Tragédie au cœur de Vancouver : une fête virée au cauchemar

Ce qui devait être une célébration de la culture philippine a tourné au cauchemar. Samedi soir, en plein cœur du festival "Lapu Lapu Day" sur Fraser Street, un SUV noir a foncé dans la foule, fauchant des vies sans pitié. Le bilan est lourd : 11 morts, dont un enfant de 5 ans, et plus de 20 blessés, certains grièvement.

Le conducteur, un homme de 30 ans connu des services de police pour des antécédents psychiatriques, a été immédiatement arrêté après avoir tenté de fuir à pied. Une fuite dérisoire, stoppée par le courage de citoyens présents sur place, qui n'ont pas hésité à intervenir avant l'arrivée des forces de l'ordre.

La scène était d'une violence insoutenable. Des témoins parlent de corps projetés dans les airs, de hurlements déchirants, de confusion totale. Beaucoup venaient tout juste d'assister à un concert du célèbre Apl.de.ap, membre des Black Eyed Peas, qui venait de quitter la scène à peine quelques minutes avant le drame.

Alors que la police a rapidement écarté toute motivation terroriste, évoquant des problèmes de santé mentale, une question brûle toutes les lèvres : comment un individu aussi instable a-t-il pu circuler librement, au volant d'un véhicule aussi puissant, en plein cœur d'un événement public ?

Dans une ville qui se targue d'être un modèle de sécurité et d'inclusivité, cet acte insensé révèle, une fois de plus, les failles criantes de la prise en charge psychiatrique et de la prévention des risques. Une tragédie qui aurait pu être évitée, et qui laisse aujourd'hui une communauté brisée et des familles endeuillées.

Le Premier ministre Mark Carney, tout comme le maire Ken Sim et des dirigeants étrangers, ont exprimé leur solidarité et leur tristesse face à cette horreur. Mais pour beaucoup, les mots ne suffisent plus.

À Vancouver, la fête a laissé place au deuil. Et derrière les gerbes de fleurs, une colère sourde commence à monter : celle d'une population qui refuse de laisser l'oubli effacer l'ampleur de ce drame.