Fin 2014, les marchés Paul Bert Serpette, au cœur des Puces de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, ont été rachetés par l’homme d’affaires Jean-Cyrille Boutmy. Depuis, une stratégie de développement ambitieuse a été mise en place pour redonner vie à cet espace alors en déclin. Après une phase de rénovation en profondeur, le marché entre aujourd’hui dans une nouvelle étape de transformation. Des travaux d’hôtellerie, d’aménagement d’espaces de stockage et d’exposition sont en cours, avec pour objectif de créer un véritable écosystème intégré au sein des Puces.
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00:00Femme 2014, le marché Paul-Bert Serpette a été racheté par l'homme d'affaires Jean-Cyril Boutemy,
00:10donc Paul-Bert Serpette au sein des puces de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis,
00:13et depuis une stratégie de développement dynamique qui a été entreprise,
00:16et je suis ravie d'accueillir Stéphanie Duplex, qui est directrice générale de Paul-Bert Serpette.
00:20Merci beaucoup d'être avec nous.
00:21Merci de m'accueillir.
00:22Est-ce que tout d'abord vous pouvez nous replacer, Paul-Bert Serpette,
00:26qui, bien sûr, s'inscrit dans un ensemble des puces de Saint-Ouen.
00:31Tout le monde connaît les puces de Saint-Ouen, mais est-ce que vous pouvez redonner quelques bases de compréhension ?
00:36Alors, il y a une image qui est assez simple, c'est de penser que le territoire des puces de Saint-Ouen,
00:41c'est avant tout un territoire historique, mais qui réunit des rues, et ces rues joignent des marchés.
00:50L'histoire, elle, commence en 1885, sur la colonne vertébrale des puces qui est la rue des Rosiers,
00:59et sont venus s'additionner en 1920, en 1925, en 1945, et en 1977, et en 1990, les grands marchés.
01:09Les puces, ce serait une marque ombrelle, et chaque marché a, on va dire, une tendance de ce qu'elle propose.
01:17Paul-Bert Serpette est un marché qui s'inscrit beaucoup sur le marché de l'art professionnel, des arts décoratifs professionnels.
01:24Il y a quand même une tonalité par marché.
01:26Voilà, il y a une tonalité. Le premier marché de la rue des Rosiers, vers la Porte de Clignancourt, c'est le marché Vernaison,
01:32qui reste un marché de brocante, charmant, qui a une destination un peu plus touristique, même si vous avez des antiquaires importants là-bas.
01:40Le marché Dauphine, qui est de 1990, lui, est un marché plus récent, qui est le plus grand pôle européen de disquaires, par exemple.
01:47Le marché Biron est un marché de 1925, qui, lui, est un marché qui est très orienté style empire, lustre à Pompille.
01:59Et vous avez eu le marché Paul-Bert, qui, lui, est de 1946, qui est un marché extérieur, qu'on dit ouvert au vent.
02:07Donc, c'est 275 boutiques. Et à l'intérieur, historiquement, il y avait un garage, qui est un garage automobile, construit en 1930,
02:18qui a été réhabilité en 1977 par un antiquaire qui s'appelait Alain Serpette, et qui est devenu le marché Serpette.
02:24Le marché Serpette étant un marché couvert, fermé, qui réunit 169 boutiques.
02:29Et donc, quel était l'état de ce marché il y a 10 ans ? Parce que vous avez entrepris beaucoup de travaux, vous allez nous détailler tout ça.
02:35Quand le rachat a été opéré ?
02:39Alors, quand le rachat a été opéré, en 2014, Paul-Bert Serpette était la propriété du groupe Grosvenor,
02:49donc le duc de Westminster, un propriétaire anglais, qui avait confié ce territoire de 420 boutiques
02:56à une gestion externalisée, qui était à Marseille, et qui avait laissé à l'intérieur un personnel qui n'avait aucun pouvoir.
03:10Je crois qu'il a été propriétaire pendant 8 ans.
03:13Ça a très vite mal tourné, parce que ça a été géré un peu comme une foncière.
03:18Et puis, à terme, quelque chose qui ne fonctionne pas et qui est mal géré a été remis en vente.
03:23Et donc, après ce rachat, quel était l'objectif ?
03:28Enfin, je veux dire, la première stratégie, les premiers travaux, c'était ?
03:32Recréer un outil de travail pour les antiquaires.
03:34Oui.
03:34Donc, déjà redonner un coup de frais, les tout premiers travaux ont été de faire de l'étanchéité, tout simplement.
03:45Serpette est un marché qui fait 4000 m², et qui a la particularité d'avoir un toit terrasse qui est un parking,
03:51qui n'était pas entretenu, et donc quand il pleuvait, il pleuvait dans les boutiques.
03:55Donc, c'est des choses très simples, mais juste que le bâtiment fonctionne.
03:58Ensuite, il y a eu des ravalements pour refaire rentrer cet endroit dans des codes esthétiques
04:06qui, lui, sont propres quand même, mais qui restent un établissement pris en charge, neuf et présentable.
04:12Et après, il y a eu tout ce que...
04:14Je vous parlais de 275 boutiques dans Paul Baer, ça a été, et c'est toujours d'ailleurs, année après année,
04:21des changements de toiture, des ravalements de l'esthétique, avec un parti pris très clair, c'est de faire du beau et du durable.
04:30Donc, tout ce qui était des toitures en fibrociment ou en bac acier sont devenues des charpents de bois zinc, zingués.
04:38Les allées qui étaient un peu accidentées ont été entièrement détruites et refaites,
04:45pour que, ne serait-ce que quand vous vous promenez, vous n'ayez pas à regarder vos pieds.
04:49Et ensuite, sont arrivées des choses un peu plus confidentielles,
04:54c'est-à-dire recréer des réseaux d'eau pluviale sous serpète, donc ces fameux 4000 m²,
04:59pour que les eaux puissent s'évacuer.
05:01Voilà, donc ça, c'est tout simplement refaire fonctionner l'outil.
05:05On est arrivé un peu au bout de ça, c'est-à-dire que maintenant, tout ça fonctionne plutôt très bien.
05:11Et les antiquaires en bénéficient, bien sûr, puisqu'ils ont un outil de travail
05:16qui leur permet d'accueillir la clientèle et surtout leurs marchandises.
05:21Parce que vous imaginez bien, quand vous ouvrez une boutique avec de la marchandise précieuse
05:24et que vous avez peur que ça fuit, vous avez peur que...
05:28Bon, là, maintenant, ça fonctionne et c'est sûr.
05:29Et puis maintenant, on en est, une fois que le territoire est stabilisé,
05:34à vouloir un peu recréer ce que la gentrification de la première couronne parisienne a fait perdre aux puces,
05:40c'est-à-dire tous les organes annexes, c'est-à-dire le stockage de la marchandise,
05:45le logement des artisans d'art, l'accueil de la clientèle.
05:48Et donc, la phase de développement...
05:51Dans laquelle on rentre ?
05:52Dans laquelle on rentre.
05:53Enfin, on a un peu déjà les deux pieds dedans.
05:54D'accord.
05:55Puisque là, pour le coup, on est en face de toute la partie administrative,
05:59permis de construire, achat de terrain.
06:01Tout ça, c'est derrière.
06:02Ça, c'est derrière.
06:03Et là, on est en train de signer les marchés et de mettre en place...
06:08Enfin, de faire démarrer tous les projets.
06:11Donc, on a eu, par un heureux hasard, un bâtiment mitoyen,
06:16qui était une copropriété de 18 appartements,
06:18qui a été entièrement désaffectée par un ancien propriétaire,
06:22à qui on a racheté ces bâtiments vides
06:24et qu'on va réhabiliter pour transformer ça en hôtel
06:29qui sera une espèce de...
06:33Entre l'hôtel et la résidence des loisirs.
06:35Parce que l'idée, ce n'est pas tant de créer de l'hôtellerie.
06:37On a largement ce qu'il faut sur le territoire en hôtellerie.
06:40On a le mob house qui est collé à nous
06:42et avec qui on travaille très bien.
06:44Mais là, l'idée, c'est plutôt d'avoir une réponse à nos marchands.
06:47Parce qu'on accueille quand même 375 marchands actuellement
06:51qui ne sont pas tous des parisiens,
06:53qui peuvent être aussi des provinciaux
06:54et qui ont des problématiques de logement ponctuelles
06:57quand ils sont sur les puces pour venir travailler.
07:00Donc là, on transforme ces 18 appartements
07:02en appartements de résidence de loisirs
07:05qu'on va connecter entièrement avec le marché
07:09puisqu'on a aussi des restaurants sur le marché.
07:12Et ce qu'on souhaite, c'est par exemple,
07:14il n'y aura pas de service de petit déjeuner,
07:15mais par contre, n'importe qui aura accès
07:17à son petit déjeuner sur le lieu.
07:21Sur le lieu, faire une sorte d'écosystème.
07:23Ce qu'on veut, c'est que ça vive à l'intérieur du marché
07:25et que ce ne soit pas un lieu pour s'isoler des puces,
07:28mais plutôt un lieu pour continuer à vivre dans les puces.
07:31Et la deuxième phase sur ce terrain-là
07:33va être la construction d'un bâtiment de remise showroom
07:37dans lequel on va pouvoir permettre à nos marchands
07:40de stocker la marchandise
07:44parce que la vocation des puces,
07:46c'est de vendre ce qu'on a sur le stand dans le week-end
07:48et de reproposer tous les week-ends autre chose.
07:50Donc automatiquement, il faut une rotation très proche
07:53de sa boutique pour pouvoir faire tourner.
07:55Exemple simple, vous avez un stand qui fait 25 mètres carrés,
07:58vous présentez une salle à manger,
08:00elle se vend le samedi matin,
08:01il faut avoir quelque chose à vendre le samedi après-midi
08:03ou le dimanche.
08:04Donc il faut que la salle à manger sorte
08:05et qu'immédiatement la marchandise re-rentre.
08:07Donc on recrée ces outils-là qui existaient fut un temps
08:10puisque Saint-Ouen avait un patrimoine industriel important
08:13qui avait transformé beaucoup en stockage
08:15et malheureusement, ce patrimoine industriel,
08:18maintenant c'est du résidentiel.
08:21Donc ça a fait perdre un peu de ces structures-là.
08:23Donc on a eu heureusement la chance d'avoir un terrain vacant
08:25qu'on a pu acquérir à côté
08:27où on va pouvoir reconstruire ces outils-là.
08:29Formidable, merci beaucoup Stéphanie Luplex
08:31de nous avoir raconté les développements à venir
08:34de Paul-Bert Serpette, merci.
08:36Vous êtes directrice générale de Paul-Bert Serpette.
08:38Merci à vous tous et tous de nous avoir suivis.
08:40C'était Arrêt Marché, édition Week-end.
08:42Sous-titrage Société Radio-Canada
08:49Sous-titrage Société Radio-Canada