22pourquoi les intellectuels
00:56:24se trompent.
00:56:28Sud Radio
00:56:29Bercov
00:56:29dans tous ses états
00:56:30Pourquoi
00:56:33les intellectuels
00:56:34se trompent
00:56:34Samuel Fitoussi
00:56:35aux éditions
00:56:36de l'Observatoire
00:56:38Pourquoi les intellectuels
00:56:40se trompent ?
00:56:41Vaste question
00:56:41et effectivement
00:56:42on a commencé
00:56:43à faire l'inventaire
00:56:44des raisons
00:56:45mais ce que vous dites
00:56:46aussi quelque part
00:56:48avant de parler
00:56:50des élites
00:56:51et pourquoi
00:56:51c'était grave
00:56:52quand les élites
00:56:52se trompent
00:56:53beaucoup plus
00:56:53que je dirais
00:56:55le peuple
00:56:55ou en tout cas
00:56:56une certaine partie
00:56:57du peuple
00:56:58je voulais qu'on implique
00:56:59un peu ça
00:57:00Samuel Fitoussi
00:57:01parce que
00:57:02depuis 5 ans
00:57:03grosso modo
00:57:04si on regarde
00:57:04les narratifs
00:57:05qui nous ont occupés
00:57:06ce qu'on appelle
00:57:07la doxa
00:57:07aujourd'hui
00:57:08que ce soit
00:57:09sur le Covid
00:57:11encore une fois
00:57:12quel que soit
00:57:14ce qu'on peut penser
00:57:15mais on voit très bien
00:57:16entre ce qu'on disait
00:57:17il y a 5 ans
00:57:18ce que le narratif
00:57:19qu'il disait
00:57:19il y a 5 ans
00:57:20et qu'aujourd'hui
00:57:20Dieu sait
00:57:21s'il y a eu
00:57:21des évolutions
00:57:23c'est le moins
00:57:24qu'on puisse dire
00:57:25par exemple
00:57:25la guerre russe
00:57:26reprenne
00:57:27la guerre russe
00:57:27ukraine
00:57:28par exemple
00:57:28le climat
00:57:29qu'est-ce qui fait
00:57:31et je veux savoir
00:57:32pour vous
00:57:32que les intellectuels
00:57:34depuis toujours
00:57:35mais depuis
00:57:36enfin que l'expression existe
00:57:38depuis Zola
00:57:39et Dreyfus
00:57:40ont le monopole
00:57:42de cette parole
00:57:44en disant
00:57:44nous nous disons le vrai
00:57:45nous nous savons
00:57:46ce que nous disons
00:57:47nous disons le vrai
00:57:48le beau
00:57:48et le raisonnable
00:57:49je pense que
00:57:51les intellectuels
00:57:52effectivement
00:57:53ont une influence
00:57:53disproportionnée
00:57:54sur les directions
00:57:55que prennent nos sociétés
00:57:56ce qui est très marquant
00:57:57c'est que
00:57:58je le montre dans mon livre
00:57:59les intellectuels
00:57:59n'ont globalement
00:58:01jamais pensé
00:58:02comme les masses
00:58:03les intellectuels
00:58:04se distinguaient toujours
00:58:05et comme je l'ai dit avant
00:58:07les intellectuels
00:58:09ne se sont pas
00:58:11moins trompés
00:58:11que les masses
00:58:11ils se sont peut-être
00:58:12plus trompés
00:58:13et c'est plus grave
00:58:15à ce moment-là
00:58:15et c'est plus grave
00:58:16mais si vous voulez
00:58:16dans les années 30
00:58:17l'intelligence anglaise
00:58:19Orwell le disait
00:58:20était très favorable
00:58:22au communisme
00:58:22même aux Etats-Unis
00:58:24à New York
00:58:24les éditeurs new-yorkais
00:58:25ne voulaient pas publier
00:58:26les livres d'Einrand
00:58:27qui critiquaient
00:58:28la Russie post-révolutionnaire
00:58:29parce que
00:58:30selon l'agent d'Einrand
00:58:32les éditeurs new-yorkais
00:58:34étaient trotskistes
00:58:35et ne voulaient pas
00:58:35faire le jeu
00:58:36des anticommunistes
00:58:37mais attendez
00:58:37tous les éditeurs
00:58:38de New Yorkais
00:58:38n'étaient pas trotskistes
00:58:39à l'époque
00:58:40pas tous sans doute
00:58:41mais Einrand
00:58:42a mis plusieurs années
00:58:43à faire publier
00:58:43son premier livre
00:58:44Nous les vivants
00:58:45qui finalement
00:58:45s'est écoulé
00:58:46à plusieurs millions
00:58:46d'exemplaires
00:58:47parce qu'il avait
00:58:48un ton trop anticommuniste
00:58:50donc si vous voulez
00:58:51à l'époque
00:58:52heureusement
00:58:53que le bon sens
00:58:54de l'homme ordinaire
00:58:55a fait contrepoids
00:58:55aux passions
00:58:56de l'intelligentsia
00:58:57en Occident
00:58:57parce que sinon
00:58:58si l'intelligentsia
00:59:00avait eu le dernier mot
00:59:00nos sociétés
00:59:01seraient peut-être
00:59:02devenues communistes
00:59:02avec tout le lot
00:59:03de désolation humaine
00:59:04que cela apporte
00:59:05donc aujourd'hui encore
00:59:08je pense qu'il faut
00:59:09se méfier
00:59:09ce serait absurde
00:59:11évidemment de dire
00:59:11que l'intelligentsia
00:59:12a toujours tort
00:59:13bien sûr que non
00:59:14je pense que sur beaucoup
00:59:14de sujets
00:59:15elle a raison
00:59:15mais il faut s'en méfier
00:59:17et notamment parce que
00:59:18vous l'avez dit
00:59:18dans votre question
00:59:19l'élite possède
00:59:20une influence
00:59:21disproportionnée
00:59:21sur la direction
00:59:23que prennent nos sociétés
00:59:24parce qu'il y a
00:59:25les urnes
00:59:26dans les urnes
00:59:27souvent
00:59:27elle n'a pas le dernier mot
00:59:29on en a vu même
00:59:29aux Etats-Unis
00:59:30l'élite était très
00:59:31défavorable à Trump
00:59:33et pourtant
00:59:33même si ça a un peu changé
00:59:34et pourtant c'est Trump
00:59:36qui a gagné
00:59:36les dernières élections
00:59:37mais l'élite
00:59:38a une influence
00:59:39par les positions
00:59:41qu'elle occupe
00:59:42dans le monde
00:59:42de la culture
00:59:43particulièrement en France
00:59:44puisque la culture
00:59:46est extrêmement subventionnée
00:59:47et protégée
00:59:48des logiques de marché
00:59:48sur le service public
00:59:50par l'université
00:59:51par toutes les couches
00:59:54de bureaucratie
00:59:54qu'elle occupe
00:59:55les bureaucrates
00:59:56les fonctionnaires
00:59:57non élus
00:59:57sont aujourd'hui
00:59:58en mesure
00:59:59de fabriquer
01:00:00leur propre loi
01:00:01appelée régulation
01:00:03en général
01:00:03et d'imposer
01:00:06à tous
01:00:07une normativité
01:00:09basée sur leurs appréciations
01:00:10ce que j'appellerais
01:00:11les intellectuels
01:00:12de l'état profond
01:00:13voilà
01:00:13l'état profond
01:00:14je ne sais pas
01:00:15si le terme
01:00:15est polémique
01:00:17mais en tout cas
01:00:17effectivement
01:00:18il y a des fonctionnaires
01:00:20qui non élus
01:00:21qui ont une influence
01:00:22démocratiquement contestable
01:00:24par le droit
01:00:26d'imposer des normes
01:00:27des régulations
01:00:28etc
01:00:28qui sont souvent
01:00:31assez mal avisés
01:00:33pas toujours
01:00:33à nouveau
01:00:34mais souvent
01:00:34donc oui
01:00:35l'influence des intellectuels
01:00:36il faut y réfléchir
01:00:39Orwell disait
01:00:40à son époque
01:00:41que l'élite
01:00:42avait un privilège
01:00:43les intellectuels
01:00:44avaient un privilège
01:00:44c'était le privilège
01:00:45des dictés
01:00:46des tabous
01:00:46les intellectuels
01:00:47ont une influence
01:00:48de dire
01:00:51que certains sujets
01:00:51ne doivent pas être discutés
01:00:52que d'autres
01:00:53doivent être discutés
01:00:54et les intellectuels
01:00:55sont un peu
01:00:57dans certains débats
01:00:58associés tôt
01:00:58l'arbitre des élégances
01:01:00si vous voulez
01:01:00c'est l'élite
01:01:03qui décide
01:01:03de quel sujet
01:01:04on a le droit
01:01:04de parler
01:01:05dans les dîners mondains
01:01:05etc
01:01:06et c'est de ces sujets
01:01:07là ensuite
01:01:08enfin
01:01:08c'est des sujets
01:01:09dont on peut
01:01:10et qui sont à la mode
01:01:11dans les dîners mondains
01:01:11dont s'en parle
01:01:12la classe politique
01:01:13etc
01:01:13donc les intellectuels
01:01:15ont le pouvoir
01:01:15de fixer
01:01:16le cadre du débat
01:01:17d'orienter le débat public
01:01:18si vous voulez
01:01:19ils ne sont pas les seuls
01:01:20à pouvoir le faire
01:01:21mais ils ont
01:01:21on va dire
01:01:22une influence très forte
01:01:22là-dessus
01:01:23est-ce que ce n'est pas dépassé
01:01:24tout ça
01:01:24très franchement
01:01:25ce que vous dites
01:01:26oui
01:01:27c'était le tableau
01:01:28je dirais
01:01:28jusqu'en
01:01:29jusqu'en
01:01:30il y a 20 ans
01:01:30peut-être
01:01:31ou 15 ans
01:01:32mais est-ce que
01:01:32ce n'est pas dépassé
01:01:33dans le sens
01:01:34aujourd'hui
01:01:34alors peut-être
01:01:36non seulement
01:01:37par les réseaux sociaux
01:01:38est-ce que ce n'est pas
01:01:39battu en brèche
01:01:40par d'autres paroles
01:01:43alors que les intellectuels
01:01:45en tout cas
01:01:45certains intellectuels
01:01:46dont vous parlez
01:01:47et qui existent
01:01:47et qui sont encore
01:01:48très forts
01:01:49diront
01:01:49n'écoutez pas ces gens-là
01:01:51ce sont des populistes
01:01:52ce sont des complotistes
01:01:54ce sont des
01:01:55tous on l'entend
01:01:56du matin au soir
01:01:57est-ce que justement
01:01:58ce n'est pas battu en brèche
01:02:00est-ce qu'il n'y a pas
01:02:00déjà ça
01:02:01oui bien sûr
01:02:02il y a un mouvement
01:02:03aujourd'hui
01:02:04de révolte
01:02:05des peuples
01:02:08contre les élites
01:02:09non mais même
01:02:12des peuples
01:02:12même d'autres voix
01:02:14qu'on entend
01:02:14je veux dire
01:02:15au-delà des voix populaires
01:02:15bien sûr
01:02:16mais je pense qu'effectivement
01:02:17il s'est passé
01:02:18un grand changement
01:02:19par rapport à l'époque
01:02:20de Sartre
01:02:20Foucault
01:02:21etc
01:02:21c'est l'horizontalité
01:02:23permise par les réseaux sociaux
01:02:24sur les réseaux sociaux
01:02:26les réseaux sociaux
01:02:27ont énormément de défauts
01:02:28l'horizontalité
01:02:29c'est un de leurs défauts
01:02:30c'est que toutes les voix
01:02:31sont mises sur le même plan
01:02:32il n'y a plus de figure
01:02:33d'autorité officielle
01:02:34etc
01:02:34mais cette horizontalité
01:02:36est aussi une qualité
01:02:37c'est-à-dire que plus personne
01:02:39n'a le pouvoir
01:02:41de dire
01:02:41voilà
01:02:41aujourd'hui
01:02:42à l'époque
01:02:42où il y avait 5 chaînes
01:02:44certains avaient
01:02:45le pouvoir de dire
01:02:47voilà
01:02:47ces sujets-là
01:02:50c'est les sujets
01:02:51qui devraient
01:02:52intéresser les français
01:02:53aujourd'hui
01:02:53et dont nous allons
01:02:54leur parler
01:02:54et ces intellectuels-là
01:02:56sont les intellectuels
01:02:57que nous on préfère
01:02:58donc c'est la pensée
01:02:59que nous allons imposer
01:03:00aux français
01:03:00aujourd'hui non
01:03:01c'est grâce à l'horizontalité
01:03:03les français
01:03:04ou les peuples
01:03:04de manière plus large
01:03:05peuvent imposer
01:03:06les sujets
01:03:06dont ils souhaitent parler
01:03:08par le biais du like
01:03:09sur les réseaux sociaux
01:03:10peuvent récompenser
01:03:11les penseurs
01:03:13qu'ils jugent
01:03:14les meilleurs
01:03:15à nouveau
01:03:16par le biais
01:03:16de leurs likes
01:03:17et de leurs retweets
01:03:17etc
01:03:17et donc grâce
01:03:19à l'horizontalité
01:03:19des réseaux sociaux
01:03:20le débat public
01:03:22est en quelque sorte
01:03:23plus démocratique
01:03:24si vous voulez
01:03:24d'ailleurs
01:03:24grâce à Twitter
01:03:25depuis des années
01:03:26il y a souvent
01:03:27des sujets
01:03:28qui montent
01:03:29sur Twitter
01:03:29et ensuite
01:03:30les médias
01:03:30sont obligés
01:03:31de s'en emparer
01:03:32parce que
01:03:32ça fait énormément
01:03:34discuter
01:03:34sur les réseaux sociaux
01:03:35donc je pense que
01:03:36les réseaux sociaux
01:03:38sont un formidable
01:03:39outil démocratique
01:03:40même s'ils ne sont pas
01:03:41parfaits
01:03:42et effectivement
01:03:42il y a plus de
01:03:43je pense que
01:03:44les réseaux sociaux
01:03:45multiplient la quantité
01:03:46de fake news
01:03:47en circulation
01:03:47ça c'est indéniable
01:03:48mais les réseaux sociaux
01:03:49permettent aussi
01:03:50de faire démentir
01:03:52énormément de fake news
01:03:53grâce à l'un de
01:03:54données dans la presse
01:03:55ou la radio mainstream
01:03:56parce qu'à l'époque
01:03:57où il y avait 5 chaînes
01:03:58si une fake news
01:03:59était donnée
01:04:00dans les médias mainstream
01:04:00c'était fini
01:04:01on passait à autre chose
01:04:01aujourd'hui
01:04:02les réseaux sociaux
01:04:03peuvent dire attention
01:04:04ça c'est pas vrai
01:04:04parce qu'il s'est passé ça
01:04:05et donc les médias
01:04:06sont obligés
01:04:07de faire leur méa culpa
01:04:07ça invite les journalistes
01:04:10à plus de précision
01:04:13et à faire parfois
01:04:14leur méa culpa
01:04:15un exemple marquant
01:04:16de ça
01:04:17c'est
01:04:17je ne sais pas si vous vous rappelez
01:04:18en octobre 2023
01:04:20le New York Times
01:04:22Le Monde
01:04:23et beaucoup d'organes
01:04:24de presse
01:04:24ont envoyé
01:04:25une notification push
01:04:26à des millions d'abonnés
01:04:28en leur disant
01:04:29Israël vient de bombarder
01:04:31un hospital à Gaza
01:04:31et de tuer 800 personnes
01:04:33pendant la nuit
01:04:36sur Twitter
01:04:36les gens
01:04:37les internautes
01:04:38ont recoupé
01:04:38les informations
01:04:39l'intelligence collective
01:04:41a joué
01:04:41et on s'est rendu compte
01:04:42que le missile
01:04:44ne venait pas d'Israël
01:04:45mais de Gaza
01:04:46que l'hôpital
01:04:47n'avait pas été touché
01:04:48mais c'est le parking
01:04:50de l'hôpital
01:04:50qui avait été touché
01:04:51et qu'il n'y avait pas
01:04:52800 morts
01:04:52mais une dizaine
01:04:53tout au plus
01:04:54donc la correction
01:04:55est venue des réseaux sociaux
01:04:56voilà
01:04:56la correction est venue
01:04:57des réseaux sociaux
01:04:57alors que le même schéma
01:04:58il y a 15 ans
01:04:59la fake news
01:05:00aurait été lancée
01:05:01par les médias officiels
01:05:02entre guillemets
01:05:03et elle n'aurait jamais
01:05:04été corrigée
01:05:04et aujourd'hui
01:05:05elle serait restée
01:05:07on serait sans doute
01:05:08resté sur ce narratif
01:05:08même si certains
01:05:09l'auraient contestée
01:05:10peut-être que certains
01:05:11gens informés
01:05:12auraient su que
01:05:12il s'agissait d'une fake news
01:05:13mais le grand public
01:05:14n'aurait pas été averti
01:05:15donc voilà
01:05:16moi je pense que
01:05:16les réseaux sociaux
01:05:17ont une formidable influence
01:05:18dans mon livre
01:05:19je parle aussi
01:05:19on parle beaucoup
01:05:21des fake news
01:05:21aujourd'hui
01:05:22qui seraient dues
01:05:22aux réseaux sociaux
01:05:23mais je montre
01:05:24dans mon livre
01:05:25qu'il y avait
01:05:26dans les années 50
01:05:2760-70
01:05:27pendant trois décennies
01:05:29des fake news officielles
01:05:30sur le maoïsme
01:05:31qui aurait
01:05:32qui était considéré
01:05:34comme un succès
01:05:34selon le monde
01:05:35un humanisme
01:05:35un humanisme
01:05:36en 1974
01:05:38vous avez Simon Leix
01:05:39qui rentre d'Asie
01:05:40qui publie un livre
01:05:41pour essayer
01:05:42des amis neufs
01:05:43du président Mao
01:05:44je recommande
01:05:45à tout le monde
01:05:45de le lire
01:05:46et donc pour dire
01:05:48à l'intelligence française
01:05:49voilà le maoïsme
01:05:50n'est pas un succès
01:05:50des dizaines de millions
01:05:51de morts s'accumulent
01:05:52c'est un désastre humanitaire
01:05:53et son livre
01:05:54est extrêmement mal reçu
01:05:56le monde
01:05:56et le nouvel obs
01:05:57le traite de charlatan
01:05:58qui ne sait pas
01:05:59de quoi il parle
01:06:00donc concrètement
01:06:01le terme fake news
01:06:02n'existait pas à l'époque
01:06:03mais il l'accuse
01:06:03de raconter des fake news
01:06:05donc
01:06:05et Simon Leix
01:06:07les portes de l'université
01:06:08se referment sur lui
01:06:09alors qu'il était prédestiné
01:06:10à une grande carrière universitaire
01:06:12et il est même obligé
01:06:13de s'exiler entre guillemets
01:06:14parce que c'est un exil social
01:06:15pas forcé
01:06:16de s'exiler en Australie
01:06:17et donc
01:06:19et à l'époque
01:06:20peut-être que si
01:06:21les réseaux sociaux
01:06:21avaient existé
01:06:22Simon Leix aurait
01:06:23de son vivant
01:06:24été réhabilité plus rapidement
01:06:25on aurait su que
01:06:26Roland Barthes
01:06:27Sartre etc
01:06:28racontait n'importe quoi
01:06:29et comme vous dites
01:06:30Samuel Fittoussi
01:06:31il y aurait au moins eu débat
01:06:32alors qu'à l'époque
01:06:33il n'y avait eu débat
01:06:34on pouvait invisibiliser
01:06:35on pouvait taire
01:06:37parce qu'on du jour
01:06:37on est à vie
01:06:38on pouvait baillonner
01:06:39beaucoup plus facilement
01:06:41encore qu'aujourd'hui
01:06:41il faut le savoir
01:06:42on va se retrouver
01:06:43c'est passionnant
01:06:44avec Samuel Fittoussi
01:06:46pourquoi les intellectuels
01:06:47se trompent
01:06:48juste après cette petite pause
01:06:49Sud Radio Bercoff
01:06:53dans tous ses états
01:06:54midi 14h
01:06:55André Bercoff
01:06:56et avec Samuel Fittoussi
01:06:58pourquoi les intellectuels
01:07:00se trompent
01:07:00et justement
01:07:01on va peut-être évoquer
01:07:03vous en parler
01:07:03longuement
01:07:04dans votre livre
01:07:05Samuel Fittoussi
01:07:06la fabrique des intellectuels
01:07:07comment ça se fabrique
01:07:09tout ça
01:07:09et justement
01:07:11le rôle éminent
01:07:12et d'ailleurs
01:07:13on voit très bien
01:07:13ce qui se passe
01:07:14vous en avez parlé
01:07:15dans votre précédent livre
01:07:16sur le wokisme
01:07:17l'université
01:07:19qui joue un rôle
01:07:20extrêmement important
01:07:21pas seulement
01:07:22l'éducation
01:07:22et la transmission
01:07:23mais justement
01:07:24cette élite
01:07:25qui se fabrique
01:07:25dans les universités
01:07:26quel est ce rôle
01:07:28de l'université
01:07:29et du diplôme
01:07:31dans la fabrique
01:07:32de l'intellectuel
01:07:33et de l'art
01:07:33et de la doxa
01:07:34qui se met en place
01:07:35oui je pense que
01:07:36l'université
01:07:37joue un rôle
01:07:37très important
01:07:38aujourd'hui
01:07:38dans la légitimation
01:07:39de certaines idées
01:07:40certaines idées
01:07:41d'ailleurs souvent absurdes
01:07:43je parle en particulier
01:07:44des sciences sociales
01:07:45évidemment
01:07:45je ne conteste pas
01:07:46les sciences dures
01:07:47il y a un canular académique
01:07:51qui a été fait
01:07:51il y a trois ans
01:07:52il y a un peu plus que trois ans
01:07:54il y a une dizaine d'années
01:07:55par des chercheurs
01:07:56qui ont envoyé
01:07:57une vingtaine de papiers
01:07:58dans des revues
01:08:00académiques
01:08:00prestigieuses
01:08:01d'accord
01:08:02et la plupart de leurs papiers
01:08:03ont été acceptés
01:08:04et ce qu'ils voulaient démontrer
01:08:06et les papiers
01:08:07en fait étaient
01:08:07complètement farfelus
01:08:08c'était des papiers
01:08:09du style
01:08:09la culture du viol
01:08:11dans les parcs à chiens
01:08:12pourquoi le patriarcat
01:08:13des trucs bidons
01:08:14des trucs complètement bidons
01:08:16il y avait un papier
01:08:17c'était un extrait
01:08:18de Mein Kampf
01:08:18où ils avaient remplacé
01:08:19juif par
01:08:20homme blanc cisgenre
01:08:22et le papier a reçu
01:08:24des louanges
01:08:24d'universitaires
01:08:26et ce qu'ils voulaient
01:08:27montrer par là
01:08:28c'est qu'aujourd'hui
01:08:29dans certains
01:08:31n'importe quel sujet
01:08:31pouvait passer
01:08:32dans certains départements
01:08:33de sciences sociales
01:08:34il faut
01:08:34et il suffit
01:08:35qu'un papier
01:08:36accable l'Occident
01:08:37pour être accepté
01:08:39on veut
01:08:39accabler l'Occident
01:08:40on veut montrer
01:08:41que l'Occident
01:08:42est rongé
01:08:42par le racisme systémique
01:08:43par le patriarcat
01:08:44par la culture du viol
01:08:45etc
01:08:45et donc voilà
01:08:46donc les critères
01:08:47scientifiques
01:08:49si vous voulez
01:08:49n'existent plus vraiment
01:08:51dans certains départements
01:08:52de sciences sociales
01:08:52et le critère
01:08:53de dénonciation
01:08:54de l'Occident
01:08:55a pris le dessus
01:08:56et ça je pense
01:08:56que c'est
01:08:57quelque chose
01:08:59d'assez intemporel
01:08:59chez les intellectuels
01:09:00Orwell à son époque
01:09:01parlait déjà
01:09:02de l'anglophobie
01:09:03des intellectuels anglais
01:09:03il disait
01:09:04pour un intellectuel anglais
01:09:06il disait
01:09:08l'intellectuel de gauche moyen
01:09:09préférerait être aperçu
01:09:11en train de voler
01:09:11dans une boîte
01:09:12à dons pour pauvres
01:09:13qu'en train de chanter
01:09:14l'hymne national
01:09:15la main sur le coeur
01:09:16c'est intéressant
01:09:17comme aujourd'hui
01:09:18un certain nombre
01:09:18d'intellectuels
01:09:19parlent du suprématisme blanc
01:09:21comme hypothèse
01:09:23comme dogme absolu
01:09:24voilà
01:09:24aujourd'hui
01:09:25chez les intellectuels
01:09:26de gauche
01:09:26on veut
01:09:27le patriotisme
01:09:28est encore très mal vu
01:09:29on veut à tout prix
01:09:30dénoncer l'Occident
01:09:31et par contraste
01:09:32on se montre
01:09:33extrêmement complaisant
01:09:34pour d'autres civilisations
01:09:36qu'on se refuse
01:09:37le droit de critiquer
01:09:38donc voilà
01:09:38donc ça c'est
01:09:39je pense que c'est
01:09:40un des nombreux phénomènes
01:09:40aujourd'hui
01:09:41qui touche l'université
01:09:42c'est pour reprendre
01:09:43la formule de Roger Scruton
01:09:44l'oïcophobie
01:09:45l'oïcophobie c'est l'inverse
01:09:46de la xénophobie
01:09:47c'est la haine automatique
01:09:49le rejet automatique
01:09:50de sa propre maison
01:09:51c'est son propre héritage
01:09:52c'est la haine de soi
01:09:53et donc l'université
01:09:56je pense est gangrenée
01:09:57gangrenée par ça
01:09:58et les départements
01:09:59de sciences sociales
01:10:00aujourd'hui je pense
01:10:00je le dis dans mon livre
01:10:01sont un peu devenus
01:10:02le temple de l'irrationalité
01:10:04où se prospèrent
01:10:07toutes sortes de croyances
01:10:08complètement absurdes
01:10:09même sur les questions
01:10:10d'identité de genre
01:10:10par exemple
01:10:11avec l'idée qu'il pourrait y avoir
01:10:12non pas deux sexes
01:10:14mais d'une dizaine
01:10:16d'identité de genre
01:10:16différentes
01:10:17qu'on pourrait choisir
01:10:18on pourrait s'auto-déterminer
01:10:19sans cesse
01:10:19on va en parler
01:10:20mais je crois que nous avons
01:10:21nous avons deux auditeurs
01:10:23vous avez plusieurs auditeurs en ligne
01:10:24et on commence avec César
01:10:25qui appelle de Bayonne
01:10:26bonjour César
01:10:28bonjour André Berkhoff
01:10:30et bon mois de mai
01:10:31à toute l'équipe de Sud Radio
01:10:32merci
01:10:33merci César
01:10:34bon mois de mai à vous
01:10:35dites quoi
01:10:36on vous écoute
01:10:36alors d'abord
01:10:39bonjour à l'invité
01:10:40par rapport à ce qu'il vient de dire
01:10:42je pense que ce serait bien
01:10:44un jour que vous fassiez
01:10:45André Berkhoff
01:10:46une émission
01:10:46sur l'esclavage
01:10:48des européens
01:10:49avec les barbaresques
01:10:511,1 million
01:10:52250 000
01:10:53blancs
01:10:54ont été esclaves
01:10:55dans l'histoire
01:10:56et un jour
01:10:57je pense que ce serait bien
01:10:58que vous fassiez une émission
01:10:58là-dessus
01:10:58parce que comme ça aussi
01:11:00les blancs
01:11:00ils auront droit
01:11:00à leur heure de victimisation
01:11:02comme ça tout le monde
01:11:02aura son moment de victimisation
01:11:04ce sera parfait
01:11:04c'est vrai qu'il y a eu
01:11:06il faut le rappeler
01:11:07des millions d'esclaves blancs
01:11:09et c'est vrai qu'on en parle
01:11:10beaucoup beaucoup moins
01:11:12vous avez raison César
01:11:13mais on va faire une émission
01:11:14là-dessus
01:11:14absolument
01:11:14il y a quelques historiens
01:11:15qui ont fait de très bons bouquins
01:11:17là-dessus
01:11:17je crois que nous avons aussi
01:11:18Safia
01:11:19de la Courneuve
01:11:20de la Courneuve
01:11:21bonjour Safia
01:11:22bonjour André
01:11:23bonjour Safia
01:11:24bonjour Samuel
01:11:26petite aussi
01:11:27donc ce qui m'a interpellée
01:11:28directement
01:11:29à l'écoute
01:11:30de la thématique
01:11:31de votre ouvrage
01:11:32et l'auteur
01:11:34en l'occurrence vous-même
01:11:35moi personnellement
01:11:37je suis d'origine
01:11:38et d'issue
01:11:38complètement populaire
01:11:40enfin tout ce qui s'en suit
01:11:41mais je vous ai directement
01:11:43cataloguée
01:11:44dans l'intelligentsia
01:11:46de ce qui est en cours
01:11:47ce que vous dénoncez
01:11:48quelque part
01:11:49dans le noyau dur
01:11:50de votre ouvrage
01:11:51et en gros
01:11:53je me dis
01:11:54c'est le carton
01:11:55qui se mord la queue
01:11:55parce que
01:11:57vous ciblez
01:11:59une telle et une salle
01:12:01dont
01:12:02quelquefois aussi
01:12:03avec André Bercox
01:12:04je cible
01:12:05le pauvre petit
01:12:06Emmanuel Macron
01:12:07qui veut détonner
01:12:09révolutionner
01:12:10mais il est complètement
01:12:11pris
01:12:12dans cette bulle
01:12:13et moi
01:12:14un intellectuel
01:12:16généralement
01:12:17ce sont
01:12:17des académiciens
01:12:18qui sont dans la discrétion
01:12:20et qui fournissent
01:12:22des travaux de fond
01:12:23et qui vont
01:12:25infuser
01:12:26et qui vont
01:12:28vraiment impacter
01:12:29et avoir
01:12:31une
01:12:31je comprends
01:12:34vous voulez dire
01:12:34Safia
01:12:35qui soit
01:12:35beaucoup moins
01:12:36médiatique
01:12:38enfin
01:12:38que
01:12:38beaucoup moins
01:12:39sous les feux
01:12:40de la rampe
01:12:41que dans l'ombre
01:12:42et faisant ses travaux
01:12:43c'est ça
01:12:44exactement
01:12:46regardez
01:12:47André Bercox
01:12:51vous
01:12:51dans votre entice
01:12:52pourquoi je vous suis
01:12:53parce que vous avez
01:12:54une pertinence
01:12:55et que vous êtes
01:12:56dans le détournement
01:12:58il veut contourner
01:12:59la logique
01:13:00de la
01:13:00boxe
01:13:01oui mais
01:13:02il y en a beaucoup
01:13:03vous savez
01:13:04d'autres le font
01:13:04heureusement
01:13:06je ne suis pas
01:13:07je ne suis pas seul
01:13:07sinon moi du peu
01:13:08je sais ce qu'il y a à faire
01:13:10et moi
01:13:11j'ai toujours
01:13:12ciblé des personnes
01:13:13qui pouvaient
01:13:14être retentissants
01:13:17et ouvrir mon esprit
01:13:18et me faire prendre
01:13:20un grand élan
01:13:20alors que Samuel
01:13:21c'est ici
01:13:22il est tout frais
01:13:22tout jeune
01:13:22il a fait quoi
01:13:26il a fait
01:13:26c'est quoi votre parcours
01:13:27Samuel
01:13:28c'est aussi
01:13:28en un mot
01:13:29alors Samuel
01:13:31va vous répondre
01:13:31en tout cas
01:13:32sur les intellectuels
01:13:33et sur lui-même
01:13:34moi j'ai fait
01:13:35des études d'économie
01:13:37à Cambridge
01:13:37puis j'ai fait
01:13:38un master
01:13:39de management
01:13:40à HEC
01:13:40donc vous pourriez
01:13:42oui effectivement
01:13:43dire que je fais partie
01:13:43de l'élite
01:13:44mais en fait
01:13:45dans mon livre
01:13:46je ne dis pas
01:13:46que l'élite
01:13:46se trompe tout le temps
01:13:47et encore moins
01:13:48que les classes populaires
01:13:49ont raison tout le temps
01:13:49je pense qu'il ne faut pas
01:13:51juger de la validité
01:13:52d'un discours
01:13:52en fonction de celui
01:13:53qu'il exprime
01:13:53je pense que des idées
01:13:55absurdes peuvent être
01:13:56proférées par une personne
01:13:57issue d'une classe populaire
01:13:58des idées brillantes
01:13:59par un membre
01:13:59de l'intelligentsia
01:14:00c'est pas la question
01:14:02moi dans mon livre
01:14:03je cherche à expliquer
01:14:04l'énigme
01:14:05de pourquoi des gens
01:14:06qui font partie
01:14:08de l'intelligentsia
01:14:09donc en théorie
01:14:10ont la mission
01:14:11d'éclairer nos sociétés
01:14:12pourquoi ces gens-là
01:14:13se trompent-ils si souvent
01:14:15je ne dis pas
01:14:15qu'ils se trompent tous
01:14:16et encore moins
01:14:17qu'ils se trompent tout le temps
01:14:17donc moi personnellement
01:14:19je ne vois pas
01:14:20de paradoxe
01:14:21dans ce que j'écris
01:14:23Je voudrais
01:14:25César
01:14:26je n'ai pas eu le temps
01:14:28de poser vos questions
01:14:30et vos questions
01:14:31alors évidemment
01:14:32je vous donne la parole
01:14:33mon cher César
01:14:34Je vous remercie beaucoup
01:14:36donc rebonjour à l'invité
01:14:37alors du coup
01:14:38je voulais juste dire
01:14:40parce que c'est le juge
01:14:41des intellectuels
01:14:42il y a un truc
01:14:43qu'on entend beaucoup
01:14:44en France
01:14:44c'est le concept
01:14:45de l'étiquette droite-gauche
01:14:47extrême-droite
01:14:48centre
01:14:48alors que je pense
01:14:51qu'on devrait plutôt
01:14:52s'intéresser à
01:14:53qui est honnête
01:14:53et qui pratique l'éthique
01:14:55justement
01:14:55ça c'est plutôt
01:14:56des valeurs verticales
01:14:57alors que droite-gauche
01:14:58c'est plutôt horizontal
01:14:59et c'est plutôt creux
01:15:00mais je vous donne
01:15:02un exemple par rapport à ça
01:15:03en France
01:15:04on nous dit plutôt
01:15:04l'islamisme
01:15:06ça vient d'extérieur
01:15:08de France
01:15:08donc c'est plutôt
01:15:09une valeur de gauche
01:15:10alors qu'en fait
01:15:10c'est la pire extrême droite
01:15:12de toute la Terre
01:15:12il suffit de regarder
01:15:13ce qui se passe en Iran
01:15:14il suffit de regarder
01:15:15ce qui se passe en Afghanistan
01:15:16donc les gens
01:15:17qui se disent de gauche
01:15:18aujourd'hui
01:15:18dit de gauche
01:15:19je dis bien
01:15:20et bien ils font
01:15:21ce qu'on appelle
01:15:22des prosternations
01:15:24à la pire extrême droite
01:15:25donc c'est ce concept
01:15:27intellectuel
01:15:27où tout est mélangé
01:15:28où la corruption
01:15:29est complètement mélangée
01:15:30et au final
01:15:31les choses les plus horribles
01:15:32arrivent dans notre pays
01:15:33et moi ce que je voudrais dire
01:15:35c'est que
01:15:36la criminalité
01:15:37ce n'est pas
01:15:38ce n'est pas ça
01:15:39l'antiracisme
01:15:39la criminalité
01:15:40ce n'est pas ça
01:15:42l'antiracisme
01:15:42l'antiracisme
01:15:43c'est bien plus beau
01:15:44que ça etc
01:15:44et les gens qu'on dit
01:15:46en France
01:15:46d'extrême droite
01:15:47c'est juste des gens
01:15:48comme Marine Le Pen
01:15:48on la voit tout le temps
01:15:49à la télévision
01:15:49elle fait des câlins
01:15:50à des enfants
01:15:51toute la journée
01:15:52on dit qu'elle
01:15:52elle est d'extrême droite
01:15:53alors qu'en fait
01:15:54ils veulent juste
01:15:55le gaullisme
01:15:56ces gens aujourd'hui
01:15:56donc en fait
01:15:57l'extrême droite française
01:15:58aujourd'hui
01:15:58c'est le gaullisme
01:15:59et donc c'est juste
01:16:00un peu moins d'impôts
01:16:01un peu plus de justice
01:16:03et un peu moins d'immigration
01:16:05voilà
01:16:05en fait César
01:16:06ce que vous dites
01:16:07c'est qu'effectivement
01:16:08aujourd'hui
01:16:08d'ailleurs vous en parlez
01:16:09assez peu
01:16:10la droite et la gauche
01:16:11Samuel Fitoussi
01:16:12c'est pas d'ailleurs
01:16:12c'est pas votre
01:16:13votre point de vue
01:16:15vos lignes principales
01:16:15mais ce qui est intéressant
01:16:16c'est vrai que tout ça
01:16:17droite et gauche
01:16:18aujourd'hui
01:16:19en tout cas
01:16:19si on parle vraiment
01:16:21de nos temps à nous
01:16:22sont extrêmement brouillés
01:16:23c'est à dire
01:16:24vous savez c'était
01:16:25Léo Ferret
01:16:26qui disait
01:16:26la gauche
01:16:26c'est la salle d'attente
01:16:27du fascisme
01:16:28et il faut savoir
01:16:30de quoi on parle
01:16:31mais par rapport
01:16:32à ce que dit César
01:16:33effectivement
01:16:33il y a une espèce
01:16:35de brouillage
01:16:36et de flou
01:16:37dans tout ça
01:16:37qui n'arrange pas
01:16:38les réflexions
01:16:40Oui
01:16:41je pense que
01:16:42sur le clivage
01:16:43droite-gauche
01:16:44aujourd'hui
01:16:44il y a quelque chose
01:16:45d'assez marquant
01:16:45dans le débat public
01:16:46et c'était aussi
01:16:48le cas à l'époque
01:16:49justement
01:16:50de Sartre
01:16:50c'est pour ça
01:16:52qu'il valait mieux
01:16:53avoir tort avec Sartre
01:16:54que raison avec Aaron
01:16:55comme le dit l'adage
01:16:56c'est que
01:16:58quand la gauche
01:16:58se trompe
01:16:59on considère
01:16:59que c'est moins grave
01:17:00que quand la droite
01:17:00se trompe
01:17:01parce que
01:17:01quand la gauche
01:17:02se trompe
01:17:02ce serait
01:17:02un égarment
01:17:04un dévoiement
01:17:05une dérive
01:17:06par rapport
01:17:07à sa nature réelle
01:17:08qui serait vertueuse
01:17:09par exemple
01:17:10c'était même
01:17:10implicite
01:17:12dans la question
01:17:13de l'auditeur
01:17:14il dit
01:17:15les valeurs islamistes
01:17:19par exemple
01:17:19sont l'inverse
01:17:21des valeurs de la gauche
01:17:22en faisant une équivalence
01:17:23aux valeurs
01:17:23de la gauche
01:17:25serait le bien
01:17:25et donc
01:17:26quand la gauche
01:17:27défend des islamistes
01:17:28en fait
01:17:29c'est un dévoiement
01:17:30de sa vraie nature
01:17:31qui est d'être le bien
01:17:32alors que la droite
01:17:34on a un peu
01:17:35une grille de lecture inverse
01:17:36quand la droite
01:17:37se trompe
01:17:38certains disent
01:17:38ah voilà
01:17:39la droite laisse paraître
01:17:40son vrai visage
01:17:40ou à l'inverse
01:17:41quand la droite
01:17:42ne se trompe pas
01:17:42par exemple
01:17:43sur l'islamisme
01:17:43aujourd'hui
01:17:44la droite
01:17:44a une position
01:17:45beaucoup plus morale
01:17:46à mon sens
01:17:46que la gauche
01:17:47on considère
01:17:48qu'elle a raison
01:17:48un peu par hasard
01:17:50et qu'il ne faut pas oublier
01:17:51que derrière le masque
01:17:53se trouve une nature
01:17:54assez viciée
01:17:55et donc je pense
01:17:56que ça pourrait expliquer
01:17:56le double standard
01:17:57où on pardonne plus facilement
01:17:59aux intellectuels de gauche
01:18:00qui se trompent
01:18:00même quand ils se trompent
01:18:01sur presque tous les sujets
01:18:02et même quand ils se trompent
01:18:03très gravement
01:18:03qu'aux intellectuels de droite
01:18:05qu'on soupçonne toujours
01:18:06de cacher quelque chose
01:18:08de sombre
01:18:09oui alors justement
01:18:10est-ce que ça ne pose pas
01:18:12la question
01:18:13parce que
01:18:13regardez aujourd'hui
01:18:14encore une fois
01:18:15j'ai juste commencé
01:18:17d'en parler
01:18:17et on va continuer
01:18:19à en parler
01:18:19c'est-à-dire que
01:18:20quand on voit
01:18:20prenons des phénomènes
01:18:22plus récents
01:18:22et vous avez
01:18:23et à raison
01:18:24votre livre parle
01:18:25de toutes ces années
01:18:2630, 40, 50, 60
01:18:27avec quelques allusions
01:18:29évidemment
01:18:29à aujourd'hui
01:18:30et où effectivement
01:18:32l'intellectuel joue un rôle
01:18:34et on le sait
01:18:35on ne va pas reparler
01:18:35dans la presse
01:18:36beaucoup plus important
01:18:38à mon sens
01:18:38en tout cas
01:18:39qu'aujourd'hui
01:18:40on voit très bien
01:18:41qu'aujourd'hui
01:18:41c'est beaucoup plus brouillé
01:18:43mais si on regarde
01:18:45moi j'aimerais
01:18:46avec votre grille
01:18:47de raisonnement
01:18:47quand on regarde
01:18:48ce qui s'est passé
01:18:49avec le Covid
01:18:50encore une fois
01:18:51avec le climat
01:18:51ou ce qui se passe
01:18:52quelles que soient
01:18:53les opinions
01:18:54qu'on peut avoir
01:18:54sur la guerre
01:18:55Russie-Ukraine
01:18:56ou sur le Proche-Orient
01:18:57le Proche-Orient
01:18:57vous en parlez aussi
01:18:58un peu dans votre livre
01:18:59je veux dire
01:19:00les connotations
01:19:02effectivement
01:19:03qu'est-ce qui fait
01:19:05qu'aujourd'hui
01:19:05disons
01:19:06la question
01:19:07qu'a posée
01:19:08Samuel Fitoussi
01:19:09que les intellectuels
01:19:11se trompent moins
01:19:12parce que
01:19:14justement
01:19:14il y a des conséquences
01:19:15quand les intellectuels
01:19:16se trompent
01:19:16vous avez commencé
01:19:17à en parler
01:19:17on voit comment
01:19:18en parler
01:19:18est-ce que
01:19:19les intellectuels
01:19:20se trompent moins
01:19:20après une petite pause
01:19:21on reprend
01:19:22cette discussion
01:19:23Sud Radio
01:19:25Bercov
01:19:26dans tous ses états
01:19:27Samuel Fitoussi
01:19:29pourquoi les intellectuels
01:19:31se trompent
01:19:31et il faut dire
01:19:32ils continuent de se tromper
01:19:34encore une fois
01:19:34pas tous
01:19:35on ne généralise pas
01:19:36ils ne généralisent pas
01:19:37non plus
01:19:37mais il y a de quoi faire
01:19:39et justement
01:19:39parlons un peu
01:19:40de ceci
01:19:41aujourd'hui
01:19:42au fond
01:19:44qu'est-ce qui fait
01:19:46qu'est-ce qui fait
01:19:47que la parole
01:19:48intellectuelle
01:19:50mais en général
01:19:50ou élitiste
01:19:51parce que vous parlez
01:19:52des élites
01:19:53en tout cas
01:19:54l'intellectuel
01:19:55fait partie de l'élite
01:19:56qu'est-ce qui fait
01:19:57que cette parole
01:19:57continue d'être
01:19:58la parole
01:19:59qui donne le là
01:19:59et quelles sont
01:20:01les conséquences
01:20:02de cette parole
01:20:04qui donne
01:20:04voilà
01:20:05c'est là
01:20:07où il faut penser
01:20:08c'est comme ça
01:20:08qu'il faut penser
01:20:09oui je pense que
01:20:11les intellectuels
01:20:12ont sans doute
01:20:13moins de poids
01:20:14et d'influence
01:20:15qu'avant
01:20:15dans les années
01:20:1660-70
01:20:17il y avait
01:20:18une dizaine
01:20:19d'intellectuels
01:20:19qui vendaient
01:20:20des centaines
01:20:20de milliers de livres
01:20:22voire des millions
01:20:23on n'a plus
01:20:24vraiment ça
01:20:24aujourd'hui
01:20:25les intellectuels
01:20:27parlent aujourd'hui
01:20:28plutôt à une classe
01:20:29d'ultra diplômés
01:20:30qui ensuite
01:20:31ont eux
01:20:32une influence
01:20:32disproportionnée
01:20:33en occupant
01:20:34en remplissant
01:20:37les effectifs
01:20:39d'institutions
01:20:40de bureaucratie
01:20:41etc
01:20:42mais je pense
01:20:44que surtout
01:20:45à travers l'université
01:20:46les intellectuels
01:20:47continuent à être
01:20:47très influents
01:20:48parce que
01:20:49quand des idées
01:20:50tout le monde
01:20:51peut se tromper
01:20:51mais quand des universitaires
01:20:53se trompent
01:20:54leur erreur
01:20:55prend le badge
01:20:57de science
01:20:57ça devient de la science
01:20:58et on considère
01:21:00que par exemple
01:21:00ce que racontent
01:21:01des sociologues
01:21:02parce qu'ils publient
01:21:03dans des revues
01:21:03validées par les pairs
01:21:04ce serait indiscutable
01:21:06et que critiquer ça
01:21:08ce serait
01:21:08remettre en cause
01:21:09de la science
01:21:10alors que justement
01:21:12on peut se poser
01:21:12la science
01:21:13c'est contestation
01:21:14quelle science
01:21:15de quoi on parle
01:21:15surtout que
01:21:16dans certaines sciences
01:21:17il y a des critères
01:21:18objectifs
01:21:19de vérification
01:21:20empirique
01:21:21une idée peut être
01:21:22confrontée à la réalité
01:21:23on voit si elle est
01:21:24bonne ou fausse
01:21:25alors que dans d'autres
01:21:25sciences
01:21:26par exemple la sociologie
01:21:27ce critère
01:21:28est plus fuyant
01:21:29on va dire
01:21:29donc il est plus compliqué
01:21:32d'accéder à la vérité
01:21:33les critères
01:21:34sont plus subjectifs
01:21:35plus fuyants
01:21:36je pense que le problème
01:21:38est particulièrement
01:21:39marqué aujourd'hui
01:21:39à l'université
01:21:40pour tout un tas
01:21:41de raisons
01:21:42que je décris
01:21:42dans mon livre
01:21:43à l'université
01:21:45il y a notamment
01:21:45le problème
01:21:46de l'absence
01:21:46de pluralisme
01:21:47c'est à dire
01:21:48qu'à Harvard
01:21:49par exemple
01:21:50dans le département
01:21:50de sciences sociales
01:21:51à Harvard
01:21:51vous avez seulement
01:21:523% de professeurs
01:21:53de droite
01:21:543%
01:21:55à l'université
01:21:57en France
01:21:58on n'a pas de
01:21:59statistiques aussi détaillées
01:22:00mais quand on regarde
01:22:02les travaux
01:22:02de l'observatoire
01:22:03de l'éthique universitaire
01:22:04on semble être pas très loin
01:22:06des mêmes proportions
01:22:06le problème
01:22:08de l'absence
01:22:09du pluralisme
01:22:09c'est que ça augmente
01:22:11le coût social
01:22:11de la déviation
01:22:12pour l'étudiant
01:22:13qui voudrait adhérer
01:22:14à des idées de droite
01:22:15il serait complètement
01:22:16cornerisé
01:22:17ostracisé socialement
01:22:19il ne serait pas suivi
01:22:20pour ses thèses
01:22:21etc
01:22:21or je montre
01:22:23dans mon livre
01:22:24en m'appuyant à nouveau
01:22:25sur la pensée
01:22:26de d'autres
01:22:26que c'est lorsque
01:22:28le coût social
01:22:29de la déviation
01:22:31est le plus élevé
01:22:31que l'irrationalité
01:22:33est le plus présent
01:22:33pourquoi ?
01:22:34parce que notre cerveau
01:22:35nous oriente
01:22:35dans ce cas là
01:22:36toujours vers la rationalisation
01:22:37de l'erreur à la mode
01:22:38plutôt que vers la recherche
01:22:39de la vérité
01:22:40alors que quand on est
01:22:41dans des environnements
01:22:41pluralistes
01:22:42où 50% des gens
01:22:44pensent A
01:22:4450% des gens pensent B
01:22:46les deux opinions
01:22:47sont permises
01:22:47donc on va choisir
01:22:48notre croyance
01:22:49pour sa validité
01:22:50et non pas pour sa valeur sociale
01:22:52donc aujourd'hui
01:22:53le fait que l'université
01:22:54soit devenue
01:22:54une monoculture idéologique
01:22:56pose un vrai problème
01:22:57et empêche
01:22:58si vous voulez
01:22:58l'exercice de la pensée rationnelle
01:22:59je pense qu'il y a
01:23:00d'autres phénomènes
01:23:02qui participent de ça
01:23:03c'est qu'entre 16 et 24 ans
01:23:06à peu près
01:23:06c'est un âge
01:23:08où le besoin
01:23:09d'acceptation sociale
01:23:10est le plus fort
01:23:10les travaux scientifiques
01:23:12le démontrent
01:23:14et donc
01:23:15les étudiants
01:23:16vont être incités
01:23:17psychologiquement
01:23:18à nouveau
01:23:18à rationaliser
01:23:19l'erreur à la mode
01:23:20alors que quand on est plus âgé
01:23:21le jugement des autres
01:23:23nous importe moins
01:23:23il y a une question plus facilement
01:23:24il y a une mise en question
01:23:25par ailleurs
01:23:26chez les universitaires eux-mêmes
01:23:28le système de validation
01:23:29par les pairs
01:23:30crée des incitations perverses
01:23:33une idée
01:23:33ça je m'appuie
01:23:34notamment sur Thomas Sowell
01:23:36qui montre ça
01:23:37il dit
01:23:37le problème en sociologie
01:23:38c'est qu'une idée
01:23:39n'est pas juste
01:23:40quand elle est valide
01:23:41au regard de critères objectifs
01:23:42le critère de validité
01:23:45d'une idée
01:23:46d'un philosophe
01:23:47de la déconstruction
01:23:47c'est le suivant
01:23:48d'autres philosophes
01:23:49de la déconstruction
01:23:50trouvent-ils cette idée
01:23:51séduisante ?
01:23:52notre idée est juste
01:23:53quand d'autres la trouvent juste
01:23:54donc ça peut mener
01:23:55à la création
01:23:56d'univers autoréférentiel
01:23:57c'est parce que
01:23:58certains autres le disent
01:23:59que je dois
01:24:00je dois le valider
01:24:01le critère est uniquement social
01:24:02pour faire une rapide analogie
01:24:05imaginons que 20 scientifiques
01:24:06qui pensent que la Terre est plate
01:24:08se réunissent
01:24:08créent une université
01:24:10dans cette université
01:24:12ils créent
01:24:13ils créent une revue
01:24:14avec validation par les pairs
01:24:16donc ils publient eux-mêmes
01:24:16des papiers
01:24:17ils se valident entre eux
01:24:18ils disent voilà
01:24:18c'est de la science
01:24:19parce qu'on s'est validé entre nous
01:24:20sauf que tous pensent
01:24:21la même chose
01:24:21ils seraient habilités
01:24:23et pourtant ce n'est pas de la science
01:24:25ils seraient aussi habilités
01:24:27à former des doctorants
01:24:28qui eux-mêmes formeront
01:24:29d'autres étudiants
01:24:30qui deviendront des doctorants
01:24:31ils seraient habilités
01:24:33à distribuer des diplômes
01:24:35etc
01:24:35donc ils auraient créé
01:24:37tout un univers circulaire
01:24:38autoréférentiel
01:24:39de validation de croyances absurdes
01:24:41mais c'est un peu
01:24:41ce qui se passe
01:24:42ce qui est passé pour le Covid
01:24:43ce qui s'est passé pour un certain nombre de choses
01:24:44sur le Covid je ne sais pas
01:24:45parce que je connais mal
01:24:47mais par contre
01:24:47c'est ce qui se passe aujourd'hui
01:24:48dans les départements d'études de genre
01:24:50par exemple si vous voulez
01:24:50des idées complètement absurdes
01:24:53sur l'identité de genre
01:24:54qui serait autodéterminée
01:24:55sont jugées valides
01:24:56non pas parce qu'elles sont valides
01:24:57parce qu'évidemment
01:24:58elles ne le sont pas
01:24:58elles sont complètement absurdes
01:24:59mais parce que
01:25:00d'autres sociologues
01:25:01les jugent valides
01:25:01on est dans un truc
01:25:02autoréférentiel
01:25:03mais c'est l'entre-soi ça
01:25:04voilà
01:25:05c'est l'entre-soi
01:25:06mais le système de validation par les pairs
01:25:08institutionnalise ce problème
01:25:10et le système de validation par les pairs
01:25:12crée aussi
01:25:14un besoin pour les universitaires
01:25:16de se conformer
01:25:17parce que
01:25:18la réussite d'un universitaire
01:25:19se mesure
01:25:20au nombre de fois
01:25:21où il est publié
01:25:22dans des revues académiques
01:25:23et au nombre de fois
01:25:24où ses travaux sont cités
01:25:25or
01:25:26Raymond Boudon
01:25:27notamment dans un de ses livres
01:25:29qui s'appelle
01:25:30Pourquoi les intellectuels
01:25:30n'aiment pas le libéralisme
01:25:31raconte
01:25:32la mésaventure
01:25:33arrivait à un de ses collègues
01:25:34un sociologue
01:25:35qui a été démasqué
01:25:37démasqué
01:25:38c'est-à-dire
01:25:38ses pairs se sont rendus compte
01:25:39qu'il n'était pas de gauche
01:25:40et une fois que ses pairs
01:25:42se sont rendus compte
01:25:42qu'il n'était pas de gauche
01:25:43ses travaux ont cessé
01:25:45d'être cités
01:25:46par d'autres sociologues
01:25:47donc sa carrière
01:25:48en a pris un coup
01:25:48il a été invisibilisé
01:25:50voilà
01:25:50donc c'est pas seulement
01:25:52on risque pas seulement
01:25:53l'ostracisation sociale
01:25:54mais aussi
01:25:55sa carrière
01:25:56en quelque sorte
01:25:56dans ces milieux-là
01:25:57et donc l'incitation psychologique
01:25:59à penser
01:26:00comme la majorité
01:26:01est très très forte
01:26:02et on est amené
01:26:02à choisir nos croyances
01:26:03non pas à nouveau
01:26:04pour leur validité
01:26:05mais pour leur valeur sociale
01:26:06et bien ce qu'il faut dire
01:26:07d'abord
01:26:08c'est qu'un intellectuel
01:26:09par essence
01:26:09si c'est un vrai intellectuel
01:26:10doit être totalement
01:26:11à l'opposé
01:26:12de ce conformisme primaire
01:26:15merci Samuel Pitou
01:26:17merci à vous

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