Avec Abdallah Zekri, vice-président du CFCM et recteur de la mosquée Sud-Nîmes
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:03Savoir et comprendre le matin sur l'antenne de Sud Radio, vous êtes avec nous, je vous en remercie toujours plus nombreux.
00:08Ça fait plaisir, Abdallah Zekri est en direct ce matin sur Sud Radio, recteur de la mosquée Sud Nîmes.
00:14Abdallah Zekri, bonjour.
00:17Bonjour M. Bourdin.
00:18Comment allez-vous, Abdallah ?
00:20Très bien, très bien.
00:22Abdallah, j'ai besoin de vous.
00:23Oui.
00:25Je vous entends, rapprochez-vous de votre téléphone parce que je ne vous entends pas très bien là.
00:30Pas de problème.
00:31Bon, ben voilà, parfait.
00:34Abdallah Zekri, l'homme suspecté d'avoir assassiné, je dis assassiné parce que c'était prémédité,
00:40assassiné le jeune Aboubakar, sissé à la Grande Combe, s'est rendu en Italie, à côté de Florence.
00:50J'imagine que c'est un soulagement pour la communauté musulmane.
00:53Oui, c'est un soulagement dans la mesure où le procureur avait dit qu'il prévoyait de commettre d'autres attentats et même des attentats de masse.
01:03Donc c'est un soulagement.
01:04C'est un soulagement.
01:05Bien, vous étiez hier, vous étiez hier à la marche blanche organisée à la Grande Combe.
01:11Je rappelle pour ceux qui ne connaîtraient pas que la Grande Combe, c'est une ville de 5000 habitants à peu près,
01:17ancienne cité minière dans le bassin d'Alès, à une quinzaine de kilomètres au nord-est d'Alès.
01:26Abdallah Zekri, il y avait beaucoup de monde, 2000 personnes hier, pour cette marche blanche.
01:31La maire de la Grande Combe n'était pas là, d'après ce que j'ai cru comprendre.
01:37La maire de la Grande Combe avait des problèmes à régler avec certains élus,
01:41donc on a mêlé la politique à une marche qui devait rassurer les gens.
01:47Et comme vous dites, 2000 personnes, c'est une commune de 5000 habitants.
01:51Il y a eu 2000 personnes qui sont venues faire cette marche, dénoncer ce qui s'est passé et apporter leur soutien.
01:58Et comme je l'avais dit hier à l'ouverture de mon discours,
02:01j'ai commencé par Salem, La Paix et Shalom, parce que j'ai constaté que les représentants des trois religions,
02:08enfin pas des prêtres ou autres, mais la communauté qui était présente,
02:12il y avait des citoyens franco-juifs, il y avait des citoyens franco-musulmans,
02:18il y avait des citoyens français naturellement, donc ça a été, tout le monde était concerné par cette affaire,
02:24et ça a été quelque chose, je suis allé avec beaucoup de tristesse et beaucoup de peine,
02:27et j'avais mon cœur rempli de joie de voir tout ce monde venir apporter leur soutien.
02:33Oui, moi aussi j'ai remarqué ça, toutes les communautés étaient représentées,
02:38j'ai vu cela et j'ai trouvé ça formidable, ça montre aussi l'esprit sévenol.
02:43Enfin bon, voilà, je fais juste une petite parenthèse, mais Abdal zécrit,
02:48c'est vrai qu'il y avait des musulmans, il y avait des juifs, il y avait des chrétiens
02:51qui étaient là et qui étaient venus pour témoigner.
02:55Est-ce qu'aujourd'hui, lorsque j'entends la communauté juive dire « on a peur »,
03:03est-ce qu'aujourd'hui la communauté musulmane dit la même chose « on a peur » ?
03:08Oui, la même chose, vous savez, on est dans le même bateau,
03:11comme dit l'entrain, les actes antisémites augmentent,
03:13les actes antimusulmans augmentent, même s'il y a une polémique entre des ministres
03:17qui auraient dit « au diable les polémiques stupides »,
03:21j'en ai assez de ces polémiques politiciennes qui viennent pourrir le climat,
03:26qui viennent pourrir le climat en France.
03:30Oui, oui, et en plus de ça, vous êtes des Cévennes, je sais très bien,
03:33vous habitez une belle région dans les Cévennes,
03:35vous savez que le bassin minier, ce sont des gens qui sont venus,
03:39la plupart d'Algérie, qui ont travaillé dans le bassin minier pendant des années et des années,
03:45maintenant c'est leurs enfants, leurs petits-enfants qui habitent là-bas.
03:48Oui, Abdallah Zekri, là en l'occurrence, vous dites, les polémiques politiciennes,
03:53vous dites que les musulmans ont peur, mais d'où vient cette peur ?
03:58Pourquoi cette peur, Abdallah Zekri ?
04:01Cette peur, parce qu'il y a une stigmatisation,
04:03parce que vous allumez les télévisions le matin,
04:06c'est du matin au soir, les musulmans, les migrants, les OQTF, les ceci, cela,
04:10donc automatiquement, ce n'est pas qu'ils ont peur uniquement des actes,
04:15si vous voulez, violents, mais c'est discours, c'est discours de haine parfois,
04:21naturellement, ça commence à bien faire, ça commence à bien faire,
04:25ça suffit un petit peu, voilà, c'est ça.
04:30Abdallah Zekri, c'est ce que vous dites à la communauté musulmane, lors de vos prêches ?
04:35Oui, c'est ce que je leur dis, je leur dis, il faut faire confiance,
04:38il ne faut pas laisser les chiens à boire, la caravane passe, comme on dit,
04:40ce n'est pas parce qu'il y a des gens qui éroulent, pour des raisons politiciennes,
04:43comme je vous l'ai dit, pour des raisons électorales,
04:45vous savez ce que je leur ai dit hier, en terminant mon discours,
04:47je leur ai dit, de toute façon, 2026 est là, 2027 est là,
04:52élection municipale, élection présidentielle, vous les musulmans,
04:55vous allez en prendre plein la gueule,
04:57par des discours de haine, des discours de stigmatisation,
04:59en nous rend responsables de tous les maux, M-A-U-X,
05:04que la France subit ou que la France rencontre.
05:06Abdallah Zekri, l'auteur présumé de l'assassinat d'Aboubakar Sissé,
05:13ne connaissait pas Aboubakar Sissé, vous confirmez ?
05:17Oui, oui, non, non, pas du tout, pas du tout, moi je ne le connais pas,
05:21mais à la mosquée, les gens le connaissent, c'est quelqu'un de très bien,
05:26le jour où il a été tué, il était venu pour préparer la mosquée
05:31pour le prêche de vendredi, vous savez, le vendredi,
05:33c'est comme l'église du dimanche, etc.,
05:35où il y a l'imam, il y a le prêche, il y a des discussions,
05:37donc il était venu pour passer un aspirateur de tapis, etc.
05:41Son assassin, il ne connaissait pas son assassin ?
05:45Non, il ne connaissait pas du tout, parce que s'il avait connu au contraire,
05:49d'après les vidéos, il est venu lui dire,
05:51je voudrais apprendre à faire la prière, etc.,
05:54et puis quand il a commencé à lui apprendre,
05:56quand il s'est baissé, c'est là qu'il a commencé à s'acharner
05:58sur lui avec des coups de couteau.
06:00Oui, et est-ce qu'on vous a parlé de l'assassin présumé ?
06:07Je dis présumé parce qu'il n'a pas été jugé,
06:09mais est-ce qu'on vous en a parlé ?
06:12Est-ce qu'on le connaissait à la Grande Combe, dans le voisinage ?
06:15Non, non, inconnu, inconnu de tout le monde.
06:18Inconnu de tout le monde, il ne vivait pas à la Grande Combe,
06:21il était venu voir de la famille, c'est ça ?
06:24Peut-être qu'il a de la famille, je ne sais pas,
06:26mais en tout cas, personne ne le connaît,
06:29l'assassin présumé, personne ne le connaît,
06:31personne ne l'a vu jamais dans la commune, etc.
06:34Oui, jamais.
06:35Non, non, il était inconnu de tout le monde.
06:38Inconnu de tout le monde.
06:39Bien, merci Abdallah Zekri,
06:43je suis, et vous êtes, j'imagine, soulagé
06:46de voir qu'il a été arrêté ou qu'il s'est rendu.
06:50En tout cas, entièrement soulagé,
06:53et là, je pense que les gens vont respirer un petit peu,
06:56parce que j'ai vu hier l'inquiétude sur les visages,
06:59tout le monde se demandait qu'est-ce qui peut se passer,
07:03et vu que j'avais prédit quelque chose
07:05avec vos collaborateurs, avec certains journalistes,
07:08je leur dis, ce monsieur, c'est un criminel présumé,
07:11il est capable de narguer, de revenir dans le même endroit
07:14et recommettre un autre acte.
07:16Vous savez, vous savez, déjà,
07:17vous ne pouvez pas savoir ce qui peut se passer
07:19dans la tête des gens, dire, voilà, on me recherche,
07:21et bien, ce n'est pas loin, je suis là,
07:23et bien, je suis revenu, je refais encore un autre crime,
07:25et venez me chercher.
07:27Merci beaucoup Abdallah Zekri,
07:29merci d'avoir été avec nous ce matin
07:31sur l'antenne de Sud Radio, il est 7h46,
07:33vous réagissez évidemment,
07:36ce n'est pas compliqué, 0826 300 300,
07:39nous sommes...