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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-11-20##

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News
Transcription
00:00:00Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
00:00:05Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:10Nous sommes en guerre.
00:00:12La signature de l'accord du Mercosur, c'est la fin de l'élevage français-européen. La fin. C'est terminé.
00:00:17À un moment donné, il faut faire péter la cocotte au minute parce que sinon, les agriculteurs ne vont pas s'en relever.
00:00:22On n'est plus compétitif. On travaille à 10 euros de l'heure, eux ils sont à 1 euro de l'heure.
00:00:27Aujourd'hui, tel que l'accord est en train d'être négocié avec le Mercosur, la France s'y oppose.
00:00:31C'est des milliers de tonnes de viande qui va débarquer avec des prix défiant toutes concurrentes.
00:00:36Nos agriculteurs n'arrivent plus à vivre dignement dans leur travail.
00:00:38Si on veut être les plus beaux du monde, les plus verts du monde et qu'on importe notre nourriture de l'étranger, ça n'a absolument aucun intérêt.
00:00:46Nous sommes en guerre.
00:00:48Nous sommes en guerre. Hier, c'était l'Ukraine, la Russie, c'était ce qui se passait avec Donald Trump.
00:00:54Aujourd'hui, nous sommes en France. Nous sommes en France et nous allons parler...
00:00:58Avant de parler des agriculteurs, nous allons longement recevoir Véronique Lefloch et Michel Onfray.
00:01:04Nous allons parler du rapport du Sénat. Et oui, le Sénat, il assume ses responsabilités.
00:01:09Séparation des pouvoirs, irresponsabilité assumée, Parlement ignoré, double discours.
00:01:15Un rapport du Sénat qui accable les gouvernements Born et Attal.
00:01:19On va en parler avec le rapporteur, avec le sénateur Jean-François Husson, rapporteur général de la Commission des finances.
00:01:26Qu'est-ce qui se passait ? Qu'est-ce qui se passe exactement ?
00:01:29Parce que vraiment, le problème, il est la transparence, la transparence, la transparence, c'est ça la démocratie.
00:01:35On va en parler comme il convient.
00:01:38Nous allons ensuite aller à la rencontre de certains agriculteurs qui ne veulent pas lever le siège,
00:01:45qui veulent aller jusqu'au bout parce qu'ils estiment qu'ils n'ont plus le choix.
00:01:49Avec Véronique Lefloch, président de l'agronomisation rurale, et celui qui les soutient aussi, le philosophe Michel Onfray.
00:01:56Et nous allons prendre le temps aussi d'en parler, et puis tout le reste.
00:02:00Rué, bravo. Hué, bravo. Perle.
00:02:03Et enfin, en seconde partie de l'émission, l'avocat Gilbert Collard.
00:02:07Gilbert Collard qui sort ses mémoires, et elles ne sont pas piquées des hannetons.
00:02:11A tout de suite.
00:02:13Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:02:19Ici Sud Radio.
00:02:23Les Français parlent au français.
00:02:27Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:33Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02:36Une note qui fait littéralement fureur.
00:02:38Une note qui a provoqué une polémique très forte, mais une polémique extrêmement importante,
00:02:43parce que c'est une note de fond.
00:02:45Une note qui s'intitule, octobre 2023, septembre 2024,
00:02:49une irresponsabilité budgétaire assumée, un parlement ignoré, et on parle de double discours.
00:02:55Le président de la commission des finances du Sénat, le socialiste Claude Reynal,
00:02:59le rapporteur général, le sénateur Jean-François Husson, le LR,
00:03:04disent voilà ce qui se passe, voilà la mécanique, et voilà ce qui s'est passé,
00:03:09dans ces deux... surtout divisant les deux gouvernements, Elisabeth Borne et Gabriel Attal.
00:03:14Bonjour Jean-François Husson.
00:03:16Bonjour.
00:03:17Merci d'être avec nous.
00:03:19Donc vous êtes rapporteur général de la commission des finances et sénateur LR de Meurthe-et-Moselle.
00:03:23Alors, ce qu'on voudrait comprendre, nous, les contribuables, les citoyens,
00:03:28justement, que vous représentez,
00:03:31qu'est-ce qui s'est passé dans cette espèce de...
00:03:34dans cette, je dirais, cette mécanique qui consistait à la fois à dire les choses,
00:03:41à reporter les choses, et avoir une opacité assez remarquée ?
00:03:47Il se passe simplement d'abord que, je veux le dire très tranquillement et posément,
00:03:52le parlement dispose, les deux chambres, de pouvoir d'évaluation et de contrôle de l'action du gouvernement.
00:04:00Et notamment, les rapporteurs généraux, présidentes ou présidents de commissions des finances,
00:04:08qui nous amènent parfois à faire, je dirais, des contrôles sur pièce et sur place.
00:04:15Ce qui est votre métier ?
00:04:18En tous les cas, c'est une faculté qui est à notre disposition, dont on abuse peu,
00:04:24puisque ça faisait extrêmement longtemps que mes collègues prédécesseurs n'avaient utilisé cette possibilité, cette faculté.
00:04:34Pourquoi ? Parce qu'à un moment donné, alors que nous alertions,
00:04:39d'abord, je veux dire une première chose, nous sommes préoccupés de l'état de dégradation des comptes publics de la nation,
00:04:47bien avant cette dérive.
00:04:50Deux éléments pour le démontrer.
00:04:53Lors de l'examen budgétaire à l'automne 2023, pour le budget de l'année 2024,
00:04:59la majorité sénatoriale, puis le Sénat, avaient adopté 7 milliards d'économies.
00:05:07D'ailleurs, j'avais dit à ce moment-là, à l'issue du vote au ministre,
00:05:12voilà, nous vous offrons 7 milliards d'économies, faites-en bon usage.
00:05:16On avait malheureusement constaté que le gouvernement n'en avait rien retenu,
00:05:21ce qui, de notre point de vue, est dommageable.
00:05:24C'est juste pour poser l'esprit de responsabilité et, quelque part, la gravité qui nous habitait,
00:05:29parce que jamais depuis 1958, sous la Ve République, donc,
00:05:34une opposition au Parlement ne s'était livrée à ce type d'exercice.
00:05:39C'est la première fois depuis 1958.
00:05:41C'était la première fois qu'effectivement il y avait une proposition votée par la majorité sénatoriale,
00:05:48et donc adoptée par le Sénat.
00:05:50Je pense que c'est important dans le climat de polémiques un peu inutiles,
00:05:55même si, évidemment, nous avons aussi souligné ce qui nous est apparu être des carences dans la gestion des affaires publiques.
00:06:05Je rappelle donc, pour faire simple, à la fin de l'année 2023,
00:06:11le gouvernement prévoyait un déficit public,
00:06:15alors là je parle juste au moment du budget, je vais faire simple,
00:06:18de 4,4% pour l'année 2024.
00:06:23Il finit d'ailleurs à 6,1%,
00:06:28sachant que ça fait en fait 50 milliards d'écarts.
00:06:35Moi, si vous voulez, je veux bien entendre que les exécutants,
00:06:41les membres de l'exécutif, sous l'autorité de deux premiers ministres,
00:06:45Elisabeth Borne, Gabriel Attal, les ministres, et notamment Bruno Le Maire et Thomas Cazenave,
00:06:50disent qu'on a tout fait, on n'a rien négligé.
00:06:53Alors à ce moment-là, c'est encore plus préoccupant,
00:06:56parce que ça veut dire que même s'ils ont tout fait et tout bien fait,
00:07:01il manque évidemment un écart substantiel.
00:07:08– Certains, M. Husson, parlent même de 100 milliards d'euros de trous.
00:07:13– Oui, on l'a dit également, mais c'est parce que c'est la différence
00:07:18entre la loi de programmation des finances publiques,
00:07:21ça donne la trajectoire jusqu'à l'horizon 2027,
00:07:26et qui était donc à ce moment-là plus faible,
00:07:31qui était de mémoire à 3,7% le déficit public.
00:07:35– Exact, et on est arrivé à plus.
00:07:37– Voilà, donc si vous voulez, je pense qu'il faut prendre les chiffres tels qu'ils sont,
00:07:44il faut les repositionner en matière de dégradation.
00:07:48Moi je pense, je l'ai dit, je pense que cette année c'est une forme de dérive,
00:07:53parce que nous avions déjà eu l'incident sur l'année 2023,
00:07:57où en fait on avait eu une dégradation plus importante que prévue du déficit.
00:08:02C'est ce qui m'avait amené à m'inviter à Bercy pour regarder,
00:08:07et surtout comprendre comment il y avait pu avoir ce dérapage.
00:08:11Mais on était malheureusement qu'au début d'une dégradation qui s'est accélérée,
00:08:16ce qui quand même me préoccupe, parce que c'est l'avenir de la France et des Français.
00:08:21– Bien sûr, ce dérapage s'est transformé quand même, comme vous le dites, en dérive,
00:08:25et justement vous parlez de cette irresponsabilité assumée,
00:08:28et vous parlez d'un Parlement ignoré, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu,
00:08:31parce qu'à un moment donné vous en parlez, et on dit,
00:08:35ah oui écoutez, ce serait bien que d'ailleurs une lettre adressée
00:08:39par Bruno Le Maire et Tom Cazaille, il dit,
00:08:42on recommandait de partager largement le caractère critique de l'association budgétaire,
00:08:47à la fois au sein du gouvernement, mais également dans l'opinion publique.
00:08:50Volonté d'informer, elle n'a pas eu lieu ?
00:08:52– Non, et je note, on va noter deux choses,
00:08:56à ce moment-là on est au mois de décembre,
00:09:00lorsque donc on a la trajectoire qui est annoncée,
00:09:04et cette note est une note du 6 décembre, je crois,
00:09:10non il y a une note du 13h qui indique qu'il y a un risque de dérapage,
00:09:17il y a une note du 13 décembre qui est co-signée des deux ministres
00:09:20adressés à Elisabeth Borne en disant ce que vous venez de dire,
00:09:23attention, il y a un risque de situation critique,
00:09:27il faut vite informer le gouvernement et l'opinion publique,
00:09:30et en fait il y a peu de réactivité, il y a évidemment insuffisamment de mesures,
00:09:37il y en a quelques-unes mais qui sont très à la marge,
00:09:40et d'ailleurs, je vous ai dit quel était l'objectif du gouvernement,
00:09:45ils votent en décembre 2023 du Parlement,
00:09:49et c'est moins de 60 jours après que le ministre et le gouvernement,
00:09:55dans un temps très court, très rapide, brusquent un peu les choses,
00:10:00et décident par décret de supprimer 10 milliards de dépenses
00:10:05qui venaient d'être votées évidemment dans la totalité du budget,
00:10:10donc il y a une forme, si vous voulez, de précipitation.
00:10:13– Il n'est pas peut-être la meilleure des démarches à prendre effectivement,
00:10:18mais ce que vous dites d'ailleurs, si j'ai bien compris,
00:10:22corrigez-moi si je me trompe,
00:10:25en fait Elisabeth Borne aurait pu prendre des mesures
00:10:29pour un montant total de 1,5 milliard d'euros,
00:10:32force est de constater que la première ministre les a exclues
00:10:35sans en proposer aucune autre,
00:10:37pour Gabriel Attal reprocher d'avoir privilégié pour redresser des comptes
00:10:41des annulations de crédit, on ne va pas rentrer dans la technique,
00:10:44vous avez bien expliqué le projet de loi des finances rectificatives,
00:10:48mais en fait tout ça s'est passé quand même
00:10:50dans une opacité assez totale, monsieur le sénateur.
00:10:54– Voilà, effectivement, ce qui est de notre point de vue aussi dommageable,
00:10:58c'est que toutes ces opérations se font uniquement par le choix du gouvernement
00:11:04sans associer jamais le Parlement,
00:11:08au moins les deux commissions des finances,
00:11:11les tandem président-rapporteur,
00:11:15de la même manière que dans les explications, les mesures,
00:11:19en tout cas certaines des mesures qu'annonçait le premier ministre d'alors Gabriel Attal,
00:11:27il y avait un sourcil à statuer, un report plus tard,
00:11:32on comprend que la sensibilité politique peut-être du sujet,
00:11:37et notamment alors qu'arrivaient les élections européennes,
00:11:41a été certainement un des facteurs explicatifs,
00:11:44mais comme je le dis, le Parlement n'a pas été associé d'aucune manière,
00:11:49alors qu'on avait fait notre rapport, je dirais de la première étape,
00:11:55on pensait que ce serait la première et dernière étape de la dégradation de nos fonds publics.
00:11:59– Ce qui n'a pas été le cas, et d'ailleurs vous avez tout à fait évidemment raison,
00:12:05ce qui me paraît la moindre des choses quand même,
00:12:09c'est le rôle des parlementaires, et puis cet aspect,
00:12:12et alors ce qui est intéressant, je voudrais quand même que vous réagissiez,
00:12:15parce que notamment Bruno Le Maire dit, d'après votre rapport,
00:12:20ce n'est pas un rapport, c'est un réquisitoire d'opposants politiques,
00:12:23truffés de mensonges, d'approximations et d'affirmations sérieuses.
00:12:28Signé Bruno Le Maire, avec d'ailleurs Elisabeth Borne et Gabriel Attal.
00:12:33Comment réagissez-vous ?
00:12:35– Je réagis en déplorant, je pense, un moment ou un sentiment d'agacement,
00:12:43peut-être pense-t-il qu'il y a une injustice à son endroit, je n'en sais rien,
00:12:49mais tous les éléments qui sont les chiffres, etc.,
00:12:52qui sont dans nos rapports d'émissions d'informations,
00:12:56sont tous des rapports, des chiffres qui sont les chiffres du gouvernement.
00:13:01Nous n'avons rien fait d'autre que d'utiliser, d'analyser et d'essayer de comprendre.
00:13:08À titre personnel, à plusieurs reprises, j'avais même interpellé le gouvernement
00:13:15au cours du premier semestre de l'année 2024,
00:13:20m'inquiétant de la dégradation des comptes, et souvent on nous a opposé,
00:13:25je le dis, les positions des républicains à l'Assemblée nationale.
00:13:31Quand on est au Sénat, on répond déjà aux sénateurs, ça me paraît la moindre des choses,
00:13:35et notamment au regard de la position des sénateurs, dont je redis deux éléments.
00:13:41Le premier, de dire qu'on avait voté 7 milliards d'économies,
00:13:44et puis parce qu'on l'a entendu aussi, le sujet des retraites.
00:13:48Sur les retraites, le Sénat, la majorité sénatoriale,
00:13:51a accompagné et a voté favorablement avec le gouvernement.
00:13:56Donc je pense qu'il ne faut pas de faux procès,
00:13:59et nous sommes une mission d'évaluation et de contrôle,
00:14:02nous ne sommes pas des procureurs, nous ne sommes pas des censeurs,
00:14:05on sait bien garder d'ailleurs de le faire.
00:14:07– Mais vous faites votre métier, mais juste plus généralement,
00:14:10une dernière question Jean-François Husson,
00:14:12est-ce que quand même cette espèce de dégradation, de dérive,
00:14:15il faut le dire, vous le dites d'ailleurs, et c'est clair avec les chiffres qu'on a,
00:14:18est-ce que ça ne traduit pas quand même quelque chose
00:14:21qui d'ailleurs précède de loin peut-être les deux derniers gouvernements,
00:14:26cette opacité, ce manque de transparence ?
00:14:29Ce n'est pas en cachant les choses, ce n'est pas en dissimulant,
00:14:32ce n'est pas en faisant des faux semblants ou des rumeaux de fumée
00:14:35qu'on va arranger, le réel c'est le réel.
00:14:38– J'ai envie de dire oui parfaitement, et oui malheureusement,
00:14:43et j'assume le fait de dire les choses avec un peu de rudesse,
00:14:48mais parce que je pense qu'on est dans un moment
00:14:52où peut-être plus encore que par le passé,
00:14:55au regard de la gravité de la situation et de l'instabilité qui gagne le pays,
00:14:59on doit se dire les choses, on doit le dire en vérité,
00:15:04ce n'est pas toujours agréable à entendre, et on doit en tirer les conclusions.
00:15:08Et moi j'assume les deux, un je dis les choses en face,
00:15:13ça peut être un peu rugueux, et puis aujourd'hui je me retrousse les manches
00:15:17pour essayer de donner le coup de main dans la coalition gouvernementale
00:15:22qui est une coalition politiquement minoritaire,
00:15:25mais on va se retrousser les manches pour essayer de redresser la situation
00:15:29et que la France soit fière de s'engager dans un sursaut avec un effort massif,
00:15:34mais que les Français peuvent accepter de faire,
00:15:37si on leur rend compte de ce qui s'est passé.
00:15:40– Exactement, si on se rend compte tout à fait de ce qui s'est passé,
00:15:44parce qu'il ne faut pas leur raconter des histoires,
00:15:47et justement vous essayez, vous vous faites, vous ne leur racontez pas d'histoire,
00:15:51et on aimerait que cet exemple soit suivi à tous les niveaux et dans tous les pouvoirs.
00:15:55Merci Jean-François Husson.
00:15:57– Français, les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
00:16:03– Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16:06– Troisième jour de la mobilisation des agriculteurs
00:16:10avec la coordination rurale à main d'œuvre dans le sud-ouest,
00:16:14avec la FNSEA et les jeunes agriculteurs
00:16:17qui disent qu'ils ont déjà obtenu une première victoire
00:16:19parce qu'on va discuter à l'Assemblée nationale du Mercosur
00:16:23et le contester le 26 novembre prochain,
00:16:25mais en attendant des mobilisations, on les a déjà vues,
00:16:29des mobilisations, des rassemblements, des actions, des actes,
00:16:33et puis aussi, et puis aussi au PSY, des pleurs,
00:16:37et aussi ce cri que vous allez entendre, c'était hier à la préfecture d'Agen,
00:16:42deux membres de la coordination rurale avaient été acceptés,
00:16:46avaient été reçus à la préfecture du Lot-et-Garonne,
00:16:49ils sont sortis et voici un extrait de leur réaction.
00:16:55Sud Radio André Bercoff
00:16:59Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:17:03Ils crient, ils pleurent et ils s'indignent de cette immonde mise à mort,
00:17:07mais ils oublient que la guillotine chez nous aussi fonctionne encore.
00:17:12Chant révolutionnaire, chant révolutionnaire,
00:17:15mais en attendant, écoutez, c'était hier soir,
00:17:19Karine Duc et José Pérez qui avaient refusé de quitter les lieux,
00:17:22qui avaient refusé de quitter la préfecture,
00:17:24et qui ont été escortés par les forces de l'ordre,
00:17:26sans incident, hier soir.
00:17:29Mais écoutez quand même leur réaction.
00:17:32On nous a pas répondu au début de l'année,
00:17:34on nous répondra pas maintenant, on nous répondra pas demain, c'est tout.
00:17:37Voilà, c'est tout, c'est tout ce qui se passe.
00:17:39Ça veut dire que vous pouvez crever, c'est ça que ça veut dire.
00:17:42Mais on va pas crever, on va pas crever,
00:17:45parce qu'on va se battre, parce qu'on sait se battre,
00:17:48et on va avoir du mal.
00:17:51Alors voilà, on va crever, on va pas crever,
00:17:53telle est la question, et oui, on en est là,
00:17:56telle est la question.
00:17:58Bonjour Véronique Leflocq.
00:18:00Bonjour.
00:18:01Bonjour, vous êtes présidente de la coordination rurale.
00:18:03Alors où en est-on aujourd'hui ?
00:18:05Parce qu'on entend effectivement deux sons différents.
00:18:09Vous, la coordination rurale, vous continuez le combat
00:18:12et vous dites on va aller en tout cas loin,
00:18:15on ne va pas s'arrêter comme ça.
00:18:17Mais d'autres, notamment l'alliance majoritaire FNSEA,
00:18:20jeunes agriculteurs, disent nous on ne veut pas provoquer
00:18:23des blocages, on ne veut pas ennuyer les français,
00:18:25et on a celui-là une première victoire avec ce vote
00:18:28attendu sur le Mercosur dans quelques jours.
00:18:32Comment vous réagissez-vous ?
00:18:34Eh bien écoutez, moi j'ai toujours écouté le terrain.
00:18:38Le terrain dit que ce n'est toujours pas supportable.
00:18:42Rien n'a changé entre hier et aujourd'hui.
00:18:45Nous n'avons rien obtenu.
00:18:47Nous ce que nous voulons c'est vraiment pouvoir produire
00:18:50comme les autres et puis vivre de notre métier.
00:18:53Nous devons gagner notre vie.
00:18:55Nous ne devons pas être mis en concurrence
00:18:57avec justement des produits qu'on ne souhaite pas chez nous.
00:19:01Soit on veut de nous et de nos produits,
00:19:03soit on ne veut pas de nous.
00:19:05Mais nous justement, on est là dans l'intérêt de tous.
00:19:08Pour nous, ce n'est pas seulement égoïste,
00:19:10c'est pour nous et c'est pour le consommateur,
00:19:12c'est pour l'avenir du pays.
00:19:14On s'inscrit dans la souveraineté.
00:19:16C'est la logique du ministère de l'Agriculture.
00:19:18Mais ce n'est pas ce qui se transpire
00:19:20à partir de ces bureaux parisiens et européens.
00:19:23Vous avez entendu Karine, vous avez entendu ces cris de détresse.
00:19:28Et on devrait leur dire de rentrer chez eux ?
00:19:31Vous savez que l'hiver dernier,
00:19:34quand ça a démarré sur l'A64,
00:19:37quand un président de la FDSEA a dit à tout le monde sur le terrain
00:19:41« rentrez chez vous »,
00:19:43et c'est là que tout a explosé.
00:19:45Là, on part sur la même chose.
00:19:48Dire à nos collègues de rentrer chez soi,
00:19:51c'est faire exploser la colère.
00:19:55Non, c'est maintenant.
00:19:57Et maintenant, on veut du résultat.
00:19:58Et on devrait produire comme tout le monde.
00:20:00Et on doit être considéré comme tout le monde.
00:20:02Nos produits sont de qualité.
00:20:04Nos produits ont de la valeur.
00:20:06Et ceux qui nous les achètent,
00:20:07ceux qui vous les vendent,
00:20:08doivent nous les payer.
00:20:10Justement, et effectivement,
00:20:13il y a une espèce de dérapage formidable.
00:20:16Tout se passe comme si on a envie de passer
00:20:18les agriculteurs par pertes et profits
00:20:20au profit de quoi, justement ?
00:20:22Bonjour Michel Onfray.
00:20:24Bonjour André.
00:20:26Oui, d'ailleurs, je signale,
00:20:28ça va apparaître dans trois semaines et on l'attend.
00:20:30Le livre que vous sortez avec Véronique Lefloch,
00:20:32« Entendez-vous dans nos campagnes ? »
00:20:34Vous savez, vous connaissez, « Entendez-vous dans nos campagnes ? »
00:20:36Mugir nos véros soldats.
00:20:38Là, ce sont les agriculteurs qui réagissent.
00:20:40Alors Michel Onfray, comment vous réagissez-vous ?
00:20:42Vous êtes avec Véronique Lefloch,
00:20:44avec la coordination rurale.
00:20:46Comment vous réagissez à cet état des lieux
00:20:48où on a l'impression que,
00:20:50oui, allez, criez tant que vous voulez,
00:20:52mais écoutez, Annie Genovard,
00:20:54ministre de l'Agriculture,
00:20:56dit oui, mais attendez, il ne faut pas bloquer.
00:20:58Tolérance zéro.
00:21:00Il faut arrêter quand même d'ennuyer les Français.
00:21:02Oui, alors moi,
00:21:04je suis compagnon de route de la coordination rurale.
00:21:06C'est vrai que nous
00:21:08nous participions tout à l'heure
00:21:10à une table ronde, et on a pu voir
00:21:12qu'il y avait une aile modérée
00:21:14et une aile qui le déboît, des gens qui disent
00:21:16« Bon, il faut jouer le jeu des institutions,
00:21:18discuter avec les ministères,
00:21:20faire le nécessaire pour que nous puissions avancer, etc. »
00:21:22Et puis d'autres qui disent
00:21:24« Non, il faut bloquer, il faut aller jusqu'à l'Elysée,
00:21:26bloquons même jusque-là. »
00:21:28Donc, il y a des
00:21:30positions différentes, suivant qu'on est
00:21:32effectivement plus ou moins proche de...
00:21:34Je ne vais pas faire de la politique politicienne,
00:21:36ce n'est pas dans le jeu.
00:21:38J'ai trouvé,
00:21:40moi, en découvrant Véronique
00:21:42à la télévision, qu'elle disait des choses vraiment
00:21:44très intéressantes. Je trouve que cette
00:21:46paysannerie est sensée, intelligente,
00:21:48qu'elle dit des choses incroyables. Moi, je suis là depuis hier soir,
00:21:50et je vous assure que j'apprends des choses.
00:21:52Moi, qui défends l'hypogestion, je découvre
00:21:54des gens qui sont intelligents, cultivés,
00:21:56très informés sur les chiffres,
00:21:58très informés sur la réalité, qui mènent un véritable combat.
00:22:00Donc, c'est compétence contre incompétence.
00:22:02Ce n'est pas compétence
00:22:04paysanne contre compétence
00:22:06bureaucratique maastrichtienne,
00:22:08je dirais. C'est l'incompétence
00:22:10de gens qui, fonctionnaires et
00:22:12bureaucrates, veulent absolument finir avec
00:22:14la paysannerie française. Je pense que si on
00:22:16s'inscrit dans la longue durée, il y a un désir
00:22:18d'industrialiser la production agricole, donc d'en
00:22:20finir avec la petite paysannerie,
00:22:22ou la vraie paysannerie,
00:22:24des gens qui produisent des belles choses
00:22:26pour produire de bons produits
00:22:28dans les assiettes. Et je pense qu'il
00:22:30faut mener ce combat. Simplement,
00:22:32c'est la question de la méthode. Est-ce qu'il faut
00:22:34discuter avec des gens dont on sait ce qu'ils sont ?
00:22:36Macron connaît son projet, c'est l'Europe d'abord
00:22:38et la France après.
00:22:40Et puis Barnier, il a été commissaire européen.
00:22:42Je vous rappelle que récemment, le 11 novembre,
00:22:44il a repris un petit garçon qui agitait un petit drapeau français
00:22:46en lui disant qu'il n'avait pas de drapeau
00:22:48européen et qu'il fallait absolument
00:22:50qu'ils soient toujours d'ensemble.
00:22:52Donc, évidemment, voilà quelqu'un
00:22:54qui dira qu'il est du côté des exemples
00:22:56mais qu'il ne le sera pas.
00:22:58Véronique Le Floch, alors,
00:23:00effectivement, le problème, il est posé
00:23:02depuis longtemps et puis là,
00:23:04il est vraiment posé dans son acuité
00:23:06et dans une transparence
00:23:08totale. Le problème,
00:23:10il est quoi ? Il est qu'on veut faire
00:23:12venir des produits de partout, du poulet ukrainien
00:23:14jusqu'à la viande argentine.
00:23:16Et en disant, oui, mais vous comprenez,
00:23:18oui, mais c'est trop,
00:23:20les produits français sont trop chers
00:23:22pour le
00:23:24caddie du français
00:23:26moyen, enfin, ce qu'on appelle français moyen
00:23:28et, en fait,
00:23:30est-ce qu'on n'a pas empêché
00:23:32ce qu'on appelle les circuits courts,
00:23:34les circuits de proximité,
00:23:36la possibilité d'un agriculteur,
00:23:38d'un éleveur ou d'un agriculteur,
00:23:40etc., de faire ses produits,
00:23:42de pouvoir les vendre, pas seulement à proximité.
00:23:44Est-ce que c'est pas ça le vrai problème ?
00:23:46Est-ce que le vrai problème, c'est pas que
00:23:48le producteur, celui qui fait,
00:23:50celui qui travaille la terre, celui qui est là
00:23:52tout le temps, il est pour
00:23:54partie, je dirais, presque négligeable
00:23:56dans la répartition
00:23:58des ventes,
00:24:00des bénéfices, des recettes ?
00:24:02Le problème, c'est
00:24:04l'agricide. Le problème, c'est une politique
00:24:06qui vise à détruire
00:24:08l'agriculture, et quelle que soit
00:24:10son échelle, parce que
00:24:12on a déjà une destruction de la
00:24:14part de nos politiques français,
00:24:16avec ces surnormes.
00:24:18Ces surnormes qui font que
00:24:20des productions disparaissent jour après
00:24:22jour sur notre territoire. Vous parleriez
00:24:24avec certains qui roulent vers
00:24:26Bordeaux, c'est la noisette, c'est le
00:24:28kiwi, c'est plusieurs
00:24:30produits alimpaires qui vont disparaître
00:24:32de France.
00:24:34– Oui, Véronique, excusez-moi, qu'est-ce que vous appelez
00:24:36les surnormes ? Donnez-moi, concrètement,
00:24:38c'est quoi les exemples
00:24:40de surnormes ?
00:24:42– Eh bien, par exemple, pour soigner nos plantes,
00:24:44on citait ce matin
00:24:46la noisette, la noisette qui est attaquée
00:24:48par un petit ver, et pour lequel
00:24:50il reste encore deux molécules, deux molécules
00:24:52autorisées en Italie, en Espagne
00:24:54et ailleurs, mais pas chez nous. Donc on est
00:24:56en Europe, mais on n'a pas les mêmes normes.
00:24:58Et la France surtranspose. Et ensuite,
00:25:00à l'échelle européenne,
00:25:02on a encore cette volonté
00:25:04de détruire l'agriculture. Et là,
00:25:06ça semble clairement une destruction
00:25:08de l'agriculture à l'ouest
00:25:10de l'Europe. Et elle se
00:25:12traduit à travers le Green Deal,
00:25:14donc du plus vert, et
00:25:16en même temps avec le
00:25:18dialogue stratégique à travers
00:25:20lequel on peut lire la fin de l'élevage.
00:25:22La fin de l'élevage pour justement
00:25:24laisser de la place à tous
00:25:26ceux qui pourraient venir d'ailleurs.
00:25:28Si bien que ces accords
00:25:30de libre-échange sont aussi une raison
00:25:32d'aller manifester. Parce que
00:25:34des accords à travers lesquels
00:25:36on pourrait voir l'Europe, et surtout
00:25:38la France, inondée de viande.
00:25:40De viande que nous pouvons nous-mêmes faire chez nous.
00:25:42Eh bien, c'est pas seulement
00:25:44la mort d'exploitation normale,
00:25:46c'est la mienne, moyenne.
00:25:48C'est aussi la mort des circuits courts. Pourquoi ?
00:25:50Parce que si des grands faiseurs,
00:25:52des multinationales comme JBS,
00:25:54Tyson, Cargill,
00:25:56viennent s'implanter
00:25:58et inonder l'Europe
00:26:00de leurs produits, alors ils vont commencer
00:26:02par fermer nos abattoirs.
00:26:04Ils vont seulement conserver les plus modernes
00:26:06et ils ne seront pas nombreux.
00:26:08Alors tous ceux qui veulent faire du circuit court
00:26:10pour les citoyens qui justement
00:26:12ont choisi cette voie, ont choisi
00:26:14les agriculteurs, eh bien tout ça ne sera
00:26:16pas possible. Parce que si votre bête,
00:26:18vous devez faire 200 kilomètres,
00:26:20eh bien vous ne le ferez plus. Donc on condamne
00:26:22vraiment toute l'agriculture. Petits
00:26:24et gros. Ceux qui vont mal, ceux qui vont
00:26:26bien.
00:26:28– Et donc Véronique Levlock,
00:26:30tout se met
00:26:32en place, tout se passe comme si
00:26:34on se disait, bon, pertes et profits pour les
00:26:36agriculteurs français et d'autres
00:26:38pays d'Europe. Écoutez,
00:26:40c'est la mondialisation, voilà, vous allez
00:26:42vendre des viandes du Kamchatka,
00:26:44enfin je caricature, mais à
00:26:46dessein. Et puis le reste, eh bien
00:26:48écoutez, tant pis pour les élevages, tant pis
00:26:50pour les éleveurs, tant pis pour le reste.
00:26:52C'est-à-dire que qu'est-ce qu'on va
00:26:54manger, Véronique Levlock ? Parce que c'est ça
00:26:56à la fin. Qu'est-ce qu'on va manger ?
00:26:58Et à quel niveau de qualité on va manger,
00:27:00nous, les millions et les dizaines de millions
00:27:02de citoyens ? – Eh bien ce qui
00:27:04est sûr, c'est que tout ce qui
00:27:06est mis en place aujourd'hui pour avoir une alimentation
00:27:08de qualité et accessible
00:27:10à tous, c'est-à-dire à un prix raisonnable,
00:27:12au travers
00:27:14des politiques que la
00:27:16coordination rurale n'approuve pas.
00:27:18Nous préférions vivre de prix
00:27:20plutôt que de prime. Mais il faut que tout le monde
00:27:22soit conscient que ces primes, elles ont
00:27:24été mises en place pour justement
00:27:26maintenir un prix abordable dans
00:27:28nos commerces et pour tous. Le problème
00:27:30c'est que demain, avec une réduction
00:27:32de l'offre, à travers
00:27:34la disparition de nos
00:27:36exploitations, c'est justement une dépendance
00:27:38qui va se créer. Et qui dit
00:27:40dépendance, dit justement
00:27:42offre réduite et donc
00:27:44explosion des prix.
00:27:46Donc on va devoir payer
00:27:48pour avoir accès à une alimentation
00:27:50que nous ne voulons pas. Et c'est là
00:27:52qu'on pourrait se dire qu'il faudrait
00:27:54interroger tous ces écologistes.
00:27:56Mais que voulez-vous ? Pourquoi
00:27:58êtes-vous toujours contre les agriculteurs ?
00:28:00Parce que même quand on
00:28:02veut supprimer l'élevage, on veut quoi ?
00:28:04De l'élevage de la viande de synthèse ?
00:28:06Mais il est prouvé par l'université
00:28:08de Chicago que la viande de synthèse
00:28:10pollue jusqu'à
00:28:125 à 21 fois plus
00:28:14que de la viande produite dans nos champs.
00:28:16Alors de grâce,
00:28:18arrêtez de taper sur l'agriculture
00:28:20et ne voyez pas nos actions du moment
00:28:22comme
00:28:24quelque chose de dégradant,
00:28:26comme non, nous sommes là
00:28:28pour votre survie, pour notre survie.
00:28:30Mais justement, Michel Onfray,
00:28:32en élargissant
00:28:34le problème, c'est assez
00:28:36hallucinant de voir cet oxy-écologiste
00:28:38qui est soi-disant pour la nature,
00:28:40pour, justement,
00:28:42contre la pollution, etc.,
00:28:44nous amener à en manger des viandes de synthèse,
00:28:46des œufs
00:28:48sans jaune d'œuf, ou des fromages
00:28:50sans fromage, ou presque,
00:28:52au nom
00:28:54de la pureté, de la dépollution
00:28:56et de protéger
00:28:58la planète.
00:29:00Ça traduit quand même un état
00:29:02d'esprit tout à fait étrange,
00:29:04c'est le moins qu'on puisse dire.
00:29:06Oui, mais vous savez, Rousseau,
00:29:08Jean-Jacques Rousseau, pas Sandrine,
00:29:10mais Jean-Jacques Rousseau du XIXe siècle,
00:29:12c'est l'idéologue,
00:29:14commençons par écarter les faits.
00:29:16Et puis pensons après.
00:29:18Et là, effectivement, c'est les écologistes qui disent qu'il faudrait
00:29:20commencer par écarter les faits.
00:29:22Mais les faits, c'est effectivement ce que disait tout à l'heure Véronique,
00:29:24c'est-à-dire que cette viande de synthèse,
00:29:26finalement, est une viande tumorale.
00:29:28Ça n'est jamais que la fabrication de canvers
00:29:30ou de cellules clonées.
00:29:32Mais ce sont les écologistes qui défendent ce genre de choses.
00:29:34Il faut des centres étudiants,
00:29:36il faut des ordinateurs, il faut des frigidaires,
00:29:38il faut un matériel qui est extrêmement
00:29:40polluant et 24 heures sur 24,
00:29:42les écologistes n'ont rien à dire à cette pollution-là.
00:29:44C'est la criminalisation des paysans
00:29:46qui utilisent un peu de glyphosate,
00:29:48alors qu'en fait, il y a une pollution
00:29:50aujourd'hui avec les téléphones portables, avec les ordinateurs,
00:29:52et là, on n'entend pas les écologistes
00:29:54s'attaquer à cette pollution qui est radicale.
00:29:56Donc, il y a une...
00:29:58Ce sont des penseurs d'appoint,
00:30:00je dirais, les écologistes.
00:30:02Ils sont toujours là à faire 2-3 %,
00:30:04mais on leur donne des ministères,
00:30:06on leur donne des postes de sénateurs, de députés.
00:30:08Ils ont des villes, des associations
00:30:10avec le Nouveau Front Populaire,
00:30:12par exemple, et ils restent idéologues sur ce terrain-là.
00:30:14Il n'y a pas de souci de ce qu'est véritablement
00:30:16la paysannerie, puisqu'ils sont
00:30:18mondialistes, européistes, et qu'ils travaillent
00:30:20à la destruction de la paysannerie traditionnelle
00:30:22au profit, justement,
00:30:24de cette industrie vers laquelle nous allons
00:30:26et qui est une transformation
00:30:28de la paysannerie en industrie planétaire
00:30:30sous le prétexte de bien-être
00:30:32des animaux. Je reprends ce que vous disiez,
00:30:34on fabrique du foie gras qui n'a
00:30:36jamais vu de foie et qui est essentiellement fait
00:30:38avec des légumes. On est disant que c'est l'alternative.
00:30:40On va prendre juste
00:30:42une petite pause et on reste
00:30:44avec vous, Véronique Lefloch,
00:30:46Michel Onfray. C'est très important,
00:30:48on passe par une période
00:30:50vraiment cruciale. On veut savoir
00:30:52si on n'aura plus de fermes,
00:30:54et j'exagère à peine, si on n'aura plus
00:30:56d'élevage, si on n'aura plus d'agriculteurs,
00:30:58si c'est ça qu'on veut,
00:31:00et il faut savoir quel prix on aura à payer.
00:31:02De France.fr,
00:31:04le premier site d'articles français
00:31:06et patriotes présente
00:31:08Sud Radio
00:31:10Bercov dans tous ses états.
00:31:14Voilà, Congrès
00:31:16national de coordination rurale,
00:31:18nous sommes avec
00:31:20Véronique Lefloch qui est président de la coordination
00:31:22rurale et nous sommes avec le philosophe
00:31:24Michel Onfray, et il sort un livre
00:31:26dans quelques semaines
00:31:28et vraiment qu'on attend avec impatience,
00:31:30Entendez-vous dans nos campagnes ?
00:31:32Siffler, encore une fois,
00:31:34qui on entend siffler ? Véronique Lefloch.
00:31:36Aujourd'hui, au fond,
00:31:38pour revenir à ce qui se passe en ce moment,
00:31:40on a l'impression,
00:31:42je ne veux pas faire l'avocat
00:31:44critique ou cynique,
00:31:46mais on se dit, écoutez, on a vu
00:31:48l'année dernière ce qui s'est passé,
00:31:50chaque année, ou presque, ça recommence,
00:31:52les agriculteurs
00:31:54font des blocages,
00:31:56le gouvernement donne
00:31:58quelques, je ne dirais pas des rogatons,
00:32:00c'est complètement imbécile,
00:32:02de l'argent,
00:32:04des subventions, ce qu'ils peuvent,
00:32:06et puis ça recommence parce qu'au fond,
00:32:08le fond n'a pas été abordé,
00:32:10et que ce soit le Mercosur,
00:32:12que ce soit au-delà,
00:32:14les Panzerdivisions
00:32:16de la mondialisation
00:32:18avancent, on dirait, implacablement.
00:32:20Alors, est-ce que vous pouvez
00:32:22résister à ça, Véronique Lefloch, vous,
00:32:24et je ne parle pas de vous personnellement,
00:32:26les agriculteurs, etc., qu'est-ce qu'ils peuvent
00:32:28faire concrètement ? Parce que
00:32:30le public, les gens disent
00:32:32oui, oui, on est avec eux, si on regarde
00:32:34les sondages, bien sûr, beaucoup
00:32:36de gens sont avec vous, et la grosse majorité
00:32:38sont avec vous, cela dit, bon ben,
00:32:40ils sont avec vous, et puis verbalement,
00:32:42et puis ça s'arrête là. Que faire ?
00:32:44Comme disait un certain Vladimir Illich.
00:32:46Eh bien, écoutez,
00:32:48on est quand même en période où on négocie
00:32:50le budget, une principale
00:32:52source d'économie, c'est la suppression
00:32:54de l'OFB,
00:32:56l'Office français de la biodiversité,
00:32:58qui attaque, justement,
00:33:00beaucoup nos agriculteurs,
00:33:02et sans que ça soit
00:33:04forcément justifié, que ça soit
00:33:06des questions d'eau ou autre,
00:33:08donc avec cette économie-là,
00:33:10et toutes ces personnes qui pourraient être
00:33:12réorientées pour, justement, plus
00:33:14de contrôle aux frontières, quand on
00:33:16sait que seulement 3 à 7%
00:33:18des produits alimentaires qui rentrent
00:33:20en France seulement sont contrôlés,
00:33:22c'est écrit dans le rapport du
00:33:24sénateur Laurent Duclon,
00:33:26donc... – Vous dites, attendez, c'est très important,
00:33:28vous dites que 3 à 7%
00:33:30des aliments qui rentrent sont contrôlés,
00:33:32tout le reste, rien, quoi.
00:33:34– Ça l'attrape, vous savez qu'un agriculteur
00:33:36est bien plus contrôlé que
00:33:38toutes ces marchandises.
00:33:40Pour nous, on a des contrôles
00:33:42qui vont
00:33:44bien au-delà de...
00:33:46On peut être amené
00:33:48à jeter un camion de lait parce qu'on
00:33:50trouve un petit
00:33:52soupçon d'antibiotiques,
00:33:54alors qu'on sait très bien
00:33:56que peut-être le lait n'a même pas été jeté,
00:33:58mais nous, on est pénalisé,
00:34:00donc oui, on est extrêmement contrôlé,
00:34:02on est contrôlé, en plus,
00:34:04vous le savez très bien, par satellite,
00:34:06donc aujourd'hui,
00:34:08il y a beaucoup à faire en termes
00:34:10de contrôles. Le ministère
00:34:12de l'Agriculture, Bercy,
00:34:14s'était
00:34:16engagé en début d'année,
00:34:18a aussi plus de contrôles par rapport à la francisation,
00:34:20justement, et là,
00:34:22nous avions vu un millier de contrôles
00:34:24dans nos grandes surfaces
00:34:26qui avaient révélé
00:34:28un tiers de fraude,
00:34:30et donc, nous,
00:34:32nous appelions à poursuivre ces contrôles,
00:34:34mais pas seulement dans les grandes surfaces,
00:34:36aussi, justement,
00:34:38dans l'industrie agroalimentaire,
00:34:40et ensuite, pour une juste
00:34:42répartition
00:34:44de la valeur,
00:34:46et bien là, il faut vraiment un contrôle
00:34:48de toutes ces entreprises qui sont implantées
00:34:50partout, parce que cette mondialisation
00:34:52voulue par nos politiques,
00:34:54elle est déjà actée et en route depuis
00:34:56très longtemps par nos industriels
00:34:58de l'agroalimentaire.
00:35:00– Une question que je voudrais poser, technique,
00:35:02moi, je suis,
00:35:04de ce point de vue, je suis tout à fait
00:35:06huron,
00:35:08et quand je vais, moi,
00:35:10dans un supermarché,
00:35:12remplir mon caddie, que ce soit
00:35:14viande, etc.,
00:35:16sur 100 euros que j'ai dépensé
00:35:18au supermarché pour remplir mon
00:35:20caddie d'aliments
00:35:22divers et variés,
00:35:24combien revient au producteur,
00:35:26je parle à l'agriculteur ou à l'éleveur,
00:35:28vous savez, ou pas ? – Alors, oui,
00:35:30on appelle ça l'euro alimentaire,
00:35:32et donc, sur un billet de 100,
00:35:34il ne revient en valeur ajoutée
00:35:36que 6,50 euros
00:35:38aux agriculteurs. Et ce qu'il faut
00:35:40savoir, c'est qu'on a une part
00:35:42importation, dans ce billet
00:35:44de 100 euros, qui représente
00:35:4630 euros. – Ah bon ?
00:35:48– 30 euros dont la moitié… – Vous voulez dire que si…
00:35:50Oui, allez-y, allez-y, je vous en prie.
00:35:52– 30 euros dont la moitié, en fait, correspondent
00:35:54à des produits que, de toute manière,
00:35:56nous ne produirions pas en France.
00:35:58Mais toujours est-il qu'il y a quand même
00:36:00bien plus qui va aux produits
00:36:02d'importation qu'à nous autres agriculteurs.
00:36:04– C'est ça, c'est-à-dire qu'il y a 30 euros
00:36:06de produits d'importation et 6 euros
00:36:08pour l'agriculteur. Et le reste, c'est la distribution,
00:36:10etc., etc. – La distribution,
00:36:12la transformation,
00:36:14les transports,
00:36:16et un peu de TVA. – D'accord.
00:36:18Donc, si vous voulez, en fait, cet état
00:36:20des choses, cet état des choses
00:36:22qui est là depuis…
00:36:24qui est là depuis des décennies,
00:36:26l'impression
00:36:28que vous avez, si jamais,
00:36:30rien ne change. Est-ce que,
00:36:32franchement, par exemple, est-ce que le Mercosur,
00:36:34c'est un enjeu principal,
00:36:36parce qu'on tourne
00:36:38beaucoup sur le Mercosur, ou, à votre avis,
00:36:40c'est pas le problème principal, c'est pas
00:36:42le Mercosur, c'est l'ensemble,
00:36:44l'ensemble du tableau ?
00:36:46– Tout à fait, c'est l'ensemble du
00:36:48tableau. Mais ce jour-ci,
00:36:50avec le G20 qui se déroule
00:36:52là-bas, on est obligé de se
00:36:54faire entendre. On est obligé de
00:36:56dénoncer cet accord qui pourrait être
00:36:58signé, même si un référendum
00:37:00est passé,
00:37:02en quoi ça empêcherait nos dirigeants
00:37:04qui ne sont d'ailleurs pas élus
00:37:06à le passer en force ?
00:37:08De toute manière, on en a
00:37:10connu déjà 5 ou 6 depuis le début
00:37:12de l'année, avec le Chili, avec le Kenya,
00:37:14avec la Nouvelle-Zélande, et
00:37:16pire encore, on sait qu'on
00:37:18produit chez nous des produits.
00:37:20Je prends la Nouvelle-Zélande, 15 000 tonnes
00:37:22de produits laitiers de Nouvelle-Zélande
00:37:24à venir en Europe.
00:37:26Avec le CETA, donc le Canada,
00:37:28ce sont 15 000 tonnes de produits laitiers
00:37:30qui vont de nouveau aller
00:37:32vers le Canada. Entre temps,
00:37:34on pénalise nos agriculteurs,
00:37:36on baisse nos prix sous le fait de cette
00:37:38mondialisation. Mais en plus,
00:37:40on a des bénéficiaires que sont les gros
00:37:42industriels, toujours les mêmes.
00:37:44On prend par exemple en lait
00:37:46la Thalys. La Thalys
00:37:48a bénéficié de ses quotas à l'export
00:37:50vers le Canada, mais la Thalys
00:37:52au Canada est aussi aidée par le
00:37:54gouvernement canadien du fait de cette
00:37:56perturbation.
00:37:58Double peine pour les uns, double bénéfice
00:38:00pour les autres. Merci,
00:38:02merci Véronique Leflocq, et merci
00:38:04Michel Onfray. On attend votre
00:38:06livre, on en reparlera à ce
00:38:08moment-là, et puis surtout,
00:38:10on continuera à vous écouter.
00:38:12Et j'espère vous aider.
00:38:24Le face-à-face.
00:38:26Et pour son face-à-face, André Bercoff reçoit
00:38:28aujourd'hui l'ancien député et avocat
00:38:30Gilbert Collard qui nous présente
00:38:32ses mémoires, indéfendables mémoires aux
00:38:34éditions Mareuil.
00:38:36Alors, Gilbert Collard, je l'ai dit,
00:38:38ce cliché, on ne présente pas
00:38:40Gilbert Collard, si, si, si, on le présente.
00:38:42Parce que, mon cher
00:38:44Gilbert Collard, cela fait très
00:38:46exactement 55 ans
00:38:48que vous avez prêté serment
00:38:50et que vous êtes devenu avocat au
00:38:52bureau de Marseille. Donc,
00:38:54je reçois comme une espèce de
00:38:56statut, je ne dirais pas d'EHPAD,
00:38:58parce que vous ne serez jamais en EHPAD,
00:39:00jamais. Eh bien, quand même,
00:39:0255 ans, c'est...
00:39:04dis-donc, c'est pas mal. Alors,
00:39:06en deux mots, là, vous faites vos
00:39:08mémoires d'avocat avec les plus grosses affaires
00:39:10effectivement, on va en parler,
00:39:12Anouchi Latouride, Oriol, Osares,
00:39:14Flactif, qui ne s'appelle pas de
00:39:16Flactif, Le Grand Bornand, etc.
00:39:18Les bébés échangés, alors les bébés échangés,
00:39:20c'est quelque chose.
00:39:22Et puis, votre carrière politique,
00:39:24il faut le rappeler, vous avez été député européen.
00:39:26– Député national.
00:39:28– Député national. – Deux fois.
00:39:30– Deux fois, absolument. – Marion Maréchal
00:39:32ex-Le Pen,
00:39:34et moi-même, nous avons quand même été
00:39:36les deux seuls élus du
00:39:38Rassemblement National, à l'époque
00:39:40Front National, en 2012.
00:39:42– C'est vrai. – On oublie un peu, ça.
00:39:44– Depuis, il y a eu une multiplication.
00:39:46– Ah ben oui, il y a eu la multiplication des pains.
00:39:48– Croissé et multiplié, ça a été le cas
00:39:50pour le Rassemblement National, et puis
00:39:52bien d'autres. Mais alors, je veux dire,
00:39:54avant de parler de votre livre, on va en parler, en tout cas,
00:39:56que je recommande, parce qu'il est vraiment
00:39:58bourré, bourré d'histoire, d'affaires,
00:40:00et puis, ce qui est étonnant,
00:40:02mais on va parler, moi je pourrais vous parler
00:40:04de cette position de défense, parce que vous,
00:40:06au fond, est-ce que
00:40:08l'avocat, l'avocat, c'est pas d'abord
00:40:10l'éloquence ? Est-ce que c'est quoi ?
00:40:12C'est l'inquiétance du dossier,
00:40:14d'accord, mais est-ce que c'est l'éloquence,
00:40:16c'est quoi ? Si vous aviez à définir le métier.
00:40:18– Écoutez, d'abord, c'est un métier
00:40:20qui est extraordinaire,
00:40:22puisque tout commence par
00:40:24cette phrase presque biblique,
00:40:26« Le président de la cour d'assise
00:40:28vous donne la parole ».
00:40:30Il vous dit,
00:40:32« Maître,
00:40:34vous avez la parole ». Alors,
00:40:36cette phrase, toute simple,
00:40:38répétitive, qui devient même
00:40:40tellement, elle est usée par le temps,
00:40:42éculée.
00:40:44– Je fais même pas attention.
00:40:46– Elle est l'expression, quand même,
00:40:48de tout
00:40:50le fondement d'une civilisation,
00:40:52celle qui est fondée sur
00:40:54la capacité à croire
00:40:56que le verbe,
00:40:58la parole,
00:41:00l'échange, l'écoute,
00:41:02parce que la parole ne va pas sans l'écoute,
00:41:04peuvent,
00:41:06je parle de la parole et de l'écoute,
00:41:08peuvent forger
00:41:10une conviction. C'est-à-dire
00:41:12qu'on est dans la
00:41:14civilisation où
00:41:16la parole peut
00:41:18convaincre.
00:41:20On est donc dans l'humanisme, ce qui fout le camp
00:41:22complètement, je le dis tout de suite.
00:41:24– On n'a jamais autant parlé
00:41:26qu'aujourd'hui.
00:41:28– Alors, quelle est la qualité
00:41:30de la parole d'aujourd'hui ?
00:41:32Je veux dire que ce ne sont pas les communicants
00:41:34qui font les éloquents.
00:41:36Les communicants font les impuissants
00:41:38du verbe. C'est une
00:41:40parole métallique.
00:41:42– Les châtereux du mot.
00:41:44– Les châtereux du mot, oui.
00:41:46Ils sont entrés dans l'ordre des châtereux
00:41:48du mot.
00:41:50– Non mais c'est vrai,
00:41:52c'est-à-dire que l'avocat, au fond, c'est ça,
00:41:54c'est l'éloquent, c'est-à-dire que vous devez convaincre
00:41:56dans votre plaidoirie.
00:41:58– Non mais à dire vrai,
00:42:00c'est la capacité
00:42:02à faire
00:42:04entrer
00:42:06une telle énergie dans les mots
00:42:08et une énergie
00:42:10qu'on paie au prix
00:42:12de sa vie.
00:42:14– Comment ça au prix de sa vie ?
00:42:16– Parce qu'on y met tout ce qu'on a.
00:42:18On y met tout ce qu'on a.
00:42:20Si vraiment on veut convaincre…
00:42:22– On y met vraiment les tripes.
00:42:24– Moi je me rappelle
00:42:26ce que m'avait dit le président Fayol
00:42:28quand j'avais plaidé
00:42:30dans l'affaire d'Auriol.
00:42:32Je racontais comment
00:42:34le petit garçon qui avait été décérébré
00:42:36à coup de barre de fer
00:42:38avait été transporté dans le coffre du véhicule
00:42:40par Finocchetti
00:42:42qui le tenait dans ses bras.
00:42:44Et le président m'a dit
00:42:46on a vu l'enfant dans les bras.
00:42:48On l'a vu.
00:42:50Il m'a dit
00:42:52mais les jurés
00:42:54même n'en revenaient pas.
00:42:56Il y a eu quelque chose de complètement
00:42:58agressant, c'est que
00:43:00vous étiez tellement
00:43:02dans la scène
00:43:04et j'avais
00:43:06les bras qui me faisaient mal après.
00:43:08C'est une forme d'hystérie oratoire.
00:43:10Mais si on ne met pas
00:43:12tout ce qu'on a
00:43:14et c'est ce que je raconte dans le livre
00:43:16à plusieurs occasions
00:43:18dans des procès, Auriol,
00:43:20l'affaire Ranucci, Osares,
00:43:22si on ne met pas tout ce qu'on a de vie
00:43:24les mots sont morts,
00:43:26les mots sont flasques.
00:43:28– Justement Gilbert Collard,
00:43:30qu'il s'agit de convaincre le jury,
00:43:32le président,
00:43:34tout le monde.
00:43:36Quand vous plaidez dans les affaires
00:43:38que vous racontez dans votre livre,
00:43:40qui est le plus important à convaincre ?
00:43:42– Mais d'abord
00:43:44il faut faire du renseignement,
00:43:46du renseignement intuitif.
00:43:48Il faut regarder
00:43:50pendant toutes les audiences
00:43:52les jurés,
00:43:54les identifier,
00:43:56voir comment ils réagissent
00:43:58à la question qu'on pose,
00:44:00c'est souriant, celui qui fait la gueule,
00:44:02écouter.
00:44:04– Ah oui, pendant tout le procès.
00:44:06– C'est ce que je faisais,
00:44:08je regardais, j'identifiais les jurés,
00:44:10je me disais celui-là il m'a la bonne,
00:44:12quand je lui ai dit ça il a mal réagi,
00:44:14et puis écouter
00:44:16le questionnement du président
00:44:18pour savoir ce qui se cache derrière
00:44:20de parti pris.
00:44:22Je vais prendre un exemple,
00:44:24quand on entend dans l'affaire
00:44:26des assistants parlementaires du RN
00:44:28le procureur de la République
00:44:30dire à propos de Jalk,
00:44:32que je salue au passage
00:44:34parce que c'est un type remarquable,
00:44:36j'aimerais bien demander la relax,
00:44:38mais ça me ferait mal.
00:44:40– Oui, il n'y a pas l'effet,
00:44:42l'effet ne justifie pas
00:44:44une inculpation, mais ça me ferait mal
00:44:46de demander la relax.
00:44:48– Vous vous rendez compte de ce qu'il y a derrière ?
00:44:50De ce que cette simple phrase
00:44:52révèle du paysage
00:44:54pénitentiel,
00:44:56partisan,
00:44:58qui existe derrière cette simple phrase.
00:45:00– Mais Gilbert Collard, les procureurs,
00:45:02les avocats généraux sont des hommes
00:45:04et des femmes comme les autres,
00:45:06ils ont leurs sentiments, mais vous allez me dire,
00:45:08ils doivent les cacher.
00:45:10– Ils ont, d'après la Cour européenne,
00:45:12que je n'aime pas, mais qui de temps en temps
00:45:14fait office d'utilité,
00:45:16le procureur de la République
00:45:18et l'avocat général
00:45:20ont une obligation d'impartialité.
00:45:22Bon, ils ne sont pas des autorités judiciaires,
00:45:24mais ils doivent être impartiaux
00:45:26et là, pour le coup, on n'y est pas.
00:45:28Donc très attentif à ce qui se cache
00:45:30derrière les questions, derrière les attitudes,
00:45:32derrière les mots.
00:45:34– Vous faites de la psychologie, de la physionomie,
00:45:36enfin je dirais.
00:45:38– Il faut avoir une écoute psychanalytique.
00:45:40– D'accord.
00:45:42– Quasiment, pour comprendre
00:45:44ce qui se cache derrière
00:45:46une question orientée,
00:45:48derrière une hésitation,
00:45:50c'est même comme ça qu'on choque des témoins du reste,
00:45:52on les fait tomber à travers
00:45:54une question qu'on pose,
00:45:56une réponse hésitante,
00:45:58le pourquoi vous hésitez par exemple ?
00:46:00Pourquoi vous avez attendu pour me répondre ?
00:46:02– Oui, mais vous essayez
00:46:04de déstabiliser aussi le témoin
00:46:06quand il est à charge.
00:46:08– Oui, moi je me rappelle avoir interrogé…
00:46:10– Un exemple justement.
00:46:12– Il y avait du reste,
00:46:14Dupont-Moretti qui plaidait contre moi.
00:46:16Il avait fait quitter le client
00:46:18en première instance
00:46:20et le parquet avait fait appel.
00:46:22Donc on se retrouvait à la cour d'assises de Draguignan.
00:46:24Et il y avait un témoin, un expert
00:46:26qui mettait hors de cause son client.
00:46:30Ça se passait
00:46:32très loin de Draguignan.
00:46:36Et je commence à interroger
00:46:38l'expert
00:46:40et j'avais des papiers sur moi
00:46:42et je savais que c'était expérimenté.
00:46:46Et je fais comme si j'avais
00:46:48une donnée objective.
00:46:50– Ah oui, prenez un papier, vous aviez un dossier.
00:46:52– Comme dans un film.
00:46:54L'expert venait de Colombie,
00:46:56je crois, vous voyez un peu le bonbon.
00:46:58– D'accord.
00:47:00Je sens les gars de la Nari.
00:47:02– Voilà, il y avait des gros problèmes.
00:47:04Et je lui dis, mais enfin quand même,
00:47:06vous êtes sûrs ?
00:47:08Et je lui montre le papier.
00:47:10Vous êtes sûrs de ce que vous dites ?
00:47:12Je vous pose une dernière fois la question
00:47:14avant d'abattre mes cartes.
00:47:16Est-ce que vous êtes sûrs de ce que vous dites ?
00:47:18Et là l'expert dit… – Il a flanché.
00:47:20– Non, j'ai pu me tromper,
00:47:22peut-être, peut-être…
00:47:26Donc le rapport d'expertise
00:47:28qui dédouanait le client de Dupont
00:47:30est tombé à l'eau.
00:47:32– Oui, bien sûr.
00:47:34– Et finalement le client qui avait été acquitté
00:47:36en première instance a été condamné
00:47:38à 15 ans de tol en appel.
00:47:40– C'est-à-dire qu'en fait,
00:47:42c'est la psychologie,
00:47:44de savoir utiliser…
00:47:46En fait, c'est du théâtre au bon sens du terme.
00:47:48– Ah, c'est du théâtre
00:47:50et de l'intuition.
00:47:52Le type qui n'a pas d'intuition,
00:47:54ce n'est pas la peine.
00:47:56Il ne l'a pas, il ne l'a pas.
00:47:58C'est du théâtre et de l'intuition.
00:48:00– Et justement, puisqu'on est partis là-dessus,
00:48:02on parlera politique et ce qui se passe
00:48:04l'état d'élu un peu plus tard,
00:48:06je voudrais savoir, par rapport
00:48:08à ce que vous racontez,
00:48:10on ne va pas les prendre tous, ça nous prendrait des heures,
00:48:12il faut aller voir au bouquin et vraiment liser le livre
00:48:14parce qu'il raconte…
00:48:16C'est la question bateau quand même, Gilbert Collard,
00:48:20mais parmi les affaires que vous avez traitées,
00:48:22quelle est celle où vous avez eu
00:48:24le plus de plaisir
00:48:26ou le plus d'émotion,
00:48:28ou qui vous a peut-être
00:48:30la plus affectée
00:48:32dans tous les sens du terme ?
00:48:34– J'ai plaidé des horreurs,
00:48:36il y a une affaire
00:48:38dont je n'oserais même pas parler ici,
00:48:40je l'évoque,
00:48:42aucun avocat ne voulait plaider,
00:48:44mais je ne veux pas la raconter ici,
00:48:46parce que c'est tellement horrible que je n'ose même pas
00:48:48la raconter au micro,
00:48:50mais l'affaire qui m'a le plus ému,
00:48:52c'est une toute petite affaire,
00:48:54oubliée complètement,
00:48:56j'étais tout jeune avocat
00:48:58et je reçois une désignation pour un type
00:49:00qui était interdit de séjour,
00:49:02vous vous rendez compte,
00:49:04depuis 1945.
00:49:06– Et vous l'étiez en 1971 ?
00:49:08– En 1972, 1973,
00:49:10et finalement il s'était fait choper sur les quais,
00:49:12on l'avait incarcéré,
00:49:14il était d'origine espagnole,
00:49:16parce qu'à l'époque on ne rigolait pas,
00:49:18et je vais le voir,
00:49:20et à un moment donné il me dit
00:49:22mais vous savez maître, je peux vous régler vos honoraires,
00:49:24ça c'est toujours une bonne nouvelle,
00:49:26je lui dis mais comment allez-vous faire ?
00:49:28Il me dit écoutez, prenez contact
00:49:30avec l'ambassade d'Allemagne,
00:49:32elle me verse une pension
00:49:34tous les ans,
00:49:36tous les mois pardon,
00:49:38et demandez-leur votre honoraire.
00:49:40Je me dis mais attendez,
00:49:42pourquoi l'ambassade d'Allemagne
00:49:44vous verserez une pension tous les mois ?
00:49:46Il me dit parce que j'ai été déporté
00:49:48d'Achault,
00:49:50et je suis, je crois,
00:49:52le dernier témoin à charge vivant
00:49:54au procès de Nuremberg.
00:49:56Vous êtes en train de me dire
00:49:58que
00:50:00un déporté
00:50:02témoin à charge au procès de Nuremberg
00:50:04est interdit de séjour
00:50:06depuis 1945 à France
00:50:08et qu'on a rien fait
00:50:10pour le réhabiliter ?
00:50:12L'audience a lieu,
00:50:14je fais court,
00:50:16et j'explique ça à la présidente
00:50:18qui documente en main,
00:50:20elle est très perturbée,
00:50:22il y a de quoi,
00:50:24elle dit on va rendre le jugement
00:50:26tout de suite,
00:50:28et je ne l'ai jamais vue une autre fois dans ma vie.
00:50:30Le tribunal s'est levé,
00:50:32je ne l'ai jamais vue,
00:50:34le tribunal s'est levé
00:50:36pour relaxer
00:50:38mon client,
00:50:40à l'unanimité,
00:50:42et pour dire au procureur,
00:50:44le procureur avait requis la relax,
00:50:46vous feriez bien maintenant de faire le nécessaire
00:50:48pour qu'il ait le droit de résider sur le territoire.
00:50:50C'est une histoire qui m'a bouleversé.
00:50:52Alors on va
00:50:54continuer à parler après cette petite pause
00:50:56avec Gilbert Collard,
00:50:58beaucoup, beaucoup de choses
00:51:00à raconter évidemment.
00:51:02Et si vous voulez réagir,
00:51:04ou si vous voulez poser
00:51:06votre question, un numéro de téléphone
00:51:08le 0 826 300 300.
00:51:10France.fr
00:51:12le premier site d'articles français
00:51:14et patriotes présente
00:51:16Sud Radio
00:51:18Bercov dans tous ses états.
00:51:20Et toujours
00:51:22avec Gilbert Collard qui lui est
00:51:24toujours dans tous ses états,
00:51:26et pour son plus grand bien et le nôtre,
00:51:28incroyable mémoire,
00:51:30chez Marie-Edition, toutes les grandes affaires
00:51:32et puis d'autres.
00:51:34Gilbert Collard, est-ce que vous avez
00:51:36idée de combien,
00:51:38enfin je ne vous prends pas un chiffre exact,
00:51:40mais combien d'affaires vous avez traité dans votre...
00:51:42Ben ici, je prends les grandes affaires
00:51:44criminelles, toutes pratiquement,
00:51:46des cinquante dernières années.
00:51:48Je ne sais pas, mais j'ai dû plaider
00:51:50mille affaires aux assises peut-être.
00:51:52Mille affaires aux assises.
00:51:54Justement, la question que je voulais poser
00:51:56c'est une question évidemment qui est toujours posée
00:51:58mais c'est intéressant et
00:52:00on en a parlé hors antenne.
00:52:02Alors un avocat, évidemment, il est là pour
00:52:04défendre. Mais qu'est-ce qui se passe
00:52:06et vous avez dû avoir le problème, c'est que
00:52:08et c'est une question que tout le monde se pose
00:52:10en tout cas que moi je me pose et je suis loin
00:52:12d'être le seul.
00:52:14Evidemment qu'un avocat est là pour défendre.
00:52:16Bon, ça c'est la banalité
00:52:18de base. Mais
00:52:20quand on a quelqu'un dont on sait qu'il est une
00:52:22crapule totale, une ordure
00:52:24absolue, un criminel
00:52:26récidiviste, un
00:52:28tortureur, un violeur d'enfants
00:52:30ou autre, ou autre, tout ce qu'on peut exister
00:52:32la lie de l'humanité
00:52:34et on se dit, oui mais
00:52:36il faut le défendre.
00:52:38Comment ça se passe dans votre tête ?
00:52:40Comment ça se passe ?
00:52:42C'est très compliqué.
00:52:44C'est très compliqué.
00:52:46Souvent on est déçu par le verdict du reste.
00:52:48On se dit, moi si j'avais été à la place
00:52:50des juges, il aurait pris
00:52:52beaucoup plus.
00:52:54Mais
00:52:56c'est une pathologie
00:52:58à la fois
00:53:00rhétorique et combative.
00:53:02C'est-à-dire ?
00:53:04Quand on
00:53:06plaide coupable, on plaide coupable.
00:53:08Mais la plupart du temps,
00:53:10notamment dans l'affaire de l'assassinat
00:53:12du juge Michel,
00:53:14l'assassin,
00:53:16enfin celui qui conduisait la moto,
00:53:18mais ça revient au même,
00:53:20donc j'étais à l'aise.
00:53:22Il niait les faits.
00:53:24Il les avait reconnus auparavant,
00:53:26mais le jour de l'audience, quand il a fallu
00:53:28se lever pour le défendre devant tous les magistrats,
00:53:30heureusement, il niait
00:53:32les faits.
00:53:34Mais au fond
00:53:36de moi-même, je me disais
00:53:38la décision, ça appartient
00:53:40au juge.
00:53:42On se débarrasse un peu du poids
00:53:44de la responsabilité morale.
00:53:46Il y a de ça quelque temps,
00:53:48je déjeunais avec une de mes amies
00:53:50qui a été présidente de la cour d'assises.
00:53:52Je ne dis pas d'où
00:53:54pour ne pas l'impliquer.
00:53:56Et je lui racontais
00:53:58que j'avais fait
00:54:00libérer
00:54:02l'assassin du maire de Bilbao,
00:54:04Luis Miguel Apatégui,
00:54:06parce que je m'étais rendu compte
00:54:08qu'il y avait une erreur sur le mandat
00:54:10d'extradition. – Erreur de procédure.
00:54:12– Oui, on indiquait qu'il avait les yeux
00:54:14noirs alors qu'il avait les yeux bleus.
00:54:16– Oui, c'est ça, mais ça c'est fascinant.
00:54:18– J'ai plaidé.
00:54:20– Vous avez utilisé ça.
00:54:22– C'était lui, à l'évidence, c'était lui.
00:54:24Le tribunal exigeait quand même
00:54:26qu'il soit hébergé. Et j'avais demandé
00:54:28à Mgr Echegaray Basque
00:54:30de l'héberger. Il n'y est pas resté
00:54:32longtemps avec le Lévesque, je vous le garantis,
00:54:34il est vite parti. Mais j'ai utilisé
00:54:36ce subterfuge de droit
00:54:38pour le faire libérer.
00:54:40Et mon amie présidente de cour d'assises
00:54:42me dit, mais moi,
00:54:44j'aurais jamais pu être avocate.
00:54:46J'ai dit oui, mais quand même.
00:54:48C'est pas moi qui l'ai libérée.
00:54:50C'est le président de la chambre
00:54:52d'accusation à l'époque. – Oui, c'est intéressant
00:54:54parce que vous utilisant, on peut se dire
00:54:56et c'est vrai que très souvent,
00:54:58on entend, vous savez, telle personne,
00:55:00oui, mais son avocat a utilisé un vice de procédure,
00:55:02il manquait un point, virgule,
00:55:04quelque part, enfin j'exagère, mais à peine,
00:55:06et puis il l'a libérée.
00:55:08Et donc vous vous dites, oui, mais c'est pas moi
00:55:10avocat qui le libère, c'est les juges
00:55:12qui le décident d'eux.
00:55:14Est-ce que vous ne vous débarrassez pas
00:55:16de quelques culpabilités ?
00:55:18– J'ai toujours dit que, alors là,
00:55:20c'était pas une nullité de procédure,
00:55:22c'était quand même un fait énorme.
00:55:24On demandait d'extrader une personne
00:55:26qui allait être garotée. Parce que chez Franco
00:55:28à l'époque, on garotait.
00:55:30Nous l'oublions quand même pas.
00:55:32– Tué par le supplice du garot.
00:55:34– Luis Miguel Apalategui, il arrivait en Espagne,
00:55:36trois semaines après,
00:55:38il était garoté.
00:55:40– D'accord.
00:55:42Mais dans un autre cas, si vous voulez.
00:55:44– Alors moi, je l'ai toujours dit,
00:55:46je considère qu'annuler une procédure
00:55:48pour une question de pure forme
00:55:50est une aberration.
00:55:52Il faudrait annuler la procédure
00:55:54que lorsque la nullité porte atteinte
00:55:56à la vérité.
00:55:58Mais annuler parce qu'on a laissé passer un délai,
00:56:00annuler parce qu'on a oublié une virgule,
00:56:02c'est objectivement scandaleux.
00:56:04Je l'ai toujours prétendu, et je continue
00:56:06à le prétendre. En revanche, quand on a affaire
00:56:08à un vice de forme qui entache
00:56:10de suspicion la vérité,
00:56:12là c'est autre chose.
00:56:14– Alors justement, parlons un peu
00:56:16de toutes ces affaires que vous avez eues.
00:56:18Mais attendez, on va en reparler, je crois,
00:56:20avec une petite pause. Non, on a un peu
00:56:22de temps, et tant mieux.
00:56:24Alors, évidemment, je me dis
00:56:26qu'elle choisit, on ne va pas raconter
00:56:28toutes, et encore une fois, nous prendrez...
00:56:30Mais je voudrais parler, par exemple,
00:56:32de l'affaire Aussarès, où effectivement,
00:56:34rappelez un peu ce que c'était général Aussarès.
00:56:36– Aussarès, c'est...
00:56:38Il était responsable
00:56:40des services spéciaux
00:56:42en Algérie,
00:56:44pendant la guerre d'Algérie,
00:56:46au moment le plus
00:56:48chaud de la guerre d'Algérie,
00:56:50et le gouvernement
00:56:52de Guy Mollet, socialiste,
00:56:54le ministre de la Justice
00:56:56s'appelait François Mitterrand,
00:56:58lequel, du reste, a appliqué la peine de mort,
00:57:00a tiré la rigueur au passage.
00:57:02J'ai des documents,
00:57:04ça, de la main de Mitterrand, rejet.
00:57:06– Vous voulez dire que le responsable
00:57:08de l'abolition de la peine de mort...
00:57:10– Il a été pour la peine de mort
00:57:12pendant un bon bout de temps.
00:57:14Ça, j'ai vu les documents.
00:57:16Donc, l'armée,
00:57:18elle est plein pouvoir, ce qui veut dire
00:57:20qu'elle a les pouvoirs de police,
00:57:22et là, l'armée va pratiquer,
00:57:24parce que les attentats se répètent,
00:57:26la violence est inouïe...
00:57:28– Elle va pratiquer la torture,
00:57:30disons-le.
00:57:32Elle va pratiquer la torture.
00:57:34Et Osares va révéler
00:57:36dans un livre
00:57:38qu'il a effectivement pratiqué
00:57:40la torture. Alors là, ça va être
00:57:42une explosion
00:57:44d'indignation,
00:57:46alors que tout le monde le savait.
00:57:48Les personnes ne le disaient.
00:57:50Lui, il le dit, il le dit pour des raisons
00:57:52très compliquées, que j'explique dans le livre,
00:57:54et il va être poursuivi.
00:57:56Et je me retrouve défenseur
00:57:58d'Osares, évidemment
00:58:00associé par Libération,
00:58:02par Le Monde,
00:58:04à la torture, alors que je suis un adversaire
00:58:06de la torture. Je pense qu'elle ne fait
00:58:08qu'alimenter le camp ennemi
00:58:10en militant.
00:58:12Je pense qu'il faut... – Enfin, vous avez
00:58:14défendu un tortionnaire. – Oui, oui, oui,
00:58:16je suis très fier du reste, parce que
00:58:18c'était pas lui le tortionnaire, mais le gouvernement
00:58:20de Guimaulé.
00:58:22Et je n'ai pas défendu le gouvernement de Guimaulé.
00:58:24– Oui, je ne sais pas totalement
00:58:26vos convictions, ça.
00:58:28Qu'est-ce qui a fait, justement, et vraiment
00:58:30on pourra en parler pendant l'heure, qu'est-ce qui a fait que vous êtes entré
00:58:32en politique ? Qu'est-ce qui vous a attiré
00:58:34vers la politique ? – Alors, un dernier mot
00:58:36sur Osares, je raconte
00:58:38dans le livre les entretiens
00:58:40que j'ai eus avec lui, parce qu'il est venu chez moi
00:58:42et il m'a raconté,
00:58:44il a notamment été l'agent traitant d'Ochimine.
00:58:46– Osares ?
00:58:48– Oui, et il avait envoyé un télégramme
00:58:50à éliminer... – Ochimine, le grand leader
00:58:52vietnamien, bien sûr. – Ah oui, il faut tout
00:58:54sous-titrer maintenant, c'est ça ?
00:58:56– Il avait envoyé un télégramme à éliminer
00:58:58d'urgence.
00:59:00Et on lui avait répondu, pas la peine,
00:59:02sous contrôle. – Ah oui, tout est
00:59:04sous contrôle. Mais dites-moi Gilbert Collard,
00:59:06justement, vous avez
00:59:08parlé de Mitterrand en disant, regardez, il a
00:59:10appliqué la peine de mort, et plutôt eu
00:59:12deux fois qu'une au moment où il était ministre.
00:59:14Mais je signale quand même, et tout le monde
00:59:16le sait, vous avez fait partie du comité
00:59:18de soutien de François Mitterrand en 1980.
00:59:20– Oui, c'est vrai. – Alors quoi, vous avez
00:59:22retourné ? – C'est ce brigand
00:59:24adorable, merveilleux, et je le salue
00:59:26au ciel... – Roland Dumas ?
00:59:28– Oui, au ciel où il se trouve.
00:59:30Bon, il a dû se passer par un petit moment de purgatoire,
00:59:32mais comme nous tous,
00:59:34c'est Roland Dumas qui me l'avait demandé.
00:59:36Mais à l'époque, je ne m'en cache pas, j'étais
00:59:38socialiste, mais moi je suis venu au socialisme
00:59:40par Jules Vallès, par
00:59:42Jaurès,
00:59:44par le
00:59:46romantisme socialiste. Mais quand j'ai vu
00:59:48la bande de brigands, fiéfés,
00:59:50maniaques, obsessionnels
00:59:52que c'était, un peu comme vous, du reste, je crois,
00:59:54je m'en suis éloigné.
00:59:56Parce que c'est une secte, quoi.
00:59:58– Oui, enfin, je n'irai pas jusque-là,
01:00:00mais je comprends, mais le passé
01:00:02du socialisme et de Mitterrand
01:00:04à Jean-Marie Le Pen, dites-moi...
01:00:06– Je l'ai dit, il y a un article du Figaro...
01:00:08– C'est intéressant, il y a un grand écart. – Il y a un article du Figaro,
01:00:10je crois que c'était Jean-Pax Méfray,
01:00:12qui m'avait interviewé,
01:00:14un très beau chanteur, très beau
01:00:16parolier aussi, qui m'avait interviewé,
01:00:18je lui avais dit, mais comment être
01:00:20socialiste, quand Bernard Tapie
01:00:22l'est ?
01:00:24– Oui, il l'était un peu plus tard,
01:00:26lui, quand même. – Ah non, mais à l'époque, il l'était.
01:00:28À l'époque, il était ministre, etc.
01:00:30C'est là où j'ai dit, moi, je me casse, je ne peux pas
01:00:32rester dans cette boutique. – Et alors,
01:00:34comment c'est arrivé, justement,
01:00:36d'entrer en politique avec,
01:00:38effectivement, le Front National, etc.
01:00:40C'est-à-dire, qu'est-ce qui a fait, vous avez pensé, après tout,
01:00:42vous n'êtes pas seul, il y a 11 millions de
01:00:44Français qui votent aujourd'hui Rassemblement National,
01:00:46donc vous n'êtes pas seul, mais
01:00:48qu'est-ce qui a fait que vous vous êtes dit, d'abord,
01:00:50la politique ? Pourquoi la politique ? Vous étiez un avocat,
01:00:52c'est très
01:00:54réussi, et puis ça marche très bien,
01:00:56qu'est-ce qui a fait que vous
01:00:58avez quitté votre zone
01:01:00juridique ? – Parce que j'ai cru,
01:01:02naïvement,
01:01:04comme un puceau d'espérance,
01:01:06phrase Célinienne,
01:01:08que la politique...
01:01:10– Puceau d'espérance. – Oui, merci,
01:01:12je cite quand même, c'est Céline.
01:01:14Je pensais qu'on pouvait agir
01:01:16par
01:01:18la politique.
01:01:20– Vous étiez naïf à l'époque.
01:01:22– Oui, j'étais naïf à ce point.
01:01:24C'est un leurre, on est
01:01:26des intermittents du spectacle, les politiques,
01:01:28on n'est plus rien, on ne représente plus rien,
01:01:30on ne fait plus rien. – Ça dépend où et quand,
01:01:32c'est une autre question. – Ça dépend qui ?
01:01:34– Parce que, vous savez, si vous vous occupez de la politique,
01:01:36la politique s'occupe de vous, vous le savez,
01:01:38c'est Gilles Mercola. – Mais moi, j'ai vu
01:01:40que soit au Parlement National
01:01:42ou au Parlement Européen,
01:01:44il y a des ententes frauduleuses
01:01:46entre les partis, ils s'entendent
01:01:48tous pour sauver la boutique
01:01:50au bon moment, on est
01:01:52confrontés à un système
01:01:54qui est
01:01:56gigantesque, il faut un Trump
01:01:58pour le renverser.
01:02:00– On va en parler justement de Trump et de l'Amérique
01:02:02et justement de la France
01:02:04et de l'Europe, puisque vous avez été aussi au Parlement
01:02:06Européen, on va en parler tout de suite
01:02:08après cette petite pause avec Gilles Mercola.
01:02:10Il est
01:02:12toujours passionnant. – Et vous, auditeurs,
01:02:14vous pouvez aussi réagir ou poser
01:02:16votre question en appelant
01:02:180 826 300 300.
01:02:28– Voilà, si vous voulez être défendu un jour
01:02:30par Gilles Mercola, 0 826
01:02:32300 300. – Faites des économies.
01:02:34– Oui, faites des économies, il est devenu très cher,
01:02:36c'est tout le problème. Les stars, ça devient
01:02:38très cher. Mais quand même,
01:02:40vous pouvez essayer. Alors, Gilles Mercola,
01:02:42indéfendable mémoire aux éditions
01:02:44Mareuil,
01:02:46donc tout Ranocci, la tuerie d'Oriol,
01:02:48Osares, Flactif, les bébés échangés.
01:02:50Et c'est vrai, une carrière judiciaire
01:02:52formidable, mais une carrière aussi
01:02:54politique, et en fait,
01:02:56c'est pas si éloigné, d'ailleurs
01:02:58le nombre d'invoquats qui sont entrés en politique
01:03:00est sorti d'ailleurs, parce que
01:03:02heureusement, c'est des portes tournantes.
01:03:06Au fond, aujourd'hui, quand vous regardez
01:03:08le paysage politique
01:03:10français, tel qu'on le vit,
01:03:12pour ne parler que de la France,
01:03:14on va pas parler du monde, déjà,
01:03:16Gilles Mercola, vous y avez été pendant
01:03:18des années, vous avez assisté,
01:03:20vous diriez quoi du monde politique
01:03:22d'aujourd'hui, tel que vous le voyez ?
01:03:24– D'abord, je suis
01:03:26un peu entré en politique
01:03:28par un procès. Le divorce de Jean-Marie Le Pen.
01:03:30– Ah oui, d'accord.
01:03:32– J'étais l'avocat de Pierrette.
01:03:34– D'accord. – Que je salue au passage,
01:03:36et qui avait fait un livre
01:03:38qui n'a jamais été publié.
01:03:40– Absolument, absolument.
01:03:42– Le document que j'ai lu de Pierrette Le Pen
01:03:44qui n'a jamais été publié. – Absolument, absolument.
01:03:46La politique aujourd'hui,
01:03:48c'est un désert.
01:03:50C'est une cacophonie,
01:03:52c'est le...
01:03:56les grandes cloches du mois.
01:03:58– Le Sahara sans oseille.
01:04:00– Le Sahara, voilà.
01:04:02Je suis consterné, parce que...
01:04:04– Pourquoi ?
01:04:06– Ils parlent,
01:04:08et je ne les entends plus, voilà.
01:04:10C'est ça qui me désole.
01:04:12Je n'ai aucun parti pris,
01:04:14mais vraiment aucun.
01:04:16Je peux être en très bons termes
01:04:18avec un communiste, avec un socialiste,
01:04:20moi je ne suis pas du tout connement sectaire.
01:04:22Mais il n'y en a quasiment plus
01:04:24que j'arrive
01:04:26à entendre
01:04:28quand ils parlent.
01:04:30J'ai l'impression que
01:04:32le Parlement, les chaînes de télé,
01:04:34de radio sont devenues des aquariums
01:04:36dans lesquels on a des poissons
01:04:38muets.
01:04:40– Vous voulez dire que les éléments de langage
01:04:42triomphent, ont dit la même chose ?
01:04:44– La parole est morte.
01:04:46Et puis ce qui est terrible aujourd'hui quand même,
01:04:48à la fois pour l'égo-esthétique,
01:04:50quand on se voit sur les images
01:04:5225 ans en arrière, et 25 ans après,
01:04:54ce sont les archives.
01:04:56Et là, le principe de la contradiction
01:04:58et du mensonge politique
01:05:00est mis en évidence
01:05:02d'une manière effrayante.
01:05:04– Mais ça, ça a toujours existé.
01:05:06– Oui, mais autrefois, il y avait le journal,
01:05:08il n'y avait pas la télé.
01:05:10Quand on te montre un homme politique qui dit
01:05:12« ça n'arrivera jamais, je ne céderai pas,
01:05:14quoi qu'il arrive », et puis qu'on le revoit après
01:05:16« oui, c'est une très bonne chose, il faut le faire »,
01:05:18bon, quand même, la comédienne,
01:05:20elle a ses limites.
01:05:22Mais au-delà de tout ça,
01:05:24qui est technique,
01:05:26c'est cette espèce
01:05:28de dépossession du sens
01:05:30de la parole politique.
01:05:32– Oui, vous voulez dire, en fait,
01:05:34c'est même pas parler pour ne rien dire.
01:05:36– Non, c'est parler pour ne plus dire.
01:05:38– Voilà, parler pour ne plus dire.
01:05:40Et c'est vrai que quand on compare,
01:05:42sans dire « ah, c'était mieux avant »,
01:05:44mais quand on compare à un Pasqua,
01:05:46même un Pasqua, il y avait un fond.
01:05:48– Voilà, un certain nombre de gens,
01:05:50il y avait du fond, que ce soit à droite,
01:05:52comme à gauche, comme ailleurs.
01:05:54– Vous avez entendu Migo, c'est Migo,
01:05:56Mise de Justice.
01:05:58– Oui, qui répondait à, je crois que c'est Sonia.
01:06:00– À Sonia Mabrouk, je ne sais pas.
01:06:02– Oui, oui, c'est Sonia Mabrouk,
01:06:04je crois bien, quand elle l'interrogeait
01:06:06à plusieurs reprises sur le comportement du parquet.
01:06:08– Oui.
01:06:10– Elle lui a posé la question à plusieurs reprises,
01:06:12incapable de répondre.
01:06:14Bon, c'était sur une autre radio.
01:06:16– Oui, non, non,
01:06:18on peut parler des autres radios,
01:06:20les sites, il n'y a aucun problème pour nous.
01:06:22Gilbert Collard,
01:06:24Gilbert Collard, juste pour revenir
01:06:26au monde de la magistrature,
01:06:28est-ce que la magistrature
01:06:30était aussi syndiquée
01:06:32en une partie qu'elle l'est aujourd'hui ?
01:06:34Est-ce qu'il y avait ? Non, pas du tout.
01:06:36– Non, non, non, moi j'ai vu apparaître
01:06:38le syndicat dans les années
01:06:4073, 72,
01:06:42et j'ai vu progressivement
01:06:44l'installation du parti
01:06:46pré-politique, de la justice idéologique.
01:06:48Ça je l'ai vu et c'est terrifiant.
01:06:50Alors là vraiment,
01:06:52autant je suis pour le syndicalisme
01:06:54judiciaire, oui,
01:06:56autant je suis contre toute forme
01:06:58d'expression idéologique
01:07:00du syndicalisme.
01:07:02– En matière de magistrature.
01:07:04– En matière de magistrature, on a besoin d'une justice
01:07:06qui soit débarrassée des partis
01:07:08pré-politiques, c'est une évidence.
01:07:10La justice, elle est au-dessus
01:07:12de ces médiocrités, de ces massacres.
01:07:14– Ceux qui disent que la justice doit protéger
01:07:16les opprimés face aux oppresseurs,
01:07:18comme on a entendu.
01:07:20– Le texte d'un magistrat de Marseille
01:07:22dont j'ai oublié le nom.
01:07:24– Oui, du fondateur du syndicat de la magistrature.
01:07:26– Que j'ai bien connu. – Oswald Baudot.
01:07:28– Bravo, que j'ai bien connu,
01:07:30qui est un très brave type,
01:07:32mais alors vraiment un brave type,
01:07:34mais qui aurait dû être curé.
01:07:36Moi je lui ai dit une fois,
01:07:38je lui ai dit, mon cher Oswald,
01:07:40pourquoi tu ne prends pas une paroisse ?
01:07:42Pourquoi ?
01:07:44Parce que être curé,
01:07:46ce n'est pas être juge, sauf dans l'inquisition.
01:07:48– Oui, bonne chose.
01:07:50– Alors j'ai vu plein de magistrats, moi,
01:07:52adhérer au syndicat,
01:07:54qui étaient des braves mecs,
01:07:56mais après ils ont fait passer
01:07:58l'idéologie avant le droit.
01:08:00Or moi je plaide pour qu'on revienne
01:08:02à un bon sens du droit.
01:08:04– C'est quoi le bon sens du droit ?
01:08:06– C'est un droit
01:08:08qui ne se préoccupe pas
01:08:10du contexte idéologique.
01:08:12C'est un droit
01:08:14qui s'applique à des situations
01:08:16– Et pas à des étiquettes politiques.
01:08:18– Voilà, mais pas à des étiquettes politiques,
01:08:20pas à des interprétations politiques.
01:08:22– Et alors justement,
01:08:24de ce point de vue-là,
01:08:26alors est-ce que,
01:08:28pour un peu,
01:08:30non pas caricaturé, mais schématisé,
01:08:32est-ce que quelque part,
01:08:34on parle beaucoup de l'état de droit,
01:08:36vous savez, nous vivons dans un état de droit.
01:08:38Moi une question que j'ai envie de poser,
01:08:40est-ce qu'on vit dans un état de droit, certes,
01:08:42mais est-ce que quelquefois il n'y a pas des parenthèses
01:08:44de tordus ? – L'état de droit,
01:08:46ça ne veut rien dire.
01:08:48Étant donné que l'état de droit d'aujourd'hui
01:08:50n'est pas l'état de droit d'hier,
01:08:52et n'est pas l'état de droit d'avant-hier.
01:08:54– Les lois changent. – Les lois changent,
01:08:56et la preuve c'est qu'il existe la notion d'abrogation des lois.
01:08:58– C'est inventant de leur appeler,
01:09:00on dit appliquer la loi, rien que la loi.
01:09:02– Il faut arrêter les lois, on les abroge,
01:09:04ou alors il faut regretter les lois
01:09:06qui réprimaient l'abortement ?
01:09:08Non, on a bien fait de les abroger.
01:09:10Il faut arrêter avec ce fantasme
01:09:12qui autorise finalement
01:09:14l'abus de l'état de droit.
01:09:16– C'est ça, absolument.
01:09:18– Je crois qu'on a un auditeur.
01:09:20– Nous avons un auditeur, chère Marie.
01:09:22– Donc Pascal de Grenoble,
01:09:24bonjour Pascal. – Bonjour Pascal.
01:09:26– Oui bonjour,
01:09:28content d'être avec vous aujourd'hui.
01:09:30J'aime beaucoup M. Collard,
01:09:32depuis longtemps, depuis ses interventions
01:09:34même chez Dechaval.
01:09:36Je trouve que c'est quelqu'un qui est exubérant,
01:09:38qui a du franc parler,
01:09:40et il manque beaucoup de gens comme lui,
01:09:42sincèrement, c'est quelqu'un d'intéressant.
01:09:44Il a de très bonnes analyses,
01:09:46je regarde souvent sa rubrique
01:09:48de quelques semaines sur Youtube,
01:09:50et notamment, j'aimerais savoir
01:09:52sa vision par rapport à notre société,
01:09:54où on a une grosse baisse
01:09:56au niveau de l'éducation,
01:09:58on se rend compte qu'il y a un gros
01:10:00laisser-aller à tous les niveaux,
01:10:02politiquement on sent qu'elle est à profond
01:10:04et en train d'essayer d'accélérer
01:10:06la mondialisation et tout le contrôle
01:10:08de la société. Sincèrement,
01:10:10est-ce qu'il pense que c'est foutu ?
01:10:12Voilà, c'est une question bête.
01:10:14Est-ce que vous pensez que c'est foutu ?
01:10:16Là, il parlait d'éducation, Pascal, notamment.
01:10:18Je peux faire semblant,
01:10:20mais je m'en fous.
01:10:22Je m'en fous, en plus.
01:10:24Si je ne suis pas moi-même,
01:10:26qui le saura ? Disait Henri David Thoreau.
01:10:28Vous avez juste un mot.
01:10:30Vous avez la fuck you money.
01:10:32Vous savez ce qu'est la fuck you money ?
01:10:34C'est que vous avez
01:10:36assez d'aisance pour ne pas être
01:10:38tributaire de ce que vous allez dire
01:10:40par rapport à quelqu'un.
01:10:42Allez-y.
01:10:44Pendant très longtemps, Pascal, vous savez que vous portez
01:10:46le nom de ce qui fut un très beau billet de banque français.
01:10:48Eh oui.
01:10:50J'en ai pas vu souvent, mais...
01:10:52La nostalgie du Pascal.
01:10:54Non, je crois qu'on est arrivé à un point
01:10:56où, sauf miracle,
01:10:58qui amène au pouvoir
01:11:00un homme ou une femme
01:11:02capable de déplaire,
01:11:04capable de déplaire,
01:11:06et qui instaurera,
01:11:08comme je l'avais proposé il y a deux mois,
01:11:10un ministère du courage.
01:11:12On est foutus.
01:11:14Parce que l'immigration, maintenant,
01:11:16est submergente.
01:11:18On ne la gère plus.
01:11:20On n'y arrive plus. C'est clair.
01:11:22L'éducation...
01:11:24Quand on voit l'état de l'éducation...
01:11:26Vous comprenez ?
01:11:28Tout commence à l'école.
01:11:30Comment voulez-vous
01:11:32qu'il n'y ait pas des refus d'obtempérer
01:11:34quand, à l'école,
01:11:36il y a des refus d'obéir
01:11:38aux professeurs ?
01:11:40C'est une continuité criminologique
01:11:42qui est inéluctable.
01:11:44Or, moi, je rends vraiment
01:11:46responsable tous les gouvernants.
01:11:48On va aller jusqu'à Chirac.
01:11:50De droite ou de gauche.
01:11:52De reste, ce sont les mêmes entre nous,
01:11:54qui ont tout abandonné.
01:11:56Quand vous pensez
01:11:58qu'on égorge un professeur,
01:12:00on menace les professeurs,
01:12:02les policiers n'osent plus sortir
01:12:04en uniforme,
01:12:06quand vous pensez que des aides mafias
01:12:08payent
01:12:10pour la formation
01:12:12de gardiens de prison,
01:12:14quand vont-ils payer pour la formation
01:12:16de policiers ?
01:12:18Quand vont-ils payer pour la formation de juges ?
01:12:20Et des magistrats s'inquiètent
01:12:22aussi du contrôle
01:12:24de l'islamisme radical
01:12:26et de la mafia de la drogue
01:12:28politique, notamment à Marseille.
01:12:30On a tout abandonné.
01:12:32Alors, qu'est-ce qui
01:12:34pourra nous sauver, quoi ?
01:12:36Qu'est-ce qui pourra nous sauver ?
01:12:38— Oui, Pascal ?
01:12:40— Est-ce que vous voyez quelqu'un dans l'horizon
01:12:42qui aurait cette carrure ?
01:12:44Cette force ?
01:12:46— Je ne sais pas si vous avez un nom.
01:12:48Moi, j'en ai pas, mais peut-être que...
01:12:50Mais juste un mot avant de voir
01:12:52qui, que quoi.
01:12:54Moi, je serais moins pessimiste
01:12:56que vous, Gilbert Collat.
01:12:58Moi, je crois que, vous savez, il y a eu des situations
01:13:00qui étaient quand même dix fois pires en 40
01:13:02ou en 39 ou autres.
01:13:04Ce n'était pas dix fois pire.
01:13:06— Non, je vais vous dire pourquoi.
01:13:08— Parce qu'il y a toujours eu un sursaut.
01:13:10— Non, en 30 secondes, d'abord,
01:13:12ce que me disait un ami rabbin,
01:13:14les juifs qui ont survécu, c'étaient les pessimistes.
01:13:16— Oui, je connais.
01:13:18Les pessimistes à Hollywood,
01:13:20les optimistes à Auschwitz.
01:13:22— Quel que fût l'horreur
01:13:24de l'occupation.
01:13:26Si tu te tenais tranquille,
01:13:28le Fritz, il ne te tirait pas dessus.
01:13:30Aujourd'hui, dans la rue,
01:13:32tu te promènes, tu as une ordure
01:13:34qui te fout un coup de couteau.
01:13:36Et tu ne sais pas pourquoi.
01:13:38Peut-être que tu comprends quand il crie Allah o Akbar.
01:13:40Et parfois, il ne le crie même pas.
01:13:42La différence, elle est là. C'est qu'aujourd'hui, l'ennemi...
01:13:44— Vous voulez dire qu'on est plus en danger
01:13:46aujourd'hui que sous l'occupation allemande ?
01:13:48— Toute proportion gardée, bien évidemment.
01:13:50— Il ne faut pas...
01:13:52— Je dis bien toute proportion gardée, bien sûr.
01:13:54Mais il y a une...
01:13:56Dans cette proportion qu'on respecte,
01:13:58il y a cette nuance qui est de taille.
01:14:00C'est que si tu foutais la paix
01:14:02à l'ordure qui nous occupait,
01:14:04tu ne risquais pas de prendre une bastos.
01:14:06Aujourd'hui, tu es dans ta chambre,
01:14:08en train de boire une tasse de lait,
01:14:10comme si t'arrivais à une victime,
01:14:12et tu as une balle qui t'arrive dans la tête.
01:14:14— Une balle perdue.
01:14:16— Et on appelle ça une balle perdue.
01:14:18Moi, je fais une différence criminologique,
01:14:20qu'on se comprenne bien.
01:14:22Pas éthique, pas morale.
01:14:24— Oui, parce qu'il ne faut pas mélanger
01:14:26les choses immélangeables.
01:14:28Justement, sur le fond,
01:14:30on va en parler
01:14:32juste après cette petite pause.
01:14:34Au fond, on est dans un problème d'éthique
01:14:36et un problème d'autorité.
01:14:38On va en parler.
01:14:40Terre de France.fr,
01:14:42le premier site d'articles français et patriotes
01:14:44présente...
01:14:46Sud Radio Bercov,
01:14:48dans tous ses états.
01:14:50Gilbert Collard, toujours,
01:14:52pour indéfendable mémoire aux Élysées au Mareuil,
01:14:54livre que je recommande,
01:14:56parce que vraiment, vous allez écouter,
01:14:58apprendre des histoires qui ont émaillé
01:15:00le siècle, le dernier siècle
01:15:02et le présent siècle.
01:15:04Mais justement, je voudrais qu'on éclaircisse,
01:15:06parce qu'on a eu quelques coups de fil,
01:15:08est-ce que Gilbert Collard compare
01:15:10la situation de 40-44 à aujourd'hui ?
01:15:12C'est pas ce que vous avez voulu dire.
01:15:14— Ah non, pas du tout. En aucun cas, non.
01:15:16Ce que je veux dire, pour être très clair,
01:15:18c'est qu'il y a la période
01:15:20où on avait un ennemi identifié,
01:15:22terrifiant,
01:15:24effroyable, et la période de maintenant
01:15:26où l'ennemi n'est pas identifié.
01:15:28C'est-à-dire qu'un professeur
01:15:30sort de son cours
01:15:32et il se fait égorger
01:15:34par un individu
01:15:36qui n'est pas un ennemi.
01:15:38— Qui ne le connaît pas.
01:15:40— Qu'on se comprenne bien.
01:15:42Mon propos porte sur l'identification.
01:15:44— L'identification, bien sûr.
01:15:46Et l'insécurité. Alors justement,
01:15:48par rapport à ça,
01:15:50Pascal demandait
01:15:52qui, à votre avis,
01:15:54est-ce que ce n'est pas moins
01:15:56une question d'identité, de savoir qui,
01:15:58que ce serait un jeu qui n'est pas
01:16:00très intéressant aujourd'hui,
01:16:02que justement, vous parliez du courage.
01:16:04Mais le courage, Gilbert Collard,
01:16:06c'est pas un ministère, c'est une volonté.
01:16:08C'est quelqu'un qui l'a. On l'a ou on ne l'a pas, le courage.
01:16:10Et donc, effectivement, est-ce que
01:16:12c'est ça, ce qui se passe ? Je vais citer
01:16:14quatre noms, qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
01:16:16certains n'aiment pas, d'autres... Je vais citer
01:16:18Trump, je vais citer
01:16:20Orban,
01:16:22le président hongrois,
01:16:24je vais citer, effectivement,
01:16:26Javier Milei, l'argentin,
01:16:28et Naïb Boukele,
01:16:30qui a réglé le problème de narcotrafic
01:16:32et du gangstérisme au Salvador
01:16:34d'une manière radicale, mais il vient d'être élu,
01:16:36je le rappelle, à 90% des voix,
01:16:38et il n'y a plus un homicide
01:16:40depuis un an au Salvador, il faut le rappeler ça.
01:16:42Je pense que
01:16:44les françaises et les français,
01:16:46pour être
01:16:48dans la norme grammaticale autorisée,
01:16:50voilà, on n'est pas un machiste,
01:16:52voilà, voilà, voilà,
01:16:54sont arrivés au moment où ils
01:16:56porteront au pouvoir
01:16:58l'homme ou la femme
01:17:00qui n'aura pas
01:17:02peur de faire
01:17:04ce qu'on doit faire et qu'on ne fait pas depuis des années.
01:17:06Du point de vue de l'éducation,
01:17:08du point de vue de la sécurité,
01:17:10du point de vue du nettoyage des lois,
01:17:12du point de vue des excès
01:17:14du syndicalisme, en le respectant
01:17:16fondamentalement, bien évidemment,
01:17:18l'homme
01:17:20ou la femme
01:17:22qui aura le courage
01:17:24de faire ce qu'on attend tous
01:17:26et qui est connu, on le sait, celui-là,
01:17:28il aura le pouvoir. Mais tous ceux
01:17:30qui vont continuer à vouloir plaire à droite,
01:17:32plaire à gauche, minoder
01:17:34ici, chatouiller là,
01:17:36moi je me rappelle
01:17:38d'une époque où j'avais dit, on me l'a reproché,
01:17:40à propos du Rassemblement
01:17:42National, qui était à l'époque
01:17:44le Front National, je crois,
01:17:46dédiabolisation,
01:17:48piège à cons.
01:17:50Celui qui n'aura
01:17:52pas peur d'être diabolisé,
01:17:54il en verra promener le diable.
01:17:56Voilà.
01:17:58Mais il ne faut pas avoir peur
01:18:00d'être diabolisé.
01:18:02On n'a pas pensé d'avoir
01:18:04les ongles faits, d'être propre sur soi,
01:18:06de savoir manier le couteau
01:18:08et la fourchette. On s'en fout !
01:18:10J'ai mes idées,
01:18:12je les applique. C'est comme ça.
01:18:14Et surtout ne pas se laisser
01:18:16agressionner. Et j'annonce la couleur. J'annonce
01:18:18la couleur. J'ai pas peur d'annoncer la couleur.
01:18:20Et j'en ai rien à foutre
01:18:22de la culture de gauche,
01:18:24des intellectuels de gauche qui veulent
01:18:26faire la loi. Enfin j'ai entendu un type
01:18:28qui disait, un philosophe,
01:18:30que Trump il était raciste,
01:18:32que c'était Hitler,
01:18:34que c'était la fin des libertés.
01:18:36Non mais enfin quand même, non.
01:18:38Et bien sûr ça, sur une
01:18:40radio d'Etat que nous finançons,
01:18:42ça je supporte plus du reste.
01:18:44Moi si vous voulez m'énerver, parlez-moi
01:18:46des redevances
01:18:48que l'on paye pour les radios et les télévisions
01:18:50d'Etat. Et des subventions
01:18:52que l'on paye aux journaux.
01:18:54Moi je
01:18:56porte du principe que si un journal n'a pas de lecteur,
01:18:58il n'a pas existé.
01:19:00Et tant pis pour lui.
01:19:02Les médias
01:19:04doivent vivre des auditeurs et de la
01:19:06publicité. Et c'est très bien.
01:19:08Et que le meilleur gagne, et que les meilleurs
01:19:10gagnent d'ailleurs.
01:19:12Subventions, trahison.
01:19:14Eh bien je vais vous dire, il faut lire
01:19:16les indéfendables mémoires
01:19:18de Gilbert Collard, parce que lui
01:19:20il les défend très bien. Et puis
01:19:22effectivement la mémoire vous savez c'est
01:19:24ce qui reste quand on a tout
01:19:26oublié la mémoire. Et c'est pour ça qu'il faut
01:19:28la garder. Merci Gilbert Collard.
01:19:30Merci, merci à vous.
01:19:32Et si vous voulez retrouver cette émission, n'hésitez pas
01:19:34à vous brancher sur notre site internet
01:19:36sur radio.fr pour la retrouver
01:19:38en podcast ou en replay sur
01:19:40notre chaîne Youtube. Bercov dans tous ses états
01:19:42revient dès demain, dès midi.

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