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  • 30/03/2025
Avec Anne-Laure Frischlander-Jacobson, Fondatrice d’Evvest

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##OSEZ_INVESTIR-2025-03-30##

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Transcription
00:00YouMoney, leader français de la gestion d'épargne en ligne, présente.
00:07Sud Radio. Oser investir. Tom Abinet.
00:11Bonjour à ceux qui nous rejoignent et merci à tous ceux qui sont restés avec nous pour écouter parler investissement, placement et argent.
00:17On va vous parler aujourd'hui du prêt à taux zéro qui change au 1er avril prochain.
00:21Et je reçois Anne-Laure Frischler-Jacobson, fondatrice d'Invest, plateforme d'investissement.
00:25Elle va nous dire quel rapport les femmes entretiennent-elles avec l'argent.
00:29Et Olivier Malteste, notre expert en marché financier qui fermera notre rendez-vous dominical en nous parlant de l'euro numérique.
00:34Il va nous expliquer ce que c'est et en quoi cela consiste.
00:37Sud Radio. Oser investir. Le conseil de la semaine.
00:42Et je vous propose aujourd'hui de vous parler des modifications qui vont être apportées au prêt à taux zéro au 1er avril.
00:47Mais avant cela, rappelons ce qu'est le prêt à taux zéro.
00:50C'est un prêt immobilier accordé par l'État français pour aider les ménages primo-accédants à acheter leur première résidence principale.
00:56Il permet de ne pas payer d'intérêts ni de frais de dossier, ce qui permet d'ailleurs de réduire le coût du financement.
01:01Ce prêt est soumis à conditions de ressources avec des plafonds qui varient selon la localisation du bien et la composition du foyer.
01:08Il ne finance qu'une partie du projet immobilier et doit être obligatoirement accompagné par un autre prêt bancaire.
01:14Concrètement, à compter du 1er avril prochain, le fameux PTZ, le prêt à taux zéro, évolue pour soutenir plus largement l'achat de logements neufs.
01:21Désormais, il sera accessible au foyer souhaitant acquérir un appartement dans un immeuble collectif ou une maison individuelle,
01:28quelle que soit la région géographique du bien.
01:30Cette réforme est mise en place jusqu'à fin 2027.
01:33Mais il y a d'autres évolutions notables concernant les bénéficiaires du PTZ,
01:37car les conditions d'éligibilité vont être réajustées pour mieux cibler les classes moyennes.
01:42Le plafond de ressources sera relevé pour permettre à un plus grand nombre de ménages d'y accéder,
01:47notamment dans les zones où la pression immobilière est forte.
01:50Par ailleurs, la part financée par le PTZ pourra aller jusqu'à 50% du montant total du bien,
01:55contre 40% auparavant pour les ménages les plus modestes.
01:58Cette mesure vise à réduire le besoin d'apport personnel et à favoriser l'accession à la propriété,
02:04en particulier pour les familles qui peinent à obtenir un crédit.
02:07Enfin, les logements anciens avec travaux restent éligibles,
02:10mais uniquement dans certaines zones rurales avec des critères plus stricts concernant la nature des rénovations à réaliser.
02:16Haussmann Executive Search, leader du recrutement sur les métiers de la finance et de l'immobilier, présente.
02:23Sud Radio, oser investir, l'inviter.
02:27Et nous sommes avec Anne-Laure Frischler-Jacobson, fondatrice d'Evest,
02:30une plateforme d'investissement dédiée à l'autonomisation financière des femmes.
02:33Bonjour à vous.
02:34Bonjour.
02:36Vous avez fait beaucoup d'interviews de femmes pour mieux cerner leur rapport à l'argent.
02:41Comment pourriez-vous décrire justement cette position actuelle pour les femmes face à cet argent ?
02:45Est-ce un sujet sensible pour elles ?
02:48Eh oui, c'est un sujet qui est très sensible.
02:51Déjà en France, en règle générale, il y a une vulnérabilité par rapport à l'argent, une sensibilité.
02:59Mais les femmes en particulier ont ce sentiment d'angoisse vis-à-vis de l'argent et d'illégitimité.
03:08Elles ne se sentent pas légitimes lorsqu'il faut parler des sujets financiers.
03:12Et ça se voit justement dans le taux d'épargne, dans le taux d'investissement
03:16et dans cette prise finalement de contrôle de leurs finances,
03:21que ce soit de la finance personnelle jusqu'à l'investissement.
03:25On voit une sous-représentation de la part des femmes.
03:29Alors on va regarder dans le détail.
03:30Il y a une étude qui est sortie par l'institut Viavoix de janvier 2025, donc toute récente,
03:35sur le rapport des femmes à l'argent.
03:37Ils savaient que l'argent est davantage synonyme d'angoisse pour les femmes et de liberté pour les hommes.
03:42Qu'est-ce qui explique cette perception ? Les hommes sont très différents sur ce rapport ?
03:47C'est l'usage.
03:48Déjà, tout d'abord, peut-être le contexte.
03:50Les femmes sont en situation de vulnérabilité de leurs finances.
03:55Pourquoi ? Parce que tout simplement, elles ont un écart salarial inférieur à celui des hommes,
04:01qui est de l'ordre de 15 %, donc une capacité d'épargne qui est moindre.
04:05Et elles sont plus sensibles à des carrières qui peuvent être hâchées, à une précarité.
04:12Donc l'argent est vraiment synonyme d'angoisse pour elles, parce que souvent, elles en manquent.
04:18C'est une réalité.
04:20Donc c'est le quotidien qui détermine beaucoup leur rapport aux choses.
04:23C'est pas simplement ça, c'est aussi la perception.
04:27C'est-à-dire qu'à revenu égal, on va retrouver le sentiment d'angoisse chez la femme.
04:33Et là, on rentre sur quelque chose qui est beaucoup plus socio-culturel,
04:37qui est la culture de l'argent et de cette utilité d'usage.
04:42Dans les bonnes familles, il faut savoir qu'on ne parlait pas d'argent.
04:48Je vais compléter votre propos, parce que 59 % des femmes de 25 à 34 ans,
04:52cette nouvelle génération qui arrive aussi sur le marché du travail ou qui a déjà commencé,
04:56déclarent bien gérer leur argent contre 79 % pour les hommes.
05:00Donc on est dans la même veine.
05:02Mais même pour les jeunes générations.
05:04Pour les jeunes générations, il y a quand même un mieux.
05:07C'est une amélioration ?
05:08Il y a une amélioration, puisqu'on voit d'ailleurs les plus jeunes femmes,
05:11il y a eu une hausse de plus de 35 % de leur investissement.
05:15Maintenant, c'est vrai qu'il y a toujours ce sentiment d'imposture
05:23que l'on retrouve beaucoup chez la femme en règle générale,
05:26et encore plus dans ce qui est question d'argent.
05:29Vous basez beaucoup de choses sur ce syndrome de l'imposteur.
05:33Vous pensez que c'est vraiment le fond du sujet ?
05:36Ça en fait partie.
05:38Je pense que c'est un sujet qui est vraiment socio-culturel.
05:42On est dans une culture qui est très patriarcale.
05:45Il faut savoir qu'en France, plus que dans d'autres pays,
05:48on va retrouver ce sentiment d'illégitimité encore
05:52de la femme à gérer ses finances plus que dans d'autres pays.
05:55Et ça c'est très vrai pour les cultures latines.
05:58Ce qui n'est pas du tout le cas sur d'autres pays,
06:01notamment en Inde ou en Chine,
06:03où c'est la femme qui prend le contrôle de ses finances.
06:05Il y a vraiment quelque chose qui est socio-culturel.
06:07Restons en France.
06:09Les femmes parlent beaucoup moins de patrimoine,
06:12ça a contribué au propos que vous teniez,
06:14de crédit et d'épargne que les hommes.
06:16Elles sont dans une gestion du quotidien
06:18là où les hommes sont forcément sur du long terme.
06:20Il y a une répartition des rôles, on peut le dire ainsi ?
06:23Ces études montraient quand même aujourd'hui encore
06:27que la femme est vraiment dans la gestion des dépenses quotidiennes
06:32plus que les hommes.
06:34Ça crée aussi d'autres problématiques
06:36parce que souvent les femmes investissent leur propre argent
06:39dans la gestion des dépenses et non pas dans l'investissement.
06:42Et ça renforce les inégalités patrimoniales.
06:45Mais c'est cette charge du rapport à l'argent
06:51dans le quotidien, dans l'éducation des enfants,
06:55dans des projets,
06:57et cette raison d'utilité.
07:00Là où l'homme va voir finalement
07:04une croissance personnelle vis-à-vis de son patrimoine,
07:08la femme y associe beaucoup une utilité d'usage.
07:11Vous êtes partie de tous ces constats
07:13pour mettre en place au sein de votre société Vest
07:17un accompagnement pour les femmes face à l'investissement.
07:20Oui, parce que malheureusement le fait de ne pas investir
07:23a vraiment des conséquences qui peuvent être lourdes.
07:26Je rappelle que les femmes vivent plus longtemps que les hommes,
07:30donc ont six ans de plus de durée de vie.
07:33Et ne serait-ce que pour combler ce déficit par rapport à l'homme,
07:36elles doivent épargner 200 euros de plus par mois pendant 25 ans
07:39juste pour arriver au niveau égal.
07:41Donc avec cette problématique finalement d'inégalités patrimoniales
07:48et ces carrières hachées,
07:50elles doivent redoubler d'efforts malheureusement
07:52dans leur épargne et dans leur investissement,
07:54et dans l'utilité de cet investissement.
07:56Alors on est d'accord que ce ne sont pas des produits d'épargne particuliers,
07:58c'est juste une pédagogie particulière en revanche
08:02où il faut leur faire comprendre aux femmes qu'il faut qu'elles épargnent plus,
08:05c'est ce que vous venez de nous expliquer,
08:07et donc qu'elles aient un rapport à l'argent un peu différent du coup.
08:09Il y a beaucoup cette problématique de risque.
08:12Les femmes ont une aversion du risque qui est très très forte,
08:16donc elles ont tendance à mettre leur épargne sur du livret A par exemple,
08:21sur des choses très classiques,
08:23qui est disponible,
08:25qui malheureusement avec la hausse de l'inflation sur le temps
08:29ne compense pas finalement ce déficit de baisse de revenus.
08:36Donc l'idée c'est vraiment de les apprendre,
08:39de les accompagner à prendre un petit peu plus de risques,
08:43peut-être progressivement.
08:44On fait des produits qui permettent justement
08:47de relier cette approche de risque très conservateur
08:53tout en boostant progressivement vers les marchés financiers
08:57qui résonnent à leur approche à la fois très très averse
09:04et de volonté finalement de booster leur investissement.
09:08On suivra ça dans les semaines et les mois à venir
09:10et pour voir si le rapport de la femme et de l'argent
09:12évolue dans le bon sens.
09:14Merci à vous Anne-Laure Frischlander-Jacobsen
09:16d'avoir accepté notre invitation.
09:17Je rappelle que vous êtes la fondatrice d'Evesse,
09:19plateforme d'investissement.
09:21Sud Radio, oser investir, le coin de l'expert.
09:25Et nous sommes avec Olivier Malteste,
09:27notre expert en marché financier
09:29et qui enseigne la finance à Paris Dauphine.
09:31Bonjour Olivier.
09:32Bonjour Thomas.
09:33Olivier, en cette fin marge,
09:34je m'attendais à ce que vous nous parliez
09:36de la défense de la souveraineté
09:38ou du plan de relance de l'infrastructure de l'Allemagne
09:40afin de donner un prolongement à nos dernières chroniques
09:43car c'est l'actualité quand même du moment.
09:45Mais finalement, vous avez souhaité évoquer
09:47l'euro numérique, pour quelles raisons ?
09:49Parce que c'est lié mon cher Thomas.
09:50Le projet de l'euro numérique date de 2019
09:52et il consiste à avoir accès de manière numérique
09:54à l'euro pour effectuer ses achats
09:56en complément de ses billets de banque ou de ses pièces.
09:58Mais ça ressemble beaucoup à de la dématérialisation
10:00déjà proposée par Markart Banker en fait.
10:02Oui, tout à fait, sauf que,
10:03grâce à qui faites-vous vos achats du quotidien ?
10:05Visa, Mastercard, American Express,
10:07Apple Play, Google Play, PayPal.
10:09Que des acteurs américains
10:11avec des informations qui transitent par des serveurs américains.
10:13D'où le lien avec les questions de souveraineté
10:15que vous souleviez.
10:16Oui, que se passerait-il si les Etats-Unis
10:18ralentissaient les processus du paiement
10:20ou décidaient de les suspendre tout simplement ?
10:22On doit bien se l'avouer, depuis 2019,
10:24le projet de cet euro numérique patine un peu
10:26et est très peu connu du grand public.
10:28Eh bien, il a été remis sur le devant de la scène
10:30par Philippe Leyn, économiste en chef de la BCE
10:32qui soulève le risque de dépendance aux Etats-Unis.
10:35L'euro numérique pourrait être une manière
10:37de sécuriser ses paiements et donc
10:39de s'affranchir de la dépendance américaine.
10:41Et vous y croyez vraiment à cet euro numérique
10:43par rapport au bitcoin par exemple ?
10:45La concurrence est forte quand même !
10:47Le projet est un peu différent, mais ce que je trouve intéressant
10:49c'est que cet euro numérique n'emballait pas les foules
10:51mais qu'avec le besoin nouveau de souveraineté,
10:53la BCE va essayer de faire accélérer le projet.
10:55La souveraineté, ce n'est pas que la défense.
10:57A côté des thèmes évidents,
10:59qui ont déjà beaucoup progressé en bourse ces derniers temps,
11:01d'autres thèmes liés à la souveraineté
11:03ne sont pas forcément encore mis en avant
11:05Merci Olivier. Oser investir, c'est terminé pour aujourd'hui.
11:07Vous pouvez retrouver Oser investir et Oser entreprendre
11:09en podcast sur sudradio.fr
11:11et sur les réseaux sociaux.
11:13Passez un bon dimanche et à la semaine prochaine
11:159h30 sur Sud Radio.

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