Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Sophie Prima. Bonjour Sonia Mabroux.
00:02Et bienvenue à la grande interview sur CNews et Européens.
00:04Vous êtes la porte-parole du gouvernement.
00:06Beaucoup de sujets à vous soumettre.
00:07Et tout d'abord, bien sûr, un cran de plus dans la guerre commerciale.
00:11Les nouveaux droits de droit américains sont entrés en vigueur ce matin.
00:14Il y a quelques heures, une soixantaine de pays ciblés.
00:17Il y a le choc, bien sûr, Madame Prima, des titans entre USA et Chine.
00:21Et côté UE, les exportations européennes sont taxées à 20%.
00:25La riposte européenne se prépare.
00:26Emmanuel Macron dit encore espérer que Trump revienne sur sa décision.
00:31Est-ce que l'heure est encore à la désescalade en ce moment ?
00:34L'heure est à la fois à la préparation de cet affrontement commercial
00:38et en même temps à la main tendue et à la volonté de négociation.
00:42Personne n'a à gagner dans cette guerre commerciale.
00:44D'ailleurs, pas plus les Etats-Unis que l'Europe ou que le reste du monde.
00:48On voit bien que le séisme de cette guerre commerciale attaque toutes les bourses mondiales,
00:53que toute l'économie mondiale est en cause dans ses principes et dans sa croissance.
00:59Et donc l'idée n'est pas encore une fois de nous-mêmes escalader,
01:04mais c'est d'être prêts, d'être forts par rapport aux Etats-Unis,
01:07d'être unis en Europe et d'avoir une réponse coordonnée.
01:10Ce qui évidemment n'est pas simple,
01:12mais qui en même temps est un signal, un peu comme pour ce qui s'est passé pour la Défense,
01:18d'une conscience européenne qui se consolide.
01:21C'est un moment d'opportunité malgré ce que nous subissons.
01:24Eh bien écoutez, en tout cas, les discussions,
01:26vous savez que quand les réunions européennes avec Benjamin Haddad,
01:30avec Jean-Noël Barraud, avec le président de la République ont lieu,
01:32en fait on sent qu'il y a une unité européenne qui est en train de se reconstituer,
01:36une conscience européenne, à la fois de notre puissance et de notre capacité à agir ensemble.
01:41Ça, ça serait effectivement peut-être la petite opportunité de cette situation.
01:46Mais nous ne voulons pas d'escalade avec les Etats-Unis.
01:47J'ai bien noté, on attend que l'Europe prépare et précise sa riposte.
01:52Ce sera à partir du 15 avril sur les volailles, les jus de fruits, le riz, le maïs.
01:55On notera que le bourbon américain est absent.
01:58C'est là où justement on essaie de ne pas attaquer frontalement les Américains ?
02:02On essaie à la fois d'avoir une sélection de biens et de services,
02:05qui sont une sélection de biens et services qui vont toucher les Etats-Unis de façon importante.
02:10et qui préserve le plus possible les intérêts des différents pays européens.
02:15Vous avez cité le bourbon, évidemment.
02:17Nous sommes très préoccupés par toute la filière vin et spiritueux en France,
02:21qui est une priorité, d'autant plus qu'on a des difficultés avec la Chine également.
02:26Vous parlez, Sophie Prima, de préoccupations, d'inquiétudes, évidemment,
02:28de nos entreprises françaises, de nos industries.
02:31Il y a eu une réunion hier à Bercy avec les différentes filières.
02:34Que dit le gouvernement ce matin aux entreprises françaises qui investissent aux Etats-Unis ?
02:39Vous leur dites de suspendre encore leurs investissements, comme l'a dit le Président,
02:43en sachant que cette consigne présidentielle, apparemment, n'est pas du tout suivie.
02:48Cette consigne...
02:48Oui, mais il faut faire un peu preuve de patriotisme.
02:52Regardez, on ne dit pas d'annuler l'ensemble des investissements,
02:55mais d'attendre un petit peu pour regarder comment cette ambiance commerciale
03:01est en train de se mettre en place.
03:02Vous avez vu qu'il y a des propos très injurieux et très durs,
03:05encore une fois, du Président Trump cette nuit sur les Etats
03:09qui se mettraient à plat ventre devant lui pour négocier.
03:11Nous, nous ne sommes pas à plat ventre.
03:12Nous serons debout avec notre force.
03:14Mais nous voulons dire aussi aux entreprises...
03:15On est debout en disant des escalades, s'il vous plaît, M. Trump.
03:18Oui, on est debout en disant on est prêt à riposter.
03:21D'ailleurs, on va riposter aujourd'hui même.
03:22Il y aura un vote à l'Union européenne pour déterminer la première salve de réponse.
03:27Mais nous disons aussi à nos investisseurs européens
03:31attendez un tout petit peu pour aller investir aux Etats-Unis.
03:34Ça fait partie aussi du rapport de force que nous devons faire avec les Etats-Unis.
03:39Alors, lui est comparé à Donald Trump de chez Wish.
03:41Entendez par là une mauvaise contrefaçon.
03:44C'est ainsi, en tout cas, que les élus de Saint-Pierre et Miquelon
03:47ont jugé la proposition au choc de Laurent Wauquiez dans le JD News
03:50d'enfermer les OQTF sur ce territoire français.
03:54Marine Le Pen aussi dénonce la proposition de Laurent Wauquiez
03:58en rappelant que les OQTF doivent revenir chez eux.
04:01Comment vous avez réagi en découvrant la une du JD News et cette proposition, Sophie Prima ?
04:05J'étais un petit peu surprise, évidemment, comme beaucoup.
04:07J'étais dans l'hémicycle et du coup, la une circulait dans l'hémicycle
04:12avec un peu d'incrédulité, je dois le dire.
04:15Moi, ce que je veux dire, c'est que Saint-Pierre et Miquelon, c'est la France.
04:18Je ne sais pas pourquoi ce territoire...
04:20Enfin, je comprends que ce territoire qui est hors de la zone Schengen
04:22a été choisi par Laurent Wauquiez pour porter sa mesure.
04:27Je ne trouve pas ça très habile de mettre ce territoire de cette façon à l'honneur.
04:32Saint-Pierre et Miquelon, c'est un beau territoire dans lequel la France a une grande histoire,
04:35une vieille histoire avec le Canada.
04:37Enfin bon, c'est un beau territoire.
04:39Laurent Wauquiez oublie que c'est la France ?
04:41Il pense que c'est la France, mais en dehors de l'espace Schengen
04:45et en fait, finalement, un petit peu à côté.
04:47C'est une mesure qui n'est pas du tout envisagée par le gouvernement,
04:51donc je ne vais pas plus la commenter.
04:52On sait qu'on est dans une période de compétition à l'intérieur du groupe LR.
04:58Donc vont fleurir beaucoup de propositions, parfois un peu chocs,
05:02pour essayer de bouger les esprits.
05:04On va dire que c'en est une, pas la plus habile pour Saint-Pierre et Miquelon.
05:08Pourtant, vous avez cité l'un des arguments, justement, mis en avant par Laurent Wauquiez,
05:11le fait que cet archipel ne soit pas soumis aux règles de Schengen.
05:14Laurent Wauquiez qui, j'allais dire, décrit aussi les conditions météorologiques
05:18de cette zone qui ne donne pas envie d'y rester.
05:21Mais je pose la question différemment.
05:23Alors, quelle est la solution du gouvernement, Sophie Prima ?
05:26Alors que le ministre des Affaires étrangères a affirmé qu'une nouvelle phase s'ouvrait
05:29avec le régime algérien, est-ce que vous pouvez nous dire ce matin
05:32ce que la France a obtenu en échange de ce voyage ministériel,
05:36par exemple, sur la liste des OQTF ?
05:38Alors, je ne vais pas rentrer dans les discussions parce que je n'en ai pas mandat, d'abord.
05:42Et puis, vous savez que les relations diplomatiques sont ce qu'elles sont.
05:44Elles se font dans la discrétion, mais dans l'efficacité.
05:48Le rapport de force qui a été bâti par Bruno Retailleau en France
05:52avec une volonté très forte, justement, de mettre un rapport de France
05:55entre l'Algérie et la France sur la question des OQTF
05:59a évidemment durci les relations.
06:02On est aujourd'hui arrivé à une solution où on a durci les relations.
06:06Les solutions.
06:07Voilà, pardon, les solutions.
06:09Et aujourd'hui, nous arrivons dans une période où il faut bien reprendre l'angle
06:12pour pouvoir négocier effectivement avec l'Algérie.
06:15Quelles sont les possibilités à la fois sur les OQTF ?
06:20Et d'ailleurs, à partir de demain, les préfets et les consuls vont reprendre l'angle
06:24pour parler justement des OQTF de façon précise et individuelle.
06:28Les accords de 94 seront respectés avec l'Algérie.
06:32Et nous reprenons l'angle avec l'Algérie pour Boilem Sansal,
06:35pour nos entreprises qui travaillent en Algérie.
06:38D'ailleurs, certaines ont connu des contrats dès hier.
06:41Voilà pour les contrats.
06:42D'Ontac, mais si je vous entends bien, c'est une reprise de contact.
06:45C'est-à-dire notre mensuétude, je parle là de l'attitude du ministre,
06:47ou plutôt du Quai d'Orsay.
06:49Pour l'instant, nous n'avons rien sur la table, sur les individus sous OQTF,
06:52sur la libération de Boilem Sansal et sur l'ultimatum.
06:55Nous sommes en train de négocier en fait maintenant entre les consuls et les préfets de département
07:03pour que la reprise des OQTF se fasse dans le cadre des accords de 94.
07:07Que répondez-vous de nouveau à Laurent Wauquiez ou encore Éric Ciotti hier à votre place, Sophie Prima ?
07:11Les deux ont dénoncé, Éric Ciotti en particulier, une soumission de la part de l'exécutif français
07:16et un désaveu de la ligne de fermeté de Bruno Rotaillot.
07:20Oui, ce sont des effets de manche quand on est dans l'opposition
07:23et qu'on n'est pas en face d'un pays pour négocier.
07:27Nous avons commencé une riposte graduée, vous savez, sur les visas,
07:30sur les délivrances de visas avec l'Algérie, ça a apporté ses fruits.
07:33Beaucoup y ont vu un pistolet à eau.
07:35Oui, la preuve c'est qu'aujourd'hui le président Tebboune a réouvert la porte de la négociation de son propre chef.
07:41Nous sommes aujourd'hui en train de négocier dans le détail et nous allons obtenir des résultats.
07:46Donc je dis à M. Ciotti, je dis à M. Wauquiez que nous sommes en train de travailler.
07:53C'est moins efficace peut-être que ce qu'ils disent depuis les bandes de l'hémicycle.
08:00Mais en réalité, je pense qu'au bout du compte, on aura et de l'efficacité sur les points qui sont importants,
08:07y compris pour Bruno Retailleau, et en même temps retrouver une relation qui doit être bonne avec l'Algérie.
08:13Je fais deux fois que vous citez Bruno Retailleau qui est au centre quand même beaucoup des critiques
08:16et de l'attention à la fois médiatique et politique.
08:18Bruno Retailleau dit que sur le dossier algérien, il jugera sur les faits.
08:22Vous pouvez affirmer ce matin que la ligne du Bruno Retailleau est la même que celle de Jean-Noël Barraud
08:26et donc la même que celle d'Emmanuel Macron ?
08:28C'est celle du gouvernement.
08:29C'est celle du gouvernement sous l'autorité du président de la République
08:34puisque le président de la République est également partie prenante dans les relations internationales, évidemment.
08:39Et d'ailleurs, les relations se sont faites d'abord avec lui, entre le président Tebboune et le président Macron
08:44et ensuite avec Jean-Noël Barraud au Quai d'Orsay.
08:47Et oui, c'est la ligne du gouvernement.
08:48C'est-à-dire à la fois une grande détermination.
08:50Nous voulons que les OQTF algériens dont nous avons fait la liste repartent en Algérie
08:55dans le cadre des accords de 1994.
08:57Nous voulons que nos entreprises françaises retrouvent un courant d'affaires avec l'Algérie.
09:01Nous voulons la libération de Bohème sans salle.
09:03Et nous sommes en train de négocier dans ce sens.
09:06Mais pour négocier, il faut à un moment reprendre langue.
09:08D'accord.
09:09C'est-à-dire que c'est la diplomatie qui reprend et c'est des relations entre les présidents.
09:14Alors un sujet important, et on poursuit notre entretien sur ces news européens, Sophie Préma,
09:18ce sont les fameuses zones à faible émission, mais à grande exclusion,
09:22qui sont examinées en ce moment à l'Assemblée,
09:24tandis qu'une grande partie des députés veulent leur suppression pure et simple.
09:28Pourquoi tenez-vous à maintenir un tel dispositif ?
09:32Et je vais le dire autrement en reprenant une célèbre réplique.
09:35Pourquoi vous hésitez à arrêter d'emmerder les Français ?
09:39Alors vous tapez juste, parce que je suis d'une circonscription où repose le président Pompidou,
09:44donc je suis assez pompidolienne dans l'idée.
09:47Merci de ce petit clin d'œil.
09:49Les zones à faible émission, elles sont d'abord un engagement européen,
09:53qui est l'engagement de l'Europe de réduire les émissions de particules
09:56et d'avoir une protection de notre population par rapport à un fléau,
10:00qui est une mauvaise qualité de l'air, qui provoque des maladies.
10:02On estime un rapport d'ailleurs d'un sénateur, à l'époque sénateur LR,
10:07aujourd'hui rapporteur du budget au Sénat, Jean-François Husson,
10:10montrait que c'était environ 8 milliards par an de dégâts sanitaires auprès des Français.
10:16Donc il faut que nous agissions.
10:17Est-ce que la mécanique des zones à faible émission est la bonne ?
10:22Probablement non, parce qu'elle organise en réalité une forme de partition sociale,
10:27partition professionnelle aussi.
10:28Moi je suis d'un territoire dans les hymnes assez lointains.
10:31Les artisans qui ont des camionnettes diesel,
10:33ils se lèvent déjà à 4h du matin pour éviter les embouteillages,
10:36pour venir travailler dans Paris.
10:38Si en plus ils ne peuvent pas rentrer,
10:39évidemment ça fait monter une colère très très importante.
10:43Donc l'idée aujourd'hui, qui va être dans la loi de simplification,
10:47c'est de à la fois dire Paris et Lyon continuent,
10:51et font à leur rythme en fonction des seuils de déclenchement des particules fines.
10:56Donc ça c'est très important.
10:57Et puis on renvoie aux collectivités locales,
11:00ensuite la possibilité de mettre en place,
11:02avec les mécanismes qu'ils souhaitent,
11:04des zones de protection sanitaire.
11:05Donc liberté pour une quarantaine d'agglomérations,
11:07mais pas pour le Grand Paris et la métropole de Lyon.
11:09En réalité, on vous entend...
11:10Avec déjà des dérogations.
11:12Je veux insister sur le fait que déjà le système s'est beaucoup plus...
11:14Mais pourquoi pas la suppression pur et sain ?
11:16Vous venez de dire, Madame Prima,
11:17que pour vous quand même c'était une forme,
11:19enfin c'est une exclusion d'ailleurs sociale.
11:21Est-ce qu'on est tenu en réalité par une directive européenne
11:24et par une facture qu'on va devoir payer ?
11:25Alors il y a eu des engagements,
11:26il y a eu en plus des engagements européens,
11:29à peu près 3 milliards,
11:30mais il ne faut pas regarder ces 3 milliards-là.
11:32Il faut aussi regarder les 8 milliards que ça coûte à la santé publique
11:35et surtout la vie des gens que ça...
11:37Donc je pense que...
11:38Et l'aveuglement idéologique,
11:40et l'autoritarisme technocratique,
11:41parfois d'imposer une telle mesure.
11:43C'est ce que je viens de vous dire, Sonia Mabrouk.
11:44C'est là-dessus qu'il faut qu'on travaille,
11:46c'est là-dessus qu'il faut absolument
11:47que les mécanismes ne soient pas des mécanismes de partition sociale.
11:50C'est la raison pour laquelle nous réengageons
11:52à partir de septembre, par exemple, le leasing social.
11:55C'est par exemple aussi, nous avons une réflexion aujourd'hui
11:58sur comment est-ce qu'on peut rendre acceptable
12:01la transformation de son véhicule.
12:05Vous savez, il y a des formes de rétrofit,
12:07on peut changer son moteur,
12:08on peut changer de carburant, etc.
12:10Ce sont des solutions qui coûtent peu cher
12:12et qui, si on les aidait, seraient accessibles aux plus modestes.
12:15J'entends, madame, le porte-parole
12:16et je sais que vous luttez contre la déconnexion
12:18des responsables politiques,
12:19mais parfois, très honnêtement,
12:20en écoutant certains propos,
12:22on se dirait peut-être qu'il faudrait un stage
12:24dans votre commune ou peut-être, je ne sais pas,
12:27au Béarn ou ailleurs.
12:28Ou peut-être, il faut remettre le cumul des mandats.
12:30Ça serait une bonne idée.
12:31Très bien.
12:31Et bien voilà, vous êtes une...
12:33Vous militez pour...
12:34Je me suis battue contre la fin du cumul des mandats
12:36pour ces raisons, des raisons de déconnexion
12:38et aussi, j'en parlais tout à l'heure,
12:41des raisons peut-être de comportement dans l'hémicycle.
12:43Je pense qu'un maire, député,
12:45ne se comporte pas comme j'en vois certains se comporter.
12:48Et peut-être que la ministre Agnès Pannier-Runacher
12:50n'aurait pas dû dire cela.
12:52Les moins riches ont aussi des voitures.
12:54Je ne vais pas commenter les commentaires.
12:55C'est important parce que ça a quand même
12:57sa sointe de mépris quand même de classe.
13:01Je ne sais pas, mais en tous les cas,
13:03ce qui est important, c'est rendre...
13:07Ces propos ont été peut-être maladroits
13:09et en tous les cas, ce n'est pas une question de classe,
13:11l'appartenance, si on a une voiture plus ou moins pôle honte,
13:14ce n'est pas une question de classe, naturellement.
13:17Cela me fait penser à un autre sujet,
13:19c'est la parité femmes-hommes
13:21dans les petites communes de moins de 1000 habitants.
13:23Ça part d'une bonne idée.
13:24Je pense que nos téléspectateurs et éditeurs
13:26qui nous écoutent disent,
13:27évidemment, on est pour cette parité,
13:29mais à la fin, c'est une pratique,
13:30c'est une décision qui est impraticable.
13:34Bonnes intentions et à la fin, on se lit les points.
13:37D'abord, il faut dire que c'est partie d'une demande très forte
13:39de l'Association des maires ruraux de France.
13:42Vous savez, jusqu'à présent,
13:44on fait ce qu'on appelle le tir au pigeon,
13:45c'est-à-dire que vous avez une liste,
13:46et puis les gens choisissent,
13:48ils barrent sur la liste ceux qui ne veulent pas
13:49et ils laissent ceux qui veulent.
13:51Ce qui conduit parfois à ce que le maire qui se présente,
13:54le maire, entre guillemets, naturel,
13:56ne soit pas élu,
13:57parce qu'un maire, c'est aussi celui qui dit non.
13:58Donc, de temps en temps, dans une petite commune,
14:01il y a des inimitiés qui s'exercent
14:03et parfois, le maire n'est pas élu.
14:06Il y a aussi cette question de parité.
14:08Le Premier ministre dit souvent
14:09qu'il ne faut pas que les femmes qui habitent
14:10dans des communes de moins de 1000 habitants...
14:12Nous sommes tous d'accord.
14:13Mais vous voyez aussi la contrainte.
14:15Oui, c'est la raison.
14:16Quand il y a le brun pivet, on l'a fait,
14:18on va voir les conséquences.
14:19Oui, parce qu'elle est très attachée à la parité,
14:20mais en réalité,
14:22on a passé une disposition dans cette loi
14:25qui est très importante,
14:26c'est-à-dire que vous ne pouvez
14:27ne pas présenter de liste complète.
14:30C'est-à-dire que si vous êtes tout seul,
14:32vous pouvez vous présenter quand même tout seul.
14:33Si vous êtes trois, il faut au moins une femme,
14:35mais vous pouvez ne être que trois
14:36sur une liste de 9 ou de 13.
14:38Sophie Prima, deux questions importantes
14:39pour conclure.
14:40D'abord, le budget.
14:40Vous avez d'ores et déjà prévenu
14:42que ce serait un casse-tête, un cauchemar.
14:44Une lettre de cadrage a été envoyée au ministre.
14:47Ce n'est pas même un budget,
14:48c'est trois budgets.
14:492026, 2027, 2028.
14:51On sait que la croissance va baisser
14:53à 0,7, même 0,6.
14:55On est en train d'estimer cela.
14:57Les efforts vont être très importants
14:59pour les contribuables ?
15:00Les efforts vont être importants,
15:02mais surtout, nous avons entamé
15:03une grande réforme de l'État.
15:04Vous savez que c'est l'objectif du Premier ministre,
15:07c'est de se dire
15:07quelles sont les missions obligatoires de l'État,
15:10comment nous les exerçons,
15:11comment nous évaluons cet exercice
15:13et comment nous pouvons à la fois les simplifier.
15:15Vous savez qu'on a un grand champ
15:16de simplification en chantier également.
15:20et comment nous pouvons réduire les dépenses
15:24sans obéir évidemment...
15:26Pas de tabou, donc ?
15:26Les aides sociales ?
15:28Aucun tabou.
15:28Aucun tabou.
15:29Les aides sociales, c'est 50%.
15:30Les collectivités, c'est 30%.
15:31Le niveau des effectifs dans la fonction publique ?
15:33Comment on peut rendre le service public
15:34de façon plus efficace ?
15:36Je voudrais conclure sur un sujet
15:37qui normalement mériterait des heures
15:39parce qu'il a des conséquences importantes
15:40pour notre société.
15:41L'aide active à mourir,
15:43l'euthanasie.
15:44Je suppose que vous entendez évidemment
15:46tous ces spécialistes, ces experts
15:47qui alertent sur la rupture anthropologique,
15:49qui alertent aussi sur la relation
15:51tellement importante entre le patient
15:53et le médecin
15:55et finalement sur ce serment d'Hippocrate
15:57auquel on apporte un coup de canif.
15:59Qu'est-ce que vous dites ?
16:00Qu'est-ce que la femme politique,
16:01qu'est-ce que la citoyenne engagée
16:03pense à un tel texte ?
16:05Alors d'abord, je suis très heureuse
16:06que le Premier ministre ait choisi
16:08de faire deux textes.
16:09Un texte sur les soins palliatifs
16:11parce que pour le coup,
16:12ça c'est du service public plus plus plus,
16:15c'est-à-dire la possibilité
16:16pour tous les Français
16:17d'avoir accès aux soins palliatifs.
16:19L'aide active à mourir,
16:20ça effectivement pose des questions anthropologiques,
16:22ça pose des questions de conscience,
16:24ça pose des questions de conditions,
16:26ça pose des questions de liberté d'exercice
16:27pour les médecins.
16:29Pour vous dire,
16:31je ne sais pas encore
16:32ce que je voterais
16:34si jamais j'étais de nouveau parlementaire
16:36sur ce texte-là.
16:37Il faut d'abord regarder
16:38quelles seront les conditions,
16:39quels seront l'encadrement
16:40des conditions.
16:42C'est intéressant, vous ne savez pas.
16:43Non, je ne sais pas,
16:44c'est une question très difficile.
16:46Moi, je suis en contact
16:48avec un professeur
16:49qui s'appelle le professeur Claude Grange
16:50qui a monté il y a 27 ans
16:51les soins palliatifs
16:52à Oudan dans mon territoire,
16:53qui a fait un film
16:54avec Osta Gavras récemment.
16:56Voilà, magnifique.
16:58Et discuter avec lui,
17:00c'est très enrichissant
17:01parce que lui,
17:01il a vécu ça,
17:02il a vécu cette relation
17:03dont vous parlez
17:03entre un médecin
17:04et quelqu'un
17:05qui est en soins palliatifs,
17:06quelqu'un qui demandait
17:07des aides à mourir
17:08et qui finalement dise
17:09non, je veux finir ma vie
17:11sans souffrir,
17:12parce que c'est ça la difficulté,
17:13sans souffrir,
17:14sans être dans une position
17:15d'indignité,
17:16c'est très difficile.
17:17Donc, il faut regarder
17:18jusqu'au bout du texte
17:19quelles seront les conditions
17:20d'un cadre.
17:20Si je peux me permettre,
17:20Sophie Primard,
17:21c'est très rare qu'à ce micro
17:22depuis tant d'années,
17:23les politiques doutent
17:24et je trouve que c'est heureux
17:25sur un sujet aussi important.
17:27C'est un sujet plein d'honnelle.
17:28La décision et le doute.
17:29Oui, c'est le doute
17:30et le doute vous oblige
17:31à écouter,
17:32vous oblige à lire,
17:32vous oblige à vous renseigner
17:33et c'est ça qui fait
17:35la beauté de la politique
17:36en réalité.
17:36Merci Sophie Primard,
17:37c'est votre grande interview.
17:38Je vous dis à bientôt
17:39avec plaisir.
17:39À bientôt, merci.
17:40Merci.