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Lorsque nous parlons de dons d'organes, on évoque toujours ou presque, les personnes sauvées et les prouesses médicales. Mais pas de greffe sans don. Aujourd'hui plus de 22 000 personnes en France attendent d'être greffées. Manquons-nous de dons d'organes ? Pour en parler, Jean-Pierre Gratien reçoit : Philippe Juvin, député « Droite Républicaine » des Hauts-de-Seine et chef des urgences de l'hôpital Pompidou, Emmanuel Morelon, chef du service de transplantation néphrologie et immunologie clinique à l'hôpital Édouard Herriot et Marine Jeantet, directrice générale de l'Agence de la biomédecine. Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP : https://bit.ly/2XGSAH5 Suivez-nous sur les réseaux ! Twitter : https://twitter.com/lcpFacebook : https://fr-fr.facebook.com/LCPThreads : https://www.threads.net/@lcp_anInstagram : https://www.instagram.com/lcp_an/TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_anNewsletter : https://lcp.fr/newsletterRetrouvez nous sur notre site : https://www.lcp.fr/#LCP #documentaire #debat

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00:00:00Générique
00:00:00Bienvenue à tous, Débat Doc s'intéresse aujourd'hui aux dons d'organes, avec tout d'abord le documentaire qui va suivre intitulé « Passeurs de vie ».
00:00:23Lorsqu'on parle de dons d'organes, on évoque toujours ou presque les personnes sauvées, les prouesses médicales, mais avec ce film, sa réalisatrice, Katia Chapoutier, choisit quant à elle de s'intéresser exclusivement aux familles de donneurs qui souhaiteraient souvent une plus forte reconnaissance et un meilleur accompagnement.
00:00:43Je vous laisse le découvrir et je vous retrouverai juste après, en compagnie du député Philippe Juvin, du professeur de médecine Emmanuel Morelon et de la directrice générale de l'agence de la biomédecine Marine Jantet.
00:00:57Avec eux, nous nous demanderons si nous sommes aujourd'hui en France en manque de dons d'organes. Bon Doc !
00:01:03Nous sommes début septembre, dans la région de la Dombe.
00:01:14Comme chaque année, Katia et sa famille préparent un événement qui va réunir tous les passionnés de mobilette vintage du coin.
00:01:22Aujourd'hui, on attend plus de 300 participants. Une logistique XXL, en hommage à son fils Alexis, mort brutalement à 20 ans.
00:01:37Ça tient ? C'est bon ? Oui, oui, c'est bon. Parfait. On met l'hôte à la suite ?
00:01:42Alexis a sauvé six personnes avec ses organes.
00:01:45Quand il était ado, il avait toujours une petite 50, on appelle ça, une petite moto.
00:01:52Il était toujours en train de trafiquer, ses mobilettes, pour les dépôts, des choses, plus de bruit, plus d'ici, plus de là.
00:02:01Mais pourquoi on ne ferait pas quelque chose, une petite journée à mobilette ?
00:02:04Voilà, c'est parti comme ça. Ben oui, on dit, allez, on y va.
00:02:07On a commencé 40 mobilettes, l'année d'après 60. 100, là on est à 150.
00:02:11C'est joyeux, on ne veut pas que ça soit tout triste, en fait.
00:02:17Parce qu'il n'était pas triste, il aimait bien faire la bringue aussi.
00:02:22Il serait malheureux de nous voir malheureux. On ne veut pas ça, en fait.
00:02:26Aujourd'hui, on célèbre son souvenir. Mais on va aussi sensibiliser aux dons d'organes.
00:02:33On se souvient de lui, de ce qu'il aimait.
00:02:35Après, si on peut faire passer le mot, que les gens se questionnent déjà, tout simplement,
00:02:39c'est des points en plus. Mais le but, vraiment, c'est vraiment de le rendre,
00:02:45de faire une journée pour lui, quoi.
00:02:46Et je pense que s'il aurait été là, il aurait été fait ses journées, quoi.
00:02:50C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça.
00:02:57C'est ça, c'est ça, c'est ça.
00:02:59C'est ça, c'est ça.
00:03:38Chaque année, on compte environ 3 000 donneurs d'organes en France.
00:03:43Derrière ces chiffres, il y a des visages, des vies, des familles,
00:03:47qui doivent faire face à une décision dont les répercussions les suivront pendant des mois et des années.
00:03:55Concrètement, la loi dit que nous sommes tous donneurs,
00:03:59sauf si on s'y est opposé fermement de son vivant.
00:04:02Mais dans la réalité, rien n'est aussi simple.
00:04:07Je ne sais plus combien de temps c'était avant son accident.
00:04:19C'est France 2 qui avait fait un reportage sur le don d'organes.
00:04:23Et on était ce soir-là tous les cinq devant la télé,
00:04:26ce qui arrivait rarement parce qu'Alex avait 20 ans et il était toujours de sortie avec ses copains.
00:04:31et le lendemain, on a reparlé de cette émission.
00:04:35Je ne me souviens que de ça, qu'Alexis a dit, si ça m'arrive, vous donnez tout.
00:04:39Et Pricou lui a répondu, mais enfin Alex, ça ne va pas, il ne va pas t'arriver une chose pareille.
00:04:43Ça a duré cinq minutes, fin de la conversation, on est passé et puis après, on n'en a plus jamais reparlé.
00:04:51Alexis avait 20 ans, il adorait les animaux.
00:04:55Il s'activait toujours dans la ferme de sa famille.
00:04:58C'était certain, il allait devenir agriculteur comme son papa.
00:05:01En mai 2015, Alexis est parti flantre du bois.
00:05:20Et Pricou, en fin de journée, il m'appelle, il me dit, mais va voir ce que fait Alex, c'est bizarre.
00:05:25Il sait que j'ai besoin du tracteur, il n'est pas rentré.
00:05:27Il sait que je vais traire les vaches, que j'ai besoin du tracteur, il n'est pas rentré.
00:05:31Donc j'ai pris juste mon téléphone, la carte de ma voiture et je suis partie.
00:05:35Et je me suis engagée dans ce chemin, il y avait un long chemin bordé d'arbres.
00:05:40Et là, je ne sais pas, je me suis dit, il s'est passé quelque chose, notre vie va basculer.
00:05:45Franchement.
00:05:50J'ai marché un petit peu dans ce chemin et j'ai aperçu le tour du tracteur.
00:05:53Je me suis approchée du tracteur et là, il était avachi sur le volant du tracteur.
00:05:57Le contact était coupé.
00:05:59J'ai cru qu'il dormait parce qu'il respirait bruyamment.
00:06:03Après, j'ai vu qu'il était un peu bleu vers l'œil, donc j'ai tout de suite appelé le SAMU.
00:06:07Puis après, tout le monde est arrivé, le SAMU est arrivé derrière.
00:06:10Et puis ça a duré et finalement, le médecin du SAMU nous a dit qu'il allait appeler l'hélicoptère,
00:06:14un hélicoptère qui allait arriver et qu'il allait être transporté à l'hôpital d'Annecy.
00:06:18Le médecin des urgences avait dit, c'est très grave, il a la pupille très dilatée.
00:06:30Je ne savais pas ce que ça voulait dire à l'époque, mais j'ai quand même compris que...
00:06:34Alexis a reçu un éclat de bois, un coup qui lui a été fatal.
00:06:42Il est en mort encéphalique.
00:06:45Ses activités cérébrales sont définitivement à l'arrêt.
00:06:48Il ne se réveillera plus.
00:06:49Et là, le médecin SAMUEL, donc, il nous dit, ben voilà, on a envoyé les scanners à Lyon et il n'y a plus rien à faire.
00:07:03Et là, Ricou, il a explosé, il a tapé le poing sur la table, il a dit, non, mais ce n'est pas possible, je veux voir mon fils tout de suite.
00:07:10Donc là, SAMUEL, je pense qu'il a eu l'excellente réaction.
00:07:13Il était d'une grande douceur, il s'est levé, il a dit, venez.
00:07:16Voilà, et on l'a suivi et on est allé voir Alex.
00:07:19C'est vrai qu'ils n'ont bien resté qu'une journée, mais on a l'impression d'être restés longtemps.
00:07:25C'est un peu bizarre.
00:07:27La notion de temps, on n'est plus du tout là.
00:07:30On ne sait plus si c'est la nuit, si c'est le jour.
00:07:33En plus, dans l'hôpital, même s'il y avait des fenêtres, on passait dans les couloirs,
00:07:37on est complètement, avec les lumières et les machines, on est complètement perdus dans le temps.
00:07:42Il était intubé, branché, voilà, donc il semblait respirer.
00:07:47C'est quand même très difficile à intégrer, cette morcephalique, parce qu'il était là, il semblait dormir.
00:07:54Il n'y a rien à faire.
00:07:56Tu vois le torse qui se soulève, on lui met des couvertures chauffantes.
00:08:03C'est quand même compliqué, du coup.
00:08:06C'est pris par ce qui vient de t'arriver, en fait.
00:08:23Tu ne peux pas réfléchir à...
00:08:25Tu penses qu'à ton gamin, en fait, voilà.
00:08:27Tu sais que ça va s'arrêter, ou tu ne sais même pas si tu vas pouvoir vivre après ça,
00:08:35parce que tu dis ce que je vais te capoter de vivre sans lui.
00:08:39C'est ça, en fait, hein.
00:08:46Eh bien, j'avais 17 ans.
00:08:48Son accident, c'est le 8, je suis du 31, j'allais avoir 18 ans.
00:09:08Il a dit qu'il voulait donner, donc on fait ce qu'il avait dit.
00:09:11Voilà.
00:09:12C'est comme ça que ça s'est passé.
00:09:13L'infirmier qui était en face de nous, ça l'a soulagé, on a vu que ça l'a soulagé.
00:09:19Il n'a même pas posé la question, parce que je pense que pour eux, c'est quand même vraiment dur.
00:09:23Déjà, il t'annonce que ton gamin, c'est fini pour lui.
00:09:26Puis après, encore demander de prendre les organes, je pense que pour eux, c'est très dur.
00:09:32Ils sont venus de chercher, on nous a dit de lui dire au revoir.
00:09:36Et après, il est parti.
00:09:38Et là, je me souviens bien, quand même, on a dit au revoir à tout le monde.
00:09:42C'est un moment qui est très difficile, parce qu'on sent qu'on va quitter un peu en cocon.
00:09:47Et puis en plus, Alex, il est parti, on ne va plus le voir.
00:09:51Et quand on a dit au revoir à tout le monde, il y avait une jeune aide-soignante.
00:09:55Ah, mais ça m'a beaucoup touchée.
00:09:56Elle est arrivée, puis elle m'a dit, mais madame, ils ne croyaient pas qu'on n'ait pas touchés.
00:10:02Mais à aucun moment, moi, j'ai pensé qu'ils n'étaient pas touchés.
00:10:06Ils ont été super, franchement.
00:10:08Et donc, ce qui est important, voilà, pour moi, c'est ce qui montre ça, les soignants.
00:10:15Qui montre que c'est difficile pour eux aussi.
00:10:25Après la mort d'Alexis, Cathy et Ricou ont eu besoin de rencontrer d'autres familles de donneurs,
00:10:31mais aussi des greffés.
00:10:32Cela a donné naissance à un groupe de paroles.
00:10:37Bonjour, bienvenue.
00:10:39Comment vous avez fait, du coup, le choix de dire oui à ce moment
00:10:42qui est quand même hautement délicat,
00:10:48où on a tellement envie de croire que la personne va s'en sortir.
00:10:51Mais il y a ce moment où il est comme ça entre la mort et la vie,
00:10:55mais plus près de la mort.
00:10:56Moi, j'étais complètement content.
00:10:59Mon fils aussi.
00:11:01Qu'est-ce qu'il y avait encore ?
00:11:03Je vais faire flic encore avec ça.
00:11:05Moi, je ne voyais qu'une chose.
00:11:06C'est que mon fils, je ne l'avais plus que moi.
00:11:10Je ne voyais que ça.
00:11:12Et ma femme,
00:11:14je m'appelais à dire que moi,
00:11:17j'ai dit, mais mon petit-fils,
00:11:19si il y avait quelque chose,
00:11:21on serait peut-être bien content d'avoir un greffon.
00:11:24Là, ça a tout basculé.
00:11:25En fait, c'était le fils de Magali,
00:11:28il avait six mois.
00:11:29Et je lui dis, mais bonsoir,
00:11:30si Thomas en avait besoin,
00:11:32on ne va pas dire non.
00:11:34Pour le sauver.
00:11:35Ça l'empati.
00:11:36Et je pense que là, ça fait basculer le...
00:11:38On a réagi différemment.
00:11:40Oui.
00:11:41Non ?
00:11:42Non.
00:11:47Moi, sinon,
00:11:48vous savez qu'il nous parlait,
00:11:50avec une chance,
00:11:52je lui ai en fait l'une.
00:11:53Il était contre,
00:11:55mon fils était contre.
00:11:56Et grâce à ma femme,
00:11:59on a changé.
00:12:00Quand l'infirmière est venue à nous,
00:12:03on avait l'impression, en fait,
00:12:04qu'elle n'attendait que qu'on dise oui.
00:12:07Sans savoir, nous, ce qu'il avait.
00:12:08Parce que nous, c'était
00:12:09l'hôpital de Villefranche
00:12:11qui nous appelait,
00:12:12le SAMU,
00:12:12en nous disant,
00:12:14vous êtes bien propriétaire
00:12:15de telle voiture immatriculée comme ça ?
00:12:17J'ai dit oui.
00:12:18Bon, ben,
00:12:19votre fils,
00:12:20il y a eu un accident.
00:12:21Mais on ne nous a pas dit.
00:12:22Pour moi, c'est un accident de voiture.
00:12:24Ce n'était pas un suicide.
00:12:26Non, mais papa nous avait déjà dit,
00:12:28moi, Grégory,
00:12:29je suis ancien gendarme,
00:12:30vu comme l'annonce a été faite,
00:12:32vous préparez à ne plus voir votre frère.
00:12:34Il a dit, on ne le dit pas, maman.
00:12:35Et quand on est arrivé à l'hôpital,
00:12:40cette infirmière qui est arrivée
00:12:41en disant qu'en gros,
00:12:42il ne fallait pas trop attendre
00:12:43pour dire oui ou pour dire non.
00:12:45On était dans un genre de carré, là.
00:12:47Je ne sais pas,
00:12:48là, déjà, ça a coincé,
00:12:49mais elle, elle,
00:12:50elle a vraiment fait pour que ça bloque.
00:12:53On avait du mal à dire,
00:12:54il est mort, quoi.
00:12:57Guillaume avait 20 ans.
00:12:58Il était passionné de cheval,
00:13:00de pétanque et de basket.
00:13:05Tu voyais ce fameux drap bleu
00:13:10qui se souvait ?
00:13:12Et cette machine,
00:13:13avec tous ces chiffres,
00:13:15qui faisait un bruit,
00:13:1620 ans après,
00:13:16je l'ai encore,
00:13:17ce bruit dans la tête.
00:13:18Ce tutu, toi qui es en permanence.
00:13:21Bon, on est sous le choc.
00:13:23C'était, c'est violent,
00:13:24comme, mais j'ai dit,
00:13:26il ne peut pas être mort pour rien, Guillaume.
00:13:28La situation qu'on a vécue
00:13:30cette fameuse nuit
00:13:31nous prouve qu'on n'était pas prêts.
00:13:32En tout cas, on n'en avait pas parlé.
00:13:33Donc, le don d'organe,
00:13:35c'est quelque chose qui,
00:13:37ce n'était pas un sujet
00:13:37qu'on évoquait en famille,
00:13:40pas aussi librement qu'aujourd'hui,
00:13:4120 ans plus tard.
00:13:42Donc, c'est un sujet
00:13:43qu'on n'abordait pas.
00:13:44Moi, j'ai toujours eu mes parents
00:13:45aller donner leur sang.
00:13:47Donc, on était dans le don.
00:13:49Mais jusqu'à ce moment-là,
00:13:50le don d'organe,
00:13:51ce n'est pas quelque chose
00:13:51qui me parle.
00:13:53Nous, on souffre,
00:13:54mais peut-être qu'il y a des gens
00:13:55qui, eux, attendent.
00:13:56Et je pense que ça a tout fait basculer.
00:13:59Parce qu'hélas,
00:14:00la réflexion a été,
00:14:01après, peu de temps après,
00:14:03on a dit oui,
00:14:03on va au don.
00:14:05Là, il y a quelqu'un
00:14:06qui arrive avec des glacières.
00:14:09Et après,
00:14:10on va faire court, quoi.
00:14:12Ils nous prennent Guillaume.
00:14:13Ils partent dans ce couloir
00:14:14avec ces fameuses glacières.
00:14:17Et après, on a attendu,
00:14:18attendu, attendu.
00:14:19On n'a pas trop vu de personnel.
00:14:22On était vraiment tout seuls.
00:14:24On n'a pas eu d'accompagnement.
00:14:25Pour moi, on n'a pas eu d'accompagnement.
00:14:27Jusqu'au lendemain,
00:14:28qu'on nous représente Guillaume
00:14:31dans une chambre
00:14:32où il était normal.
00:14:36Alors là, on lui avait remis
00:14:37son piercing.
00:14:38Parce qu'au cours,
00:14:39ils avaient dû l'enlever.
00:14:40Et il lui avait remis
00:14:41son piercing.
00:14:42Il était beau.
00:14:45On a l'impression
00:14:46qu'ils vont l'ouvrir,
00:14:46qu'ils vont le rendre
00:14:47pas joli,
00:14:49ou je ne sais pas comment dire.
00:14:50Et en fait, non.
00:14:51Ils ont vraiment rendu
00:14:53Guillaume très joli.
00:14:54Et pour le coup,
00:14:55ils nous ont expliqué quand même
00:14:56qu'ils allaient en prendre soin.
00:15:01Aux yeux de la loi,
00:15:02nous sommes tous considérés
00:15:03d'honneur.
00:15:05Et les familles doivent seulement
00:15:06transmettre la position
00:15:07du défunt.
00:15:09Mais le sujet du don d'organe
00:15:10n'a pas toujours été abordé avant.
00:15:13On nous dit que
00:15:14c'est une passion comme une autre
00:15:15en prélèvement d'organe.
00:15:16Sauf que pour moi,
00:15:17en tant que maman,
00:15:18dans mon imaginaire,
00:15:19ce n'est pas du tout
00:15:19une passion comme une autre.
00:15:20on prend quand même
00:15:21tous les organes de mon enfant.
00:15:23Ça reste compliqué quand même,
00:15:25à mon sens.
00:15:26Et moi, je pense qu'il faut
00:15:28impérativement que la loi évolue.
00:15:32On est tous donneurs,
00:15:33tous receveurs.
00:15:33C'est une très belle chose.
00:15:35Mais n'empêche que,
00:15:37on peut très bien avoir
00:15:38discuté lors d'une émission de télé
00:15:41avec sa famille
00:15:42et dire, oui, on est tous d'accord
00:15:44pour le prélèvement.
00:15:45Le jour où ça se passe,
00:15:46c'est totalement différent.
00:15:47Moi, l'idée qu'on est tous
00:15:50donneurs comme ça
00:15:51et que certains même disaient,
00:15:53il ne faut surtout pas
00:15:53en parler à la famille,
00:15:55je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:15:56mais moi, personnellement,
00:15:58je ne l'ai jamais fait.
00:15:59Parce qu'en plus,
00:16:00c'est très difficile
00:16:01d'avoir le discours officiel
00:16:03de dire,
00:16:04je ne leur demande rien,
00:16:05je leur dis simplement,
00:16:06dites-moi ce qu'il a dit
00:16:07et voilà.
00:16:08Ça ne passe pas.
00:16:09C'est impossible de le faire.
00:16:10Si vous voulez bien,
00:16:12on va faire une petite pause.
00:16:13On répondra.
00:16:16Tous les membres du groupe
00:16:18gardent un souvenir aigu
00:16:19du moment où la question
00:16:21du don se pose.
00:16:24Si les familles souffrent,
00:16:26pour le personnel soignant,
00:16:28c'est aussi une épreuve.
00:16:31Alors, pour préparer au mieux
00:16:33les médecins et les infirmiers,
00:16:35un peu partout en France,
00:16:37l'agence de biomédecine
00:16:38organise des sessions de formation.
00:16:40Des comédiens sensibilisés
00:16:42à la problématique du don d'organes
00:16:44jouent le rôle des familles
00:16:45pour recréer des situations
00:16:48au plus proche de la réalité.
00:16:50Bonjour, mesdames.
00:16:51Du coup, je me présente.
00:16:51Je m'appelle Clara Delplanque
00:16:52et je suis le médecin de réanimation
00:16:54qui suit garde aujourd'hui.
00:16:56Vous êtes la femme
00:16:57et la fille de M. Dallot.
00:16:58C'est bien ça ?
00:16:59Oui, c'est ça.
00:17:00Parfait.
00:17:01C'est ma collègue.
00:17:02Bonjour, moi, c'est Ron.
00:17:03Je suis une infirmière du service.
00:17:05C'est une mort qui est assez particulière
00:17:07puisque vous avez bien compris
00:17:09que son cœur, effectivement,
00:17:10ne s'est pas arrêté,
00:17:11mais son cerveau
00:17:12qui ne fonctionne plus.
00:17:15Mais c'est pas possible.
00:17:18Vous comprenez que c'est pas possible.
00:17:19Je comprends que le moment
00:17:23que vous êtes en train de vivre,
00:17:26c'est le moment le plus terrible
00:17:27et le plus douloureux
00:17:28parce que le médecin
00:17:31est en train de vous annoncer
00:17:32quelque chose qui vous...
00:17:35Pardonnez-moi.
00:17:36Vous tombe sur la tête.
00:17:38On entend, on comprend
00:17:39votre peine,
00:17:42peut-être,
00:17:44votre colère
00:17:45dans cette situation.
00:17:47D'accord ?
00:17:50Je veux pas...
00:17:52Je veux pas...
00:17:52J'ai conscience
00:17:57que c'est probablement
00:17:58très peu réconfortant,
00:17:59mais sachez en tout cas
00:18:00qu'il souffre pas,
00:18:01qu'il a pas conscience
00:18:02de ce qui lui arrive
00:18:03et que tout cela
00:18:04lui génère aucune souffrance.
00:18:06Actuellement,
00:18:06c'est les machines
00:18:07qui l'aident à respirer,
00:18:08d'accord ?
00:18:09Et qui assurent tout ça.
00:18:10Et justement,
00:18:11pour parler un petit peu
00:18:12de comment tout ça
00:18:13pourrait se passer,
00:18:14on voulait,
00:18:15avec ma collègue,
00:18:15aborder certaines possibilités
00:18:17pour la suite.
00:18:19C'est-à-dire ?
00:18:20Alors ?
00:18:20Les possibilités de...
00:18:22Que...
00:18:23Alors, attendez...
00:18:24Mais c'est quoi
00:18:25les possibilités ?
00:18:26Une situation assez particulière
00:18:28dans cette mort.
00:18:30Il y a la possibilité
00:18:31d'avoir...
00:18:33de pouvoir faire
00:18:34une démarche
00:18:34de don d'organes.
00:18:38Je...
00:18:39D'accord.
00:18:40Je suis désolée.
00:18:42C'est ça ?
00:18:42La possibilité ?
00:18:44C'est ça,
00:18:45la possibilité
00:18:46dans cette mort particulière
00:18:48qui est la mort du cerveau.
00:18:54Même si cet exercice
00:18:55est une simulation,
00:18:57c'est déjà une épreuve émotionnelle
00:18:58pour les soignants.
00:19:00Je sors d'un vrai entretien.
00:19:02Je sors d'un vrai entretien.
00:19:04Je suis avec cette famille
00:19:05qui est dans la douleur.
00:19:06Je ne suis vraiment
00:19:07pas du tout dans un rôle.
00:19:08Je suis dans...
00:19:09Tu es très touchée.
00:19:11Infirmière de coordination.
00:19:13J'ai hâte du débriefing,
00:19:14de savoir, etc.
00:19:15parce que j'ai vraiment
00:19:16l'impression d'avoir vécu
00:19:17quelque chose
00:19:18qu'on peut vivre en vrai.
00:19:19On essaye de garder le cap
00:19:20professionnellement
00:19:21parce qu'on sait très bien
00:19:22tous les enjeux
00:19:23qu'il y a derrière
00:19:24et on a conscience
00:19:24de ce qui se passe.
00:19:25Et puis en même temps,
00:19:27il y a une famille
00:19:27qui nous émeut
00:19:28en face de nous.
00:19:29J'étais stressé.
00:19:31Je le vivais.
00:19:31J'étais frustré.
00:19:33J'avais plein d'émotions
00:19:34parce que je me...
00:19:35Je me suis vraiment identifié
00:19:37et j'ai senti beaucoup
00:19:38d'empathie
00:19:38et quelque chose
00:19:39d'amené très progressivement
00:19:40et très doux.
00:19:41Vous le manifestez
00:19:42à plusieurs moments
00:19:42en étant en résonance complète
00:19:44avec ce qu'on appelle
00:19:45des reformulations stratégiques
00:19:47empathiques.
00:19:48La capacité à faire écho
00:19:49à leurs sentiments,
00:19:51à verbaliser,
00:19:52à nommer les ressentis,
00:19:54à être...
00:19:55Mais vraiment,
00:19:55j'allais dire,
00:19:56absorbés dans leur douleur
00:19:57parce que ça se sent,
00:19:58ça, ça marche très bien.
00:20:00Et ça a un effet
00:20:01peut-être pas thérapeutique
00:20:02à ce moment-là,
00:20:03mais à un effet cathartique.
00:20:04Ça permet d'exprimer
00:20:05et de ressentir.
00:20:06Dans la rencontre,
00:20:07il y a des mots
00:20:07et on va voir
00:20:08qu'il y a plein de mots
00:20:09très intéressants.
00:20:09Mais il y a plein
00:20:10de noms verbals aussi.
00:20:11Je trouve qu'il y a un truc
00:20:12qui est important
00:20:12et que vous l'avez bien fait,
00:20:13c'est de dire le mot mort
00:20:16et le mot décédé
00:20:17parce que la problématique,
00:20:18c'est quand même
00:20:18une des problématiques,
00:20:19c'est l'acceptation de ça.
00:20:21Jamais,
00:20:22malgré vos bonnes intentions,
00:20:23vous savez comment c'est perçu.
00:20:24Il n'y a pas une bonne façon
00:20:26de faire,
00:20:26il n'y a pas une règle
00:20:27en général.
00:20:27Ce qui est intéressant,
00:20:29c'est de voir justement
00:20:29comment chacun
00:20:30dans cette rencontre,
00:20:31dans cet échange,
00:20:32va arriver avec quelque chose
00:20:33de juste et d'authentique.
00:20:35Il n'y a pas d'enjeu
00:20:36de performance.
00:20:37C'est un enjeu
00:20:38d'accompagnement
00:20:39pour être au plus près
00:20:41et de la volonté
00:20:43du défunt,
00:20:44mais aussi dans l'accompagnement
00:20:46de cette période
00:20:47très difficile
00:20:48que vivent les proches.
00:20:48La question du don d'organes
00:20:54est d'autant plus difficile
00:20:55qu'elle est bien souvent posée
00:20:57dans un moment de sidération.
00:21:02On ne s'imagine pas
00:21:03la douleur qu'on peut ressentir
00:21:04quand on perd quelqu'un.
00:21:06En tout cas,
00:21:07d'aussi proche
00:21:07et d'aussi subitement.
00:21:09Moi, j'avais vraiment
00:21:10l'impression d'avoir
00:21:11perdu un morceau de moi-même.
00:21:14Tu as du mal
00:21:16à décrire tout ce qui...
00:21:18De toute façon,
00:21:19c'est une période
00:21:20où il y a tellement
00:21:21de choses qui te traversent
00:21:22et puis tu les comprends
00:21:23parfois très longtemps après.
00:21:26Ton cerveau,
00:21:28il se protège.
00:21:31Le frère de Sabrina,
00:21:33Stéphane,
00:21:34avait 26 ans.
00:21:36Il était inséparable
00:21:37de son chien.
00:21:39Il aimait faire la fête
00:21:40avec ses copains
00:21:41et surtout,
00:21:43c'était un fou de moto.
00:21:45Le 1er juillet,
00:21:47il a pris sa moto,
00:21:48le matin,
00:21:50parce qu'il devait aller
00:21:51chercher des confettis
00:21:52pour un mariage
00:21:52l'après-midi.
00:21:54Du coup,
00:21:54il a glissé
00:21:55et il a tapé
00:21:55dans un muret.
00:21:57Ils ont essayé
00:21:57de faire descendre
00:21:59la pression
00:21:59dans le cerveau.
00:22:02Ils nous ont dit
00:22:02qu'en fait,
00:22:04pour les médecins,
00:22:05il n'y avait plus rien
00:22:06à faire,
00:22:07qu'il était en coma profond
00:22:08et qu'il ne se réveillerait pas
00:22:10et qu'il nous laissait
00:22:11le temps de dire
00:22:12au revoir,
00:22:13tout ça.
00:22:13Et en fait,
00:22:14le lendemain,
00:22:15on est revenus
00:22:15et là,
00:22:16on nous parle
00:22:17de nom d'organe.
00:22:17Et du coup,
00:22:18je dis,
00:22:18je ne comprends plus rien.
00:22:19Et elle me dit,
00:22:20écoute,
00:22:20il est passé
00:22:21en mort cérébrale
00:22:22et du coup,
00:22:25c'est pour ça
00:22:25qu'on nous parle
00:22:26du nom d'organe.
00:22:32On nous demande
00:22:32ce qu'il voulait.
00:22:34On s'est retrouvés
00:22:35un peu bêtes.
00:22:37On en avait discuté,
00:22:38mais pas beaucoup non plus.
00:22:40Il était contre au départ.
00:22:41Il devait avoir 18 ans
00:22:42par là,
00:22:44dans ses environs.
00:22:45On est plus jeunes.
00:22:45Mais on savait
00:22:46qu'avec le temps,
00:22:48ça avait évolué,
00:22:49mais sans être
00:22:49complètement sûr.
00:22:52Et tu te dis,
00:22:53je fais quoi en fait ?
00:22:54Tu es dans ta douleur,
00:22:56tu as toute la tristesse
00:22:58qui te submerge.
00:23:00Il faut que tu décides
00:23:01pour l'autre.
00:23:02Il faut que tu...
00:23:03il faut décider ensemble.
00:23:05Tu as une famille,
00:23:06donc il faut savoir
00:23:07si on fait le bon choix
00:23:08pour lui.
00:23:11On sait qu'on fait
00:23:12le bon choix
00:23:12pour les autres
00:23:13parce qu'on sait
00:23:14qu'on va sauver des vies.
00:23:15Donc ça,
00:23:16il n'y a pas de souci.
00:23:18Dès qu'ils ont entendu
00:23:19le doute,
00:23:19ils ont dit par contre
00:23:20s'il était contre,
00:23:21c'est non.
00:23:23Donc ils nous ont laissé
00:23:24le temps
00:23:25de revoir ensemble,
00:23:27de nous mettre d'accord
00:23:27pour savoir
00:23:29lequel avait parlé
00:23:30en dernier
00:23:31de ça avec lui.
00:23:32et du coup,
00:23:33ce qui était décidé.
00:23:37Il y a beaucoup
00:23:37de refus des fois
00:23:38pour des choses
00:23:39vraiment
00:23:39par méconnaissance.
00:23:41Ça, c'est dommage.
00:23:43Mais ne pas demander
00:23:44la famille,
00:23:45ça me paraît
00:23:45infaisable.
00:23:46parce qu'on est là
00:23:53autant que le malade.
00:23:59Moi, j'ai toujours été
00:24:00à dire
00:24:01vous donnez tout.
00:24:03Sauf qu'en fait,
00:24:04avec le recul,
00:24:05je dis à mes parents,
00:24:06s'il y a quelque chose
00:24:06que vous ne voulez pas donner,
00:24:09ne donnez pas.
00:24:10c'est pas la personne
00:24:13qui part
00:24:13qui va être en difficulté.
00:24:15Et c'est ceux qui restent.
00:24:18Au début,
00:24:18on était...
00:24:20En fait,
00:24:21on réfléchit pas,
00:24:22on réfléchissait pas encore
00:24:23vraiment.
00:24:24On disait,
00:24:25c'est bien,
00:24:26il l'a donné,
00:24:26ça s'ouvait quand même
00:24:27si,
00:24:27c'était quand même...
00:24:29Mais c'est vrai
00:24:29que c'est bien,
00:24:30c'est très bien.
00:24:32Plus tu réfléchis,
00:24:33plus en fait,
00:24:35c'est pas que tu dis non,
00:24:36mais c'est moins facile.
00:24:38Je pense que quand t'as 20 ans,
00:24:43tu dis sans problème,
00:24:44moi j'aurais été
00:24:45à la place d'Alexis,
00:24:46j'aurais dit oui tout de suite
00:24:47aussi à 20 ans.
00:24:49Quand il t'arrive un truc
00:24:50à ton gamin,
00:24:52c'est autre chose encore.
00:24:56Ben,
00:24:57c'est ce que t'as de plus cher
00:24:58et tu sais qu'ils vont
00:24:59quand même prendre.
00:25:08Daniel et Cyril ont perdu
00:25:09leur fils Enzo de 17 ans.
00:25:13Ils ont eu plus de temps
00:25:14que les autres familles
00:25:15pour décider du don d'organes,
00:25:18mais pour autant,
00:25:19cela n'a pas été plus facile.
00:25:23La mêle d'Enzo avec la mienne,
00:25:28c'est quelques jours
00:25:30avant son décès.
00:25:31J'avais besoin
00:25:33de garder en mémoire
00:25:35cette petite main,
00:25:38certes pas très colorée,
00:25:39mais voilà.
00:25:42Ça avait une signification
00:25:43que je laissais peut-être partir.
00:25:50C'était peut-être ça un peu.
00:25:54Je lui ai autorisé son envol.
00:25:55Enzo, un petit matin,
00:26:06a fait une énorme crise d'asthme
00:26:07à 6h30.
00:26:13S'en est suivi
00:26:14à le réveil de Cyril
00:26:17en catastrophe.
00:26:19Oui, massage cardiaque
00:26:20en attendant les pompiers.
00:26:23Et puis voilà.
00:26:24Après, hôpital,
00:26:25le coma.
00:26:28Le coma.
00:26:3023 jours,
00:26:33comme il dit,
00:26:34à se poser 1000 questions,
00:26:37à espérer,
00:26:38la première semaine.
00:26:40On était suspendus
00:26:41à ces examens, en fait.
00:26:44Et au résultat.
00:26:48Les deux premières semaines,
00:26:49on va dire.
00:26:50Oui.
00:26:52Le tronc sérébral,
00:26:54il était endommagé,
00:26:54donc c'était foutu.
00:26:56Quand on a eu ce résultat,
00:26:57donc ça,
00:26:58c'était la deuxième semaine.
00:27:00Après,
00:27:01tu sais que c'est foutu.
00:27:03C'est là où,
00:27:05je ne sais pas,
00:27:05si c'est toi ou si c'est moi
00:27:06qui avons lancé le truc
00:27:08en disant,
00:27:09si c'est foutu pour Enzo,
00:27:12est-ce qu'il y a possibilité
00:27:14de sauver des gens ?
00:27:17puis donner une raison
00:27:17à son départ.
00:27:19À le fait d'une année par pierre,
00:27:20oui.
00:27:20Nous, on a perdu notre joie de vivre.
00:27:40On essaye de la récupérer petit à petit.
00:27:42Mais il y a des gens
00:27:44qui l'ont retrouvé
00:27:45en trois heures
00:27:49ou cinq heures
00:27:50d'opération
00:27:51dans une deuxième chance.
00:27:54Il a sauvé trois personnes.
00:27:55Voilà.
00:27:56C'est con,
00:27:58mais c'est le côté positif
00:27:59à son départ.
00:28:01Enfin,
00:28:01c'est le seul côté positif
00:28:02que je vois,
00:28:03à son départ.
00:28:04Moi,
00:28:04cette petite lumière-là,
00:28:06ce petit truc,
00:28:07cette étincelle.
00:28:10Mais trop souvent,
00:28:11les familles se sentent oubliées.
00:28:14Alors,
00:28:15quand le village voisin
00:28:16de celui de Cyril et Daniel
00:28:17est inauguré,
00:28:18village ambassadeur
00:28:19du don d'organes,
00:28:21pour eux,
00:28:23il est important
00:28:23d'être présent
00:28:24afin de rappeler
00:28:26que c'est une chaîne
00:28:27de solidarité
00:28:28qui commence
00:28:31avec un geste
00:28:32de générosité.
00:28:33On a lancé en France
00:28:34ce ruban
00:28:35il y a 4-5 ans
00:28:36qui est le ruban
00:28:38de remerciement
00:28:39aux donneurs,
00:28:40à leurs proches,
00:28:41aux familles de donneurs.
00:28:42Pour moi,
00:28:43au départ,
00:28:43je pensais que c'était
00:28:44plutôt dans le sens
00:28:45où il fallait porter,
00:28:50enfin,
00:28:50accepter de donner.
00:28:51En fait,
00:28:51c'est le contraire.
00:28:52C'était un merci
00:28:53pour nous,
00:28:54les parents
00:28:54d'avoir accepté ce don.
00:28:56C'est le symbole
00:28:56de remerciement
00:28:57aux proches,
00:28:58à leur famille.
00:28:58On a tellement peu
00:28:59ce remerciement
00:29:00que oui,
00:29:01ça me touche.
00:29:02Pourtant,
00:29:02c'est essentiel.
00:29:03Mesdames et messieurs
00:29:04les élus,
00:29:05mesdames et messieurs
00:29:06chers quintalines,
00:29:07nous sommes réunis
00:29:08aujourd'hui
00:29:08pour célébrer
00:29:09l'inauguration
00:29:10de notre village
00:29:10en tant qu'ambassadeur
00:29:12du don d'organes.
00:29:14C'est un moment
00:29:14important
00:29:15pour notre collectivité
00:29:16car cela souligne
00:29:17notre engagement
00:29:18pour la solidarité
00:29:19et le soutien
00:29:20envers nos administrés
00:29:21qui pour certains
00:29:22sont dans cette attente.
00:29:24Si je suis là aujourd'hui,
00:29:25en fait,
00:29:25c'est parce que
00:29:26trop souvent,
00:29:27nous les familles
00:29:27de donneurs,
00:29:29on est laissés pour compte
00:29:30après ce geste
00:29:32tant généreux.
00:29:34Et aujourd'hui,
00:29:34je suis contente
00:29:35que,
00:29:36si je puis dire,
00:29:38que quelques mairies,
00:29:41quelques personnes
00:29:41s'occupent
00:29:42de notre cause
00:29:44et nous mettent
00:29:45aussi en avant.
00:29:46Il faut en parler,
00:29:47il faut en parler
00:29:48très jeune,
00:29:49je pense,
00:29:49parce que
00:29:50plus on en parlera
00:29:51dans les écoles,
00:29:52autour de nous,
00:29:53moins le choix
00:29:54sera difficile
00:29:55si on est confronté
00:29:56à ceci.
00:29:58Voilà,
00:29:58je vous remercie à tous.
00:30:01Ces pancartes
00:30:02installées aux entrées
00:30:03des villes
00:30:03et des villages
00:30:04sont un pari,
00:30:06celui qu'elles feront
00:30:06parler dans les familles.
00:30:08Elles seront l'occasion
00:30:10aussi,
00:30:10pour chaque municipalité,
00:30:12de sensibiliser régulièrement
00:30:14ses administrés.
00:30:15Voilà.
00:30:17Voilà.
00:30:17Voilà.
00:30:45Heureusement que j'ai
00:30:47cette heure de danse
00:30:50qui fait que j'arrive
00:30:52à tenir la semaine.
00:30:55Parce que c'est l'heure
00:30:55où je pense à la vie.
00:30:57Alors que les années passent,
00:31:14il reste toujours des questions.
00:31:16Avec le temps,
00:31:17que deviennent
00:31:18les organes des proches ?
00:31:20Est-ce que les bénéficiaires
00:31:21sont toujours en vie ?
00:31:23Le principe d'anonymat
00:31:25voulu par la loi
00:31:26est incontournable.
00:31:28Il a vocation
00:31:29à protéger
00:31:29autant la famille
00:31:31que le receveur.
00:31:33Pour que chacun
00:31:34puisse continuer
00:31:35sa vie librement.
00:31:41Pour avoir
00:31:42des pistes de réponse,
00:31:43les familles
00:31:44peuvent contacter
00:31:45l'agence de biomédecine
00:31:46pour leur transmettre
00:31:47une lettre
00:31:47qui sera ou non
00:31:49réclamée par le greffé.
00:31:53Des courriers
00:31:53qui ne doivent
00:31:54révéler aucune information
00:31:55sur l'identité du donneur.
00:31:58Et puis aux dix ans,
00:31:59puisque j'ai dit
00:32:00qu'on pouvait écrire,
00:32:01j'ai écrit
00:32:01en disant
00:32:03qu'il était Guillaume,
00:32:04parce que donc après
00:32:04Guillaume,
00:32:05il n'a plus de nom,
00:32:05il a un numéro.
00:32:07Ça fait un peu mal.
00:32:08Tu te dis,
00:32:09tu n'as plus de prénom,
00:32:10tu n'existes plus.
00:32:13Dans cette lettre,
00:32:14ce que je demandais,
00:32:15simplement que
00:32:16le don qu'ils avaient reçu
00:32:18soit cajolé.
00:32:18mais depuis dix ans,
00:32:23je me dis,
00:32:25il n'y en a pas un
00:32:26de tous
00:32:26qui pourrait répondre.
00:32:29Alors,
00:32:30est-ce qu'ils ont,
00:32:30est-ce qu'ils ne savent pas,
00:32:31eux aussi,
00:32:33qu'on peut demander
00:32:35s'il y a du courrier
00:32:36qui est arrivé à nous ?
00:32:38Est-ce qu'ils l'ont lu
00:32:39et que bon,
00:32:40maintenant ils ont passé
00:32:41à autre chose
00:32:41parce qu'eux,
00:32:42maintenant ils vivent ?
00:32:43Juste que oui,
00:32:44on vit bien,
00:32:47la vie est belle,
00:32:48je ne sais pas,
00:32:49mais tu vois,
00:32:49quelque chose qui me prouve
00:32:50que c'est quand même
00:32:52qu'ils sont vivants.
00:32:54C'est parce que le chemin
00:32:55est jalonné de doutes
00:32:56que le groupe de parole
00:32:58est essentiel.
00:32:59C'est super important
00:32:59ce qu'on fait là
00:33:00parce que ça nous conforte
00:33:02dans ce don,
00:33:02comme dit François,
00:33:03il le dit souvent,
00:33:04c'est important de nous conforter
00:33:05dans cette idée de don
00:33:06parce que c'est quelque chose
00:33:07qui reste très violent
00:33:08quand même pour nous,
00:33:09les familles.
00:33:10Il y a le fait
00:33:11de rencontrer des greffés
00:33:12qui est extrêmement important
00:33:13pour savoir ce qui se passait
00:33:14de l'autre côté de la barrière
00:33:15mais aussi rencontrer
00:33:16des personnes
00:33:17qui avaient vécu
00:33:17la même chose que moi.
00:33:19Ça, c'était encore plus
00:33:20un incontournable.
00:33:21Quand on est greffé,
00:33:22on retrouve une vie
00:33:23et c'est une vraie vie,
00:33:24c'est-à-dire qu'on retrouve
00:33:25une vie normale.
00:33:26J'ai pu rettaquer des études,
00:33:28j'ai pu bricoler,
00:33:28j'ai pu...
00:33:29Vraiment, c'est extraordinaire.
00:33:30Moi, j'ai souffert
00:33:31dans les associations
00:33:32où il y a souvent
00:33:33des patients qui se disent
00:33:34on attend des organes,
00:33:36il y a des gens qui souffrent,
00:33:37ok, on met tout ce que vous voulez
00:33:39en place mais prélevé.
00:33:40Et là, j'entends
00:33:41qu'il y a de l'autre côté.
00:33:42Donc, à un moment donné,
00:33:43il faudrait peut-être
00:33:43qu'on puisse échanger ensemble
00:33:44parce que ça me permet après
00:33:46quand je vais dans ces réunions
00:33:46où il n'y a que des gens
00:33:47qui sont en attente de greffe,
00:33:49de dire, attendez,
00:33:49il y a des vies à côté.
00:33:50Ce n'est pas aussi simple.
00:33:52Il faut prendre en considération
00:33:54vraiment toutes les mailles
00:33:55de cette chaîne
00:33:56et qu'il ne faut pas les diviser.
00:33:59Il y a le côté greffé,
00:34:00il y a le côté famille de donneurs.
00:34:02En fait, il ne faut pas diviser,
00:34:03il faut vraiment
00:34:04tous se rassembler.
00:34:06C'est comme ça
00:34:06que les choses avanceront.
00:34:09Dès que j'avais un coup de mou
00:34:10ou quoi,
00:34:12ça permet de se dire
00:34:12il n'est pas mort pour rien.
00:34:16On a sauvé...
00:34:17Oui, parce que ce n'est pas que lui,
00:34:19c'est une famille aussi.
00:34:20On a sauvé des vies
00:34:21et moi, j'ai évité à des familles
00:34:24de vivre le deuil que je vis,
00:34:27la douleur, le déchirement.
00:34:28Donc moi, ça m'a aidée
00:34:31dans ce sens-là.
00:34:32Ça ne m'a jamais apporté
00:34:33de réconfort
00:34:34sur le deuil de Guillaume,
00:34:36le fait qu'il ait fait don
00:34:38de certains de ses organes.
00:34:39Ça ne m'a jamais apporté
00:34:40de réconfort.
00:34:41Par contre,
00:34:42je trouve que c'est
00:34:42dans la continuité
00:34:43de ce qu'il était.
00:34:45Ça va avec son image.
00:34:46Guillaume, il serait là aujourd'hui.
00:34:47Je suis persuadé
00:34:48que si on devait aborder
00:34:48le sujet au fait
00:34:49en fin de tour de table,
00:34:50qui est pour, qui est contre,
00:34:51comme ça,
00:34:52le jour où on va dans sa avance,
00:34:53on ne se pose pas de questions.
00:34:54Je suis sûr que le premier,
00:34:55Guillaume leur a dit
00:34:55« On y va, on donne. »
00:35:03Pour Cathy,
00:35:04il est essentiel
00:35:05que chacun se prononce
00:35:06sur le don d'organes.
00:35:08Mais il est tout aussi important
00:35:10de vraiment prendre soin
00:35:11des familles de donneurs.
00:35:14Depuis plusieurs années,
00:35:16elle suit les initiatives
00:35:17qui existent au Québec.
00:35:20Pour la première fois,
00:35:22elle traverse l'océan
00:35:23pour aller rencontrer Lucie.
00:35:24Une enseignante comme elle
00:35:33qui a créé Chaîne de vie,
00:35:35une association
00:35:35qui a fait de l'éducation
00:35:37des jeunes
00:35:37la pierre angulaire
00:35:39du don d'organe.
00:35:39Et voilà,
00:35:47c'est ça,
00:35:47un bon petit café
00:35:48avant de jaser.
00:35:50Ça va aller, ma belle?
00:35:51Merci.
00:35:53J'ai vraiment réalisé
00:35:54au fil des années
00:35:55tout le côté
00:35:56des familles de donneurs,
00:35:58ce que j'ignorais totalement.
00:36:00Puis en plus,
00:36:01moi,
00:36:01je vous blâmais
00:36:01de refuser.
00:36:03Imagine!
00:36:03c'est la population
00:36:05qui n'est pas au courant
00:36:07du processus.
00:36:08Et l'Espagne
00:36:09nous le dit d'ailleurs.
00:36:10Alors,
00:36:11lorsque j'ai compris
00:36:11que l'Espagne
00:36:12mettait tout en place
00:36:14pour accompagner
00:36:15les familles de donneurs,
00:36:17et on ne blâche jamais
00:36:18les familles.
00:36:19On ne parle jamais
00:36:20de taux de refus.
00:36:22Et leur taux de refus
00:36:23est minime.
00:36:24Donc,
00:36:25ils mettent en place
00:36:25des équipes formées.
00:36:27Et je dis,
00:36:27bon,
00:36:28on va faire le travail, quoi.
00:36:29Il faut faire le travail
00:36:30au Québec,
00:36:31éduquer en amont
00:36:32pour aider les familles
00:36:33à prendre la meilleure décision
00:36:34au moment le plus terrible
00:36:36de leur vie.
00:36:37Il faut s'assurer
00:36:38d'avoir un accompagnement
00:36:39avant,
00:36:40pendant et après le don.
00:36:42On dit que les taux
00:36:42de refus augmentent,
00:36:43qui sont de l'ordre
00:36:44de 30 %,
00:36:45maintenant 36 %,
00:36:47alors que moi,
00:36:48j'ai toujours tendance
00:36:48à dire qu'il y a 70 %
00:36:50de la population
00:36:51qui finalement accepte.
00:36:52Je vois plutôt
00:36:53le verre plein
00:36:54plutôt que de le voir vide.
00:36:56Donc,
00:36:56c'est vraiment,
00:36:57vraiment le but
00:36:58de Chêne de vie
00:36:59d'éduquer nos jeunes.
00:37:01Non pas convaincre
00:37:02de signer leur carte.
00:37:03Non, non, non.
00:37:04C'est vraiment,
00:37:04Cathy,
00:37:05des années
00:37:06à prendre une décision
00:37:08qui leur appartient.
00:37:11Direction un lycée
00:37:12pour voir le programme
00:37:14que Lucie a créé
00:37:15il y a 15 ans
00:37:15pour les cours d'anglais.
00:37:19Pendant sept semaines,
00:37:20les jeunes vont pratiquer
00:37:21l'anglais
00:37:22tout en découvrant
00:37:23les différents aspects
00:37:24du don d'organes.
00:37:25Direction.
00:37:27Guys,
00:37:28I want to present to you
00:37:28Lucie.
00:37:29Lucie is the founder
00:37:30of Chêne de Vie,
00:37:31the one that I told you
00:37:32that started all this
00:37:34in Rivière du Lou.
00:37:36Wow.
00:37:37Okay, so guys,
00:37:38we're going to do
00:37:39a little activity now.
00:37:40I will be distributing
00:37:42one card
00:37:43to each student.
00:37:45I'm going to put them
00:37:45face down.
00:37:46When everybody has the card,
00:37:48then you're going to
00:37:49flip it, okay?
00:37:50So let me just
00:37:51go around
00:37:52giving the card.
00:37:54If you have this card,
00:37:56you are an organ donor.
00:37:58If you did not get
00:37:59the card with the picture,
00:38:01then you got a card
00:38:02that has a little story.
00:38:04So if you got this card,
00:38:05you need to find
00:38:07a person
00:38:08with a card
00:38:09that has a picture
00:38:10because that's the organ
00:38:11that you need, okay?
00:38:15Do you have a kidney?
00:38:16No, I need a pembriar.
00:38:17Okay.
00:38:19Oh, you found the match.
00:38:21Whose life was saved?
00:38:23Mine.
00:38:23Oh, I'm so happy.
00:38:25She saved your life.
00:38:26Yes.
00:38:26Did you give her a big hug?
00:38:28No.
00:38:28She deserves one.
00:38:31You guys,
00:38:32what's happening?
00:38:33What's happening here?
00:38:35Okay, I need you
00:38:36to come to the front
00:38:37and tell me what's going on.
00:38:38Come here, come here.
00:38:39What is the title
00:38:42of the cards?
00:38:43I'm on the waiting list.
00:38:44You're on the waiting list.
00:38:46So what you have here,
00:38:49physically,
00:38:50we have recreated
00:38:52the statistics
00:38:53in Quebec today.
00:38:5670% of the people
00:38:58who still need,
00:39:00desperately need
00:39:01a liver,
00:39:02a lung,
00:39:03a kidney
00:39:03to live
00:39:04a precious,
00:39:06lively,
00:39:07healthy life
00:39:08are on the waiting list.
00:39:10I'm actually curious
00:39:11about the aftermath
00:39:12of the transplant.
00:39:14Like,
00:39:14how does the person
00:39:15feel after the operation
00:39:16and how the family
00:39:17of the organ donor
00:39:19feels about
00:39:20the patient
00:39:21getting the organ
00:39:22of the person
00:39:24who died?
00:39:24like,
00:39:25I want to know
00:39:26how it really feels.
00:39:27Sometimes the organ
00:39:28donation family
00:39:29is often forgotten,
00:39:31right?
00:39:31They just did
00:39:32one of the kindest,
00:39:33most generous acts
00:39:35of giving the gift
00:39:36of life
00:39:36and sometimes
00:39:37we don't take the time
00:39:40to show gratitude
00:39:41to those families.
00:39:43At 16 ans,
00:39:44les élèves
00:39:44commencent
00:39:45à penser
00:39:45au bien-être
00:39:46au niveau
00:39:47de « je suis
00:39:48un citoyen
00:39:48du monde,
00:39:49donc comment
00:39:50est-ce que je peux
00:39:50penser aux autres?
00:39:51Comment est-ce que moi
00:39:52je peux contribuer
00:39:53au bien-être
00:39:54de la société? »
00:39:55Donc,
00:39:56les faire réfléchir
00:39:57par rapport à ça,
00:39:59c'est un beau cadeau
00:40:00que je leur donne
00:40:01et quand un enseignant
00:40:03comme moi
00:40:03et beaucoup d'enseignants
00:40:05à travers le Québec
00:40:06en anglais,
00:40:06langue seconde,
00:40:07font ça année
00:40:08après année
00:40:09après année,
00:40:10ça fait des milliers
00:40:11et des milliers
00:40:12de familles
00:40:13qui sont éduquées
00:40:13au niveau du don d'organe
00:40:15parce que j'ai 100,
00:40:16à chaque année,
00:40:17j'ai 183 élèves,
00:40:19ça fait 183 familles
00:40:20multipliées sur 15 ans,
00:40:22ça fait toute une population
00:40:24dans la région ici
00:40:25de l'Anneau-Dière
00:40:26qui est éduquée
00:40:27au niveau du don d'organe.
00:40:29J'ai signé
00:40:29ma carte d'assurance maladie
00:40:31et j'ai été très fière
00:40:32de le faire,
00:40:33j'ai même montré
00:40:33à mes parents
00:40:34et j'ai dit
00:40:34« Maman, Papa,
00:40:35j'ai signé
00:40:36mon carte d'assurance maladie »
00:40:37et croyez-moi,
00:40:38ils étaient fiers
00:40:39parce que moi,
00:40:40je veux donner
00:40:41à des gens,
00:40:42évidemment,
00:40:43je veux donner
00:40:43mes organes
00:40:44à des gens
00:40:44qui méritent
00:40:45une seconde chance.
00:40:46J'en ai en parlé,
00:40:47j'en ai vraiment,
00:40:48je ne me suis pas
00:40:48laissé faire,
00:40:49je me suis dit
00:40:50« Maman, Papa,
00:40:52est-ce que vous pensez
00:40:53peut-être donner
00:40:53votre organe ? »
00:40:54Et puis ma mère
00:40:54est totalement
00:40:55100 % d'accord
00:40:57du fait qu'elle va
00:40:58les donner,
00:40:58ça fait juste
00:40:59m'inspirer moi aussi
00:41:00de vouloir les donner.
00:41:01Moi aussi,
00:41:02j'en ai parlé à ma mère,
00:41:03j'en ai parlé à mon père
00:41:04et juste le fait
00:41:05qu'elle en parlait,
00:41:06je suis sûr qu'elle a
00:41:07déjà rajouté
00:41:08au moins une vingtaine
00:41:11fait que vraiment,
00:41:13ça l'aide beaucoup.
00:41:15Dans ce que Lucie
00:41:16appelle la chaîne de vie,
00:41:18l'éducation est un maillon
00:41:19essentiel en amont.
00:41:22Mais pour la suite,
00:41:24la prise en charge
00:41:25des familles à l'hôpital,
00:41:26il y a un médecin
00:41:27incontournable
00:41:28que Lucie veut présenter
00:41:29à Cathy.
00:41:36Allô,
00:41:37docteur Marcellet,
00:41:38bonjour.
00:41:39Ça va bien.
00:41:40Je suis présente.
00:41:41Bonjour,
00:41:42bonjour.
00:41:42Bonjour.
00:41:43Allez,
00:41:43la vie,
00:41:44Catherine Joliet.
00:41:44On vous amène
00:41:45le soleil,
00:41:45de France.
00:41:46Bien oui,
00:41:46bien oui,
00:41:46c'est ça.
00:41:47Docteur Marcellet,
00:41:49la mission du docteur
00:41:50Marcellet,
00:41:51c'est sensiblement
00:41:52la même chose que toi,
00:41:53de donner la chance
00:41:53aux familles de donneurs,
00:41:55de rencontrer
00:41:57des familles de receveurs,
00:41:58c'est exactement ça.
00:42:00Souvent,
00:42:00les receveurs,
00:42:02c'est pas qu'ils
00:42:03souhaitent pas écrire
00:42:04en lettre,
00:42:04c'est qu'ils sont un peu...
00:42:06Oui,
00:42:07ils trouvent pas les mots.
00:42:08Ils sentent une culpabilité.
00:42:09Oui,
00:42:09les personnes greffées
00:42:10ne sont pas accompagnées
00:42:12pour écrire une lettre
00:42:13aux familles de donneurs.
00:42:14Je pense que mesure mal
00:42:15à quel point c'est important
00:42:16pour les familles de donneurs aussi.
00:42:18Puis c'est probablement ça
00:42:19qui les bloque un peu,
00:42:20c'est qu'ils ont une pudeur,
00:42:21ils veulent...
00:42:22C'est très difficile
00:42:22de trouver les bons mots
00:42:23pour eux.
00:42:24Et donc, du coup...
00:42:25Si on veut des organes
00:42:26pour transplanter des gens,
00:42:28il faut, en tant que société,
00:42:29le mériter.
00:42:30On demande à ces gens-là
00:42:32de faire preuve d'empathie
00:42:34aux familles de donneurs,
00:42:35d'empathie,
00:42:35d'altruisme envers les personnes
00:42:38qui pourraient mourir
00:42:39si ils n'ont pas un organe.
00:42:40Mais c'est comme si nous,
00:42:42on n'a pas à exprimer
00:42:43cet altruisme-là
00:42:44à leur égard.
00:42:45Il faut prendre soin
00:42:46de ces familles-là.
00:42:47Il faut qu'elles vivent
00:42:48l'expérience correctement
00:42:49avec l'humanité,
00:42:50qu'elles voient qu'à partir
00:42:52du moment où ils ont dit
00:42:52« Oui, on n'est pas en train
00:42:53de s'occuper d'un stock d'organes,
00:42:55mais on est encore en train
00:42:56de s'occuper d'une personne. »
00:42:57Tout part de là.
00:42:59Pas de donneurs,
00:42:59pas de transplantation.
00:43:01Alors, il faut prendre soin
00:43:02du fournisseur,
00:43:04de la famille de donneurs.
00:43:04Alors, pour améliorer
00:43:10l'accompagnement,
00:43:11le docteur Marcellet
00:43:12a ainsi eu l'idée,
00:43:14par exemple,
00:43:15d'offrir une empreinte
00:43:16de la main aux proches
00:43:17afin de garder une trace.
00:43:19Jusqu'au prélèvement,
00:43:38une grande liberté
00:43:39est offerte aux familles
00:43:40qui peuvent ainsi
00:43:41mettre en place
00:43:42des rituels
00:43:43qui font sens pour elles.
00:43:46Comme ici,
00:43:48avec Forest Boivin,
00:43:49il a eu la possibilité
00:43:52d'être accompagné
00:43:53par 44 membres
00:43:54de sa communauté
00:43:55et ce,
00:43:57jusqu'au bloc.
00:44:08Comme à chaque fois,
00:44:10tout au long du processus,
00:44:12avant,
00:44:13pendant et après,
00:44:15les familles
00:44:15peuvent être soutenues
00:44:16par d'autres familles
00:44:18qui sont déjà passées
00:44:19par là.
00:44:22J'ai vécu
00:44:24la situation
00:44:24en tant que témoin
00:44:25des centaines de fois,
00:44:27mais je ne peux pas dire
00:44:28à une famille,
00:44:29je sais ce que vous vivez,
00:44:30je sais ce que vous éprouvez.
00:44:31Je pense que c'est important
00:44:32pour ces familles-là
00:44:32de savoir
00:44:33qu'elles sont,
00:44:34dans leur douleur,
00:44:35sont comprises
00:44:36par une famille de donneurs.
00:44:39Mais la reconnaissance
00:44:40se traduit aussi
00:44:41par un geste symbolique fort.
00:44:43chaque année,
00:44:45l'Association canadienne
00:44:46de dons d'organes
00:44:47décerne solennellement
00:44:49une médaille
00:44:50aux donneurs
00:44:50et à leur famille.
00:44:51Cette cérémonie,
00:45:08Isabelle et Stéphane
00:45:09y ont assisté
00:45:10suite à la mort
00:45:11de leur fille Christine,
00:45:13qui, à 25 ans,
00:45:14a donné quatre organes.
00:45:17Même si,
00:45:18comme en France,
00:45:18le don est entièrement
00:45:19anonyme,
00:45:21les hasards de la vie
00:45:22ont fait que cette famille
00:45:23de donneurs
00:45:23a retrouvé
00:45:25un de ses receveurs,
00:45:26Clément,
00:45:27qui a été greffé du foie.
00:45:29Bonjour!
00:45:30Bonjour Clément.
00:45:31Bienvenue chez nous.
00:45:32Merci.
00:45:33Bonjour.
00:45:34Première.
00:45:35Oui.
00:45:35Alors des premières.
00:45:37Salut.
00:45:38Aujourd'hui,
00:45:39pour la première fois,
00:45:40Clément vient dans leur maison,
00:45:42là où vivait Christine.
00:45:44C'est bien ça.
00:45:46Et vous,
00:45:46comment ça se passe?
00:45:47Ça va bien.
00:45:49Ça se passe bien, oui.
00:45:51On est occupé,
00:45:51ça n'ennuie pas,
00:45:52mais ça va bien.
00:45:53Il y a des petites émotions
00:45:54qui remontent des fois,
00:45:55fait que ces jours-ci,
00:45:57c'est un petit peu à l'envers.
00:45:58Bien, c'est la semaine du don,
00:46:00fait que c'est ça
00:46:00qu'on entend plus parler.
00:46:02On entend plus parler,
00:46:03on participe à des activités,
00:46:05puis on a appris
00:46:06qu'il y a une famille
00:46:07qui sont en plein là-dedans,
00:46:09là.
00:46:09Ça fait que ça,
00:46:10ça m'a chaviré un petit peu
00:46:12quand j'ai entendu ça,
00:46:13mais...
00:46:13Puis comment ça va?
00:46:14J'ai pas d'effet secondaire
00:46:16sur rien,
00:46:16j'ai toute l'énergie,
00:46:17j'ai tout ce qu'il me faut
00:46:19pour pouvoir avancer
00:46:20dans la vie.
00:46:21Si c'est comme ça
00:46:22pour tout le monde...
00:46:23Ça a été vite aussi,
00:46:25la rétablissement.
00:46:27La rétablissement a été phénoménale,
00:46:28oui, c'est ça.
00:46:28J'étais autonome le lendemain,
00:46:30j'ai jamais eu de douleur.
00:46:31Tant mieux.
00:46:31C'est le fun pour les receveurs
00:46:33qui attendent...
00:46:33Encore beaucoup d'éducation.
00:46:34Ça t'a pas attendu
00:46:35trop longtemps,
00:46:36t'as été chanceux.
00:46:36Non, c'est ça.
00:46:37Mais moi, c'est...
00:46:38Il y en a qui attendent
00:46:38longtemps.
00:46:38Un concours de circonstances,
00:46:40là, oui.
00:46:41J'ai entendu deux semaines.
00:46:42C'est drôle parce que
00:46:43pendant qu'ils cherchaient
00:46:44les receveurs pour Christine,
00:46:47ils nous tenaient au courant,
00:46:48tu sais,
00:46:48puis ils nous en parlaient
00:46:49que le fouet,
00:46:50c'était compliqué,
00:46:51puis c'était plus long,
00:46:52puis là, ils cherchaient,
00:46:53puis ils étaient pas sûrs.
00:46:54Bien, ça n'a pas le choix,
00:46:55tous les canaux, là.
00:47:01Ça fitait parfaitement.
00:47:02Ils ont fait toute la liste
00:47:03parce que j'étais pas premier
00:47:04à ce moment-là.
00:47:05J'étais sixième sur la liste,
00:47:06puis ils ont fait toute la liste.
00:47:07Puis...
00:47:07C'est ça, quand t'as le dessus,
00:47:09c'était...
00:47:09On était vraiment contents.
00:47:10Bon, le fouet est accepté.
00:47:12Puis eux aussi, ils étaient contents
00:47:13parce qu'ils pensaient
00:47:13de devoir jeter le fouet aux poubelles.
00:47:15Ils l'avaient perdu.
00:47:16Ils l'avaient perdu.
00:47:16Ils l'avaient perdu le fouet,
00:47:17puis là, ils ont fait toute la liste,
00:47:18puis il y avait moi
00:47:19qui étais compatible.
00:47:20Donc, j'ai été greffé à Noël
00:47:21le 24 décembre 2022.
00:47:23Bien, merci, Christine,
00:47:24d'une certaine façon.
00:47:27La grève de Clément,
00:47:29un jour de Noël,
00:47:30allait être le sujet
00:47:31d'un article dans la presse.
00:47:34Son histoire dans l'article
00:47:35correspondait à la nôtre, là.
00:47:38Puis je lui ai écrit sur Messenger.
00:47:40Je n'irai pas par quatre chemins.
00:47:42Je pense être le père
00:47:43de votre donneuse de foi.
00:47:45Puis là, on s'est mis à échanger.
00:47:46Puis nos histoires,
00:47:49à force d'échanger,
00:47:50là, ça s'est confirmé.
00:47:52J'étais très content
00:47:53parce que je les cherchais.
00:47:53J'étais vraiment,
00:47:54vraiment excitée,
00:47:56puis j'avais hâte,
00:47:57tu sais, qu'on discute plus.
00:47:59Puis c'est sûr
00:48:00que j'avais hâte à la suite, là.
00:48:04Isabelle et Stéphane
00:48:05chantent dans une chorale.
00:48:07Et c'est suite à un concert
00:48:08que Clément est venu les rencontrer.
00:48:21C'était spécial.
00:48:22Moi, il m'a ouvert ses bras
00:48:23puis il m'a dit
00:48:24« Viens, Isabelle,
00:48:26comme ça, on se connaissait
00:48:26depuis toujours. »
00:48:29Je pense que j'ai rarement
00:48:31pleuré autant, là,
00:48:32à part quand j'ai su pour ma fille.
00:48:36C'était des larmes de joie
00:48:39à ce moment-là.
00:48:40C'est comme si on s'était intégrés immédiatement
00:48:46dans la famille de l'un et l'autre.
00:48:48C'est devenu naturel immédiatement.
00:48:50C'était comme déjà, il faisait partie
00:48:52de notre famille.
00:48:55Pour nous, c'est sûr que c'est un peu
00:48:57comme si la vie de Christine
00:48:59se prolongeait.
00:49:00Bien, je sais que Clément,
00:49:01c'est pas Christine.
00:49:02Clément, c'est Clément.
00:49:03Mais pour moi, je vois ça comme si toujours
00:49:06la vie est plus forte que la mort.
00:49:08Sa vie se prolonge au-delà de sa vie.
00:49:12Elle a toujours voulu aider
00:49:13toutes les causes du monde.
00:49:15Je me dis même morte,
00:49:17elle continue d'aider du monde
00:49:18parce qu'elle a quatre personnes
00:49:20à vivre, là.
00:49:23C'est tellement beau!
00:49:25Christine avait 25 ans.
00:49:27Elle était curieuse
00:49:28et pleine de rêves à réaliser.
00:49:31On est rendu à 246 marches descendues.
00:49:34Ça a pris genre cinq minutes.
00:49:35On nous a toutes comptées.
00:49:36Même pas cinq minutes,
00:49:37Sandrine, ça fait genre trois minutes
00:49:38qu'on marche.
00:49:39Je sais.
00:49:40Par Isabelle et Stéphane,
00:49:42Clément va apprendre
00:49:43à connaître sa donneuse.
00:49:49Quand on laisse entrer quelqu'un,
00:49:51c'est parce que la personne
00:49:52est importante pour nous,
00:49:54c'est pas tout le monde.
00:49:55On laisserait pas entrer n'importe qui.
00:49:57Puis ça a changé un petit peu
00:49:59dans sa chambre,
00:50:00mais l'essence de Christine
00:50:01est encore là.
00:50:02Là, ici, c'était ses objectifs
00:50:04en octobre 2022.
00:50:06Tu vois, on l'a laissé là.
00:50:07Oui.
00:50:11Clément, c'est sûr que
00:50:13ça faisait partie
00:50:14de l'ordre des choses
00:50:15que si ça l'intéressait,
00:50:17qu'il pouvait voir
00:50:17une petite partie
00:50:18de la vie de Christine.
00:50:19Ça, c'est à l'hôpital
00:50:20pendant qu'elle était
00:50:21en mort cérébrale
00:50:22et qu'elle a fait la main.
00:50:23La main veille.
00:50:24Avec la mission
00:50:24du docteur Marcellet,
00:50:25c'est ce qu'ils nous ont
00:50:26accompagnés là-dedans
00:50:29puis ils ont offert
00:50:29des activités
00:50:30puis ils fournissaient
00:50:31tout le matériel.
00:50:32Ça fait que c'était le fun.
00:50:34Ça, c'est sa médaille
00:50:35pour son don d'organe.
00:50:38Oui, oui,
00:50:39chabro.
00:50:40Oui, c'est ça.
00:50:41La médaille de...
00:50:43Son nom est gravé
00:50:45sur un monument là-bas.
00:50:46On est allé voir.
00:50:47C'est les organes.
00:50:47On se dit les vraies choses,
00:50:51on se cache rien.
00:50:52J'ai pas de pression,
00:50:53je leur mets pas de pression.
00:50:54C'est une relation
00:50:56qui est sincère.
00:50:59Oui.
00:51:00Ça, c'est toutes
00:51:01des peintures
00:51:01qu'elle a faites aussi.
00:51:03Celui-là,
00:51:04je le trouve spécial.
00:51:06Ça, j'adore.
00:51:07Oui, t'es pas le seul.
00:51:08C'est original, oui.
00:51:10Ça la représente, je pense.
00:51:12C'est original, oui.
00:51:13Ça, c'est un autre côté d'elle.
00:51:14C'est plus coloré, oui.
00:51:17Oui.
00:51:18Son côté coloré
00:51:19puis son côté sombre.
00:51:20Oui.
00:51:21Je pense que c'est ça.
00:51:22Ça la représente bien.
00:51:24Ça, c'est sa bucket list,
00:51:25c'est tout ce qu'elle aurait voulu.
00:51:27Il y a des affaires
00:51:28qu'elle avait borrées,
00:51:29mais malheureusement,
00:51:30il y a des choses.
00:51:30On a fait des choses
00:51:31puis on coche,
00:51:33on met nos initiales à côté
00:51:34quand on l'a fait pour elle.
00:51:36On fait des choses
00:51:37qu'elle n'a pas pu faire.
00:51:40Bien, peut-être
00:51:40que je pourrais regarder
00:51:41si je peux en faire là-dedans.
00:51:43Oui, si tu veux,
00:51:44ça serait drôle.
00:51:44Elle m'accompagne constamment.
00:51:46Bien oui.
00:51:47Parachute, non?
00:51:48Ça s'en vient, ça, cet été.
00:51:50Moi aussi, ça s'en vient.
00:51:51Moi aussi, je veux.
00:51:51Mon golfière.
00:51:53En tout cas, t'as le choix.
00:51:53T'as le choix.
00:51:55T'apprendras en photo.
00:51:56Non, mais merci de me présenter.
00:51:58L'attention que reçoivent les familles
00:52:09de donneurs au Québec
00:52:10permet un deuil adouci.
00:52:13Et pour Cathy,
00:52:15ce sont autant d'initiatives
00:52:17qu'elle souhaiterait importer en France.
00:52:21En attendant,
00:52:22les sorties mobilettes
00:52:23sont des occasions essentielles
00:52:25pour rappeler qu'il faut en parler
00:52:27dans les familles
00:52:27avant que le destin
00:52:29nous rattrape.
00:52:31Et puis après,
00:52:32voilà, chacun fait
00:52:33selon sa conscience.
00:52:35Ça dépend surtout, je pense,
00:52:37de l'amour qu'on a reçu
00:52:38tout au long de notre vie.
00:52:39C'est quand même
00:52:40un geste d'amour,
00:52:41le don d'organe.
00:52:41Et si on n'a pas reçu,
00:52:42on n'a pas été assez aimé,
00:52:44je pense que c'est difficile
00:52:45de faire ce juste-là.
00:52:47Merci encore à tous.
00:52:49Et à l'année prochaine,
00:52:50on l'espère.
00:52:52Allez, allez la nuit !
00:52:54Lorsqu'on parle de dons d'organes,
00:52:59on évoque toujours ou presque
00:53:00les personnes sauvées,
00:53:02les prouesses médicales.
00:53:03Mais avec ce film,
00:53:05sa réalisatrice,
00:53:06Katia Chapoutier,
00:53:07a choisi, quant à elle,
00:53:08vous venez de le voir,
00:53:09de s'intéresser exclusivement
00:53:11aux familles de donneurs
00:53:12qui souhaiteraient donc souvent
00:53:14une plus forte reconnaissance
00:53:15et un meilleur accompagnement.
00:53:18Sommes-nous aujourd'hui
00:53:19en manque de dons d'organes
00:53:21dans notre pays ?
00:53:22En prolongement de ce film,
00:53:23nous allons maintenant poser
00:53:24la question à nos invités
00:53:26présents aujourd'hui
00:53:27sur ce plateau de débats d'hocs.
00:53:28En commençant par vous,
00:53:29Philippe Juvin,
00:53:30bienvenue à vous.
00:53:32Vous êtes député LR des Hauts-de-Seine
00:53:34et par ailleurs professeur de médecine,
00:53:36médecin anesthésiste réanimateur
00:53:38et toujours chef des urgences
00:53:40de l'hôpital Pompidou.
00:53:42Marine Jantet est également avec nous.
00:53:44Bienvenue à vous.
00:53:45Vous êtes médecin,
00:53:47vous aussi,
00:53:47et directrice générale
00:53:48de l'agence de biomédecine,
00:53:50dont il a été évidemment
00:53:50beaucoup question
00:53:51dans le film
00:53:52que nous venons de voir.
00:53:53Et puis enfin avec nous,
00:53:54Emmanuel Morelon.
00:53:55Bienvenue à vous.
00:53:57Vous êtes professeur de médecine,
00:53:59chef du service
00:54:00de transplantation,
00:54:01néphrologie
00:54:02et immunologie clinique
00:54:04à l'hôpital
00:54:04Édouard Hériot,
00:54:06c'est à Lyon.
00:54:07Oui.
00:54:07Et vous avez récemment participé
00:54:10à la toute première greffe
00:54:11simultanée d'un rein
00:54:12et de cellules du pancréas.
00:54:15C'était tout récemment,
00:54:16cette intervention ?
00:54:17C'était le 4 août 2024.
00:54:19Oui.
00:54:20Alors, c'est une première.
00:54:21C'est une première en France,
00:54:22c'est une première en organisation,
00:54:24c'est une première surtout
00:54:25pour les patients,
00:54:26parce que ça offre un nouveau
00:54:27type de traitement
00:54:28pour les gens qui ont un diabète
00:54:29de type 1,
00:54:30qui sont greffés du rein
00:54:31et à qui on donne en plus
00:54:32des îlots de l'anguerance
00:54:34plutôt qu'un pancréas entier.
00:54:36Donc, on fait tout
00:54:36dans le même temps,
00:54:37à deux jours près.
00:54:38Et donc, ça leur permet
00:54:39d'emblée de sortir
00:54:41de la dialyse
00:54:42et en plus d'avoir
00:54:42moins d'insuline
00:54:43et un diabète mieux contrôlé
00:54:44en un temps d'intervention.
00:54:47Donc, ce n'est pas une prouesse,
00:54:49mais c'est bien pour les malades.
00:54:50Et c'est aussi beaucoup d'espoir
00:54:51pour des patients
00:54:52qui pourraient être amenés
00:54:54à subir la même intervention,
00:54:56j'imagine, dans les mois
00:54:56et les années qui viennent.
00:54:59Quelques mots,
00:54:59quelques chiffres,
00:55:00peut-être,
00:55:01concernant ces fameux
00:55:02dons d'organes en France
00:55:03après ce documentaire.
00:55:05Tout d'abord,
00:55:06tous les Français
00:55:07sont des donneurs
00:55:08présumés d'organes.
00:55:09Il est bon de le rappeler
00:55:10et ce, depuis la loi
00:55:12qu'il y avait 1976.
00:55:15Tous ces dons sont anonymes,
00:55:16anonymat garanti.
00:55:18Tous ces dons sont gratuits.
00:55:20Voilà.
00:55:20Ce sont les données de base.
00:55:22Quelques chiffres
00:55:23issus d'ailleurs
00:55:23de votre agence,
00:55:24l'agence de la biomédecine.
00:55:25Pour commencer,
00:55:2680% des Français
00:55:28sont favorables
00:55:29aux dons
00:55:30de leurs propres organes
00:55:31après leur mort.
00:55:32Moins de 1%
00:55:33des Français
00:55:34sont inscrits
00:55:35au registre national
00:55:36des refus.
00:55:38Et puis,
00:55:38d'autres chiffres
00:55:39qui peuvent,
00:55:40peut-être,
00:55:41peut-être,
00:55:41apparaître un peu
00:55:42contradictoires
00:55:43avec les précédents.
00:55:44Il s'agit du taux d'opposition
00:55:45rapporté par les proches
00:55:47en 2024.
00:55:4836,4%
00:55:50en France
00:55:51en moyenne
00:55:52et puis
00:55:5253,5%
00:55:55en Ile-de-France.
00:55:56Ce sont les Bretons
00:55:57qui sont les plus donneurs,
00:55:59si on peut dire
00:55:59les choses comme ça
00:56:00avec 21%
00:56:02quant à eux.
00:56:04Mais en Ile-de-France,
00:56:05c'est là que,
00:56:06finalement,
00:56:06on accepte de donner
00:56:07le moins.
00:56:08Peut-être un premier commentaire
00:56:09sur ces chiffres
00:56:10après avoir vu
00:56:11ce documentaire.
00:56:12Philippe Juvin,
00:56:13comment est-ce qu'on explique
00:56:13que lorsqu'on sonde
00:56:14les Français,
00:56:15on est plutôt partant
00:56:16pour donner ses organes ?
00:56:18Et d'ailleurs,
00:56:19nous sommes tous
00:56:19des donneurs présumés,
00:56:21mais quand on rentre
00:56:22dans le détail,
00:56:24ce n'est pas aussi simple
00:56:25que ça.
00:56:26Oui,
00:56:26peut-être aussi
00:56:26qu'on ne compare pas
00:56:27tout à fait les mêmes chiffres
00:56:28parce que les 80%
00:56:30de gens
00:56:31qui disent être d'accord,
00:56:33donc les 20%
00:56:34qui disent n'être pas d'accord,
00:56:36ce sont les gens
00:56:37qui sont concernés
00:56:37pour leurs propres organes.
00:56:39Le taux de refus,
00:56:40c'est le taux de refus
00:56:41qui est exprimé
00:56:42par les familles
00:56:43après le décès.
00:56:45Et c'est peut-être là
00:56:46qu'il y a une discussion,
00:56:47c'est que les familles,
00:56:50souvent,
00:56:50enfin parfois,
00:56:51mais ça vous le direz,
00:56:53nous le dirons
00:56:53lors du débat,
00:56:53ne sont pas au courant
00:56:54de ce que souhaitait
00:56:55réellement le patient.
00:56:57Et donc,
00:56:57tout l'enjeu,
00:56:59c'est de pouvoir
00:57:00en discuter avant
00:57:00pour savoir réellement
00:57:02quoi dire
00:57:02parce que j'imagine
00:57:03qu'au moment
00:57:04où arrive le décès,
00:57:06grande brutalité forcément,
00:57:08une rupture dans la vie,
00:57:10c'est probablement
00:57:11très difficile
00:57:12d'essayer de comprendre
00:57:13à ce moment-là
00:57:13ce que voulait son défunt.
00:57:15Donc,
00:57:16il faut en parler avant.
00:57:17Il faut en parler avant,
00:57:18c'est la règle,
00:57:19c'est la clé finalement,
00:57:21ce manque de dialogue
00:57:22peut-être au sein
00:57:23des familles
00:57:24sur un sujet délicat,
00:57:27on ne peut plus délicat,
00:57:28bien entendu,
00:57:29mais au moment
00:57:29où il s'agit
00:57:30de prendre la décision,
00:57:32c'est compliqué.
00:57:33C'est sûr que c'est un sujet délicat
00:57:34et en même temps,
00:57:34c'est un sujet
00:57:35qui traite de la vie
00:57:36parce qu'en fait,
00:57:37la mort ne prévient pas.
00:57:38C'est vrai que,
00:57:39comme le disait
00:57:40Philippe Jouvin,
00:57:41en général,
00:57:42on est face
00:57:42à des accidents
00:57:43très brutaux,
00:57:44donc les familles
00:57:45sont sidérées,
00:57:46sont sous le choc
00:57:46et c'est vrai
00:57:48que c'est pour ces patients
00:57:50qui pourraient exercer
00:57:51ce droit à donner
00:57:52parce que c'est aussi
00:57:53un droit
00:57:54que les gens ont,
00:57:56il faut réagir
00:57:57assez vite.
00:57:58Donc,
00:57:58c'est assez compliqué
00:57:59pour les familles,
00:58:00elles sont accompagnées,
00:58:01on va y revenir,
00:58:02évidemment,
00:58:03il y a toute une équipe
00:58:04spécialisée
00:58:04qui ont des échanges
00:58:05avec eux
00:58:06pour essayer
00:58:07d'être sûres
00:58:09qu'elles expriment
00:58:10en fait
00:58:10la volonté du défunt
00:58:11parce qu'elles s'expriment
00:58:12pour le compte du défunt
00:58:13mais c'est pour ça
00:58:15que nous,
00:58:15on communique beaucoup
00:58:16sur le fait
00:58:16de devoir plutôt
00:58:17en parler avant
00:58:19au calme,
00:58:20tranquillement
00:58:21et ce n'est pas
00:58:21parler de la mort,
00:58:23c'est aussi parler de la vie
00:58:23parce que cet acte
00:58:25de générosité
00:58:26avec lequel la très grande
00:58:27majorité des Français
00:58:28sont d'accord,
00:58:30elle permet aussi
00:58:31et je pense que
00:58:31le débat
00:58:33et le documentaire
00:58:34qu'on a bien vu
00:58:35c'est aussi
00:58:35c'est aller la vie
00:58:36c'est la suite
00:58:38c'est des passeurs de vie
00:58:39c'est-à-dire qu'après
00:58:40ça permet aussi
00:58:40à d'autres gens
00:58:41de renaître
00:58:41d'avoir leur vie
00:58:43totalement chamboulée
00:58:44par ce don
00:58:44donc c'est aussi important
00:58:46d'en parler
00:58:47pas de manière négative
00:58:48c'est pas évoquer
00:58:49uniquement la mort
00:58:49c'est évoquer aussi
00:58:50la vie et la renaissance
00:58:51donner un organe
00:58:53c'est sauver des vies
00:58:54c'est sauver entre 6 et 7 vies
00:58:56potentiellement
00:58:56quand vous acceptez
00:58:58de donner vos organes
00:58:59après votre mort
00:59:00vous pouvez sauver
00:59:01entre 6 et 7 personnes
00:59:02comment vous expliquez
00:59:03malgré tout
00:59:04ces taux de refus
00:59:05notamment en Ile-de-France
00:59:06où là on est
00:59:07à une personne sur deux
00:59:09dans l'entourage
00:59:11des personnes décédées
00:59:13ou des personnes
00:59:15à qui on peut
00:59:16extraire un organe
00:59:18qui refusent
00:59:19tous les mots
00:59:21ça peut faire peur
00:59:22aujourd'hui
00:59:22c'est vraiment un don
00:59:24parce que c'est vrai
00:59:25comment l'explique
00:59:26cette taux de refus
00:59:27en Ile-de-France
00:59:28il y a beaucoup
00:59:28d'idées reçues
00:59:29on commence des études
00:59:30sociologiques
00:59:31pour comprendre
00:59:31il y a toujours
00:59:32des disparités régionales
00:59:33comme vous le disiez
00:59:34dans l'ouest de la France
00:59:35on donne plus facilement
00:59:36que dans l'est
00:59:37après nous on a
00:59:38des statistiques
00:59:39par hôpital
00:59:40les gens peuvent venir
00:59:41de loin
00:59:41vous n'êtes pas forcément
00:59:42vous n'habitez pas
00:59:43autour de l'hôpital
00:59:44donc c'est pour ça
00:59:44qu'il faut qu'on travaille
00:59:46ce sujet là
00:59:47je me suis demandé
00:59:48s'il n'y avait pas
00:59:49essentiellement
00:59:49des raisons religieuses
00:59:50il y a plusieurs raisons
00:59:52même si les trois
00:59:53principales religions
00:59:55monothéistes
00:59:57ne sont pas contre
00:59:59mais il y a beaucoup
00:59:59d'inquiétude des familles
01:00:00il faut en tout cas
01:00:01rassurer les familles
01:00:02et c'est pour ça
01:00:03qu'on va travailler
01:00:03aussi avec les obédances
01:00:04religieuses
01:00:05nous
01:00:05et c'est déjà lancé
01:00:06pour qu'ils se rapprochent
01:00:08aussi de leurs représentants
01:00:09religieux
01:00:10parce que c'est eux
01:00:10qui ont la légitimité
01:00:11pour en parler
01:00:11ils ont toujours peur
01:00:12que ce ne soit pas
01:00:13compatible avec les rites
01:00:14religieux
01:00:14ces responsables religieux
01:00:16nous disent que c'est
01:00:16compatible
01:00:17mais c'est mieux
01:00:18quand c'est dit
01:00:19par les responsables eux-mêmes
01:00:20il y a aussi
01:00:21des idées reçues
01:00:22sur l'âge
01:00:24les gens pensent
01:00:24que quand on est âgé
01:00:25on ne peut pas donner
01:00:26ses organes
01:00:26c'est faux
01:00:27il y a des idées reçues
01:00:28aussi sur le
01:00:29à qui ça va servir
01:00:31parce que comme vous l'avez dit
01:00:32le don il est anonyme
01:00:33mais donc les gens
01:00:35ont toujours peur
01:00:35qu'il y ait des préférences
01:00:37des gens qui soient privilégiés
01:00:38dans la liste d'attente
01:00:39et ça
01:00:40alors là je peux le dire
01:00:41parce que c'est vraiment
01:00:42l'agence que je dirige
01:00:43qui s'en occupe
01:00:44et qui en est garant
01:00:45c'est de préserver
01:00:47une équité de traitement
01:00:48face aux personnes
01:00:49à qui on va attribuer
01:00:50ces organes
01:00:51on ne les attribue
01:00:52que sur des critères
01:00:53purement médicaux
01:00:54de priorisation médicale
01:00:56et c'est au niveau national
01:00:57donc il y a aussi
01:00:58une solidarité nationale
01:00:59qui est assez extraordinaire
01:01:01donc nous sommes tous égaux
01:01:02face aux dons d'organes
01:01:03notre pays
01:01:04c'est le message
01:01:04vous voulez faire passer
01:01:05exactement
01:01:05c'est les gens
01:01:06qui ont le plus besoin
01:01:07qui vont les avoir
01:01:08en priorité
01:01:09et c'est pas les plus riches
01:01:10les plus bons
01:01:11et donc je pense que ça
01:01:12c'est aussi des idées reçues
01:01:13sur lesquelles il faut lutter
01:01:14pour rassurer nos concitoyens
01:01:16et parfois
01:01:18qui peut expliquer aussi
01:01:19vous savez
01:01:20cette défiance
01:01:20qu'il y a aussi
01:01:21sur certains sujets
01:01:23et puis dernier point
01:01:24qui est important
01:01:26c'est la culture
01:01:27du don à l'hôpital
01:01:27il faut aussi
01:01:28qu'en Ile-de-France
01:01:29on a besoin aussi
01:01:30de travailler plus
01:01:31avec les soignants
01:01:32pour qu'ils fassent
01:01:33la promotion de ce don
01:01:34aussi auprès des familles
01:01:35et ce sera un de nos axes
01:01:36on va y revenir
01:01:36J'ai cru voir aussi
01:01:37que les famules
01:01:38les plus défavorisées
01:01:39les couches
01:01:40les plus défavorisées
01:01:41ont les taux de refus
01:01:42les plus forts
01:01:43c'est vrai ?
01:01:44Voilà
01:01:44et c'est ça
01:01:44on voit qu'en Ile-de-France
01:01:46c'est là où il y a aussi
01:01:47des très grosses inégalités sociales
01:01:49on a les mêmes taux
01:01:50dans les quartiers nord de Marseille
01:01:51on a les mêmes taux
01:01:52dans certains
01:01:52voilà
01:01:53donc c'est sans doute
01:01:54un sujet d'inégalités sociales
01:01:55de santé aussi
01:01:56et sur lequel il faut
01:01:58qu'on travaille
01:01:58pour rassurer ces patients
01:02:00et les familles
01:02:01en disant
01:02:01vous savez vous aussi
01:02:02vous pouvez avoir besoin
01:02:03de dons
01:02:04et vous serez aussi priorisés
01:02:05Vous souhaitez rajouter
01:02:07quelque chose ?
01:02:08Je vous donne la parole
01:02:08bien sûr juste après
01:02:09Effectivement
01:02:09la surreprésentation
01:02:10en milieu urbain
01:02:11métropolitain
01:02:12de Ile-de-France
01:02:14du refus
01:02:14Camus disait
01:02:16les villes sont des déserts d'hommes
01:02:17et peut-être y a-t-il aussi
01:02:18mais ça c'est au sociologue
01:02:19de nous le dire
01:02:20cette notion
01:02:22qu'on est un numéro
01:02:24et qu'on ne fait pas partie
01:02:25autant d'une communauté
01:02:26dans les villes
01:02:27dans les secteurs
01:02:28très métropolitains
01:02:29et ce qui joue évidemment
01:02:30sur la volonté de donner
01:02:31Il y a un deuxième élément
01:02:32je fais forcément le parallèle
01:02:34avec des travaux de sociologie
01:02:35qui sont en train
01:02:36d'être publiés
01:02:36à partir des cahiers
01:02:37de doléances
01:02:38vous savez les gilets jaunes
01:02:39cahiers de doléances
01:02:40les sociologues regardent
01:02:41et un des mots
01:02:42qui sort le plus
01:02:436 français sur 10
01:02:45parlent
01:02:45les mots clés
01:02:46c'est privilège
01:02:47les français sont persuadés
01:02:49qu'il y a des gens
01:02:49qui ont des privilèges
01:02:50et ça fait écho
01:02:52à ce que vous venez de dire
01:02:52manifestement
01:02:54un certain nombre de gens
01:02:55se posent la question
01:02:55de savoir si les listes
01:02:57sont objectifs
01:02:59fiables
01:02:59et il faut vraiment
01:03:01le répéter
01:03:01tout ça
01:03:02est évidemment
01:03:03la liste
01:03:05il n'y a pas d'avantages
01:03:06on ne peut pas
01:03:07mieux se placer
01:03:08sur la liste
01:03:09que ce que
01:03:10notre état clinique
01:03:11le mérite
01:03:12Emmanuel Morelon
01:03:13vous vous recevez
01:03:15les organes
01:03:16dans votre service
01:03:17pour autant
01:03:18est-ce que vous intéressez
01:03:18aux donneurs
01:03:19ou est-ce qu'il y a matière
01:03:21à cette
01:03:21ou est-ce que
01:03:22ceux qui sont receveurs
01:03:23à un moment ou à un autre
01:03:24s'intéressent réellement
01:03:25aux donneurs
01:03:26parce qu'il y a cette question
01:03:27de l'anonymat
01:03:28bien entendu
01:03:28qui est garantie
01:03:29concernant le don d'organes
01:03:31ce qu'on voit dans le film
01:03:33c'est l'émotion intense
01:03:35lors de l'annonce
01:03:36du décès
01:03:37et ensuite
01:03:37du don
01:03:38mais sans don
01:03:39il n'y a pas de greffe
01:03:39c'est-à-dire que moi
01:03:40mon métier c'est de faire la greffe
01:03:42sans don il n'y a pas de greffe
01:03:43nous le don
01:03:44on l'aperçoit
01:03:45quand on nous propose
01:03:46un greffon
01:03:46parce que quand on nous propose
01:03:47un greffon
01:03:48on a des données
01:03:48sur le donneur
01:03:51un enfant
01:03:52un adolescent
01:03:53et en fait
01:03:54c'est difficile de se projeter
01:03:55vous pensez tout de suite
01:03:56à votre famille
01:03:56et en fait
01:03:58ce que je trouve
01:03:59c'est qu'il faut déculpabiliser
01:04:00il faut informer
01:04:01que un le don
01:04:02il est pour tous les malades
01:04:03sur la liste des receveurs
01:04:05ils sont tous égaux
01:04:06c'est-à-dire que chez nous
01:04:06qu'on soit émigrés
01:04:08riches
01:04:09aristocrates
01:04:10bourgeois
01:04:11pauvres
01:04:12on est tous inscrits
01:04:13parce que c'est plus en chère
01:04:14à 100%
01:04:14et qu'on n'en tient pas compte
01:04:16et donc tout le monde
01:04:17tous les gens
01:04:17qui sont inscrits
01:04:18vont recevoir un greffon
01:04:19de toute la population
01:04:20qui donne
01:04:21il n'y a pas de privilège
01:04:22en transplantation
01:04:23et d'ailleurs
01:04:23la transplantation
01:04:25ne se fait que dans le service
01:04:25public hospitalier
01:04:26en partie peut-être
01:04:28pour ces raisons-là
01:04:28ça c'est un point majeur
01:04:30le deuxième point
01:04:31c'est que
01:04:32là où il faut déculpabiliser
01:04:34les familles de donneurs
01:04:35c'est que c'est dur
01:04:36c'est-à-dire qu'au moment
01:04:38où l'annonce se fait
01:04:39la répartition des greffons
01:04:40l'annonce d'une grève
01:04:41c'est dur
01:04:41et si vous n'avez pas préparé
01:04:44cette annonce
01:04:44dans la famille
01:04:45vous n'avez pas discuté
01:04:46c'est vos propres sentiments
01:04:47qui ressortent
01:04:48et vous n'êtes pas d'accord
01:04:49entre vous
01:04:50et là
01:04:51il y a des familles
01:04:52qui s'engueulent
01:04:53parce qu'ils ne sont pas d'accord
01:04:53parce que la personne
01:04:54ne s'est pas prononcée
01:04:55et ça c'est un enjeu majeur
01:04:57il y a très peu de temps
01:04:58on n'a pas de temps
01:04:58à réfléchir pendant deux semaines
01:04:59on a quelques heures
01:05:01et donc
01:05:02c'est pour ça
01:05:03que ce que dit
01:05:04Marianne Jantès
01:05:04c'est majeur
01:05:05il faut informer
01:05:06informer
01:05:06informer
01:05:07tout le temps
01:05:08et on a beau faire
01:05:09des campagnes de dons
01:05:10qu'on voit
01:05:10en fait ça ne suffit jamais
01:05:11sur l'anonymat
01:05:14cette question de l'anonymat
01:05:15est-ce qu'une fois
01:05:17réceptionné l'organe
01:05:21et après qu'il soit un peu rétabli
01:05:23le receveur s'interroge
01:05:25sur celui ou celle
01:05:25qui a pu lui donner
01:05:27un organe
01:05:28alors ça c'est une très bonne question
01:05:30que je trouve personnellement importante
01:05:32actuellement il y a un anonymat
01:05:35on n'a pas le droit
01:05:36de donner l'information
01:05:36sur le donneur
01:05:37c'est comme ça
01:05:38tous les receveurs
01:05:40se posent la question
01:05:41tous les receveurs
01:05:42se posent la question
01:05:43forcément
01:05:44d'ailleurs il y en a
01:05:44qui donnent des prénoms
01:05:45à leur greffon
01:05:46qui l'appellent
01:05:48un peu comme un doudou
01:05:49quelque part
01:05:50c'est très particulier
01:05:51pas tous
01:05:51et après il y a
01:05:52beaucoup de non-dits
01:05:53c'est-à-dire que beaucoup
01:05:54ne l'utilisez pas forcément
01:05:55aux médecins
01:05:55parce que le lien est différent
01:05:57d'autres personnes
01:05:58et après il y a
01:05:59donc il y a
01:06:00des sortes de dettes
01:06:01qui sont compliquées
01:06:02à gérer
01:06:02mais évidemment
01:06:04ils se posent la question
01:06:04et comme on n'a rien
01:06:05le droit de dire
01:06:06on peut se demander
01:06:07si c'est bien
01:06:07de rien dire
01:06:08et jusqu'à oui
01:06:09il faut dire
01:06:10et quand on dit peu
01:06:11il y a du fantasme
01:06:12alors on fantasme
01:06:13le donneur
01:06:14s'il y a trop d'informations
01:06:15on peut aussi être brutaliste
01:06:18enfin si vous avez quelqu'un
01:06:19qui vient de décider
01:06:19d'un accident brutal
01:06:20c'est peut-être difficile
01:06:21de recevoir son organe
01:06:23ne pas savoir
01:06:23c'est pas forcément
01:06:24facile à gérer
01:06:24et je pense que c'est un débat
01:06:26pour moi qui n'est pas fini
01:06:27et à l'heure des réseaux sociaux
01:06:29ces décisions
01:06:30dont on ne donne pas d'informations
01:06:31elles sont assez anciennes
01:06:32il est possible
01:06:33qu'à l'heure des réseaux sociaux
01:06:34il faille le repenser
01:06:36en tout cas le réévaluer
01:06:37le rediscuter
01:06:38ce que je voudrais dire aussi
01:06:41c'est qu'il y a
01:06:41une possibilité
01:06:42même s'il y a cet anonymat
01:06:44qui est prévu
01:06:44dans le cadre de la loi
01:06:45qui protège aussi
01:06:46parce qu'il y a effectivement
01:06:47des gens qui voudraient savoir
01:06:49il y en a qui préfèrent
01:06:49ne pas savoir
01:06:50parce que c'est pas si facile
01:06:52que ça
01:06:52de s'approprier
01:06:53l'organe d'un autre
01:06:53donc plus vous avez
01:06:55des informations
01:06:56sur la personne
01:06:57à qui appartenait l'organe
01:06:59c'est
01:06:59voilà
01:06:59il y a aussi
01:07:00c'est assez compliqué
01:07:02pour certaines personnes
01:07:03tout ça est très dépendant
01:07:05de chaque personne
01:07:06bien entendu
01:07:07donc c'est vrai que
01:07:09ça a quand même
01:07:10dans la majorité des cas
01:07:11les études
01:07:12il y a eu des études là-dessus
01:07:13qui montraient quand même
01:07:14que c'était plus protecteur
01:07:16de respecter cet anonymat
01:07:17mais pour autant
01:07:17sachez que les receveurs
01:07:19peuvent écrire
01:07:20à l'agence de la biomédecine
01:07:21peuvent avoir des nouvelles
01:07:22peuvent écrire à leur donneur
01:07:24ou aux familles de donneurs
01:07:25donc nous
01:07:25on est l'intermédiaire
01:07:27qui nous permet
01:07:28de garantir l'anonymat
01:07:29mais on transmet
01:07:30ça arrive
01:07:30chaque année
01:07:32ça arrive de manière
01:07:32assez régulière
01:07:34on transmet des lettres
01:07:35de receveurs
01:07:37pour les familles de donneurs
01:07:39et ça marche dans l'autre sens
01:07:40parce qu'il y a des donneurs
01:07:41qui demandent des nouvelles
01:07:41des receveurs
01:07:42oui exactement
01:07:42et on les donne
01:07:44mais avec toujours
01:07:44ce sas d'anonymat
01:07:47après il y a des familles
01:07:48de donneurs
01:07:49qui ne veulent pas
01:07:49d'informations
01:07:50voilà
01:07:51on ne transmet pas
01:07:53forcément la lettre
01:07:54après on demande
01:07:54à la famille
01:07:55si elle le souhaite
01:07:55on s'adapte aussi aux gens
01:07:56et pour que les gens
01:07:58qui nous écoutent
01:07:58comprennent bien
01:07:59effectivement
01:07:59l'anonymat
01:08:01est dans les deux sens
01:08:01la famille du donneur
01:08:03ne connaît pas
01:08:04le receveur
01:08:05et le receveur
01:08:06ne sait pas
01:08:07l'identité
01:08:07de celui
01:08:08qui lui a donné
01:08:09ces règles
01:08:11elles ont été inventées
01:08:12il y a quelques années
01:08:13la société évolue
01:08:14faut-elle les faire évoluer
01:08:15il faut probablement
01:08:16avoir une réflexion
01:08:17mais il faut se souvenir
01:08:18pourquoi
01:08:19les règles ont été créées
01:08:21parce que les raisons
01:08:22pour lesquelles
01:08:22elles ont été créées
01:08:23restent valables
01:08:24par exemple
01:08:25le fait qu'il y ait
01:08:25un anonymat
01:08:26interdit
01:08:28toute transaction commerciale
01:08:29ça me paraît évident
01:08:31mais il faut le dire
01:08:31vous imaginez que si
01:08:32je savais précisément
01:08:34qui m'a donné
01:08:34je pourrais aller demander
01:08:36je ne sais pas
01:08:36de l'argent
01:08:36deuxièmement
01:08:38il y a la pression
01:08:39aussi sur les familles
01:08:41mon fils vous a donné
01:08:42son rein
01:08:43alors il faut que vous viviez
01:08:44comme lui
01:08:44on pourrait imaginer
01:08:45des situations difficiles
01:08:47d'ailleurs
01:08:47les psychiatres
01:08:48s'intéressent
01:08:49il y a des travaux
01:08:49qui sont publiés
01:08:50sur la psychologie
01:08:53et la psychiatrie
01:08:53après avoir donné
01:08:55de la famille
01:08:57du donneur
01:08:58et après avoir reçu
01:08:59donc tout ça
01:09:00n'est pas
01:09:00n'est pas
01:09:01neutre
01:09:02et c'est vrai
01:09:03que l'anonymat
01:09:04permet de gommer
01:09:05tout cela
01:09:05maintenant
01:09:06comme vous le dites
01:09:06forcément
01:09:07dans le monde
01:09:08de réseaux sociaux
01:09:09c'est très intéressant
01:09:10je trouve
01:09:11au Canada
01:09:12cette cérémonie
01:09:13où on remet une médaille
01:09:14à la famille
01:09:15du donneur
01:09:17moi je trouve
01:09:17que c'est très inspirant
01:09:18et ça montre
01:09:19que la société remercie
01:09:21moi je serais assez favorable
01:09:23qu'on réfléchisse
01:09:23à des choses comme ça
01:09:24mais j'en perçois
01:09:26les conséquences
01:09:27potentielles
01:09:27bien entendu
01:09:28et alors on va y réfléchir
01:09:30parce que l'agence lance
01:09:31un groupe de travail
01:09:32justement
01:09:32sur le suivi
01:09:34des familles de donneurs
01:09:35parce qu'on fait
01:09:35des recommandations
01:09:36de bonne pratique
01:09:37vous savez
01:09:37sur toute la chaîne
01:09:38de la transportation
01:09:39et du prélèvement
01:09:40et on a justement
01:09:41c'est un de nos chantiers
01:09:432025
01:09:43de travailler avec
01:09:44des familles de donneurs
01:09:46des professionnels
01:09:47on fait des groupes
01:09:49toujours très multidisciplinaires
01:09:51pour déjà
01:09:52faire l'état des lieux
01:09:55de tout ce qui est fait
01:09:55parce qu'il y a beaucoup
01:09:56de coordinations
01:09:57qui font des choses
01:09:58qui font des séances
01:09:59de reconnaissance aux donneurs
01:10:01chaque 22 juin
01:10:02qui invitent
01:10:03toutes les familles
01:10:04après il y a aussi
01:10:04des familles
01:10:05qui ne veulent pas du tout
01:10:05de la médaille
01:10:06donc je pense
01:10:07qu'on sera sans doute
01:10:08sur des choses
01:10:08des propositions
01:10:10un peu d'outils
01:10:11d'action
01:10:11il ne faut surtout pas
01:10:12à mon avis
01:10:13l'imposer
01:10:14voilà
01:10:14en tout cas
01:10:15il faut que nous ayons
01:10:16des discussions
01:10:17et puis pardon
01:10:17il y a une des raisons
01:10:18également
01:10:19pour laquelle il faut
01:10:20que l'anonymat
01:10:21soit préservé
01:10:22je parle souvent de contrôle
01:10:24il y a des organes
01:10:25qui sont prélevés
01:10:26et qui ne peuvent pas
01:10:28être utilisés
01:10:29ou pour lesquels
01:10:31le receveur
01:10:31peut aussi mourir
01:10:33vous imaginez
01:10:34la double mort
01:10:34de la famille
01:10:36du donneur
01:10:36qui se dit
01:10:37non seulement
01:10:37mon fils est mort
01:10:38mais en même temps
01:10:38la personne qui a reçu
01:10:39est mort lui-même
01:10:40c'est minime
01:10:41les organes
01:10:42qui sont prélevés
01:10:42ça c'est vraiment
01:10:43moins d'un pour cent
01:10:45non mais je le dis
01:10:45parce que c'est important
01:10:46de rassurer les gens
01:10:47on ne prélève
01:10:48que des organes
01:10:49qui vont être greffés
01:10:50voilà
01:10:50Emmanuel Moroulon
01:10:51vous voulez rajouter
01:10:51quelque chose
01:10:52oui c'est la dot
01:10:53il y a une association
01:10:54qui promeut le don d'organes
01:10:56en général
01:10:56c'est des gens
01:10:56qui sont impliqués
01:10:57parce qu'ils ont des histoires
01:10:58de receveurs
01:10:59et eux ils plantent
01:11:00des arbres
01:11:01par exemple
01:11:01et ça je trouve
01:11:02que c'est un très beau message
01:11:03de planter un arbre
01:11:04pour le donneur
01:11:04c'est quand on parle
01:11:05de plusieurs arbres
01:11:05on fait une forêt
01:11:06et donc c'est à la fois
01:11:08une image
01:11:08mais c'est aussi
01:11:09quelque chose
01:11:09qu'on voit grandir
01:11:10et dans la suite
01:11:11quand on greffe un organe
01:11:13il grandit dans la personne
01:11:14il vit avec
01:11:15on voit vivre un arbre
01:11:16et je pense que c'est
01:11:17une très belle image
01:11:17de planter des arbres
01:11:18pour remercier du don
01:11:20et la dot le fait en France
01:11:22à différents endroits
01:11:23je pense que c'est bien
01:11:23et lorsqu'on donne un organe
01:11:26on sauve des vies
01:11:27on va passer à un extrait
01:11:29du film
01:11:29que nous venons de voir
01:11:30c'est un père
01:11:31une mère
01:11:32qui ont prouvé
01:11:32la décision
01:11:33de donner
01:11:33de donner leur accord
01:11:35pour un don d'organe
01:11:36concernant leur fils
01:11:37qui vient de décéder
01:11:38regardez
01:11:38nous on a peut-être perdu
01:11:41notre joie de vivre
01:11:43on essaye de la récupérer
01:11:44petit à petit
01:11:45mais il y a des gens
01:11:47qui l'ont retrouvé
01:11:48en trois heures
01:11:52ou cinq heures
01:11:53d'opération
01:11:54dans une deuxième chance
01:11:56il a sauvé trois personnes
01:11:58voilà
01:11:58c'est con
01:12:01c'est le côté positif
01:12:02à son départ
01:12:04enfin c'est le seul côté positif
01:12:05que je vois
01:12:05à son départ
01:12:06cette petite lumière
01:12:08ce petit truc
01:12:09cette étincelle
01:12:10cette petite lumière
01:12:12cette petite essincelle
01:12:14c'est la continuité de la vie
01:12:15quelques chiffres
01:12:17parce qu'on en arrive
01:12:19aux receveurs
01:12:19cette fois plus précisément
01:12:21qui grâce à des greffes
01:12:23vont pouvoir retrouver
01:12:25peut-être une nouvelle vie
01:12:276034 greffes
01:12:29ont été réalisées
01:12:30en 2024
01:12:3117 greffes par jour
01:12:33en moyenne
01:12:34j'imagine
01:12:35c'est un chiffre
01:12:36qui ne cesse de progresser
01:12:37vous allez sans doute
01:12:37nous en dire un mot
01:12:38c'est en tout cas
01:12:39une progression
01:12:40de 7,1%
01:12:41par rapport à l'année précédente
01:12:42l'année 2023
01:12:43les principales greffes
01:12:45en 2024
01:12:45les greffes rénales
01:12:47sont sur la première place
01:12:49du podium
01:12:50si l'on peut dire
01:12:50en suivi par les greffes hépatiques
01:12:52les greffes cardiaques
01:12:54les dons les plus fréquents
01:12:57et les greffes
01:12:59sont le foie
01:13:00le coeur
01:13:00les poumons
01:13:01le pancréas
01:13:02et les parties
01:13:03des intestins
01:13:04puis enfin
01:13:05ce dernier chiffre
01:13:07en France
01:13:07plus de 57 000 personnes
01:13:09vivent grâce
01:13:11à un organe
01:13:12greffé
01:13:13un commentaire
01:13:15peut-être sur ces chiffres
01:13:16la progression des greffes
01:13:18dans quel secteur
01:13:20comment les choses évoluent
01:13:21concernant cette fois
01:13:22les greffes en France ?
01:13:24les greffes
01:13:24elles viennent du prélèvement
01:13:25c'est-à-dire qu'après
01:13:27il y a eu avant
01:13:29et après Covid
01:13:29et après la crise Covid
01:13:31le système de soins
01:13:32était très abîmé
01:13:34en fait
01:13:34l'organisation des soins
01:13:35la départ des infirmières
01:13:36des blocs opératoires
01:13:37et donc les greffes
01:13:39l'augmentation des greffes
01:13:40s'est arrêtée
01:13:41parce qu'elle l'augmentait
01:13:41jusqu'en 2019
01:13:42il y avait un trou d'air
01:13:43effectivement
01:13:44qui correspond
01:13:45à la façon
01:13:47de s'occuper des patients
01:13:48tous les hôpitaux publics
01:13:50ont été perturbés
01:13:51et donc c'est directement
01:13:52attentif sur la transplantation
01:13:53et ça repart maintenant
01:13:55et donc 2024
01:13:56est mieux que 2023
01:13:57et 2025
01:13:59j'espère que ce sera mieux
01:14:00et clairement
01:14:00nos systèmes de soins
01:14:02se remettent en route
01:14:03correctement
01:14:03et ça débouche directement
01:14:05sur l'activité de greffe
01:14:06qui augmente
01:14:06parce qu'actuellement
01:14:07la liste d'attente
01:14:09est quand même
01:14:09beaucoup plus importante
01:14:10que le nombre de greffes
01:14:11qu'on réalise
01:14:12il y a à peu près
01:14:1210 000 personnes
01:14:13qui sont en liste d'attente
01:14:14et on a réalisé
01:14:16donc on est très heureux
01:14:17l'année dernière
01:14:17d'avoir dépassé enfin
01:14:19le chiffre de 2019
01:14:20comme le disait Emmanuel Morellon
01:14:21on tangente le record de 2017
01:14:23donc c'est un travail collectif
01:14:25et vraiment
01:14:26je remercie tous les soignants
01:14:27qui se mobilisent
01:14:28pour arriver à ça
01:14:29autrement dit
01:14:30on manque de dons en France
01:14:31pour répondre à la question
01:14:33posée dans cette émission
01:14:34exactement
01:14:34on manque de dons
01:14:35il faudrait qu'on ait
01:14:36encore plus de dons
01:14:38en fait
01:14:38tous les organes prélevés
01:14:40sont greffés
01:14:41donc après
01:14:42pour qu'on fasse plus de greffes
01:14:43il faut qu'on ait plus de greffons
01:14:44et donc il faut qu'il y ait
01:14:45plus de dons
01:14:46et c'est pour ça que
01:14:47c'est un message aussi
01:14:49à faire passer
01:14:49on ne force pas
01:14:51les gens qui ne veulent pas
01:14:52moi je voudrais juste
01:14:53que les 80% des personnes
01:14:54qui sont d'accord
01:14:55en aient parlé à leurs proches
01:14:56pour que
01:14:57si malheureusement
01:14:58un malheur arrive
01:14:59on puisse éventuellement
01:15:01prélever
01:15:01et exercer ce droit
01:15:03à donner
01:15:03des personnes
01:15:04qui étaient favorables
01:15:05pour permettre
01:15:06à d'autres personnes
01:15:06de renaître
01:15:07parce qu'ils le disent
01:15:07souvent comme ça
01:15:08les personnes greffées
01:15:09ils disent
01:15:10il y a ma date de naissance
01:15:12et puis il y a la date
01:15:12de ma greffe
01:15:13et c'est une deuxième
01:15:14naissance de vie
01:15:14et ils sont éternellement reconnaissants
01:15:16à leur donneur
01:15:17et pour en revenir
01:15:18à notre palmarès
01:15:19des greffes
01:15:20pour quel type de greffe
01:15:23manquons-nous
01:15:24le plus de dons
01:15:24aujourd'hui en France
01:15:25le rein
01:15:26malheureusement
01:15:27c'est l'organe
01:15:28qui doit le plus être greffé
01:15:29il y a une épidémie
01:15:31quand même
01:15:31on peut le dire comme ça
01:15:32de diabète
01:15:33et d'hypertension artérielle
01:15:34qui fait qu'on a
01:15:35beaucoup de personnes
01:15:35en insuffisance rénale chronique
01:15:37et ça ne fait que augmenter
01:15:38et donc ces personnes-là
01:15:40dès qu'elles peuvent être greffées
01:15:42même il faudrait les greffer
01:15:43avant la dialyse
01:15:44c'est encore mieux
01:15:45en termes de qualité de vie
01:15:46parce que c'est des gens
01:15:47à qui vous permettez
01:15:48de retrouver une autonomie totale
01:15:49alors qu'elles doivent aller
01:15:51trois fois par semaine
01:15:51en dialyse
01:15:52c'est extrêmement invalidant
01:15:53très contraignant
01:15:55très fatigant
01:15:56et là
01:15:57c'est vrai que les reins
01:15:58c'est là où on a
01:15:59le plus de besoins
01:16:00voilà
01:16:00qui sont
01:16:01qui est un chiffre
01:16:02qu'on n'a pas cité
01:16:02852 personnes
01:16:04sont mortes
01:16:06en 2024
01:16:07faute
01:16:07faute d'une greffe
01:16:09en temps et en heure
01:16:09donc faute d'un don
01:16:10c'est ça
01:16:12en fait ce que m'a dit
01:16:13les patients
01:16:14attendent des années
01:16:15ils n'attendent pas
01:16:16six mois
01:16:16ils attendent
01:16:17quand ils sont
01:16:17de groupe sanguin
01:16:18A ils attendent
01:16:18à peu près deux ans
01:16:19et B ils attendent
01:16:20cinq à six ans
01:16:21ça dépend aussi
01:16:21de la zone géographique
01:16:23cette attente
01:16:24elle a un coût personnel
01:16:25elle a un coût dans la qualité de vie
01:16:26elle a un coût dans la vie sociale
01:16:28et elle a un coût pour la société
01:16:29parce que ça coûte
01:16:30beaucoup plus cher
01:16:30de dialyser que de transplanter
01:16:31donc c'est un coût majeur
01:16:33individuel et sociétal
01:16:34en fait
01:16:34c'est pour ça qu'il faut pousser
01:16:36pour diminuer la pénurie
01:16:37donc il faut pousser
01:16:39pour que le don augmente
01:16:40Est-ce que vous manquez de don
01:16:42dans votre spécialité ?
01:16:43Oui
01:16:43on manque de don
01:16:44et c'est ce que dit
01:16:44la majorité
01:16:45moi je fais du rein
01:16:45et du pancréas
01:16:46essentiellement
01:16:47enfin oui
01:16:47on a des patients
01:16:49qui attendent plusieurs années
01:16:50tous nos patients
01:16:51attendent plusieurs années
01:16:52et donc en fait
01:16:54pour nous
01:16:55quand il y a un don
01:16:56c'est une joie
01:16:57on fait 200 greffes par an
01:16:59à peu près dans le service
01:17:00mais moi j'aimerais
01:17:00qu'on en fasse 250
01:17:01et si on pouvait en faire 300
01:17:02ça serait bien
01:17:03qu'on en fasse 300
01:17:04Il y a des greffes
01:17:05que vous réalisez aujourd'hui
01:17:06que vous ne réalisez pas
01:17:07il y a encore 5, 10 ans
01:17:08et si oui lesquelles ?
01:17:10Alors en fait
01:17:10il y a des greffes
01:17:11alors il y a plusieurs choses
01:17:12comme on est en pénurie
01:17:13on prend les donneurs
01:17:14de plus en plus âgés
01:17:15donc là aussi
01:17:16on a des machines de perfusion
01:17:18pour améliorer ses reins
01:17:19pour que le résultat
01:17:20soit encore bon
01:17:20et donc la pénurie
01:17:22fait changer les pratiques
01:17:23et comme les gens
01:17:24vont mieux plus âgés
01:17:26on les inscrit plus âgés aussi
01:17:27donc en fait
01:17:27on a plus de gens
01:17:28sur la liste
01:17:29et donc on a besoin
01:17:30de plus de donneurs
01:17:30donc l'organisation
01:17:32de la greffe
01:17:33a changé
01:17:33il y a
01:17:34c'était différent
01:17:35dans les années
01:17:35L'âge moyen d'un donneur
01:17:36en France
01:17:3758 ans
01:17:37Oui mais là
01:17:38il y a des greffes
01:17:39qui sont extraordinaires
01:17:40qui sont en train
01:17:40de se développer
01:17:41c'est dont vous parliez
01:17:42tout à l'heure
01:17:43c'est les greffes
01:17:43des îlots de Languerrand
01:17:44donc c'est les gens
01:17:45qui sont diabétiques
01:17:45donc en fait
01:17:46on enlève dans la partie
01:17:47on extrait dans le pancréas
01:17:49les petites cellules
01:17:50qui synthétisent l'insuline
01:17:52et on a fait
01:17:53plus de 85%
01:17:54l'année dernière
01:17:54c'était encore
01:17:55de la recherche
01:17:55il y a 5 ans
01:17:56c'est en train de rentrer
01:17:57dans le soin courant
01:17:58c'est quand même extraordinaire
01:17:59et ça permet à des gens
01:18:00qui sont très insulinodépendants
01:18:01alors là aussi
01:18:02c'est terrible
01:18:03pour les patients
01:18:03qui sont souvent
01:18:04depuis leur plus jeune âge
01:18:05obligés de se piquer
01:18:06à l'insuline
01:18:06d'avoir des vies
01:18:07très réglées
01:18:08etc
01:18:08là vous leur redonnez
01:18:09une autonomie totale
01:18:10de vie
01:18:10et ça ça se fait
01:18:12maintenant
01:18:12le potentiel est énorme
01:18:14pour les patients
01:18:15puis du vin
01:18:16là je m'adresse
01:18:17peut-être plutôt
01:18:18à l'homme politique
01:18:19on manque de dons en France
01:18:20c'est ça le constat
01:18:21aujourd'hui
01:18:21qu'est-ce qu'on peut faire
01:18:23pour améliorer les choses
01:18:24donc tout ce qu'on a dit
01:18:25sur l'information du public
01:18:26certainement
01:18:27tout ce qu'on n'a pas encore dit
01:18:29mais il faut le dire
01:18:29sur l'information
01:18:30des professionnels de santé
01:18:32moi je suis aussi urgentiste
01:18:33et c'est vrai que
01:18:34quand on est en première ligne
01:18:36on voit les gens arriver
01:18:37qui meurent chez nous
01:18:38ou dont on sait
01:18:39qu'ils vont mourir
01:18:40parce qu'il y a aussi
01:18:41plusieurs techniques
01:18:42on peut prélever
01:18:44différents patients
01:18:47en particulier
01:18:47des patients
01:18:47dont on sait
01:18:48qu'ils vont mourir
01:18:48parce qu'on décide
01:18:49d'arrêter les soins
01:18:50typiquement
01:18:52tous les professionnels
01:18:54de santé
01:18:54ne sont pas
01:18:55totalement prêts
01:18:56à faire la démarche
01:18:57moi-même
01:18:57il m'est arrivé
01:18:58de ne pas oser
01:18:58en parler à la famille
01:19:00donc c'est vrai
01:19:01qu'aujourd'hui
01:19:01des équipes spécialisées
01:19:02qui sont formées
01:19:03pour en parler aux familles
01:19:05mais en première ligne
01:19:07l'équipe n'est pas là
01:19:08en première ligne
01:19:08c'est le praticien
01:19:09du soin courant
01:19:11et donc
01:19:12il y a probablement
01:19:14aussi un effort
01:19:15enfin d'ailleurs
01:19:15c'est ce qu'on fait
01:19:15vos équipes en font
01:19:17d'information
01:19:18et de formation
01:19:19des équipes médicales
01:19:21de première ligne
01:19:22on est très content
01:19:23d'être receveurs
01:19:24en France
01:19:24mais on traîne
01:19:27parfois un peu
01:19:27les pieds
01:19:28on en a parlé
01:19:28au tout début
01:19:29de notre échange
01:19:30à donner
01:19:31est-ce qu'il n'y a pas
01:19:32matière d'un point
01:19:33de vue législatif
01:19:34peut-être à rééquilibrer
01:19:36un peu les choses
01:19:36de ce point de vue là
01:19:37vous voulez dire
01:19:37à dire que
01:19:38dès lors que vous diriez
01:19:40que vous ne voulez pas
01:19:41donner
01:19:42vous ne pourriez pas
01:19:43recevoir
01:19:43c'est un débat
01:19:45abyssal
01:19:46mais c'est vrai
01:19:47que ça pose la question
01:19:49de ce que signifie
01:19:50la solidarité nationale
01:19:51moi je crois
01:19:52qu'il faut aussi
01:19:53que les gens comprennent
01:19:54qu'à partir du moment
01:19:54où ils sont dans un système
01:19:55très solidaire
01:19:56où si demain
01:19:57ils ont besoin d'un organe
01:19:59le pays va tout faire
01:20:00pour leur fournir
01:20:00et bien ils peuvent
01:20:02difficilement dire
01:20:04moi en aucun cas
01:20:05je donnerais
01:20:05il y a cette réflexion
01:20:07à avoir
01:20:07mais encore une fois
01:20:08il y a beaucoup de peur
01:20:09au moment où je dis non
01:20:11il y a des peurs
01:20:12il y a des incompréhensions
01:20:13juste avant notre émission
01:20:15je discutais avec
01:20:15quelqu'un de notre équipe
01:20:16qui me disait
01:20:16ah mais alors
01:20:17donc il faut quand même
01:20:19s'inscrire quelque part
01:20:20pour dire qu'on est d'accord
01:20:21donc on est loin
01:20:23alors que c'est l'inverse
01:20:24il n'y a pas de registre
01:20:25du oui
01:20:25il y a un registre du non
01:20:27je voudrais dire
01:20:27que statistiquement
01:20:28on a plus de chances
01:20:29d'être receveur
01:20:30un jour d'un organe
01:20:31d'avoir besoin
01:20:31d'être greffé
01:20:32qu'un jour de donner
01:20:33absolument
01:20:34c'est un élément
01:20:35très important
01:20:35parce qu'il n'y a
01:20:36que certaines personnes
01:20:37comme le dit Philippe Juin
01:20:38qui peuvent être prélevées
01:20:39donc c'est que 1%
01:20:41des personnes qui décèdent
01:20:42donc c'est
01:20:43par contre
01:20:43le potentiel
01:20:44d'un besoin de greffe
01:20:45augmente
01:20:46donc ça
01:20:47ça a été démontré
01:20:48et donc ça veut dire
01:20:48que quand vous réfléchissez
01:20:50à titre personnel
01:20:50vous vous dites
01:20:51si moi un jour
01:20:52j'ai besoin d'être greffé
01:20:53je serais très heureuse
01:20:54que quelqu'un
01:20:55puisse faire ce don
01:20:56pour me permettre
01:20:57de survivre
01:20:58soit de survivre
01:20:59tout simplement
01:21:00soit de vivre
01:21:01dans de meilleures conditions
01:21:02donc il faut aussi
01:21:03penser comme ça
01:21:03c'est-à-dire que
01:21:04quand aussi
01:21:05des gens qui nous écoutent
01:21:07ont des personnes
01:21:07en attente de greffe
01:21:09Emmanuel Morellon le disait
01:21:11c'est une attente terrible
01:21:12quand vous avez
01:21:13des personnes autour d'eux
01:21:14donc il faut vraiment
01:21:14aussi en parler
01:21:15parce que le bénéfice
01:21:17de la greffe
01:21:17est tel
01:21:18que ça peut aussi
01:21:20lever les peurs
01:21:20bien sûr
01:21:20Emmanuel l'a dit tout à l'heure
01:21:22l'âge
01:21:22souvent on nous dit
01:21:23trop vieux
01:21:25on peut pas
01:21:26non en fait l'âge
01:21:27s'élève
01:21:28tous les ans
01:21:29on peut préver
01:21:30jusqu'à 85 ans
01:21:32même
01:21:33ce qui était inimaginable
01:21:34il y a quelques années
01:21:3585 ans
01:21:36c'est toujours
01:21:37un haut défi médical
01:21:39une greffe
01:21:40où il y a une forme
01:21:42de banalisation
01:21:44d'un certain nombre
01:21:44de greffes
01:21:44aujourd'hui en France
01:21:45même si
01:21:47évidemment
01:21:47la médecine progresse
01:21:48et que j'imagine
01:21:49il y a toujours un défi
01:21:52néanmoins
01:21:52lorsqu'on parle
01:21:53de greffe
01:21:53aujourd'hui en France
01:21:54c'est de la routine
01:21:55au sens où
01:21:56on est organisé
01:21:56il y a des échecs
01:21:58donc même si c'est de la routine
01:21:59il y a des échecs
01:21:59il y a des pertes
01:22:00de greffons immédiats
01:22:01pour des problèmes chirurgicals
01:22:03là où c'est un défi
01:22:04c'est qu'on inscrit des patients
01:22:05de plus en plus difficiles
01:22:06à greffer
01:22:06des patients
01:22:07qui sont diabétiques
01:22:08âgés
01:22:09qui ont des artères
01:22:10en très mauvais état
01:22:11et on va essayer
01:22:12de les greffer
01:22:12parce que sinon
01:22:13ils sont en dialyse
01:22:13et donc là
01:22:14il y a une population
01:22:15jeune en attente
01:22:17ce n'est pas un défi
01:22:17la population âgée
01:22:19est très fragile
01:22:19avec des problèmes cardiaques
01:22:20pulmonaires
01:22:21et de vaisseaux
01:22:21ça devient un défi
01:22:23et comme on a tendance
01:22:24à banaliser
01:22:25les gens ne pensent
01:22:26plus tellement
01:22:27qu'il peut y avoir
01:22:27des échecs de greffe
01:22:28il y a des échecs de greffe
01:22:29liés en partie à ça
01:22:30donc c'est à la fois
01:22:31de la routine
01:22:31ça reste un défi
01:22:32Quels sont les progrès
01:22:35dans les greffes
01:22:38aujourd'hui en France
01:22:38qui vous semblent
01:22:40les plus symboliques
01:22:41de la progression
01:22:41de la médecine
01:22:42justement à travers
01:22:43ces interventions médicales
01:22:44alors évidemment
01:22:45le coeur
01:22:45ça parle à tout le monde
01:22:46ça a été beaucoup médiatisé
01:22:48maintenant ça a l'air
01:22:49derrière nous
01:22:49ça a l'air d'être
01:22:50plutôt banalisé
01:22:51même si ça reste
01:22:52des opérations
01:22:53très très lourdes
01:22:54extrêmement lourdes
01:22:54mais ce n'est pas
01:22:55la greffe la plus compliquée
01:22:56la greffe hépatique
01:22:57est plus compliquée
01:22:58en termes techniques chirurgicales
01:22:59ce qui est vraiment extraordinaire
01:23:01c'est les îlots de Languerrand
01:23:03dont je vous parlais
01:23:04parce que là
01:23:04quand vous voyez
01:23:05le nombre de personnes diabétiques
01:23:06insulino-dépendants en France
01:23:07potentiellement
01:23:08c'est extraordinaire
01:23:09pour eux
01:23:10en termes de thérapeutiques
01:23:12après il y a toujours
01:23:13il y a des greffes
01:23:13un peu expérimentales
01:23:15vous savez de la phase
01:23:16dont on parle
01:23:16les avant-bras
01:23:17donc ça c'est encore
01:23:17des greffes
01:23:18qu'on dit exceptionnelles
01:23:18le visage
01:23:19le visage
01:23:19donc ça c'est exceptionnel
01:23:22mais ça reste
01:23:22c'est pas la majorité
01:23:23c'est pas là où il y a
01:23:24le plus de besoin
01:23:26on va dire
01:23:26après ce que je trouve
01:23:29moi extraordinaire
01:23:29c'est le jour
01:23:30où on n'aura plus besoin
01:23:31de greffe
01:23:31parce qu'il y a aussi
01:23:33on le voit
01:23:34avec la mucoviscidose
01:23:35il y a des innovations
01:23:35thérapeutiques
01:23:36qui font que
01:23:37les patients
01:23:38on arrive à traiter
01:23:39les maladies
01:23:39avant qu'ils arrivent
01:23:40au stade de greffe
01:23:41et donc actuellement
01:23:42par exemple
01:23:42avec les nouveaux traitements
01:23:44qu'il y a eu
01:23:46vous n'avez quasiment plus
01:23:47aucune greffe de poumon
01:23:49pour cette pathologie là
01:23:50c'est extraordinaire
01:23:50ça s'est effondré
01:23:51en l'espace de quelques années
01:23:53et donc c'est ce que
01:23:54je peux souhaiter de mieux
01:23:55pour les patients rénaux
01:23:55il y a des perspectives
01:23:56pour les traitements
01:23:59de maladies rénales chroniques
01:24:00ce qu'on espère
01:24:01c'est qu'avec les nouveaux traitements
01:24:02on va ralentir
01:24:03l'évolution de la maladie
01:24:04et éviter que les patients
01:24:06arrivent au stade de greffe
01:24:07je pense que ce serait
01:24:08la plus belle innovation
01:24:10qu'on puisse avoir
01:24:10c'est de ne plus avoir besoin
01:24:11de greffe
01:24:12oui de la même manière
01:24:13le traitement des maladies chroniques
01:24:16qui dureront toute la vie
01:24:16de l'hypertension artérielle
01:24:17du diabète
01:24:18tout ça va permettre
01:24:19de faire reculer
01:24:19et puis le progrès
01:24:21parler du progrès
01:24:23par définition
01:24:24c'est parler de l'avenir
01:24:25et l'avenir
01:24:26c'est aussi
01:24:27j'ai vu qu'il y avait
01:24:29un travail en cours
01:24:31la FDA avait lancé
01:24:32un essai clinique
01:24:33sur la greffe rénale
01:24:35à partir d'organes
01:24:37d'animaux
01:24:37porcins
01:24:38six patients certes
01:24:40avec des cochons
01:24:41qui auront été
01:24:42préalablement
01:24:43modifiés génétiquement
01:24:46pour éviter les rejets
01:24:47donc
01:24:49tout est possible
01:24:50dans l'avenir
01:24:50mais aujourd'hui
01:24:51la réponse
01:24:53ça reste quand même
01:24:54de donner ses organes
01:24:55peut-être que demain
01:24:56ça ne sera plus nécessaire
01:24:57mais aujourd'hui
01:24:57ça reste absolument indispensable
01:25:00car rappelons-le
01:25:01nous manquons aujourd'hui
01:25:02de dons en France
01:25:04vous pourrez
01:25:05réagir à cette émission
01:25:07sur hashtag
01:25:08débattoc
01:25:08nos invités
01:25:10seront là
01:25:10bien sûr
01:25:11pour répondre à vos questions
01:25:12réagir à ce que seront
01:25:13vos réactions
01:25:14merci à Félicité Gavalda
01:25:16Yacine Benaïssa
01:25:18qui m'ont
01:25:19comme à l'accoutumée
01:25:20aidé à préparer
01:25:21cette émission
01:25:22je vous donne tout simplement
01:25:23rendez-vous pour un prochain
01:25:24débattoc
01:25:24ça sera bien entendu
01:25:25avec son documentaire
01:25:27et son débat
01:25:27à très bientôt
01:25:37Sous-titrage Société Radio-Canada

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