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Les Vraies Voix avec Driss Ghali, spécialiste des relations internationales.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-04-14##

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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03On a tendu la main à l'Algérie, qu'a-t-on eu en retour ?
00:06Donc il faut aujourd'hui ce rapport de force.
00:08Encore une fois, avec l'Algérie, c'est zéro centime, zéro visa.
00:12Une fois fait ces déclarations, qu'est-ce qui se passe ?
00:14Il ne se passe rien parce que l'Alger ne bougera pas par rapport à ça.
00:18Il y a des situations qui sont incompréhensibles pour les Français,
00:20qui sont inacceptables pour le gouvernement
00:21et qui doivent déboucher désormais sur des arbitrages très concrets.
00:25Et donc ça, c'est une question de relation diplomatique que nous devons avoir.
00:28Et ce n'est pas à M. Retailleau, ministre de l'Intérieur, de traiter de ces sujets.
00:32Il se prend pour qui, M. Retailleau ?
00:33L'Algérie expulse 12 diplomates français.
00:38Ils sont accusés notamment d'enlèvement, des séquestrations
00:40contre un opposant au régime exilé en France.
00:43Alors parlons vrai.
00:44Est-ce que la France devrait demander des comptes à l'Algérie
00:46pour les actes visant les opposants au régime présents en France ?
00:50Et à cette question, expulsion de 12 diplomates français,
00:53l'Algérie défie-t-elle encore la France ?
00:55Vous dites oui à 91%.
00:56Vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.
01:00Driss Galli est avec nous, spécialisé en relations internationales.
01:03Merci.
01:03Merci à vous.
01:04Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:05Philippe Bilger.
01:06À ces événements, je me demande si en réalité,
01:11à chaque fois, est-ce qu'il y a des données objectives
01:15qui justifient cet affrontement qui s'aggrave ?
01:19Ou bien est-ce qu'on est entré dans un cycle
01:22où en réalité, l'essentiel, c'est de montrer une hostilité réciproque ?
01:28Je me le demande quand je vois tout de même la réaction de l'Algérie.
01:32Et je me demande si on est, encore une fois,
01:36on n'est pas dans un processus qui ne connaît que le pire,
01:40comme s'il fallait à tout prix cultiver une hostilité,
01:43quels que soient les motifs.
01:45Et deuxième question, vous, j'y avez quasiment répondu,
01:49j'ai très peur pour Boalem Sansal.
01:52Vous avez raison, en fait, d'avoir peur,
01:53parce que la réalité, c'est que ce qui se dit à l'Elysée
01:56depuis ce matin est assez simple.
01:58L'Algérie ne joue pas le jeu, c'est-à-dire qu'il y avait une règle.
02:01En gros, Boalem Sansal était condamné, il était jugé,
02:05et on l'expulsait, et chacun sortait à peu près par le haut.
02:08Et cette affaire-là, c'est une vieille affaire de barbouserie, en fait.
02:11Et l'Algérie aurait pu glisser.
02:14Après, pourquoi est-ce que ces trois agents sont arrêtés ?
02:16C'est aussi assez mal choisi comme moment.
02:19Mais la réalité, c'est que tout le monde sait maintenant,
02:21et notamment l'Elysée et le Quai d'Orsay qui travaillent,
02:24et particulièrement Emmanuel Macron,
02:25que tout ça va gêner la libération de Sansal.
02:29Donc, c'est un vrai poison au milieu du poison,
02:32parce qu'il y a aussi, de la part du président Tebboune,
02:36quelque chose qui fait qu'on ne joue pas le jeu.
02:39Jusqu'au bout, on mène le rapport de force avec la France.
02:42Jean-Michel Fauvergue.
02:43Je crois qu'on a du mal à sortir de cette situation-là,
02:46et ça va de mal en pis.
02:48Mais il faut savoir, dans cette affaire-là,
02:50si...
02:51Je voyais ce qu'a écrit le ministre des Affaires étrangères algérien.
02:57Lui, il accuse de torpillage des relations bilatérales des deux chefs d'État.
03:02Torpillage par qui ?
03:03Alors, on peut penser que ce n'est pas Rotaillot, du nom de la général.
03:06Mais pour autant, ce n'est pas une raison.
03:09On a du mal à avoir des rapports courtois et normaux avec l'Algérie.
03:14Et je pense qu'à un certain moment,
03:16je crois qu'il faut effectivement monter le ton.
03:19Dernièrement, tout à fait dernièrement,
03:22le président de la République a fait un pain avant.
03:24Le ministre des Affaires étrangères français, Barrault,
03:29est allé sur place aussi.
03:31On voit que ça ne mène à rien.
03:32Je pense qu'il va falloir...
03:34Non mais la question, c'est qui est-ce qui a arrêté ces trois agents en France ?
03:40Oui, mais c'est un délicieux comité.
03:41Oui, mais tu peux sur soi.
03:43Non mais, à un moment donné, on fait de la politique, ça va.
03:46Personne, on ne travaille pas en silo.
03:48Alors ça veut dire que dans ce pays, on travaille en silo.
03:50Donc c'est un vrai sujet, non mais c'est un vrai problème.
03:52Vous avez trois ressortissants consulaires algériens.
03:55Vous êtes en train d'attendre la libération de sans sable.
03:57Ce que vous oubliez, Françoise, c'est que vous avez des affaires judiciaires
04:03avec des magistrats et que les magistrats déroulent leur affaire
04:07sans avoir de plan politique.
04:12Ce n'est pas leur rôle.
04:13Vous pensez qu'il faut monter le ton avec l'Algérie ?
04:17Vous pensez au contraire qu'il faut faire profil bas ?
04:20Venez nous donner votre avis au 0826 300 300.
04:24Avec nous, Driz Ghali.
04:25Oui, Driz Ghali, spécialiste des relations internationales.
04:27Est-ce que c'est ce que dit Françoise ?
04:30Est-ce que c'est réfléchi ?
04:33Est-ce que ça tombe au mauvais moment ?
04:35Est-ce qu'on peut avoir ça ?
04:36Si on peut creuser le filon, le sillon, est-ce qu'il y a une partie du régime algérien
04:43qui torpille la réconciliation ?
04:46Parce que c'est une opération quand même mal ficelée.
04:48On enlève quelqu'un, on le relâche en Lorraine, en pleine nature.
04:52Voilà.
04:54C'est quand même bizarre.
04:55On a l'impression que quelqu'un a voulu saboter ce début de réconciliation.
04:59C'est possible, c'est possible.
05:00L'État algérien n'est pas monolithique, l'État français non plus n'est pas monolithique.
05:03Voilà.
05:04Il peut y avoir, il peut y avoir de ça.
05:06De toute façon, nous sommes très vulnérables à ces phénomènes-là, s'ils existent,
05:10parce que notre relation, elle est basée sur beaucoup de quiproquos.
05:14Ce que M. Macron essaie de faire, c'est de prolonger ce quiproquos-là,
05:16de dire, d'appeler M. Théboune mon frère.
05:19Oui, la fraternité, mais avec un frère, il faut quand même avoir des bonnes bases.
05:25Nous sommes, c'est basé sur des bases viciées.
05:27Il y a la repentance des accusations.
05:30Si on veut en sortir, il faut faire le grand reset de cette relation-là,
05:34s'asseoir autour d'une table, éventuellement avec un médiateur,
05:36loin des caméras, faire le bilan de la relation franco-algérienne.
05:39Et nous aurons des surprises.
05:40Mais qu'est-ce que vous en pensez, vous, de la façon pour la France
05:43de gérer les relations avec l'Algérie ?
05:45Plutôt avec une main de fer et une main...
05:48Il faut faire les deux.
05:49Ce qui était le cas, bad cop et good cop, en fait.
05:52Oui, mais nous avons montré notre bicéphalie dans le sens où...
05:56En fait, l'Algérie, le régime adore travailler avec la gauche,
05:59qui est au sens large, de LFI au macronisme.
06:01Pour eux, c'est les bons Français.
06:03Il y a les mauvais Français chez eux.
06:04Pour eux, c'est la droite et la droite, on va dire, nationaliste,
06:08qui pour eux représentent l'OAS, les nostalgiques de l'OAS.
06:10Ils en sont à ce niveau-là.
06:12Nous, on a fait marcher M. Barraud et M. Rotaillot.
06:16Donc, ils ont giflé M. Rotaillot et encensé M. Barraud,
06:20qui est le monsieur de M. Macron.
06:22Ce qu'il aurait fallu faire, à mon avis, c'est la fermeté,
06:25sans excès, il ne faut pas non plus humilier,
06:27parce qu'il y a quand même des millions d'Algériens en France.
06:29Beaucoup sont franco-algériens, etc.
06:32Beaucoup rendent des services à ce pays,
06:34notamment dans la police, dans les hôpitaux, etc.
06:36Et en même temps, faire une négociation avec un médiateur,
06:39un pays arabe ou autre, pour passer des messages plus durs.
06:43Et de dire, il faut qu'on fasse ce reset.
06:45La France ne demande que l'égalité.
06:47Et voilà.
06:48Est-ce que vous ne croyez pas, Dries Ghali,
06:50que la difficulté du dialogue, c'est que précisément,
06:54l'Algérie voudrait que la France plaide coupable, surtout ?
06:59C'est ça.
07:00Et il faut leur dire qu'on ne peut pas le faire.
07:02Mais il faut leur montrer aussi,
07:03les services rendus par la France.
07:07Combien de milliards d'euros partent de la France chaque année,
07:09en Western Union, Monegram et des transferts de tout ça ?
07:13Le contrôle de la diaspora algérienne,
07:15ça peut être aussi une affaire française,
07:16parce qu'ils sont paniqués par l'islamisme en France.
07:19Et par les cabiles.
07:20On peut les aider, de manière démocratique,
07:22et c'est un peu notre intérêt aussi,
07:24à ce que des Algériens ne se radicalisent pas.
07:26Les Marocains nous demandent la même chose, et on le fait.
07:28Mais il faut montrer à l'Algérie qu'on peut lui faire mal.
07:31Et aujourd'hui, on est plus dans une logique de dénonciation d'indignation,
07:36quand même il y a eu des morts à Mulhouse et tout ça,
07:37que dans une logique vraiment de faire le,
07:40comment dirait un mauvais anglais, le PNL.
07:41Combien ça nous coûte ?
07:42Combien je te rapporte ?
07:43Combien tu me rapportes ?
07:44Je voudrais dire deux choses.
07:46D'abord, la première, c'est que je crois qu'il y a eu une réunion,
07:48il y a 15 jours à l'Élysée,
07:50qui était sur laquelle Emmanuel Macron,
07:52avec Gérald Darmanin,
07:54avec également Bruno Retailleau,
07:55c'est expliqué.
07:56Je pense que la relation, elle était assez claire,
07:59à ce moment-là, en tout cas avec le président Théboune,
08:01il y avait même quelque chose de plus soft,
08:03lâché par le président Théboune,
08:05sur la marocanité du Sahara occidental.
08:09Il y avait ce reset-là,
08:10qui était peut-être en marche.
08:12Moi, j'ai un vrai questionnement,
08:13est-ce que je suis parano ?
08:15Qui est-ce qui a intérêt à ce que ça foire aujourd'hui ?
08:17Parce qu'on était quand même partis.
08:19On a même Bruno Retailleau,
08:20qui dans cette réunion dit à Emmanuel Macron,
08:23si vous voulez, je vous laisse le point,
08:24si ça peut arranger.
08:25Moi, j'ai joué mon rôle, etc.
08:27Donc, franchement,
08:29on est quand même sur des rails super,
08:30y compris sur la discussion de la marocanité
08:33qui était le truc en plus personnel
08:36pour le président Théboune.
08:37Et d'un seul coup,
08:38on se retrouve avec ce truc au milieu
08:39et les barbouzes.
08:40Qui a eu...
08:41À qui profite le crime ?
08:42C'est un vrai sujet, moi.
08:43Moi, je pense que c'est un vrai sujet.
08:45Je trouve quand même que là,
08:46il y avait des pas énormes,
08:48y compris de la part de Théboune.
08:50Qu'est-ce qu'il foire ?
08:50Je ne sais pas.
08:51Mais d'autres pays nous espionnent.
08:52Les Américains nous espionnent.
08:54Bien sûr.
08:54Nous ont espionné, nous espionnons.
08:55Les Russes, bien sûr.
08:56Avec l'échelon, la NSA, etc.
08:58Les Russes ont intérêt à ce que ça foire.
09:01C'est-à-dire que les Russes, par exemple,
09:03qui ont mis la main sur la boîtier de l'Afrique,
09:05qui ont mis la main, en tout cas,
09:06sur le plus grand, en tout cas,
09:07en termes de superficie,
09:08sur l'Algérie,
09:09les Russes ont aussi intérêt
09:11à ce que, vraiment,
09:13nous n'arrivions pas à une relation apaisée
09:16avec l'Algérie.
09:16Mais en fait, il faut qu'on sorte...
09:17Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec ça.
09:18Oui, je suis d'accord.
09:19Il faut juste qu'on sorte de la zone de paresse
09:23qui est celle de la droite,
09:25de dire l'Algérie, c'est mauvais,
09:26ils sont tous mauvais.
09:27Et je caricature.
09:29Et de la gauche, de dire
09:30repentance, repentance, repentance.
09:32Il faut faire ce grid reset.
09:34Et c'est très difficile.
09:35Parce qu'il faudra dire aux Algériens
09:36que la colonisation,
09:38il y a eu du positif,
09:39beaucoup de négatif.
09:40Mais quand même,
09:41c'est surtout le passé.
09:42Il faut leur dire
09:42combien leur apporte leur diaspora en France.
09:44Parce que sinon,
09:44elles ne seraient pas en France.
09:46Elles seraient au Maroc,
09:47en Arabie Saoudite, aux Etats-Unis.
09:49Et proposer une vision d'avenir.
09:52C'est quand même leur enlever l'oxygène
09:53qui respiraient par ce régime.
09:54Et c'est pour cela
09:56que nous sommes tellement vulnérables.
09:57Parce que le premier venu
09:58peut interférer dans cette relation.
09:59Mélanie.
10:00Mélanie,
10:00elle met les sociétés italiennes aujourd'hui
10:02pour faire, je crois,
10:03la rocade autour d'Alger.
10:05Oui, il n'y a pas cette relation, Mélanie.
10:07Vous ne pouvez pas comparer.
10:08L'Italie n'est pas un pays colonialiste
10:10à part la Libye.
10:10Non, mais ce n'est pas vrai.
10:11L'Ethiopie.
10:12L'Ethiopie, il n'y a pas d'histoire coloniale.
10:14Oui, mais Mélanie reprend la place de la France.
10:16Oui, bien sûr.
10:17Bien sûr.
10:18Écoutez, c'est ça.
10:19Moi, je serais Mélanie, je ferais pareil.
10:21Le positionnement qu'on décrivait
10:24avec les grandes puissances
10:25qui ont de plus en plus de pouvoir
10:28à l'intérieur de l'Algérie,
10:31paraît-il,
10:33ça a souvent existé,
10:34ça a toujours existé.
10:35C'est une relation d'influence
10:37qui a existé.
10:38La problématique qu'on a,
10:41c'est qu'aujourd'hui,
10:42c'est au lieu de régler diplomatiquement
10:44les problèmes,
10:45en tout cas en sous-main,
10:46et en particulier aussi
10:47avec les services de renseignement.
10:49D'ailleurs, le renseignement
10:50marche encore bien
10:51au niveau franco-algérien.
10:54Au lieu de faire ça
10:55à l'abri de tout le monde,
10:57on le fait à la vue de tous
10:58avec des coups de boutoir
11:00en politique intérieure,
11:02dans la politique intérieure
11:03de l'Algérie, bien évidemment,
11:05mais aussi en politique intérieure française.
11:07Et là, tout le monde
11:08se dégrade dans cette situation-là.
11:09Je rajoute aussi que l'Algérie,
11:12ce n'est pas qu'avec la France
11:13qu'elle a des problèmes particuliers.
11:15Il y a récemment une problématique
11:18sur sa frontière avec le Mali,
11:20et elle s'oppose très fortement au Mali,
11:22et le Mali s'oppose très fortement.
11:24Bon, le Mali,
11:24ce n'est pas non plus,
11:26aujourd'hui, avec l'agent militaire,
11:27ce n'est pas non plus...
11:28Un exemple de...
11:29Mais ceci dit,
11:31tout est étalé au grand jour,
11:33plutôt que de se taire.
11:34Effectivement, je pense que
11:36vous avez raison dans ce que vous dites,
11:37de faire ça autour d'une table
11:40sans que personne ne le voit.
11:41Oui, c'est compliqué aujourd'hui.
11:42Allez, 0826 300 300 avec Raphaël,
11:45qui est avec nous.
11:46Une réflexion, Raphaël.
11:49Écoutez,
11:50c'est une tension diplomatique
11:51qui dure depuis trop de nombreuses années.
11:54Il est assez intéressant de noter
11:57que l'Algérie ne s'entend ni
11:58avec son votain marocain,
11:59ni avec son votain tunisien,
12:01et que les difficultés que connaît l'Algérie,
12:04bizarrement, la France ne les a pas
12:06avec l'ancienne Andochine,
12:07Vietnam, Komo de Laos.
12:09Donc, c'est assez intéressant
12:10de voir qu'il s'agit d'une posture,
12:13d'une guérilla permanente, diplomatique,
12:16qui, effectivement,
12:17a ténu la posture française
12:18dans ses relations qu'elle peut avoir
12:20avec l'État algérien
12:22qui est un État assez particulier.
12:25Vrai sujet.
12:26C'est quelque chose que j'aime bien
12:27dire et redire.
12:29Comment expliquer qu'il y ait
12:30ce pathos avec l'Algérie,
12:32alors qu'on ne l'a pas,
12:33par exemple, avec le Vietnam,
12:35où il y a eu une guerre
12:35qui a fait beaucoup plus de morts
12:37des deux côtés.
12:38Comment expliquer ce pathos ?
12:40C'est la rente mémorielle
12:41que veut absolument
12:42le gouvernement d'Algérie ?
12:43Il y a deux choses.
12:44La proximité aussi.
12:45Il y a la proximité.
12:46Et puis, il y a un département français.
12:47Il y a la proximité
12:48parce que nous sommes en guerre
12:49depuis 1400 ans,
12:50le nord et le sud de la Méditerranée,
12:51bien avant la colonisation.
12:52On n'a pas attendu la colonisation
12:53pour être en guerre.
12:55D'ailleurs, il n'y a pas eu
12:55de mariage princier
12:56entre le nord et le sud
12:57de la Méditerranée.
12:58C'est quand même symbolique,
13:00le mélange du sang.
13:01Nous sommes en guerre
13:02où on fait du commerce
13:03qui est une sorte de guerre.
13:04M. Trump nous le démontre
13:05tous les jours.
13:07Mais le Vietnam
13:07a tourné la page.
13:09Le Vietnam travaille.
13:10Le Vietnam a un projet.
13:11L'Algérie n'a pas de projet,
13:12malheureusement.
13:14Malheureusement,
13:14il n'y a pas de projet
13:14au développement.
13:15Le Vietnam est obsédé
13:17par le travail
13:18rattraper la Chine.
13:19D'ailleurs,
13:19ils n'aiment pas beaucoup la Chine
13:20parce que c'est les cousins
13:21des Chinois,
13:22mais ils n'aiment pas beaucoup
13:22les Chinois.
13:23Et puis, ils ont tenté
13:23de les envahir en 1980.
13:25Dire qu'il s'est mal terminé.
13:27D'ailleurs,
13:27ils sont retirés très vite,
13:28les Chinois.
13:29Tout à fait.
13:30Et dans l'identité algérienne,
13:34il y a quelque chose
13:34qui est très difficilement invoable.
13:36C'est que...
13:36Et ça, ce n'est pas péjoratif.
13:37Je veux dire,
13:38même les algériens.
13:39L'Algérie est née
13:40de la France.
13:41La France a fait accoucher
13:42l'Algérie.
13:44C'est un accouchement sanglant.
13:46Une césarienne horrible.
13:47Si je prends des métaphores,
13:48la guerre de...
13:48La colonisation a été compliquée.
13:50La guerre de libération
13:50d'Algérie a été sanglante
13:52des deux côtés.
13:53Il n'y a pas eu
13:53que les harkis.
13:54Il y a eu plein de...
13:55Enfin, c'est une guerre
13:56entre les Algériens.
13:58Le MNA,
13:58le FLN,
13:59les Algériens,
13:59les Aïcs,
14:00tout ça.
14:00Mais l'Algérie est née
14:01de cette lutte
14:03contre la France.
14:03Elle est un peu
14:04la fille de la France.
14:04Elle a du mal
14:05à l'assumer
14:07parce qu'elle aimerait
14:08beaucoup s'assumer
14:09comme un pays arabe-musulman,
14:10là au moins,
14:11monolithique.
14:12Tout va bien.
14:12Nous voyons qu'il n'y a pas
14:13de pays monolithique
14:14au monde arabe.
14:14Vous voyez la Syrie,
14:15c'est un patchwork.
14:16Il y a Asie,
14:17D, Kurde,
14:17tout ça.
14:18L'Égypte,
14:18il y a des millions de coptes
14:20et tout ça.
14:21Donc, il y a un problème
14:22identitaire algérien.
14:22Il n'y a que les Algériens
14:23pour le régler,
14:25les intellectuels algériens.
14:26Parce que l'Algérie
14:26a une identité
14:27qui est très riche,
14:28plurielle,
14:29Bédouine,
14:30Saharienne,
14:37méditerranéenne.
14:40Il y a toute une identité
14:42à créer
14:43par paresse intellectuelle.
14:45Et puis,
14:45dans les pays du Maghreb,
14:47réfléchir coûte cher.
14:48Ça peut vous mener en prison.
14:49Ça vous mène à la mort,
14:51écoutez-moi.
14:51Vous parlez des Kabiles.
14:53Excusez-moi,
14:53je peux parler
14:54des chanteurs Kabiles assassinés.
14:56On peut savoir.
14:57Bien sûr,
14:58pas simplement lui.
14:59Et puis,
14:59le rôle, par exemple,
15:00que joue la JSK,
15:01par exemple,
15:02le stade mythique
15:02d'Équipe de Tizi Ouzi.
15:04Bien sûr,
15:05dans la guerre
15:07menée
15:07par le pouvoir central
15:08contre les Kabiles,
15:09c'est une plaie du régime.
15:11Nous le savons tous parfaitement.
15:12Nous savons à quel point
15:13il est douloureux
15:14d'être Kabile
15:15en Kabili,
15:16en Algérie.
15:17Le ressentiment
15:18à l'égard de la France
15:20c'est quasiment une politique.
15:21C'est une identité algérienne.
15:23Malheureusement,
15:24le Maroc est passé au travers
15:25et la Tunisie.
15:26C'est normal,
15:26c'était des protectorats.
15:28L'Algérie est un département
15:29en comparse
15:29qui n'est pas comparable.
15:30On ne peut pas parler
15:31du Vietnam, etc.
15:32Ça n'a rien à voir
15:33en réalité.
15:35Vous êtes d'accord ?
15:36Allez, le mot de la fin,
15:37le mot de la fin.
15:37Il nous reste 20 secondes.
15:40Il faut que la France
15:41fasse ce qui dépend d'elle,
15:42c'est-à-dire proposer à l'Algérie
15:43un nouveau départ
15:43et aux Algériens
15:44de reprogrammer leur identité
15:46et de régler
15:46leur problème interne
15:47avec le régime.
15:49Voilà, en tout cas,
15:50ce sera le...
15:50On en vient presque
15:51à regretter Bouteflika.
15:52Non mais,
15:53j'exagère à peine.
15:54J'exagère à peine.
15:56Le Biden nord-africain.
15:57Voilà, c'est ça.
15:58Honnêtement,
15:59mais objectif,
15:59quand vous voyez Téboune,
16:00vous dites
16:01Bouteflika revient...
16:03On s'est trompé.
16:05Oui, oui, oui.
16:06C'est trompé.
16:07C'est bon.
16:07C'est Bouteflika.
16:08On est au Maroc,
16:09on est en pire.
16:11Driss Ghali,
16:12merci beaucoup,
16:12spécialiste des relations internationales
16:14d'avoir été avec nous.
16:15Dans un instant,
16:15le qui-c'est-qui
16:16qu'il a dit.
16:16On garde Raphaël avec nous.
16:17Et on garde Driss aussi.
16:19On va vous défendre
16:19le qui-c'est-qui
16:20qu'il a dit
16:20au quiz de l'actu.
16:22Imaginez qu'il gagne.
16:25On rajoute un rival.
16:26On fait une pause
16:36à tout de suite,
16:37les vrais voix.
16:37On est ensemble
16:38jusqu'à 19h.
16:39Sud Radio,
16:40votre avis fait la différence.
16:42Vous êtes une super radio,
16:43vraiment.
16:44Vous êtes la radio du moment.
16:45Continuez,
16:46c'est super.
16:47Sud Radio,
16:48parlons vrai.

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