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Avec Bastien Bailleul, interne de Médecine Générale et président de l'InterSyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale (ISNAR-IMG)

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-04-28##

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Transcription
00:00Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:03Savoir et comprendre le matin, nous recevons Bastien Bayeul qui est interne de médecine générale
00:08et président de l'intersyndicale nationale autonome, représentatif des internes de médecine générale.
00:13Bonjour.
00:13Bonjour.
00:14C'est un peu compliqué.
00:15Intersyndicale nationale autonome, représentatif des internes.
00:18Oui, vous êtes représentatif des internes.
00:20C'est ça, c'est un bien grand nom, mais moi je représente les internes de médecine générale partout en France.
00:24Bon, partout en France, interne de médecine... Vous êtes vous-même interne ?
00:27Moi-même, interne de médecine générale à Lyon.
00:28A Lyon, interne de médecine générale à Lyon.
00:31Bien, aujourd'hui vous serez en grève.
00:33Vous êtes en grève ?
00:34Exactement, dès ce matin, 8h, et c'est une grève qui est illimitée.
00:37Grève illimitée, même si, évidemment, dans un hôpital, un service minimum est obligatoire.
00:45Rappelons-le, vous n'allez pas être tout à coup livré à vous-même, il y aura toujours des médecins de service.
00:50Et c'est ça, et on appelle les internes à se déclarer en grève en amont pour permettre les services de s'organiser
00:55et ainsi qu'il n'y ait pas de problème qui soit...
00:58Oui, à cause de la grève, oui, bien sûr.
01:01Mais c'est important que les internes puissent se déclarer pour manifester, là, cette fois,
01:04notre préoccupation majeure sur les projets de loi qui sont en train de passer.
01:08Alors, proposition de loi, là.
01:10C'est une proposition de loi, puisque ça vient d'un député, en l'occurrence Guillaume Garrault.
01:15Proposition de loi qui a été votée en première lecture à l'Assemblée nationale.
01:19Que dit cette proposition de loi ?
01:22Eh bien, elle oblige, elle oblige les médecins, vous serez médecin, vous êtes un futur médecin,
01:29elle oblige les médecins à s'installer dans des zones qui ne sont pas dotées de médecins,
01:36dans les déserts médicaux, ou du moins, elles vous empêchent de vous installer dans les zones où il y a trop de médecins.
01:43C'est cela, hein ?
01:44Alors, il faut faire attention...
01:45À moins qu'un médecin parte à la retraite et que vous le remplaciez.
01:48Il faut faire attention, il n'y a aucune zone en France, aujourd'hui, en 2025, qui est surdotée en médecins.
01:53Nulle part, on a trop de médecins, et d'ailleurs, aucun maire jamais n'a signé un papier disant qu'il y avait trop de médecins dans sa commune.
01:59Maintenant, ce qu'on reproche, c'est encore une fois miser sur la contrainte plutôt que l'accompagnement.
02:04Nous, ça fait des années, des années qu'on signale que cette situation est arrivée,
02:07qu'on allait manquer de médecins et que l'accès aux soins des Français allait se dégrader.
02:09Dans certaines régions reculées, ou même dans certaines villes, on manque de médecins,
02:14et ailleurs, il y en a tout à fait comme il faut, le nombre normal.
02:20On considère aujourd'hui qu'il y a 87% du territoire qui est sous-doté en médecins,
02:24et 13% qui tiennent la route à peu près.
02:27Là, maintenant, la question, c'est comment est-ce qu'on peut faire pour accompagner les étudiants,
02:30les étudiants en médecine, pour que derrière, ils s'installent dans des territoires.
02:35Nous, ce qu'on propose, c'est de préparer un accompagnement bien en amont,
02:38et de ne pas faire la contrainte, une fois que les études sont finies,
02:40vous êtes formés dans un territoire, très bien, mais maintenant, vous allez vous installer ailleurs.
02:44C'est-à-dire accompagner ?
02:47Accompagner, nous, ce qu'on propose, c'est que, dès notre internat,
02:50on soit en contact avec les territoires qui sont autour de nous,
02:53pour nous permettre de faire nos stages dans ces territoires-là,
02:56de les découvrir, de s'y ancrer, c'est-à-dire de développer notre vie personnelle et professionnelle
03:00dans ces territoires-là, pour après, naturellement, nous y installer.
03:03Oui, mais bien souvent, vous savez bien qu'il n'y a pas de faculté de médecine partout en France,
03:07c'est un problème, d'ailleurs.
03:09Il faudrait peut-être poursuivre, pouvoir poursuivre ces études de médecine
03:14dans chaque département de France.
03:16Je crois que c'est l'une des volontés du gouvernement, d'ailleurs.
03:18C'est une des volontés du gouvernement, et ça, c'est surtout pour le début de la formation,
03:21et nous, on est complètement en raccord avec cette volonté-là,
03:23former plus d'étudiants et qui viennent d'horizons différents.
03:26Si on forme, on sait aujourd'hui que les étudiants s'installent où,
03:29une fois qu'ils ont terminé leurs études,
03:30c'est soit là où ils ont grandi, soit là où ils ont étudié.
03:32Si on permet à des étudiants d'aller à la fac, à côté de chez eux,
03:36et derrière, de faire tout leur cursus dans cette faculté-là,
03:39on s'attendra bien sûr à ce qu'ils s'installent dans ces régions-là.
03:42Ça va nous permettre, avec ce développement, on parle d'antenne universitaire,
03:46créer la fac là où il n'y a pas de fac,
03:47de former des étudiants directement ici des territoires,
03:50et de les faire s'installer dans les territoires.
03:51Alors, le gouvernement a une autre proposition aussi.
03:55« Les médecins généralistes devraient consacrer un à deux jours par mois
04:00aux déserts médicaux,
04:01c'est-à-dire aller consulter dans des zones où il n'y a pas de médecin. »
04:06Ou consulter par téléconsultation.
04:10Alors, moi, je salue déjà complètement
04:11que le gouvernement s'empare de la question de l'accès aux soins
04:13et ne la laisse pas dans les mains des députés
04:15qui proposent cette proposition et qui n'écoutent jamais les médecins.
04:18Maintenant, le gouvernement, on sait qu'on va pouvoir travailler avec eux.
04:20Cette proposition qui est faite,
04:21alors c'est un pacte qui est bien plus complet que juste cette proposition-là.
04:24C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.
04:25Et cette proposition qui est faite,
04:26on va pouvoir, je pense, la travailler avec le gouvernement.
04:29Bien sûr, remettre la base du volontariat,
04:31parce que ce système d'aller consulter ailleurs
04:33que le cabinet principal, il existe déjà.
04:35C'est-à-dire qu'un médecin serait obligé d'aller consulter
04:39dans une zone voisine ou sous-dotée, c'est ça ?
04:42Là, ça commence en fait à devenir sur des teintes
04:43qui deviennent inacceptables pour les médecins
04:45qui participent en fait de leur...
04:47Ils seraient payés, évidemment, défrayés pour ça,
04:50évidemment payés, plus même.
04:52Je ne sais pas, ils pourraient consacrer une demi-journée ?
04:56Alors là, on parle de jusqu'à deux jours par mois.
04:58Maintenant, la question, c'est comment est-ce qu'on fait pareil
05:00pour permettre aux médecins qui le font déjà aujourd'hui
05:03de le faire plus facilement ?
05:04Parce qu'aujourd'hui, on sait qu'il y a beaucoup de contraintes administratives
05:06dans le fait d'ouvrir plusieurs cabinets.
05:08Donc, c'est quelque chose qui existe déjà.
05:10Il y a plusieurs régions qui s'organisent déjà à cette région.
05:12À la disposition des médecins, des locaux, par exemple ?
05:14Oui, on pourrait tout à fait.
05:16Faciliter des locaux pour permettre aux médecins de se déplacer et de le faire.
05:20On est complètement raccord là-dessus maintenant.
05:21On peut le travailler.
05:23Je pense qu'il faut rester sur une base de volontariat.
05:24Surtout pas de contraintes.
05:25La contrainte, en fait, les exemples à l'étranger
05:28nous montrent que plus on met de contraintes à un exercice libéral,
05:31moins il devient attractif.
05:31Et aujourd'hui, si on perd d'attractivité en médecine générale,
05:34on n'aura plus de médecin traitant.
05:35Oui, mais Bastien Bayeul, la régulation, ça marche quand même.
05:39Avec les kinés, avec les infirmiers, avec les dentistes.
05:43Alors, c'est souvent ces exemples qui sont cités.
05:44Évidemment, on a mis la régulation pour ces autres professions.
05:47C'est ce que dit Guillaume Garraud.
05:48Mais quand on l'a mis, ces professions étaient dans une dynamique
05:50complètement différente, avec un nombre de praticiens qui grandissaient.
05:53Aujourd'hui, nous, médecins et notamment médecins généralistes,
05:56on a une démographie qui est en pénurie et qui est en chute.
05:58On perd des médecins généralistes tous les ans.
06:00Donc, en fait, réguler une profession qui est en train de croître
06:02et qui va avoir des difficultés d'installation,
06:05et réguler une pénurie,
06:07ce n'est pas du tout la même dynamique
06:08et donc, on ne s'attend pas du tout aux mêmes effets.
06:09Et quand ça a été fait à l'étranger de réguler des pénuries,
06:12on a perdu de l'attractivité dans le métier
06:14et donc, on avait moins de médecins qui exercent.
06:16C'est-à-dire que vous-même,
06:17si on vous oblige à vous installer dans un endroit
06:19où vous ne voulez pas aller,
06:21vous allez changer de métier ?
06:23Pas changer de métier, mais en tant que généraliste à côté.
06:25Moi, si j'ai un contrat qui est proposé à l'hôpital,
06:26qui est à côté de chez moi et qui va me dire
06:28« je vous paye très bien et vous allez pouvoir venir travailler proche de chez vous ».
06:32Même si ce n'est pas l'hôpital, tout est discutable
06:37et je ne suis pas là pour les d'argent.
06:38En tout cas, en tant qu'interne, ce n'est pas vraiment notre sujet.
06:41Maintenant, si on me propose quelque chose qui est à côté de chez moi,
06:44je vais avoir beaucoup plus tendance à y aller
06:45et finalement ne pas faire de la médecine générale en tant que médecin traitant.
06:49Et ça, ce n'est pas ce qu'on me demande
06:49et ce n'est pas ce que j'ai envie de faire non plus.
06:51Vous avez envie de devenir médecin ?
06:52Médecin traitant.
06:53Généraliste et médecin traitant, mais c'est bien ça.
06:55Bah c'est un bailleul.
06:57Non, non, mais attendez, on a tellement besoin.
07:00On a besoin de médecins.
07:02Vous avez raison de dire, il y a pénurie aujourd'hui,
07:04mais il y aura des médecins dans le futur.
07:07Mais c'est ça, on forme déjà plus de médecins qu'avant.
07:08Parce qu'on est en train de former beaucoup plus.
07:10On forme déjà beaucoup plus avant.
07:11Là, moi, dans la faculté dans laquelle j'ai fait mon concours de première année avant,
07:14on prenait 130 étudiants pour la deuxième année.
07:16Aujourd'hui, on en prend 260.
07:17Ça y est, c'est parti.
07:19Le nombre d'étudiants est en train de grandir.
07:21Maintenant, il faut 10 ans pour former un médecin généraliste.
07:24Donc, c'est sûr, ce n'est pas des résultats du jour au lendemain.
07:25Et c'est pour ça que nous, auprès des députés
07:27et auprès du gouvernement qui l'a repris dans son pacte,
07:29on propose des solutions à court terme aussi,
07:31pour améliorer l'accès aux soins,
07:32en libérant du temps médical.
07:34Oui, je comprends.
07:34Je cite des exemples, les fameux certificats médicaux inutiles
07:37qu'on demande aux médecins tout le temps,
07:38où les arrêts de travail de très courte durée,
07:40où on vient juste chez le médecin
07:41pour qu'il atteste sur un papier qu'on a bien un rhume
07:44et qu'on ne peut pas aller au boulot.
07:45Ça, on peut travailler là-dessus pour éviter ces consultations-là.
07:48Parce que c'est une consultation aussi, pardon.
07:50Nous, on prend le truc et évitons que ces consultations-là existent.
07:53Et ça permettra de libérer tous les jours des créneaux
07:55dans tous les cabinets de France
07:56et permettre un peu plus d'accès aux soins.
07:58Il n'y a pas de solution miracle.
07:59Par contre, il faut les actionner tout en même temps
08:01pour essayer de tenir le coup
08:03le temps que ces étudiants dont on a parlé,
08:05qui sont en formation, arrivent avec un diplôme.
08:08Merci Bastien Bayeul de nous avoir aidé à comprendre la situation.
08:11Parce que c'est important.
08:13Merci beaucoup.
08:13Il est 7h19, vous êtes sur Antenne de Sud Radio
08:16avec Laurie Leclerc.
08:18Le rappel des titres de l'actualité, Laurie.

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