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Le 26 avril 2025. Ce samedi noir restera longtemps gravé dans la mémoire iranienne. Une explosion d’une violence inouïe a déchiré le port stratégique de Shahid Rajaee, à Bandar Abbas, semant la panique, la mort et l’incompréhension. Selon les premiers bilans officiels, au moins 8 personnes ont péri et plus de 700 autres ont été blessées (Washington Post).

À 12h10, la détonation a été ressentie dans toute la province d’Hormozgan. Les vitres explosées, les cris, les bâtiments effondrés : tout évoquait une zone de guerre. Un nuage noir, épais comme une nuit sans lune, s'est élevé au-dessus du port, symbole amer d'une gestion des risques désastreuse.

Pourquoi ? Comment ? Très vite, les premières pistes sont évoquées : mauvaise manipulation, stockage incontrôlé de produits chimiques hautement explosifs, notamment du perchlorate de sodium, un ingrédient utilisé dans les carburants de missiles (LA Times). Faut-il s’étonner qu’en Iran, où l’opacité est érigée en art d’État, de telles cargaisons soient traitées avec un mépris total pour la vie humaine ?

Pendant que les secours s’activaient avec une rapidité saluée par certains témoins, les autorités, elles, paraissaient débordées, improvisant des explications plus que des réponses. Le président Masoud Pezeshkian, visiblement ébranlé, a promis une « enquête rapide et transparente » (Washington Post). Mais qui, sérieusement, croit encore aux promesses d’un pouvoir qui noie la vérité sous des tonnes de propagande ?

Ce drame dépasse de loin la simple erreur technique. Il met en lumière la fragilité d’un régime enfermé dans ses certitudes, incapable d’assurer la sécurité de ses propres infrastructures vitales. Le port de Shahid Rajaee, cœur battant du commerce iranien et point névralgique du détroit d'Ormuz, est un symbole : en déflagration, comme un avertissement.

Déjà en 2020, une cyberattaque majeure avait paralysé le port, sans que Téhéran n’en tire la moindre leçon (The Guardian). Aujourd'hui, l'Iran paie au prix fort son obstination à fermer les yeux sur sa propre vulnérabilité.

Alors que le pays tente laborieusement de relancer les négociations nucléaires avec les États-Unis à Oman, ce chaos portuaire fragilise encore davantage sa position. Peut-on faire confiance à un État incapable de protéger son propre peuple contre sa propre incurie ?

La tragédie de Bandar Abbas n’est pas un accident : c’est l'aboutissement logique d'années d'aveuglement. Et ce samedi-là, dans les décombres fumants du port, c'est tout un système qui a explosé aux yeux du monde.

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