Les petits colis en provenance de Chine dans le viseur de Bercy. Face à cette déferlante de petits colis exemptés de droits de douane et dans le contexte de la guerre commerciale, le gouvernement veut taper fort. En 2024, un colis sur quatre traité par la poste proviendrait des géants Shein et Temu. Des produits vendus sur internet à des prix imbattables et souvent très attrayants.
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00:00Alors, ils ont très bien compris les codes des réseaux sociaux.
00:03Il y a une stratégie auprès des influenceurs qui est très rodée.
00:06Il faut savoir que quand on commence en tant que créateur de contenu,
00:09c'est une des premières marques qui va venir nous approcher.
00:11Donc très vite, dès qu'on commence à développer une communauté,
00:14moi je me souviens que c'était quand j'avais à peu près 10 000 abonnés,
00:16quelque chose comme ça, que j'ai commencé à recevoir des communications de la part de Chine.
00:20Donc c'est vraiment « flatteur » au début quand on est créateur de contenu
00:24et qu'on ne connaît pas, en tout cas moi quand je ne connaissais pas tout cet aspect-là il y a quelques années.
00:28Ils connaissent très bien les codes des réseaux sociaux.
00:31Comme vous disiez tout à l'heure, c'est assez codifié avec les déballages
00:34où on montre justement le côté quantité, le côté tout ce qu'on peut avoir en faisant un hall.
00:40Rien n'est laissé au hasard dans ces cas-là quand Chine vous approche et paye certaines influenceuses.
00:46Ensuite, il y a une mécanique parfaitement rodée.
00:49On se posait la question autour de ce plateau,
00:51quand sur les vidéos les jeunes femmes renversent le carton
00:54pour donner une impression de quantité d'accumulation de vêtements,
00:58rien que ça, c'est prévu, c'est codifié ?
01:01Alors non, ce n'est pas prévu.
01:03Je pense que ça, ça appartient surtout aux tendances des réseaux sociaux
01:06et je pense que les halls Chine, ça a tellement été quelque chose qu'on a vu énormément,
01:10surtout pendant le premier confinement,
01:12que c'est un petit peu des codes qui se sont créés finalement malgré eux
01:15de façon assez solitaire sur les réseaux.
01:19Je sais que moi, quand je recevais des mails de Chine,
01:22on me demandait juste de présenter les articles un petit peu comme on avait envie
01:25et je pense que derrière, il y a vraiment cette tendance du hall Chine
01:29qui est assez présente sur les réseaux sociaux
01:31parce que c'est aussi tellement populaire sur les réseaux sociaux
01:34qu'en fait, ces vidéos-là font énormément de vues
01:36et je pense que c'est aussi un piège dans lequel tombe beaucoup de créateurs de contenu
01:40parce que ce sont des vidéos qui sont désirables
01:42et qui sont désirées par les utilisateurs des contenus sur TikTok notamment.
01:47Sachant qu'on peut avoir des déconvenus, non ?
01:51Entre l'image parfaite qu'on a retrouvée sur TikTok,
01:56on voyait une pub déguisée pour Chine
01:58et quand on reçoit le produit, parfois il y a un gap assez important, non ?
02:02J'entendais certaines consommatrices ou certains consommateurs
02:05expliquer qu'ils avaient commandé une paire de chaussures
02:06mais ils n'avaient reçu que la paire droite,
02:08enfin deux chaussures du pied droit, enfin ce genre de choses.
02:13Vous-même avez été témoin de ça ?
02:16Alors moi, j'ai fait quatre collaborations de mémoire avec Chine
02:20et j'ai arrêté en tant que consommatrice
02:22parce que je me suis rendu compte que la qualité des vêtements n'allait pas,
02:25les pulls rétrécissés, les matières grattées,
02:28c'est des choses qu'on a pu voir après quand on a fait l'enquête sur le documentaire.
02:32On a pu faire des tests de qualité, des tests de toxicité
02:34qui étaient extrêmement mauvais au niveau des résultats.
02:37On voyait que les pulls perdaient énormément en termes de taille.
02:41On a retrouvé des taux de matières toxiques extrêmement importants.
02:46qui allaient au-delà des normes, qui étaient en vigueur.
02:48Donc c'est assez affolant et c'est un vrai problème dont on parle dans le documentaire.