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Proche du pôle Nord, l'archipel du Svalbard en Arctique subit de plein fouet le dérèglement climatique, se réchauffant six à sept fois plus vite que le reste de la planète. Heïdi Sevestre, scientifique reconnue, y observe le recul des glaciers.
Cette glaciologue qui vit à Longyearbyen partage son temps entre expéditions et conférences, le travail de terrain et la communication. Elle nous transmet son expérience, notamment au sein des expéditions Climate Sentinels et The last tropical glaciers, et nous emmène au plus près des glaciers et de la banquise. Ce film lui donne la parole, dans un parfait équilibre entre émerveillement et conscience, pour sensibiliser à leur infinie beauté autant qu'à leur préoccupante fragilité et aux conséquences de leur fonte sur le monde.

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00:00Sous-titrage MFP.
00:30C'est trop beau, hein ?
00:47T'as vu les nuages, là, qui sont vraiment rouges, super puissants, là.
00:57Je me demande si on voit encore le soleil aujourd'hui.
01:01Peut-être qu'il est déjà trop bas, au-dessous de l'horizon.
01:06On va voir.
01:07On va guetter, parce que s'il sort, il va sortir juste là.
01:12Mais normalement, d'ici quelques jours, c'est officiellement le début de la nuit polaire.
01:15Donc là, on est vraiment la frontière jour-nuit.
01:19Mais tu comprends ce que je te dis avec ces lumières, ces fameuses lumières du mois d'Oxavre.
01:31Ça, tu vois ça ? Si je ne le vois pas, dans l'année, j'ai un besoin physique, tu vois, de voir ça.
01:37Il n'y a rien de plus beau, quoi.
01:42Mais là, tu arrives à voir qu'il se dessine tout au fond du fjord.
01:47Ce que je préfère.
01:47Ça, c'est un des plus gros glaciers qu'on a dans la région.
01:53Et on devrait s'en rapprocher dans les prochaines heures.
01:55Donc là, on est en train de se rapprocher de ce glacier de fou, quoi.
02:18Qui s'appelle Norden Schollbrände.
02:20Je pense que c'est un de mes glaciers préférés ici au Zwalbarne.
02:25Voilà, je ne reviens pas à quel point on s'approche.
02:32Regarde-moi toutes ces crevasses, quoi.
02:34C'est un des glaciers qui est les plus crevassés par ici.
02:39Tu as vraiment l'impression de voir les entrailles du glacier.
02:55Et c'est fou, c'est que le glacier change ultra rapidement ici, comme tu le sais.
03:03Chaque année, en fait, il est différent.
03:04Là, cette grotte de glace, elle n'y était pas il y a quelques mois à peine.
03:08Ah, c'est trop beau.
03:19Mais tu vois tous ces glaciers-là qui se rapprochent de l'océan ?
03:22C'est les glaciers qui se retirent aussi le plus rapidement ici au Zwalbarne.
03:26Parce que l'océan se réchauffe vachement.
03:29Aussi, bien sûr, les températures de l'air.
03:31Mais toute cette glace qui est encore en contact avec l'eau,
03:34c'est vraiment la glace qui fond le plus rapidement et qui se retire,
03:37qui remonte en fait sur Terre.
03:39Et là, tu vois, c'est une sorte de mécanisme de protection du glacier, quoi,
03:42qui recule, recule, recule.
03:44Et une fois qu'il est sur Terre, il fond un petit peu moins rapidement.
03:46Oh là là, c'est tellement beau.
03:54Et d'avoir cette petite couche de neige qui vraiment met les reliefs en valeur,
03:59c'est somptueux, quoi.
04:01Et tu vois, souvent, là, près de ces grottes, il y a plein d'oiseaux.
04:04On les voit, ils sont tout petits, assez lointains.
04:08Mais c'est parce qu'au front des glaciers,
04:09il y a une sorte de contraste entre l'eau douce du glacier et l'eau salée de l'océan.
04:13Et toutes les petites crevettes, tous les petits organismes
04:16qui, eux, aiment l'eau salée,
04:18se retrouvent tout d'un coup baignés dans l'eau douce,
04:20ne comprennent pas ce qui se passe,
04:21remontent à la surface et les oiseaux vont les becter.
04:29On dirait du marbre, presque.
04:32C'est fou, hein.
04:34Je crois que le bleu de la glace, c'est quelque chose qui nous explotisse tous.
04:39C'est une grande partie de la raison pour laquelle je suis devenue glacée, là-hébouille.
04:42C'est voir des trucs comme ça, quoi.
04:44C'est vraiment rare, en tout cas, de pouvoir voir la toute base du glacier.
04:49Et la raison pour laquelle la glace, elle est tout aussi bleue,
04:53c'est parce que la glace qui est à la base,
04:56elle est tellement écrasée sous le poids de la glace au-dessus
04:59que toutes les petites bulles d'air qui sont prises au piège dans la glace
05:04se sont échappées, en fait, sous la pression.
05:07Et plus il y a de bulles d'air, plus la glace a l'air blanche,
05:09et moins il y a de bulles d'air, plus elle est bleue.
05:11Et le bleu, c'est la seule couleur qui ne passe pas au travers de la glace,
05:15qui est rebondi en quelque sorte.
05:17Et c'est pour ça qu'on voit par nos yeux que la glace est bleue.
05:25C'est fou, quoi.
05:26Et là, c'est sûrement un endroit qui est très actif,
05:29où on a ce qu'on appelle ces fameux vélages d'icebergs,
05:32donc là où la glace se casse, tombe dans l'océan,
05:35et forment tous ces icebergs qui contribuent à l'augmentation du niveau des océans.
05:51Il est magnifique, je vois plein de signes de la fonte, quoi qu'il y ait eu lieu cet été.
05:57Ça a été un été juste désastreux ici pour les glaciers aux Val-Bas.
06:00En fait, chaque été est pire que l'été précédent.
06:03Et là, les glaciers ont perdu vraiment un énorme volume de glace ces derniers mois.
06:11Donc là, même si c'est très beau, en fait, je ne peux pas m'empêcher de remarquer
06:14tous ces petits signes qui nous montrent que le glacier s'est vraiment aminci.
06:19Il a perdu beaucoup d'épaisseur.
06:21On ne voyait pas du tout autant de roches l'année dernière.
06:27Et le problème, c'est que c'est un vrai cercle vicieux qui se met en place ici.
06:31C'est que, tu vois, déjà, le glacier, il est en contact avec l'océan.
06:35Et l'océan se réchauffe de façon catastrophique ici dans l'Arctique.
06:39Mais aussi, toutes ces roches, plus il y a de roches exposées autour du glacier,
06:44plus ces roches emmagasinent la chaleur du soleil, plus le glacier se retire.
06:49Et là, tu vois, en fait, c'est des lambeaux, quoi, ce qui reste ici.
06:52Tu vois, même si ça reste un monstre de glace, tu te rends compte qu'ils sont hyper fragiles,
07:06hyper sensibles à ce qui se passe.
07:08Ah, petit oiseau.
07:11Finalement, voilà, ces glaciers, ils contribuent directement à tout un écosystème ici, quoi.
07:15Ce n'est pas que important pour les glaciologues, c'est sûr.
07:22Mais c'est magique, hein.
07:23Tu vois qu'il a quand même un corps de l'énergie, ce glacier.
07:26Il a un corps, franchement, il se bat.
07:28Le fait qu'il soit ultra crevassé, ça nous montre qu'il y a encore énormément de glace qui pousse, quoi.
07:33Qui essaie de bouger toute cette masse en direction de l'océan.
07:36Donc, il en a encore sous le pied, hein.
07:38Nord de l'Chône-Brenne.
07:38Il est connecté à une énorme calotte juste derrière, ici, les montagnes.
07:44Donc, il a de la chance.
07:45Il a encore pas mal de décennies devant lui, mais là, tu vois, là, en partie basse, là,
07:51tout montre que le glacier est en train de subir un changement climatique catastrophique, quoi.
08:00Je ne sais pas si tu arrives à voir, mais on voit ces veines, ces lignes dans la glace.
08:08Et bien, en fait, chaque ligne, c'est une année d'accumulation de neige sur le glacier.
08:13C'est un peu comme les cernes d'un arbre.
08:16En fait, tu peux, si on le faisait comme il faut, tu peux compter le nombre de ces lignes
08:22pour reconstruire l'âge du glacier.
08:26Et donc, là, on est en face d'un sacré vieillard, quand même.
08:31Cette glace, elle a facilement plusieurs centaines d'années.
08:33Et tout ça, toute cette mémoire, on est en train de la voir disparaître sous nos yeux.
08:41Mais il y a toujours un aspect de fou, quoi.
08:42Quand tu regardes ces glaciers, c'est que, pour moi, c'est vraiment la pureté absolue, quoi.
08:47Il n'y a pas plus beau, je trouve, sur Terre, du moins dans l'Arctique, des glaciers pareils.
08:53Mais tu sais que s'il y a un morceau de glace qui se décroche,
08:56franchement, on est tellement proche, on est mort, là.
08:58Et donc, il y a toujours ce contraste où tu te dis, ah ouais, c'est super beau, quoi.
09:03Et en même temps, tu sais que c'est deadly, quoi.
09:05Des paysages comme ça, ils sont toujours beaucoup, beaucoup plus forts que toi.
09:13Si tout le monde pouvait voir ça, quoi, sur Terre, t'imagines ?
09:16Je pense que si les gens avaient l'occasion de voir ça,
09:21de sentir l'air qui vient des glaciers, de...
09:24T'as vraiment l'impression de sentir le pouls du glacier, quoi.
09:26Je suis sûre qu'on s'intéresserait beaucoup plus à ce qui se fasse ici.
09:31Et déjà qu'on comprendrait leur force.
09:34C'est quand tu vois ça, quoi.
09:36Et ça, c'est un glacier parmi des centaines de milliers d'autres.
09:41Quand tu vois ça, que tu comprends la force du truc, quoi.
09:45Et c'est ça que j'essaie de partager, quoi.
09:46C'est de montrer déjà à quel point c'est beau, c'est magnifique, quoi, ces monstres de glace.
09:51Mais à quel point, malgré leur beauté, malgré le fait qu'ils soient gigantesques,
09:58ça, c'est ultra fragile, quoi, un glacier.
10:00Il y a besoin de peu de choses pour que toute cette glace-là parte.
10:06Et que tout ça, ça contribue à l'élévation du niveau des océans.
10:08En plein été, t'imagines des températures assez hautes,
10:14énormément d'eau qui ruissellent du glacier.
10:17Et sans arrêt,
10:18sans arrêt, t'as des vélages,
10:23donc des morceaux de glace qui se décrochent du fond du glacier.
10:27T'as l'impression d'être dans un terrain miné, quoi.
10:29T'as l'impression que c'est la guerre.
10:30Tellement que le glacier, il est actif.
10:33Tellement qu'il est vivant et tellement qu'il fond rapidement.
10:35Et maintenant, là, que l'hiver arrive, tout se calme un petit peu.
10:45Mais tu vois, là, toutes ces petites îles,
10:47tu vois, toutes les roches, là, qu'on a juste à côté de nous,
10:50ça, il y a quelques années, c'était sous la glace, quoi.
10:53C'était complètement sous la glace.
10:59Mais là, tu vois, même le trou, là-haut,
11:02n'y était pas, quoi.
11:03Ça n'y était pas il y a quelques mois.
11:05Et là, tu vois, le glacier, il est en train de se faire attaquer de partout, quoi.
11:10De partout.
11:12Et ce qui me touche, c'est que ce glacier, ça fait super longtemps que je le connais.
11:15Je crois que c'était en 2008,
11:18la première fois où je suis allée sur le glacier.
11:19C'était le premier glacier que j'ai étudié au Svalbard.
11:22À l'époque, j'étais étudiante en licence,
11:24donc je commençais vraiment mes études en glaciologie.
11:27Et on nous avait fait camper juste là, sur la gauche,
11:31pendant une quinzaine de jours.
11:33Et je me souviens, avec mes profs, marchaient au milieu des crevasses.
11:36On n'était même pas encordés.
11:37Je crois que je me souviens même plus, on avait des crampons.
11:39Et les profs nous disaient juste,
11:41évitez de tomber dans les crevasses, quand même, ce serait sympa.
11:43Et à l'époque, je pense qu'on ne se rendait pas du tout compte
11:47à quel point le glacier était dangereux.
11:49Et maintenant, ce n'est plus autorisé.
11:50Maintenant, ils ne le font plus comme ça à l'université.
11:54Mais ouais, ça fait longtemps que je le croise, ce glacier.
11:56Et ça me désole, en tout cas, de voir l'état dans lequel il est aujourd'hui.
12:00T'as l'impression d'avoir des écailles de dragon, non ?
12:15Qui caressent les rochers.
12:27Je suis tellement contente qu'on voit ces couleurs.
12:30Sous-titrage Société Radio-Canada
13:00Thank you so much for being here.
13:01I must say, it's always an absolute joy to be back at UNIS.
13:05So, my name is Heidi Sylvester.
13:07My background is in biology.
13:09And let me tell you, I've spent quite a bit of time
13:11sitting in this room,
13:12whether it was as a bachelor student
13:14and then as a PhD student in the Department of Geology.
13:18And it's truly during my time here at UNIS that I got to learn this art of outreach.
13:26And every single one of you here is at the right place at the right time.
13:33You must understand that by being here in one of the fastest warming environments on earth,
13:40you have great power.
13:42You get to spend time in the field.
13:44You get to witness incredible changes from one year to the next.
13:49You get to collect the data to synthesize it for the scientific community.
13:54But obviously, with this great power of knowledge comes great responsibility.
14:01And today, my talk is about the duty that we have as experts to communicate on what we see in the field,
14:11to communicate on what we learn, on what we understand,
14:15and to tell the whole world about what's taking place in the Arctic.
14:19Because what's happening here in Zvalbard is obviously affecting the rest of the world.
14:24And this has led me to create a project that took place last year,
14:28which was called Climate Sentinels.
14:31We tried to completely change the way we do science up here in the Arctic.
14:36First of all, we created a team of female scientists.
14:40We also connected with schools around the world, from Canada to Australia, France, the US.
14:47And then, most importantly, we showed that even in the most extreme environments,
14:53we can try to reduce our carbon footprint as much as possible.
14:57Obviously, here in Zvalbard, you don't have many options when it comes to reducing your carbon footprint.
15:02It's mostly connected to the way we travel in the field.
15:07The question we were facing was to ski, pulling a pulka for a month, skiing from Hornsund to Nialesund.
15:15And this is what we did for 32 days, and I can tell you I'm still totally broken from the expedition.
15:22It was hard, but we wanted to show that we can do better, that we can do science differently, even in the harshest of environments.
15:31We collected snow samples over 450 kilometers to better understand the deposition of black carbon on the snow here in Zvalbard.
15:40As you know, pollution from further south is coming all the way here, changing the albedo of these environments, making them melt even faster.
15:49And today, our samples are at Western Washington University, and they will help us understand where is the pollution coming from, but also what has burnt in the first place.
16:01And this really helps us to pinpoint those areas in the world that are affecting the most of the snow and ice here in Zvalbard.
16:09And this expedition by far was the hardest thing I've ever done.
16:16And we didn't take pictures when the conditions were really horrible, but they were really horrible.
16:22I don't know if some of you were here in April last year, but it was literally one storm after the other, after the other, after the other.
16:31We never saw the end of this.
16:33Every day we risked losing our tents, our camp.
16:38We had to dig holes in the snow to be able to avoid being evacuated by Sissamanan.
16:44And this helped us to continue and to successfully complete the expedition.
16:50What we faced day in, day out was directly the result of climate change.
16:57We saw what scientists have been saying for decades and decades, that with every increasing degree, what we get in Zvalbard is higher temperatures, wetter conditions, but also completely unpredictable weather systems.
17:14It was crazy for us to see this.
17:17I mean, I've been coming to Zvalbard since 2008.
17:19I lived here for four years.
17:21I had never seen anything like this before.
17:24And I can tell you that we came back from this expedition with such a rage to tell the world about what we had faced.
17:33To tell the world about the fact that what's happening up here in the Arctic is truly affecting the rest of the world.
17:40I'm sure all of you guys are on LinkedIn, on Facebook, on Snapchat, on Twitter, whatever, Instagram, TikTok.
17:50All of you have the tools available to make this science accessible to as many people as possible.
17:56It is our duty, as people in Zvalbard, who have the privilege to be here, to communicate on these issues.
18:05And so, as soon as we came back from the expedition, the first night I was back in town, I was speaking to policymakers in France about what we had experienced.
18:13And I started receiving tons and tons of messages about this expedition.
18:18And still to this day, almost every day, I get messages from kids around the world asking me about climate change.
18:25And a few years ago, I actually got these weird messages on Instagram.
18:30That was back in 2019.
18:32I checked my Instagram and I started to see these messages from an organization called Cumbres Blancas Colombia.
18:40I'm like, what is this?
18:42So I started reading the messages and it says,
18:45Dear Heidi, it would be great to have you here and to visit our melting glaciers.
18:51We have so much to learn about the tropical glaciers.
18:54And sadly, these glaciers will not exist in the next 30 years.
18:58So Cumbres Blancas Colombia are this incredible bunch of people that are moving mountains in their country.
19:06They're not scientists.
19:07They are some of these youngsters, influencers, artists.
19:12They work with indigenous communities and they have realized that there are glaciers in their country.
19:19And they will do whatever it takes to help preserve these glaciers for as long as possible.
19:24And five months after receiving this message, there I was in a smoky tent for a day and half a night,
19:33speaking to these indigenous communities to get permission to go and study the glaciers of Colombia.
19:40They have 70 tiny glaciers that are called tropical glaciers.
19:46They are straddling the equator and they are fighting hard to survive.
19:51But today, sadly, there's nothing we can do to save these tropical glaciers.
19:56There's nothing we can do to prevent them from totally disappearing.
20:00Their temperature threshold is one degree Celsius.
20:03If we go above that, these glaciers will disappear.
20:06And as you know, we're already way above plus one degree.
20:10The water goes into these crazy ecosystems called paramos.
20:17The paramos are full of endemic species and this is a drone image looking down.
20:22The paramos are these wetlands that are acting like natural sponges.
20:28They get the water from the glaciers and release the water throughout the year.
20:33And eventually, the water goes down the valley.
20:36And these glaciers can have an influence over tens of kilometers, even hundreds of kilometers, from where they are found.
20:44And these glaciers help support entire economies in Colombia.
20:49This is where the coffee places are. This is where coffee is growing.
20:55So this is why today these glaciers still matter so very much.
21:00And we need to tell the whole world about these tropical glaciers.
21:04Because if these glaciers disappear, what's coming next?
21:07Next will be the glaciers of the Himalayas.
21:10Next will be the glaciers of Patagonia, the glaciers of Alaska.
21:14And all of these glaciers still matter so very much today.
21:18It is crucial that you understand the duty we have as people who roam around the field here in Svalbard.
21:25As people who understand the science. As people who are able to synthesize the science.
21:32Because if not us, who will? Who will tell the policymakers about those environments?
21:40Who will tell the private sector about what's taking place here in the Arctic?
21:45Who will tell your parents, your friends? Who will tell your circle of influence about these changes?
21:51Well, no one will. This is very clear.
21:55Do not expect anyone else but you to share your science. To make your science more accessible.
22:03And today we have absolutely zero time left to start the fight against climate change.
22:09And you are all aware of it here in this room.
22:12So it's really high time that you speak up, that you speak out.
22:16And I really hope to be able to count on every single one of you.
22:21Thank you very much.
22:28A lot of folks have made up their minds that climate change is not real.
22:34And yet, like as someone doing outreach, as someone doing science education,
22:41you still have to try and get through to them. How do you do that?
22:45I conducted an experiment a couple of years ago.
22:48I mean, I don't know if it was a good one or not, but eventually I got totally banned from Facebook because of this.
22:55So what I did is that I wanted to learn more about these people.
22:58I really wanted to get in their heads and understand, but why do people believe that the Earth is flat?
23:04Why do people believe that climate is not warming or that CO2 cannot affect temperatures on Earth?
23:10So in France, I joined two pages, two groups on Facebook.
23:15And these groups were called climate realists because they know what's happening.
23:21We don't.
23:22But I genuinely really joined them with a very good heart.
23:27and I was like, I really want to understand how you are, how you can live today as an adult
23:33and trying to fight, you know, the science from the IPCC, from NASA, from ESA.
23:38How can you live with that today?
23:40And so for two years, I was on these pages.
23:43They had so much knowledge about science and about climate change.
23:46It was insane.
23:47And so it really forced me to be so much better at knowing the basics.
23:52And eventually they started to share stuff about glaciers and ice sheets.
23:56And I was like, okay, I couldn't stay quiet.
23:59So I started to interact with them.
24:01I've always stayed extremely polite.
24:02And this is very important.
24:03Otherwise, for sure, you get blocked right away.
24:06But I really learned that basically these people have lost faith in institutions in general.
24:13So these people have lost faith in the governments.
24:16They have lost faith in NASA and ESA.
24:19Don't even mention the IPCC.
24:21They have created this small community where they belong.
24:25A community where certainly they are relevant.
24:28They play a role and people listen to them.
24:31And they also feel really threatened by the lifestyle changes we keep mentioning.
24:38What I also understood is that these people, no matter what I would bring on the table,
24:44no matter what argument, what data, reports, publication, they would absolutely not care.
24:50Now I think that there's no point trying to waste time, trying to bring these people back,
24:56unless these people are decision makers.
24:59Unless these people have a really big role to play and can really change everything.
25:05The first thing they're going to attack you on is your own carbon footprint.
25:10And I get messages like this every day on social media.
25:13We all want to do the fieldwork.
25:14Believe me, I'm the first one who is always keen to take a plane to do the fieldwork wherever it's taking place.
25:20But we really need to think hard about this.
25:23Is there someone else in this area who can do the fieldwork instead of me?
25:27And in the Arctic, for example, we're working more and more with indigenous communities
25:31who can do the fieldwork on your behalf.
25:33There are tremendous indigenous experts who are fantastic at the research,
25:37at following protocols that I've co-developed with them.
25:41So we really need to think long and hard in advance before you find yourself in the field
25:47about how we can reduce the carbon footprint of research.
25:50If you want to be the person telling the policymakers that we need to be 1.5 compatible,
25:56your research needs to be 1.5 compatible as well.
25:59Great. Well, thank you guys.
26:01Happy Earth Day.
26:11Happy Earth Day.
26:20Happy Earth Day.
26:24Happy Earth Day.
26:36Happy Earth Day.
26:39Mon glacier
27:09Voilà ce que tu es devenu
27:11Des éclats de glace partout
27:16Que tu laisses dans l'océan glacial arctique
27:18Regarde-moi ça
27:25Éparpillé à droite à gauche
27:33Prêt au piège dans la banquise
27:39Le reste de ton corps
27:44Ces icebergs ne sont plus du tout connectés à toi
27:59Dès que l'été sera venu
28:07Il va fondre attaqué par le soleil
28:11Par les températures
28:12D'ici quelques mois
28:17Il n'y aura plus rien à cet endroit
28:20Tout cet univers blanc
28:44Gigantesque
28:46Se fait attaquer de toutes parts aujourd'hui
28:51Pourtant ça fait longtemps que tu es là
28:56Si longtemps
28:58Que tu façonnes ce paysage
29:02Que tu amènes ton eau dans l'océan arctique
29:07C'est aussi riche qui fertilise
29:11Des fjords et l'océan tout autour
29:13C'est fou de se sentir comme à la maison
29:43Dans un environnement pareil
29:45Alors que tout est froid
29:49Tout est blanc
29:50Tout est glacé
29:53Mais entourée par tes icebergs
30:01C'est là où je me sens bien
30:03Il y a quelque chose de magique ici
30:24Quelque chose d'indescriptible
30:30C'est jamais pareil
30:36Il y a toujours quelque chose qui s'y passe
30:39Que ce soit le vent qui caresse
30:42Ces dunes de neige
30:43Ces icebergs qui se décrochent
30:48Pour être pris au pied devant la banquise
30:50Les sons
30:58Le manque d'odeur
31:00Le froid qui nous paralyse
31:07Mais qui aussi nous remet bien les idées en place
31:09Pour être pris au pied devant la banquise
31:17Abonnez-vous !
31:47C'est vraiment un des environnements les plus puissants,
32:02un des environnements les plus mortels aussi.
32:17Je me demande si tu te rends compte que chaque iceberg qui se décroche de toi
32:35a des conséquences partout ailleurs sur Terre.
32:45Chaque graine, chaque bloc de glace que tu perds
32:51affecte des milliers voire des millions de personnes, bien au-delà de l'Arctique.
32:56Est-ce que tu sais aussi que ton eau, elle permet à des millions, voire carrément des milliards de personnes
33:09de boire, d'avoir une agriculture, de produire de l'hydroélectricité ?
33:16Alors aujourd'hui, pour te remercier, on est carrément en train de te faire disparaître.
33:26Je crois qu'on n'a vraiment rien compris.
33:31T'en as tellement besoin de toi.
33:42De ton eau, de ta couleur, de ta glace.
33:49Si tu pouvais parler, je me demande ce que tu nous dirais.
34:19Je me demande si tu nous demanderais de nous battre pour toi ou juste d'accepter
34:27les choses telles qu'elles sont.
34:34Je me demande si tu souffres, si tu ressens ce qui se passe.
34:37Alors qu'aujourd'hui, le regard de toi, tes entrailles complètement exposées, tes crevasses
34:52qui te traversent.
35:07J'ai bien conscience que, quand je te regarde aujourd'hui, ben, je sais que plus jamais
35:13je t'en verrai.
35:14Aussi gros.
35:15Aussi beau.
35:16Aussi majestueux.
35:20qu'année après année, tu ne fais que reculer, tu ne fais que partir.
35:32C'est vraiment une mort à petit feu.
35:35C'est une agonie qui continue et qui n'en finit pas.
35:42pour moi, c'est impossible d'imaginer ces paysages sans toi, sans toi qui les couronnent,
35:51sans toi qui les domine.
35:52Je te vois vraiment comme un sage, comme un ancêtre, comme celui qui a toujours été
36:06là.
36:07Quoi qu'il arrive, moi, je te regarde et j'aimerais que tu tiennes.
36:19Et hop, sur la plage.
36:47sur la plage de Advan Fjorden, qui est le fjord qui est directement connecté à la capitale
36:56du Svalbard, longue urbienne.
36:57Et là, on est début mai.
37:00Et comme vous pouvez le voir, il n'y a pas du tout, du tout de banquise dans le fjord.
37:09Et ce fjord, en fait, est connecté à un fjord encore plus grand, qui est juste ici sur
37:13la droite, qui s'appelle East Fjorden.
37:15Alors cette année, ça a été super compliqué pour la banquise.
37:23En fait, ça fait des mois ici que les scientifiques de l'université prévoient que ça va être
37:29presque un point de non-retour pour les fjords d'ici au Svalbard.
37:33Dès le mois de novembre, ils nous annonçaient qu'en fait, que la température de l'eau était
37:38beaucoup, beaucoup trop chaude.
37:39Alors là, je suis sûre que si je mets les doigts dedans, ça ne va pas être à 20 degrés.
37:44Ouais, elle est quand même bien fraîche.
37:46Mais ce qui se passe, c'est que ces fjords, en fait, ils reçoivent de l'eau qui vient du Gulf Stream.
37:53Et cette eau, malheureusement, elle est de plus en plus chaude.
37:57Donc on a de l'eau qui est beaucoup trop chaude ici, au Svalbard, dans ce fjord-là,
38:03en particulier, pour que la banquise se forme.
38:05C'est fou de voir que tout est lié, que la perte de cette banquise au nord, elle impacte
38:12directement notre population, nos écosystèmes, notre économie, beaucoup plus au sud, en Europe
38:18et en France.
38:19Donc ça ne dépend vraiment que de nous, ce qu'on veut faire de cette banquise.
38:23Chaque tonne d'énergie fossile que l'on brûle, que ce soit du gaz naturel, du pétrole
38:30ou du charbon, tout ça, ça participe activement à la disparition de la banquise.
38:36Donc très clairement, l'avenir de la banquise, il est entre nos mains et notre avenir est
38:41directement lié à celui de la banquise.
38:43Donc son avenir et notre avenir ne tient plus qu'à nous aujourd'hui.
38:53de la banquise.
38:54La banquise.
38:55La banquise.
38:56La banquise.
38:58La banquise.
38:59La banquise.
39:00La banquise.
39:01La banquise.
39:02La banquise.
39:03La banquise.
39:04La banquise.
39:05La banquise.
39:06La banquise.
39:07La banquise.
39:08La banquise.
39:09La banquise.
39:10La banquise.
39:11Sous-titrage MFP.
39:41Sous-titrage MFP.
40:11On a du mal à imaginer à quel point cette glace peut complètement changer le comportement du glacier.
40:17D'avoir de l'eau liquide ici, déjà ça réchauffe le glacier de l'intérieur.
40:22Et cette eau, au bout d'un moment, elle arrive toujours à trouver le moyen d'aller à la base du glacier.
40:28Et lorsqu'elle arrive à la base du glacier, elle peut lubrifier le mouvement du glacier sur un socle rocheux et en accélérer le mouvement.
40:34Donc d'étudier ces cavernes de glace, ces cathédrales de glace, c'est ultra important pour comprendre l'interaction entre l'eau et la glace et la dynamique du glacier.
40:44Ici, on voit un truc qui est assez rare en fait dans ce genre de glacier, qui a l'air complètement statique, qui ne bouge plus du tout aujourd'hui.
41:05Ce qu'on voit, c'est l'indication qu'il y a un sacré petit bout de temps, probablement il y a 100-150 ans, le glacier était au contraire ultra actif, ultra dynamique.
41:17Et là, on voit bien la différence dans la couleur de la glace.
41:21De part et d'autre, dans cet endroit très sombre, on a de la glace de glacier normal.
41:26Alors c'est quoi de la glace de glacier normal ?
41:28En fait, c'est tout simplement de la glace qui est remplie de petites bulles d'air,
41:33qui s'est créée par l'accumulation de neige sur des dizaines, voire des centaines d'années.
41:39Et ça, on s'attend à voir ça dans tous les glaciers, c'est complètement normal.
41:42Et tout d'un coup, on a cette veine ici, où on a certes de la glace,
41:49mais on voit qu'elle est complètement transparente, et qu'il n'y a plus une seule bulle d'air à l'intérieur.
41:55Ce qui est assez fou.
41:56Et de part et d'autre de cette zone toute noire, on a des sédiments.
42:01Et en fait, ce qu'on est en train de regarder ici, c'est une ancienne crevasse,
42:04une ancienne fracture qui s'est formée à un moment où le glacier était hyperactif.
42:09Hyperactif dans le sens où le glacier bougeait très vite à l'époque.
42:14Le glacier s'étirait dans tous les sens.
42:16Ça formait ces fameux craques, ces fameuses fractures.
42:19Et ce qu'on voit aussi, c'est cette zone sans bulles d'air,
42:23qui est faite de glace, mais pas de glace de glacier cette fois-ci.
42:26C'est tout simplement de l'eau qui a dû remplir ce craque à la fin de la période dynamique de la glace.
42:32Et ce qui est génial, c'est que cette énorme fracture, on la retrouve tout du long.
42:37Donc on voit que la fracture continue vraiment de part et d'autre ici, du tunnel.
42:42Et elle continue.
42:45Et ça, si on n'avait pas ça, on aurait vraiment du mal à reconstruire l'histoire du glacier.
42:48Donc ça nous permet de comprendre que finalement, les glaciers peuvent changer très vite de comportement.
42:53Si on était venu ici il y a un an, le sol de la grotte de glace, il serait juste ici.
43:13Ce qu'on a ici, c'est l'ancien sol sur lequel les gens marchaient au printemps de l'année dernière.
43:19Ce qui se passe, c'est que l'eau de fonte, elle creuse ces galeries qui sont monumentales,
43:24ces canyons en fait, dans le glacier.
43:27Et l'eau est vraiment capable de couper dans la glace comme dans du beurre.
43:32C'est vraiment ultra puissant.
43:33On se retrouve avec des canyons gigantesques comme celui qu'on a au-dessus de notre tête.
43:39Et là maintenant, on doit avoir bien 20, 30 mètres de glace.
43:42Et ce qui se passe, c'est que ce canyon, le glacier en fait, il faut comprendre qu'il essaye toujours de le refermer.
43:50Donc pendant l'hiver, lorsqu'il n'y a plus du tout d'eau qui va continuer à creuser,
43:55lorsqu'il n'y a plus rien en fait qui maintient ces canyons ouverts,
43:59la glace naturellement de glacier va essayer de boucher tous ces trous.
44:03La glace, elle a l'air dure comme ça, mais elle est quand même un petit peu visqueuse.
44:07Et ainsi, on trouve ces canyons qui petit à petit vont se refermer.
44:12Symphonie pour un glacier.
44:23...
44:25...
44:57Ce glacier, c'est de loin un des glaciers que je connais le plus sur Terre.
45:05J'y ai passé des jours, des semaines, des mois, à mesurer sa taille, à mesurer à quelle vitesse ce glacier réagit au dérèglement climatique.
45:14Et en revenant ici aujourd'hui, je remarque déjà, rien qu'en regardant le front du glacier, là où on est, à quel point il a reculé ces dernières années.
45:22C'est un glacier qui s'est complètement métamorphosé en réagissant au dérèglement climatique.
45:26Et il faut dire qu'ici, au Svalbard, on est à l'endroit sur Terre qui se réchauffe le plus vite aujourd'hui.
45:34On mesure que le Svalbard se réchauffe 6 à 7 fois plus vite que le reste de la planète.
45:41Je pense que le petit oiseau qui est dans la falaise est d'accord avec moi.
45:46Mais les changements qu'on observe ici sont juste hallucinants.
45:48Ce glacier-là, c'est ce qu'on appelle un petit glacier, il fait 4-5 kilomètres de long.
45:55Mais c'est un glacier parmi les 200 000 glaciers dans le monde.
45:58Et on sait qu'aujourd'hui, tous ces glaciers réagissent ce dérèglement climatique.
46:03Et une des conséquences de leur perte de glace, de leur perte de volume, c'est notamment l'élévation du niveau des océans.
46:11Même si tu as un glacier ici au Svalbard qui perd de la glace, cette glace va faire augmenter le niveau des océans partout sur Terre.
46:20Et on sait que tous les océans sont connectés.
46:23Donc que l'on habite dans les Philippines, que l'on habite à Miami ou que l'on habite au Havre,
46:29on remarque déjà aujourd'hui que le niveau des océans augmente.
46:33Et que cette augmentation, et c'est ça qui est vraiment terrible, s'accélère.
46:37Aujourd'hui, on est en train de suivre le pire scénario possible au niveau du dérèglement climatique.
46:43Et toute cette glace, on sait que si elle fondait aujourd'hui, elle pourrait augmenter le niveau des océans de 65 mètres.
46:51Et sur Terre, juste entre 0 et 10 mètres d'altitude, il y a 700 millions de personnes.
46:57Et c'est vraiment ces espaces littoraux, c'est des espaces économiques qui sont extrêmement riches.
47:03C'est là où il y a le plus de croissance.
47:04C'est là aussi où il y a le plus de croissance au niveau des populations.
47:08Et on sait que ces populations, si ça continue comme ça,
47:11elles commencent déjà à se déplacer, mais il y aura des déplacements de plus en plus importants
47:15qui vont toucher non pas que ces populations-là, mais tous les autres territoires sur Terre.
47:20Puisque ces populations-là, il faudra bien qu'elles aillent quelque part.
47:23Ces activités économiques, il faudra bien qu'elles se déplacent.
47:26Et donc, que l'on habite au Svalbard ou pas,
47:29on va tous être touchés par la fonte de ces glaciers
47:32et par l'augmentation du niveau des océans.
47:34Je travaille pour AMAP, le Arctic Monitoring Assessment Programme,
47:57qui est un des groupes de travail du Conseil de l'Arctique.
48:00Et on a un rôle vraiment clé dans la transmission des connaissances scientifiques.
48:04En fait, on est l'intermédiaire entre les scientifiques, le monde académique,
48:08et les gouvernements.
48:10C'est les gouvernements qui nous approchent avec une liste de questions.
48:15Et c'est à nous d'organiser le travail scientifique pour pouvoir répondre à ces questions.
48:19Donc nous, non seulement on leur produit des connaissances,
48:21mais aussi, ce qui est vraiment très très important, c'est qu'on produit des recommandations.
48:26Après, une fois qu'on partage cette science avec les gouvernements,
48:29nous, ce qu'on souhaite voir, évidemment,
48:31et ce que le reste de la planète souhaite voir aussi,
48:33ce sont des réactions, des décisions prises le plus rapidement possible.
48:37Et on voit qu'il y a certains sujets où les gouvernements réagissent très très vite.
48:41Notamment au niveau de l'Arctique, tout ce qui touche la santé humaine,
48:45tout ce qui touche la dégradation des écosystèmes,
48:48les pays sont en train de réagir très vite.
48:49C'est de mettre en place vraiment des solutions très concrètes
48:53pour leur population qui habite au nord du cercle polaire.
48:59Il y a d'autres sujets qui sont super touchy,
49:01où là, ça avance beaucoup moins vite.
49:03C'est tout ce qui touche aux énergies fossiles.
49:05Parce que pour l'instant, c'est clair que l'Arctique est une des dernières régions
49:10où il y a encore énormément d'énergie fossile.
49:13Que ce soit ici, du charbon, à Rosvalbard, il y a du charbon de partout,
49:17du gaz et du pétrole.
49:19Il y a beaucoup de terres rares, minerais rares au niveau du Groenland notamment.
49:23Et là, on se rend compte que, malheureusement,
49:26comme partout ailleurs sur Terre, ça n'avance pas assez vite.
49:29Quitte au niveau de la Norvège notamment à ouvrir de plus en plus de champs de pétrole.
49:40C'est quoi Heidi's Ice ?
49:59C'est ma plus grande histoire d'amour, je crois, ces glaciers.
50:07C'est mes ex qui ne vont pas être très contents d'entendre ça.
50:11Mais pour moi, c'est tout mon être, quoi,
50:17est habité par ces glaciers.
50:18Et c'est vraiment, pour moi, c'est toute ma vie, quoi.
50:24Je ne vois pas comment je peux me désolidariser,
50:28me détacher de ces environnements-là.
50:31Et pour moi, c'est extrêmement important aussi
50:34de faire en sorte que ce ne soit pas que ma glace,
50:37mais que ce soit la glace de tout le monde, quoi.
50:40C'est ce que j'essaie de faire tous les jours,
50:41c'est de faire en sorte que toutes les personnes auxquelles je m'adresse,
50:45elles aussi prennent un petit bout de cette glace
50:48et comprennent à quel point cette glace, elle est majestueuse,
50:53à quel point c'est magique, quoi,
50:54quand tu regardes des paysages pareils,
50:56mais surtout à quel point cette glace, elle est importante.
50:59Et qu'aujourd'hui, chaque mètre cube de glace qui disparaît
51:03est en train de tous nous impacter
51:05et d'impacter nos enfants, leurs enfants, etc., etc.,
51:09sur des générations entières.
51:11Et pour moi, d'arriver à partager ce message,
51:15ça passe avant tout par les émotions, quoi.
51:18Au-delà des connaissances scientifiques,
51:20il faut que ça passe par le cœur.
51:22Et c'est ce que j'espère que les personnes
51:25qui regarderont, en tout cas, ces documentaires-là,
51:28comprendront à quel point on a de la chance, quoi.
51:32C'est un privilège pour nous, encore aujourd'hui,
51:35d'avoir des glaciers sur Terre
51:36et qu'il faut tous ensemble tout faire
51:38pour les préserver le plus longtemps possible.
51:40Oh, c'est trop beau, la pierre !
52:07Sous-titrage Société Radio-Canada

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