Après 10 ans d'instruction et 3 mois de procès, la justice va devoir trancher : Nicolas Sarkozy a-t-il noué avec Mouammar Kadhafi un pacte de corruption avant son élection à la présidentielle de 2007 en échange de contreparties en faveur du régime libyen ? Quels étaient les enjeux de ce procès historique?
Pour en discuter, Jean-Pierre Gratien reçoit trois journalistes : Fabrice Arfi (Mediapart), Timothée Boutry (Le Parisien/Aujourd'hui en France) et Vincent Nouzille.
Pour en discuter, Jean-Pierre Gratien reçoit trois journalistes : Fabrice Arfi (Mediapart), Timothée Boutry (Le Parisien/Aujourd'hui en France) et Vincent Nouzille.
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00:00:16Bienvenue à tous. Après 10 ans d'instruction et 3 mois de procès,
00:00:19la justice va devoir trancher la question.
00:00:22Nicolas Sarkozy a-t-il noué, avec Mouammar Gaddafi,
00:00:26un pacte de corruption avant son élection à la présidentielle de 2007
00:00:30en échange de contreparties en faveur du régime libyen.
00:00:34Nous allons y revenir dans ce débat doc.
00:00:37Avec, pour commencer, le président et le dictateur.
00:00:40Ce documentaire, réalisé par Antoine Victine,
00:00:43nous rappelle qu'en 2011, au sein d'une coalition internationale,
00:00:46nous avons fait la guerre en Libye, à l'initiative de Nicolas Sarkozy.
00:00:51Et cela marquait, vous allez le voir, la fin d'une idylle entamée
00:00:54quelques années plus tôt, entre l'ancien chef de l'État français
00:00:58et Mouammar Gaddafi.
00:01:00Je vous laisse le découvrir, et je vous retrouverai juste après,
00:01:04sur ce plateau, en compagnie des journalistes Fabrice Arfi,
00:01:07Vincent Nouzille et Timothée Boutry.
00:01:10Ils ont en commun d'avoir tous les trois assistés à ce procès sarko-libien,
00:01:15et nous en débattrons avec eux.
00:01:17Bon doc.
00:01:17Monsieur Kaddafi, je suis enchanté de vous parler.
00:01:33Je n'ai pas oublié notre rencontre.
00:01:35Je garde un excellent souvenir de la qualité de vos analyses.
00:01:39Vous méritez amplement votre titre de guide.
00:01:42Oui, monsieur le guide.
00:01:53Et j'espère vous recevoir en France, ou me rendre en Libye.
00:01:57Incha'Allah, incha'Allah.
00:01:59Je compte sur votre prière, monsieur le guide.
00:02:01Je ne prie pas de la même manière que vous,
00:02:03mais je prie le même Dieu que vous.
00:02:06Chokran, chokran.
00:02:07Je vous exprime mes respects et mon amitié, monsieur le guide.
00:02:16Le 28 mai 2007,
00:02:19l'un des tout premiers dirigeants du monde
00:02:20à qui le président français tout juste élu téléphonait longuement
00:02:24était le chef d'un petit pays d'Afrique du Nord.
00:02:27Dès le début, donc, au-dessus de lui planait l'ombre du dictateur.
00:02:38Bientôt, celui-ci viendra le visiter en ces lieux.
00:02:42Il l'obsédera jusqu'aux derniers instants de son mandat
00:02:45et continuera de le hanter après.
00:02:49Jamais, sous la Vème République,
00:02:52un dictateur n'avait ainsi marqué de son empreinte
00:02:55le quinquennat d'un président.
00:02:57Sous-titrage Société Radio-Canada
00:03:27Sous-titrage Société Radio-Canada
00:03:29Sous-titrage Société Radio-Canada
00:03:59Toute cette histoire a commencé
00:04:18deux ans avant que le futur président n'entre à l'Élysée,
00:04:21lorsqu'il est allé faire la connaissance du dictateur,
00:04:24un jour d'octobre 2005.
00:04:29Il est alors un fringant ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac
00:04:33qui ne fait pas mystère de ses ambitions présidentielles.
00:04:36Depuis l'aéroport, son convoi file à travers Tripoli,
00:04:46capitale d'un état de 6 millions d'habitants
00:04:48que la manne pétrolière a rendu le plus riche d'Afrique.
00:04:52Officiellement, le ministre a été convié ici à venir s'entretenir
00:05:04de la lutte antiterroriste et de l'immigration irrégulière.
00:05:07En coulisses toutefois, cette visite a pour le ministre d'autres enjeux, plus personnels.
00:05:26En fin de matinée, devant la tente bédouine plantée au milieu de son palais caserne,
00:05:36apparaît le dictateur.
00:05:42Depuis peu, il n'est plus un chef d'État paria à la tête d'un pays sous embargo.
00:05:48En renonçant au terrorisme et à l'arme nucléaire,
00:05:51il est devenu fréquentable aux yeux des Occidentaux.
00:05:54Sous cette tente, il a déjà reçu des dirigeants européens.
00:05:59Mais ce jour-là, il surprend ceux qui connaissent ses habitudes,
00:06:03comme l'ambassadeur français en poste à Tripoli depuis 4 ans.
00:06:08Le colonel Kadhafi ne recevait jamais le matin,
00:06:10parce qu'il avait des nuits sans doute très longues,
00:06:12et le matin, il était toujours un peu dans le brouillard, si j'ose dire de façon.
00:06:17Et donc, c'était plutôt le soir, l'après-midi, ou plutôt le soir.
00:06:20Et là, il est reçu tout de suite.
00:06:21Le guide m'a dit « Zohra, nous honorons quelqu'un qui sera candidat à des élections importantes.
00:06:29S'il arrivait au pouvoir, nous pourrions entretenir de bonnes relations avec son pays.
00:06:33Ça vaut le coup, non ? »
00:06:35Moi, ils me l'ont dit, c'était l'objectif principal.
00:06:38On accueille M. Sarkozy, parce qu'on sait qu'il peut avoir un destin important en France,
00:06:44être le futur président.
00:06:46Enfin, l'ambitieux ministre, novice sur la scène internationale,
00:06:55et l'indéboulonnable dictateur au pouvoir depuis 36 ans, font connaissance.
00:07:00L'empressement du Libyen a rencontré ce possible président français à une raison.
00:07:15« Merci de me recevoir malgré le ramadan. »
00:07:20Après avoir vainement tenté de prendre la tête du monde arabe,
00:07:24le dictateur rêve de fonder des États-Unis d'Afrique,
00:07:28que bien sûr il dirigerait.
00:07:30Autoproclamé roi des rois,
00:07:37ses milliards lui donnent les moyens de ses ambitions.
00:07:43Mais sur sa route,
00:07:45il craint la France et sa très active politique africaine.
00:07:49La France,
00:07:50qui s'est toujours opposée à ses projets.
00:07:54Ainsi, ses rapports avec le président Chirac
00:07:57sont-ils notoirement glaciaux.
00:08:00« Il fallait donc améliorer nos relations avec la France,
00:08:06coûte que coûte,
00:08:06pour qu'elle ne perturbe pas,
00:08:08par son influence sur certains pays africains,
00:08:11les discussions sur la fondation des États-Unis d'Afrique.
00:08:15C'était notre but,
00:08:16et c'est ce qu'on attendait de Sarkozy,
00:08:18à l'époque ministre de l'Intérieur. »
00:08:24L'un des hommes chargés des relations avec la France
00:08:27est le cousin du dictateur,
00:08:29son stratège.
00:08:30son confident.
00:08:35« Une chose est sûre,
00:08:36il nous a montré le plus grand respect.
00:08:39Il nous a fait l'impression d'un homme honnête
00:08:40qui voulait sincèrement développer nos relations
00:08:42et corriger les erreurs de la France en Afrique. »
00:08:48Le dictateur ne peut qu'apprécier ce ministre
00:08:56qui prône publiquement la rupture avec le président français du moment.
00:09:00Il s'en retourne en France avec le pouvoir à conquérir.
00:09:05« C'est Nicolas Sarkozy qui est élu président de la République avec 53% des voix,
00:09:16résultat salué par une ovation de ses supporters, Salgavo. »
00:09:23Salgavo, un célèbre théâtre parisien.
00:09:26La foule ignore qu'elle va assister au premier acte de la pièce que le nouvel élu s'apprête à jouer avec le dictateur.
00:09:33Après les généreuses paroles du candidat,
00:09:45place aux actes du président.
00:09:48« C'est en Méditerranée que tout va se jouer,
00:09:52qu'il nous faut surmonter toutes les haines
00:09:54pour laisser la place à un grand rêve de paix
00:09:57et à un grand rêve de civilisation.
00:09:59Le temps est venu de bâtir une union méditerranéenne
00:10:03qui sera un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique.
00:10:06Ce qui a été fait pour l'union de l'Europe il y a 60 ans,
00:10:11nous allons le faire aujourd'hui pour l'union de la Méditerranée. »
00:10:18Réunir tous les pays riverains de la Méditerranée au sein d'une union politique.
00:10:23Telle est sa spectaculaire et surprenante promesse.
00:10:26Tout juste élu.
00:10:29Et déjà, il aspire à un coup de maître
00:10:31qui prouverait à tous qu'il est ce grand président pareil à nul autre
00:10:35qu'il promettait d'être.
00:10:43Pour réussir son pari,
00:10:45il a besoin du soutien d'un État d'Afrique du Nord,
00:10:48incontournable autant que peu coopératif,
00:10:52dirigé par un peu commode dictateur.
00:10:54Le nouveau président a de bonnes raisons de penser
00:11:00qu'il trouvera en lui un allié.
00:11:02En ce début de quinquennat,
00:11:24tous les chemins le mènent en Libye.
00:11:25Il s'attelle sans tarder à son union pour la Méditerranée,
00:11:35s'efforçant de convaincre les chefs d'État de la région d'y adhérer.
00:11:44Il a aussi en tête les grands contrats qu'il pourrait obtenir de la riche Libye,
00:11:48lui qui a promis de ramener milliards et emplois aux entreprises françaises.
00:11:51Et puis, cerise sur le gâteau,
00:12:01il saisit l'opportunité de réaliser un bon coup de communication
00:12:04qui contribuerait à sa gloire.
00:12:06A Tripoli, en effet,
00:12:21l'imprévisible guide libyen a suscité un nouvel obstacle
00:12:24dans ses relations avec l'Occident.
00:12:26Il détient cinq infirmières bulgares
00:12:31dont le calvaire émeut l'opinion internationale.
00:12:37Injustement accusées d'avoir inoculé le virus du sida à des enfants,
00:12:41torturées,
00:12:42elles viennent d'être condamnées à mort.
00:12:44Depuis des mois,
00:12:53l'Union européenne négocie leur libération avec le dictateur.
00:13:04En ce mois de juillet 2007,
00:13:06la commissaire aux relations extérieures
00:13:09est sur le point de réussir.
00:13:10Dans une journée,
00:13:15parce qu'il changeait toujours tout,
00:13:18on a négocié ça.
00:13:20Et c'était prêt à signer.
00:13:22Et là, nous voulions signer,
00:13:25et tout à coup,
00:13:26les Libyens,
00:13:26ils avaient coupé tout
00:13:28et ils voulaient savoir
00:13:30« Oui, on n'est pas sûrs. »
00:13:35Nous avons fait le travail.
00:13:38On ne savait pas que Sarkozy
00:13:40négociait derrière.
00:13:44Car à l'Élysée,
00:13:46dans la plus grande discrétion,
00:13:48entourée de sa seule garde rapprochée,
00:13:51Jean-David Lévite,
00:13:52son conseiller diplomatique,
00:13:54Henri Guénaud,
00:13:55et l'indispensable Claude Guéant,
00:13:57le président joue en personne
00:13:59les négociateurs.
00:14:00On me passait un coup de téléphone.
00:14:05Le président Sarkozy
00:14:06aimerait parler à Kadhafi.
00:14:08« Dis-nous où se trouve Kadhafi
00:14:11à deux heures de l'après-midi
00:14:12ou à cinq heures de l'après-midi. »
00:14:14Et c'est comme ça
00:14:15que les choses se passaient.
00:14:16Et ça, j'ai eu au moins
00:14:17quatre ou cinq coups de téléphone.
00:14:19Pour les sauver,
00:14:20il fallait aussi accepter
00:14:22en contrepartie,
00:14:24d'abord de discuter
00:14:24avec le colonel Kadhafi.
00:14:26Ça a beaucoup joué, ça,
00:14:28parce que Kadhafi
00:14:29se sentait considéré.
00:14:31Quand vous recevez
00:14:32un coup de téléphone,
00:14:33quand vous recevez
00:14:34un message écrit,
00:14:35c'est une chose,
00:14:36mais qu'ensuite,
00:14:37vous voyez,
00:14:38trois, quinze jours après,
00:14:40une nouvelle appel,
00:14:41etc.,
00:14:41trois, quatre reprises,
00:14:43ça marque.
00:14:43Surtout avec ces pays-là
00:14:46qui, quand même,
00:14:46sont des pays
00:14:47où la relation humaine
00:14:48est fondamentale.
00:14:53Pour devenir le libérateur
00:14:55des innocentes infirmières,
00:14:57le président est prêt
00:14:58à offrir beaucoup.
00:15:02Il sait que le dictateur
00:15:04rêve d'effectuer
00:15:05une prestigieuse visite
00:15:06officielle en Occident
00:15:07pour marquer son retour
00:15:09sur la scène internationale.
00:15:12C'est en échange
00:15:13du sauvetage
00:15:14des infirmières bulgares
00:15:15qu'a été fait la promesse
00:15:18de recevoir
00:15:19le colonel Kadhafi
00:15:20en visite d'État
00:15:21à Paris.
00:15:23Le président accède
00:15:30à un autre désir cher
00:15:31au dictateur.
00:15:35Affligé d'avoir dû renoncer
00:15:36à l'arme nucléaire,
00:15:38le Libyen veut posséder
00:15:39au moins une centrale nucléaire,
00:15:41symbole de puissance.
00:15:42Depuis des mois,
00:15:47il sollicite
00:15:48les autorités françaises,
00:15:50jusqu'à présent
00:15:50circonspectes
00:15:51face aux caprices
00:15:52d'un dictateur
00:15:53réputé incontrôlable.
00:15:55Les gens qui étaient
00:15:58tout à fait opposés
00:15:59à s'aventurer
00:16:01ou à s'engager,
00:16:02c'est pas une aventure,
00:16:03à s'engager dans cette voie
00:16:04même à ne pas compter.
00:16:07Mais là-dessus,
00:16:08le président de la République
00:16:10a arbitré.
00:16:10Parce que là,
00:16:11à chaque reprise,
00:16:12dans les entretiens
00:16:14auxquels j'ai assisté,
00:16:20à plusieurs reprises,
00:16:22le président Kadhafi,
00:16:24ça lui tenait à cœur.
00:16:25à ce point-là.
00:16:25C'était un personnage
00:16:26extrêmement intelligent,
00:16:28très manœuvrier,
00:16:30un homme de pouvoir
00:16:31très efficace.
00:16:34Il a tiré
00:16:35toute partie
00:16:36qu'il pouvait tirer
00:16:37de cette négociation.
00:16:41Le dictateur a obtenu
00:16:42presque tout ce qu'il pouvait espérer.
00:16:46Dans la nuit du 22 juillet 2007,
00:16:49le deal est scellé.
00:16:5548 heures plus tard,
00:16:56en Bulgarie,
00:16:57un avion de la République française
00:16:59rend la liberté aux malheureuses.
00:17:01« Mesdames et messieurs,
00:17:11je vous remercie
00:17:12d'avoir répondu
00:17:13à notre invitation
00:17:13dans des délais
00:17:15aussi brefs.
00:17:17Je voulais vous dire
00:17:18quelle était notre joie
00:17:19devant la fin
00:17:21de ce long calvaire
00:17:22qui a frappé
00:17:24cinq femmes. »
00:17:27Deux mois seulement
00:17:28après son arrivée au pouvoir,
00:17:30le dictateur lui offre
00:17:31cette victoire diplomatique
00:17:32éclatante.
00:17:34De surcroît
00:17:34paraît de bons sentiments
00:17:35de toutes sortes.
00:17:37Et ce ne sont pas
00:17:38les interrogations
00:17:39de la presse
00:17:39qui vont gâcher ce moment.
00:17:41« On sait bien
00:17:42que rien ne se fait
00:17:43avec le colonel Kadhafi
00:17:45sans compensation. »
00:17:46« Moi,
00:17:47si vous me posez la question
00:17:48« La France a-t-elle versé
00:17:49un euro ? »
00:17:50« Ma réponse,
00:17:51c'est non. »
00:17:53« De quoi s'agissait-il ? »
00:17:55« Il s'agissait d'arracher
00:17:56cinq malheureuses femmes
00:17:58à un sort bien peu enviable.
00:18:00Il y avait un problème
00:18:00à résoudre.
00:18:01On l'a résolu.
00:18:02Point. »
00:18:06Pour servir nos intérêts
00:18:08dans notre projet africain,
00:18:10nous avions décidé
00:18:11de soutenir Nicolas Sarkozy
00:18:12dans cette affaire
00:18:13par tous les moyens.
00:18:16En l'occurrence,
00:18:17nous voulions lui donner
00:18:18une carte à jouer.
00:18:19Cette carte,
00:18:26le président va venir
00:18:27la jouer en Libye
00:18:28dès le lendemain.
00:18:41Deux ans après
00:18:42son premier séjour,
00:18:43le président est de retour
00:18:45à Tripoli.
00:18:45L'ambassadeur méritant
00:18:48et le chef du protocole
00:18:49libyen
00:18:50l'attendent
00:18:51au bas du tapis rouge.
00:18:57Il est accueilli
00:18:58en grande pompe
00:18:59et en terrain connu.
00:19:05Qui s'offusquerait
00:19:07en effet
00:19:07de cet escala Tripoli
00:19:08au lendemain
00:19:09d'une si émouvante libération ?
00:19:12Il peut passer
00:19:14en toute quiétude
00:19:15aux choses sérieuses
00:19:17avec le dictateur.
00:19:22Autant,
00:19:23la première visite
00:19:23avait été un peu fade,
00:19:25discrète,
00:19:26j'ai pas pu entrer
00:19:26au temps.
00:19:27Alors là,
00:19:27ça a été la fiesta.
00:19:29C'est un dictateur
00:19:31en tenue d'apparat
00:19:31qui accueille le président
00:19:33et son importante délégation.
00:19:35L'heure est à l'édylle,
00:19:41surtout lorsque vient
00:19:42la signature
00:19:43d'une dizaine
00:19:44d'accords
00:19:44de coopération.
00:19:46Qu'est-ce que c'est moi ?
00:19:47Oui, mais alors
00:19:48on avait signé l'accords.
00:19:51Je ne sais pas
00:19:51qu'il y a le document,
00:19:52mais qu'est-ce qu'on signe
00:19:52comme accord ?
00:19:53Je ne m'en plains pas.
00:19:58Auparavant,
00:19:59c'est moi
00:19:59qui avais été chargée
00:20:00de rédiger ces accords.
00:20:01Le guide m'a dit textuellement
00:20:05« Zora,
00:20:07s'agissant de la France,
00:20:08il ne faut pas t'inquiéter.
00:20:11Sarkozy est notre amie.
00:20:13Tout va bien pour nous. »
00:20:18L'accord sur la défense,
00:20:20en particulier,
00:20:21a de quoi réjouir
00:20:22le dictateur.
00:20:24La France entraînera
00:20:25ses forces spéciales
00:20:26et lui fournira
00:20:27les armes
00:20:27les plus modernes.
00:20:28À la suite
00:20:31de ce rapprochement,
00:20:33les Français
00:20:33lui vendront même
00:20:34un système
00:20:34de surveillance
00:20:35d'Internet
00:20:36qu'il utilisera
00:20:37pour traquer
00:20:38ses opposants.
00:20:40Ceci,
00:20:41il est vrai,
00:20:41pèse à l'époque
00:20:42fort peu
00:20:42dans la balance.
00:20:47Quand vous faites
00:20:48des contrats
00:20:48de vente d'armes,
00:20:49vous imaginez bien
00:20:50que le gouvernement
00:20:52peut effectivement
00:20:53les utiliser
00:20:56d'une autre manière
00:20:57que pour préserver
00:20:58l'indépendance nationale.
00:21:02Mais faut-il donc
00:21:03ne plus vendre d'armes
00:21:04à quiconque ?
00:21:06Vous trouverez toujours
00:21:07quelqu'un
00:21:07pour leur vendre
00:21:08des armes.
00:21:11Là encore,
00:21:12c'est la difficulté
00:21:14morale
00:21:16de tout cela.
00:21:18mais le monde
00:21:21est comme il est.
00:21:33Pour le président,
00:21:35ces accords
00:21:35sont de moindre importance
00:21:36à côté du dossier
00:21:37qu'il a prévu
00:21:38d'évoquer
00:21:38dans quelques minutes
00:21:39avec le dictateur.
00:21:44Sa chère union
00:21:45pour la Méditerranée.
00:21:46après deux mois
00:21:48de présidence,
00:21:49elle semble
00:21:49à portée de main.
00:21:53Il a besoin
00:21:54toutefois
00:21:54du soutien
00:21:55déterminant
00:21:56de son hôte.
00:22:01C'était
00:22:02un axe majeur
00:22:03de sa politique étrangère.
00:22:05Lui arrivait
00:22:06avec un esprit cartésien
00:22:09et une discussion
00:22:10structurée en tête.
00:22:11En face,
00:22:12l'interlocuteur
00:22:12n'était pas
00:22:13dans les mêmes
00:22:14dispositions
00:22:15intellectuelles.
00:22:16J'ai le souvenir
00:22:17d'une scène
00:22:18de théâtre,
00:22:19d'une
00:22:20incommunication
00:22:23flagrante,
00:22:24d'une comédie
00:22:25jouée par
00:22:26Mouammar Gaddafi.
00:22:29Avec tout l'enthousiasme
00:22:30dont il est capable,
00:22:32le président
00:22:32expose sa vision
00:22:33géopolitique
00:22:34au maître des lieux
00:22:35à qui il offre
00:22:36de le rallier.
00:22:37C'était un sphinx.
00:22:38Il répondait pas
00:22:42ou il disait
00:22:44trois, quatre mots
00:22:45en arabe
00:22:45sans rapport
00:22:47du tout
00:22:47avec la discussion
00:22:48qu'on voulait
00:22:49avoir avec lui.
00:22:51Il y avait
00:22:51des éclairages
00:22:53sur ce qu'on
00:22:54pouvait lui vendre.
00:22:56En général,
00:22:56c'était je sais pas quoi,
00:22:58des armes anti-chars
00:22:59ou je sais pas quoi.
00:23:01Et nous,
00:23:01nous ne savions pas,
00:23:03il fallait comprendre
00:23:04les conseils.
00:23:08Le dictateur élude.
00:23:11Bernard Kouchner
00:23:12recentre la discussion
00:23:13avec un peu d'insistance.
00:23:17Le président l'a repris
00:23:19en disant pratiquement,
00:23:20en disant à Gaddafi,
00:23:21n'écoutez pas
00:23:22ce que dit
00:23:22mon ministre
00:23:22des Affaires étrangères.
00:23:24Jean Sarkozy
00:23:24voulait une visite
00:23:25qui se passe bien.
00:23:26Bon, il disait
00:23:27je suis là
00:23:27pour faire plaisir
00:23:28à mon hôte
00:23:28qui m'a fait,
00:23:30donc,
00:23:31autant ne pas lui compliquer
00:23:32de ne pas évoquer
00:23:34les choses dans le détail.
00:23:35En gros,
00:23:35le président a dit
00:23:35on verra,
00:23:36on vous précisera
00:23:37les choses,
00:23:37les grandes lignes,
00:23:38tout ça.
00:23:42Lorsqu'il quitte la tente,
00:23:44le président ne doute pas
00:23:45de gagner son hôte
00:23:46à sa cause.
00:23:53Le dictateur, lui,
00:23:54masque sa déception.
00:23:57Il escomptait un président
00:23:59acquis à ses rêves africains.
00:24:02Il reçoit un ambitieux
00:24:03qui lui demande
00:24:04de se rallier
00:24:04à un projet
00:24:05concurrent.
00:24:12Nous, nous pensions
00:24:13que Sarkozy
00:24:13avait pris en compte
00:24:14le projet
00:24:15que nous avions impulsé
00:24:16en Afrique.
00:24:17Et là, nous constatons
00:24:18qu'il cherche juste
00:24:19à se donner
00:24:20un rôle historique,
00:24:21qu'il veut être
00:24:22le chef.
00:24:27Trop sûr de lui,
00:24:29le président
00:24:29mésestime
00:24:30les ambitions
00:24:31du roi des rois
00:24:31d'Afrique.
00:24:36Bref,
00:24:37l'entrevue
00:24:37se révèle
00:24:38un jeu de dupe,
00:24:39chacun se méprenant
00:24:40sur les intentions
00:24:41de l'autre.
00:24:42Dans la soirée,
00:24:46Nicolas Sarkozy
00:24:47on retrouve
00:24:47à l'hôtel
00:24:48où là,
00:24:48il va faire un long,
00:24:50il va débriefer longuement
00:24:51son entrevue
00:24:53avec Kadhafi.
00:24:55Il est très content
00:24:56de cette affaire,
00:24:57il ne cesse
00:24:58de la raconter
00:24:59tant et plus.
00:25:00Il est très content
00:25:01de son début de mandat
00:25:02qui veut absolument
00:25:02marquer
00:25:03par un gros coup
00:25:04sur le plan diplomatique.
00:25:06C'est ce qu'il cherche
00:25:07à son grand dessin
00:25:08c'est de réunir
00:25:08tout le monde.
00:25:09Il ajoute Kadhafi
00:25:11dans son puzzle.
00:25:18De retour vers la France,
00:25:20il reste à l'hyper-président,
00:25:22comme on commence
00:25:22à le surnommer,
00:25:24à honorer une promesse.
00:25:28La visite officielle
00:25:29qu'il a offerte
00:25:30au dictateur.
00:25:31Il compte bien
00:25:39qu'elle renforce
00:25:39son entente avec lui
00:25:41et parachève
00:25:42sa grande offensive diplomatique
00:25:43de début de mandat.
00:25:44Au petit matin,
00:26:10ce lundi,
00:26:11on déroule
00:26:14le tapis rouge
00:26:15par houleaux entiers
00:26:18dans la cour d'honneur
00:26:23de l'Elysée
00:26:24et en face
00:26:25dans les jardins
00:26:26d'une annexe du palais.
00:26:31Première dans les annales
00:26:32du protocole,
00:26:33on y a dressé
00:26:34une vaste tente bédouine.
00:26:35Oh !
00:26:42Ils ont accepté
00:26:43toutes nos demandes.
00:26:45Le message de Kadhafi
00:26:46pour sa première visite
00:26:48en Occident
00:26:48après une longue période
00:26:50de rupture,
00:26:51c'était
00:26:51« Ce n'est pas
00:26:53parce que je me rends
00:26:54en Europe
00:26:54que je change. »
00:26:57Mais voilà
00:27:01qu'un grain de sable
00:27:03vient gripper
00:27:03le bel ordonnancement.
00:27:05Personne à l'Elysée
00:27:09ne s'est aperçu
00:27:09que le dictateur
00:27:10arrive à une date
00:27:11un peu particulière.
00:27:14La journée internationale
00:27:15des droits de l'homme.
00:27:18Or,
00:27:18le président
00:27:19a justement nommé
00:27:20une secrétaire d'État
00:27:21chargée de ce sujet-là.
00:27:22J'ai essayé
00:27:24de demander
00:27:25un changement de date
00:27:27parce que le 10 décembre
00:27:27était symbolique.
00:27:28Il n'y avait pas
00:27:29d'argumentaire.
00:27:30C'est comme ça.
00:27:32C'est comme ça.
00:27:33Et puis,
00:27:33c'est décidé,
00:27:34c'est calé.
00:27:35Je n'avais pas
00:27:35à me mêler
00:27:36du domaine réservé
00:27:38du président.
00:27:38Et enfin,
00:27:46d'une matinée
00:27:47pluvieuse,
00:27:48le dictateur
00:27:49finit par débarquer
00:27:50à Orly
00:27:51à la tête
00:27:52de ses Amazones
00:27:53et d'une suite
00:27:57de 200 personnes.
00:27:59L'ancien parrain
00:28:04du terrorisme
00:28:05s'offre pour la première fois
00:28:07une visite prestigieuse
00:28:08dans une grande
00:28:10capitale occidentale.
00:28:13Qui plus est,
00:28:15celle d'un pays
00:28:15qu'il a longtemps combattu.
00:28:17Se trouver là
00:28:29est pour lui
00:28:30un succès éclatant.
00:28:32Il ne s'en cache pas.
00:28:36Le programme
00:28:37qu'on lui a concocté
00:28:38n'en est-il pas la preuve ?
00:28:40D'abord,
00:28:41cette réception
00:28:42ici même.
00:28:45Puis,
00:28:46à l'Assemblée nationale,
00:28:47enfin ce dîner
00:28:52de gala
00:28:52en son honneur.
00:28:56Nous avons
00:28:57beaucoup apprécié
00:28:58qu'on nous serve
00:28:59du couscous
00:28:59à l'Elysée.
00:29:02C'était un message
00:29:03tout à fait positif.
00:29:07Il était très heureux
00:29:08de tout ce que
00:29:09le gouvernement français
00:29:10lui offrait.
00:29:11Il a été accueilli
00:29:12avec grande déférence.
00:29:14autant alors
00:29:19faire durer le plaisir.
00:29:23En France,
00:29:24l'usage diplomatique
00:29:25veut que les visites
00:29:26officielles durent
00:29:26trois jours.
00:29:28Le dictateur demande
00:29:29à prolonger son séjour
00:29:30de trois de plus.
00:29:32Une semaine en tout.
00:29:32je dis pas qu'il s'est invité,
00:29:39mais il a demandé
00:29:40à rester à Paris
00:29:41et on lui a accordé
00:29:41bien évidemment
00:29:42puisqu'on souhaitait
00:29:43que cette visite
00:29:45lui soit agréable.
00:29:47à chaque jour,
00:29:48il inventait
00:29:48un nouveau sujet
00:29:52de préoccupation.
00:29:54Le touriste de Marc
00:29:56fait privatiser
00:29:57le célèbre château royal.
00:29:59C'est là que le roi
00:30:00recevait les ambassadeurs.
00:30:01Un aneur.
00:30:02Malectalistopatia.
00:30:04Avant de filer au Louvre,
00:30:06puis de réclamer
00:30:08d'autres divertissements
00:30:09encore
00:30:09à des organisateurs
00:30:11quelque peu dépassés.
00:30:12Il avait décidé
00:30:14de visiter Paris
00:30:17en bateau-mouche,
00:30:17par exemple.
00:30:18Vous imaginez
00:30:19ce que ça représente
00:30:19en termes de sécurité
00:30:21puisqu'il faut sécuriser
00:30:23les berges
00:30:24mais aussi les ponts.
00:30:25Et pourquoi ne pas
00:30:26lui dire non,
00:30:27tout simplement ?
00:30:28Difficile de refuser
00:30:29à une personnalité
00:30:31qu'on reçoit
00:30:32le droit de découvrir
00:30:33Paris en bateau-mouche.
00:30:36Les rues bloquées
00:30:37exaspèrent les Parisiens.
00:30:41La pompe déployée
00:30:42pour un dictateur
00:30:43choque les Français.
00:30:47Ils assistent
00:30:48à des scènes
00:30:49comme celle-là.
00:30:51De pacifiques opposants
00:30:52en exil
00:30:52séquestrés
00:30:53dans un quart
00:30:54des heures durant
00:30:54afin d'éviter
00:30:56que le dirigeant libyen
00:30:57ne les aperçoive
00:30:58sur son passage.
00:31:06Les plus sidérés
00:31:07sont les proches
00:31:08des 170 victimes
00:31:09de l'attentat
00:31:10commis sur ordre
00:31:10du dictateur
00:31:11contre un avion français
00:31:13en 1989.
00:31:17Ce jeune homme
00:31:18y a perdu son père.
00:31:20On n'oublie pas.
00:31:22Imaginez
00:31:22dans dix ans
00:31:24le président américain
00:31:25qui reçoit Ben Laden
00:31:26à la Maison Blanc
00:31:27et qui lui fait signer
00:31:28des contrats.
00:31:29Une visite
00:31:30qui dérange
00:31:30des voix
00:31:31qui s'élèvent.
00:31:31C'est la question
00:31:32du jour.
00:31:33Le président libyen
00:31:34est-il oui ou non
00:31:35le bienvenu ?
00:31:36C'est une erreur
00:31:36et c'est même incompréhensible.
00:31:38que la Sarkozy
00:31:38dit qu'il a changé.
00:31:40Mais c'est faux.
00:31:43Face à la multiplication
00:31:44des critiques,
00:31:46le susceptible dictateur
00:31:47riposte en organisant
00:31:49à l'UNESCO
00:31:50un meeting
00:31:51à sa gloire.
00:31:52Nous n'avions prévenu
00:32:16personne
00:32:17de cette initiative
00:32:18et je peux vous dire
00:32:19que les Français
00:32:20qui organisaient la visite
00:32:21ont été très vexés
00:32:22par le discours
00:32:23de Frère Moammar.
00:32:26Cette visite
00:32:27tourne à la farce
00:32:29tragicomique.
00:32:30Que des relations
00:32:31diplomatiques normales
00:32:32soient établies
00:32:33avec la Libye,
00:32:34cela se conçoit.
00:32:36Mais que la France
00:32:36fasse le cadeau
00:32:37d'une réhabilitation
00:32:39à grands frais,
00:32:40c'est une maladresse
00:32:41qui nous coûtera.
00:32:42Monsieur le ministre
00:32:42des Affaires étrangères,
00:32:44Bernard Kouchner,
00:32:45jusqu'où irez-vous
00:32:46dans la négation
00:32:48de vous-même ?
00:32:49La parole est
00:32:50à monsieur le ministre
00:32:51des Affaires étrangères.
00:32:52Jusqu'à présent,
00:32:53le chef de la diplomatie,
00:32:55caution humanitaire
00:32:56du président,
00:32:57s'était prudemment tenu
00:32:58à l'écart
00:32:59de la visite controversée.
00:33:00Vous avez cité
00:33:01un certain nombre
00:33:02des prises de position
00:33:04de monsieur Kadhafi.
00:33:06Sachez que je les réprouve.
00:33:08Lorsqu'il a parlé
00:33:08des droits de l'homme
00:33:09ici,
00:33:11c'est-à-dire
00:33:12des droits de l'homme
00:33:12dans notre pays
00:33:13et en Europe,
00:33:14c'était assez pitoyable.
00:33:19De l'autre côté
00:33:20de la rue,
00:33:21pour le dictateur,
00:33:22c'en est trop.
00:33:24Il attendait
00:33:25que cette visite
00:33:25consacre sa respectabilité.
00:33:28Au lieu de cela,
00:33:29on l'injurie,
00:33:30on le juge pitoyable.
00:33:33Il soupçonne
00:33:33le président lui-même
00:33:34de le trahir.
00:33:36Car enfin,
00:33:37un ministre peut-il agir
00:33:38sans l'accord
00:33:39de son chef ?
00:33:41Devant ses conseillers,
00:33:41il entre dans une colère
00:33:43terrible.
00:33:48Kadhafi a été trompé
00:33:49par Sarkozy.
00:33:52Lui était clair
00:33:53comme de l'eau de roche
00:33:54et Sarkozy
00:33:55s'est comporté
00:33:56avec fourberie.
00:34:01C'était une attitude
00:34:02contraire à toute diplomatie.
00:34:06Pour nous,
00:34:07musulmans et diplomates,
00:34:08c'était un comportement
00:34:09inadmissible.
00:34:11s'il le détestait,
00:34:14pourquoi l'invitait-il
00:34:14en France ?
00:34:15L'accueillait-il chaleureusement ?
00:34:17Pourquoi était-il venu
00:34:18le visiter en Libye ?
00:34:21Tout ça,
00:34:22c'était de l'hypocrisie.
00:34:28La situation
00:34:29s'envenime encore
00:34:30lorsque le président
00:34:31tente désespérément
00:34:33de désamorcer
00:34:34la polémique
00:34:35qui agite la France.
00:34:36C'est bien beau
00:34:39les leçons
00:34:40de droits de l'homme
00:34:40et les postures
00:34:41entre le café Flore
00:34:43et le Zénith.
00:34:46Mais ces postures,
00:34:47elles ont laissé
00:34:48pendant huit ans
00:34:49ces malheureuses infirmières.
00:34:51J'ai dit
00:34:51au président Kadhafi
00:34:52combien il fallait
00:34:54continuer à progresser
00:34:56sur le chemin
00:34:56des droits de l'homme.
00:34:59Dans tous ces aspects,
00:35:01tout ce qu'il restait à faire.
00:35:02maintenant,
00:35:06ce président
00:35:07lui fait publiquement
00:35:08la leçon.
00:35:10La coupe est pleine.
00:35:14La vengeance
00:35:15est un plat
00:35:15qui se mange froid.
00:35:17Ça tourne pour tout le monde ?
00:35:18Ça marche ?
00:35:19OK.
00:35:20Alors, on y va.
00:35:213, 2, 1.
00:35:23Le président Nicolas Sarkozy
00:35:25a indiqué hier
00:35:26qu'il vous avait demandé
00:35:29de progresser
00:35:30sur le chemin
00:35:30des droits de l'homme.
00:35:31Ça n'a pas été évoqué ?
00:35:46Vous pouvez remercier
00:35:53et encore...
00:35:54le missile est envoyé.
00:35:59La presse fait des gorges chaudes
00:36:01de ce cinglant démenti
00:36:02du dictateur.
00:36:06Merci beaucoup.
00:36:07Mortifié.
00:36:17Publiquement humilié.
00:36:21Le président tente
00:36:22de faire bonne figure
00:36:23en sortant son joker.
00:36:27Alors,
00:36:28le président convie la presse
00:36:30à une édifiante cérémonie.
00:36:31rafale,
00:36:46hélicoptère,
00:36:47avion de ligne.
00:36:49La liste est impressionnante.
00:36:55Pourtant,
00:36:56les deux hommes
00:36:57ne s'accordent pas un regard.
00:36:58le dictateur
00:37:04ravale sa colère.
00:37:09À ce président
00:37:10indigne de confiance,
00:37:12il va faire payer
00:37:13une addition
00:37:13à sa manière.
00:37:18Infirmière
00:37:18contre-visite à Paris,
00:37:20il s'estime quitte.
00:37:21qui essaie d'aborder là.
00:37:26Canafi montait.
00:37:28Tous les contrats
00:37:29ensuite
00:37:30qui ont été
00:37:31signés
00:37:32ou proposés
00:37:33à Paris,
00:37:33il n'y en a aucun
00:37:34qui a été
00:37:34suivi des faits.
00:37:36Voilà,
00:37:37c'était un fiasco.
00:37:39Tout était compliqué.
00:37:40On prend des engagements,
00:37:41on les défait,
00:37:42on les renégocie,
00:37:43on fait traîner.
00:37:46Ironie de l'histoire,
00:37:53la France aura,
00:37:54après la visite,
00:37:55moins de parts
00:37:56de marché en Libye
00:37:57qu'à l'arrivée
00:37:57au pouvoir
00:37:58du président.
00:38:01Même la centrale
00:38:02nucléaire
00:38:02ne se vend pas.
00:38:04L'industriel
00:38:05Areva
00:38:05s'y oppose,
00:38:06jugeant insensée
00:38:07cette volonté
00:38:08présidentielle.
00:38:20L'année suivante,
00:38:22en juillet 2008,
00:38:24le président
00:38:24accueille à Paris
00:38:25le sommet fondateur
00:38:27de son union
00:38:27pour la Méditerranée
00:38:29devant une quarantaine
00:38:30de chefs d'État.
00:38:36Mesdames et messieurs,
00:38:37avec le président Moubarak,
00:38:42nous déclarons ouvert
00:38:43le sommet fondateur
00:38:46de l'union
00:38:47pour la Méditerranée.
00:38:50Le seul qui,
00:38:52fidèle à son imprévisibilité,
00:38:56a décidé de déclarer forfait,
00:38:58c'est finalement Kadhafi.
00:38:59Et non seulement
00:38:59il a déclaré forfait,
00:39:00mais il a boudé
00:39:01en disant
00:39:02c'est pas comme ça
00:39:02qu'il fallait le faire.
00:39:05Ce qui a mené Kadhafi
00:39:06à la rupture
00:39:06avec Sarkozy ?
00:39:08C'est la quête
00:39:08de leadership de Sarkozy.
00:39:10Pour Kadhafi,
00:39:11les pays africains
00:39:12sont au nombre
00:39:13de 54.
00:39:14Ils sont plus nombreux
00:39:15que les pays européens.
00:39:19Fragilisée
00:39:20dès ses débuts
00:39:20par l'absence
00:39:21de la Libye,
00:39:22cette union
00:39:23ne verra jamais
00:39:24le jour.
00:39:25L'aventure libyenne
00:39:34est pour le président
00:39:34un échec cuisant.
00:39:38Elle a mis en lumière
00:39:39ses défauts,
00:39:40son exercice solitaire
00:39:42du pouvoir,
00:39:43un certain amateurisme.
00:39:45cela explique sans doute
00:39:50qu'elle coïncide
00:39:51dans les sondages
00:39:52avec le début
00:39:54d'une impopularité durable.
00:40:00Dans les trois années suivantes,
00:40:02le président ne veut plus
00:40:04entendre parler
00:40:04du dictateur.
00:40:05Jusqu'à un certain jour
00:40:09de février 2011.
00:40:24Qu'est-ce qui s'est passé
00:40:25au Moyen-Orient ?
00:40:26Une chose extraordinaire,
00:40:29c'est que les peuples arables
00:40:30ont décidé sans violence
00:40:32de prendre leur destin
00:40:34en main.
00:40:34Ces peuples aspirent
00:40:36à la démocratie,
00:40:37au progrès social,
00:40:39alors que jusqu'à présent,
00:40:40on avait plutôt
00:40:41des régimes
00:40:42autoritaires
00:40:45dont nous avions
00:40:47des rapports avec eux
00:40:48parce qu'ils étaient laïcs
00:40:51et parce qu'il n'y avait pas
00:40:52d'autres solutions
00:40:53d'alternatives crédibles.
00:40:55Aujourd'hui,
00:40:56il y a cette alternative.
00:40:58Il se trouve en Turquie
00:40:59lorsqu'il réagit
00:41:00à une stupéfiante nouvelle.
00:41:03Début 2011,
00:41:04des révolutions ont balayé
00:41:05deux membres éminents
00:41:06de son UPM,
00:41:08l'égyptien Moubarak
00:41:09et le tunisien Ben Ali.
00:41:14Et voici que les Libyens,
00:41:15à leur tour,
00:41:15se soulèvent
00:41:16contre leur dictateur.
00:41:17Lui n'hésite pas
00:41:27à faire mitrailler
00:41:27la foule
00:41:28de ses opposants.
00:41:36Notre position est claire.
00:41:38M. Kadhafi doit partir.
00:41:49Comme tous les dirigeants
00:41:50occidentaux,
00:41:52le président s'empresse
00:41:53de condamner
00:41:53le désormais indéfendable
00:41:55guide libyen.
00:41:56ses mots ont bien peu de poids.
00:42:02Alors que les printemps arabes
00:42:04ont la sympathie de l'opinion,
00:42:06le souvenir de sa lune de miel
00:42:07avec le dictateur sanglant
00:42:08est devenu gênant.
00:42:12Ce bilan diplomatique
00:42:14terni tombe au plus mal,
00:42:16car dans un an,
00:42:18il remettra en jeu
00:42:19son mandat.
00:42:19Et si, au contraire,
00:42:26il tirait avantage
00:42:27de la situation
00:42:28pour se représidentialiser ?
00:42:33Calculs et convictions,
00:42:36sans doute,
00:42:37se mêlent.
00:42:39Début mars,
00:42:40le président fait planifier
00:42:41une action militaire,
00:42:44seul ou presque
00:42:45parmi les dirigeants occidentaux.
00:42:49Car nul ne sait
00:42:52comment intervenir
00:42:53dans une situation
00:42:54de plus en plus chaotique.
00:42:57Par qui remplacer le dictateur ?
00:42:59Et voilà que le 5 mars,
00:43:08le président reçoit
00:43:09l'appel providentiel
00:43:11d'un donneur de leçons
00:43:12du café de flore
00:43:13qu'il vitupérait en 2007.
00:43:17Bernard-Henri Lévy,
00:43:18le philosophe médiatique,
00:43:21se trouve à Benghazi,
00:43:22fièvre de l'insurrection,
00:43:24auprès des chefs des rebelles.
00:43:30J'ai appelé tout bêtement
00:43:32le standard de l'Élysée
00:43:34que par miracle
00:43:35j'avais sur un agenda électronique
00:43:39avec moi.
00:43:40Président de la République,
00:43:42Nicolas Sarkozy,
00:43:42au bout du fil,
00:43:43je lui ai dit
00:43:44« Je suis avec les nouveaux dirigeants
00:43:47du Conseil national de transition
00:43:49qui vient de se créer. »
00:43:51« Accepteriez-vous
00:43:52et puis accepterais-tu ? »
00:43:54On est vite repassés
00:43:55au tutoiement d'autrefois
00:43:56de les recevoir.
00:43:59Il m'a répondu
00:43:59« Oui, naturellement. »
00:44:00Question, mais quand ?
00:44:02Le plus vite possible
00:44:03qu'ils viennent.
00:44:12Monsieur le Président,
00:44:14est-ce qu'il y a quelque chose
00:44:14de nouveau sur la Libye ?
00:44:16Un coup de théâtre.
00:44:19Le Président saute sur l'occasion
00:44:21de reconnaître ses opposants
00:44:22comme le seul pouvoir légitime
00:44:24de Libye.
00:44:26Sa décision revient tout bonnement
00:44:27à destituer le dictateur Oni.
00:44:31Cela vaut bien
00:44:32de prendre quelques risques.
00:44:35En effet,
00:44:36nul ne connaît la capacité
00:44:37de ce CNT,
00:44:38Conseil national de transition,
00:44:40à gouverner demain.
00:44:42Nul ne sait quel point
00:44:43pèsent au juste les islamistes.
00:44:46Les Français se mettent en avant
00:44:54d'une façon spectaculaire
00:44:55qui heurte profondément
00:44:57et qui n'est pas comprise.
00:44:58Les Américains
00:44:59ne sont encore plus sidérés.
00:45:00D'ailleurs, les Américains,
00:45:02pendant très longtemps,
00:45:03vont continuer de poser la question
00:45:05« Qui sont ces gens ? »
00:45:07et disposant évidemment
00:45:09d'informations précises
00:45:12sur le passé de certains
00:45:13et très inquiets à Washington.
00:45:16de la composante islamiste,
00:45:18du risque de dérapage,
00:45:20de ce qui l'adviendrait de tout cela.
00:45:22On avait le choix
00:45:22entre soutenir
00:45:24le Conseil national de transition
00:45:26et tous ceux qui l'entouraient.
00:45:29Forcément,
00:45:30dans ceux qui l'entouraient,
00:45:30puisqu'il y avait
00:45:31toutes les forces hostiles au régime,
00:45:33il y avait aussi
00:45:34des forces plus ou moins menaçantes.
00:45:38Mais c'était ça ou Kadhafi.
00:45:41Il a été stupéfait
00:45:59que Sarkozy s'agère dans ce conflit.
00:46:03Ils n'ont même pas cherché
00:46:04à dialoguer.
00:46:08Aucun émissaire français
00:46:09n'est venu sur place,
00:46:11en Libye.
00:46:14Fou de rage,
00:46:16le dictateur commet l'erreur
00:46:17d'envoyer ses chars
00:46:18contre la ville rebelle de Benghazi.
00:46:20Sans le savoir,
00:46:31il donne un coup de pouce décisif
00:46:32au président qui,
00:46:33en moins de dix jours,
00:46:35parvient à réunir
00:46:36une coalition internationale
00:46:37et à obtenir
00:46:39une résolution de l'ONU.
00:46:42Le 19 mars,
00:46:44à l'instant même
00:46:45où ses alliés
00:46:46se réunissent à l'Élysée,
00:46:47le président leur apprend
00:46:48que deux rafales
00:46:49viennent de tirer
00:46:50leur premier missile
00:46:51sur les troupes du dictateur.
00:46:59C'est le début
00:47:00de huit mois de guerre.
00:47:03J'ai un souvenir
00:47:04assez précis,
00:47:04moi,
00:47:05petite personnelle,
00:47:06puisque Nicolas Sarkozy
00:47:07me reçoit
00:47:08juste après
00:47:09la décision
00:47:10d'envoyer
00:47:11l'aviation
00:47:12au-dessus de Benghazi.
00:47:13Je crois qu'il y a
00:47:14l'arrivée de l'Élysée,
00:47:14elle parle d'une guerre obsessionnelle.
00:47:16La guerre de Sarkozy,
00:47:17je crois qu'elle dit même,
00:47:18elle emploie ce mot-là.
00:47:18Et c'est vrai
00:47:19qu'il y a ce côté-là,
00:47:20il est complètement
00:47:20habité par ça.
00:47:21Il fait installer une carte
00:47:21dans son bureau,
00:47:22il a la carte de la Libye,
00:47:25il la connaît par cœur.
00:47:25En effet,
00:47:26le président Sarkozy
00:47:27trouvait toujours
00:47:28des petits points
00:47:30de progrès
00:47:30puisque les couleurs
00:47:31étaient différentes.
00:47:32retranché dans sa capitale,
00:47:45le dictateur résiste mieux
00:47:47que prévu
00:47:48à la guerre
00:47:49du président.
00:47:49De son arsenal,
00:48:00il dégaine même
00:48:01une arme nouvelle.
00:48:02Kadhafi disait la pure vérité,
00:48:28il a dit ce qu'il avait à dire
00:48:29et c'est tout.
00:48:30C'était plutôt un reproche.
00:48:32Il ne pensait pas dévoiler
00:48:33un grand secret à ce moment-là.
00:48:35On t'a aidé à arriver à l'Élysée
00:48:36et toi,
00:48:37tu fais une chose pareille ?
00:48:38C'est un peu comme si Hitler
00:48:40dans son boucœur
00:48:40avait accusé Churchill
00:48:43d'avoir utilisé l'argent des nazis
00:48:46pour financer ses campagnes électorales.
00:48:48Enfin,
00:48:49enfin,
00:48:49je crois qu'il n'a jamais imaginé
00:48:55qu'on puisse donner
00:48:55le moindre crédit
00:48:56à ce genre de parole.
00:49:00Couverte par le bruit des bombes,
00:49:02l'accusation n'est pas étayée
00:49:03par le dictateur,
00:49:05mais elle finira par ressurgir.
00:49:07Au large de Tripoli,
00:49:09le président, lui,
00:49:10vient encourager ses troupes.
00:49:12Débuté six mois plus tôt,
00:49:14le conflit s'enlise.
00:49:16La rébellie en piétine.
00:49:17Le chef des armées
00:49:18fait intensifier les opérations
00:49:20et parachuter des tonnes d'armes
00:49:22aux opposants libyens.
00:49:24Autour de lui,
00:49:26il y a eu parfois du flottement
00:49:27chez des membres du gouvernement.
00:49:30Tout le monde n'était pas convaincu
00:49:31à Paris de la nécessité
00:49:33d'agir en Libye,
00:49:34mais lui était déterminé
00:49:36jusqu'au bout.
00:49:37Dans les échanges qu'il a
00:49:38avec des gens
00:49:38qui le fréquentent
00:49:39à ce moment-là,
00:49:40c'est « je vais le mettre à genoux,
00:49:42il va mordre la poussière ».
00:49:43Je n'ai pas entendu
00:49:44des expressions de ce genre,
00:49:45mais ce n'est pas impossible.
00:49:47Ce n'est pas impossible.
00:49:49Parce que des deux côtés,
00:49:51le ton monte.
00:49:54Ça devient une espèce
00:49:55de défi presque personnel.
00:49:58Il faut qu'il y en ait un
00:49:58qui perde et qui perde tout.
00:50:00Celui qui perd tout,
00:50:09c'est bien sûr le dictateur.
00:50:14À la fin de l'été 2011,
00:50:16son palais tombe aux mains
00:50:17de ses ennemis.
00:50:22Deux mois plus tard,
00:50:23son convoi est attaqué
00:50:24par des avions français.
00:50:26Lui-même est capturé
00:50:27par des rebelles.
00:50:32Est-ce qu'on a reçu
00:50:33à la mort de M. Kadhaji ?
00:50:36L'objectif,
00:50:46c'est que la Libye
00:50:49retrouve sa liberté
00:50:50et un espoir démocratique.
00:50:54On ne doit jamais se réjouir
00:50:58de la mort d'un homme,
00:50:59quel que soit
00:51:00ce qu'il ait fait.
00:51:01Jamais.
00:51:04Mais la menace
00:51:04que faisait peser Kadhafi
00:51:06était une menace réelle
00:51:08sur l'avenir.
00:51:09De l'air.
00:51:09Septembre 2011.
00:51:28Lorsqu'il foule le sol libyen
00:51:30pour la troisième fois
00:51:31de sa vie,
00:51:32il est un président
00:51:33débarrassé de son dictateur.
00:51:35Il faut que tous les dictateurs
00:51:44du monde comprennent
00:51:45que dans le monde
00:51:47du XXIe siècle,
00:51:49il n'y aura pas un endroit
00:51:50où ils pourront s'assurer
00:51:52de leur impunité.
00:51:54L'impunité,
00:51:56c'est fini.
00:51:57Je vous remercie.
00:51:58Dans l'euphorie de sa victoire,
00:52:03il a presque les mêmes mots
00:52:05que pendant sa campagne
00:52:06de 2007.
00:52:09Comme si de cette manière,
00:52:11il voulait effacer
00:52:12les cinq années
00:52:13de sa relation
00:52:14avec le dictateur.
00:52:18Comme si à quelques mois
00:52:19d'une autre campagne électorale,
00:52:22il venait conclure ici
00:52:23cette peu glorieuse histoire.
00:52:32Pourtant,
00:52:33alors qu'il repart,
00:52:35en Libye,
00:52:35la suite de l'histoire
00:52:36s'écrit déjà.
00:52:42L'opposition
00:52:43qui l'a soutenue
00:52:44échoue à gouverner.
00:52:46Une guerre civile éclate.
00:52:48Le pays implose.
00:52:51Les islamistes
00:52:52s'implante,
00:52:53la région est en proie
00:52:54au chaos.
00:52:59En provoquant
00:53:00la chute du dictateur,
00:53:02il a évité un massacre,
00:53:04mais créé un monstre.
00:53:09Le suivi,
00:53:10c'est-à-dire l'après-guerre,
00:53:12n'a pas été suffisant.
00:53:14Je crois qu'il aurait été
00:53:15souhaitable
00:53:17d'être plus présent
00:53:19pour les aider
00:53:20à construire.
00:53:22Ce n'était pas leur choix,
00:53:23mais ça aurait dû être
00:53:24notre devoir.
00:53:25Si on devait avoir
00:53:26un regret à exprimer,
00:53:28mais j'ajoute que
00:53:29cette période-là
00:53:30a coïncidé
00:53:31avec nos élections,
00:53:34l'arrivée
00:53:34d'un nouveau président
00:53:35de la République,
00:53:36et donc,
00:53:37par la force des choses
00:53:38ou du calendrier démocratique
00:53:40français,
00:53:41nous nous sommes trouvés
00:53:42dans une période
00:53:43de transition.
00:53:50La faute donc
00:53:52à des élections françaises
00:53:54que sa guerre en Libye
00:53:55n'aura pas permis
00:53:56de remporter.
00:54:02L'histoire ne s'arrête pas là.
00:54:05Après son départ
00:54:06de l'Élysée,
00:54:07continue de planer
00:54:08au-dessus de sa tête
00:54:09comme une malédiction,
00:54:12à moins que ce ne soit
00:54:13la morale de cette fable.
00:54:17À la suite du dictateur,
00:54:19des affairistes déçus
00:54:20et d'anciens
00:54:21cassiques du régime
00:54:22l'accusent
00:54:22d'avoir reçu
00:54:23de l'argent libyen
00:54:24pour sa campagne
00:54:25de 2007.
00:54:27Soupçon infamant
00:54:29qui ternit
00:54:29ses ambitions futures.
00:54:30S'est-il compromis ?
00:54:36Ou bien président
00:54:37d'une démocratie
00:54:38paye-t-il
00:54:40tout simplement
00:54:41le fait
00:54:42de s'être aventuré
00:54:43avec un tel dictateur ?
00:54:45Le colonel Kadhafi
00:54:59aurait financé
00:55:00votre campagne
00:55:00en 2007.
00:55:01Est-ce que c'est vrai ?
00:55:03Moi, s'il l'avait financé,
00:55:04je n'aurais pas été
00:55:05très reconnaissant.
00:55:08Il avait dit
00:55:09quelque chose
00:55:11autour de 50 millions.
00:55:14Quelque chose comme ça.
00:55:16Tous les rendez-vous
00:55:17avec Kadhafi
00:55:18sont enregistrés
00:55:18et c'est ça
00:55:19qui leur fait peur.
00:55:23Nous affirmons
00:55:24sur la base
00:55:24de plusieurs témoignages
00:55:26et de documents
00:55:27qu'il y a eu
00:55:28un financement
00:55:29à hauteur
00:55:30de 50 millions.
00:55:34Vous croyez vraiment
00:55:35qu'avec ce que j'ai fait
00:55:36à M. Kadhafi
00:55:37m'a fait un virement ?
00:55:38Pourquoi pas
00:55:39un chèque endossé ?
00:55:40Après 10 ans d'instructions
00:55:48et 3 mois de procès,
00:55:49la justice va donc
00:55:51devoir trancher la question.
00:55:52Nicolas Sarkozy
00:55:53a-t-il noué
00:55:54avec M. Kadhafi
00:55:55un pacte de corruption
00:55:57avant son élection
00:55:58à la présidentielle
00:55:59de 2007
00:56:00en échange
00:56:01de contrepartie
00:56:02en faveur
00:56:03du régime libyen ?
00:56:04Nous allons y revenir
00:56:05dans ce débat doc
00:56:06après ce documentaire
00:56:07réalisé par Antoine Victine
00:56:09et nous allons le faire
00:56:10avec 3 journalistes
00:56:12qui ont assisté
00:56:13à ce procès
00:56:13Sarkozy
00:56:14Libyen.
00:56:15Fabrice Afi
00:56:15pour commencer
00:56:16bienvenue à vous
00:56:17Fabrice Afi
00:56:17vous êtes co-responsable
00:56:19des enquêtes
00:56:19à Mediapart
00:56:20vous êtes à l'origine
00:56:21des premières révélations
00:56:23sur cette affaire
00:56:24Sarkozy-Kadhafi
00:56:26dès 2011
00:56:27aux côtés
00:56:27de Karl Lask
00:56:29qui est un de vos confrères
00:56:30à Mediapart
00:56:31affaire à laquelle
00:56:32vous avez consacré
00:56:33un livre
00:56:33avec les compliments
00:56:34du guide
00:56:35publié chez Fayard
00:56:37puis une BD
00:56:38Sarkozy-Kadhafi
00:56:39des billets
00:56:39et des bombes
00:56:40publié cette fois
00:56:41chez Delcourt
00:56:42et enfin
00:56:42tout récemment
00:56:43un film documentaire
00:56:45réalisé par Yannick Kerkouat
00:56:47et intitulé
00:56:48Personne n'y comprend rien
00:56:49150 000 personnes
00:56:51se sont déplacées
00:56:52dans les salles
00:56:53pour voir ce documentaire
00:56:54c'est extrêmement rare
00:56:55de voir autant de personnes
00:56:56se déplacer en salle
00:56:57pour voir un documentaire
00:56:59voilà ce qu'on peut dire
00:57:00de ce film
00:57:01il est encore temps
00:57:01de le voir
00:57:02Personne n'y comprend rien
00:57:03pourquoi Personne n'y comprend rien
00:57:05tout simplement
00:57:05parce que
00:57:06Nicolas Sarkozy
00:57:07à un moment
00:57:07avait dit
00:57:08mais dans cette affaire
00:57:09Personne n'y comprend rien
00:57:10vous avez relevé le challenge
00:57:11en quelque sorte
00:57:12avec ce titre
00:57:14concernant ce documentaire
00:57:15Timothée Boutry
00:57:16est également avec nous
00:57:17bienvenue
00:57:17vous êtes journaliste
00:57:18au service police-justice
00:57:20du quotidien
00:57:20Le Parisien
00:57:21aujourd'hui en France
00:57:22vous avez assisté
00:57:23à l'essentiel
00:57:23de ce procès
00:57:25c'est pour ça
00:57:26que vous êtes avec nous
00:57:27aujourd'hui
00:57:27Vincent Nuzi
00:57:28est enfin avec nous
00:57:29bienvenue à vous
00:57:29Vincent Nuzi
00:57:30vous êtes journaliste
00:57:31d'investigation indépendant
00:57:33vous êtes le co-auteur
00:57:34avec Karl Lasqueux
00:57:35qui a travaillé avec vous
00:57:36donc
00:57:37et Samir Cheikhvara
00:57:39de ce livre
00:57:39l'assassin qu'il fallait sauver
00:57:41au coeur de l'affaire
00:57:42Sarkozy-Kaddafi
00:57:43un ouvrage publié
00:57:44chez Robert Laffont
00:57:46ouvrage dont vous avez écrit
00:57:47la préface
00:57:48d'ailleurs Fabrice Arfi
00:57:49et cet assassin
00:57:51qu'il fallait sauver
00:57:52c'est Abdallah
00:57:53Senoussi
00:57:54qui était le chef
00:57:55des renseignements libyens
00:57:56beau-frère
00:57:57de Muammar Kaddafi
00:57:59et surtout
00:58:00maître d'oeuvre
00:58:00en 1989
00:58:02d'un attentat
00:58:03dans l'avion DC-10
00:58:04de la compagnie UTA
00:58:05qui provoquera
00:58:06la mort
00:58:07de 170 personnes
00:58:09dont 54 français
00:58:11il a été condamné
00:58:12par Contumas
00:58:12en mars 1999
00:58:15condamné à perpétuité
00:58:18il est aujourd'hui
00:58:19sous les écrous
00:58:21en Libye
00:58:22d'ailleurs
00:58:23et il revient
00:58:24dans le cadre
00:58:25de cette affaire
00:58:26on essaiera de comprendre
00:58:27pourquoi d'ailleurs
00:58:28tout à l'heure
00:58:28Il est vraiment au coeur
00:58:30de cette affaire
00:58:30de cette affaire Sarkozy
00:58:31le personnage de Senoussi
00:58:33est absolument central
00:58:34dans le pacte de corruption
00:58:36présumé
00:58:37qui a été traité
00:58:38dans ce procès
00:58:39On va y revenir ensemble
00:58:40pour bien comprendre
00:58:42après ce film
00:58:42tout d'abord
00:58:43la chronologie
00:58:44de cette affaire
00:58:44juillet 2011
00:58:46ce sont les premières révélations
00:58:47du site Mediapart
00:58:49nous sommes en juillet 2011
00:58:51mais Mohamed Gaddafi
00:58:53trouvera la mort
00:58:53lui quelques mois plus tard
00:58:54en octobre 2011
00:58:56l'ouverture d'une enquête judiciaire
00:58:58a lieu en avril 2013
00:59:00en mars 2018
00:59:01c'est la mise à un examen
00:59:03de Nicolas Sarkozy
00:59:05le procès
00:59:06a duré de janvier
00:59:07au 8 avril 2025
00:59:10il a duré 3 mois
00:59:11et le verdict
00:59:13de ce procès
00:59:13est attendu
00:59:14en septembre prochain
00:59:15et pour être exact
00:59:16le 25 septembre prochain
00:59:19Nicolas Sarkozy
00:59:20est accusé
00:59:21d'avoir noué
00:59:22avec le dictateur
00:59:23Mohamed Gaddafi
00:59:23un pacte de corruption
00:59:25avant son élection
00:59:26de 2007
00:59:27en échange
00:59:28de contrepartie
00:59:29en faveur
00:59:29du régime libyen
00:59:31et puis enfin
00:59:32les protagonistes
00:59:33de cette affaire
00:59:34on a essayé de simplifier
00:59:35au maximum
00:59:36les choses
00:59:37avec le camp Sarkozy
00:59:39tout d'abord
00:59:394 principaux noms ressortent
00:59:41Nicolas Sarkozy
00:59:42l'ancien ministre
00:59:43de l'Intérieur
00:59:43Claude Guéant
00:59:44l'ancien ministre Brice Hortefeux
00:59:46l'ancien ministre
00:59:47Eric Wurz
00:59:48les intermédiaires
00:59:49Ziad Takedin
00:59:51Alexandre Djouri
00:59:52on en dira forcément
00:59:53un mot à un moment
00:59:53dans notre échange
00:59:54et puis enfin
00:59:55le camp Kaddafi
00:59:56avec Beshir Saleh
00:59:57qui était l'argentien
00:59:58en réalité
00:59:59du régime libyen
01:00:00à l'époque
01:00:00et Abdallah Al-Sennoussi
01:00:03dont on vient de parler
01:00:03avec vous
01:00:04Vincent Noussi
01:00:05qui était à la fois
01:00:06le chef de renseignement
01:00:07libyen
01:00:08et aussi le beau-frère
01:00:09de Muammar Kaddafi
01:00:11on a essayé
01:00:12de dire les choses
01:00:13le plus simplement
01:00:13possible
01:00:14sur une affaire
01:00:15extrêmement compliquée
01:00:16peut-être que pour commencer
01:00:17et pour bien comprendre
01:00:18Fabrice Harfi
01:00:19est-ce que tout a commencé
01:00:20concernant ce fameux pacte
01:00:22de corruption
01:00:23qui aurait eu lieu
01:00:24le 6 octobre 2005
01:00:28autrement dit
01:00:28au moment où débute
01:00:29le documentaire
01:00:30que nous avons vu
01:00:31et au moment
01:00:32où Nicolas Sarkozy
01:00:33visite pour la première fois
01:00:35Muammar Kaddafi
01:00:38en Libye
01:00:38Alors presque
01:00:39du point de vue
01:00:40du point de vue
01:00:42de l'accusation
01:00:43du parquet national financier
01:00:45donc les procureurs
01:00:46qui représentent
01:00:47le ministère public
01:00:48dans l'ordre judiciaire
01:00:49le pacte de corruption
01:00:51présumé
01:00:51s'est noué en réalité
01:00:525 jours plus tôt
01:00:53le 1er octobre 2005
01:00:55à Tripoli
01:00:56dans un restaurant
01:00:57au moment
01:00:58où le directeur
01:00:59de cabinet
01:00:59de l'époque
01:01:00de Nicolas Sarkozy
01:01:01Claude Guéant
01:01:02rencontre
01:01:03dans le dos
01:01:04de l'ambassade de France
01:01:05sans garde du corps
01:01:06sans traducteur
01:01:07sans diplomate
01:01:08le fameux
01:01:09Abdallah Senoussi
01:01:11terroriste d'Etat
01:01:12condamné
01:01:13recherché
01:01:14par la France
01:01:15en présence
01:01:16d'un personnage
01:01:17qui a été qualifié
01:01:18de toxique
01:01:19par l'accusation
01:01:20dans le dossier
01:01:20à savoir
01:01:21le fameux intermédiaire
01:01:22Ziad Taqeddin
01:01:23que le PNF
01:01:24présente
01:01:26comme un agent
01:01:26de corruption
01:01:28et ce jour-là
01:01:29PNF
01:01:29parquet national financier
01:01:31bien sûr
01:01:31absolument
01:01:32et ce jour-là
01:01:33se noue
01:01:34d'après
01:01:34l'accusation
01:01:35les premières discussions
01:01:37dans la perspective
01:01:38d'un financement
01:01:39occulte
01:01:40de la campagne
01:01:40qui va avoir lieu
01:01:41deux ans plus tard
01:01:42avec ensuite
01:01:44des contreparties
01:01:45puisque l'impact
01:01:46de corruption
01:01:47présumé
01:01:48c'est la rencontre
01:01:48d'intérêts convergents
01:01:49de l'argent
01:01:50qui va ici
01:01:51et des contreparties
01:01:52en faveur du régime
01:01:53libyen
01:01:54qui va dans le sens inverse
01:01:56cinq jours plus tard
01:01:57il y a la visite
01:01:58de Nicolas Sarkozy
01:01:59à Tripoli
01:02:00où il rencontre
01:02:01pour la première fois
01:02:02Mouhamar Gaddafi
01:02:03et deux mois plus tard
01:02:05en décembre 2005
01:02:06le ministre délégué
01:02:07aux collectivités
01:02:08territoriales françaises
01:02:10un certain Brice Hortefeux
01:02:11qui est un intime
01:02:12depuis l'adolescence
01:02:13de Nicolas Sarkozy
01:02:15qui le présente d'ailleurs
01:02:16comme un frère
01:02:16va à son tour
01:02:17se rendre
01:02:18à Tripoli
01:02:19dans un voyage
01:02:19que la diplomatie française
01:02:22a un peu eu du mal
01:02:22à comprendre
01:02:23sauf qu'une nouvelle fois
01:02:26ce jour-là
01:02:27Brice Hortefeux
01:02:28va rencontrer secrètement
01:02:29dans le dos de l'ambassade
01:02:31Abdallah Sénoussi
01:02:32avec Ziad Taqeddin
01:02:34exactement dans les mêmes circonstances
01:02:36que Claude Guéant
01:02:37les deux hommes
01:02:37Claude Guéant et Brice Hortefeux
01:02:39disent qu'ils sont tombés
01:02:40dans un piège
01:02:41le problème c'est qu'ils n'ont parlé
01:02:42de ce piège absolument
01:02:43à personne
01:02:44pas même à leur ministre
01:02:45pas même au service de renseignement
01:02:46pas même
01:02:47à l'ambassade de France
01:02:49et ce qui du point de vue
01:02:50de l'accusation est important
01:02:52c'est que dans les jours
01:02:52qui ont suivi
01:02:53ces rencontres secrètes
01:02:55à Tripoli
01:02:55des flux financiers
01:02:56sont partis du régime libyen
01:02:58des caisses publiques
01:02:59du régime libyen
01:03:00pour atterrir
01:03:00sur une société offshore
01:03:02de l'intermédiaire
01:03:03de celui qui faisait le lien
01:03:05entre les équipes françaises
01:03:06et les équipes libyennes
01:03:08à savoir Ziad Taqeddin
01:03:10ça c'est d'après l'accusation
01:03:12le pacte de corruption
01:03:14qui en soi a été discuté
01:03:16et même consommé
01:03:17puisque l'argent est parti
01:03:18évidemment la défense
01:03:20de Nicolas Sarkozy
01:03:20dit qu'il n'en est absolument rien
01:03:22avec des arguments
01:03:23qu'ils ont développés
01:03:25à l'audience
01:03:27le procès a permis
01:03:28de mettre en lumière
01:03:30la quantité d'éléments matériels
01:03:32qui justifient
01:03:33cette première accusation
01:03:35d'autant qu'il est reproché
01:03:36à Nicolas Sarkozy
01:03:37quand il est ensuite
01:03:38devenu président de la République
01:03:41d'avoir favorisé
01:03:42les intérêts
01:03:42du régime Kadhafi
01:03:44en accueillant
01:03:44avec un faste
01:03:46dont on se souvient tous
01:03:47Muammar Kadhafi
01:03:48en décembre 2007
01:03:49à Paris
01:03:50en tentant de faire sauter
01:03:51le mandat d'arrêt
01:03:52d'Abdallah Sinoussi
01:03:53dans l'affaire du DC-10
01:03:54en voulant vendre
01:03:56du nucléaire
01:03:56par exemple
01:03:57contre l'avis
01:03:58de la société française
01:04:00Areva
01:04:00au régime dictatorial
01:04:02de Muammar Kadhafi
01:04:04ça ça fait partie
01:04:04du champ
01:04:05des contreparties
01:04:06qui est reproché
01:04:07à l'équipe Sarkozy
01:04:08et chronologiquement
01:04:09si on a bien compris
01:04:10les faits reprochés
01:04:12aux douze prévenus
01:04:13qui étaient
01:04:14dans ce procès
01:04:16portent sur la période
01:04:172005-2007
01:04:19pour l'essentiel
01:04:20alors oui
01:04:21le pacte de corruption
01:04:22c'est 2005-2006
01:04:24et ensuite
01:04:24les contreparties
01:04:25elles c'est entre 2005
01:04:27et jusqu'à au moins
01:04:28mai 2009
01:04:29puisqu'en mai 2009
01:04:30il y a une réunion
01:04:32à l'Elysée
01:04:33entre Claude Guéant
01:04:34qui est le bras droit
01:04:34de Nicolas Sarkozy
01:04:35Ziad Taqeddin
01:04:36qui a ses entrées
01:04:37au palais
01:04:38de l'Elysée
01:04:40justement
01:04:41sur le sujet
01:04:42du mandat d'arrêt
01:04:43d'Abdallah Senoussi
01:04:44le terroriste libyen
01:04:45alors justement
01:04:45on y vient
01:04:46Abdallah Senoussi
01:04:47personnage clé
01:04:48personne clé
01:04:49de ce procès
01:04:50il n'était pas présent
01:04:50dans le box
01:04:51des accusés
01:04:52il est incarcéré
01:04:54en Libye aujourd'hui
01:04:55à propos des fameuses
01:04:56contreparties
01:04:57qui auraient émergé
01:04:58dans ce fameux
01:04:59pacte de corruption
01:05:00du côté libyen
01:05:02on attend quoi
01:05:02on en aurait
01:05:04attendu quoi
01:05:05ce pacte de corruption
01:05:06très clairement
01:05:06et concernant
01:05:07notamment Abdallah Senoussi
01:05:09Abdallah Senoussi
01:05:10il est dans une situation
01:05:10très particulière
01:05:11puisqu'il a été condamné
01:05:12par un tribunal
01:05:13France 99
01:05:14par défaut
01:05:14il n'était pas là
01:05:15il a un mandat d'arrêt
01:05:17international
01:05:17émis contre lui
01:05:19donc la France
01:05:20le recherche
01:05:20c'est un personnage
01:05:22infréquentable
01:05:23les services
01:05:25de renseignement français
01:05:25ont même dit
01:05:26à plusieurs reprises
01:05:27aux officiels français
01:05:28qu'ils soient en Libye
01:05:29ou qui viennent en Libye
01:05:30ne rencontrez pas
01:05:32Abdallah Senoussi
01:05:33or évidemment
01:05:33ces deux rencontres
01:05:34suspectent en secret
01:05:36d'une part
01:05:37de Claude Guéant
01:05:37puis de Brice Hortefeux
01:05:39à des moments clés
01:05:40les deux lieutenants
01:05:41Nicolas Sarkozy
01:05:42lesquels plaident
01:05:43un piège
01:05:44qui finalement
01:05:44a été assez démonté
01:05:46par l'audience
01:05:47parce que
01:05:48le piège ne tient pas
01:05:49si c'est un piège
01:05:50on revient
01:05:51on dit
01:05:51je suis tombé
01:05:52dans un piège
01:05:52on prévient
01:05:53les services de renseignement
01:05:54ou son patron
01:05:55et surtout
01:05:56on se prévient
01:05:56éventuellement
01:05:57entre eux
01:05:58et puis d'autre part
01:05:59on va peut-être reprocher
01:06:01à celui
01:06:01qui vous a mis
01:06:01dans cette situation
01:06:02en l'occurrence
01:06:03l'intermédiaire
01:06:04Ziaq Taqedine
01:06:04on va peut-être rompre
01:06:06en lui disant
01:06:06tu m'as mis dans la merde
01:06:07avec ces rendez-vous secrets
01:06:09je ne peux plus
01:06:10te faire confiance
01:06:11or
01:06:11les deux
01:06:12que ce soit Guéant
01:06:13et Hortefeux
01:06:14vont continuer
01:06:15d'entretenir des relations
01:06:17avec Taqedine
01:06:19et surtout
01:06:19le principal
01:06:21la principale demande
01:06:22émise par Abdelhassinoussi
01:06:23mais pas seulement
01:06:24par Abdelhassinoussi
01:06:25son beau-frère
01:06:26Mohamed Marquardtéfi
01:06:27en parle
01:06:27il en a parlé
01:06:28à Jacques Chirac
01:06:29en 2004
01:06:30il en reparle
01:06:31à Nicolas Sarkozy
01:06:32en 2005
01:06:33lors de cette venue
01:06:34dont on a vu
01:06:35des extraits
01:06:35dans le documentaire
01:06:36il demande
01:06:37que soit levée
01:06:38la condamnation
01:06:39de son beau-frère
01:06:40dans cette affaire
01:06:41du décédiste
01:06:41c'est comme un sparadrap
01:06:42qui lui colle
01:06:43depuis cette condamnation
01:06:45de 1999
01:06:46Abdelhassinoussi
01:06:49est considéré
01:06:49comme un criminel
01:06:50comme un assassin
01:06:51comme un terroriste
01:06:52en chef
01:06:53évidemment il agissait
01:06:54à l'époque
01:06:54en 88-89
01:06:56au moment des grands attentats
01:06:57celui du décédiste du TA
01:06:58et puis un quelques mois
01:07:00avant celui
01:07:00dit de Lockerbie
01:07:01270 morts
01:07:03au-dessus de l'Ecosse
01:07:04donc c'est lui
01:07:05c'est Sénoussi
01:07:06qui est responsable
01:07:06et qui est commanditaire
01:07:07chef d'orchestre
01:07:08de cet attentat
01:07:09donc lui
01:07:09il a été condamné
01:07:11par la France
01:07:11il veut absolument
01:07:12pouvoir circuler librement
01:07:14sans avoir
01:07:15ce mandat d'arrêt
01:07:15et effectivement
01:07:16il va y avoir
01:07:17des démarches
01:07:18entreprises
01:07:19par le camp Sarkozy
01:07:21pour tenter
01:07:21de voir comment régler
01:07:23cette situation
01:07:23de monsieur Sénoussi
01:07:25et c'est ça
01:07:26c'est une des contreparties
01:07:28de ce présumé
01:07:29pacte de corruption
01:07:30alors il y avait une audition
01:07:31qui était très attendue
01:07:33à l'occasion de ce procès
01:07:34et pour cause
01:07:35c'est celle du commandant
01:07:37Vidal
01:07:37alors le commandant
01:07:38Frédéric Vidal
01:07:39c'est lui qui a mené
01:07:40cette enquête
01:07:41on va rappeler tout de même
01:07:42que cette enquête
01:07:42comporte 300 procès-verbaux
01:07:4460 perquisitions
01:07:46500 scellés
01:07:47et 180 auditions
01:07:49elle a duré 10 ans
01:07:50cette instruction
01:07:51qu'avez-vous retenu
01:07:52finalement vous
01:07:53de cette audition
01:07:54de Frédéric Vidal
01:07:54à l'occasion de ce procès ?
01:07:56Déjà elle était
01:07:57vous avez dit
01:07:58qu'elle était très attendue
01:07:59en fait elle était surprenante
01:08:00parce qu'elle n'était pas
01:08:01initialement programmée
01:08:02en fait Frédéric Vidal
01:08:03il a été cité comme témoin
01:08:05par la défense
01:08:06par un avocat de la défense
01:08:07de ce procès
01:08:08alors c'est très surprenant
01:08:09puisqu'on se doute bien
01:08:10qu'un directeur d'enquête
01:08:12il va plutôt témoigner à charge
01:08:13puisque bon
01:08:14c'est ces investigations
01:08:15qui ont conduit
01:08:16au renvoi des prévenus
01:08:17devant le tribunal
01:08:18donc voilà
01:08:19grosse surprise
01:08:20il est arrivé en fin d'audience
01:08:22et en fait Frédéric Vidal
01:08:24c'est la mémoire vive
01:08:25de ce dossier
01:08:26c'est vraiment lui
01:08:28qui l'a mené de bout en bout
01:08:30il travaille dans un service
01:08:31qui s'appelle l'Ocliffe
01:08:32c'est un service
01:08:33de la police judiciaire
01:08:34qui est spécialisé
01:08:35dans la corruption
01:08:36et les infractions
01:08:36les infractions fiscales
01:08:38et financières
01:08:38et il a commencé
01:08:40par une perquisition
01:08:42et puis à partir de là
01:08:43ça s'est enchaîné
01:08:44et pendant 10 ans
01:08:46il a conduit
01:08:46un peu son odyssée
01:08:47en fait
01:08:48et il a dû naviguer
01:08:50entre les comptes offshore
01:08:51les auditions baroques
01:08:53en Libye
01:08:54avec des hommes en arme
01:08:56dépouiller des comptes
01:08:57faire quantité d'auditions
01:08:59des auditions
01:09:00qui n'ont pas pu avoir lieu
01:09:01voilà
01:09:01c'est aussi une enquête
01:09:03qui a duré longtemps
01:09:03parce qu'il y a beaucoup
01:09:04de choses à l'étranger
01:09:05beaucoup de commissions
01:09:06rogatoires internationales
01:09:07c'est-à-dire que
01:09:07les juges demandent
01:09:08la coopération
01:09:09de pays étrangers
01:09:10et la coopération
01:09:11qui n'a pas toujours été
01:09:12excellente
01:09:13en fait
01:09:13et ce qui est frappant aussi
01:09:15c'est que
01:09:16voilà
01:09:16Frédéric Vidal
01:09:17il a parlé deux heures
01:09:18sans notes
01:09:19sans accro
01:09:20et
01:09:21par petite touche
01:09:22en fait
01:09:23il a retracé
01:09:24les dix ans d'instructions
01:09:26de manière très claire
01:09:27en arrivant quasiment
01:09:28à citer
01:09:29tous les prévenus
01:09:30juste la présidente
01:09:30lui a dit
01:09:30il y en a un
01:09:31que vous n'avez pas cité
01:09:31c'est un tel
01:09:32mais c'est vrai
01:09:32qu'à la fin
01:09:33on se retrouvait
01:09:34avec un tableau
01:09:35qui est le tableau
01:09:36de l'enquêteur
01:09:37voilà
01:09:38ce témoignage
01:09:39il a pesé lourd
01:09:40selon vous
01:09:41dans ce procès
01:09:43ce qui est intéressant
01:09:44c'est qu'il est arrivé
01:09:45vraiment en toute fin
01:09:46de procès
01:09:48alors que
01:09:49les débats
01:09:50sur le pacte
01:09:51de corruption
01:09:52présumé
01:09:53étaient achevés
01:09:54on avait basculé
01:09:55sur d'autres volets
01:09:56de cette histoire
01:09:57à tiroir
01:09:57et là
01:09:58d'une certaine manière
01:09:58il a replongé
01:09:59le tribunal
01:10:00tous ses acteurs
01:10:02les suiveurs
01:10:03que nous sommes
01:10:04dans ce qui fait
01:10:05évidemment
01:10:06le cœur
01:10:07de cette audience
01:10:07qui sont
01:10:09ces accusations
01:10:09du pacte de corruption
01:10:10ce qu'il y a
01:10:11d'intéressant
01:10:12avec le commandant Vidal
01:10:14c'est que
01:10:14Nicolas Sarkozy
01:10:16n'a cessé
01:10:17de crier
01:10:18à la débauche
01:10:19de moyens
01:10:20pour le faire tomber
01:10:20dans cette affaire
01:10:21il dit
01:10:21on n'a jamais dépensé
01:10:22autant d'argent
01:10:23c'est un scandale
01:10:24il a été très vindicatif
01:10:26vis-à-vis de la police
01:10:28qui ne demande pas que celle
01:10:29pour un ancien ministre
01:10:30de l'intérieur
01:10:30parce qu'en 2014
01:10:31dans une tribune au Figaro
01:10:32Nicolas Sarkozy
01:10:33avait quand même
01:10:34comparé le service
01:10:36du commandant Vidal
01:10:36à l'astasie
01:10:38est-allemande
01:10:39et en fait
01:10:40le commandant Vidal
01:10:41est l'incarnation
01:10:42du contraire
01:10:43de ce que dit
01:10:43Nicolas Sarkozy
01:10:44il n'y a pas eu
01:10:45un seul policier
01:10:46détaché à temps plein
01:10:47pendant dix ans
01:10:48sur cette affaire
01:10:48le commandant Vidal
01:10:50a porté à bout de bras
01:10:51pendant dix ans
01:10:52sous l'autorité
01:10:52de juge d'instruction
01:10:53qui étaient les directeurs
01:10:55et directrices
01:10:55de l'enquête
01:10:56cette affaire
01:10:56mais ça n'était pas
01:10:57sa seule affaire
01:10:58au commandant Vidal
01:10:58donc en réalité
01:11:00le témoignage
01:11:01du commandant Vidal
01:11:01avec une espèce
01:11:03d'économie de mots
01:11:04mais une efficacité
01:11:05absolument redoutable
01:11:07une sobriété
01:11:08très efficace
01:11:10dans ce qu'il racontait
01:11:10et comme le disait
01:11:11Timothée
01:11:12à juste titre
01:11:12c'est l'enquêteur
01:11:13et on n'est pas là
01:11:14évidemment pour dire
01:11:15que les uns et les autres
01:11:16vont être condamnés
01:11:17doivent être condamnés
01:11:17mais ont permis
01:11:18de documenter
01:11:20la masse
01:11:20j'ai envie de dire
01:11:22dantesque
01:11:23de ce qu'ont été
01:11:24les éléments
01:11:24y compris matériels
01:11:25qui ont été réunis
01:11:27par l'enquête
01:11:28il est la démonstration
01:11:29que en réalité
01:11:31dans notre pays
01:11:31on donne peu de moyens
01:11:33aux autorités
01:11:34répressives
01:11:36dans la lutte
01:11:37contre la délinquance
01:11:37en col blanc
01:11:38on attendait aussi
01:11:39beaucoup
01:11:39et c'est peu de le dire
01:11:40des dépositions
01:11:41du côté de la défense
01:11:43et des prévenus
01:11:44qui étaient
01:11:45Nicolas Sarkozy
01:11:46Claude Guéant
01:11:47Brice Hortefeux
01:11:47les trois noms
01:11:48qui ressortent
01:11:50le plus
01:11:50du côté des prévenus
01:11:52vous avez assisté
01:11:53à ces auditions
01:11:54respectives
01:11:55qu'est-ce que vous avez
01:11:57retenu
01:11:57de ces dépositions
01:12:00de Nicolas Sarkozy
01:12:01Claude Guéant
01:12:02Brice Hortefeux
01:12:02pour l'essentiel
01:12:03moi j'ai retenu
01:12:04plusieurs choses
01:12:05qui m'ont marqué
01:12:05la première
01:12:06c'était que
01:12:07Nicolas Sarkozy
01:12:08se débattait
01:12:09comme un beau diable
01:12:10enfin je veux dire
01:12:11que c'est un tribun
01:12:13il sait parler
01:12:13il sait se défendre
01:12:14il sait argumenter
01:12:15alors il répète
01:12:16toujours un peu
01:12:17les mêmes éléments
01:12:17de langage
01:12:18bien sûr
01:12:18en disant
01:12:19je n'ai rien su
01:12:20je n'ai rien vu
01:12:21je ne suis pas au courant
01:12:23vous ne trouverez jamais
01:12:24jamais pas un euro
01:12:26mais pas un centime
01:12:27libyen dans ma campagne
01:12:289 janvier
01:12:29à la barre
01:12:30je ne sais rien
01:12:31je n'ai rien
01:12:32à me reprocher
01:12:33c'est une revanche
01:12:34du clan Kadhafi
01:12:35voilà pour l'essentiel
01:12:36ce qui est ressorti
01:12:37alors ça c'est les éléments
01:12:38de langage
01:12:39à chaque fois
01:12:40qu'il a pu s'exprimer
01:12:41il l'a fait de manière
01:12:42assez virulente
01:12:43même sur ce thème là
01:12:44le problème
01:12:45c'est que
01:12:46d'une part
01:12:46ça ne tient pas toujours
01:12:48il ne répond pas toujours
01:12:50aux questions
01:12:50qui lui sont posées
01:12:51il répond parfois
01:12:52à côté
01:12:53il dit
01:12:54on ne m'a jamais
01:12:55trouvé un centime
01:12:57d'argent
01:12:57libyen
01:12:57sur mes comptes
01:12:59à moi
01:12:59évidemment
01:13:00ce n'est pas du tout
01:13:00ce que lui est reproché
01:13:02de la même façon
01:13:03il dit
01:13:03on ne va pas retrouver
01:13:04un centime
01:13:05d'argent libyen
01:13:06dans la campagne
01:13:06en réalité
01:13:07les juges
01:13:07n'ont pas besoin
01:13:08de démontrer
01:13:09qu'il y a une source
01:13:09libyenne
01:13:10d'argent illicite
01:13:11dans la campagne
01:13:11il suffit de montrer
01:13:11qu'il y a de l'argent
01:13:12illicite
01:13:13tout simplement
01:13:13dans la campagne
01:13:14et puis la deuxième chose
01:13:15c'est qu'il s'est souvent
01:13:16défaussé
01:13:17et ça
01:13:17mes confrères
01:13:18peuvent en témoigner
01:13:19également
01:13:19sur ces deux
01:13:21principaux lieutenants
01:13:22en parlant
01:13:22de faute
01:13:23d'erreur
01:13:24même parfois
01:13:25de naïveté
01:13:25de naïveté
01:13:26concernant Claude Guéant
01:13:27notamment
01:13:27Claude Guéant
01:13:28il faut reconnaître
01:13:29qu'il s'est défendu
01:13:31à la barre
01:13:31de manière très très molle
01:13:33d'abord parce qu'il était affaibli
01:13:34parce qu'il est malade
01:13:35mais aussi parce qu'on sent
01:13:37qu'il est noyé
01:13:38par les propos
01:13:39de son ancien patron
01:13:40qui le charge
01:13:41on a l'impression
01:13:41que c'était un peu
01:13:42le parrain
01:13:43et les lieutenants
01:13:44qui étaient obligés
01:13:45de prendre les coups
01:13:46il a eu le même sentiment
01:13:46je dirais qu'il est un peu
01:13:48c'est très embêtant
01:13:50les rendez-vous
01:13:51avec Abdallah Senoussi
01:13:52Fabrice Ladi
01:13:53c'est quand même ça
01:13:54le coeur du sujet
01:13:55ces rendez-vous
01:13:56de Claude Guéant
01:13:57puis de Brice Hortefeux
01:13:59parce qu'il est
01:14:00totalement infréquentable
01:14:01alors Claude Guéant
01:14:02il a expliqué
01:14:03la thèse du guet-tapant
01:14:04du piège
01:14:04et avons-le
01:14:06il a été très peu convaincant
01:14:08voilà
01:14:08son audition
01:14:09c'était
01:14:09alors Vincent Nouzi
01:14:11il a dit
01:14:11il était affaibli
01:14:12mais c'était un peu
01:14:13un naufrage
01:14:13et la présidente
01:14:15elle est très fine
01:14:16Nathalie Gavarino
01:14:17c'est vraiment
01:14:18une très bonne magistrate
01:14:19c'est elle qui avait présidé
01:14:20le premier procès
01:14:21de François Fillon
01:14:22et on l'a retrouvée
01:14:23en fait minutieuse
01:14:24elle n'en fait pas des tonnes
01:14:26elle va directement
01:14:27sur les faits
01:14:27et là Claude Guéant
01:14:28elle lui a posé plusieurs fois
01:14:29mais alors
01:14:30vous vous retrouvez
01:14:30dans la voiture
01:14:31et vous ne savez pas
01:14:32qui vous allez voir
01:14:32ah non non
01:14:33je ne sais pas
01:14:33mais vous discutez de quoi
01:14:35pendant les 20 minutes
01:14:35de choses et d'autres
01:14:37et quand vous arrivez
01:14:38ah bah oui
01:14:38là je ne me rends compte que
01:14:39et puis vous ne décidez pas
01:14:40de partir
01:14:41bah non
01:14:41vous n'avez pas pensé
01:14:42que vous auriez pu
01:14:43on aurait pu vous prendre en photo
01:14:44on aurait pu vous faire chanter
01:14:46on est en Libye
01:14:46ah bah non
01:14:47et après vous n'en parlez à personne
01:14:48en fait voilà
01:14:49vraiment une instruction
01:14:50très précise à l'audience
01:14:51et donc qui a vraiment
01:14:52mis en difficulté
01:14:53Claude Guéant
01:14:54Bristard Toffeux
01:14:55c'était un peu pareil
01:14:56parce que lui aussi
01:14:56il dit qu'il est tombé
01:14:57dans un traquenard
01:14:57avec le même Zia Takedin
01:14:59et pareil
01:14:59les précisions c'était
01:15:00en fait il a une réception
01:15:02donnée en son honneur
01:15:03à la fin de sa visite
01:15:04et d'un seul coup
01:15:06il est extrait
01:15:07et il se retrouve
01:15:07avec Zia Takedin
01:15:10et là ils vont au domicile
01:15:11d'Abdallah Sénoussi
01:15:12et pareil il dit
01:15:13bah non je ne savais pas
01:15:14qui j'allais voir
01:15:15et pourquoi
01:15:15donc là effectivement
01:15:16c'était difficile
01:15:18comme point de vue
01:15:18alors Nicolas Sarkozy
01:15:19il dit erreur faute
01:15:22mais il ne les lâche pas
01:15:23non plus totalement
01:15:24enfin il est dans
01:15:26une espèce de
01:15:27je pense qu'il va au maximum
01:15:28de ce qu'il peut dire
01:15:29par rapport à ces personnes-là
01:15:31pour lesquelles il a encore
01:15:32enfin dont il est très proche
01:15:34aussi
01:15:34donc il n'a pas non plus
01:15:37envie de les enfoncer
01:15:38donc il va dire
01:15:38erreur, faute, naïveté
01:15:40et à un moment il va dire
01:15:41on lui dit
01:15:42mais est-ce que ça vous
01:15:43paraît crédible
01:15:44il dit je les crois
01:15:45enfin c'est une espèce
01:15:46de formule un peu
01:15:47formule un peu alambiquée
01:15:49sur cette idée
01:15:50énoncée par Nicolas Sarkozy
01:15:53selon laquelle
01:15:54ça serait une revanche
01:15:55du clan
01:15:56de Muammar Kadhafi
01:15:58là pour le coup
01:15:59vous dites
01:16:00sur un plan chronologique
01:16:01vous ne croyez pas
01:16:02pour moi le procès
01:16:03a matériellement
01:16:04battu en brèche
01:16:05cet argument
01:16:05qui est l'argument
01:16:06numéro un de Nicolas Sarkozy
01:16:07l'argument de Nicolas Sarkozy
01:16:09c'est de dire
01:16:09de toute façon
01:16:10cette affaire
01:16:10n'est qu'une fabrication
01:16:11de Kadhafistes revanchards
01:16:13parce que j'étais celui
01:16:14qui au sein de la communauté internationale
01:16:15a été le leader
01:16:16de la coalition armée
01:16:17qui va faire tomber
01:16:19le régime Kadhafi
01:16:21en 2011
01:16:22pourquoi je dis
01:16:23que je pense
01:16:24que le tribunal
01:16:26a battu en brèche
01:16:27en tout cas les audiences
01:16:28ont battu en brèche
01:16:29cet argument
01:16:29d'abord parce que
01:16:31et Claude Guéant
01:16:31et Brice Hortefeux
01:16:33ont dit
01:16:33à la barre du tribunal
01:16:34comme Nicolas Sarkozy
01:16:35l'avait fait
01:16:36pendant l'instruction
01:16:36que oui
01:16:37les Libyens ont versé
01:16:38de l'argent
01:16:39à Taqeddin en 2006
01:16:40en pensant financer
01:16:41la campagne
01:16:42mais donc
01:16:43si les Libyens
01:16:43ont versé de l'argent
01:16:44en pensant financer
01:16:45la campagne en 2006
01:16:46que Taqeddin ait gardé
01:16:47tout l'argent ou pas
01:16:48peu importe
01:16:49ils sont parfaitement
01:16:50de bonne foi
01:16:50et légitimes en 2011
01:16:51à dire qu'ils ont versé
01:16:53de l'argent
01:16:53pour financer la campagne
01:16:55donc ceux qui démonétisent
01:16:57l'argument de Nicolas Sarkozy
01:16:59c'est l'équipe Sarkozy
01:17:00elle-même
01:17:01mais il y a un deuxième élément
01:17:02et celui-là
01:17:03c'est une preuve
01:17:03que le PNF
01:17:04a qualifié
01:17:06de fondamentale
01:17:07et déterminante
01:17:08un élément matériel
01:17:09qui sont des carnets manuscrits
01:17:10rédigés par l'ancien
01:17:12Premier ministre libyen
01:17:13qui s'appelle
01:17:13Choukri Ghanem
01:17:14cet homme
01:17:15entre 2006 et 2011
01:17:16tous les jours
01:17:17il consignait
01:17:18comme un journal intime
01:17:19sa vie de dignitaire
01:17:21libyen
01:17:21à la main
01:17:22les carnets ont été retrouvés
01:17:23par la police hollandaise
01:17:25fournis à la justice norvégienne
01:17:26tout à fait dans une autre affaire
01:17:28et finalement
01:17:29ont été
01:17:29après leur authentification
01:17:31qui en a retrouvé
01:17:31le corps de cet homme
01:17:32dans le Danube
01:17:34voilà
01:17:34cet homme est mort
01:17:35dans le Danube
01:17:36en avril 2012
01:17:37dans des circonstances
01:17:38étranges
01:17:40or
01:17:40qu'est-ce qu'il y a
01:17:41dans les carnets
01:17:42de Choukri Ghanem
01:17:42à la date du 29 avril 2007
01:17:45il consigne
01:17:46précisément
01:17:47des versements
01:17:48des montants
01:17:49des canaux
01:17:50utilisés par le régime
01:17:52libyen
01:17:52dans la perspective
01:17:53du financement
01:17:54de la campagne
01:17:54de Nicolas Sarkozy
01:17:56mais si en 2007
01:17:57un dignitaire libyen
01:17:58consigne des versements
01:17:59pour la campagne
01:18:00il ne peut pas prévoir
01:18:01que 4 ans plus tard
01:18:02il y aura la guerre
01:18:03donc c'est la preuve
01:18:04matérielle
01:18:05que l'idée
01:18:06selon laquelle
01:18:07cette histoire
01:18:08ne serait qu'une forgerie
01:18:09de cadavistes
01:18:10renvochards
01:18:11est tombée
01:18:12à l'audience
01:18:13alors venons-en
01:18:14aux réquisitions
01:18:15du parquet national
01:18:16financier
01:18:17concernant
01:18:17les principaux prévenus
01:18:19dans cette affaire
01:18:20Nicolas Sarkozy
01:18:217 ans de prison
01:18:22300 000 euros d'amende
01:18:235 ans d'inéligibilité
01:18:25Claude Guéant
01:18:266 ans de prison
01:18:27100 000 euros d'amende
01:18:28la saisie d'un appartement
01:18:30qui aurait été financé
01:18:31par l'argent libyen
01:18:32et 5 ans d'inéligibilité
01:18:34et puis enfin
01:18:35Brice Hortefeux
01:18:363 ans de prison
01:18:37150 000 euros d'amende
01:18:39et 5 ans d'inéligibilité
01:18:41Quant à la défense
01:18:42elle a plaidé
01:18:43la relax
01:18:44Vincent Nousy
01:18:45quelles sont vos observations
01:18:46concernant ces réquisitions
01:18:48du parquet national financier
01:18:50et ce qu'a été
01:18:51la plaidoirie de la défense
01:18:52La relax
01:18:53demandée par la défense
01:18:55sur la base
01:18:56d'indices
01:18:57ni précis
01:18:59ni concordants
01:19:00selon eux
01:19:00en gros un dossier
01:19:01qui serait totalement vide
01:19:03une fabrication totale
01:19:04du parquet national financier
01:19:05tout ça
01:19:06était assez prévisible
01:19:08ce qui était peut-être
01:19:09un peu moins prévisible
01:19:10c'est la hauteur
01:19:11des réquisitions
01:19:11du parquet national financier
01:19:13les 3 procureurs
01:19:14ça semble-t-il
01:19:14qui pendant 3 jours
01:19:16se sont succédés
01:19:16frappés
01:19:17tous les observateurs
01:19:18ont succédé
01:19:19parce que 7 ans
01:19:20pour un ancien président
01:19:21de la République
01:19:21c'est quand même du jamais vu
01:19:22c'est historique
01:19:23ça n'a jamais existé
01:19:24c'est les peines les plus lourdes
01:19:27qui aient été requises
01:19:28contre des élus
01:19:30de la nation
01:19:31au plus haut niveau
01:19:32dans l'histoire
01:19:33de la 5ème République
01:19:34donc on est dans des réquisitions
01:19:36qui sont historiques
01:19:37est-ce que les juges
01:19:38vont suivre ou pas
01:19:39cette réquisition
01:19:40le débat reste entier
01:19:41jusqu'au 25 septembre
01:19:42à 10 heures précisément
01:19:43heure et date
01:19:45à laquelle le tribunal
01:19:47rendra son jugement
01:19:48qui fera certainement
01:19:49l'objet d'appel
01:19:49quel que soit le résultat
01:19:51mais on a été
01:19:53on a vécu
01:19:54des réquisitions
01:19:54absolument historiques
01:19:55pour un pacte de corruption
01:19:57qui est présenté
01:19:58par les procureurs
01:19:59comme étant extrêmement grave
01:20:00alors on a dit
01:20:01et ça a été dit
01:20:02dans ce documentaire
01:20:02il y a un chiffre
01:20:03qui a été avancé
01:20:04dans ce film d'ailleurs
01:20:05c'est 50 millions d'euros
01:20:06ce serait le montant
01:20:07sur lequel porte
01:20:08ce fameux pacte
01:20:09or
01:20:09c'est un petit peu
01:20:11ce qui a mis en avant
01:20:13la défense
01:20:13il n'y a aucune trace
01:20:14en réalité
01:20:15de ces 50 millions d'euros
01:20:16alors vous allez répondre
01:20:17Fabrique Sarfi
01:20:18est-ce que ce n'est pas
01:20:20le point faible
01:20:21du côté
01:20:22il y a eu
01:20:23plusieurs sommes
01:20:25qui ont été avancées
01:20:26par différents dignitaires
01:20:27libyens
01:20:27à différentes sources
01:20:28à différentes périodes
01:20:29l'important
01:20:31n'est peut-être pas
01:20:31exactement
01:20:32le montant exact
01:20:33qui avait été
01:20:35présenté au début
01:20:36comme étant
01:20:3650 millions d'euros
01:20:37ce qui a été établi
01:20:39par l'enquête
01:20:39au bout de 12 ans
01:20:40d'instructions
01:20:41je parle sous le contrôle
01:20:43de mes confrères
01:20:44c'est qu'il y a
01:20:45des sommes d'argent
01:20:46plusieurs millions d'euros
01:20:47qui ont été
01:20:48effectivement
01:20:49versés
01:20:50par différents canaux
01:20:51aux proches
01:20:52de Nicolas Sarkozy
01:20:54ça
01:20:54s'est établi
01:20:55de manière formelle
01:20:56alors il peut dire
01:20:57les intermédiaires
01:20:59ont tout pris pour eux
01:21:00il n'en a rien eu
01:21:01mais il y a quand même
01:21:02il reste des sommes
01:21:03soit en espèce
01:21:05soit des virements
01:21:06qui restent
01:21:07extrêmement suspects
01:21:08parce qu'ils coïncident
01:21:09avec les dates
01:21:10de la campagne
01:21:10et ils coïncident
01:21:11avec les besoins financiers
01:21:13et ceux-là
01:21:13ont été tracés
01:21:14oui en fait
01:21:15ce que disent
01:21:15les juges d'instruction
01:21:16dans leur rapport de synthèse
01:21:17après dix ans d'enquête
01:21:18ils disent
01:21:19on n'a pas une photographie globale
01:21:21de ce qui a été versé
01:21:22ça a été dit tout à l'heure
01:21:24faute d'une coopération internationale
01:21:26parfaitement effective
01:21:26des embûches
01:21:27qui ont été données
01:21:28dans l'enquête
01:21:29mais on a pu
01:21:30tout de même identifier
01:21:32des paiements
01:21:33et des contreparties
01:21:34donc
01:21:35ce que disent les enquêteurs
01:21:36c'est que la photographie du procès
01:21:38n'est pas la photographie totale
01:21:39de ce qui s'est peut-être passé
01:21:40mais il y a quand même
01:21:41de quoi
01:21:42et ça se chiffre
01:21:42en millions d'euros
01:21:44discuté
01:21:45les 50 millions
01:21:46d'euros
01:21:47dont il est question
01:21:48c'est pas ce qui a été versé
01:21:49c'est la promesse
01:21:50c'est ce à quoi
01:21:52le régime Kadhafi
01:21:53était prêt
01:21:54à s'engager
01:21:55dans la perspective
01:21:56de l'élection présidentielle
01:21:57ça veut pas dire
01:21:58que l'intégralité
01:21:59a été
01:21:59effectivement versée
01:22:01par rapport à tout ça
01:22:02et ce que vous posiez
01:22:03comme question
01:22:04tout à l'heure
01:22:05ce qui est très significatif
01:22:07quand on sort
01:22:07de ce procès
01:22:08des trois mois d'audience
01:22:09je trouve
01:22:10vis-à-vis
01:22:11d'un côté
01:22:11des explications
01:22:13qui sont
01:22:14d'une invraisemblance
01:22:15qui confine
01:22:16parfois
01:22:16à l'irrationalité
01:22:18d'un Claude Guéant
01:22:19d'un Brice Hortefeux
01:22:20nous avons eu
01:22:21un Nicolas Sarkozy
01:22:22par rapport au poids du soupçon
01:22:23qui est une gravité
01:22:24en effet terrible
01:22:26infamante
01:22:26pour un ancien président
01:22:27de la République
01:22:28en fait
01:22:29on a un Nicolas Sarkozy
01:22:30qui nous a expliqué
01:22:31qu'il a été
01:22:32le ministre de l'Intérieur
01:22:33le moins bien informé
01:22:34de France
01:22:34et le président de la République
01:22:36le plus mal
01:22:36entouré
01:22:37de l'histoire politique
01:22:38française
01:22:39au final c'est ça
01:22:40qui nous est raconté
01:22:42alors est-ce que
01:22:43ça va suffire
01:22:44pour l'extraire
01:22:45du dossier
01:22:47ou est-ce que
01:22:48comme le PNF
01:22:50le parquet national financier
01:22:51l'a requis
01:22:52en fait
01:22:53ils sont tous liés
01:22:54les uns les autres
01:22:55d'une certaine manière
01:22:56ils sont encordés
01:22:57et c'est un peu
01:22:58comme à la montagne
01:22:59s'il y en a un
01:22:59qui dévisse
01:23:00ils dévisse tous
01:23:01c'est ça l'enjeu
01:23:02de ce qui va être
01:23:03le délibéré
01:23:04du tribunal de Paris
01:23:06et du jugement
01:23:06qui sera rendu
01:23:07donc fin septembre
01:23:09peut-être je voulais revenir
01:23:09sur la séquence
01:23:11réquisition défense
01:23:12Vincent Nozini
01:23:13qu'on a été surpris
01:23:14alors pas totalement
01:23:16moi je dirais
01:23:16par ces peines
01:23:17parce que déjà
01:23:17c'est un réquisitoire
01:23:18en trois jours
01:23:19donc le premier jour
01:23:19il y a une très violente charge
01:23:20du parquet national financier
01:23:22décrivant Nicolas Sarkozy
01:23:23comme un être cupide
01:23:25qui a sacrifié
01:23:26la probité
01:23:27pour assurir
01:23:28ses ambitions personnelles
01:23:29donc on est parti très haut
01:23:29et alors on parle
01:23:30d'une infraction
01:23:31qui est punie
01:23:31de dix ans de prison
01:23:32et si on considère
01:23:35que ce pacte de corruption
01:23:36a lieu
01:23:36comme l'accusation
01:23:38l'estime
01:23:38alors on est dans
01:23:39le haut du spectre
01:23:40puisqu'on est sur
01:23:41le financement
01:23:42d'une compagnie électorale
01:23:43pour la magistrature suprême
01:23:45de la part
01:23:45d'un responsable politique
01:23:47de premier plan
01:23:48donc c'est normal
01:23:49qu'on aille sur
01:23:50une échelle haute
01:23:51en fait
01:23:51des réquisitions
01:23:51donc voilà
01:23:52après on va voir
01:23:53quel sera
01:23:54le raisonnement
01:23:54probatoire des juges
01:23:55par rapport
01:23:55à ces accusations
01:23:57et quand même
01:23:58la défense aussi
01:23:58Nicolas Sarkozy
01:24:00dit voilà
01:24:01on a laserisé
01:24:02ma campagne
01:24:03c'est son expression
01:24:03on n'a pas trouvé
01:24:04on n'a pas trouvé
01:24:05l'argent
01:24:06il faut aussi dire
01:24:08que par rapport
01:24:09aux rencontres
01:24:09vous avez parlé
01:24:10de la rencontre
01:24:10du 6 octobre
01:24:12l'accusation dit
01:24:13alors là
01:24:13on considère
01:24:14qu'il n'y a pas eu
01:24:15de face à face direct
01:24:16sans interprète
01:24:17entre moi
01:24:17Marc Gaddafi
01:24:18et Nicolas Sarkozy
01:24:19ça la défense
01:24:20de Nicolas Sarkozy
01:24:21souligne en disant
01:24:21voilà
01:24:22cet élément là
01:24:24l'accusation
01:24:25ne le retient plus
01:24:25et
01:24:26et que
01:24:27les montants
01:24:29sont différents
01:24:30il y a plein de millions
01:24:3150 millions
01:24:326 millions
01:24:328 millions
01:24:33donc ça aussi
01:24:33ce sont des arguments
01:24:34qui sont soulignés
01:24:35par la défense
01:24:36pour dire
01:24:36regardez
01:24:37on ne sait même pas
01:24:38de quel argent
01:24:38quelles devises
01:24:39comment ils sont arrivés
01:24:40donc voilà
01:24:40il y a aussi évidemment
01:24:42des éléments
01:24:42qui ont été portés
01:24:44par la défense
01:24:44et c'est normal
01:24:45dans le cadre du procès pénal
01:24:46voilà
01:24:46donc maintenant
01:24:47c'est au juge
01:24:48de trancher tout ça
01:24:50ça sera le mot de la fin
01:24:51on serait resté bien plus longtemps
01:24:52avec vous
01:24:52pour être honnête
01:24:53pour revenir sur ce qu'a été
01:24:54ce procès
01:24:54verdict attendu
01:24:55le 25 septembre prochain
01:24:57c'est la date annoncée
01:24:58en tout cas
01:25:00à ce stade
01:25:00un grand merci vraiment
01:25:02à tous les trois
01:25:03d'avoir participé
01:25:04à ce débat d'oc
01:25:04après ce documentaire
01:25:05d'Antoine Victine
01:25:06grand merci aussi
01:25:07à Félicité Gavalda
01:25:08pour son travail
01:25:10spécifiquement
01:25:11sur cette émission
01:25:12merci aussi
01:25:14à Yasmine Benahissa
01:25:15qui m'a aidé
01:25:17comme à l'accoutumée
01:25:18à préparer
01:25:18également cette émission
01:25:20vos réactions
01:25:21hashtag
01:25:21débat doc
01:25:22nos invités
01:25:23pourront réagir
01:25:24d'ailleurs
01:25:24à ce que sont
01:25:25vos réactions
01:25:26et je vous donne
01:25:26tout simplement
01:25:27rendez-vous
01:25:27pour un prochain débat doc
01:25:28ça sera bien sûr
01:25:29avec son documentaire
01:25:31et son débat
01:25:32à très bientôt
01:25:32Sous-titrage Société Radio-Canada