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00:00Avec vous Matteo Maestracci, Matteo, comment vont les librairies en France ?
00:09On se pose la question à la veille de la fête de la librairie indépendante.
00:1227e édition demain d'en près de 700 magasins en France et notamment chez vous François Boyer, bonjour.
00:19Oui, bonjour.
00:20Responsable de la librairie générale à Arcachon en Gironde, merci de nous accorder quelques minutes sur France Info.
00:25Pour les auditeurs qui ne connaîtraient pas cette manifestation, quel est l'esprit derrière ?
00:30Qu'est-ce qu'on met en avant ? Qu'est-ce qu'on défend ?
00:34On défend justement un esprit indépendant, ça c'est normal.
00:39La librairie indépendante est quelque chose de précieux parce que justement on fait des choix qui nous sont propres
00:44et on n'a pas à subir de pression autre, donc c'est ça qui est le plus important.
00:51Je crois d'ailleurs que la thématique cette année, le sous-titre c'est « Pourquoi les librairies ne sont pas des commerces comme les autres ? »
00:59Oui, c'est vrai, je peux confirmer.
01:03Ça se passe dans un contexte particulier, ce n'est pas des commerces comme les autres, c'est une référence peut-être à la grande distribution, aux grandes surfaces ?
01:10Ben oui, c'est un combat qu'on mène en fait contre ça, oui.
01:14Et ce qui est fait qu'on met encore un certain nombre de librairies à pouvoir effectivement affirmer qu'on est indépendant.
01:22Ça fait écho à cette étude du mois dernier du Centre National du Livre qui indiquait que les librairies étaient passées.
01:28Encore une fois, selon les chiffres des personnes interrogées, tout ça a une valeur assez volatile,
01:32mais les librairies étaient officiellement passées à ce moment-là derrière les grandes surfaces comme lieu d'achat des livres.
01:38Est-ce que tant que les gens achètent des livres et en lisent, philosophiquement parlant, disons, c'est si grave,
01:43même si évidemment, vous libraires, ça n'arrange pas vos affaires ?
01:47Alors, attendez, chaque fois, chaque libraire et chaque librairie est spécifique.
01:52À Arcachon, on est dans un contexte quand même favorisé, dans le sens où on est dans une station balnéaire très fréquentée
02:00et avec des gens qui, chaque fois qu'ils entrent dans la librairie, sont là pour faire plaisir à leurs enfants, se faire plaisir.
02:08Ils sont globalement en vacances et donc on bénéficie de cet état d'esprit.
02:14Est-ce que cette étude indiquait aussi que les habitudes de lecture avaient changé,
02:18et que le temps de lecture quotidien baissait lui aussi au profit des écrans ?
02:23Dans cette émission, il y a quelques jours, l'autrice Catherine Cussen semblait pas si inquiète de cette tendance.
02:28Et vous, en tant que libraire ?
02:30On n'est pas derrière les gens pour savoir combien de temps ils passent devant un livre, à lire.
02:36Je vois que nous, on a quand même aussi des habitués à Arcachon qui viennent régulièrement,
02:42donc ils sont en demande de lecture, en demande de conseil.
02:46C'est en ça aussi qu'on est essentiel finalement, comme on l'a été pendant Covid.
02:53Donc on est prescripteurs d'une certaine manière aussi,
02:57et on se repose beaucoup sur nos propres lectures, et on a des échanges, et on a des retours.
03:02Donc le fait qu'on dise, nous on ne peut pas le confirmer ni l'affirmer,
03:08qu'il y ait moins de lecteurs et moins de temps passé à la lecture, on n'en sait rien.
03:11Oui, les librairies ne sont pas des commerces comme les autres, la phrase que je mettais en exergue tout à l'heure.
03:15Ça veut dire, vous le racontez très bien, qu'il y a ce lien.
03:19Une librairie c'est un lien, c'est une sorte de communauté, il y a des échanges, il y a une fidélisation à maintenir.
03:24Tout ça c'est un cercle vertueux à maintenir, à défendre, à protéger ?
03:28Absolument, absolument.
03:31Il faut qu'on entretienne presque même un rapport social,
03:35c'est-à-dire pas forcément parler toujours de livres non plus.
03:40Nos clients, des fois, viennent aussi à Arcachon, toujours pareil, dans cette ville spécifique,
03:46viennent entretenir un lien social, ça c'est aussi notre rôle,
03:50mais comme c'est le rôle un peu des commerçants en règle générale.
03:53Après le Covid et les atermoiements des pouvoirs publics sur les fameux lieux de culture,
03:58d'abord considérés, je cite, comme non essentiels,
04:01on avait eu l'impression, pendant et ensuite, que les chiffres le confirmaient,
04:06que les ventes de livres en France se portaient bien.
04:09Est-ce que c'est vraiment le cas ?
04:10Quelles sont les tendances dans votre librairie que vous constatez en ce moment,
04:14peut-être depuis janvier, peut-être depuis la rentrée littéraire de septembre ?
04:18Comment ça se passe concrètement ?
04:20Globalement, on arrive à se maintenir, l'évolution est correcte,
04:24je ne parle pas pour tous les libraires,
04:27je sais qu'il y en a qui sont un peu plus en difficulté.
04:29Nous, à Arcachon, encore une fois, ça va, on se porte plutôt bien,
04:36on ne va pas se plaindre, outre mesure.
04:38On dit souvent que les libraires se plaignent beaucoup,
04:40là je ne vais pas prendre ce créneau-là.
04:44Oui, il y a des commerces qui ont fermé,
04:45on peut citer l'écume des jours à Toulouse par exemple,
04:48c'est un secteur qui est à la fois un secteur culturel et aussi un secteur commercial,
04:52c'est un secteur qui reste fragile ?
04:54Absolument, il faut être vigilant, il faut toujours comprendre que rien n'est facile,
05:01il faut avoir une gestion quand même très précise,
05:06parce qu'il faut prendre acte des nouveautés qui intéressent régulièrement,
05:13c'est toujours très très important,
05:15et il faut savoir donc choisir ce que l'on achète et puis ce que l'on n'achète pas
05:20ou ce que l'on retournera aussi,
05:22ce qui est une partie importante de la vie de libraire,
05:24c'est une gestion.
05:27Il y a aussi plusieurs libraires en France qui ont décidé il y a quelques jours
05:30de se lancer dans, je cite,
05:32une grève des nouveautés face au stock d'ouvrages récemment parus
05:35qui leur faisait éclipser les autres livres,
05:37faute de place, faute de temps,
05:39est-ce que c'est votre cas ?
05:40Et si ce n'est pas votre cas, qu'est-ce que vous pensez de cette démarche ?
05:43Alors nous, on ne participe pas en fait à ce mouvement,
05:48on prend les nouveautés,
05:49c'est quelque chose que l'on n'a pas arrêté,
05:55et il faut continuer encore une fois à bien acheter,
05:57c'est-à-dire se connaître un peu sa clientèle
06:01pour comprendre ce qui l'intéressera,
06:05ce qui n'est pas facile,
06:06mais c'est toujours pareil dans le rapport avec les clients
06:08que l'on peut affiner ses choix.
06:11Donc oui, c'est délicat,
06:15il faut savoir qu'on a cette chance-là
06:17de pouvoir acheter et retourner,
06:20ce qui n'est pas le prof d'autres commerçants,
06:23mais il faut encore une fois bien choisir
06:27et bien comprendre à qui on a affaire
06:29par rapport aux gens qui entrent dans notre librairie.
06:31En tout cas, il y a une nouveauté qu'on va conseiller
06:33dans quelques secondes dans cette émission,
06:36restez évidemment avec nous.
06:37François Boyer, est-ce que pour demain,
06:38cette fête de la librairie indépendante,
06:40vous avez prévu des choses particulières dans votre enseigne ?
06:44Ah oui, c'est un jour de fête,
06:45c'est un jour important.
06:46Là, j'ai sous les yeux un des cadeaux
06:49que nous pourrons remettre à certains clients
06:51en fonction de leur achat
06:52et qui est un somptueux cadeau
06:54qui représente en fait des objets littéraires
06:58qui, selon moi, sont magnifiques,
07:01qui sont en fait instructifs,
07:04qui parlent de littérature,
07:06de l'histoire de la littérature
07:07et des fois qui sont drôles aussi,
07:09je vois là sous les yeux
07:10un livre sur les dédicaces
07:12à qui dédier un livre.
07:13Bref, c'est très beau, c'est très bien
07:15et qui plus est,
07:17à chaque client qui nous achètera un livre,
07:19on remettra avec plaisir une rose
07:21comme tous les ans.
07:22Merci beaucoup en tout cas, François Boyer.
07:24Bonne fête de la librairie indépendante à vous.
07:26Vous nous répondiez depuis votre librairie générale à Arcachon.
07:31On parle de livres,
07:32on parle de nouveautés en librairie.
07:33En voici une en tout cas
07:34qu'on ne saurait que trop vous conseiller.
07:36Ça s'appelle Goutte d'or Connexion
07:38aux éditions Flammarion,
07:39collection Samouraï,
07:40écrit par Tidiane Karaghera
07:42alias Tess et Marc Fernandez.
07:44Tidiane Karaghera,
07:45ça tombe bien,
07:45vous êtes dans ce studio avec nous.
07:47Bonjour.
07:47Oui, bonjour, Mathéo.
07:49Bonjour.
07:49Récit cash, récit fort,
07:51récit personnel,
07:52d'autant plus que c'est votre propre histoire,
07:54celle d'un gamin
07:54du quartier de la Goutte d'or
07:56dans le 18e arrondissement de Paris
07:57qui finit par dealer d'abord du crack
07:59puis un peu de cocaïne
08:01puis beaucoup de cocaïne
08:02et qui finit dans une prison en Turquie
08:03mais qui s'en sort
08:04avant de rentrer dans le détail du livre.
08:07Il comporte un vrai message,
08:08celui pour faire simple
08:09de ne pas toucher à la drogue,
08:10de ne pas prendre surtout
08:11le risque d'en vendre.
08:12Vous insistez beaucoup
08:13sur cet aspect préventif.
08:16Oui, oui, c'est quelque chose
08:17qui me tient à cœur
08:18parce que j'ai passé
08:19plus d'une décennie en prison
08:20et j'étais dans un quartier populaire
08:24qui était gangréné par la violence
08:26et le trafic du stupéfiant
08:27mais en fait, moi, j'étais dans ma bulle.
08:30J'étais fan de manga,
08:31de jeux vidéo,
08:32quelqu'un de très casanier
08:33donc je feintais cette réalité.
08:36Mais malheureusement,
08:37à cette époque-là,
08:38en fait, il y avait un policier
08:39qui était corrompu,
08:40qui a été condamné
08:41par la suite,
08:42par la justice,
08:43pour faux, usage de faux, etc.
08:46Et c'est lui qui m'a induit en erreur
08:48lors d'un premier contrôle
08:49en disant que vu que j'avais
08:50un casier vierge,
08:51à cette époque-là,
08:52j'avais 21 ans,
08:53j'étais livrant de pizza,
08:55scolarisé,
08:56et ceux qui étaient avec moi
08:58qui ont été emmenés au commissariat
08:59à ce jour-là.
09:00Eux avaient des antécédents.
09:02Je ne voulais pas vous couper,
09:03mais justement,
09:04vous expliquez très bien
09:05qu'au départ,
09:06rien ne vous prédestine
09:06à la délinquance.
09:08Famille nombreuse,
09:09équilibrée,
09:10vous êtes pauvre,
09:10mais vous le dites,
09:11vous ne manquez de rien.
09:12Vous êtes fan de manga,
09:13de téléchargement de musique
09:14ou de jeux vidéo.
09:15Donc vous êtes dans un environnement
09:17qui n'est pas violent du tout.
09:18Exactement.
09:19En fait,
09:20je suis dans un environnement violent,
09:22mais dans cet environnement violent,
09:24chacun a des tâches.
09:25Et moi,
09:26je t'ai vu comme le geek
09:26ou l'intello du quartier
09:28parce que j'étais le seul
09:29à avoir un PC.
09:30Donc j'étais utile
09:31à cet écosystème.
09:32Donc j'avais un certain respect,
09:34mais pas dans le mauvais sens.
09:36Vous dites justement
09:36qu'à un moment,
09:37quand vous parlez à une juge
09:38lors de vos confrontations,
09:41vous pensez que vous l'énervez
09:42parce que vous parlez bien,
09:44que vous avez un vocabulaire
09:45élégant,
09:47scolaire,
09:47mais qui n'est pas le langage
09:48de la rue,
09:48comme vous dites.
09:49Exactement.
09:49J'ai compris qu'en fait,
09:50je l'agacais
09:50parce que mes questions
09:52étaient un peu trop perspicaces
09:54et elle a vu ça peut-être
09:55comme une sorte de manque
09:57de respect.
09:58Une adolescence en tout cas
09:59qui se passe bien
10:00et puis comme souvent,
10:01une étincelle,
10:01mauvais endroit,
10:02mauvais moment.
10:03Deux potes qui vous demandent
10:03de dire que la boulette de crack
10:05qu'ils ont jetée
10:06à l'approche de la police
10:06est à vous
10:07et c'est l'engrenage.
10:08Vous écopez même
10:08d'un enferme à Fleury-Mérogis.
10:10C'est une peine très lourde
10:11sans casier judiciaire
10:12et pour une boulette
10:14de moins d'un gramme.
10:14Donc là,
10:15on est déjà dans une première
10:16forme d'injustice.
10:17Exactement.
10:18C'était 0,8 grammes
10:19et c'était ma première
10:20garde à vue
10:21à 21 ans.
10:23Donc,
10:23pour 0,8 grammes
10:25de prendre un enferme
10:26à cette époque,
10:27il n'y avait pas encore
10:28la peine planchée,
10:29etc.,
10:29l'évolution des peines pénales.
10:32Donc,
10:32c'était vraiment énorme
10:33parce que
10:34même mes amis,
10:35quand ils écopaient
10:35des peines
10:36pour ce genre de délice,
10:37c'était entre 2 à 8 mois.
10:39Donc,
10:40je pense que là,
10:41c'était vraiment
10:41quelque chose de personnel
10:42et ce n'était pas
10:42quelque chose d'impartial
10:43cette décision-là,
10:44en fait.
10:45Et vous vous retrouvez
10:45en prison à Fleury-Mérogis
10:47pour une peine d'un an,
10:48pour quelque chose
10:49que vous n'avez pas commis,
10:50vous avez été dénoncé
10:51par d'autres,
10:52mais vous arrivez en prison,
10:55vous n'êtes pas forcément,
10:56au début,
10:56vous vous dites un peu
10:57qu'est-ce que je fais là,
10:58vous vous dites,
10:58vous parlez beaucoup
10:59de votre mère en disant
11:00que votre mère,
11:00elle va avoir honte de vous,
11:02que vous ne voulez pas
11:03la décevoir.
11:04Et en même temps,
11:04dans cette expérience carcérale,
11:06le mot est peut-être
11:08un peu étrange,
11:09mais vous finissez
11:09par être à l'aise,
11:10c'est ce que vous racontez.
11:12En fait,
11:13vu que je ne dis
11:15les pas de stupéfiants,
11:16lors de la perquisition,
11:17en fait,
11:17il y a ma mère
11:18qui est ce qu'on appelle
11:18une tontine,
11:19c'est une sorte de coopérative,
11:21c'est ce qu'ils ont trouvé
11:22le mieux,
11:23c'est de prendre l'argent
11:23de cette coopérative.
11:24Toutes les femmes du quartier
11:25qui mettent de l'argent
11:25pour aider les familles,
11:27c'est ça ?
11:27Non,
11:27ce n'est pas pour aider les familles,
11:28c'est une coopérative
11:29où par exemple,
11:30on est 12,
11:31on met chacun 100 euros,
11:32donc ça fait 1200 euros
11:33et chaque mois,
11:34chacun prend les 1200 euros,
11:36ça permet d'investir
11:37dans des choses,
11:38dans des voyages,
11:39dans des commerces,
11:40etc.,
11:40sans passer par
11:41le circuit bancaire classique.
11:44Il y a une partie
11:45très importante du livre,
11:46quand vous sortez de prison,
11:47vous dites,
11:47vous posez la question
11:48du déterminisme social,
11:50vous l'écrivez,
11:51et alors que ça
11:52vous a servi de leçon
11:53d'une certaine manière,
11:54vous avez besoin
11:55de gagner de l'argent,
11:56vite,
11:56vous devez notamment
11:56rembourser les frais
11:57d'avocat à vos parents,
11:58mais plutôt que de pointer
11:59à Pôle emploi,
12:00vous décidez,
12:01alors que vous avez été
12:02incarcéré à tort,
12:03de vous mettre
12:04à ce moment-là
12:04au trafic de drogue.
12:05Expliquez-nous
12:06comment ça se passe
12:06à ce moment-là
12:07dans votre tête.
12:08C'est comme si vous
12:08n'aviez pas le choix en fait.
12:10En fait,
12:10ce n'est pas que
12:10je n'avais pas le choix,
12:11mais j'avais pris
12:12une mauvaise décision,
12:13j'avais une sorte
12:13de rancune en fait.
12:15Je me disais
12:15que l'argent facile,
12:17je la voyais tous les jours
12:18en bas de chez moi,
12:19mais que je n'avais pas
12:19choisi cette facilité-là.
12:21Et je me suis dit,
12:22bon, moi,
12:22je vais prendre
12:23un autre chemin
12:23qui va être
12:24un peu plus long,
12:25un peu plus rigoureux,
12:27mais je vais le prendre
12:28quand même.
12:28Et là,
12:29le fait d'avoir été
12:30entre guillemets
12:30assimilé
12:31à tous ces gens
12:32de mon quartier,
12:33je me suis dit
12:33en fait,
12:34je suis comme eux.
12:35Donc,
12:35d'essayer de prendre
12:36un autre chemin,
12:37je vais me retrouver
12:37peut-être
12:38à la même position
12:40qu'eux,
12:40quoi qu'il arrive en fait.
12:41Mais vous ne voulez pas
12:42chercher un emploi
12:43entre guillemets
12:44légal,
12:44normal,
12:45parce que vous vous dites
12:46j'ai un casier judiciaire
12:46de toute façon
12:47et je suis noir
12:48et je viens
12:49d'un quartier populaire
12:50donc on va me fermer
12:50la porte au nez,
12:51quoi.
12:51Exactement,
12:52je me suis dit,
12:52ben là,
12:53j'ai les mains mouillées
12:54donc autant mieux
12:55aller tremper dedans,
12:55quoi,
12:56entre guillemets.
12:56La réinsertion
12:57dont on nous parle souvent,
12:59elle peut exister ?
13:01Est-ce que c'est une idée
13:01forcément abstraite ?
13:02Vous dites qu'en gros,
13:03dans les faits,
13:04on ne vous propose
13:04pas grand-chose,
13:05on ne vous accompagne
13:06pas vraiment pour sortir
13:07de la rue,
13:08de cette spirale
13:08en fait,
13:09de la délinquance.
13:10En fait,
13:11je pense que plus
13:12on fait de la prison
13:13et moins on a de chances
13:14de se réinsérer
13:15parce que la prison,
13:16c'est comme une sorte
13:17de tutelle
13:18où on vous enlève
13:19toutes vos responsabilités.
13:20Vous mangez,
13:21vous dormez,
13:21on vous dit
13:22à quelle heure dormir,
13:23on vous dit
13:23à quelle heure rentrer,
13:24on vous dit
13:24à quelle heure
13:25on vous apporte le repas
13:26et il y a...
13:28Il y a une déshumanisation ?
13:29Ce n'est pas une déshumanisation,
13:31c'est qu'on enlève
13:31toute responsabilité en fait.
13:33On n'a plus ses tâches.
13:34En fait,
13:34quand on sort,
13:34j'ai du mal
13:35en fait à tout ce qui est
13:36administratif,
13:37à avoir des devoirs en fait.
13:39C'est une sorte de...
13:40C'est comme avoir
13:41une attelle
13:41ou un plâtre,
13:42vu qu'on n'utilise plus
13:43ses membres,
13:44on a du mal
13:45à les réutiliser en fait.
13:46Et malheureusement,
13:47la prison,
13:47vous allez y retourner.
13:48On va en parler
13:49dans un instant
13:50sur France Info.
13:50Vous restez évidemment
13:51avec nous
13:51dans tout public.
13:52A tout de suite.
13:53Mathieu Maestrachi,
13:54Tidiane Karaghera,
13:55vous restez tous les deux
13:56avec nous.
13:56On se retrouve après
13:57le fil info
13:58de 13h46.
14:00Virginie Lebrun.
14:03François Bayrou
14:04propose un pacte
14:05aux médecins
14:05pour lutter
14:06contre la désertification
14:07médicale.
14:08La solidarité médicale
14:09sera dans la loi,
14:10dit le Premier ministre.
14:11Il propose donc
14:12aux médecins
14:12de donner un coup de main
14:14à leurs confrères
14:14dans les territoires démunis
14:16jusqu'à deux journées
14:17de consultation par mois
14:18en contrepartie
14:19d'une compensation financière.
14:20Une mesure qui serait appliquée
14:22pendant 5 à 6 ans,
14:23le temps de former
14:23des médecins.
14:24Une mesure de contrainte
14:25ne peut que diminuer
14:27l'offre de soins,
14:28réagit le syndicat
14:29de médecins MG France.
14:31Un homme de confession musulmane
14:32a été tué
14:33à coup de couteau
14:33aujourd'hui
14:34par un autre homme
14:34à l'intérieur
14:35de la mosquée
14:35de la Grand Combe
14:37dans le Gard,
14:37annonce le procureur
14:38de la République d'Alès.
14:39Un acte dont le mobile
14:41est pour l'heure
14:41encore indéterminé.
14:43Vladimir Poutine
14:44s'entretient en ce moment
14:44au Kremlin
14:45avec l'émissaire américain
14:46Steve Witkoff.
14:47C'est leur quatrième rencontre
14:48depuis la relance en février
14:50des relations bilatérales
14:52initiées par Donald Trump
14:53pour trouver une issue
14:54au conflit en Ukraine.
14:55De son côté,
14:56le maire de Kiev
14:57évoque pour la première fois
14:58la possibilité
14:59de céder temporairement
15:00des territoires ukrainiens
15:01pour faire cesser les combats.
15:03Une bonne nouvelle
15:03pour la planète,
15:04la Chine annonce
15:05que sa capacité
15:06en énergie éolienne
15:07et solaire
15:08dépasse pour la première fois
15:09celle issue
15:10des installations thermiques.
15:12Enfin,
15:12le président de la Ligue
15:13de football professionnelle
15:14Vincent Labrun
15:15visait par une plainte
15:16pour injure publique homophobe
15:17après une publication
15:18sur Instagram
15:19qui reprenait
15:20un champ homophobe
15:21de supporters stéphanois.
15:22Cette plainte doit être déposée
15:23dans la journée
15:24par l'association
15:25Stop Homophobie.
15:26France Info
15:29La suite de tout public
15:35avec Tidiane Caraguera
15:36alias Tess
15:37pour cet ouvrage
15:38Goutte d'or
15:38Connexion
15:39co-écrit avec Marc Fernandez
15:40aux éditions Flammarion.
15:42On poursuit votre histoire
15:43que vous racontez
15:44à même pas 25 ans.
15:46Vous vous mettez
15:47à dealer du crack
15:47pour protéger un ami
15:48et qu'il ne lui arrive pas
15:49ce qui vous est arrivé.
15:50Vous indiquez au policier
15:51une planque chez vous
15:52avec des galettes de crack.
15:54Vous repartez en prison
15:55et vous racontez
15:55que même en prison
15:56on continue le business.
15:58Il y a des téléphones
15:59il y a du deal à l'intérieur
16:00et dans votre cas
16:01il y a une rencontre
16:02finalement qui va conditionner
16:03la suite.
16:04Oui c'est ça
16:04c'est ma rencontre
16:05avec Armando
16:06un brésilien en fait.
16:08C'est que des pseudos
16:09dans le livre
16:09on précise.
16:10Oui oui c'est ça exactement.
16:11Vous devenez ensuite
16:12alors lui il vous initie
16:14à la cocaïne
16:15vous décidez de changer
16:16la cocaïne
16:17à ce moment là
16:17ça commence à
16:18c'est pas encore démocratisé
16:20comme aujourd'hui
16:20mais ça se trouve
16:21dans les beaux quartiers
16:22à Paris
16:22chez les gens
16:22qui ont les moyens
16:23on est en 2009 je crois
16:25vous écumez
16:26les beaux quartiers de Paris
16:27vous organisez des fêtes
16:29vous croisez des célébrités
16:30vous roulez dans des gros bolides
16:31mais ce qui est intéressant
16:32c'est que
16:33cette grande vie
16:34que vous menez
16:34elle ne vous plaît pas forcément
16:36elle n'a qu'un temps
16:37vous dites vous sentir très seul
16:38ça vous rend malade
16:39de faire de la peine
16:40à votre mère
16:40et vous faites
16:41vous le racontez
16:42une sorte de burn out
16:43du dealer
16:43expliquez-nous
16:44une forme de dépression
16:45à un moment donné
16:47vu que j'étais dealer
16:487 jours sur 7
16:4924 heures sur 24
16:50et à un moment donné
16:51je me suis rendu compte
16:52que je n'avais pas de temps
16:54pour moi en fait
16:54je n'avais pas vraiment
16:56de hobby
16:56à part sortir en boîte
16:57avec les amis
16:58et j'ai eu cette réflexion
16:59de me dire que
17:00les consommateurs
17:01sont prisonniers du produit
17:03mais que moi aussi
17:04j'étais prisonnier
17:05de cet argent-là
17:06en fait
17:06parce que je n'avais plus de vie
17:07et tout tournait autour
17:08de ces dits-là
17:10en fait
17:10des clients
17:10d'attendre que son téléphone
17:11d'avoir l'adresse
17:12et cette routine
17:14ça vous affecte
17:16à un moment donné
17:17et vous vous remettez
17:18en question
17:19et vous dites
17:20que ce n'est pas une vie
17:21en fait
17:21d'attendre qu'un téléphone
17:23qui sonne
17:23une adresse
17:24vous essayez d'en sortir
17:25mais vous n'y arrivez pas
17:26et après une grosse transaction
17:28vous êtes pincé par la police
17:29à Istanbul
17:30avec 13 kilos de coke pur
17:31dans votre valise
17:32direction la prison turque
17:34ce chapitre
17:35d'ailleurs s'appelle
17:35Midnight Express
17:36en référence au film
17:37d'Alan Parker
17:38où un Anglais
17:39ou un Américain
17:40je ne sais plus
17:40est enfermé pendant des années
17:41et il vit l'enfer
17:43dans les geôles turcs
17:43vous vous revivez
17:45Midnight Express
17:45combien d'années ça a duré ?
17:476 ans
17:476 ans avec vos proches
17:49qui venaient quand même vous voir
17:50oui c'est ça exactement
17:50mais des parodies de procès
17:52sur place
17:52oui oui
17:53c'est pas comme la justice française
17:55c'est vraiment expéditif
17:57et au contraire
17:58de la justice française
17:59là-bas
18:00c'est vraiment déshumanisé
18:02en fait
18:03vous êtes vraiment
18:04comme un objet
18:04ou un numéro
18:05ça n'a vraiment rien à voir
18:06avec la France
18:07on paye même l'électricité
18:08on a une facture d'électricité
18:09donc si on ne paye pas l'électricité
18:11ben voilà
18:11dans le noir
18:12et tout est payé
18:14votre chaise
18:15votre table
18:15et à contrario
18:17on ne peut pas
18:18réchauffer notre nourriture
18:19en fait
18:20en France on peut acheter
18:20du riz
18:21des pâtes
18:21ou des oeufs
18:22et là-bas non
18:23vous vous êtes condamné
18:24à combien là-bas
18:24en Turquie ?
18:25à 15 ans
18:25mais vous faites ?
18:276 c'est ça ?
18:28je fais 6 ans
18:28et je suis transféré en France
18:29vous revenez en France
18:30comment vous avez fait
18:31pour tout arrêter ?
18:33le deal
18:33la délinquance
18:34la prison
18:35est-ce que c'est à ce moment-là
18:36que vous vous êtes mis à l'écriture
18:37ou pas du tout ?
18:38mon avocat me l'avait suggéré
18:40mais c'est plus en sortant
18:42de détention en fait
18:42moi en fait
18:44quand j'étais en prison
18:45c'était au moment
18:46où il y a une grosse mutation
18:47de la société
18:48et des réseaux
18:49c'est-à-dire que quand moi
18:50je suis en organisation
18:50il n'y avait pas d'iPhone
18:51il n'y avait pas Snap
18:52donc ça veut dire que déjà
18:53pour me réadapter
18:55ça a été très très très difficile
18:56en fait
18:56j'avais un problème
18:59d'espace-temps
19:00je n'arrivais plus
19:01à me retrouver dans le temps
19:02en fait les mœurs
19:02ont changé
19:03les façons de consommation
19:05ont changé
19:05donc c'est vraiment
19:06très très difficile
19:07et j'étais vraiment
19:08coupé du monde
19:08vous savez quand vous êtes en France
19:09vous voyez les nouveaux détenus
19:11qui arrivent
19:11et qui vous expliquent
19:12qui vous montrent
19:13voilà il y a ceci
19:14il y a cela
19:14ils ont des nouveaux vêtements
19:15mais moi j'étais vraiment
19:16coupé du monde en fait
19:18donc c'était vraiment
19:18très très très difficile
19:19en fait
19:20ça a été dur de rebondir après ?
19:22très très très dur
19:22heureusement que j'ai vraiment
19:23une famille en or
19:24qui m'ont soutenu
19:25qui m'ont aidé
19:26qui m'ont expliqué
19:27comment les choses se passent
19:29mais c'est vraiment
19:30très très difficile
19:31est-ce que vous disiez
19:34que
19:34on en parlait tout à l'heure
19:35de votre vocabulaire
19:36vous étiez intelligent
19:37vous l'êtes toujours
19:38c'est pas ce que je veux dire
19:39mais je veux dire
19:39quand vous vous êtes retrouvé
19:40dans cette spirale de la violence
19:41vous détoniez un peu
19:42vous étiez cultivé
19:43est-ce que l'art
19:44en général
19:45est-ce que la culture
19:46le fait d'écrire
19:47tout ça ça vous a sauvé ?
19:48bah exactement
19:49c'est comme une sorte de thérapie
19:51de faire cette rétrospection
19:52c'est vraiment important pour moi
19:54parce qu'il y a beaucoup de choses
19:55que j'avais oublié
19:56ou que peut-être
19:56j'ai faim d'oublier
19:58pour ne pas raviver
19:59tous ces stigmates en fait
20:00et cette psychanalyse
20:03m'a vraiment beaucoup aidé
20:04j'aimerais qu'on revienne
20:05sur le terme de prévention
20:06qu'on a évoqué au début
20:07parce que c'est vraiment
20:08un fil rouge de votre livre
20:10je vais pas en dévoiler la fin
20:12mais c'est assez abrupt
20:13en gros
20:14au début et à la fin du livre
20:15vous dites
20:16éloignez-vous de tout ça
20:18touchez pas à cette merde
20:19pardon
20:20et le message important
20:22en fait
20:22on y revient c'est
20:23j'ai fait ça
20:24je ne glorifie rien
20:26mais surtout
20:27ne faites pas comme moi
20:28ne faites pas pareil
20:29parce que c'est aussi addictif
20:32que quelqu'un qui est alcoolique
20:34ou quelqu'un qui fume en fait
20:36quand on rentre dedans
20:37c'est très très très difficile
20:38de s'en sortir
20:39vous parlez du fait de consommer
20:40ou de vendre ?
20:40de vendre
20:41en fait c'est un paradoxe
20:44on a l'impression
20:44que les consommateurs
20:46sont prisonniers
20:46mais le dealer aussi
20:47est prisonnier
20:48parce qu'après
20:48on a un mode de vie différent
20:49on vit la nuit
20:50on côtoie que des gens
20:51qui font ce qu'on fait
20:53et donc on n'a plus
20:55en fait
20:55cette vision réaliste
20:58de métro boulot dodo
20:59et qu'est-ce qu'on fait
21:00illégal
21:00en fait on banalise
21:01cette chose
21:02et pour nous
21:03c'est tout à fait normal
21:04de détruire des vies
21:05on détruit la nôtre
21:06celle de notre famille
21:07celle des consommateurs
21:08mais c'est vraiment banal
21:10c'est comme si on allait
21:10acheter du pain à la boulangerie
21:11oui d'ailleurs
21:12à l'époque où vous vendez du crack
21:13vous vous rendez compte
21:14que les gens qui consomment
21:15autour de vous
21:15ce sont des gens
21:16qui sont quasiment mourants
21:17et que c'est la drogue du pauvre
21:19en plus
21:19donc ça vous pose
21:20un vrai cas de conscience
21:21mais la prévention
21:22vous la faites comment aujourd'hui ?
21:23Il y a ce livre
21:24est-ce que vous intervenez
21:24en milieu scolaire ?
21:25Je crois que vous faites des choses
21:26aussi avec des artistes
21:28exactement
21:28je passe via les artistes
21:31les plus connus
21:32mais vu que le livre
21:33est sorti récemment
21:34je crois qu'il y a Orelsan
21:34notamment ?
21:35il y a Orelsan
21:36il y a Gazot
21:37il y a Oueronois
21:38des artistes
21:41des rappeurs en tout cas
21:42oui c'est ça exactement
21:43donc je passerai par
21:46lors des matchs
21:47mais je serai plus
21:47dans l'associatif en fait
21:49j'aimerais faire des interventions
21:50dans les collèges
21:51pour l'instant
21:51c'est pas encore le cas
21:52oui pas encore le cas
21:52dans les collèges
21:54les lycées
21:55en fait
21:55dans les zones urbaines
21:57difficiles
21:57parce qu'il y a
21:58certains messages
21:59et certains discours
22:00que je peux faire là
22:01à la radio
22:01mais entre 4 murs
22:02et entre 4 yeux
22:03qui seront beaucoup plus bruts
22:05est beaucoup plus directe
22:05et beaucoup plus incisive
22:07est-ce que vous suivez
22:08l'actualité judiciaire
22:10policière
22:11parce qu'encore une fois
22:11vous êtes passé par là
22:12vous le racontez dans ce livre
22:13c'est un témoignage
22:14les différentes politiques
22:16anti-drogue
22:16les opérations place net
22:18sur les points de deal
22:19les règlements de compte
22:20qui touchent des gens
22:21de plus en plus jeunes
22:22on cite souvent Marseille
22:23mais il n'y a pas que Marseille
22:24il y a aussi des plus petites villes
22:26tous ces débats
22:27sur faut-il légaliser
22:28faut-il dépénaliser
22:29tout ça vous
22:30ça vous intéresse
22:31est-ce que vous avez un avis
22:32sur ce que
22:33les pouvoirs publics
22:34essayent de faire en la matière
22:35oui oui
22:35ça m'intéresse
22:37le monde carcéral
22:38maintenant
22:38je l'ai dans la peau
22:40j'ai passé presque
22:41une décennie en prison
22:42donc je ne peux pas faire sans
22:44donc je ne peux pas être
22:45insensible
22:45à tout ça
22:46et je pense que
22:48en fait
22:49la répression
22:50n'est pas la solution
22:51je dirais que c'est plutôt
22:52la prévention
22:52en fait
22:53c'est la prévention
22:54que les jeunes
22:55prennent conscience
22:56je pense que
22:56être un dealer
22:57c'est quelque chose
22:58de grave
22:58quelque chose
22:59qui nuit aux autres
23:00qui nous nuit à nous
23:01et je pense
23:02que c'est cette
23:03conscientisation
23:04qui va régler le problème
23:06merci beaucoup
23:07en tout cas
23:08Tidiane Karagera
23:09Tess
23:09Goutte d'Or Connection
23:10co-écrit avec
23:12Marc Fernandez
23:13publié aux éditions
23:14Flammarion
23:14dans la collection
23:15Samouraï
23:16merci d'être passé nous voir
23:17on va terminer en musique
23:18avec Michel Polnareff
23:20il a 80 ans
23:21il vient de sortir
23:21aujourd'hui
23:22un nouvel album
23:22Un temps pour elle
23:248 titres
23:244 chansons
23:254 instrumentaux
23:26pour accompagner
23:26sa tournée en cours
23:27il a répondu
23:28à Elodie Suigo
23:29pour France Info
23:30ça s'est passé
23:30de façon bizarre
23:31Serge Califa
23:32mon manager
23:33m'a dit
23:34Michel il faut
23:35qu'on sorte un truc
23:36quand même nouveau
23:37parce qu'il ne faut pas
23:37quand même rester
23:38sur les lauriers
23:39disons
23:39et j'étais tout à fait d'accord
23:41mais j'avais un problème
23:42que j'ai toujours eu
23:43d'ailleurs
23:43c'est les paroles
23:44c'est à dire que
23:45la musique
23:46excusez-moi
23:47mais je chite de musique
23:48et les paroles
23:49c'est vraiment
23:50quelque chose d'important
23:52parce que
23:52quand on écrit les paroles
23:53en fait
23:54on ferme la porte
23:55à l'imagination
23:56de ceux qui l'écoutent
23:57c'est à dire qu'ils ne peuvent plus
23:58mettre la couleur qu'ils veulent
23:59et d'un coup
24:00ils sont obligés
24:01d'écouter ce qu'on leur dit
24:02donc
24:03je suis allé dans les tripes
24:04mes tripes
24:05pour écrire des choses
24:06qui étaient vraiment
24:07très personnelles
24:08mais qui pouvaient en même temps
24:09ne pas s'appliquer qu'à moi
24:10où les gens peuvent
24:12se retrouver
24:13je vais citer
24:14justement
24:15dans
24:16tu ne m'entends pas
24:17certaines paroles
24:18parce que ça en dit long
24:19je veux seulement
24:19te voir sourire
24:20je t'aime et je te désire
24:22je t'aime à en mourir
24:23là effectivement
24:23on plonge dans votre intimité
24:25vous nous avez toujours livré
24:26finalement
24:26des histoires d'amour
24:28un peu universelles
24:29tout le monde se sentait concerné
24:30mais là on sait
24:31que c'est vous qui parlez
24:32on sent que c'est
24:32vous vous livrez
24:33vous vous mettez sur la table
24:34mais quasiment à nu
24:35finalement
24:35est-ce que c'est difficile ?
24:37à nu
24:37c'est une obsession chez moi
24:39est-ce que ça fait peur
24:40Michel de livrer
24:41ses sentiments
24:42et ses émotions ?
24:43non parce que c'est quand même
24:44il y a des doubles lectures
24:46dedans
24:46oui
24:47je veux dire
24:48il y a eu des passages
24:50sur ma vie personnelle
24:51pas formidables
24:52mais si on peut le traduire
24:54en poésie
24:56ce que je pense avoir fait
24:57c'est bien
24:57et en plus
24:58c'est quelque chose
24:59qui arrive à tout le monde
25:01des passages
25:02un peu difficiles
25:03maintenant
25:04ce que j'aime
25:05c'est qu'en fait
25:05tu ne m'entends pas
25:06c'est pour moi
25:07une des plus belles chansons
25:08que j'ai jamais faite
25:09un mot sur le Paul Navatar
25:10c'est formidable
25:11déjà il y a effectivement
25:13un clip qui a été tourné
25:14avec l'intelligence artificielle
25:17il y a le Paul Navatar
25:18l'occasion finalement
25:20pour vous
25:20c'est interactive
25:21de dialoguer avec vous
25:2224h sur 24
25:23avec votre voix
25:24vous avez toujours été
25:24à la pointe
25:25là je peux vous dire
25:26que c'est du sérieux
25:28alors c'est pas
25:29de l'intelligence artificielle
25:30c'est au moins
25:31trois intelligences artificielles
25:33je suis un peu jaloux
25:34de l'avatar
25:34je sens que
25:36il va prendre
25:38beaucoup de place
25:38comme j'étais pionnier
25:40disons
25:40sur le plan à web
25:41.com
25:42en 96
25:43et je voulais
25:44tout à coup
25:45montrer
25:46que j'étais encore là
25:47avec les nouvelles technologies
25:49et encore une fois
25:50je vous dis
25:51cet avatar
25:51c'est troublant
25:52c'est très troublant
25:53c'est que vous soyez capable
25:55de l'affronter vous-même
25:56pour voir s'il dit vrai ou pas
25:57et je vais me gêner
25:58on parle de la tournée
25:59oui bien sûr
26:00vous êtes dans toute la France
26:01avec Marthe derrière tournée
26:02vous serez le 25 juin
26:03à l'Accor Arena
26:04donc à Paris
26:05vous passerez par Campos
26:07Bordeaux
26:07Rouen
26:08Amiens
26:08Dijon
26:08Toulouse
26:09Marseille
26:09Nantes
26:10Lille
26:11avec le Decathlon Arena
26:12le 28 juin
26:13est-ce que la scène
26:14vous fait toujours autant peur ?
26:15il n'y a rien à faire
26:16j'ai le trac
26:18alors il paraît que
26:18les artistes
26:19les vrais artistes
26:21je ne savais pas
26:21qu'il y avait des faux artistes
26:22des vrais artistes
26:24s'ils n'ont pas le trac
26:25ils ne sont pas bons
26:26donc je suis excellent
26:27qu'est-ce qui vous fait peur ?
26:29qu'est-ce que je fais là ?
26:29pourquoi je fais ça ?
26:30et le public me porte
26:31et là c'est déjà génial
26:32voilà Michel Polnareff
26:37avec Elodie Suigo
26:38sur France Info
26:39nouvel album
26:39Un Temps pour Elle
26:40merci Mathéo
26:41Maestraci
26:42tout public revient lundi
26:43Sous-titrage Société Radio-Canada