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  • 18/03/2025
Algérie : vers une remise en cause des accords de 1968 ?Réforme des retraites : pas de retour à l'âge légal de 62 ans ?invités : Céline CalvezDéputée "Ensemble pour la République" des Hauts-de-SeineSébastien PeytavieDéputé "Écologiste et Social" de la DordogneTous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.

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Transcription
00:00Voilà, vous avez suivi en direct, en intégralité, cette séance de questions au gouvernement.
00:05On va débriefer la séance avec nos invités en plateau et puis avec ceux qui l'ont suivi,
00:09nos journalistes Stéphanie Dépierre et Marco Pommier, depuis la salle des Quatre Colonnes.
00:12Clément Perrault était, lui, dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale pour tout voir, tout entendre.
00:17Et puis Hugo, Hugo Berchoir, nous dira ce que lui et sa communauté sur Twitch ont retenu de cette séance.
00:23Clément Perrault, vous retenez, vous, la question d'un président de groupe et la réponse d'un Premier ministre ?
00:30Oui, elle a un président de groupe dont on dit parfois que la parole est assez rare.
00:34C'est Laurent Wauquiez, le président du groupe de la droite républicaine,
00:38un groupe qui est partenaire du gouvernement de François Bayrou.
00:42Mais Laurent Wauquiez, aujourd'hui, a voulu pousser un coup de gueule,
00:45un coup de gueule au sujet de l'immigration.
00:47Il regrette qu'il n'y ait pas dans l'agenda de l'Assemblée Nationale pour les six prochains mois
00:51de grands textes et même de textes un peu secondaires sur le thème de l'immigration.
00:55Quand il a fait part de cette déception d'où j'étais dans l'hémicycle,
00:58je pouvais voir juste derrière lui les députés du Rassemblement National
01:02qui se moquaient gentiment de lui, qui disait, tiens donc, comme c'est surprenant,
01:07avec bien sûr ironie, comme si pour eux il était évident que le gouvernement Bayrou
01:10ne traiterait pas de ce sujet.
01:12Le Premier ministre, en tout cas, a répondu de façon assez technique.
01:15Il a expliqué qu'il y avait un embouteillage de textes, peut-être que l'immigration arrivera plus tard.
01:19Et François Bayrou a aussi dit sa réticence aux grands textes sur l'immigration.
01:23Il a rappelé qu'il y en avait eu beaucoup ces trente dernières années, a-t-il dit,
01:27et que ces grands textes, souvent, débouchaient sur une certaine déception pour les parlementaires.
01:32On passe aux quatre colonnes.
01:34Merci beaucoup, Clément Perrault. On revient sur cette séance avec nos invités.
01:39Céline Calvels, bonjour. Bonjour.
01:41Députée Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine, Sébastien Pahitavieu, bonjour.
01:44Bonjour. Députée du groupe écologiste et social de Dordogne.
01:48On va revenir sur les retraites avec des déclarations du Premier ministre
01:52qui semblent fermer la porte à un retour aux 62 ans.
01:54Mais écoutons-le donner des précisions dans l'hémicycle, il y a quelques minutes.
01:58Je ne crois pas que qui que ce soit qui travaille sur ce sujet puisse prétendre qu'on peut en revenir à la retraite à 62 ans.
02:06Et je suis persuadé que les partenaires sociaux, dans leur ensemble, en viendront à une conclusion de cet ordre.
02:15Et donc, j'ai tendu, j'ai donné la main aux partenaires sociaux.
02:21On verra les propositions qu'ils font, mais il n'est pas possible de dégrader
02:26l'équilibre financier du système de retraite déjà profondément abîmé.
02:31C'est la députée écologiste et sociale Clémentine Autain qui interrogeait le Premier ministre.
02:35Pour elle, il ferme le conclave. Écoutez.
02:38Je constate que le Premier ministre ne veut pas changer de braquet.
02:43Il a méprisé la démocratie. Il est revenu sur les propos qu'il a lui-même tenus.
02:51C'est-à-dire qu'il ne tient pas ses engagements de dire que le conclave avec les partenaires sociaux avait le droit de discuter de ce qu'il voulait.
02:58Et dimanche, en expliquant qu'on ne pouvait pas revenir sur la retraite à 64 ans,
03:04eh bien, d'une certaine manière, il a fermé le champ des possibles de ce lieu qui était censé être un endroit de démocratie
03:11pour faire rebondir enfin le débat qui aurait dû avoir lieu dans l'Assemblée nationale depuis fort longtemps.
03:17Céline Calvel, sur cette méthode, donner un rendez-vous aux partenaires sociaux,
03:21dire au début tout est ouvert, pas de totem, pas de tabou,
03:25puis finalement dire 62 ans, on n'y reviendra pas, on reste à 64 ans.
03:29La confiance dans la démocratie avec les partenaires sociaux, elle reste encore ouverte.
03:33Le conclave se tient. Ce qu'a exprimé le Premier ministre, c'est de dire
03:37mais je ne vois pas quelle serait la solution en maintenant un équilibre
03:40qui permettrait de revenir à 62 ans. Parce que la solution alternative, c'est quoi ?
03:44C'est de hausser les cotisations pour les travailleurs qui sont déjà sur pas mal de cotisations,
03:49c'est de baisser les pensions de retraite.
03:53Mais il n'écrit pas un peu les conclusions du conclave avant la fin ?
03:56Je ne pense pas qu'il écrive les résultats du conclave.
03:59Et puis n'oublions pas que l'idée, ce n'était pas seulement la question de 62 ans,
04:02c'était aussi de trouver toute amélioration possible qui puisse être traduite par la loi, puisse l'être.
04:07Et on sait très bien que sur la pénibilité ou encore sur les questions d'égalité femmes-hommes,
04:11il y a sans doute encore des améliorations à trouver.
04:14Sébastien Païtavier, est-ce qu'on peut dire que le Premier ministre a fait preuve aussi d'honnêteté en disant
04:19personne aujourd'hui ne peut dire qu'avec notre budget dégradé, notre budget de la défense qui va devoir être fortement augmenté,
04:27il y a une place pour un retour à 62 ans ?
04:30L'honnêteté est de montrer ce qui l'attend et ce qu'il espère comme conclusion.
04:36Avant même qu'on arrive à la fin du conclave, il est en train de dire ce qu'il attend,
04:40et ce qu'il espère qui arrive.
04:43Il donne son opinion, il dit quasiment en tant que citoyen.
04:46Oui en tant que citoyen, sauf que ce n'est pas n'importe quel citoyen.
04:49Et on ne peut pas négocier un pacte finalement de gouvernement en donnant des règles très ouvertes,
04:57et là en plein milieu, sous prétexte de l'effort de guerre, de changer les règles.
05:02Et ça c'est quelque chose qui n'est juste pas acceptable.
05:04Et on le rappelle, c'était pour convaincre vos amis socialistes, vos partenaires du Nouveau Fonds Populaire Socialiste de ne pas censurer.
05:11Aujourd'hui les socialistes se sentent un peu trahis en disant finalement,
05:14ce conclave, les règles elles sont biaisées par le Premier Ministre.
05:18Je pense que les règles ne sont pas biaisées.
05:20Ce que je voulais dire ce n'est pas uniquement par rapport à des risques de guerre et des efforts de dépense que le don aurait changé.
05:26C'est la donne démographique qui change beaucoup de choses.
05:28En fait là on a l'opportunité de pouvoir revoir ce qu'est le système actuel,
05:32mais il faut regarder en face quels sont l'impact sur l'ensemble des finances publiques et de ces retraites.
05:37Le niveau de vie des retraités, le niveau de vie de ceux qui travaillent,
05:40en fait on doit regarder ça plus globalement.
05:42Donc on est sur quelque chose d'ambitieux, là on a l'opportunité d'améliorer ce qu'il existe.
05:48Forcément la situation du système de retraite, on y est très attaché,
05:52mais on ne peut pas la trouver complètement satisfaisante.
05:54On n'a pas tous forcément la même lecture de ce qui doit être fait.
05:57Moi je tiens à redire que le niveau de déficit sur les finances publiques est terrible,
06:01et que ce qui arrive devant nous avec une certaine dénatalité ne va faire que prononcer ce déséquilibre.
06:05Sébastien Payet-Avis, Céline Calves dit qu'il peut y avoir des avancées dans ce conclave.
06:09Peut-être pas sur l'âge, mais il peut y avoir sur les femmes, sur le travail des seniors par exemple.
06:14Tout n'est pas forcément perdu ?
06:16Ce qu'il y a perdu, et depuis le début du débat sur les retraites, c'est la méthode.
06:22Et on voit la manière dont on nous a empêché de voter.
06:27A chaque fois que le débat a été remis, que ce soit dans les niches parlementaires,
06:31à chaque fois il y a eu obstruction ou blocage.
06:34Et là enfin, il pouvait y avoir une discussion,
06:36et là on est en train de changer les règles de ce qui peut être discuté et pas discuté.
06:40On voit à quel point cette question des retraites est venue abîmer la démocratie,
06:45est venue abîmer, quand on va justement en circonscription, le nombre de personnes.
06:50Et quand on regarde les élections là en juin, et ensuite en juillet, on voit l'impact que ça a eu.
06:55Et donc je crois qu'on ne peut pas jouer avec ça aujourd'hui, vu l'état de notre démocratie.
06:59Et là, c'est vraiment quelque chose qui n'est pas correct.
07:01C'est vrai qu'on a une France qui était très largement opposée à la réforme,
07:06et qu'il est peut-être toujours, une majorité des députés ici ont fait campagne
07:10pour lutter contre cette réforme des retraites,
07:12revenir à un âge de 62 ans, 60 ans pour les uns.
07:15Est-ce que là, le côté de François Bayrou, qui réunit les partenaires sociaux,
07:19qui à la fin dit de toute façon sur l'âge on n'y bougera pas,
07:22est-ce que ça ne peut pas donner le sentiment aux oppositions ?
07:24Évidemment, mais aussi peut-être aux Français,
07:26que finalement on leur a fait croire qu'une discussion était possible, alors que non.
07:30Moi, je pense, sincèrement, je crois à la discussion,
07:33et elle est beaucoup plus saine que dans les conditions de 2023.
07:372023 a réussi à améliorer certaines choses, nous ne l'oublions pas,
07:42un minimum des retraites.
07:43En fait, abroger cette réforme, ce serait revenir dessus,
07:46et je pense que les milliers de retraités concernés ne l'accepteraient pas.
07:50Moi, je crois au contraire que les gens sont en train de s'éveiller aussi
07:53sur les nécessités de ce qu'importe la préservation d'un système par répartition.
07:58Le fait qu'on ait eu de nouveau un travail de la Cour des comptes,
08:01qu'il faudrait d'ailleurs approfondir plus largement
08:03sur la résonance du système des retraites sur nos finances publiques,
08:06le fait qu'il y ait ce conclave,
08:08moi, je pense encore que les Français ne vont pas douter de l'enjeu.
08:12L'enjeu, il est majeur, il doit être non pas un sujet de rupture et d'opposition,
08:17on doit pouvoir aménager une situation.
08:20Cette situation, elle est indispensable.
08:22Tout est sur la table.
08:24Et d'autant plus avec l'effort budgétaire nécessaire pour la défense.
08:27Est-ce que ça, ça a changé la donne d'après vous ?
08:29Je pense que de toute façon, la donne sur l'enjeu des retraites,
08:32qui contribue quand même à l'augmentation,
08:34la plupart de l'augmentation de ces dernières années du déficit,
08:37c'est le creusement avec ce système de répartition.
08:40Aujourd'hui, vous avez des personnes qui sont à la retraite,
08:42qui touchent plus en termes de pension que ce qu'elles ont pu cotiser pendant des années.
08:48Elles le méritent, mais en fait, aujourd'hui, ce qu'il y a,
08:51c'est que pour payer ces pensions,
08:54nous avons des personnes qui travaillent et qui ne voient pas du tout
08:58leur pouvoir d'achat augmenter.
09:00Donc je pense que, oui, la question de la défense, elle doit nous ressaisir,
09:04mais la question des retraites est tellement majeure et presque abyssale
09:08que ça ne vient pas forcément complètement aggraver l'enjeu.
09:11Il est déjà grave.
09:12Sébastien Payetavis, c'est vrai qu'on a entendu Edouard Philippe,
09:15notamment président du parti Horizon, dire qu'il y a un côté décalé
09:19alors que la France et plus globalement l'Europe s'interrogent
09:22sur comment augmenter le budget de la défense à 100 milliards d'euros,
09:25de dire, à côté de ça, des gens discutent pour revenir à 62 ans.
09:29Ils disent, de toute façon, c'est décalé, c'est hors-sol.
09:32Pour vous, non ?
09:33On peut avoir cette discussion-là alors qu'il va falloir dégager
09:36des milliards d'euros pour éviter des déficits trop grands,
09:39peut-être en trouver d'autres pour le budget de la défense ?
09:41On ne nous dit pas de totem, sauf qu'en fait,
09:43ils ne font que mettre des totems en permanence.
09:45C'est celui de « on ne touche pas aux impôts ».
09:47On ne veut pas taxer les plus riches.
09:49On nous met ça à chaque fois.
09:51On nous l'a répété sur le vote du budget.
09:53Emmanuel Macron l'a répété, là, sur la question de l'effort de guerre.
09:56Et on voit que, comme c'est cette seule condition,
09:59à partir de là, on ne peut rien toucher d'autre.
10:01Donc on fait un passage en force.
10:03Et derrière, on dit que, vu que la situation est compliquée aujourd'hui,
10:06ce ne serait pas sérieux d'eux.
10:08Et donc je crois qu'il faut prendre la mesure, quand même,
10:10de l'impact que ça a pour les gens,
10:12de ne pas respecter la parole,
10:14de ne pas respecter l'engagement qu'il y a,
10:17et de mettre au vote.
10:19Parce que votons, ici. Et voyons ce qu'il s'y passe.
10:21Sur cette question, Céline Calves,
10:23puisqu'évidemment, on dit qu'on peut discuter des retraites,
10:25mais pas des 62 ans.
10:27Emmanuel Macron dit qu'il faut faire des choix,
10:29qu'il faut avoir du courage, mais surtout pas augmenter les impôts.
10:31C'est vrai que vous avez quand même des conditions,
10:33quand vous entrez dans les discussions,
10:35assez strictes.
10:37C'est-à-dire qu'on peut discuter de certaines choses,
10:39mais il y a d'autres choses chez vous, ça ne peut pas faire l'objet d'un débat ?
10:41Moi, je pense, mais c'est une position personnelle,
10:43que sur la question des impôts,
10:45et on a vu qu'il y a eu des avancées pour faire contribuer des plus hauts revenus.
10:47En fait, l'idée, c'est que...
10:49Très provisoire, très marquée dans le temps, pour l'instant.
10:51Oui, mais quand même, qui permettent de dire,
10:53nous, nous ne sommes pas pour augmenter les impôts,
10:55parce que la pression fiscale est déjà très forte en France,
10:57que ce soit sur les entreprises,
10:59ou sur les particuliers.
11:01Mais pour autant, est-ce que la manière
11:03dont sont répartis les efforts sont les plus justes possibles ?
11:05Moi, je crois qu'on a encore, peut-être,
11:07quand même des efforts à faire.
11:09Le totem de ne pas augmenter les impôts,
11:11je pense que ça ne doit pas nous empêcher de dire
11:13que la répartition de la contribution de chacun,
11:16quelle que soit la forme, ça peut être les impôts,
11:18mais ça peut être aussi d'autres formes de contribution,
11:20eh bien, doit être parfois vue
11:22pour plus de justice fiscale. Je pense que c'est important.
11:24On va passer à présent à notre deuxième thème,
11:26celui sur le rapport de la France
11:28avec un pays voisin,
11:30rapport très tendu avec l'Algérie.
11:32Ces derniers mois, on va écouter la réponse
11:34du Premier ministre, qui l'a formulée à une question
11:36d'Éric Ciotti, président du groupe UDR,
11:38ici à l'Assemblée.
11:40Nous avons indiqué que,
11:42au terme d'un délai assez court,
11:45nous étions déterminés
11:47à réviser les accords
11:49s'il n'y avait pas,
11:51ça a d'ailleurs été
11:53un engagement pris en 2022,
11:56s'il n'y avait pas
11:58acceptation
12:00de la reprise nécessaire
12:02de ressortissants algériens
12:04ayant les papiers
12:06qui garantissent leur nationalité algérienne.
12:08C'est notre détermination
12:10et c'est précisément
12:12ces décisions que nous allons
12:14prendre et faire respecter.
12:16Il y avait une autre question de la députée
12:18Ensemble pour la République, Anne Jeunetet,
12:20sur cette question.
12:22Oui, madame Jeunetet,
12:24vous avez entendu la détermination
12:26du gouvernement à apporter une réponse
12:28graduée à cette crise avec l'Algérie,
12:30quitte à réviser les accords de 68.
12:32Est-ce que c'est la bonne méthode ?
12:34Quitte à réviser les accords de 68,
12:36c'est-à-dire les accords de 2007.
12:38C'est par cela que le ministre de l'Intérieur,
12:40Bruno Retailleau, veut commencer.
12:42Ne pas donner de visa
12:44et de permis de circuler de façon libre
12:46aux diplomates algériens
12:48qui viendraient sur le territoire français.
12:50Cette mesure graduée est nécessaire,
12:52ça fait partie de la manière de la France de traiter.
12:54On va progressivement, dans les relations diplomatiques,
12:56en exigeant à tous les Etats
12:58la réciprocité de nos accords
13:00et le respect des engagements internationaux.
13:02Cela dit, vous avez vu
13:04que du côté de l'extrême-droite,
13:06et notamment Marine Le Pen,
13:08qui dit que cette riposte, il faudrait qu'elle aille
13:10un peu plus vite. On a entendu aussi
13:12Éric Ciotti dire que des coups de menton,
13:14que des paroles. Visiblement,
13:16ces gens-là ne comprennent pas
13:18qu'il n'y ait pas de réponse concrète pour l'instant.
13:20Ça suffit, le Yaka Faucon, c'est trop facile.
13:22Ça, c'est la méthode de ceux qui n'ont jamais gouverné.
13:24La réalité, le pragmatisme,
13:26quand on est au pouvoir
13:28et quand on est en charge du gouvernement,
13:30c'est d'être responsable de proposer les réponses
13:32réalistes, pragmatiques,
13:34qu'il est possible de mettre en oeuvre.
13:36On peut suspendre les accords de 2007,
13:38on pourra sans doute suspendre de la même manière
13:40les accords de 1968, et par la suite,
13:42voir comment, à la table des négociations,
13:44car il faut être deux pour négocier,
13:46nous pourrons avancer sur ce sujet
13:48et retrouver des relations apaisées entre nos deux pays.
13:50Merci beaucoup, Anne Gionneté, merci à vous.
13:52Merci beaucoup, Marco Pommier.
13:54Sébastien Payetaviri, poste gradué,
13:56mais on voit que le gouvernement, pour l'instant,
13:58n'est pas prêt à céder aux demandes de l'extrême-droite
14:00et qu'il s'agit de renégocier,
14:02de maintenir la pression, mais on ne revient pas
14:04sur les accords de 1968.
14:06Il s'est passé, dans le bureau Oval,
14:08il n'y a pas très longtemps,
14:10une scène assez humiliante
14:12et la manière dont on vient,
14:14ou dont certains, aujourd'hui,
14:16viennent utiliser
14:18les négociations avec d'autres pays
14:20est quand même quelque chose
14:22qui n'est absolument pas bon.
14:24Et ce serait bien qu'on ne vienne pas s'inspirer
14:26de ces méthodes-là.
14:28Il y a longtemps, Monsieur Ciotti
14:30parlait d'Etat voyou.
14:32Alors, lui, il dit que c'est l'Algérie
14:34qui humilie la France en refusant
14:36le retour de certains de ses compatriotes
14:38que la France veut expulser.
14:40Et avec ça, ça va produire quoi ?
14:42Parce que venir jouer des droits
14:44des Algériens, des droits
14:46des Français, et de les mettre
14:48sous pression pour pouvoir négocier,
14:50c'est quelque chose qui n'est pas correct du tout
14:52pour beaucoup de monde.
14:54En fait, on ne peut pas utiliser ces méthodes-là
14:56et la diplomatie
14:58doit se passer tout autrement
15:00et certainement pas avec ce genre de phrases.
15:02Céline Calvez, plusieurs lignes
15:04au sein du gouvernement,
15:06entre le ministre des Affaires étrangères,
15:08Jean-Noël Barraud, le ministre de l'Intérieur
15:10qui, lui, met quasiment
15:12sa démission dans la balance,
15:14et le Premier ministre qui rappelle une ligne
15:16fermeté, mais retour des négociations,
15:18des discussions, tentatives d'apaisement.
15:20Les tentatives d'apaisement
15:22sont indispensables parce que nos deux pays
15:24sont liés par une histoire très forte
15:26et il ne faudrait pas céder à ceux qui
15:28voudraient aboutir à une rupture des relations.
15:30On ne peut pas, et personne n'irait à gagner ça.
15:32Moi, ce que je relève, c'est que c'est surtout
15:34de la diplomatie, donc c'est surtout
15:36dans la cour de Jean-Noël Barraud, et je dirais aussi
15:38le président de la République, qui, dans son domaine
15:40réservé, regarde ce qui relève
15:42des affaires étrangères. Donc, à mon avis,
15:44c'est surtout dans cet esprit-là,
15:46c'est-à-dire, je ne suis pas en train de dénoncer
15:48les... — Donc, moins le ministre de l'Intérieur, on comprend bien.
15:50— Mais, en fait,
15:52l'Algérie n'est plus un département français.
15:54L'Algérie est un pays,
15:56un pays avec qui nous avons des relations
15:58et une histoire spécifique,
16:00mais ça relève des affaires
16:02étrangères. Il peut y avoir des répercussions
16:04sur notre pays, sûrement,
16:06mais c'est les affaires étrangères qui doivent
16:08discuter avec les autorités algériennes. Et je sais
16:10que le président de la République ou le ministre
16:12Jean-Noël Barraud savent être assez
16:14fermes, mais en étant dans le respect et non pas dans
16:16les coups de menton envers l'autre pays.
16:18— Sébastien Payetavi respecte pas de coups de menton
16:20et, en même temps, on le rappelle,
16:22il faut être deux pour négocier.
16:24On a le sentiment que la réponse
16:26des autorités algériennes,
16:28c'est plutôt une fin de non-recevoir
16:30aux demandes que formule la France
16:32depuis quelques mois, que ce soit sur la libération
16:34de Bolem-Sensal, que ce soit sur la reprise
16:36d'Algériens, que la France
16:38soit expulsée. — Est-ce
16:40que l'on peut négocier sérieusement
16:42en utilisant cette méthode-là ?
16:44La grande question, et puis c'est ce que vous évoquiez,
16:46ça doit se passer autrement. Et la diplomatie
16:48doit se passer autrement. Je crois que c'est quelque chose
16:50qui est, ô combien important
16:52aujourd'hui, et au vu de les tensions
16:54qu'il y a dans le monde, je pense que ça doit se passer
16:56autrement qu'à coups de pression tels qu'ils le font.
16:58En fait, c'est pas sérieux. Il y a un instrumentalisable
17:00problème. — Mais François Bayrou, là, sur ce qu'il a dit, il est à peu près sur la
17:02ligne médiane entre le coup
17:04de pression et le retour à la diplomatie
17:06un peu plus apaisée ? — Oui, mais je pense
17:08qu'il y a autre chose à faire
17:10que de dire « je donne un petit peu pour faire plaisir
17:12à l'extrême droite,
17:14mais en même temps, je reste assez souple
17:16pour respecter les accords ». En fait,
17:18il faut une ligne claire, et la ligne claire, c'est que ça doit
17:20passer par de la diplomatie
17:22et une vraie diplomatie, et de ne pas être
17:24instrumentalisé tel que certains le font
17:26pour gagner leur congrès.
17:28— Bruno Retailleau, par exemple.
17:30— Oui, c'est celui dont vous parliez sur sa menace
17:32de démission. — Oui, alors, c'est à la mode
17:34au gouvernement en ce moment, apparemment, les menaces
17:36de démission. Je pense que ce n'est pas forcément
17:38constructif. C'est foutre la pression à qui ?
17:40À ses autres collègues, aller foutre la pression
17:42au Premier ministre. Je pense qu'on n'a pas besoin,
17:44dans le cadre d'un gouvernement, aussi difficile
17:46soit la diversification des idées.
17:48— La cohabitation, entre certains.
17:50— En fait, il faut pouvoir discuter,
17:52afficher une solidarité gouvernementale,
17:54et puis savoir de quelles compétences
17:56relèvent ces situations
17:58comme celui de l'Algérie.
18:00— Allez, on va passer à notre rendez-vous, comme chaque mardi.
18:02On vous retrouve, Hugo. Quel est
18:04le top 3 que vous, vos internautes,
18:06ont retenu de cette séance de questions au gouvernement ?
18:08— Oui. Bonjour, Elsa, et bonjour
18:10à vous, monsieur et madame
18:12la députée. Le top 3,
18:14on a une égalité en troisième position.
18:16C'est le conclave sur la retraite
18:18et la réforme audiovisuelle.
18:20En deuxième position,
18:22la question du voile sur le sport
18:24et la possible démission de Gérald Darmanin,
18:26qui a été évoquée ce matin.
18:28Et en première position, la question du RN
18:30sur les ZF, les zones
18:32à faible émission, qui n'ont pas manqué
18:34de provoquer un gros débat dans mon tchat.
18:36— Vous allez poursuivre ces débats, Hugo,
18:38puisque je crois que c'est des thèmes que vous voulez
18:40aborder avec nos députés. Votre première question
18:42pour Céline Calvez. — Oui, tout à fait.
18:44Alors, ma première question pour madame Calvez,
18:46c'était sur la réforme de l'audiovisuel,
18:48puisque, de mémoire, vous avez fait un rapport sur
18:50le groupe France Télévisions, Radio France et compagnie.
18:52Alors, c'est une double question.
18:54Sur, déjà, la réforme de l'audiovisuel avec cet holding,
18:56est-ce que c'est vraiment la priorité de l'Assemblée nationale
18:58de travailler sur ce dossier-là ?
19:00Il y avait une question du tchat.
19:02Est-ce que la réforme de l'audiovisuel
19:04faciliterait le rachat de l'holding qui serait
19:06créé par un grand groupe en cas de privatisation ?
19:08— Alors, la priorité pour l'Assemblée nationale,
19:10c'est de clarifier ce qu'on veut faire
19:12avec l'audiovisuel public.
19:14Depuis un an, on est sur la reprise
19:16de la PPL de Laurent Laffont
19:18sur la création d'une nouvelle gouvernance.
19:20Et pendant ce temps-là, eh bien, ça flotte.
19:22Donc, il faut régler la situation,
19:24à savoir quelle sera la gouvernance.
19:26Et puis, savoir si le rachat d'une holding
19:28serait facilité,
19:30je pense que c'est toute la question
19:32qu'on se pose sur la question du périmètre.
19:34Et puis, pour être racheté,
19:36il faut qu'on ait aussi une valeur
19:38attribuée par le marché
19:40à ce que pourraient représenter
19:42nos antennes. Moi, j'y accorde beaucoup de valeur,
19:44que ce soit la radio ou la télé.
19:46Et mon ambition, c'est que ça soit pas mis
19:48sur le marché, mais qu'on donne toute la mesure
19:50et les financements possibles
19:52à ce qu'on puisse rendre distinct
19:54l'audiovisuel public.
19:56L'audiovisuel public, c'est autre chose
19:58que le privé. Ça suit d'autres ambitions.
20:00La gouvernance, c'est un des aspects.
20:02Mais je pense que la remise
20:04sur pied des finances de l'audiovisuel public,
20:06c'est presque prioritaire.
20:08En conférence des présidents, il est question
20:10d'inscrire le texte le 10 et le 11 avril.
20:12Je crois qu'il y a une discussion
20:14la semaine prochaine, puisque la gauche
20:16y était opposée. Il y a, pour vous,
20:18un espoir d'avoir ce texte examiné
20:20avant la fermeture pendant
20:22les vacances de Pâques ?
20:24En tout cas, il sera mené en commission
20:26des affaires culturelles.
20:28Et puis, effectivement, il y a beaucoup de textes
20:30cette semaine-là. Tout dépendra de la façon
20:32dont sont discutés les textes qui sont avant.
20:34Et comment se seront passées
20:36les discussions en commission ?
20:38Une commission qui se déroule bien,
20:40on a envie de bien discuter
20:42dans l'hémicycle. Quand ça se déroule moins bien,
20:44on a peut-être envie de s'épargner quelques débats.
20:46Sébastien Paytaville, la gauche est assez défavorable
20:48à cette question de la holding sur l'audiovisuel public.
20:50Pour quelles raisons ?
20:52Rachida Dati, la ministre de la Culture,
20:54dit que chaque antenne gardera son entité,
20:56son identité, mais il s'agit
20:58de renforcer, de donner plus de force.
21:00Quand on voit
21:02ce qui se passe aujourd'hui au niveau
21:04de divers médias, quand on voit ce qui se passe
21:06dans le monde sur ces questions-là,
21:08je crois que c'est important de laisser
21:10toute la force qu'a le service public
21:12aujourd'hui. Et une nouvelle
21:14question, ça va être trois lettres.
21:16Trois lettres qui irritent certains.
21:18Hugo, c'est votre question à Sébastien Paytaville.
21:20Oui, tout à fait. Bonjour, monsieur le député.
21:22Alors, pareil, deux petites questions rapides.
21:24Il y a une question du tchat qui dit, on fait quoi pour les automobilistes
21:26les plus pauvres qui pourraient être pénalisés ?
21:28Et dans le même style,
21:30il y a comment faire pour que les ZFE soient moins
21:32discriminatoires socialement sans pour autant
21:34les supprimer ?
21:36Alors, ces zones
21:38à faible émission qui font débat,
21:40Sébastien Paytaville, comment répondre
21:42aux interrogations que se posent dans le tchat
21:44d'Hugo ? C'est le
21:46sujet essentiel, en fait. La question
21:48est de la précarité et
21:50cette question
21:52de la pollution. En fait, quand on regarde
21:54les lieux d'habitation des personnes
21:56les plus précaires sont souvent sur les
21:58bords des périphs et avec
22:00souvent des maisons mal isolées
22:02et donc ce sont les premières victimes
22:04justement de la pollution.
22:06Je crois que l'enjeu véritable
22:08est d'arriver à trouver cette ligne qui
22:10permet et aux personnes d'être protégées,
22:12que leur santé soit protégée, parce que c'est ça
22:14le premier enjeu et après se pose
22:16la question de la circulation et effectivement
22:18dans la règle telle qu'elle a été pensée,
22:20elle est restrictive mais elle a peut-être pas
22:22pris toute la palette
22:24et justement des conséquences que ça pouvait avoir
22:26mais aujourd'hui il faut que les gens puissent avoir
22:28une mobilité mais surtout que
22:30leur santé soit protégée. Et on voit
22:32Céline Calves que c'est tout effectivement
22:34l'enjeu, il y a parfois des textes qui sont adoptés
22:36ici à l'Assemblée, on dit ça va beaucoup trop loin
22:38et puis on les met en place, c'est le cas
22:40des ZFE et puis là on se rend compte que finalement
22:42ça peut bloquer et ces mêmes populations
22:44que certains veulent protéger se sentent
22:46pénalisées finalement par les dispositifs.
22:48D'où l'importance de l'évaluation
22:50des politiques publiques que l'on fait
22:52c'est important et il faut savoir reconnaître
22:54si jamais on a fait des erreurs, moi personnellement
22:56sur les ZFE, je pense que c'est surtout
22:58un méga-encouragement à ce qu'on développe
23:00les solutions alternatives, notamment
23:02les transports en commun et qu'on puisse
23:04imaginer quelle est la multimodalité
23:06je peux arriver jusqu'au début de la ZFE
23:08avec mon véhicule, comment
23:10j'ai les transports en commun pour pouvoir poursuivre ma route
23:12c'est surtout ça, je pense qu'on peut pas revenir
23:14en arrière par rapport à l'exigence environnementale
23:16quand on sait que 48 000 personnes
23:18décèdent des causes de la pollution. Sauf qu'est-ce qu'on a
23:20fait les choses un petit peu à l'envers, parce qu'il aurait fallu
23:22déjà permettre aux gens de pouvoir se déplacer
23:24avec ce qu'on appelle les mobilités douces
23:26avant de leur interdire de prendre leur véhicule
23:28dans certaines zones. Après on a construit
23:30pendant 50 ans le monde
23:32autour de la voiture, donc il est évident
23:34que de sortir de cette construction là
23:36est pas simple, mais la
23:38manière dont c'est instrumentalisé
23:40aujourd'hui, par des climatosceptiques
23:42quand même, parce qu'ils remettent en question
23:44la science, et je crois que
23:46il faut faire attention, la question n'est pas de se jeter
23:48complètement, mais de comment on l'ajuste
23:50et comment on garantit une mobilité
23:52pour tous. Mais il est évident que par exemple
23:54une personne en situation de handicap, qui a un vieux
23:56véhicule, qui ne peut pas utiliser les transports
23:58publics aujourd'hui, comment cette personne
24:00peut avoir accès à certaines zones
24:02par exemple, doit être pensée. Il y a beaucoup
24:04de choses qui doivent être pensées.
24:06Merci beaucoup Céline Calves, merci beaucoup
24:08Sébastien Paytavis d'avoir débriefé
24:10avec nous cette séance, merci
24:12à nos journalistes, toujours fidèles au poste
24:14Stéphanie Despierre, Marco
24:16Pommier et Clément Perreault, merci à
24:18Hugo, qu'on a le plaisir de retrouver
24:20tous les mardis pour nous dire un petit peu
24:22ce que sur Twitch on dit, cette séance de questions
24:24au gouvernement, merci à tous de nous avoir suivis
24:26je vous donne rendez-vous demain, deuxième
24:28séance de questions au gouvernement de la
24:30semaine, on se retrouve un petit peu avant 14h
24:32sur LCP évidemment, très bel après-midi
24:34à tous.

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