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  • il y a 6 jours
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcription
00:00:00Au 19h, j'en profite pour vous souhaiter un très joyeux 1er mai à tous.
00:00:04On commence, comme d'habitude, par les infos avec vous Maureen Vidal.
00:00:08Bonsoir Maureen.
00:00:08Bonsoir Clélie, bonsoir à tous.
00:00:10À la ligne de l'actualité, à l'occasion des manifestations du 1er mai,
00:00:14des tensions ont éclaté dans le cortège parisien.
00:00:1729 interpellations d'individus violents ont été effectuées par les forces de l'ordre.
00:00:21Selon les dernières informations, de nombreux gendarmes, CRS et policiers sont mobilisés.
00:00:26Et à Dunkerque, des centaines de personnes, dont des salariés d'harceleurs mittales,
00:00:29ont manifesté contre les emplois menacés.
00:00:32Le sidérurgiste a annoncé la semaine dernière la suppression de 600 postes dans le nord de la France.
00:00:37La direction d'harceleur mittale sera convoquée dans les deux ou trois semaines
00:00:40devant une commission d'enquête parlementaire.
00:00:42Et cet officiel, l'accord très attendu par le président Trump sur les minerais en Ukraine,
00:00:46a été signé avec Kiev.
00:00:48Un vaste partenariat mettant en place un fonds d'investissement pour la reconstruction de l'Ukraine
00:00:52et qui permet de financer des projets d'extraction de minerais, de pétrole et de gaz.
00:00:56De nouvelles frappes russes ont d'ailleurs visé la ville d'Odessa ce jeudi.
00:01:00Merci Maureen.
00:01:03Et à tout à l'heure, le sommaire de Face à l'Info ce soir.
00:01:06En ce 1er mai, cette question posée par vous, Mathieu Bock-Côté, bonsoir.
00:01:10Est-ce la fin de l'état social ?
00:01:12Une question qui se pose selon vous, car on serait passé d'une gauche du travail
00:01:15à une gauche de l'assistanat.
00:01:17Et vous nous expliquerez votre pensée.
00:01:20Interdire les réseaux sociaux au moins de 15 ans ?
00:01:22Bonne idée, nous dira Ophélie Roch, que nous accueillons ce soir.
00:01:25Bonsoir, merci à vous d'être là.
00:01:26Je rappelle que vous êtes professeur de français et journaliste.
00:01:29Donc une bonne idée, mais encore, faudrait-il qu'elle soit efficace.
00:01:32Marc Menon, bonsoir Marc.
00:01:33Bonsoir.
00:01:34Il nous dira pourquoi on fait le travail le 1er mai.
00:01:37Vous reviendrez aussi sur les violences qu'ont subi des élus PS aujourd'hui
00:01:40dans les manifestations, notamment Jérôme Gatch que vous voyez ici en photo.
00:01:45Et vous Charlotte, bonsoir.
00:01:46Bonsoir.
00:01:46Vous reviendrez sur ces mauvais traitements qui se multiplient, qui sont subis par des enfants.
00:01:52Placés donc sous protection dans des foyers, c'est un comble que vous dénoncez.
00:01:58Enfin, Mathieu, dans votre dernier édito, les lumières noires de Donald Trump
00:02:02à l'occasion de ses 100 premiers jours à la Maison Blanche.
00:02:05Face à l'info, ravie de vous retrouver ce soir.
00:02:08C'est parti.
00:02:16Mathieu, juste avant de commencer, je salue Sabrina Berlin-Bouillet du service Polyjustice
00:02:26de CNews qui est avec nous ce soir.
00:02:28Bonsoir.
00:02:29Sabrina, vous nous interrompez à tout moment.
00:02:31Les autres sont prévenus.
00:02:32On est d'accord.
00:02:34Pour nous donner les chiffres des manifestations d'aujourd'hui, tous les chiffres qu'il faut
00:02:37retenir.
00:02:38Dès que vous les avez, vous nous faites un petit signe et vous les interrompez.
00:02:42Avec plaisir.
00:02:43Mathieu, donc, le 1er mai, c'est la fête du travail.
00:02:46Et certains diraient la fête de la valeur travail.
00:02:49Mais est-ce encore le cas, en fait ?
00:02:51Plusieurs considèrent que la gauche est ainsi passée de la valeur travail à la valorisation
00:02:56de l'assistanat.
00:02:57Et cela n'est pas vrai exclusivement en France.
00:03:00Partout, l'état sociable semble en panne.
00:03:03Alors, quel est le sens du 1er mai aujourd'hui ?
00:03:06Éclairez-nous.
00:03:07Alors, je laisserai à Marc le privilège de nous raconter l'histoire du 1er mai.
00:03:11Je me contenterai de dire une première chose.
00:03:13Le 1er mai, c'est inscrit dans une histoire des luttes pour les travailleurs et le travail.
00:03:18Et c'est une histoire qu'on ne doit pas oublier.
00:03:19C'est-à-dire que c'est le rappel élémentaire qu'entre le capital et le travail, il n'y a pas une harmonie naturelle.
00:03:26Et qu'il a fallu que les travailleurs se battent à travers différentes organisations pour être capables d'assurer leurs droits au fil du temps,
00:03:31pour consacrer leurs droits.
00:03:33Et leurs droits ne pouvaient être assurés non seulement par une forme de coopération avec le patronat,
00:03:37mais aussi avec un État qui décidait de prendre à sa charge ce qu'on appelle la logique assurantielle
00:03:43pour s'assurer que les travailleurs soient protégés autant que possible contre les accidents pénibles de l'existence.
00:03:50Donc, c'est la construction de l'État social par l'éducation, la santé, les différentes formes d'assurance pour le travail.
00:03:55Donc, c'est une histoire longue qui culmine dans cette idée qui est de bon sens à certains égards,
00:04:03qui est l'État social, l'État providence, dans une certaine mesure, bien évidemment, modérée.
00:04:08Or, le problème étant qu'on est passé assez rapidement, ou à tout le moins ces 40 dernières années, 40-50 dernières années,
00:04:15d'un État social qui assurait, donc les travailleurs qui avaient conquis des droits qui étaient ainsi protégés,
00:04:21à un État qui a changé de mission, en quelque sorte, et qui, prétendant assurer ses droits,
00:04:27n'a cessé d'étendre son emprise sur la société, étendant son emprise sur la société,
00:04:32n'a cessé d'étendre le corps bureaucratique qui, lui, permet d'exercer cette emprise sur la société
00:04:37et qui a développé sur l'ensemble de la société, et pas que française, j'insiste là-dessus,
00:04:41une logique qui est une logique d'assistanat généralisé.
00:04:45Et quand je parle d'assistanat, je ne dis pas simplement l'assistanat pour les plus pauvres,
00:04:48mais c'est un assistanat des plus faibles, jusqu'aux plus puissants,
00:04:51qui tous, finalement, demandent à l'État de régler leurs problèmes souvent.
00:04:55Et on est passé, et c'est assez intéressant de le noter, d'une logique où, dans nos sociétés,
00:05:00l'essentiel de l'effort individuel et collectif consistait donc à fonder une entreprise,
00:05:05ou assurer sa subsistance, fonder une famille, autrement dit, créer une énergie créatrice
00:05:09qui se déploie dans la société, dans l'économie,
00:05:11à une forme de transfert de cette énergie dans l'organisation de groupes syndicaux,
00:05:17communautaires, de groupes qui relèvent la société civile, on va nous dire,
00:05:20dont l'objectif n'est plus de créer de la richesse,
00:05:23mais plutôt de s'emparer de la richesse dont l'État s'empare pour la redistribuer ensuite.
00:05:27Donc on est, c'est la logique du socialisme qui s'est déployée,
00:05:29et c'est le paradoxe du socialisme.
00:05:30On croit qu'il est mort en 1989,
00:05:32mais en fait, il survit dans le monde occidental à dose plus homéopathique.
00:05:35Mais c'est un socialisme qui ne dit pas son nom,
00:05:37mais qui s'appelle souvent quête de l'égalité,
00:05:39une égalité obsessionnelle quelquefois,
00:05:41parce que derrière le nom de l'égalité, ce qu'on veut,
00:05:43c'est en fait couper ce qui dépasse davantage que monter le niveau de tous.
00:05:46Donc je dis que l'effort productif est passé dans nos sociétés,
00:05:50de cet effort que chacun fait pour construire sa vie,
00:05:52pour ajouter à sa propre vie et à l'ensemble,
00:05:55à cette idée qu'on va s'organiser pour être capable,
00:05:57l'État prend de la place, le corps administratif de l'État se déploie,
00:06:00il ne cesse de prélever de nouveaux impôts, de nouvelles taxes,
00:06:03pour être capable officiellement de porter un projet de société
00:06:06dans les faits d'entretenir le léviathan administratif qu'il est devenu,
00:06:08à travers tout cela, il y a un prix à payer,
00:06:11et le prix, on le voit partout,
00:06:12c'est plus l'État est lourd,
00:06:14plus l'État prétend s'occuper de mille missions,
00:06:16plus l'État prétend se multiplier les interventions dans la société,
00:06:20plus il multiplie les règlements et réglementations,
00:06:22plus il multiplie les taxes et les impôts,
00:06:24plus l'État s'enrichit en appauvrissant la société.
00:06:28Et on arrive à ce moment,
00:06:30et ça c'est visible partout en Occident aujourd'hui,
00:06:31avec la question de la dette publique, on le voit partout,
00:06:34il y a trop de gens qui dépendent de l'État aujourd'hui,
00:06:37ce qui fait qu'il est difficile de le réformer,
00:06:39parce que chacun croit, en dernière instance,
00:06:41que sa position dépend de la puissance de l'État sur la société,
00:06:45davantage que de sa propre responsabilité individuelle.
00:06:47Et c'est la formule de Kennedy, mais qu'on peut appliquer autrement,
00:06:50on n'est plus dans une logique,
00:06:51quand quelqu'un veut améliorer sa situation économique, sociale,
00:06:55on est moins dans une logique aujourd'hui où
00:06:56qu'est-ce que je peux faire pour améliorer ma situation vraiment,
00:06:59mais on se demande qu'est-ce que l'État peut faire
00:07:01pour améliorer ma situation aujourd'hui.
00:07:03C'est la fameuse question politisée du pouvoir d'achat,
00:07:07c'est demander à l'État de répondre à cette question,
00:07:09ce que certains considèrent exagéré.
00:07:12Ce qui est assez particulier avec ça,
00:07:13c'est que puisque l'État partout se déploie,
00:07:15puisqu'il déploie un corps administratif et bureaucratique
00:07:18de plus en plus lourd,
00:07:20puisque par ailleurs, par les taxes et les impôts,
00:07:22l'écart est de plus en plus net, comme on dit en ce pays,
00:07:25entre le net et le brut et le super brut,
00:07:26on regarde sa fiche de paix, tout le monde,
00:07:28et on se dit « mais où est repassé tout cet argent ? »
00:07:30Certes, on nous dit qu'on a des super services sociaux en échange,
00:07:33mais en plus, ils ne sont pas toujours au rendez-vous.
00:07:35Donc, où est passé tout cet argent ?
00:07:36C'est qu'il est digéré par le léviathan administratif.
00:07:39Donc, on tombe dans cette question très particulière.
00:07:42Les travailleurs renouent avec la question de l'exploitation aujourd'hui,
00:07:45mais l'exploitation passe peut-être non plus seulement
00:07:47par le capitalisme dans ses excès,
00:07:48qu'aussi par l'État social qui prétend les protéger,
00:07:51mais dans les faits tend à les saigner et les vampiriser.
00:07:54Donc, une forme d'État qui pratique le racket,
00:07:56mais déguisé derrière le partage et la justice.
00:07:59Et tout ça, on le voit notamment avec le débat qui arrive
00:08:04et qui reviendra sur le budget.
00:08:06On a toujours cette idée, quand on constate qu'il manque
00:08:08inévitablement des millions, des milliards
00:08:10et des milliards de milliards pour l'État,
00:08:11on a toujours cette idée qu'il ne faut pas que l'État décide
00:08:14d'entreprendre un travail de déconstruction administrative réelle
00:08:17parce qu'il est devenu tout simplement obèse, impuissant
00:08:20et par ailleurs qui paralyse l'ensemble de la société.
00:08:23On est plutôt dans une logique où on dit toujours
00:08:24qu'il y a toujours de l'argent à aller prendre quelque part
00:08:26chez un Français qui l'aurait caché d'une manière ou de l'autre.
00:08:29Il n'y aurait pas un peu d'impôt sur le patrimoine qu'on pourrait prendre.
00:08:31Vous n'auriez pas gardé un peu trop d'argent pour vous-même.
00:08:33On pourrait peut-être racketter votre compte si vous faites trop d'épargne.
00:08:36Donc, on est dans une logique où l'État ne cesse de croire,
00:08:38en dernière instance, qu'il puisse s'emparer
00:08:40de la richesse produite par les travailleurs
00:08:42de ce point de vue réinterprétation boc-côté du 1er mai.
00:08:46Le travailleur est toujours exploité,
00:08:47mais il est possible que son adversaire aujourd'hui
00:08:49soit aussi celui qui prétend le protéger.
00:08:51Alors, vous nous parlez de l'État social tel qu'il est devenu, finalement.
00:08:54Et vous nous dites aussi qu'il n'est pas indissociable
00:08:56de la question de l'immigration.
00:08:58Pourquoi ?
00:08:58C'est fondamental.
00:09:00C'est ce qu'ont compris les Danois assez rapidement.
00:09:02Les Danois ont dit qu'on peut avoir l'immigration
00:09:04ou l'État-providence,
00:09:06mais on ne peut pas avoir les deux en même temps.
00:09:07Si vous avez les deux en même temps,
00:09:09vous disloquez la société profondément.
00:09:11Et à terme, vous avez une société qui ne tient plus.
00:09:14C'est ce qu'avait dit aussi un économiste très libéral,
00:09:16celui-là, Milton Friedman,
00:09:17qui avait affirmé la même chose.
00:09:18Vous ne pouvez pas avoir une immigration massive
00:09:21et un État social fort tout à la fois.
00:09:23Si vous avez les deux à la fois,
00:09:25vous entrez dans une logique d'implosion sociale.
00:09:28Et pourquoi ?
00:09:29Parce qu'on a oublié une chose absolument fondamentale,
00:09:31c'est que les logiques de solidarité dans une société
00:09:33sont indissociables des logiques d'appartenance.
00:09:36Si vous ne tenez plus compte de l'appartenance
00:09:39d'un groupe humain forgé par l'histoire,
00:09:41la culture, les mœurs,
00:09:43avec la possibilité de s'y assimiler, bien évidemment,
00:09:45et que vous décrétez simplement,
00:09:46vous, masse humaine, soyez solidaires
00:09:49alors que vous n'avez aucun lien organique,
00:09:51existentiel, identitaire entre vous,
00:09:53mais la solidarité ne fonctionnera pas vraiment.
00:09:55Et qu'est-ce qu'on voit dans de telles circonstances ?
00:09:57Eh bien, quand vous avez perdu la nation,
00:09:59et quand vous perdez la nation,
00:10:00quand vous la voyez sous l'immigration,
00:10:02quand vous perdez la nation,
00:10:03eh bien, dès lors, chacun se dit,
00:10:04OK, on va être dans une logique communautaire
00:10:05avec les nôtres, entre guillemets,
00:10:07c'est la logique communautaire
00:10:08du communautarisme anglo-saxon.
00:10:09Donc, chacun va défendre les siens,
00:10:11mais l'idée d'un État social plus vaste
00:10:13qui pourrait répandre des aspirations légitimes,
00:10:15je dirais l'État social non dévoyé,
00:10:17eh bien, ça, ça ne tient plus vraiment.
00:10:19Et encore une fois, en France,
00:10:21il y a une dimension assez particulière avec ça,
00:10:22puisqu'on a complètement décorrélé,
00:10:24complètement, j'exagère,
00:10:25mais on a significativement décorrélé
00:10:27le fait de profiter de l'État social
00:10:29et le fait d'être membre de la nation.
00:10:31Donc, on est à certains égards dans une logique
00:10:32que l'État social est aujourd'hui
00:10:34l'instrument de la contre-colonisation,
00:10:36l'instrument du Nord qui remonte vers le Sud.
00:10:38Donc, c'est une pompe aspirante telle
00:10:40qui fait que des populations nouvelles
00:10:41peuvent s'installer ici,
00:10:42faciliter leur installation ici,
00:10:44grâce à un État social financé par les Français,
00:10:47qui se font ainsi déposséder,
00:10:49détrousser pour financer l'arrivée de la population
00:10:51dont ils ne souhaitent pas l'installation.
00:10:53Ça, c'est du gêné.
00:10:54On appelle ça, je crois, aujourd'hui, l'État de droit.
00:10:56Et ce qui est assez particulier avec cela,
00:10:59c'est un jour,
00:11:01et ça, c'est inévitable,
00:11:02on le voit,
00:11:03le désir de contribuer.
00:11:04On le dit souvent,
00:11:05le consentement à l'impôt va finir par tomber.
00:11:07Mais au-delà du consentement à l'impôt,
00:11:08c'est le consentement à l'État social
00:11:09qui va tomber
00:11:10quand les Français constateront,
00:11:12mais comme on l'a vu partout ailleurs,
00:11:13et comme on le voit partout ailleurs,
00:11:15que l'essentiel de l'effort aujourd'hui
00:11:17sert moins à financer la population
00:11:18qui, au fil de l'histoire,
00:11:20a fait des efforts immenses
00:11:21pour se donner des outils de solidarité.
00:11:23Mais ça sert, en fait,
00:11:24à financer des populations nouvelles
00:11:26qui, souvent, ne s'intègrent pas.
00:11:28Et au final,
00:11:28on décide finalement de se détrousser soi-même
00:11:30pour offrir à son prochain
00:11:31au nom d'une logique de solidarité
00:11:32qui, dans les circonstances,
00:11:34relève, en fait, je le redis, du racket.
00:11:35La question du travail
00:11:37est aussi celle du sens du travail.
00:11:39Les nouvelles générations n'ont-elles pas,
00:11:41et on le voit quand même régulièrement,
00:11:42un tout nouveau rapport au travail
00:11:44et qui se heurte
00:11:45à certaines valeurs,
00:11:47on va dire, généralement admises ?
00:11:49Oui, je crois que c'est une question essentielle.
00:11:51En fait, une révolution anthropologique,
00:11:52tout le monde dit révolution anthropologique,
00:11:54aujourd'hui, c'est le mot codé
00:11:55pour dire changement social significatif,
00:11:57mais il y a eu une véritable révolution
00:11:59dans la structure même de la société
00:12:01et dans le rapport au travail.
00:12:03On pourrait dire autrefois,
00:12:04une autre fois qui n'est pas si lointain,
00:12:06le travail était le marqueur
00:12:07de la réussite professionnelle,
00:12:09de la réussite sociale,
00:12:10de la réussite existentielle.
00:12:11Le progrès dans la carrière
00:12:12était l'autre nom du progrès dans l'existence.
00:12:15Vous aviez un poste,
00:12:16vous faisiez une carrière significative
00:12:17dans une belle entreprise,
00:12:19vous en sortiez 30 ou 40 ans plus tard
00:12:21avec une situation agréable,
00:12:23vous étiez un homme ou une femme
00:12:24qui avait réussi dans la vie.
00:12:26De la même manière,
00:12:27avoir une bonne position
00:12:28sur le marché du travail
00:12:29permettait d'être concurrentiel
00:12:31sur le marché affectif.
00:12:32On pourrait le dire autrement.
00:12:33Mais ça permettait de dire,
00:12:35regardez, j'ai réussi,
00:12:36et puisque j'ai réussi,
00:12:37je peux ensuite,
00:12:38c'est la prochaine étape,
00:12:39fonder une famille,
00:12:40soutenir une famille,
00:12:41puis ensuite, à deux,
00:12:42on peut avoir un projet familial
00:12:43parce que nos moyens
00:12:44nous permettent de nous inscrire
00:12:45dans la durée.
00:12:46Et ça permettait d'assurer
00:12:47aussi son indépendance.
00:12:49Il y a une révolution
00:12:50qui s'est opérée
00:12:50à partir des années 80
00:12:51et qui est une révolution
00:12:53à plusieurs directions d'ailleurs.
00:12:55D'un côté,
00:12:55on a une société
00:12:56où l'adolescence
00:12:57se prolonge comme jamais.
00:12:58Donc, une existence flottante
00:13:00où l'idée de s'engager durablement
00:13:02dans une entreprise
00:13:03à travers laquelle
00:13:04on pourrait faire
00:13:04un long parcours,
00:13:05c'est l'autre nom
00:13:06pour plusieurs
00:13:06de l'aliénation,
00:13:07c'est l'autre nom
00:13:08pour plusieurs
00:13:08d'une perte de liberté.
00:13:10Donc, on veut prolonger
00:13:11l'adolescence
00:13:11le plus tard possible.
00:13:13Une adolescence ainsi reportée,
00:13:15le problème,
00:13:15c'est que ça retarde le moment,
00:13:17on pourrait dire,
00:13:17des carrières longues,
00:13:18des carrières durables,
00:13:19des carrières significatives.
00:13:21L'arrivée de nouveaux métiers
00:13:22aussi qui sont symptomatiques
00:13:23de cela,
00:13:24cette espèce de démocratisation
00:13:25du désir de gloire aujourd'hui,
00:13:27on se moque souvent
00:13:27des influenceurs,
00:13:28mais on s'en moque avec raison
00:13:29parce qu'on est quand même
00:13:31dans cette espèce
00:13:31de démocratisation
00:13:32de la gloriole hollywoodienne
00:13:33pour chacun
00:13:34et cette promesse
00:13:35un peu étrange
00:13:36qu'il suffira de peu
00:13:37d'une caméra et tout ça
00:13:38pour devenir d'un coup
00:13:39célèbre et riche,
00:13:40ce qui n'est pas
00:13:40une bonne manière,
00:13:41je crois, durablement
00:13:42de s'inscrire dans l'existence.
00:13:44Donc, la carrière
00:13:44est vue comme aliénante,
00:13:45mais aussi le marché du travail
00:13:46s'est passablement transformé.
00:13:48La possibilité
00:13:49de faire toute sa carrière
00:13:49quelque part,
00:13:50à bien des égards,
00:13:51est tombée.
00:13:52Les grandes usines,
00:13:52les grandes industries
00:13:53qui permettaient de...
00:13:54On rentrait quelque part
00:13:56à 25 ans,
00:13:56à 23 ans,
00:13:57à 28 ans
00:13:57et on y passait sa vie,
00:13:58c'est de moins en moins possible.
00:14:00Et trop souvent,
00:14:01des quinquagénaires,
00:14:01des gens qui sont encore
00:14:02en pleine force de l'âge,
00:14:04sont virés,
00:14:04saqués, sacrifiés,
00:14:06liquidés tout simplement
00:14:06parce qu'on considère
00:14:07qu'ils coûtent un peu trop cher
00:14:09et on peut les remplacer
00:14:10par d'autres.
00:14:11De ce point de vue,
00:14:11c'est une vraie faillite
00:14:12du capitalisme.
00:14:13La mondialisation
00:14:14a accéléré
00:14:15la désindustrialisation
00:14:16des carrières classiques
00:14:17et ont touché notamment
00:14:18en Occident
00:14:19les carrières masculines.
00:14:20Ça vaut la peine de le dire.
00:14:21La crise aujourd'hui,
00:14:22on le voit aux États-Unis,
00:14:23le trumpisme
00:14:24n'est pas sans lien
00:14:25avec la crise de la masculinité
00:14:26qui est liée
00:14:26avec l'effondrement
00:14:27des emplois industriels.
00:14:28Comme quoi,
00:14:29tout est dans tout
00:14:29et inversement.
00:14:31La cistana,
00:14:31je le disais,
00:14:32dévalorise le travail.
00:14:33Plus un pays est socialiste,
00:14:35on pourrait dire
00:14:35plus les conditions,
00:14:38les incitatifs
00:14:39à entrer sur le marché
00:14:39du travail
00:14:40sont limités
00:14:41parce que pour y entrer,
00:14:43pourquoi?
00:14:43Il suffit.
00:14:44On peut plus facilement
00:14:45accumuler les protections sociales
00:14:46plutôt que de faire l'effort
00:14:47qui marquerait une vraie distance
00:14:48entre la cistana
00:14:49et le travail rémunéré
00:14:50et la réintroduction
00:14:52dans les temps présents
00:14:52et ça pour nos amis socialistes
00:14:53qui voulaient une vraie cause,
00:14:54la réintroduction
00:14:55de l'esclavage
00:14:56dans nos sociétés,
00:14:57l'esclavage qui ne dit pas son nom
00:14:58mais en fait
00:14:59le nouveau lumpenproletariat
00:15:01qui se promène dans nos villes
00:15:03pour tel service de livraison.
00:15:05En fait,
00:15:05on connaît un peu cet univers,
00:15:07l'univers aujourd'hui
00:15:09de ces travailleurs
00:15:09souvent importés de l'extérieur
00:15:10qui viennent servir
00:15:12de nouveau domestique
00:15:13à une bourgeoisie
00:15:14semi-mondialisée
00:15:15qui n'aime rien tant
00:15:16qu'avoir du personnel
00:15:17de soutien
00:15:17sans avoir pour autant
00:15:19les payés significativement
00:15:20comme quoi la question
00:15:21du travail politiquement
00:15:21se pose de manière
00:15:23assez neuve aujourd'hui
00:15:24mais personne n'en a vraiment
00:15:25fait la synthèse.
00:15:27Eh bien,
00:15:27merci beaucoup.
00:15:28Ça fait plaisir.
00:15:29C'était la synthèse du jour.
00:15:31Oui,
00:15:31sur le 1er mai
00:15:32et la fête du travail.
00:15:34On se retrouve de toute façon
00:15:35pour le dernier édito.
00:15:36Là,
00:15:37ça sera pour Trump.
00:15:38Ah oui,
00:15:38bien sûr.
00:15:38On est sûre.
00:15:39On est sûre,
00:15:39on est sûre.
00:15:41Oui.
00:15:43Sabrina,
00:15:44des nouveaux ?
00:15:44Pas encore de nouveaux chiffres.
00:15:46Ce que je peux vous rappeler
00:15:46en revanche,
00:15:47c'est que sur Paris même
00:15:49étaient attendus
00:15:49entre 15 000
00:15:50et 30 000 manifestants
00:15:52qu'à 17h30,
00:15:53on parlait de 29 interpellations.
00:15:56Nous attendons maintenant
00:15:56les chiffres du ministère
00:15:57de l'Intérieur
00:15:58pour nous parler
00:15:58vraiment globalement
00:15:59du nombre de manifestants
00:16:00dans toute la France.
00:16:01Alors,
00:16:01on continue en attendant.
00:16:02On attend.
00:16:02Ophélie Roch,
00:16:04bienvenue dans Face à l'Info.
00:16:06Et vous allez nous parler
00:16:07de cette proposition de loi
00:16:09qui a été débattue
00:16:10là,
00:16:11le 30 avril,
00:16:11c'était hier,
00:16:13à l'Assemblée nationale
00:16:14qui visait à interdire
00:16:15l'accès aux réseaux sociaux
00:16:16au moins de 15 ans.
00:16:17On en a beaucoup parlé quand même.
00:16:19Magiste Tritt,
00:16:20elle a été saluée
00:16:20à de nombreux égards.
00:16:22Alors oui,
00:16:23elle a été saluée
00:16:23à de nombreux égards,
00:16:24du moins sur le papier.
00:16:26En vrai,
00:16:26quand on commence
00:16:26à se pencher un petit peu
00:16:27sur la loi,
00:16:28on voit tout de suite
00:16:29qu'elle a des limites.
00:16:30La première limite,
00:16:31c'est déjà,
00:16:32en fait,
00:16:32qu'il y a une dérogation.
00:16:33Il y a une dérogation
00:16:33si papa ou maman
00:16:34acceptent de dire
00:16:35« Oui, mon enfant a le droit
00:16:36d'aller sur les réseaux ».
00:16:37Donc on imagine
00:16:38un petit peu les parents
00:16:39face à la pression
00:16:41que vont leur mère
00:16:41et leur enfant
00:16:42pour qu'ils cochent
00:16:43la dite case
00:16:45en sachant très bien
00:16:46que les enfants,
00:16:47de toute façon,
00:16:47le feront par eux-mêmes
00:16:48parce que ce n'est pas
00:16:49parce qu'on propose
00:16:50une interdiction des réseaux
00:16:52aux enfants
00:16:52de moins de 15 ans
00:16:53qu'on est en moyen
00:16:54de l'appliquer.
00:16:55C'est-à-dire qu'on verra
00:16:56un petit peu après
00:16:57les chiffres en détail,
00:16:58mais c'est quelque chose
00:17:00qui ne va pas être simple
00:17:01à mettre en place.
00:17:03Alors,
00:17:03la ministre déléguée
00:17:04à l'intelligence artificielle
00:17:06et au numérique,
00:17:07donc Mme Clara Chappaz,
00:17:09elle s'inquiète
00:17:10et elle s'inquiète
00:17:10avec raison
00:17:11des effets délétères
00:17:12des réseaux sociaux
00:17:13sur nos enfants.
00:17:14Notamment,
00:17:15alors TikTok,
00:17:16Instagram,
00:17:17Snapchat,
00:17:18c'est un petit peu
00:17:18le combo gagnant,
00:17:20c'est le trio
00:17:20des plateformes
00:17:21qui ont tendance
00:17:22en général
00:17:23à un petit peu
00:17:25abétir nos enfants
00:17:26et on verra un petit peu
00:17:27dans la suite
00:17:28de la chronique
00:17:28« Comment et pourquoi ? ».
00:17:30Alors,
00:17:30j'ignore si vous le savez,
00:17:31mais on a
00:17:32depuis 2018
00:17:34une majorité
00:17:35numérique,
00:17:37un petit peu
00:17:37comme on a en France
00:17:39une majorité sexuelle.
00:17:40Elle est basée
00:17:41là aussi
00:17:41à 15 ans
00:17:42et c'est qui
00:17:43qui a décrété
00:17:44qu'il fallait
00:17:44une majorité numérique ?
00:17:45C'est tout simplement
00:17:46le règlement général
00:17:48sur la protection
00:17:48des données.
00:17:49Alors,
00:17:49c'est la fameuse RGPD
00:17:51qui dit peut-être
00:17:52à tous quelque chose
00:17:53parce que c'est elle
00:17:54qui a instauré,
00:17:54vous savez,
00:17:55cette idée
00:17:56de consentement
00:17:57quand vous allez
00:17:58sur n'importe quel site web,
00:17:59si peu que vous ayez
00:18:00changé d'ordinateur,
00:18:01vous allez
00:18:02plein de petits pop-up
00:18:03en disant
00:18:03« Acceptez, acceptez, acceptez »
00:18:05avant de pouvoir
00:18:05accéder au site.
00:18:07En fait,
00:18:08vos données ne sont pas
00:18:08protégées,
00:18:09c'est juste que
00:18:10si vous voulez accepter
00:18:10au site,
00:18:11vous êtes obligés
00:18:12de dire
00:18:12« Oui, oui,
00:18:13prenez tout ce qui est à moi,
00:18:14je vous l'offre gracieusement ».
00:18:16Donc,
00:18:16il y a encore une fois
00:18:18une loi,
00:18:197 juillet 2023,
00:18:21la France a tenté
00:18:22à nouveau
00:18:23de faire peur
00:18:23aux plateformes
00:18:24en leur imposant
00:18:25de vérifier
00:18:26l'âge
00:18:26des utilisateurs
00:18:27sous peine
00:18:28d'une sanction
00:18:28qui correspondrait
00:18:29grosso modo
00:18:30à 1%
00:18:32de leur chiffre d'affaires.
00:18:33Alors,
00:18:331%,
00:18:34c'est à la fois
00:18:34peu pour eux
00:18:35et beaucoup pour nous,
00:18:37mais encore une fois,
00:18:38rassurez-vous,
00:18:39ce n'est pas appliqué
00:18:39tout simplement
00:18:40parce qu'on a très très peur
00:18:42de vexer ces gars-femmes
00:18:43et que pour l'instant,
00:18:44elles font encore la loi
00:18:45au sein même
00:18:45de notre territoire.
00:18:47Alors,
00:18:48pour donner des chiffres
00:18:49un petit peu,
00:18:49parce qu'on ne se rend
00:18:50pas toujours compte
00:18:51finalement
00:18:51à quel point
00:18:52les réseaux sociaux
00:18:53sont implantés
00:18:54non seulement
00:18:55chez les adolescents
00:18:55mais aussi et surtout
00:18:57chez les enfants,
00:18:5866% en France
00:19:00des enfants
00:19:01de moins de 13 ans
00:19:02possèdent un compte
00:19:04sur un réseau social.
00:19:05Et l'âge moyen
00:19:06de la première inscription,
00:19:07et moi-même,
00:19:08je suis un peu tombée des nues
00:19:09parce qu'en général,
00:19:10j'ai plutôt face
00:19:10à des collégiens
00:19:11voire des lycéens,
00:19:12on se doute
00:19:13qu'eux,
00:19:13ils ont déjà accès
00:19:14à tout ça,
00:19:15mais l'âge moyen,
00:19:16c'est de 8 ans.
00:19:17Donc,
00:19:188 ans,
00:19:18on est quasiment,
00:19:19pour les grands-parents,
00:19:20vous voyez un petit peu
00:19:21la maturité
00:19:22et pour les parents
00:19:23des enfants,
00:19:23ils sont 8 ans
00:19:24c'est à peu près
00:19:24du CE2-CM1
00:19:26si je ne m'abuse.
00:19:28Donc,
00:19:28dès 8 ans,
00:19:29les enfants se créent
00:19:30des comptes
00:19:30et ils se créent
00:19:31des comptes
00:19:31sur toutes les plateformes,
00:19:33c'est-à-dire aussi bien
00:19:34Snapchat
00:19:34qui est quand même
00:19:35problématique
00:19:36parce que sur Snapchat,
00:19:37vous pouvez envoyer
00:19:38des vidéos,
00:19:39des messages,
00:19:40des photos
00:19:40qui disparaissent
00:19:41instantanément,
00:19:42donc il n'y a pas de preuves.
00:19:42Donc,
00:19:43c'est une plateforme
00:19:43qui pour tous les cas
00:19:45de harcèlement
00:19:45est énormément utilisée.
00:19:47Et puis TikTok,
00:19:48en effet,
00:19:49il y a Instagram.
00:19:49Bon,
00:19:50il faut savoir
00:19:51qu'il y a énormément
00:19:51de comptes d'enfants.
00:19:53Efficacité,
00:19:54quand il nous tient,
00:19:54en effet,
00:19:55on va avoir du mal
00:19:56à imposer
00:19:57cette loi
00:19:59de dire
00:20:00non,
00:20:00pas de réseaux sociaux
00:20:01avant 15 ans.
00:20:02Ce qu'il faut savoir,
00:20:03c'est que normalement,
00:20:04dans le projet de loi
00:20:05qui a été débattu,
00:20:08ça serait,
00:20:09si vous voulez,
00:20:10deux instances,
00:20:11l'ARCOM,
00:20:11coucou l'ARCOM,
00:20:12qui en général
00:20:13aime bien ces news,
00:20:13mais là,
00:20:14qui visiblement
00:20:14a autre chose à faire,
00:20:15elle va devoir checker,
00:20:16n'est-ce pas,
00:20:17tous ces profils,
00:20:18et la CNIL,
00:20:19elles vont devoir
00:20:19notamment s'assurer
00:20:21que les profils
00:20:23ne sont pas
00:20:24des profils d'enfants.
00:20:27Donc,
00:20:28voilà,
00:20:28c'est pour l'instant,
00:20:30encore une fois,
00:20:30un bilan
00:20:31qui n'est pas forcément
00:20:31très très réjouissant
00:20:33parce qu'on nous promet
00:20:34des choses
00:20:34et on aura du mal,
00:20:35je pense,
00:20:35à le faire.
00:20:36Est-ce qu'il n'y a pas
00:20:36d'autres pays
00:20:37qui ont tenté de réguler ?
00:20:38On n'est pas les seuls,
00:20:39quand même.
00:20:39Alors,
00:20:39non,
00:20:40on n'est pas les seuls.
00:20:40Alors,
00:20:40je passe un petit peu
00:20:41rapidement sur l'Union européenne
00:20:42parce que,
00:20:43grosso modo,
00:20:43on croule sur les lois
00:20:45dans tous les pays,
00:20:46mais on a beau crouler
00:20:46sous les lois,
00:20:47personne ne parvient
00:20:48à trouver un moyen
00:20:49d'empêcher les enfants
00:20:50de se connecter
00:20:51aux réseaux sociaux.
00:20:52Alors,
00:20:53le seul pays
00:20:53qui,
00:20:54pour l'instant,
00:20:55y arrive,
00:20:55c'est la Chine.
00:20:56Alors,
00:20:56la Chine,
00:20:57alors là,
00:20:57vous savez qu'il y a quelque chose,
00:20:59je ne sais pas.
00:20:59Il y a d'autres moyens,
00:21:00mais vous allez voir,
00:21:02ils sont sévères,
00:21:03nous sommes quand même
00:21:03au pays du drame.
00:21:05Si,
00:21:05si,
00:21:05vous le dites
00:21:06parce que vous n'avez
00:21:07pas encore entendu Marc.
00:21:08Alors,
00:21:09si vous avez entre 16 et 18 ans,
00:21:11ce n'est pas plus de 2 heures
00:21:12par jour
00:21:13sur les réseaux sociaux.
00:21:15Si vous avez 8 à 15 ans,
00:21:16c'est une heure
00:21:17et si vous avez moins de 8 ans,
00:21:19c'est 40 minutes.
00:21:20Bon,
00:21:21on pourrait se dire,
00:21:22oui,
00:21:22comment ils appliquent ?
00:21:23Tout simplement,
00:21:23ils appliquent,
00:21:25on verra après dans les détails,
00:21:26mais il y a surtout
00:21:27un couvre-feu numérique
00:21:28de 22h à 6h
00:21:29qui font un shutdown
00:21:30des plateformes.
00:21:32Donc,
00:21:32c'est-à-dire,
00:21:32les plateformes n'ouvrent pas.
00:21:33Comme ça,
00:21:34c'est encore la meilleure manière
00:21:34de ne pas pouvoir s'y connecter.
00:21:36La Corée du Sud aussi
00:21:37avait tenté à un moment
00:21:38d'imiter un petit peu
00:21:39son grand voisin
00:21:41et avait fait une loi
00:21:42qui est très très jolie,
00:21:43moi je trouve,
00:21:43sur le nom,
00:21:44c'est la Cinderella Lao,
00:21:46c'est-à-dire la loi Cendrillon
00:21:47qui disait tout simplement
00:21:48que,
00:21:49oui,
00:21:49en effet,
00:21:50entre minuit et 6h,
00:21:52si vous aviez moins de 16 ans,
00:21:53c'était l'heure du dodo
00:21:54et on coupait accès
00:21:57aux dites plateformes.
00:22:00Alors,
00:22:01c'est là où on voit
00:22:01la différence quand même
00:22:02entre la Chine et la Corée.
00:22:03La Corée avait dit ça,
00:22:04mais la Corée étant un pays
00:22:05quand même démocratique,
00:22:08ils n'ont pas,
00:22:09si vous voulez,
00:22:09ait eu les moyens
00:22:10de faire ça.
00:22:11Alors que la Chine,
00:22:12la Chine,
00:22:12elle peut le faire.
00:22:13Elle peut le faire
00:22:14parce que déjà,
00:22:14elle sait très très bien
00:22:15que les plateformes
00:22:15qu'elle invente,
00:22:16notamment TikTok,
00:22:17polluent la tête
00:22:18des enfants du monde entier,
00:22:19mais pas les leurs.
00:22:20Donc,
00:22:20comment elle fait ça ?
00:22:21Déjà,
00:22:21il y a un système
00:22:22de reconnaissance faciale.
00:22:23C'est-à-dire que si vous voulez
00:22:24vous connecter à Instagram,
00:22:27vous mettez votre visage.
00:22:28Mais pour être sûr,
00:22:29parce que vous pourriez toujours
00:22:30demander à un grand frère
00:22:32ou une grande sœur
00:22:32de prêter ses traits,
00:22:34on vous identifie
00:22:35avec votre numéro de téléphone.
00:22:37C'est-à-dire que quand vous vous connectez,
00:22:39chaque numéro de téléphone,
00:22:40ils savent très très bien
00:22:41quel est le profil derrière.
00:22:42Et si jamais,
00:22:43en effet,
00:22:43la grande sœur
00:22:44veut utiliser son portable,
00:22:45elle ne le pourra plus.
00:22:46Et si jamais la petite sœur
00:22:48prend son portable,
00:22:48ça coupe.
00:22:49Donc,
00:22:49de toute façon,
00:22:50vous êtes bloqués.
00:22:52Ils ont fait aussi
00:22:53quelque chose
00:22:53qui s'appelle
00:22:53le grand pare-feu,
00:22:54parce que décidément,
00:22:55ils sont très murailles.
00:22:57Peut-être un petit hommage
00:22:58à la muraille de Chine.
00:23:00C'est-à-dire que ce grand pare-feu,
00:23:01tout simplement,
00:23:02c'est l'État qui débranche la prise.
00:23:03Et si on voit
00:23:04qu'ils ont du mal
00:23:05à gérer la population,
00:23:07on débranche,
00:23:07c'est coupé pendant la nuit.
00:23:08Comme ça,
00:23:08on est sûr
00:23:09que les enfants
00:23:10n'ont accès à rien.
00:23:11Alors,
00:23:11il y a un autre pays aussi
00:23:12qui commence à se dire
00:23:13non,
00:23:14non,
00:23:14non,
00:23:14il n'y a pas que l'Asie
00:23:15qui doit faire preuve
00:23:17de force et d'autorité.
00:23:18Il y a aussi
00:23:19le pays des petits kangourous.
00:23:20En novembre 2024,
00:23:22l'Australie tape fort,
00:23:23elle tape même très très fort,
00:23:25elle décrète
00:23:25l'interdiction pure et simple
00:23:27des plateformes
00:23:28et des réseaux sociaux
00:23:29au moins de 16 ans.
00:23:31Alors là,
00:23:31c'est sur le papier
00:23:31parce qu'encore une fois,
00:23:34normalement,
00:23:34la loi devrait s'appliquer
00:23:35en novembre 2025,
00:23:37mais ils ne savent pas
00:23:38encore vraiment
00:23:38comment ils vont faire
00:23:39pour interdire aux enfants
00:23:41de se connecter.
00:23:42Donc,
00:23:43pour l'instant,
00:23:43la seule qui visiblement
00:23:45arrive à gérer sa population,
00:23:46c'est encore un régime autoritaire,
00:23:48c'est-à-dire la Chine.
00:23:49Dès que vous demandez
00:23:50de toute façon
00:23:51à des enfants
00:23:52de se conformer
00:23:53à une loi ou une règle,
00:23:54c'est pas dit
00:23:55qu'ils vont s'y le faire.
00:23:57Expliquez-nous
00:23:57pourquoi c'est si mal
00:23:58que ça pour eux ?
00:23:59Alors,
00:24:00les réseaux sociaux,
00:24:01le problème,
00:24:01c'est qu'il a été prouvé
00:24:03que plus de 5 heures
00:24:05par jour
00:24:06sur les réseaux sociaux
00:24:07augmentent
00:24:08les symptômes dépressifs,
00:24:10c'est-à-dire
00:24:11notamment
00:24:11chez les jeunes adolescentes.
00:24:13Ça ne veut pas dire
00:24:13que les garçons
00:24:13ne sont pas touchés,
00:24:14mais les premières victimes
00:24:15sont vraiment
00:24:16les adolescentes,
00:24:17tout simplement
00:24:17parce qu'elles sont
00:24:19confrontées
00:24:19à des contenus idéalisés,
00:24:21à des critères
00:24:22de minceur
00:24:23ou des critères
00:24:23de beauté esthétique
00:24:24qui commencent
00:24:25à troubler complètement
00:24:26en fait
00:24:27leur perception
00:24:27qu'elles ont d'elles-mêmes
00:24:28et une autre étude
00:24:29de l'Organisation Mondiale
00:24:30de la Santé
00:24:31le prouve,
00:24:3215% des adolescents
00:24:33entre 10 et 19 ans
00:24:36souffrent de troubles mentaux.
00:24:38Alors,
00:24:38dans les troubles mentaux,
00:24:40ça va de l'anorexie,
00:24:41ça va à des comportements
00:24:43d'automutilation,
00:24:44ça va à des comportements
00:24:45en fait
00:24:46de remise en question
00:24:47permanente
00:24:47sur ce qui est bien
00:24:49ou ce qui n'est pas bien
00:24:50et c'est vrai
00:24:50qu'on a une jeunesse
00:24:51qui est de plus en plus
00:24:52perdue.
00:24:52Surtout que les réseaux sociaux,
00:24:55en plus d'impacter
00:24:55un petit peu le moral,
00:24:57ça empiète considérablement
00:24:59sur le temps de sommeil.
00:25:00C'est-à-dire que
00:25:01une à deux heures
00:25:02per nuit
00:25:03depuis les années 2010
00:25:04ont été perdues
00:25:05par les adolescents
00:25:06et les enfants.
00:25:07C'est-à-dire que
00:25:07deux heures de sommeil
00:25:08chaque nuit,
00:25:09ça fait une gueule
00:25:10de bois numérique
00:25:11le lendemain matin
00:25:11et nous on le voit,
00:25:12on a des enfants
00:25:13qui sont avachis
00:25:14sur la table,
00:25:15à peine s'ils ne baffent pas
00:25:16un petit peu
00:25:17comme ça sur les copies.
00:25:18On a un peu du bavouillou
00:25:19parfois qu'on doit un petit peu
00:25:20repasser derrière.
00:25:22Donc,
00:25:22ce n'est pas forcément
00:25:23le plus plaisant.
00:25:24Et puis surtout,
00:25:25il y a une capacité
00:25:26de concentration
00:25:26qui est considérablement
00:25:28amoindrie
00:25:29et j'ai même envie de dire
00:25:30qu'elle s'aggrave.
00:25:31Elle s'aggrave
00:25:32parce que moi,
00:25:32j'enseigne depuis 7 ans
00:25:33et je ne devrais pas
00:25:34l'avoir s'aggraver,
00:25:35cette attention
00:25:37qui se dilue
00:25:37et pourtant en la sens.
00:25:39C'est-à-dire qu'à force
00:25:39de regarder
00:25:40et de visionner
00:25:41notamment des vidéos
00:25:42TikTok
00:25:43qui fonctionnent toutes
00:25:44sur un rythme
00:25:44de 15 secondes
00:25:45en 15 secondes
00:25:46en 15 secondes.
00:25:47Un enfant est capable
00:25:48de se concentrer
00:25:483 heures
00:25:49pour regarder des vidéos
00:25:50mais il est capable
00:25:51de se concentrer
00:25:513 heures
00:25:52par échéance
00:25:52de 15 secondes.
00:25:53Alors,
00:25:54le professeur
00:25:54est de plus en plus
00:25:55obligé
00:25:56de faire des petites techniques
00:25:57alors on claque
00:25:58dans les mains,
00:25:58on essaye d'attirer
00:25:59l'attention,
00:26:00on osse le ton,
00:26:02on fait une feinte,
00:26:02on est un peu obligé
00:26:03parce que l'attention
00:26:04c'est très compliqué
00:26:05et surtout pour les tâches
00:26:07qui demandaient
00:26:07une attention soutenue
00:26:09c'est-à-dire
00:26:09un commentaire de texte,
00:26:11une lecture
00:26:13ou tout simplement
00:26:14un exercice de maths
00:26:15c'est très très très rare
00:26:16qu'on ne voie pas
00:26:17des enfants
00:26:17qui ont besoin
00:26:18de toute façon
00:26:18de temps en temps
00:26:19avec leur portable
00:26:20on les voit
00:26:20alors ils n'ont pas
00:26:21le sensé être leur portable
00:26:22parfois ils arrivent
00:26:23on ne sait pas comment
00:26:24aller sortir
00:26:25ils sortent un peu de terre
00:26:26on ne sait pas
00:26:27puis on les voit là
00:26:27comme ça
00:26:27donc c'est compliqué
00:26:29parce qu'encore une fois
00:26:30le professeur
00:26:31n'a pas le droit
00:26:32de prendre un portable
00:26:35en l'entrée de classe
00:26:36on est obligé
00:26:36de faire au cas par cas
00:26:37dès qu'un enfant le sort
00:26:38on le confisque
00:26:39et en général
00:26:40ce sont décrits
00:26:41des pleurs
00:26:41et des rideaux arrachés
00:26:43alors
00:26:44last but not least
00:26:45comme dirait nos amis anglais
00:26:46le gros problème
00:26:47aussi des plateformes
00:26:48et c'est peut-être
00:26:49le problème le plus grave
00:26:50c'est le cyber harcèlement
00:26:5225% des collégiens français
00:26:54ont déjà été victimes
00:26:56d'une forme modérée
00:26:58assez vert
00:26:59de cyber harcèlement
00:27:00et pour les parents
00:27:00qui ne s'en rendent pas compte
00:27:01parce que
00:27:02et aussi parfois
00:27:03le professeur
00:27:04on ne s'attend pas
00:27:04quand on nous dit
00:27:05cyber harcèlement
00:27:06tant qu'on n'est pas confronté
00:27:07on a une idée
00:27:08un petit peu fausse
00:27:09mais je rappelle
00:27:10que j'ai une maman
00:27:11qui est venue me voir
00:27:12avec whatsapp
00:27:14de son enfant
00:27:15c'est chaque jour
00:27:16plus de 800 messages
00:27:17échangés
00:27:18entre des élèves
00:27:19d'une classe
00:27:20800 messages
00:27:21c'est énorme
00:27:22et quand sur les 800 messages
00:27:24750
00:27:24sont des messages de haine
00:27:26envers
00:27:26une enfant
00:27:27ou un enfant en particulier
00:27:28ça ne s'arrête jamais
00:27:30c'est des choses
00:27:30qui peuvent monter
00:27:31très très vite
00:27:32dans la violence
00:27:32donc en effet
00:27:33tout ce qui est
00:27:34alors c'est pareil
00:27:35sur Instagram
00:27:35c'est pareil
00:27:36sur les comptes TikTok
00:27:37tout est prétexte
00:27:38de toute façon
00:27:39à du harcèlement
00:27:39c'est effrayant
00:27:40on sait à peu près
00:27:42combien d'heures
00:27:42se connectent
00:27:43nos enfants et adolescents
00:27:44par jour
00:27:44alors hélas oui
00:27:45en Europe
00:27:46là je parle pour les chiffres
00:27:47européens
00:27:4880% des jeunes
00:27:50utilisent tous les jours
00:27:51les réseaux sociaux
00:27:51donc ça c'est une donnée
00:27:52mais tous les jours
00:27:53ça ne veut pas dire grand chose
00:27:54si vous regardez 15 minutes
00:27:56à réseau social
00:27:57on ne peut pas vraiment dire
00:27:57que vous êtes addict
00:27:58ça peut être un petit moment
00:27:59de loisir
00:28:01de plaisir
00:28:01c'est pas très grave
00:28:01en revanche
00:28:02pour les 9 à 15 ans
00:28:04donc c'est vraiment
00:28:05la période grosso modo
00:28:06fin primaire collège
00:28:08c'est 3 heures par jour minimum
00:28:11c'est à dire que c'est une moyenne
00:28:12alors il y a des enfants
00:28:13qui vont peut-être
00:28:14se connecter une heure
00:28:15mais ça cache
00:28:17moi j'ai des élèves
00:28:17qui me disent
00:28:18qu'en effet chaque jour
00:28:19c'est de 7 à 8 heures
00:28:20alors quand on se dit
00:28:21mais c'est pas possible
00:28:227 à 8 heures
00:28:23t'as ta journée de cours
00:28:23oui mais le matin
00:28:25hop
00:28:26le petit déjeuner
00:28:27on scrolle
00:28:28pendant la midi
00:28:29on scrolle
00:28:30pendant les récré
00:28:31on scrolle
00:28:31et surtout
00:28:32on scrolle le soir
00:28:33même parfois
00:28:33en mangeant devant sa famille
00:28:34parce qu'il y a aussi
00:28:35des parents qui sont addicts
00:28:37et c'est vrai qu'on parle souvent
00:28:37de l'addiction des enfants
00:28:38mais il faut aussi se dire
00:28:40que certains enfants le disent
00:28:41moi je scrolle
00:28:42parce que mes parents le font
00:28:43donc je m'ennuie
00:28:44donc on est sur 3 heures
00:28:46par contre
00:28:46pour les 14-16 ans
00:28:48là ça explose
00:28:50les chiffres ont doublé
00:28:51depuis 2010
00:28:51c'est 6 heures
00:28:53en moyenne
00:28:55en France
00:28:56de connexion
00:28:56que ça soit sur n'importe quel
00:28:58réseau social
00:28:596 heures par jour
00:29:00c'est d'autant plus que triste
00:29:01alors oui ça empiète
00:29:02sur les heures de sommeil
00:29:03ça empiète sur les heures
00:29:04de devoir
00:29:05ça c'est une évidence
00:29:05mais j'ai presque envie de dire
00:29:07et moi peut-être
00:29:07c'est ce qui me trouble le plus
00:29:08ça empiète aussi
00:29:10sur les heures de loisir
00:29:11c'est à dire que finalement
00:29:12avant on regardait un film
00:29:13c'est devenu un loisir
00:29:13c'est devenu le seul loisir
00:29:15et c'est ça qui peut-être
00:29:17est le plus décevant
00:29:18c'est à dire qu'il n'y a pas
00:29:19forcément de jeunes
00:29:20qui vont faire un match
00:29:21de foot ensemble
00:29:22ils ne vont pas forcément
00:29:23regarder des séries de Netflix
00:29:24d'ailleurs Netflix
00:29:24parfois il y en baisse
00:29:25mais c'est aussi à cause
00:29:26de ces jeunes
00:29:26qui fuient un peu
00:29:27ces plateformes là
00:29:28et encore bien sûr
00:29:30pour les livres
00:29:30c'est l'hécatombe
00:29:31si on résume
00:29:33un peu rapidement
00:29:34est-ce qu'on peut dire
00:29:35que c'est une proposition loi
00:29:36qui sera efficace ?
00:29:38Eh bien je pense que non
00:29:39parce qu'encore une fois
00:29:40je pense que la France
00:29:41préfère donner l'illusion
00:29:43de faire quelque chose
00:29:44plutôt que de faire réellement
00:29:45les choses
00:29:46Et c'est bien dommage
00:29:47Merci beaucoup Ophélie
00:29:48Je ne me suis jamais senti
00:29:50autant chinois
00:29:51Oui
00:29:51Allez on marque une cour de pause
00:29:55vous nous expliquerez tout cela
00:29:56et aussi ce qui est le 1er mai
00:29:58Marc
00:29:58A tout de suite
00:29:59Et on se retrouve à 19h32
00:30:04sur CNews
00:30:05dans Face à l'Info
00:30:06nous sommes le 1er mai
00:30:07Marc
00:30:07l'histoire du 1er mai
00:30:09racontez-nous
00:30:10la fête du travail
00:30:11Alors déjà
00:30:12on va faire
00:30:13une petite escale
00:30:14sur ce qui s'est passé
00:30:15aujourd'hui
00:30:16Dans l'ensemble
00:30:18on peut dire
00:30:18que c'était plutôt calme
00:30:19et quand je vais vous raconter
00:30:20l'histoire du 1er mai
00:30:21vous comprendrez pourquoi
00:30:23on est véritablement
00:30:24dans un instant pacifique
00:30:25Je fais une petite parenthèse
00:30:26on attend toujours les chiffres
00:30:27et Sabrina
00:30:28est là
00:30:29en plateau
00:30:30Sabrina
00:30:31va me respecter
00:30:32Elle nous écoute patiemment
00:30:34depuis le début
00:30:35Sabrina
00:30:36dès que vous avez les chiffres
00:30:37vous nous les donnez
00:30:37Et donc
00:30:38on a
00:30:40sur le parcours
00:30:41boulevard de l'hôpital
00:30:42un petit stand
00:30:43du PS
00:30:44et soudain
00:30:45des individus
00:30:46des énergumènes
00:30:47cagoulés
00:30:48parce qu'ils ont toujours
00:30:49l'élégance
00:30:50de se ficher
00:30:51agressent
00:30:54des socialistes
00:30:55et en particulier
00:30:56Jérôme Gatch
00:30:57décidément
00:30:58il est devenu
00:30:58la bête noire
00:30:59de ces gens
00:31:00qui voient en lui
00:31:01je ne sais trop
00:31:02quel personnage
00:31:03qui serait
00:31:05le parangon
00:31:08de l'infréquentable
00:31:09tout simplement
00:31:10parce que
00:31:11il est juif
00:31:12alors c'est là
00:31:13où il y a une confusion
00:31:13incroyable
00:31:14c'est que
00:31:15l'antisémitisme
00:31:16est assimilé
00:31:18à l'antisionisme
00:31:19c'est à dire
00:31:19qu'on peut
00:31:20politiquement
00:31:21trouver qu'actuellement
00:31:22le pouvoir
00:31:24israélien
00:31:25n'est pas toujours
00:31:27je ne prends pas
00:31:28partie de moi
00:31:28mais qu'il y ait
00:31:29des gens
00:31:30qui ont une opinion
00:31:31critique
00:31:31par rapport
00:31:32aux politiques
00:31:33voilà
00:31:33mais ça n'a rien
00:31:34à voir
00:31:34avec
00:31:35cette viscérale
00:31:38haine
00:31:40contre le juif
00:31:41et le pauvre
00:31:42Jérôme Gatch
00:31:43en est victime
00:31:45alors
00:31:45forcément
00:31:46il a été
00:31:47exfiltré
00:31:47mais néanmoins
00:31:48il a tenu à rester
00:31:49sur place
00:31:50il dit
00:31:50il est hors de question
00:31:51de tenir
00:31:52et prenons d'ailleurs
00:31:53l'extrait
00:31:55tel que nous l'avons
00:31:56saisi tout à l'heure
00:31:57en direct
00:31:57on ne quitte jamais
00:32:07la manif du 1er mai
00:32:07parce qu'il y a
00:32:08des ennemis
00:32:09des travailleurs
00:32:10qui sont là
00:32:10c'est des gens
00:32:11qui détournent
00:32:12et dénaturent
00:32:13un mouvement
00:32:14social
00:32:15l'hommage
00:32:16du 1er mai
00:32:17c'est ainsi
00:32:18voilà
00:32:19vous vous rendez compte
00:32:21où en est
00:32:22notre démographie
00:32:23il y a un homme
00:32:24qui est là
00:32:25qui a
00:32:26une position
00:32:27politique
00:32:28qui vient
00:32:29avec ses camarades
00:32:31comme on dit
00:32:31au parti solé
00:32:32jour de la fête du travail
00:32:33et ce qu'il doit subir
00:32:35et il y a deux jours
00:32:36c'était à nouveau
00:32:37des agressions
00:32:38donc
00:32:39la propagation
00:32:41de la haine
00:32:42telle que certains
00:32:43nous accusent
00:32:45d'y participer
00:32:46on s'aperçoit
00:32:47que c'est le fait
00:32:48de constamment
00:32:49parler d'islamophobie
00:32:50d'islamophobie
00:32:51et autres
00:32:52qui attise
00:32:53chez certains
00:32:54ce désir
00:32:56d'exclusion
00:32:57de personnes
00:32:58aussi respectables
00:32:59même si je ne suis pas
00:32:59toujours d'accord
00:33:00avec lui
00:33:00de personnages
00:33:02comme monsieur Getsch
00:33:04alors voyons
00:33:04l'histoire
00:33:05on en vient à l'histoire
00:33:05bah oui
00:33:06ça me paraît
00:33:06évident
00:33:081884
00:33:10on est aux Etats-Unis
00:33:12et aux Etats-Unis
00:33:13ils ont déjà
00:33:14à cette époque-là
00:33:15des syndicats
00:33:16qui se réunissent
00:33:17pour dire
00:33:18il est temps
00:33:18il est temps
00:33:20de faire en sorte
00:33:21qu'on ait pu à travailler
00:33:22plus de 8 heures
00:33:24par jour
00:33:24alors là encore
00:33:26regardons
00:33:26quelles étaient
00:33:27les conditions
00:33:28du quotidien
00:33:30chez les ouvriers
00:33:31déjà
00:33:32quand je dis
00:33:33les ouvriers
00:33:34il faut savoir
00:33:35que dès l'âge
00:33:35de 4 ans
00:33:36vous pouviez
00:33:38être cueillis
00:33:38par le système
00:33:39et vous retrouver
00:33:40dans les tâches
00:33:41les plus viles
00:33:42les plus dures
00:33:43que ce soit
00:33:44dans les mines
00:33:45que ce soit
00:33:46dans les usines
00:33:47parce qu'on avait besoin
00:33:48de petits gabarits
00:33:49alors le petit gamin
00:33:50le petit môme
00:33:51le petit moufla
00:33:52il est là
00:33:52il peut se retrouver
00:33:54à côté du wagonnet
00:33:55dans les tâches
00:33:57les plus rudes
00:33:58mais néanmoins
00:33:59il n'y a que lui
00:33:59qui passe
00:34:00dans cette partie
00:34:01de la mine
00:34:01qui est beaucoup
00:34:02trop étroite
00:34:03de la même façon
00:34:04pour aller réparer
00:34:05une énorme machine
00:34:06pof
00:34:07il peut s'infiltrer
00:34:08et ces gamins
00:34:09dès l'âge
00:34:10de 4 ans
00:34:11travaillent
00:34:1215 à 16 heures
00:34:14par jour
00:34:14il faut être clair
00:34:17voilà
00:34:17les conditions
00:34:19de ce début
00:34:20de l'industrialisation
00:34:23comment les uns
00:34:24et les autres
00:34:25sont broyés
00:34:26par le système
00:34:27en 1874
00:34:29en France
00:34:31il y a enfin
00:34:32une loi
00:34:32qui interdit
00:34:33le travail
00:34:34au moins
00:34:34de 8 ans
00:34:35au moins
00:34:36de 8 ans
00:34:37alors revenons
00:34:38à 1881
00:34:40donc
00:34:4084
00:34:41les syndicats américains
00:34:43disent maintenant
00:34:44il y en a marre
00:34:45camarades
00:34:45il nous faut
00:34:46obtenir
00:34:47de ne travailler
00:34:48que 8 heures
00:34:49par jour
00:34:506 jours
00:34:51sur 7
00:34:52et
00:34:52le
00:34:54morning day
00:34:55c'est
00:34:55tous les ans
00:34:56au 1er mai
00:34:57d'où
00:34:58le symbole
00:34:59les comptes
00:35:02dans les entreprises
00:35:03les comptes comptables
00:35:04alors on est là
00:35:05c'est la fin
00:35:06des contrats
00:35:06on doit à qui ?
00:35:08on doit à un autre
00:35:09et éventuellement
00:35:10on renouvelle
00:35:11le contrat
00:35:12donc on fait le bilan
00:35:13et c'est pour ça
00:35:14qu'on organise
00:35:15une grande manifestation
00:35:17un 1er mai
00:35:18et là c'est incroyable
00:35:19340 000 personnes
00:35:22qui s'érependent
00:35:23ici et là
00:35:24et à Chicago
00:35:25et bien
00:35:26la situation
00:35:27se prolonge
00:35:29c'est-à-dire
00:35:29que certains disent
00:35:30mais on ne va pas
00:35:31reprendre le travail
00:35:31non non non
00:35:33il n'y a plus que
00:35:33de la manifestation
00:35:34c'est la grève
00:35:35et 3 jours après
00:35:37et bien
00:35:38la police
00:35:39est appelée
00:35:39mais quand on est
00:35:41avec la police
00:35:42à cette époque-là
00:35:42c'est pas la petite matraque
00:35:43on vient
00:35:45avec les armes
00:35:46camarades
00:35:46et on tire
00:35:47alors forcément
00:35:49les manifestants
00:35:52étant maltraités
00:35:53il y a
00:35:54une manifestation
00:35:55de contestation
00:35:56et là
00:35:57les anarchistes
00:35:58rappelons aussi
00:35:59tout ce qui se passe
00:36:00en lutte
00:36:01au XIXe siècle
00:36:03l'anarchisme
00:36:05est une façon
00:36:06de s'exprimer
00:36:07contre le système
00:36:08afin de le détruire
00:36:10et on n'hésite pas
00:36:11à utiliser
00:36:12tous les systèmes
00:36:13les plus
00:36:13les plus destructeurs
00:36:16comme les bombes
00:36:17et là
00:36:17il y a une bombe
00:36:18il y a un policier
00:36:19tué
00:36:207 qui meurent
00:36:21ensuite
00:36:21des suites
00:36:22de leurs blessures
00:36:23forcément
00:36:24il n'est pas question
00:36:25de laisser cela
00:36:26impuni
00:36:27et par conséquent
00:36:28on se retrouve
00:36:29avec des gens
00:36:30qui sont arrêtés
00:36:31il y en a 5
00:36:333 sont condamnés
00:36:34à mort
00:36:35et les autres
00:36:36sont condamnés
00:36:37à perpétuité
00:36:37il y en a un
00:36:38dès le mois de novembre
00:36:39pof
00:36:39il est exécuté
00:36:40il faut savoir
00:36:41que 4 ans plus tard
00:36:42tous seront
00:36:44inencentés
00:36:44et obtiendront
00:36:46une sorte de réhabilitation
00:36:48pour ceux
00:36:48qui ont perdu la vie
00:36:49il est un peu tard
00:36:50et alors
00:36:51que font les français
00:36:52dans tout ça ?
00:36:53ils se disent
00:36:54on va épouser
00:36:55ce mouvement
00:36:56et ce qui fait
00:36:57qu'en
00:36:571890
00:37:00le 1er mai
00:37:02après la 3ème
00:37:03internationale
00:37:04on décide
00:37:05qu'on descendra
00:37:05dans la rue
00:37:06et que l'on aura
00:37:07en hommage
00:37:08à ces
00:37:09américains
00:37:11qui avaient donné
00:37:12l'exemple
00:37:12on aura
00:37:13un petit marqueur rouge
00:37:15le rouge
00:37:16c'est la lutte
00:37:17c'est la fidélité
00:37:18et
00:37:19ce marqueur
00:37:21est repris
00:37:22l'année suivante
00:37:23à fourmis
00:37:24et à fourmis
00:37:25là encore
00:37:26on estime
00:37:27que la foule
00:37:28elle est trop dense
00:37:29que la foule
00:37:30est menaçante
00:37:31et on tire
00:37:32il y a 3 morts
00:37:333 moins de 15 ans
00:37:36voilà
00:37:37ce qui se passait
00:37:38ayons tout ça
00:37:39à l'esprit
00:37:39quand on parle
00:37:40de violence
00:37:41et des conséquences
00:37:43dans notre société
00:37:44toujours est-il
00:37:45que là
00:37:45on changera
00:37:47le petit macaron rouge
00:37:48qui deviendra
00:37:50l'églantine rouge
00:37:51marque du 1er mai
00:37:52alors vous allez me dire
00:37:53mais
00:37:54c'est bien gentil
00:37:55votre histoire
00:37:56mais où apparaît
00:37:58le muguet
00:37:58c'est une autre histoire
00:38:00il y a un chansonnier
00:38:02qui s'appelle
00:38:02Mayol
00:38:03en 1895
00:38:05il y a un grand concert
00:38:06parisien
00:38:06il fait sa première
00:38:07et une de ses amies
00:38:09qui est actrice
00:38:10une américaine
00:38:11elle vient avec
00:38:11un petit bouquet
00:38:12de muguet
00:38:13elle lui offre
00:38:14il trouve ça tout mignon
00:38:15une sorte de porte-bonheur
00:38:17vous voyez
00:38:17l'imaginaire
00:38:17on est tous
00:38:18plus ou moins superstitieux
00:38:19il se met ça
00:38:20à la boutonnière
00:38:21c'est un véritable triomphe
00:38:23et il garde
00:38:24le muguet
00:38:25à la boutonnière
00:38:26ça donne des idées
00:38:27en particulier
00:38:28dans le monde
00:38:28de la couture
00:38:29où on distribuera
00:38:31dorénavant
00:38:31les éléments
00:38:33de muguet
00:38:34et chez Dior
00:38:35on en fera même
00:38:36un symbole
00:38:36notons que le muguet
00:38:38était apparu
00:38:38une première fois
00:38:39en France
00:38:40sous Charles IX
00:38:42le fils
00:38:43de Catherine de Médicis
00:38:45dans le grand tour de France
00:38:46qu'il faisait
00:38:47pour rencontrer
00:38:48le peuple français
00:38:50un jour
00:38:51on lui offre
00:38:51dans le Dauphiné
00:38:52un petit bouquet
00:38:53de muguets
00:38:55et ça
00:38:56c'est une tradition
00:38:57c'est la période
00:38:58où le jour
00:38:59s'éclaire
00:39:00le début du mois de mai
00:39:01et depuis
00:39:02l'Antiquité
00:39:03il y avait toujours
00:39:04des instants
00:39:05comme ça
00:39:05que l'on célébrait
00:39:06le muguet
00:39:06peut-être plus ou moins
00:39:07et il distribuera
00:39:08dans les années suivantes
00:39:10le muguet
00:39:11aux dames de sa cour
00:39:13mais vous allez me dire
00:39:13d'accord
00:39:14mais pourquoi nous
00:39:15aujourd'hui
00:39:15on n'est pas avec Charles IX
00:39:17non non non
00:39:17mais le maréchal Pétain
00:39:20en 1941
00:39:22est très agacé
00:39:24de voir
00:39:25qu'il y a toujours
00:39:26malgré Mayol
00:39:27malgré la tradition
00:39:28dans la couture
00:39:29d'avoir du muguet
00:39:30il y a toujours
00:39:32l'églantine rouge
00:39:33symbole du sang
00:39:34symbole du communisme
00:39:36il faut éradiquer cela
00:39:38et c'est ainsi
00:39:39qu'il fusionne
00:39:41la tradition
00:39:42du muguet
00:39:43avec le 1er mai
00:39:45la fête du travail
00:39:46est établie
00:39:47en 1941
00:39:49et dorénavant
00:39:50on aura
00:39:51nos petites clochettes
00:39:52pour faire teinter
00:39:54afin de montrer
00:39:55son mécontentement
00:39:56en espérant
00:39:57que les conditions
00:39:57s'améliorent
00:39:58mais il faut savoir
00:39:59quand même
00:40:00au passage
00:40:00qu'en 1914
00:40:02avant la grande tuerie
00:40:0414%
00:40:06des jeunes
00:40:07de 10 à 12 ans
00:40:09constituait encore
00:40:11l'ensemble
00:40:12des ouvriers
00:40:13dans les tâches
00:40:14les plus vides
00:40:15les chiffres font peur
00:40:16quand on les a relus
00:40:17ensemble tout à l'heure
00:40:19en préparant l'émission
00:40:20en fait
00:40:21on ne réalise plus
00:40:22à quel point
00:40:23les enfants
00:40:23les jeunes enfants
00:40:244 ans
00:40:25étaient au travail
00:40:26et Guillermet
00:40:26en 1832
00:40:29le médecin Guillermet
00:40:31disait
00:40:31à 27 ans
00:40:322 tiers de nos jeunes
00:40:33sont malheureusement
00:40:35plus que des vieillards
00:40:37incapables
00:40:38du moindre acte
00:40:39et il n'y avait pas
00:40:40de sécurité sociale
00:40:41plus le moindre acte
00:40:43de vie
00:40:43au quotidien
00:40:44j'en profite Marc
00:40:46avant de passer la parole
00:40:46à Charlotte Ornella
00:40:47juste pour indiquer
00:40:48que le ministre de l'Intérieur
00:40:49Bruno Retailleau
00:40:50a dénoncé
00:40:51l'attaque
00:40:52dont on a parlé
00:40:53d'ailleurs
00:40:53dont vous avez parlé
00:40:54l'attaque absolument
00:40:55je cite
00:40:56lamentable
00:40:57et inacceptable
00:40:58visant des élus
00:40:59socialistes
00:41:00c'est la déclaration
00:41:02de Bruno Retailleau
00:41:03Charlotte Ornella
00:41:04c'est un tout autre sujet
00:41:05hier
00:41:06plusieurs familles
00:41:07ont déposé des recours
00:41:08contre des présidents
00:41:09de départements
00:41:09en raison
00:41:10de mauvais traitements
00:41:12subis par leurs enfants
00:41:13qui étaient placés
00:41:14dans des foyers
00:41:15d'aide sociale
00:41:16à l'enfance
00:41:16racontez-nous déjà
00:41:18l'enjeu
00:41:19de cet affrontement judiciaire
00:41:21alors on a en effet
00:41:22des familles
00:41:22qui ont déposé
00:41:23un recours
00:41:23contre les présidents
00:41:24de départements
00:41:25de trois départements
00:41:26on a l'Essonne
00:41:27les Yvelines
00:41:27et les Bouches du Rhône
00:41:28et elles les accusent
00:41:29en effet
00:41:30de ne pas avoir su protéger
00:41:32leurs enfants
00:41:33alors que c'était
00:41:34leur responsabilité
00:41:35vous savez
00:41:35ces enfants étaient placés
00:41:36à l'aide sociale
00:41:37à l'enfance
00:41:37qui dépend directement
00:41:39des départements
00:41:40voilà pourquoi
00:41:41ils se tournent
00:41:42vers les présidents
00:41:43de départements
00:41:44alors l'avocat
00:41:46de nombre
00:41:47de ces enfants
00:41:47a expliqué
00:41:49la démarche
00:41:49en expliquant
00:41:50que le phénomène
00:41:50était national
00:41:51et ce que d'ailleurs
00:41:53beaucoup ont dit
00:41:54avant lui
00:41:54c'est un sujet
00:41:55même les téléspectateurs
00:41:56de Face à l'Info
00:41:57connaissent le sujet
00:41:58sur lequel on revient
00:41:59régulièrement
00:41:59et je cite l'avocat
00:42:01il dit
00:42:01nous lançons l'alerte
00:42:01pour que tout le monde
00:42:02sache qu'en France
00:42:03à l'heure actuelle
00:42:03des petits garçons
00:42:04et des petites filles
00:42:06se prostituent
00:42:06en très grand nombre
00:42:07le travail des enfants
00:42:08revient par la porte
00:42:10probablement la plus atroce
00:42:11dans l'inaction totale
00:42:13des présidents de départements
00:42:14l'Etat a échoué
00:42:15dans la protection
00:42:15de l'enfance
00:42:16le fait qu'il n'y ait
00:42:16pas de réaction
00:42:17d'organisation
00:42:18de la réponse de l'Etat
00:42:19c'est ça que nous dénonçons
00:42:20et l'avocat de terminer
00:42:22avec cette phrase
00:42:23nous livrons
00:42:23les enfants aux chiens
00:42:25et France Info
00:42:26qui est à l'origine
00:42:27de cette information
00:42:28donne le témoignage
00:42:29d'une mère
00:42:30qui fait froid dans le dos
00:42:31mais alors
00:42:31tous les livres
00:42:32qui sont sortis
00:42:32parce qu'il y a beaucoup
00:42:33de livres
00:42:33notamment de journalistes
00:42:34qui recueillent des témoignages
00:42:36et tous les témoignages
00:42:36je peux vous dire
00:42:37pour en avoir lu
00:42:38un certain nombre
00:42:38se ressemblent
00:42:39il est significatif
00:42:41ce témoignage
00:42:41en 2018
00:42:42cette femme porte plainte
00:42:43contre son mari
00:42:44pour des violences conjugales
00:42:47répétées
00:42:47les services sociaux
00:42:48lui retirent dans la foulée
00:42:49ses deux filles
00:42:50de 8 et 10 ans
00:42:51pour les placer en foyer
00:42:53elle n'a que des visites rares
00:42:55ses deux jeunes
00:42:56très jeunes filles
00:42:57se retrouvent
00:42:58dans des foyers
00:42:59et à 13 ans
00:43:00sa fille aînée
00:43:00ne cesse de multiplier
00:43:02les fugues
00:43:03de ses foyers
00:43:03or on sait que c'est un problème
00:43:05extrêmement récurrent
00:43:06dans les foyers
00:43:06elle se retrouve embarquée
00:43:08dans un réseau de prostitution
00:43:09jusqu'à ce qu'un jour
00:43:10elle appelle sa mère à l'aide
00:43:11alors qu'elle est séquestrée
00:43:13dans un appartement Airbnb
00:43:14elle a 13 ans
00:43:15cette gamine
00:43:1513 ans
00:43:16et je cite la maman
00:43:18elle envoie un message
00:43:19en disant
00:43:19maman je suis en danger
00:43:20ne m'appelle surtout pas
00:43:21où ils vont me frapper
00:43:22elle m'envoie une localisation
00:43:24je préviens les services de police
00:43:25et le témoignage se poursuit
00:43:27elle dit
00:43:27on l'a finalement fait revenir
00:43:29simplement toute seule
00:43:30dans un taxi
00:43:30seule après avoir vécu
00:43:32un cauchemar
00:43:32donc dans le foyer
00:43:34duquel elle avait fugué
00:43:35son enfant avait été droguée
00:43:36séquestrée
00:43:37prostituée
00:43:38et c'est malheureusement
00:43:39le récit devenu banal
00:43:40de quelques 15 à 20 000
00:43:42jeunes filles
00:43:43aujourd'hui en France
00:43:44ce sont les chiffres
00:43:45notamment du ministère
00:43:47de la protection de l'enfance
00:43:48et de la commission d'enquête
00:43:49vous savez du parlement
00:43:5015 à 20 000
00:43:51alors essentiellement
00:43:52des jeunes filles
00:43:53il y a quelques jeunes garçons
00:43:54également
00:43:54et la plupart d'entre eux
00:43:56ou en tout cas
00:43:57une partie significative
00:43:58en effet
00:43:59sont dans les foyers
00:44:00de l'aide sociale à l'enfance
00:44:01et vous le disiez
00:44:01et vous le disiez tout à l'heure
00:44:03et il faut peut-être
00:44:04le rappeler
00:44:04la plupart des enfants
00:44:05qui se retrouvent
00:44:06dans des foyers
00:44:06d'aide sociale à l'enfance
00:44:07le sont sur décision judiciaire
00:44:09ils ont été arrachés
00:44:10à leur famille
00:44:11pour leur protection
00:44:12et ils se retrouvent
00:44:13dans des situations
00:44:13souvent pires
00:44:15alors ce n'est pas
00:44:16la première fois
00:44:16que ces témoignages
00:44:17font surface
00:44:17c'est une alerte
00:44:18qu'il y a des années
00:44:19les dossiers se sont
00:44:20multipliés à la fois
00:44:21dans les commissariats
00:44:22et devant les magistrats
00:44:24tous s'inquiètent
00:44:25et décrivent des ressorts
00:44:26qui sont les mêmes
00:44:27désormais que dans
00:44:28le trafic de drogue
00:44:29à ceci près
00:44:30que désormais
00:44:30le produit
00:44:31et le corps
00:44:32d'enfants
00:44:33et justement
00:44:34Gérald Darmanin
00:44:34a envoyé une circulaire
00:44:36à ce sujet
00:44:36c'était en début de semaine
00:44:37il veut prendre
00:44:40absolument le problème
00:44:41au sérieux
00:44:42qu'est-ce qu'il a réclamé ?
00:44:44Gérald Darmanin
00:44:44a rédigé une circulaire
00:44:46dans laquelle au début
00:44:46en préalable
00:44:48on va dire
00:44:48de sa circulaire
00:44:49il explique
00:44:49je le cite
00:44:50parce qu'on pense
00:44:51que ce n'est pas
00:44:52quelques personnes
00:44:52qui déraillent
00:44:54il dit
00:44:54la protection de l'enfance
00:44:54est aujourd'hui
00:44:55dans une situation critique
00:44:56au point de poser la question
00:44:57d'une défaillance
00:44:58de la puissance publique
00:44:59dans sa mission de protection
00:45:00il est inacceptable
00:45:01que des mineurs
00:45:02placés par la justice
00:45:03pour les préserver
00:45:04d'un danger familial
00:45:05soient prises en charge
00:45:06dans des structures
00:45:06qui les mettent également
00:45:07voire davantage encore
00:45:09en danger
00:45:09et c'est le ministre
00:45:10de la justice
00:45:11qui signe
00:45:12alors ça ne concerne
00:45:13pas seulement
00:45:13la prostitution
00:45:14il y a évidemment
00:45:15la question de la maltraitance
00:45:16la question de la délinquance
00:45:17vous savez parce qu'il y a aussi
00:45:18des placements en centre fermé
00:45:20sur décision
00:45:20alors là c'est la sanction
00:45:21et des placements
00:45:23en foyer
00:45:23ou en famille d'accueil
00:45:24pour les enfants
00:45:25qu'il faut protéger
00:45:26le ministre rappelle
00:45:27notamment un chiffre
00:45:2825% des personnes
00:45:30sans abri
00:45:30nées en France
00:45:31aujourd'hui
00:45:31sont des anciens
00:45:32enfants placés
00:45:34à l'aide sociale
00:45:35à l'enfance
00:45:35et c'est pourquoi
00:45:35il organise
00:45:36dans ce texte
00:45:37alors il est adressé
00:45:38au procureur de la république
00:45:39et au directeur
00:45:40de la protection judiciaire
00:45:42de la jeunesse
00:45:43il veut
00:45:44un recensement
00:45:45de toutes les structures
00:45:46avant le 30 juin
00:45:47moi c'est toujours
00:45:48le genre d'information
00:45:48qui m'étonne
00:45:49qu'il faut un recensement
00:45:50avant le 30 juin
00:45:51de toutes les structures
00:45:52à l'échelle nationale
00:45:53évidemment
00:45:53pour qu'on ait
00:45:54une vue d'ensemble
00:45:55sur ces structures
00:45:56et il demande
00:45:57à la protection judiciaire
00:45:58de la jeunesse
00:45:58de s'investir
00:45:59dans l'organisation
00:46:00des contrôles
00:46:02de ces structures
00:46:03de les organiser
00:46:04de manière
00:46:05à effectuer
00:46:0535 contrôles
00:46:06par trimestre
00:46:07au niveau national
00:46:08aujourd'hui
00:46:09un foyer
00:46:09il est contrôlé
00:46:11en moyenne
00:46:12tous les 5 ans
00:46:12par les départements
00:46:14en fait
00:46:15ce qu'il demande
00:46:15et d'ailleurs
00:46:16il le précise
00:46:16dans ses circulaires
00:46:17c'est l'application
00:46:18de textes
00:46:18qui existent
00:46:20déjà
00:46:20et là
00:46:20je renvoie un peu
00:46:21à la chronique
00:46:21de tout à l'heure
00:46:22malheureusement
00:46:22il y a énormément
00:46:23d'acteurs
00:46:24dans la protection
00:46:25de l'enfance
00:46:25c'est toujours
00:46:25la même chose
00:46:26et malheureusement
00:46:27la situation
00:46:29est évidemment
00:46:30dramatique
00:46:30mais comment
00:46:31on explique
00:46:32est-ce qu'on puisse
00:46:33en arriver là
00:46:34à ce niveau
00:46:35d'abandon
00:46:36d'horreur
00:46:37d'atrocité
00:46:37quand même
00:46:38pour nombre d'enfants
00:46:39vous avez cité
00:46:39les chiffres
00:46:40alors qu'ils sont
00:46:41justement
00:46:41sous protection
00:46:42en fait
00:46:43il y a deux réponses
00:46:45on va dire
00:46:45à cette question
00:46:46il y a d'abord
00:46:46la question
00:46:47de la prostitution
00:46:48puisqu'on a commencé
00:46:49avec ça
00:46:50alors la prostitution
00:46:51je disais
00:46:51elle frappe largement
00:46:52les foyers
00:46:53alors il y a
00:46:53certains éducateurs
00:46:54dans certains départements
00:46:55en France
00:46:56qui expliquent
00:46:56qu'ils ne
00:46:57désormais
00:46:57ils n'identifient plus
00:46:58un seul foyer
00:46:59dans lequel
00:47:00la prostitution
00:47:01de jeunes filles mineures
00:47:03recrutées
00:47:03par l'extérieur
00:47:04ou à l'intérieur
00:47:05des foyers
00:47:05n'existe
00:47:06donc il y a
00:47:07des départements
00:47:08entiers
00:47:08dans lesquels
00:47:08l'intégralité
00:47:09des foyers
00:47:09sont touchés
00:47:10par le système
00:47:11prostitutionnel
00:47:12et ça dépasse
00:47:13évidemment
00:47:14le sujet
00:47:14de l'aide sociale
00:47:15à l'enfance
00:47:15mais premièrement
00:47:16évidemment
00:47:17ça le concerne
00:47:18d'abord
00:47:19un ça s'explique
00:47:19par une mutation
00:47:20du trafic
00:47:21une reconversion
00:47:22de certains trafiquants
00:47:23notamment par la dangerosité
00:47:25du trafic de drogue
00:47:26on a vu
00:47:27tous les règlements
00:47:27de comptes
00:47:28qui se multiplient
00:47:30un peu partout
00:47:30l'immensité de l'argent
00:47:32donc qui a attiré
00:47:33énormément de trafiquants
00:47:34donc certains
00:47:34se reconvertissent
00:47:35dans ce qu'on appelle
00:47:36le proxénétisme
00:47:37de cité
00:47:38ils vont recruter
00:47:39des jeunes filles
00:47:40ils les prostituent
00:47:41et par ailleurs
00:47:42pour ces mêmes jeunes filles
00:47:44et il y a beaucoup
00:47:44de dossiers comme ça
00:47:45pour échapper
00:47:46un jour à la prostitution
00:47:47et bien elles deviennent
00:47:48elles-mêmes recruteuses
00:47:49voire proxénètes
00:47:50dans les foyers
00:47:51pour tenter d'échapper
00:47:53au phénomène
00:47:54ce qui rend évidemment
00:47:54les enquêtes
00:47:55extrêmement difficiles
00:47:56et le passage
00:47:57de la justice
00:47:58également difficile
00:47:59on a les mêmes méthodes
00:48:00et certains magistrats
00:48:01s'inquiètent désormais
00:48:02de voir apparaître
00:48:03des règlements de comptes
00:48:04dans le trafic
00:48:05de la prostitution
00:48:07des mineurs
00:48:07c'est vous dire
00:48:08où on en est arrivé
00:48:09dans le degré
00:48:09de trafic
00:48:10et évidemment
00:48:11ça s'explique
00:48:12et là tous les acteurs
00:48:12le disent
00:48:13par une génération
00:48:14gavée
00:48:14d'une pornographie
00:48:15qui atteint
00:48:17des proportions
00:48:17qu'on imagine mal
00:48:18et des domaines
00:48:19également qu'on imagine mal
00:48:20tous les interdits
00:48:21anthropologiques
00:48:23je reprends le mot
00:48:23mais tous les interdits
00:48:24civilisationnels
00:48:25anthropologiques
00:48:26culturels
00:48:26tous ceux que vous pouvez
00:48:27imaginer
00:48:28ont évidemment sauté
00:48:29cette pornographie
00:48:31désocialise
00:48:31démoralise
00:48:32relativise
00:48:33évidemment
00:48:34le bien et le mal
00:48:35dans des proportions
00:48:35également graves
00:48:36on se retrouve
00:48:37avec des proxénètes
00:48:38qui ont parfois
00:48:39le même âge
00:48:39que leurs victimes
00:48:39il y a des proxénètes
00:48:40de 12 ans
00:48:41qui se retrouvent
00:48:41dans les tribunaux
00:48:42des proxénètes
00:48:43qui sont incapables
00:48:44d'empathie
00:48:44des victimes
00:48:45incapables
00:48:45de se reconnaître
00:48:46comme telles
00:48:47qui deviennent
00:48:48elles-mêmes
00:48:48parfois agresseurs
00:48:49et des clients
00:48:50évidemment parce que
00:48:5120 000 gamines
00:48:52qui se prostituent
00:48:53à 12, 13, 14 ans
00:48:54c'est des clients
00:48:55qui ont parfois
00:48:56évidemment 10, 20, 30 ans
00:48:57de plus qu'elles
00:48:58des clients
00:48:59qui se retrouvent
00:48:59dans la justice
00:49:00et qui sont incapables
00:49:01de concevoir
00:49:02la morale
00:49:03la plus élémentaire
00:49:04et la deuxième partie
00:49:06de votre question
00:49:06comment est-ce qu'on est
00:49:08on en est arrivé là
00:49:09pardon
00:49:10c'est sur l'aide sociale
00:49:11à l'enfance
00:49:11elle-même
00:49:12sur la protection
00:49:13qui dépasse
00:49:13cette question
00:49:14de la prostitution
00:49:16il y a d'abord
00:49:17une augmentation
00:49:18du nombre d'enfants
00:49:19les mesures
00:49:20qui touchent
00:49:20la protection
00:49:21des enfants
00:49:21ont augmenté
00:49:22de 44%
00:49:23depuis 1998
00:49:24donc évidemment
00:49:24le nombre d'enfants
00:49:25placés aussi
00:49:26explosion du nombre
00:49:28de mineurs isolés
00:49:29qui pèsent évidemment
00:49:30sur l'aide sociale
00:49:30à l'enfance
00:49:31en 2023
00:49:32c'est la Dresse
00:49:33vous savez
00:49:33qui est chargée
00:49:33des statistiques
00:49:34de l'Etat
00:49:35qui précise
00:49:36je cite
00:49:36le nombre d'accueils
00:49:37à l'aide sociale
00:49:38à l'enfance
00:49:38a connu une progression
00:49:39d'ampleur inhabituelle
00:49:40entre la fin 2015
00:49:41et la fin 2019
00:49:42en raison principalement
00:49:44de l'importante
00:49:45augmentation du nombre
00:49:46de mineurs
00:49:47non accompagnés
00:49:48il y a évidemment
00:49:49au sein de l'aide sociale
00:49:50à l'enfance
00:49:51un, la perte de sens
00:49:52du métier
00:49:53parce qu'évidemment
00:49:53quand vous êtes débordé
00:49:54dans ces proportions-là
00:49:55avec de tels problèmes
00:49:56votre métier perd son sens
00:49:57vous courez après le temps
00:49:59et vous ne vous occupez
00:49:59plus correctement des enfants
00:50:00donc un manque de vocation
00:50:02donc une difficulté
00:50:03de recrutement
00:50:04et donc un déficit
00:50:05de formation
00:50:06le cercle vicieux
00:50:07est total
00:50:07un manque de moyens
00:50:09ou d'utilisation
00:50:10de ces moyens
00:50:10plus exactement
00:50:12et à ce titre
00:50:12le département de l'Essonne
00:50:14un des départements
00:50:14qui est visé par les plaintes
00:50:15dont on parlait au début
00:50:16a communiqué
00:50:17sur le dépassement total
00:50:19après la plainte
00:50:19qui a été déposée
00:50:20ils indiquent
00:50:21que l'aide sociale
00:50:21à l'enfance
00:50:22dans leur département
00:50:23et je cite
00:50:24le premier poste budgétaire
00:50:25du département
00:50:26en 2025
00:50:27à l'échelle d'un département
00:50:28c'est 245 millions d'euros
00:50:30qui y sont consacrés
00:50:31en constante augmentation
00:50:32pour répondre
00:50:33à une pression croissante
00:50:34c'est presque 4000 mineurs
00:50:36et jeunes majeurs
00:50:37qui sont pris en charge
00:50:38dans ce département
00:50:38soit une hausse
00:50:39de 40%
00:50:40en disant
00:50:40on retombe sur nos chiffres
00:50:42à l'échelle nationale
00:50:43les services du premier ministre
00:50:44précisent quant à eux
00:50:45qu'entre 98 et 2022
00:50:48les dépenses
00:50:49de l'aide sociale
00:50:49à l'enfance
00:50:50ont été multipliées
00:50:51par 2,3 en euro constant
00:50:53mais si vous incluez
00:50:54l'inflation
00:50:54et que vous parlez
00:50:55en euro courant
00:50:56pardon
00:50:56si vous incluez l'inflation
00:50:58et que vous arrivez
00:50:59en euro constant
00:50:59c'est une progression
00:51:00de 61%
00:51:01on est quasiment
00:51:02à 10 milliards d'euros
00:51:03aujourd'hui
00:51:03consacrés à l'aide sociale
00:51:05à l'enfance
00:51:05avec un désastre
00:51:07pareil
00:51:07qui pèse
00:51:08sur les enfants
00:51:09et je précise
00:51:10évidemment à toute fin utile
00:51:11qu'il y a au sein
00:51:12de l'aide sociale à l'enfance
00:51:12des gens absolument dévoués
00:51:14comme il y en a dans la justice
00:51:15comme il y en a dans la police
00:51:17simplement
00:51:17nous avons des structures
00:51:19littéralement dépassées
00:51:21pendant que
00:51:22voilà
00:51:22la main sur le coeur
00:51:23on explique
00:51:23que tout ça se fait
00:51:24au nom de l'humanité
00:51:25la transition est difficile
00:51:27Charlotte
00:51:28après votre édito
00:51:31on va faire un petit détour
00:51:31par des chiffres
00:51:32Sabrina
00:51:33ça y est
00:51:33vous avez les chiffres
00:51:34des manifestations
00:51:35de ce 1er mai 2025
00:51:37oui
00:51:37le ministère de l'Intérieur
00:51:38nous les a communiquées
00:51:39et alors
00:51:40ces manifestations
00:51:41du 1er mai
00:51:42ont réuni 157 000 personnes
00:51:44dans toute la France
00:51:46dont 32 000
00:51:47à Paris
00:51:47du côté de la CGT
00:51:49on annonce 300 000
00:51:51manifestants
00:51:52dans toute la France
00:51:53cette participation
00:51:54c'est la plus importante
00:51:55par rapport à 2024
00:51:56où 121 000 participants
00:51:59ont été alors enregistrés
00:52:00partout en France
00:52:01par le ministère
00:52:02en particulier à Paris
00:52:03où la participation
00:52:04a presque doublé
00:52:05concernant des personnes blessées
00:52:07on annonce 4 manifestants
00:52:094 manifestants pardon
00:52:10et 19 membres des forces de l'ordre
00:52:13qui ont été légèrement blessés
00:52:15et concernant les interpellations
00:52:17maintenant 72 personnes
00:52:18ont été interpellées
00:52:20partout en France
00:52:20dont 52 à Paris
00:52:22et 28 personnes
00:52:23sont mises en garde à vue
00:52:25dont 19 à Paris
00:52:26pour les dégradations
00:52:28nous en saurons plus
00:52:29au courant de la soirée
00:52:31mais on annonce déjà
00:52:323 incendies
00:52:32qui ont été allumés
00:52:34sur la voie publique
00:52:34et je rappelle
00:52:35les mots du ministre
00:52:36de l'Intérieur
00:52:36Bruno Retailleau
00:52:37concernant les attaques
00:52:38qui ont visé
00:52:40des élus socialistes
00:52:42il a dit
00:52:42que c'était inacceptable
00:52:43et inadmissible
00:52:45merci beaucoup
00:52:46Sabrina
00:52:46c'était un plaisir
00:52:48de vous avoir en plateau
00:52:48avec nous
00:52:49vous avez écouté longuement
00:52:51avec attention
00:52:52le second édito
00:52:55de Mathieu Bocoté
00:52:56alors on a beaucoup
00:52:57parlé cette semaine
00:52:58des 100 jours
00:52:58à la maison blanche
00:52:59de Donald Trump
00:53:00est-ce qu'on connaît bien
00:53:01en fait
00:53:02les courants de pensée
00:53:03qui l'entourent
00:53:04chaque président
00:53:04normalement
00:53:05il y a des courants de pensée
00:53:06et il y a des tournants
00:53:07aussi
00:53:08par époque
00:53:08est-ce qu'on est conscient
00:53:09que le trumpisme
00:53:11s'appuie aussi
00:53:13sur une révolution intellectuelle
00:53:14un courant
00:53:15qu'on appelle
00:53:15les lumières noires
00:53:17et c'est ce que vous allez
00:53:19nous expliquer
00:53:20ce soir
00:53:21oui parce que
00:53:22je me ferai professeur
00:53:23d'idées politiques
00:53:24pour un instant
00:53:25c'est le rôle
00:53:25que je préfère dans la vie
00:53:26à part de vin
00:53:27à part de vin
00:53:28mais de vin
00:53:31c'est une vocation
00:53:31vous le connaissez bien
00:53:32quand même
00:53:32alors pourquoi
00:53:34parce qu'on a souvent
00:53:34l'impression
00:53:35regardant Donald Trump
00:53:36c'est manifestement
00:53:37plus un instinctif
00:53:38qu'un intellectuel
00:53:39il n'y a aucun doute là-dessus
00:53:40donc on met
00:53:41les américains
00:53:42plus largement
00:53:43on a l'impression
00:53:43d'être devant un peuple
00:53:44très très très pragmatique
00:53:45étranger à la vie des idées
00:53:47qui n'aurait pas vraiment
00:53:48la passion du monde des idées
00:53:49or le fait est que
00:53:50le conservatisme américain
00:53:51quoi qu'on en pense
00:53:52la droite américaine
00:53:53a fait un travail
00:53:54intellectuel
00:53:54philosophique
00:53:55économique
00:53:56théorique
00:53:56de grande qualité
00:53:58ces dernières
00:53:59on pourrait dire
00:53:59depuis une soixantaine d'années
00:54:01mais un travail
00:54:02de rénovation
00:54:03intellectuelle
00:54:04régulièrement
00:54:04pour adapter
00:54:05la doctrine
00:54:06les intuitions
00:54:07du conservatisme
00:54:08à l'époque
00:54:08ce qui se prouve
00:54:10par le fait
00:54:11qu'il y a d'excellentes
00:54:12revues conservatrices
00:54:13américaines
00:54:13qu'on peut se procurer
00:54:14et là on voit
00:54:15à quel point
00:54:15il y a une vitalité
00:54:16il y a quelque chose
00:54:17de bouillonnant
00:54:17dans cette pensée
00:54:18je donne quelques noms
00:54:19au fil du temps
00:54:20des gens qui sont
00:54:20encore de ce monde
00:54:22ou qui ne le sont plus
00:54:23mais qui ont pesé
00:54:24sur ce nouveau conservatisme
00:54:25qu'on voit aux Etats-Unis
00:54:26donc Pat Buchanan
00:54:27qui est une forme
00:54:29de Zemmour américain
00:54:30en son temps
00:54:30donc un chroniqueur
00:54:31qui avait une très grande influence
00:54:32qui s'est plongé en politique
00:54:33qui est redevenu chroniqueur
00:54:34une figure qui a beaucoup
00:54:36compté dans la rénovation
00:54:37intellectuelle
00:54:37de la droite américaine
00:54:38John Fonte
00:54:40Samuel Francis
00:54:41une figure sombre
00:54:42noire
00:54:42à la fois intelligent
00:54:43mais dévoré
00:54:44par des passions sombres
00:54:45qui vaut la peine
00:54:45de le mentionner
00:54:46Michael Anton
00:54:47un des penseurs
00:54:48les plus importants
00:54:49du trumpisme
00:54:49d'aujourd'hui
00:54:50Christopher Caldwell
00:54:51un des plus intéressants
00:54:52qui par ailleurs
00:54:52parfaitement francophone
00:54:53et qui connait
00:54:54parfaitement la France
00:54:54Paul Godfrey
00:54:55je peux en nommer d'autres
00:54:56donc globalement
00:54:57le conservatisme américain
00:54:58depuis 20 ans
00:55:00a cherché à se mettre à jour
00:55:02auparavant
00:55:02c'était un conservatisme
00:55:03essentiellement économique
00:55:04la passion de la grande finance
00:55:06très religieux
00:55:07ne l'oublions pas
00:55:08et très impérial
00:55:09et qu'est-ce qui s'est passé
00:55:10il y a avec le trumpisme
00:55:12une mutation
00:55:12donc on découvre
00:55:13la question de l'immigration
00:55:14on découvre
00:55:15les guerres culturelles
00:55:16on découvre
00:55:17la question du protectionnisme
00:55:18d'ailleurs on le subit
00:55:18aujourd'hui
00:55:19c'est le moins qu'on puisse dire
00:55:20mais il y a un courant
00:55:21qui se détache
00:55:22dans l'univers trumpiste
00:55:23et c'est un courant
00:55:24sur lequel je veux revenir
00:55:25donc les fameuses
00:55:26lumières noires
00:55:27pourquoi j'en parle ?
00:55:28parce qu'on en parle
00:55:28de plus en plus
00:55:29dans le monde francophone
00:55:30sans comme d'habitude
00:55:31savoir de quoi nous parlons
00:55:33donc qu'est-ce que
00:55:34que sont ces fameuses
00:55:35lumières noires américaines
00:55:37c'est le dark enlightenment
00:55:40comme on dit
00:55:40donc de quoi parlons-nous ?
00:55:42c'est une mouvance
00:55:43qui a une dizaine d'années
00:55:44environ
00:55:45qui est associée
00:55:46à une figure
00:55:46je pourrais en nommer d'autres
00:55:47Curtis Yarvin
00:55:48qui est à la fois
00:55:49un ingénieur
00:55:50un intellectuel
00:55:51un blogueur
00:55:51et par lumière noire
00:55:53il faut comprendre
00:55:54que nous sommes devant des gens
00:55:55qui condamnent
00:55:56dans leur principe même
00:55:57fondamentalement
00:55:58sans vouloir faire de compromis
00:55:59les lumières
00:56:00donc on est devant
00:56:01un courant d'anti-lumières
00:56:02mais pas d'anti-lumières
00:56:04sur le mode
00:56:05de la réaction
00:56:07catholique
00:56:08par exemple
00:56:08souvent la pensée réactionnaire
00:56:10avait un fond catholique
00:56:11autrement dit
00:56:12il y avait néanmoins
00:56:12une intuition égalitaire
00:56:13qui la fécondait
00:56:14l'égalité des hommes
00:56:16la légale dignité
00:56:16des hommes devant Dieu
00:56:17par exemple
00:56:18là on est devant un courant
00:56:19le courant néo-réactionnaire
00:56:20on l'appelle
00:56:21qui est complètement affranchi
00:56:23sauf peut-être sur la question
00:56:24de la foi personnelle
00:56:24des uns les autres
00:56:25complètement franchi
00:56:26du souci égalitaire
00:56:27plus encore
00:56:28qui se dit radicalement
00:56:29anti-inégalitaire
00:56:30il dit
00:56:31la modernité
00:56:32a trompé les hommes
00:56:34a trompé l'humanité
00:56:35l'humanité n'est pas égale
00:56:37l'égalité est un mensonge
00:56:39et toute société
00:56:40fondée sur l'égalité
00:56:41est un mensonge
00:56:42qui à terme
00:56:43entraînera
00:56:44l'auto-destruction
00:56:44de cette société
00:56:45parce que ça nous entraînerait
00:56:47dans une fiction idéologique
00:56:48qu'on chercherait
00:56:48à mettre les hommes
00:56:49dans une
00:56:49les enfermer
00:56:51dans une même catégorie
00:56:52alors qu'il y a
00:56:53une diversité
00:56:53de tempérament
00:56:54de caractère
00:56:54de vocation
00:56:55d'intelligence
00:56:56et là quelquefois
00:56:57il y en a certaines
00:56:57qui vont plus loin
00:56:59non seulement
00:56:59entre les individus
00:57:00mais entre les groupes
00:57:01donc il y a un côté
00:57:02darwinisme social
00:57:04mais quelquefois aussi
00:57:05darwinisme ethnique
00:57:06entre guillemets
00:57:06chez les gens
00:57:07de cette mouvance
00:57:09donc ils sont anti-égalitaires
00:57:10ils sont aussi
00:57:11radicalement
00:57:12anti-démocratiques
00:57:13anti-démocratiques
00:57:14avec cette idée
00:57:14que confier
00:57:16à la masse
00:57:18la responsabilité
00:57:19de décider
00:57:20du destin
00:57:20des gens
00:57:21en votant
00:57:22majoritairement
00:57:22pour un homme
00:57:23qui aura la responsabilité
00:57:24ensuite de gouverner
00:57:24ils disent
00:57:25c'est une illusion
00:57:26c'est une illusion
00:57:27qui nous fait perdre
00:57:27l'efficacité politique
00:57:29nous sommes devant
00:57:30la démocratie
00:57:31est un autre
00:57:31en fait c'est la traduction
00:57:33politique du mensonge
00:57:34égalitaire
00:57:34nous devons aussi
00:57:36nous en délivrer
00:57:36autant que possible
00:57:38disent-ils
00:57:39leur solution
00:57:40pour certains d'entre eux
00:57:41c'est une forme
00:57:42de technocésarisme
00:57:43technocésarisme
00:57:44comme dans
00:57:44technologie
00:57:45et césar
00:57:46césar comme dans
00:57:47figure autoritaire forte
00:57:48et technologie
00:57:49comme dans
00:57:49le système politique
00:57:51qui est le nôtre
00:57:52aujourd'hui
00:57:52dans lequel nous évoluons
00:57:53est un système
00:57:54qui a fait faillite
00:57:55et il faut s'y arracher
00:57:57il faut s'y arracher
00:57:58mais non pas
00:57:59pour basculer
00:57:59cela dit
00:58:00dans un pur univers
00:58:01libertarien
00:58:02où chaque individu
00:58:03serait dans son monde
00:58:04non
00:58:05il faudrait basculer
00:58:07dans un nouveau mode
00:58:07d'organisation
00:58:08de la société
00:58:09qui serait essentiellement
00:58:11porté par les puissances
00:58:12de la tech
00:58:12les puissances
00:58:13de la technologie
00:58:14la structure
00:58:15technologique
00:58:16des temples
00:58:17est portée
00:58:17aujourd'hui
00:58:18par les oligarques
00:58:18de la tech
00:58:19serait le nouveau cadre
00:58:20à partir duquel
00:58:21organiser
00:58:22nos sociétés
00:58:23donc ça
00:58:24ça vient avec aussi
00:58:25un nouvel élitisme
00:58:26un élitisme revendiqué
00:58:27c'est-à-dire
00:58:28nous sommes les meilleurs
00:58:29et vous
00:58:30simplement tel
00:58:30voudriez-vous
00:58:31simplement
00:58:31ne pas protester
00:58:33trop fort
00:58:34s'il vous plaît
00:58:35ou à tout le moins
00:58:35si vous ne protestez
00:58:36pas trop fort
00:58:37et bien nous ne vous
00:58:38accorderons pas
00:58:38les moyens politiques
00:58:40de transformer
00:58:40votre protestation
00:58:42en moyen de pression
00:58:44sur les meilleurs
00:58:45sur les quelques-uns
00:58:46sur le techno
00:58:47césar
00:58:47qui peut gouverner
00:58:48d'une manière
00:58:48ou de l'autre
00:58:49il y a aussi
00:58:50une passion capitaliste
00:58:51là-dedans
00:58:51qui nous transformera
00:58:52tous par effet de contraste
00:58:53en socialiste
00:58:54j'entends parler
00:58:55ça ne va pas de soi
00:58:56pour quelques secondes
00:58:59seulement
00:58:59on est devant
00:59:01ce qu'on appelle
00:59:01une logique
00:59:01accélérationniste
00:59:02qui consiste à dire
00:59:03que le monde
00:59:04dans lequel on vit
00:59:04est à ce point
00:59:05sclérosé
00:59:05encrouté
00:59:06surchargé
00:59:07bureaucratiquement
00:59:08qu'il faut une accélération
00:59:09du capitalisme
00:59:10avec sa puissance
00:59:10de destruction
00:59:11pour porter une forme
00:59:12de recommencement
00:59:14dans nos sociétés
00:59:15un recommencement
00:59:16révolutionnaire
00:59:17donc nous sommes devant
00:59:18de ce point de vue
00:59:18une pensée
00:59:19anti-égalitaire
00:59:20anti-démocratique
00:59:21mais révolutionnaire
00:59:22donc si on veut
00:59:23on est devant
00:59:24une forme de néo-nichisme
00:59:25en quelque sorte
00:59:26un néo-nichisme
00:59:27et avec cette idée
00:59:28je leur dis
00:59:29que la technologie
00:59:30va finalement
00:59:31nous délivrer
00:59:32du monde antérieur
00:59:33alors
00:59:34pourquoi j'en parle un peu
00:59:36parce que
00:59:37ces gens-là
00:59:38ne sont certainement
00:59:39pas au pouvoir
00:59:39je reviendrai dans un instant
00:59:40mais sont quelquefois cités
00:59:42par exemple
00:59:43J.D. Vance
00:59:43a cité à quelque reprise
00:59:45certains de leurs auteurs
00:59:46on peut comprendre
00:59:46que J.D. Vance
00:59:47lorsqu'il les cite
00:59:48il ne s'empare pas
00:59:48il ne réfère pas
00:59:49à l'ensemble
00:59:50de leurs pensées
00:59:50mais la critique
00:59:52de l'égalitarisme
00:59:53une critique
00:59:53poussée beaucoup plus loin
00:59:55qu'auparavant
00:59:55de l'égalitarisme
00:59:56elle trouve un écho
00:59:57et aussi cette idée
00:59:58du grand recommencement
00:59:59virtuel
01:00:00je me permets de référer
01:00:01à un entretien
01:00:01qu'avait accordé
01:00:02Ophélie Rock
01:00:02au magazine Conflit
01:00:03avec
01:00:04Elon Musk
01:00:07qui a une conception
01:00:08du monde
01:00:09qui est un peu
01:00:09sur la logique
01:00:10du jeu vidéo
01:00:11c'est-à-dire
01:00:11qu'on peut recommencer
01:00:12on a 30 vies
01:00:13en quelque sorte
01:00:13on peut recommencer
01:00:14on peut échouer
01:00:15c'est pas très grave
01:00:16la société est transformée
01:00:17en laboratoire
01:00:18pour gamers
01:00:19quelque peu
01:00:20exubérants
01:00:21et peut-être
01:00:21incels pour d'autres
01:00:22donc on est devant
01:00:23une conception du monde
01:00:24assez étonnante
01:00:25et pourquoi j'en parle
01:00:26c'est parce qu'on en parle
01:00:27de plus en plus
01:00:28reste à savoir
01:00:29s'ils sont vraiment
01:00:29aussi influents
01:00:30qu'on le dit
01:00:31il n'en demeure pas moins
01:00:32que c'est un phénomène
01:00:33idéologique nouveau
01:00:34une pensée aussi ouvertement
01:00:35anti-égalitaire
01:00:36et anti-démocratique
01:00:37on n'avait pas entendu ça
01:00:38depuis un certain temps
01:00:39on en parle aussi
01:00:40parce qu'on parle beaucoup
01:00:40de l'intelligence artificielle
01:00:42mais bien sûr
01:00:42bien sûr
01:00:43ils y font référence aussi
01:00:44qu'ils voient une forme
01:00:45d'instrument à travers cela
01:00:47mais c'est si influent
01:00:48que ça ce courant
01:00:49alors justement non
01:00:50voilà pourquoi j'ai
01:00:52on en parle
01:00:53pourquoi je en parle
01:00:54parce qu'on est dans
01:00:55cette espèce de moment
01:00:56très étrange
01:00:57où une partie de la gauche
01:00:58en France on le voit
01:00:59notamment dans des revues
01:01:00qui se veulent savantes
01:01:01donc qui dit
01:01:02aha
01:01:02on a trouvé
01:01:03les super vraiment méchants
01:01:05tu sais on n'est pas
01:01:05devant des méchants bizarres
01:01:07par exemple des penseurs
01:01:07plutôt conservateurs
01:01:08il faut leur faire avouer
01:01:10qu'au fond d'eux-mêmes
01:01:10c'est des sales petits
01:01:11fascistes cachés
01:01:12parce qu'eux-mêmes
01:01:13ne savent pas qu'ils le sont
01:01:14mais là on tombe
01:01:15je ne pense pas qu'ils sont fascistes
01:01:16la question n'est pas là
01:01:16mais on tombe sur des gens
01:01:17qui sont ouvertement
01:01:19tout ce que la gauche
01:01:20peut imaginer
01:01:20du pire à propos de la droite
01:01:22c'est-à-dire la gauche
01:01:23a sa représentation
01:01:24normalement de l'homme de droite
01:01:25c'est-à-dire il est cruel
01:01:26méchant
01:01:27égoïste
01:01:28il aime les hiérarchies
01:01:31les hiérarchies sociales
01:01:32peut-être même
01:01:32les hiérarchies raciales
01:01:33tout ça
01:01:33et là on tombe sur des gens
01:01:34qui globalement
01:01:38hommes de droite
01:01:39idéalisés
01:01:40du point de vue de la gauche
01:01:41en disant
01:01:42voilà les méchants
01:01:42que nous traquons
01:01:43depuis si longtemps
01:01:44donc qu'est-ce qui se passe
01:01:45on leur donne une importance
01:01:47considérable
01:01:48dans le débat public
01:01:48on les traite comme l'école
01:01:50qui féconderait
01:01:51intellectuellement
01:01:51politiquement
01:01:52culturellement
01:01:53le trumpisme
01:01:54on les traite comme
01:01:55les inspirateurs
01:01:56de la présidence nouvelle
01:01:57or de manière sérieuse
01:01:59on peut dire que c'est une école
01:02:00qui pèse aujourd'hui
01:02:01que ceux qui discutent
01:02:03avec cette école
01:02:03ne s'en réclament pas
01:02:04intégralement
01:02:05que par ailleurs
01:02:07les penseurs les plus stimulants
01:02:08de cette école
01:02:08ne se réduisent évidemment pas
01:02:10aux portraits
01:02:10plus simplifiés
01:02:12que j'en ai fait
01:02:13qu'ils ne se réduisent pas
01:02:14à leur part
01:02:14la plus mauvaise
01:02:15donc ce courant existe
01:02:17ce courant pèse
01:02:18mais la gauche
01:02:19aime braquer le projecteur
01:02:20sur ce courant
01:02:21en disant
01:02:21nous avons enfin trouvé
01:02:23le sorcier
01:02:24le Rasputin idéologique
01:02:25le Gurdjieff nouveau
01:02:26celui qui chuchote
01:02:28le grima
01:02:29langue de serpent
01:02:30terrifiant
01:02:30des temps présents
01:02:31qui chuchotera
01:02:32à l'oreille du prince
01:02:33en fait du roi Trump
01:02:35pour lui dire
01:02:35comment transformer
01:02:36les Etats-Unis
01:02:37en dictature technologique
01:02:38au service d'un fantasme libertarien
01:02:40donc on est dans un
01:02:41voilà des gens
01:02:42qui correspondent aux fantasmes
01:02:44qu'à la gauche
01:02:44de la droite
01:02:45et au final
01:02:45qu'est-ce qu'on voit
01:02:46nous sommes obligés
01:02:46d'en parler ce soir
01:02:47pour dire que ces gens-là
01:02:48bien que vigoureux intellectuellement
01:02:50ne sont pas si importants
01:02:51et pas nécessairement si passionnants
01:02:52merci beaucoup
01:02:53ça fait plaisir
01:02:54allez on est pile à l'heure
01:02:55tout à l'heure
01:02:56enfin non tout de suite
01:02:57même
01:02:57c'est Pascal Praud
01:02:58et ses invités
01:02:59pour l'heure des pros 2
01:03:00je vous remercie tous
01:03:02et vous souhaitez bien sûr
01:03:03à tous
01:03:04une excellente soirée
01:03:05une très bonne fin
01:03:07le 1er mai
01:03:07merci

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