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Avec Guillaume Sujol, Pharmacien hospitalier en établissement psychiatrique et membre du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Élargi (SNPHARE)

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Transcription
00:00Bonjour Guillaume Sujol.
00:06Bonjour Laurent Gersa.
00:07Merci d'être avec nous. Vous êtes pharmacien hospitalier en établissement psychiatrique et membre du syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes, réanimateurs élargis.
00:16Alors vous faites partie d'un collectif d'acteurs professionnels et d'usagers qui alertent sur la pénurie de médicaments.
00:23Vous avez d'ailleurs tous signé un communiqué commun dans le contexte, écrivez-vous, d'une psychiatrie déjà à bout de souffle.
00:30Il faut rappeler que cette pénurie de médicaments psychotropes, ce n'est pas nouveau.
00:35Écoutez, ce n'est pas nouveau. On regardait avec effroi il y a quelques mois nos collègues cancérologues, nos collègues endocrinologues, nos collègues anesthésistes.
00:44Et maintenant, c'est le tour de la psychiatrie.
00:47On a une situation de pénurie de médicaments qui est là depuis avant le Covid et qui a explosé depuis le Covid.
00:54Et il se trouve qu'en ce moment, le sort tombe sur énormément de médicaments que l'on a en psychiatrie, nous mettant dans une situation complètement intenable.
01:04On en est là, je vous parle depuis le 1er janvier 2025, 3 mois.
01:09On en est à 14 médicaments, deux relevants de la psychiatrie qui sont en rupture de façon quasi simultanée.
01:15Et des psychotropes jugés essentiels, vous pouvez en citer quelques-uns sur ces 14 médicaments, Guillaume Sujol ?
01:24Alors malheureusement, ça touche à peu près toutes les classes thérapeutiques que l'on utilise en psychiatrie.
01:29Donc si c'est toutes les classes thérapeutiques, ça veut dire que toutes les pathologies que l'on traite en psychiatrie sont impliquées.
01:37On a des antidépresseurs comme la sertraline, on a des antipsychotiques comme le lanzapine injectable,
01:46on a des médicaments qui appartiennent à plusieurs classes que l'on utilise dans la maladie bipolaire comme la kétiapine, comme le lithium.
01:55On a des médicaments que l'on utilise aussi en pédopsychiatrie dans les troubles du déficit d'attention comme le méthylphénidate.
02:03On a énormément de classes thérapeutiques qui sont touchées.
02:08Et le problème en psychiatrie, c'est qu'on met beaucoup de temps avec le patient à trouver le bon médicament
02:16qui permettra le moins d'effets indésirables, qui permettra le maximum d'efficacité.
02:22On est beaucoup dans du tâtonnement, dans du travail sur des longs mois, parfois de longues années avec le patient
02:28et trouver la bonne molécule est quelque chose de longue haleine.
02:32Et la réponse des autorités de santé vis-à-vis d'une rupture,
02:39eh bien, trouver une alternative, prenez un médicament de la même classe.
02:43Sauf qu'en psychiatrie, ce n'est pas possible.
02:47Ce n'est pas possible puisque notre médicament de la classe ne sera pas forcément le bon médicament pour le patient.
02:54Et vraiment, nos pensées vont surtout vers les patients qui, déjà, doivent affronter une pathologie mentale,
03:03doivent affronter parfois la stigmatisation de la société, des problèmes d'adaptation dans leur vie sociale.
03:11Et en plus, maintenant, ils doivent se battre pour trouver leur boîte de médicaments à la fin du mois.
03:15Oui, ça semble totalement incroyable.
03:17Donc, conséquences graves, forcément, pour les patients.
03:20Et puis aussi, Guillaume Sujeul surcharge pour le système de santé,
03:23parce que, forcément, il y a certainement plus de consultations d'urgence aussi liées aux rechutes.
03:29Alors, l'hospitalisation publique, mais on peut parler de façon plus générale,
03:35l'hospitalisation en particulier, on a vraiment un système qui est complètement sous pression.
03:41Et face à ce problème des pénuries de médicaments,
03:44nous avons des patients qui ne vont pas trouver leur traitement
03:47et qui, au bout de quelques semaines, vont se mettre à décompenser
03:51et, possiblement, être réhospitalisés.
03:55On passe énormément de temps à rappeler des patients pour réadapter leur traitement,
04:02pour les rassurer, pour trouver une alternative avec eux.
04:05Donc, ce sont des dizaines de milliers d'heures de surcharge de travail
04:11pour l'hôpital, qui, en psychiatrie, est déjà complètement surchargé.
04:17Alors, je salue, par exemple, la visite hier du ministre de la Santé
04:23pour inaugurer un centre médical psychologique.
04:27Mais j'aimerais bien aussi l'entendre sur le sujet de la pénurie des médicaments.
04:31On a l'impression que, nous, sur le terrain,
04:33nous vivons des difficultés qui sont intenables,
04:36mais qui ne sont pas tellement prises en compte par les autorités de santé.
04:42Moi, j'en appelle surtout à une transparence.
04:45Si on prend le site de l'Agence du médicament,
04:49on a, par exemple, la kétiapine, très utilisée dans le trouble bipolaire,
04:52qui est mentionnée actuellement en tension d'approvisionnement.
04:56en ville, les patients ne trouvent pas un comprimé.
05:01Donc, nous-mêmes, on se heurte à devoir chercher par nous-mêmes l'information,
05:07à devoir trouver des sources d'approvisionnement.
05:11Donc, il manquerait, par exemple, un outil pour identifier les stocks,
05:16pour avoir plus de transparence et pour pouvoir guider les patients, c'est ça ?
05:19Oui, alors, je ne dis pas que l'Agence du médicament fait mal son travail.
05:25Simplement, il y a vraiment une distorsion entre les informations qui nous sont données,
05:31souvent des informations a posteriori,
05:33et l'information en temps réel sur le terrain.
05:35C'est souvent nous qui faisons remonter ces informations-là.
05:38Donc, il y a un attentisme sur toutes ces questions de chaînes d'approvisionnement.
05:44Les chaînes d'approvisionnement sont complètement mondialisées.
05:47Même les firmes, je pense, n'ont pas la maîtrise de leur approvisionnement,
05:51tellement les process sont devenus complexes.
05:55Olivier Véran avait mis, il y a quelques années,
05:58un dispositif sur les médicaments thérapeutiques d'intérêt majeur,
06:01qui n'a eu que très, très peu d'efficacité.
06:05Donc, moi, je constate, sur le terrain, vraiment un attentisme
06:09par rapport à ces questions de rupture du médicament.
06:12Donc, oui, de l'information, de l'information en amont,
06:16que les professionnels de terrain soient vraiment consultés,
06:23et puis que des mesures soient plus efficaces
06:28concernant, justement, les garanties d'approvisionnement
06:32que doivent tenir les laboratoires pharmaceutiques.
06:35En tout cas, le message est passé grâce à vous.
06:37Merci beaucoup, Guillaume Sujol, d'avoir été avec nous.
06:41Je rappelle que vous êtes pharmacien hospitalier
06:43en établissement psychiatrique
06:44et membre du syndicat national des praticiens hospitaliers
06:47anesthésistes réanimateurs élargis.
06:50Voilà, à 8h moins 20, on continue à parler de votre santé.
06:53Merci beaucoup.
06:54Merci.
06:55Merci.
06:56Merci.
06:57Merci.

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