En ce lundi matin du 28 avril, les rues de Bamako se sont transformées en véritables torrents.
En quelques heures seulement, 53 millimètres de pluie se sont abattus sur la capitale malienne, semant le chaos dans plusieurs quartiers. À Sotuba, Lafiabougou ou encore Niamakoro, les images d’habitations inondées, de voitures à moitié submergées et de citoyens pataugeant dans l’eau jusqu’aux genoux ont envahi les réseaux sociaux. Un signal d’alarme brutal, alors même que la saison des pluies n’a pas encore officiellement commencé.
« Nous observons une précocité alarmante », explique Amadou Diakité, chef du service prévision à Mali-Météo. « Ces précipitations en avril sont exceptionnellement rares. Cela laisse présager une saison 2025 à haut risque, avec un début précoce et possiblement des épisodes intenses jusqu’à octobre. »
Les climatologues mettent en garde : le changement climatique modifie les rythmes établis depuis des décennies. Mais au-delà des caprices de la météo, c’est surtout l’incapacité chronique des infrastructures urbaines à gérer ces épisodes qui alimente la colère.
À Bamako, la croissance urbaine fulgurante de ces vingt dernières années n’a pas été accompagnée d’un développement proportionné des réseaux de drainage. Pire encore, de nombreux caniveaux sont aujourd’hui bouchés par des ordures, tandis que des constructions illégales se multiplient sur les lits de ruissellement. Une bombe à retardement.
« Ce n’est pas la pluie qui tue, c’est l’inaction des autorités », fustige Mariam Coulibaly, habitante de Bacodjicoroni. Comme elle, de nombreux maliens pointent du doigt la junte militaire au pouvoir depuis août 2020, accusée de négliger les enjeux urbains au profit des questions de sécurité.
Sur Facebook et X (anciennement Twitter), les critiques fusent. Des vidéos virales montrent des citoyens en train de dégager eux-mêmes les caniveaux bouchés, faute d’intervention municipale. Des publications accusent les autorités de vendre illégalement des zones inondables à des promoteurs immobiliers. « Où va l’argent du budget d’assainissement ? », interroge un post partagé des milliers de fois.
Le gouvernement, de son côté, tente de reprendre la main. Le ministre de l’Environnement, Doucouré Adama, a annoncé la démolition de plus de 750 constructions illégales avant l’hivernage, ainsi que des opérations de curage intensif des caniveaux dans les six communes de Bamako.
Mais pour de nombreux observateurs, ces mesures restent insuffisantes. « On continue de réagir dans l’urgence au lieu de planifier sur le long terme », déplore Abdoulaye Dembélé, urbaniste à l’université de Bamako. « La résilience urbaine passe par une vraie stratégie d’aménagement, une meilleure éducation citoyenne et une volonté politique claire. »
À l’aube d’une saison des pluies qui s’annonce déjà violente, Bamako semble marcher au bord du précipice. Pour les populations les plus vulnérables, chaque orage est une menace de plus. Et si rien ne change rapidement, c’est
En quelques heures seulement, 53 millimètres de pluie se sont abattus sur la capitale malienne, semant le chaos dans plusieurs quartiers. À Sotuba, Lafiabougou ou encore Niamakoro, les images d’habitations inondées, de voitures à moitié submergées et de citoyens pataugeant dans l’eau jusqu’aux genoux ont envahi les réseaux sociaux. Un signal d’alarme brutal, alors même que la saison des pluies n’a pas encore officiellement commencé.
« Nous observons une précocité alarmante », explique Amadou Diakité, chef du service prévision à Mali-Météo. « Ces précipitations en avril sont exceptionnellement rares. Cela laisse présager une saison 2025 à haut risque, avec un début précoce et possiblement des épisodes intenses jusqu’à octobre. »
Les climatologues mettent en garde : le changement climatique modifie les rythmes établis depuis des décennies. Mais au-delà des caprices de la météo, c’est surtout l’incapacité chronique des infrastructures urbaines à gérer ces épisodes qui alimente la colère.
À Bamako, la croissance urbaine fulgurante de ces vingt dernières années n’a pas été accompagnée d’un développement proportionné des réseaux de drainage. Pire encore, de nombreux caniveaux sont aujourd’hui bouchés par des ordures, tandis que des constructions illégales se multiplient sur les lits de ruissellement. Une bombe à retardement.
« Ce n’est pas la pluie qui tue, c’est l’inaction des autorités », fustige Mariam Coulibaly, habitante de Bacodjicoroni. Comme elle, de nombreux maliens pointent du doigt la junte militaire au pouvoir depuis août 2020, accusée de négliger les enjeux urbains au profit des questions de sécurité.
Sur Facebook et X (anciennement Twitter), les critiques fusent. Des vidéos virales montrent des citoyens en train de dégager eux-mêmes les caniveaux bouchés, faute d’intervention municipale. Des publications accusent les autorités de vendre illégalement des zones inondables à des promoteurs immobiliers. « Où va l’argent du budget d’assainissement ? », interroge un post partagé des milliers de fois.
Le gouvernement, de son côté, tente de reprendre la main. Le ministre de l’Environnement, Doucouré Adama, a annoncé la démolition de plus de 750 constructions illégales avant l’hivernage, ainsi que des opérations de curage intensif des caniveaux dans les six communes de Bamako.
Mais pour de nombreux observateurs, ces mesures restent insuffisantes. « On continue de réagir dans l’urgence au lieu de planifier sur le long terme », déplore Abdoulaye Dembélé, urbaniste à l’université de Bamako. « La résilience urbaine passe par une vraie stratégie d’aménagement, une meilleure éducation citoyenne et une volonté politique claire. »
À l’aube d’une saison des pluies qui s’annonce déjà violente, Bamako semble marcher au bord du précipice. Pour les populations les plus vulnérables, chaque orage est une menace de plus. Et si rien ne change rapidement, c’est
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