Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Vendredi 14 février 2025, bonne Saint-Valentin à tous, Morandini Live n°1595 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:15A la une, le coup de colère d'un médecin. Souvenez-vous de ces images. Ce médecin, le visage tuméfié qui témoignait d'un Morandini Live après avoir été frappé dans son cabinet à Drancy par un patient en colère
00:00:27pour un problème de remboursement de la sécurité sociale. Ce médecin nous disait beaucoup attendre de la justice et une sanction exemplaire. Le procès de son agresseur s'est déroulé hier et ce médecin est furieux, vous allez l'entendre en direct et en exclusivité dans un instant, furieux car son agresseur a été condamné, écoutez bien, à trois semaines de travaux d'intérêt général et 2000 euros d'amende.
00:00:50Des travaux d'intérêt général pour avoir défiguré un médecin. Le docteur ne comprend pas. C'est une honte, dit-il. Voilà ce que vaut la vie d'un médecin en Seine-Saint-Denis. Ce docteur sera en direct avec nous en exclusivité dès le début de Morandini Live.
00:01:05Pendant ce temps, la violence et les agressions au couteau se multiplient, y compris chez les jeunes et on le voit chaque jour, hélas, dans l'actualité et certains parents sont à bout.
00:01:13Vous entendrez également dans un instant un père de famille dont la fille a été agressée avec des couteaux à Paris. Heureusement, elle s'en est sortie, mais ce père est excédé.
00:01:23Là, ils sont tombés sur un jeune, pareil, toujours même mode opératoire. Le jeune a résisté. Ils les ont réussi à jeter au sol et ils ont commencé à le savater à coups de pied dans toutes les parties du corps et notamment à la tête.
00:01:34À ce moment-là, il y a deux autres jeunes qui étaient à côté, qui ont crié pour les arrêter. Il y en a un des deux qui s'est relevé et qui a plaqué son couteau, qui était un grand couteau pliable, genre au pinel, de grand modèle, au cou de la jeune fille.
00:01:46En gros, c'était une jeune fille, assez fort pour qu'elle ait des traces. Par chance, la police très réactive a rattrapé ces deux salopards un quart d'heure plus tard.
00:01:57C'est des tentatives de meurtre, c'est clair, avec un couteau, un couteau plaqué au cou. Je suis désolé, c'est pas anodin. Donc ça, c'est pas admissible.
00:02:07Voilà, nous entendons plus longuement ce père de famille tout à l'heure. À propos de ces attaques au couteau, je vous le disais hier et je vous lisais la lettre des parents d'Elias tué pour son portable à Paris dans le 14e arrondissement.
00:02:18Ce matin, le Parisien révèle les déclarations des deux jeunes agresseurs d'Elias. Ils ont 16 et 17 ans et leur récit est vraiment glaçant.
00:02:26Ils devaient se rendre à un anniversaire, ils finiront par tuer Elias. Alors que la fête est annulée, Jo et Lucien partent en chasse pour voler.
00:02:36Selon le Parisien, un premier groupe de trois adolescents leur échappe à la sortie du stade Jules Noël.
00:02:42Elias et son ami Yeu n'auront pas cette chance. Menacé par une machette zombie et sa lame de plus de 40 centimètres, l'adolescent de 14 ans résiste avant de céder.
00:02:51Trop tard, le coup est parti, la horte est touchée.
00:02:54J'ai rentré ma lame au niveau de son épaule, mais je n'ai pas tout rentré. Au début, je voulais juste déchirer son manteau, mais c'est rentré bizarre, je n'ai pas compris.
00:03:03Je recule un peu et je vois que la victime tombe. Elle se relève d'un coup et retombe et commence à trembler.
00:03:09Lucien a demandé les codes du téléphone à la victime pendant qu'elle était au sol. Il n'a pas compris que je l'avais planté.
00:03:15Après avoir couru pour échapper aux deux voleurs, Simon, l'ami d'Elias, s'assiste à la scène depuis le trottoir d'en face.
00:03:21J'entends Elias dire arrête, arrête, tiens, tiens.
00:03:25Il tente de secourir son ami. Un jogger et une passante lui viennent également en aide, en vain.
00:03:30Je vous précise bien évidemment que les prénoms des agresseurs ont été changés.
00:03:35Depuis une petite demi-heure, Bruno Rotaillot est à Grenoble au lendemain de l'attaque à la grenade qui s'est produite avant-hier dans un bar
00:03:40et qui a fait une douzaine de blessés, dont plusieurs dans un état grave.
00:03:43Hasard du calendrier, cette visite était prévue avant cette attaque, mais c'est surtout l'occasion pour le ministre de l'Intérieur
00:03:49de partir à la rencontre de Grenoblois désespérés par la situation dans leur ville.
00:03:54Cet immeuble du centre-ville des Chirolles, dans la banlieue de Grenoble, a dû être évacué il y a quelques mois
00:03:59en raison du trafic de drogue et du climat insécuritaire lié à des guerres de gangs qui pourrissent la vie des résidents.
00:04:06Dans la ville, le sentiment d'insécurité demeure bien présent.
00:04:09En dix ans, c'est de la folie. On ne sort plus. On ne sort plus de la nuit, ce n'est pas la peine.
00:04:16On vit dans la crainte, mine de rien.
00:04:19Il y a les dealers, tout ce qu'on veut. En quelques années, ça s'est beaucoup dégradé.
00:04:23Bruno Rotaillot est attendu à Grenoble aujourd'hui pour évoquer la question de la sécurité au quotidien.
00:04:29Une visite prévue avant l'explosion de la grenade dans le bar mercredi soir.
00:04:33Voilà, nous suivrons en direct de Grenoble cette visite avec Bruno Rotaillot dans Morandini Live.
00:04:38Bruno Rotaillot qui a également décidé de lancer une grande opération en profondeur contre le trafic de drogue.
00:04:43Il l'explique dans une circulaire qu'il a adressée au préfet.
00:04:46Reprendre de manière durable le terrain aux délinquants, c'est l'objectif de Bruno Rotaillot.
00:04:50S'attaquer d'une part au narcotrafic et prendre à la gorge le bas du spectre de la délinquance.
00:04:5625 villes doivent faire l'objet d'un travail en profondeur.
00:04:59Parmi elles, Marseille, Nantes, Grenoble, Rennes, Dijon ou encore Bordeaux selon nos confrères du Figaro.
00:05:04Des villes sélectionnées selon quatre critères.
00:05:06L'enquistement des trafics de stupéfiants avec un contrôle social imposé par les délinquants.
00:05:11La concentration d'effets de délinquance sur un territoire réduit.
00:05:15Les troubles à l'ordre public récurrent et la présence d'une immigration irrégulière et de replis communautaires.
00:05:20Le ministre veut établir des cibles prioritaires qui troublent l'ordre public et violent la loi.
00:05:25Il souhaite pour cela mobiliser les moyens nécessaires afin d'imputer aux délinquants des infractions pénales.
00:05:30Sur le terrain, Bruno Rotaillot veut plus de bleu.
00:05:33Pour empêcher la réimplantation des trafiquants, les occupations des forces de l'ordre sur la voie publique vont être prolongées.
00:05:39Cette présence doit également être renforcée dans les transports en commun,
00:05:43mais aussi en travaillant davantage avec les municipalités, les bailleurs sociaux.
00:05:47Et justement, sur le trafic de drogue, près de 500 kilos de cocaïne ont été saisis en 2024 dans les Pyrénées-Orientales.
00:05:53Une nouvelle route de la drogue qui relie le sud au nord de l'Europe, une route qui s'est ouverte il y a quelques mois.
00:05:59Elle part de Barcelone vers la France par l'autoroute A7 en Espagne et rejoint ensuite l'A9 à la frontière.
00:06:05Nous sommes allés sur place.
00:06:08Depuis toujours, les Pyrénées-Orientales sont un point de passage de tous les trafics, contrebandes, cigarettes, cannabis et maintenant la cocaïne.
00:06:16En ce début d'année, deux saisies d'étoiles ont permis d'en intercepter 545 kilos.
00:06:22Entre mon arrivée dans le département en 2020 et 2022, chaque année, le bilan des saisies, 15 kilos de cocaïne.
00:06:30Subitement, en 2023, nous dépassons les 400 kilos.
00:06:3315 kilos, 400 kilos, donc c'est une première question.
00:06:36Ce phénomène s'est renouvelé en 2024 avec 495 kilos saisis et le début de l'année avec des taux de saisie qui vont nous faire dépasser le bilan.
00:06:45Les trafiquants s'adaptent, changent leur stratégie.
00:06:48L'A9 devient la nouvelle voie vers la France et l'Europe du Nord depuis l'Amérique du Sud via le port de Barcelone.
00:06:55Le trafic de cocaïne est à un tournant.
00:06:58Le Roussillon en est devenu une des portes d'entrée.
00:07:02Et puis l'insécurité, c'est aussi par exemple ce qui se passe en plein cœur de Paris, dans le 18e arrondissement.
00:07:07Là-bas se tient un marché illégal qui exaspère les riverains.
00:07:10Nous sommes là encore allés sur place et la situation est un peu surréaliste car tout se fait en pleine rue à la vue de tous.
00:07:16Et vous allez entendre une résidence qui a une réflexion très juste au fond car elle affirme
00:07:19ce n'est pas parce que nous sommes dans un quartier populaire que l'on doit vivre comme des gueux.
00:07:25À Châteaurouge, dans le 18e arrondissement de Paris, les vendeurs à la sauvette sont toujours présents.
00:07:30Ils vendent de nombreux produits, font des barbecues au milieu des trottoirs et des déchets.
00:07:35Et le quotidien est difficile pour le voisinage.
00:07:38Ce n'est pas parce qu'on vous entasse dans des logements sociaux qu'on mérite de vivre comme des gueux,
00:07:44avec des gens sales et irrespectueux.
00:07:46Nous avons quand même une brigade anti-sauvettes avec des petits policiers en civil qui sont vraiment charmants, adorables, efficaces et craint.
00:07:54Mais les vendeurs font le tour.
00:07:58Ils ne sont pas arrêtés, on saisit la marchandise mais ils reviennent 5 minutes après.
00:08:03Malgré de nombreuses opérations de la police nationale,
00:08:06rien ne semble pouvoir arrêter ce marché illégal à ciel ouvert, de jour comme de nuit, en plein cœur de la capitale.
00:08:13Allez, dans un instant en direct et en exclusivité, ce médecin qui vient pousser un coup de gueule contre le verdict de son agresseur.
00:08:19Ce médecin qui a été défiguré par un homme.
00:08:21Et vous allez voir, le verdict est surréaliste quand on voit que ce médecin aurait pu y rester.
00:08:26C'est dans un instant, en direct sur CNews, tout de suite les tops et les flops d'audience d'hier soir.
00:08:30C'est avec Mister Audience.
00:08:31Et Yass Kévin, pas tant.
00:08:34En accès, gros coup de chou pour Nagui sur France 2.
00:08:37S'il reste en tête avec N'oubliez pas les paroles, il affiche une grosse baisse d'audience,
00:08:40passant même sous la barre des 3 millions à moins de 2,9 millions.
00:08:43Le feuilleton de TF1 demain nous appartient.
00:08:45Le 19 juin, deux France 3 sont à égalité avec 460 000 téléspectateurs de moins.
00:08:50Quant à la mire boulangerie sur M6, elle reste devant ses tabous sur France 5.
00:08:57À 20h, coup de mou pour le journal de Gilles Boulot sur TF1,
00:08:59qui est repassé sous la barre des 5 millions en rassemblant 4 900 000 personnes.
00:09:03Le journaliste reste toutefois leader face aux 20h de France 2,
00:09:06assuré hier soir par Julien Arnaud à la place d'Anne-Sophie Lapix,
00:09:09qui n'a pas dépassé les 4 millions.
00:09:13À 21h, TPMP et Quotidien sont dans leur moyenne haute,
00:09:16mais c'est Cyril Hanouna sur C8 qui a pris la tête à 2,3 millions
00:09:19contre 2,1 millions pour Yann Barthez sur TMC.
00:09:23En prime, TF1 est arrivé largement en tête avec sa série Mademoiselle Holmes,
00:09:27incarnée par Lola Dauer et Tom Villa,
00:09:29qui a rassemblé plus de 3 200 000 téléspectateurs.
00:09:32Les autres chaînes sont quant à elles loin derrière et sous les 2 millions.
00:09:35La série de France 3 Meurtre en Pays Qatar est deuxième,
00:09:38suivie d'M6 qui diffusait le spectacle d'Amethyla Origami,
00:09:41qui est faible à 1,7 million.
00:09:43Et sur France 2, déception pour le magazine Envoyé Spécial,
00:09:46qui a toujours du mal à s'imposer à seulement 1,5 million.
00:09:50Mister Audience vous dit à lundi.
00:09:54Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner jusqu'à midi.
00:09:57Andréa Cotarac, bonjour.
00:09:58Merci d'être avec nous, porte-parole du Rassemblement National,
00:10:00président du groupe RN Auvergne-Rhône-Alpes.
00:10:02Jean-Pierre Colombias, bonjour.
00:10:03Bonjour.
00:10:04Merci également d'être avec nous,
00:10:05porte-parole de l'Union des policiers nationaux indépendants.
00:10:07Jean-Christophe Gallien, bonjour.
00:10:08Bonjour.
00:10:09Vous êtes politologue et puis Nathalie Goulet, bonjour.
00:10:11Bonjour.
00:10:12Merci d'être avec nous.
00:10:13Vous êtes sénatrice et vous publiez un livre.
00:10:15J'ai envie de dire que ça va être un peu le fil rouge de cette émission
00:10:17parce que quasiment tous les sujets qu'on va aborder sont traités dans votre livre.
00:10:20Désolée.
00:10:21Ça s'appelle « L'argent du terrorisme ».
00:10:23Et c'est paru au ChercheMidi.
00:10:25On va avoir l'occasion avec vous, tout au long de cette émission,
00:10:28d'en parler, bien évidemment.
00:10:30Mais je voulais qu'on commence cette émission avec un témoignage.
00:10:32Un témoignage exclusif, le coup de colère d'un médecin.
00:10:35Vous vous souvenez peut-être de ces images.
00:10:37Ce médecin, le visage tuméfié,
00:10:39qui témoignait dans Morandini Live au mois de novembre dernier,
00:10:42après avoir été frappé dans son cabinet à Drancy par un patient en colère
00:10:46pour un problème de remboursement de sécurité sociale.
00:10:49Ce médecin nous disait beaucoup attendre de la justice,
00:10:52une sanction exemplaire.
00:10:54Le procès de son agresseur s'est déroulé hier.
00:10:56Et ce médecin est furieux.
00:10:58Il va nous le dire, puisque son agresseur a été condamné,
00:11:00écoutez bien, à trois semaines de travaux d'intérêt général et 2000 euros d'amende.
00:11:05Ce médecin n'en revient pas.
00:11:07Il va nous l'expliquer.
00:11:08Mais tout d'abord, le rappel des faits.
00:11:10Ce médecin âgé de 64 ans a été violemment frappé dans son cabinet à Drancy,
00:11:14en Seine-Saint-Denis, par un patient.
00:11:16Son cabinet est fermé jusqu'à nouvel ordre.
00:11:18Ce sont ces patients qui ont appris la nouvelle en se rendant au cabinet de Mohamed Oulmeki,
00:11:22ce mardi 26 novembre.
00:11:23Le médecin y a alors laissé un petit mot avec une photo choquante de son visage tuméfié.
00:11:27Le responsable est un jeune patient de 22 ans qui le soigne depuis ses 6 ans,
00:11:31selon le médecin généraliste.
00:11:32Les raisons d'une telle violence seraient basées sur un problème de remboursement
00:11:35de la sécurité sociale.
00:11:36En presque 30 ans de carrière, le praticien n'a jamais connu une telle violence.
00:11:40Ça fait 27 ans que je suis installé.
00:11:42En une semaine, il y a plus d'agressions que sur les 26 années qui sont passées.
00:11:46Le médecin a obtenu 15 jours d'ITT et réfléchit déjà à l'avenir.
00:11:50S'il lui reste 3 ans de travail avant de partir à la retraite,
00:11:53Mohamed Oulmeki compte bien arrêter plus tôt et pense à fermer définitivement son cabinet.
00:11:57On est en direct avec le docteur Mohamed Oulmeki.
00:12:00Bonjour docteur.
00:12:01Merci d'être en direct avec nous.
00:12:03C'est vrai que c'était important de vous avoir ce matin puisque le verdict est tombé hier.
00:12:10D'abord, vous l'avez revu, votre agresseur, comment ça s'est passé lors du procès ?
00:12:14Il s'est excusé ? Il a dit quelque chose ?
00:12:16Non, il ne s'est pas excusé.
00:12:18Il a passé 100 ans à rigoler pendant toute l'audience.
00:12:23C'est la double peine pour moi.
00:12:27À aucun moment, il s'est tourné vers vous ?
00:12:29Il vous a dit « je suis désolé, je me suis énervé ». À aucun moment ?
00:12:32À aucun moment.
00:12:36La décision de justice, je ne sais pas si vous voulez que je vous la rappelle,
00:12:40c'est trois semaines de travaux d'intérêt général, un an d'illégibilité,
00:12:452 000 euros d'amende et interdiction de venir au cabinet
00:12:50sans que j'ai aucune garantie qu'ils ne le fassent pas.
00:12:53Comment vous avez réagi en entendant ce verdict ?
00:12:56J'étais écœuré, il n'y a pas d'autre terme, écœuré.
00:13:01La douleur que j'ai subie hier est pire que ce que j'ai subi quand j'avais le nez cassé.
00:13:08Vous vous dites quoi aujourd'hui ?
00:13:21Docteur, on sent votre émotion encore aujourd'hui, bien évidemment.
00:13:26Oui, désolé, vraiment je suis désolé.
00:13:32Ce que je voulais dire, merci déjà de me donner l'occasion de pouvoir au moins m'exprimer.
00:13:39Hier, je n'ai pas eu l'occasion de dire un mot pendant tout le procès, pas un mot.
00:13:45La décision qu'on vient de dire, c'est vraiment légitimer la violence faite aux médecins et aux soignants en particulier.
00:13:56Je ne sais pas, sincèrement, je voudrais avoir votre opinion.
00:14:00Qu'est-ce que vous pensez, vous, de cette décision ?
00:14:07La sanction, c'est pareil que si on volait un scooter.
00:14:11Je ne sais pas, franchement, ça me laisse sans voix.
00:14:15Vous avez le sentiment, et c'est ce que vous dites, parce qu'il a frappé très fort.
00:14:18On a vu les photos tout à l'heure.
00:14:20Il vous a massacré, il vous a défiguré, vous auriez pu y rester.
00:14:23Votre sentiment, c'est, en gros, l'avis d'un médecin ne vaut rien ?
00:14:27Ne vaut rien, exactement.
00:14:30Je porte encore les séquelles.
00:14:32Avant, je vous avais dit que l'odorat et tout ça, ça peut peut-être revenir.
00:14:35Maintenant, c'est définitif.
00:14:37Je n'ai plus d'odorat, plus de goût.
00:14:39Je dois refaire un scanner des dents, parce qu'il y a des racines des dents de matière supérieure qui sont certainement nécrosées.
00:14:49Il va falloir refaire ça.
00:14:51Mais le but de mon intervention, ce n'est pas le matériel.
00:14:56Moi, j'aurais voulu une décision qui soit à la hauteur du préjudice que j'ai subi.
00:15:01Ce n'est pas une question d'argent.
00:15:03Ce n'est pas ça le plus important.
00:15:05Docteur, on s'était parlé quelques heures après votre agression,
00:15:10et vous aviez témoigné de façon courageuse.
00:15:13Vous avez témoigné en plus à visage découvert.
00:15:15Mais je vous sens aujourd'hui encore plus touché, on l'a vu tout à l'heure avec votre émotion,
00:15:20encore plus touché, encore plus ému par le verdict que par ce qui vous est arrivé.
00:15:25Tout à fait, tout à fait.
00:15:27Sincèrement, je me suis fait violence pour reprendre.
00:15:30Chaque jour, quand je revenais au cabinet, c'était la peur au ventre.
00:15:34Pour retravailler, je me dis que ce n'est pas grave.
00:15:36Je le fais pour les patients, pour tous les autres patients qui n'y sont pour rien et qui sont gentils,
00:15:41et pour lesquels je vais tout faire.
00:15:43Mais avec la décision d'hier, sincèrement, je me dis, mais on va où ?
00:15:49Il aurait fallu qu'il me tue pour qu'on fasse, je ne sais pas, même pas trois jours en sursis.
00:15:55Rien. La prison n'en a même pas parlé.
00:15:58Pas de brasser l'extrême.
00:15:59Je ne demande pas, je ne veux pas qu'on fasse une peine disproportionnée.
00:16:05Mais là, elle est disproportionnée dans l'autre sens.
00:16:07J'espère que le parquet, parce que seul le parquet peut faire appel de cette décision,
00:16:12va avoir la clairvoyance et juger s'il pense que c'est ça la justice.
00:16:21Je n'ai plus rien à dire.
00:16:22– Docteur, reste avec nous, parce qu'on a sur ce plateau une sénatrice,
00:16:25on a Nathalie Goulet qui est sénatrice.
00:16:27Qu'est-ce que vous auriez envie de dire à ce docteur, Madame la sénatrice ?
00:16:30– D'abord, je comprends évidemment son émotion qu'on partage,
00:16:34parce que, vous savez, on est tous des victimes en puissance
00:16:38de cette espèce de criminalité de voisinage.
00:16:41Je pense que le parquet fera appel.
00:16:43Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a quelques semaines,
00:16:45des enseignants qui avaient été menacés, les auteurs avaient eu une peine très très faible.
00:16:49C'est un encouragement à recommencer.
00:16:51– Tout à fait.
00:16:52– Et ça, c'est inacceptable dans la société.
00:16:54Donc vous avez évidemment, docteur, tout notre soutien, c'est évident.
00:16:59Je suis certaine que le parquet fera appel.
00:17:01Ce n'est pas possible, d'abord pour la victime, pour l'ensemble des victimes,
00:17:05et puis pour l'exemplarité de la peine, c'est inacceptable.
00:17:08– Mais vous comprenez son désespoir, on l'a entendu tout à l'heure.
00:17:10– Mais bien sûr.
00:17:11– En fait, c'est désespérant d'entendre des décisions comme ça.
00:17:14Comment ça s'explique aujourd'hui qu'on puisse avoir des décisions comme ça ?
00:17:17– Vous savez, le vieux principe qui consiste à ne pas commenter une décision.
00:17:20– Ah oui, c'est trop facile ça.
00:17:21– Oui, justement, c'est parce que je suis en train de faire.
00:17:24Je suis en train de dire que c'est inacceptable et que le parquet va faire appel.
00:17:27Je pense que c'est une incompréhension complète
00:17:30et un mépris du droit des victimes, et ça je crois que ce n'est pas possible.
00:17:33– Le policier Jean-Pierre Colombias.
00:17:34– Oui, effectivement, le juge est souverain dans sa décision,
00:17:38même quand elle est parfaitement incongrue et incompréhensible et totalement décalée,
00:17:42et qu'elle constitue quasiment une incitation à poursuivre dans ce parcours.
00:17:46Et vous savez quoi, je vais faire un parallèle qui va peut-être vous choquer,
00:17:49mais je le fais avec l'affaire de cette pauvre enfant de Louise et d'Elias.
00:17:54Pourquoi ?
00:17:55Parce qu'on est face à chaque fois à des cas
00:17:57où on est confronté à des auteurs de crimes et de délits qui n'ont peur de rien,
00:18:02et pour qui surtout l'autre n'est rien, et surtout la victime potentielle n'est rien.
00:18:07Elias est agressé par deux types qui trouvent parfaitement normal de le planter,
00:18:12je reprends leur terme, et puis Louise est face à un moment donné à un type
00:18:16qui pour, je dirais, exprimer sa frustration quel qu'elle soit,
00:18:20ne trouve rien de mieux que de massacrer une enfant.
00:18:23Et là, on a un autre gars, d'ailleurs c'est à peu près,
00:18:26bon ce n'est pas la même génération, ceux d'Elias sont plus jeunes,
00:18:28mais Owen est l'agresseur du docteur, c'est la même génération, une vingtaine d'années.
00:18:33On se rend bien compte que notre société, notre système éducatif, social,
00:18:37a engendré des monstres pour qui la frustration n'a plus aucun frein.
00:18:41Mais c'est la faute de la société !
00:18:43Des politiciens ! Non, non, non, des politiciens !
00:18:45Non, non, parce que les lois elles existent, excusez-moi, les lois elles existent !
00:18:47Mais pas leur application !
00:18:48Oui, mais l'application ce n'est pas les politiciens, l'application c'est les juges !
00:18:51Si, je vais vous expliquer pourquoi.
00:18:53Pour une raison simple, c'est que dans bien des cas,
00:18:55l'insuffisance des capacités carcérales fait qu'on n'arrive pas à...
00:18:59Si l'agresseur du docteur avait été condamné de la prison avec du sursis,
00:19:03il n'y a pas de problème de capacité carcérale.
00:19:05Excusez-moi.
00:19:06On est d'accord.
00:19:07Juste, docteur, vous allez continuer quand même à exercer ?
00:19:11Sincèrement, autant la dernière fois je vous avais dit
00:19:14que je suis en train de me donner le temps pour permettre aux patients
00:19:17de retrouver quelqu'un et tout,
00:19:19mais dans ces conditions, c'est impossible.
00:19:21Franchement, c'est impossible.
00:19:23Je suis écoeuré, je n'ai même plus...
00:19:27Je me suis fait violence pour venir ce matin, je vous jure.
00:19:31Et pourtant, je suis d'une nature plus assez...
00:19:35Non, je ne suis pas quelqu'un de stressé de façon habituelle.
00:19:43Hier, j'ai envisagé, sincèrement,
00:19:46si j'avais des médicaments sous la main,
00:19:48je crois que j'aurais...
00:19:50Je suis écoeuré, écoeuré.
00:19:53Enfin, docteur, c'est compliqué de vous entendre dire ça, quand même.
00:19:57Franchement, qu'est-ce que vous voulez ?
00:20:00Quand on a tant...
00:20:02Je veux dire, ça faisait combien de semaines que j'attendais réparation,
00:20:07mais au moins un semblant de justice.
00:20:09S'il aurait eu, je ne sais pas, trois mois avec sursis,
00:20:11j'aurais été un peu...
00:20:13Mais là, trois semaines d'intérêt, c'est quoi ?
00:20:17C'est ça ce que ça vaut d'avoir agressé un médecin dans son cabinet,
00:20:21qui est là pour soigner,
00:20:24qui est là pour soigner le tout-venant,
00:20:27sans faire distinction entre les gens.
00:20:29Qu'ils aient les moyens ou qu'ils n'aient pas les moyens.
00:20:31On soigne tout le monde de la même façon.
00:20:33On est dévoué à notre métier.
00:20:36Et tout ça pour ça.
00:20:39Vous comprenez aussi que vous entendez parler de suicide sur cette décision.
00:20:42C'est quand même très, très violent.
00:20:45Très, très violent pour vous, bien évidemment,
00:20:48et pour les gens qui nous regardent.
00:20:51Oui.
00:20:54Franchement, je laisse les gens juger,
00:20:58je laisse les personnes juger.
00:21:00Surtout, docteur, battez-vous,
00:21:02et surtout, ne baissez pas les bras.
00:21:04On sera à côté de lui.
00:21:06Penser au suicide sur une décision de justice,
00:21:08c'est quelque chose qui est terrible.
00:21:10Battez-vous, docteur.
00:21:11Ne baissez pas les bras.
00:21:13Et c'est grâce à des gens comme vous, justement,
00:21:14qu'on peut faire bouger les choses.
00:21:16C'est grâce à des gens comme vous qu'on peut faire avancer les choses.
00:21:18Surtout, ne pensez pas au suicide.
00:21:20L'état de droit, c'est pour le défendre, lui.
00:21:22Juste un mot, Andréa Cotarac.
00:21:24C'est vrai, je dois avouer qu'il m'a un peu glacé le médecin avec ces derniers mots.
00:21:27Je pense qu'on n'a pas de mots assez puissants
00:21:30quand on écoute le docteur Houlmeki.
00:21:32Moi, j'aimerais lui dire qu'on lui apporte tout notre soutien.
00:21:36Ce n'est pas question de suicide.
00:21:38Ce n'est pas vous qui êtes fautif.
00:21:40Ce n'est pas vous qui êtes fautif.
00:21:42Vous menez votre mission, vous vous êtes fait agresser,
00:21:44et la décision de justice, force est de constater,
00:21:46n'est pas du tout à la hauteur.
00:21:48Ce n'est pas vous qui êtes fautif.
00:21:50Et je pense que l'ensemble des téléspectateurs, aujourd'hui, vous soutiennent.
00:21:52Parce que, vous avez dit tout à l'heure,
00:21:56et je pense que vous avez le courage,
00:21:58ne serait-ce que d'intervenir sur ce plateau.
00:22:00Parce que quand on est agressé,
00:22:02quand l'agresseur sourit, se croit tout puissant,
00:22:04et qu'il est peut-être dans les parages,
00:22:06il faut avoir du courage
00:22:08pour intervenir sur la télévision.
00:22:10Et donc, je vous remercie.
00:22:12Vous avez dit quelque chose tout à l'heure d'intéressant.
00:22:14Je pense que ce cas d'espèce,
00:22:16ce n'est pas un fait divers.
00:22:18C'est un fait de société.
00:22:20Vous avez parlé tout à l'heure des soignants.
00:22:22Il y a eu 18 700 signalements de violence
00:22:24en 2022.
00:22:26C'est-à-dire sur un an.
00:22:28C'est 51 signalements par jour.
00:22:30Des aides-soignants, des infirmiers, des médecins.
00:22:32Et on peut aller au-delà.
00:22:34On a une explosion des violences contre les élus,
00:22:36contre les professeurs,
00:22:38contre tous ceux qui mènent une mission de service public
00:22:40à la population.
00:22:42Maintenant, il y a deux choses d'une.
00:22:44Là, on se met tous à votre place
00:22:46parce qu'on est tous émus par votre témoignage.
00:22:48Moi, je me mets à la place de votre agresseur.
00:22:50Quel est le sens de la peine ?
00:22:52Est-ce qu'il a compris
00:22:54quand on se croit tout puissant,
00:22:56souriant au tribunal,
00:22:58comme vous l'avez expliqué,
00:23:00et qu'on se retrouve à avoir cassé la gueule d'un médecin,
00:23:02à l'avoir défiguré, et dans le même temps
00:23:04à avoir trois semaines d'intérêt général
00:23:06qui peut-être ne seront même pas exécutées
00:23:08parce que c'est généralement le cas, on va se le dire.
00:23:10Quel est le sens de la peine ? Aucune.
00:23:12Je veux dire, là, c'est l'État
00:23:14qui est en responsabilité.
00:23:16Quand l'intégrité physique n'est plus
00:23:18sacralisée dans notre pays, elle n'est plus sacralisée
00:23:20dans notre pays. Moi, je pense qu'il faut
00:23:22des peines planchées, d'une part,
00:23:24quand on s'attaque à une personne, à l'intégrité physique,
00:23:26mais aussi, il faut supprimer
00:23:28les peines d'aménagement pour des personnes
00:23:30qui ont attaqué l'intégrité physique de quelqu'un
00:23:32pour une peine parfois
00:23:34minime, parce que M. Morandini, vous avez dit
00:23:36six mois avec sursis, ou s'il avait du sursis.
00:23:38Mais généralement, toutes ces peines d'aménagement,
00:23:40elles ne sont pas exécutées. Je veux dire,
00:23:42quand vous avez attaqué quelqu'un,
00:23:44atteint l'intégrité physique
00:23:46de quelqu'un, vous devez avoir une peine
00:23:48beaucoup plus sévère, même si c'est
00:23:50deux mois avec sursis.
00:23:52Bon courage. Merci d'avoir témoigné.
00:23:54Merci infiniment de m'avoir donné l'occasion
00:23:56de vous le dire tous, au moins.
00:23:58Vous avez tout notre soutien, je crois.
00:24:00Merci beaucoup.
00:24:02On est avec vous, docteur.
00:24:04Et continuez à nous tenir au courant
00:24:06de l'évolution,
00:24:08et s'il y a appel, etc.
00:24:10Mais on est avec vous, et surtout, je vous le redis vraiment,
00:24:12sincèrement, et les yeux dans les yeux, surtout, ne baissez pas les bras.
00:24:14Ne baissez pas les bras. Ce serait donner raison
00:24:16à votre agresseur. Ce serait lui dire
00:24:18que c'est lui qui a gagné. Et il ne peut pas gagner.
00:24:20Les agresseurs ne peuvent pas gagner, docteur.
00:24:22Tenez bon. Merci infiniment.
00:24:24Merci beaucoup.
00:24:26Bon, voilà. C'est vrai que
00:24:28ces derniers propos, je vous l'ai dit, sont assez
00:24:30glaçants. Et écoutez,
00:24:32là, au moment où on parle, il y a une info qui tombe,
00:24:34également. On va en parler juste après,
00:24:36ce n'était pas prévu, mais c'est Sébastien Delogu,
00:24:38député de la France Insoumise, qui vient
00:24:40d'être condamné pour violence aggravée.
00:24:42Il est député.
00:24:44Il est condamné pour, pas n'importe quoi,
00:24:46violence aggravée. Le procureur
00:24:48avait demandé six mois de prison
00:24:50avec sursis. Finalement, il n'a que
00:24:525 000 euros d'amende. Voilà. On est
00:24:54exactement dans le même domaine.
00:24:56Et c'est un député. C'est un élu de la République.
00:24:58On va en parler juste après la pause, parce que ça mérite
00:25:00qu'on s'y arrête. On est exactement dans la continuité
00:25:02de ce qu'on vient de voir. On fait la pause. On fait le
00:25:04CNews Info avec Sandra Tchambeau.
00:25:10Bruno Retailleau est arrivé à Grenoble en milieu
00:25:12de matinée. Le ministre de l'Intérieur
00:25:14s'entretient avec le maire de la ville,
00:25:16Éric Piolle. Son déplacement
00:25:18est placé sous le signe de la sécurité.
00:25:20Après l'attaque à la grenade dans un bar
00:25:22ce mercredi, elle se rélit à un trafic
00:25:24de cigarettes. Elle a fait plusieurs blessés.
00:25:26L'auteur est toujours recherché.
00:25:28Sans surprise, Laurent Wauquiez a donc lancé
00:25:30sa campagne à la présidence des Républicains.
00:25:32Il a tenu son premier meeting hier à Valence
00:25:34dans la Drôme. Le patron des députés
00:25:36LR est en duel avec Bruno Retailleau,
00:25:38le ministre de l'Intérieur.
00:25:40Il appelle les membres du gouvernement
00:25:42à être totalement engagés à leur tâche
00:25:44et plaide pour la complémentarité.
00:25:46Et puis Emmanuel Macron met en garde contre
00:25:48une paix qui reviendrait, une capitulation
00:25:50de l'Ukraine. Il fait référence
00:25:52à la volonté de Donald Trump d'engager
00:25:54des négociations entre Moscou et Kiev.
00:25:56Attendu aujourd'hui à la conférence de
00:25:58Munich sur la sécurité, Volodymyr Zelensky
00:26:00doit rencontrer la nouvelle administration
00:26:02américaine.
00:26:04C'est tout.
00:26:0611h04 sur CNews, merci d'être en direct
00:26:08avec nous et je vous le disais, je voudrais
00:26:10qu'on revienne sur cette info qui est tombée il y a quelques minutes
00:26:12et on est exactement dans la continuité
00:26:14de ce médecin qu'on a eu en direct à l'antenne
00:26:16il y a quelques instants. Sébastien Delegu,
00:26:18député LFI, a été condamné
00:26:20ce matin par le Tribunal Correctionnel
00:26:22de Marseille à 5000 euros d'amende
00:26:24pour des faits de violences
00:26:26aggravées. Il est accusé
00:26:28d'avoir commis ces violences sur deux
00:26:30membres du personnel de l'éducation nationale
00:26:32en marge d'un blocus lycéen
00:26:34organisé dans la cité phocéenne
00:26:36en 2023. Le procureur
00:26:38avait réclamé contre lui lors du procès
00:26:40qui s'est tenu le 7 janvier
00:26:42six mois de prison avec
00:26:44sursis et une amende de 1000 euros.
00:26:46Les juges ont décidé de gonfler
00:26:48l'amende qui est portée donc
00:26:50à 5000 euros mais il n'y a pas de prison avec
00:26:52sursis, Jean-Christophe Gallien. On est exactement
00:26:54dans la même histoire. Quelle image
00:26:56est-ce que ça renvoie ?
00:26:58On part de l'impuissance vers une sorte de trahison
00:27:00parce que les juges, si vous voulez, malgré tout
00:27:02ce qu'on oublie toujours de dire c'est qu'effectivement ils sont indépendants
00:27:04heureusement, le tas de droits, protections
00:27:06parce qu'on peut imaginer des régimes compliqués
00:27:08mais ils rendent la justice au nom du
00:27:10peuple français. En l'occurrence on est en France
00:27:12au nom du peuple. C'est pas leur justice
00:27:14c'est pas leur seule compétence
00:27:16leur version à eux idéologisée ou pas
00:27:18peu importe, personnelle. C'est donc
00:27:20un métier de service public
00:27:22lui aussi, c'est-à-dire que pour le coup on parle
00:27:24de sanctuaires républicains qui là sont tous attaqués
00:27:26vous parlez de la santé. Ils sont abandonnés
00:27:28l'école, l'éducation, vous en avez parlé
00:27:30pas protégés, abandonnés complètement
00:27:32aussi. La police qui se fait tabasser
00:27:34en l'occurrence
00:27:36on ne respecte plus. Attention
00:27:38pour les juges, là vous vous rendrez compte, on est
00:27:40au coeur du Parlement. Attention pour les
00:27:42juges que demain, si vous voulez
00:27:44ces délits
00:27:46ces comportements, ces
00:27:48dérives qu'on constate sur
00:27:50tous les sanctuaires républicains qui devraient être protégés
00:27:52n'arrivent pas dans la cour de justice
00:27:54rien ne dit que demain, si vous voulez, ce qui
00:27:56se passe pour l'école, la santé, la police
00:27:58au Parlement potentiellement
00:28:00n'arrivera pas dans une salle
00:28:02de justice. C'est-à-dire que demain, le juge qui lui aujourd'hui
00:28:04si vous voulez, prononce un
00:28:06jugement, peut très bien avoir, si on continue
00:28:08de cette manière-là, avoir quelqu'un qui dit
00:28:10je m'en fiche, j'arrache tout et je vais tout péter. Donc on est
00:28:12au coeur de quelque chose qui est très grave
00:28:14parce qu'on dérive. Alors évidemment
00:28:16ce sont des dérives progressives
00:28:18mais quand on arrive à ce point-là
00:28:20quand vous dites par exemple que monsieur Deleugue
00:28:22je ne connais pas l'affaire mais en l'occurrence
00:28:24on peut imaginer. Il est condamné pour
00:28:26violences aggravées donc il est reconnu coupable
00:28:28il est condamné pour violences aggravées. Vous vous rendez compte
00:28:30il est dérivé de la République donc il est encore
00:28:32plus en devoir d'exemplarité
00:28:34même si c'est pas ça qui fait la différence
00:28:36mais ce que je veux vous dire c'est qu'au coeur de notre dispositif
00:28:38tous les sanctuaires républicains
00:28:40tombent les uns après les autres. C'est-à-dire que
00:28:42vous pouvez pas tenir, un système ne peut
00:28:44pas tenir dans un contexte de ce type
00:28:46à partir du moment où la faiblesse est tellement
00:28:48partagée, diffusée, l'impuissance
00:28:50si vous voulez elle nous environne de partout. C'est-à-dire qu'on
00:28:52peut dire après tout ce qu'on veut, écrire, faire
00:28:54des livres, crier ce qu'on veut mais la réalité c'est que notre
00:28:56impuissance elle devient totalement collective
00:28:58ce qui veut dire qu'individuellement, et je vous le
00:29:00dis, la prochaine dérive c'est dans
00:29:02la salle de justice et la suite c'est quoi ?
00:29:04Qu'est-ce qui va se passer quand on fait ça ?
00:29:06Les gens ne l'acceptent plus.
00:29:08Les gens ne peuvent plus accepter ça.
00:29:10C'est terrible de dire ça. Mais d'autres vont
00:29:12vouloir faire l'inverse. C'est-à-dire en gros, moi si
00:29:14vous m'attaquez, moi si vous m'attaquez,
00:29:16je vais tirer. – Je tire. Nathalie Goulet,
00:29:18quelle image on est en train
00:29:20de renvoyer de la société d'aujourd'hui ? Excusez-moi,
00:29:22je pense aux gens qui nous regardent.
00:29:24Ils ont vu un médecin qui s'est fait massacrer,
00:29:26qui s'est fait défigurer. Son agresseur,
00:29:28zéro jour de prison
00:29:30avec sursis, avec sursis, je parle
00:29:32pas de ferme, zéro sursis.
00:29:34Sébastien Delegu, condamné pour violences
00:29:36aggravées, zéro jour de prison.
00:29:38On peut taper. En fait,
00:29:40les juges sont en train de donner le droit
00:29:42de taper, le droit de frapper.
00:29:46– Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? – Si vous êtes d'accord ou pas.
00:29:48– Je veux dire…
00:29:50– Vous pourriez me faire taper eux après,
00:29:52je vous le dis. – Vous savez que
00:29:54très souvent les magistrats n'habitent plus dans le ressort
00:29:56du tribunal dans lequel ils exercent, parce qu'ils
00:29:58ont peur aussi des représailles
00:30:00éventuelles. Donc c'est
00:30:02un système auquel il faut évidemment
00:30:04mettre un terme et
00:30:06on paye des années
00:30:08de laxisme, de naïveté
00:30:10et de gens qui ont voulu fermer les yeux
00:30:12pour des raisons…
00:30:14– Mais est-ce que c'est des jugements qui sont des jugements
00:30:16politiques ? Moi, c'est ça ce qui m'intéresse aussi.
00:30:18C'est-à-dire, est-ce qu'il y a une portée politique
00:30:20dans ces jugements ?
00:30:22– Quand vous les mettez côte à côte, ça finit
00:30:24par avoir une portée politique, séparément.
00:30:26Mais si vous voulez, quand vous
00:30:28fusionnez l'ensemble
00:30:30de décisions, je parlais tout à l'heure
00:30:32de cet enseignant menacé d'être coupé en morceaux
00:30:34ou l'auteur
00:30:36a eu 500 euros d'amende
00:30:38par qui a fait appel, etc.
00:30:40Je veux dire, c'est des encouragements à recommencer.
00:30:42Donc, vous ne vous n'y donnez pas après
00:30:44d'une fracture de la société qui est tellement violente.
00:30:46– Jean-Pierre Colombière, on a
00:30:48deux cas, parce que moi j'aime bien qu'on parle
00:30:50des cas précis parce que je trouve que
00:30:52la théorie, moi c'est ce que je fais toujours dans cette émission, je prends des cas précis.
00:30:54Mais regardez, on a deux cas précis.
00:30:56Vous avez un médecin,
00:30:58vous avez un élu de la République.
00:31:00Après, c'est pas moi qui décide qu'il est coupable.
00:31:02C'est les juges, on dit, il est coupable
00:31:04de violences aggravées. Donc, c'est pas, à mon avis, à moi.
00:31:06Mais coupable de violences aggravées. Et vous dites,
00:31:08c'est un député sur des membres de l'éducation nationale
00:31:10et il a 5000 euros d'amende.
00:31:12– Déjà, son propre parti
00:31:14devrait prendre une mesure immédiate
00:31:16d'éloignement. Terminé.
00:31:18Il touche les enseignants.
00:31:20Si la France insoumise a un tant soit peu,
00:31:22je dirais, d'honorabilité à défendre,
00:31:24elle dit, monsieur, tu es gentil, tu rends ton écharpe
00:31:26et tu retournes d'où tu viens et fin de l'histoire.
00:31:28Mais ce principe vaut pour beaucoup d'autres.
00:31:30Et je rappelle qu'il y a quand même un glissement vers…
00:31:32ces derniers mois, ces dernières années,
00:31:34une sorte de culte de la transgression.
00:31:36Ça a commencé avec Benalla,
00:31:38qui allait s'amuser à casser du manifestant
00:31:40quasiment sous les caméras,
00:31:42qui n'a pas été condamné non plus pour ça.
00:31:44Et ça continue avec aussi des députés
00:31:46qui consomment de la cocaïne,
00:31:48du shit, et on y va allègrement.
00:31:50On a un député de la France insoumise
00:31:52qui reconnaît le sourire au lèvre qu'il a dilé.
00:31:54Et ça se passe, crème.
00:31:56Personne ne dit rien, personne ne se révolte.
00:31:58À un moment donné, c'est plus tenable.
00:32:00Et il ne faut pas s'étonner ensuite
00:32:02qu'il y ait des jeunes de 20, 25 ans,
00:32:0417 ans, 18 ans, qui s'installent
00:32:06dans une démarche de délinquance
00:32:08et qui va…
00:32:10– Vous me faites le lien avec le sujet suivant.
00:32:12On parlait de la violence des mineurs.
00:32:14Et je voudrais vous faire écouter le coup de gueule d'un papa.
00:32:16C'était dans un document qui a été diffusé
00:32:18hier soir sur CNews.
00:32:20C'est le témoignage du père
00:32:22d'une jeune fille qui a été agressée
00:32:24par deux jeunes de 15 ans,
00:32:26armés de couteaux. Et ce papa est excédé.
00:32:28Il n'en peut plus parce qu'il dit en fait
00:32:30les agressions, c'est toujours sur le même chemin.
00:32:32C'est toujours au même endroit. Tout le monde le sait.
00:32:34Et ces jeunes, c'est toujours les mêmes.
00:32:36Et ils agressent en permanence des jeunes.
00:32:38Et personne ne fait rien. Écoutez ce témoignage
00:32:40qui était hier soir sur CNews
00:32:42dans ce documentaire que nous avons diffusé.
00:32:44– Un matin, ça s'est déroulé aux alentours
00:32:46de 7h30, 8h.
00:32:48Il y a eu 4 agressions
00:32:50qui ont eu lieu par la même bande d'individus.
00:32:52C'est deux individus
00:32:54qui ont agressé plusieurs jeunes.
00:32:56Agressés pas pour rien, c'était du racket.
00:32:58Donc ça s'est passé par ici.
00:33:00Ils sont tombés pour une première fois sur un jeune.
00:33:02Ils l'ont menacé avec un couteau.
00:33:04Un grand couteau.
00:33:06Au cou.
00:33:08Pour lui prendre son téléphone portable
00:33:10et ses Airpods. Le jeune n'a pas résisté.
00:33:12Ils ont continué leur chemin. C'est un chemin sanglant.
00:33:14Heureusement, il n'y a pas eu de drame.
00:33:16On a eu de la chance cette fois-ci.
00:33:18La deuxième agression, c'est un peu plus loin.
00:33:20Là, ils sont tombés sur un jeune, pareil.
00:33:22Toujours le même mode opératoire. Le jeune a résisté.
00:33:24Ils les ont réussi à jeter au sol.
00:33:26Et ils ont commencé à le s'abattre à coups de pied.
00:33:28Dans toutes les parties du corps et notamment à la tête.
00:33:30À ce moment-là, il y a deux autres jeunes qui étaient à côté.
00:33:32Qui ont crié pour les arrêter.
00:33:34Il y en a un des deux qui s'est relevé
00:33:36et qui a plaqué son couteau
00:33:38qui était un grand couteau pliable, genre au pinel,
00:33:40de grand modèle, au cou de la jeune fille.
00:33:42C'était une jeune fille.
00:33:44Assez forte pour qu'elle ait des traces.
00:33:46Par chance,
00:33:48la police très réactive
00:33:50a rattrapé ces deux salopards
00:33:52un quart d'heure plus tard.
00:33:54C'est des tentatives de meurtre, c'est clair, avec un couteau.
00:33:56Un couteau plaqué au cou.
00:33:58Je suis désolé, c'est pas anodin.
00:34:00Donc ça, c'est pas admissible.
00:34:02C'est surréaliste
00:34:04parce qu'on a l'impression
00:34:06en racontant ça, qu'on est dans une banalité
00:34:08de la vie de tous les jours.
00:34:10Et c'est malheureusement ça, l'histoire.
00:34:12Une énième agression au couteau
00:34:14commise par deux jeunes, une nouvelle fois
00:34:16bien connus des services de police.
00:34:18C'est deux adolescents,
00:34:2015 ans, armés,
00:34:22avec des couteaux. Ils agissent sur les itinéraires
00:34:24des écoliers,
00:34:26en se demandant ce qu'ils font.
00:34:28Révoltés, ce père de famille se tourne vers la mairie de Paris
00:34:30pour assurer la sécurité de ses enfants.
00:34:32La ville de Paris,
00:34:34elle a 50 000 personnes.
00:34:36Mais qu'est-ce qu'ils foutent, sans déconner ?
00:34:38Mais qu'est-ce qu'ils foutent ? Vous allez pas me dire
00:34:40que là, sur les 50 000, on pourrait pas déployer,
00:34:42on pourrait prendre la masse salariale et pas la mettre
00:34:44dans les rues, ne serait-ce que pour assurer la prévention.
00:34:46Après, on dit oui, mais on n'a pas assez d'argent.
00:34:48De qui on se moque ?
00:34:50Le plan Baignade,
00:34:52le plan Baignade de la Seine,
00:34:54c'est un milliard d'eux.
00:34:56Un milliard d'eux !
00:34:58Et on dit après qu'on n'a pas de fric, sans déconner.
00:35:00Ce papa, c'est le reflet
00:35:02de ce qui se passe. C'est-à-dire que les gens sont excédés.
00:35:04Les gens n'en peuvent plus.
00:35:06Quand on a son enfant qui est agressé avec des couteaux
00:35:08en dracotara, quand on voit ça,
00:35:10qu'est-ce qu'on répond à ce père de famille ?
00:35:12Qu'est-ce qu'on lui dit ?
00:35:14C'est la banalisation généralisée.
00:35:16Moi, tout à l'heure, je posais la question sur
00:35:18le prénom des enfants tués
00:35:20à la sortie du club de foot,
00:35:22à la sortie de l'école,
00:35:24découpés par des OQTF,
00:35:26ce qui était le cas de Lola ou de Philippine
00:35:28qui rentraient de l'université.
00:35:30Il y en a tellement qu'on commence à banaliser.
00:35:32Moi, j'ai regardé les chiffres et je constate que
00:35:34là encore, ce n'est pas un fait divers,
00:35:36mais c'est un fait de société
00:35:38puisque une agression sur trois
00:35:40dans notre pays, fait avec une arme,
00:35:42une agression sur trois,
00:35:44c'est le fait d'un mineur entre 13 et 17 ans.
00:35:46Une agression, un vol avec violence
00:35:48sur trois est le fait d'un mineur
00:35:50entre 13 et 17 ans.
00:35:52C'est bien aujourd'hui que l'ordonnance de 45
00:35:54sur la justice des mineurs n'est plus adaptée
00:35:56aux enfants de 2024.
00:35:58Le petit Elias a été tué à coups
00:36:00de machettes. Donc, on voit qu'il y a quand même
00:36:02une ultra-violence, il y a un ensauvagement
00:36:04et ce que dit aussi le père,
00:36:06c'est que la sécurité devient
00:36:08la première des libertés.
00:36:10Ils ne peuvent plus rentrer chez eux et il dit
00:36:12qu'ils méritent de Paris parce que les Français
00:36:14n'ont jamais payé autant d'impôts
00:36:16et en face de cela, ils ont des services
00:36:18publics qui sont à genoux. Personne
00:36:20pour assurer leur sécurité, personne pour les soigner.
00:36:22Donc, on se demande où va l'argent ?
00:36:24C'est un petit peu ce que dit ce père.
00:36:26Et le problème, c'est qu'on ne sait plus vers qui se tourner.
00:36:28C'est ça le problème, Jean-Pierre Colombias.
00:36:30Il y a un double paradoxe,
00:36:32totalement hypocrite du reste.
00:36:34La France est tiraillée par deux grands courants politiques
00:36:36depuis un certain nombre d'années.
00:36:38Une gauche totalement angélique,
00:36:40je renvoie au discours de Jospin lorsqu'il a été éliminé
00:36:42en 2002, il a dit que nous avons péché par naïveté
00:36:44en termes d'appréhension
00:36:46des phénomènes sécuritaires. Et une droite
00:36:48totalement hypocrite en termes de discours,
00:36:50qui est un discours velléitaire et très musclé
00:36:52mais qui en fait a réduit les effectifs
00:36:54considérablement à partir de 2008.
00:36:56Je renvoie au discours de Sarkozy qui
00:36:58assumait parfaitement de supprimer un poste de fonctionnaire
00:37:00sur deux. Conséquence,
00:37:02la visibilité et l'occupation du terrain
00:37:04ne se fait plus, ne se fait pas.
00:37:06Ces jeunes évoluent tranquillement dans les rues parce que
00:37:08tout simplement, il n'y a pas assez
00:37:10de policiers sur la voie publique. On ne va pas
00:37:12tenir la langue de bois éternellement.
00:37:14La police municipale, les polices municipales
00:37:16sont mal employées sur le terrain.
00:37:18On le sait, je renvoie au rapport de la Cour des Comptes
00:37:20qui expliquait par A plus B qu'il y avait
00:37:22un millefeuille de responsabilité ou plutôt
00:37:24au final d'irresponsabilité.
00:37:26Ce qui fait qu'on n'occupe plus le terrain.
00:37:28A Marseille, on fait un commissariat sur deux.
00:37:30Il faut à un moment donné se poser des...
00:37:32Mais il y a aussi des mineurs, on va l'entendre tout à l'heure,
00:37:34je vais donner la parole à Nathalie Goulet, mais on va entendre tout à l'heure
00:37:36un autre exemple sur le comportement des mineurs
00:37:38quand ils sont arrêtés par les policiers. Et vous allez voir
00:37:40que ce que vous allez entendre, c'est hallucinant.
00:37:42Nathalie Goulet, vous,
00:37:44dans votre livre, l'argent du terrorisme,
00:37:46vous ne parlez pas que du terrorisme en fait, vous parlez du terrorisme
00:37:48du financement, mais vous parlez de tout ça aussi.
00:37:50C'est tous ces problèmes
00:37:52que vous évoquiez aussi.
00:37:54Absolument, c'est la criminalité organisée et les
00:37:56circuits financiers sont malheureusement les mêmes
00:37:58entre la criminalité organisée et le terrorisme.
00:38:00C'est évidemment les mêmes circuits financiers, mais je voudrais
00:38:02juste dire un mot là,
00:38:04précisément à ce moment, pour rendre quand même hommage
00:38:06à nos forces de police, de gendarmerie, de sécurité,
00:38:08parce qu'ils travaillent dans des conditions absolument
00:38:10très difficiles,
00:38:12psychologiquement, en matière
00:38:14de formation, en matière
00:38:16de risque. Vous n'avez
00:38:18jamais eu autant de suicides,
00:38:20des personnels de sécurité
00:38:22et des démissions.
00:38:24Donc si vous voulez, on est dans une
00:38:26période particulièrement
00:38:28difficile de la société,
00:38:30après des années de laxisme, et vous avez
00:38:32raison sur la RGPP,
00:38:34on a quand même augmenté beaucoup les budgets,
00:38:36on les a beaucoup augmentés en matière de lutte contre
00:38:38le terrorisme, de renseignements, etc.
00:38:40On a déplumé le renseignement territorial
00:38:42qui était quand même très très utile.
00:38:44En supprimant les îlotiers.
00:38:46En supprimant les îlotiers, voilà.
00:38:48Donc si vous voulez... Oui, d'accord.
00:38:50C'est un fait.
00:38:52Bien sûr, quand on n'a jamais...
00:38:54Je vais vous dire une chose, je crois qu'aujourd'hui
00:38:56les gens s'en foutent. Honnêtement.
00:38:58Je vais vous dire mon sentiment, c'est que les gens s'en foutent,
00:39:00la droite, la gauche, le milieu, le centre,
00:39:02ou n'importe quoi. On n'en peut plus.
00:39:04Les gens n'en peuvent plus.
00:39:06Parlons des solutions, parce que
00:39:08certaines personnes ont émis des solutions,
00:39:10ils ont supprimé 12 000 policiers gendarmes.
00:39:12Je vous propose d'écouter, parce que ça va faire
00:39:14avancer le débat quand même, je vous propose d'écouter
00:39:16ce que disent les policiers quand ils arrêtent des mineurs.
00:39:18Et comment se comportent les mineurs ?
00:39:20Vous allez voir, c'est
00:39:22hallucinant, regardez.
00:39:24La police est au contact de la population,
00:39:26constamment, et constamment elle agit
00:39:28contre la délinquance. Dans ce cadre-là,
00:39:30il est vrai que certains mineurs
00:39:32ont une attitude de défi
00:39:34et de non-respect des autorités.
00:39:36Certains sont tellement dans leur
00:39:38schéma de délinquance, enfin,
00:39:40vous avez des fois où on interpelle des gamins
00:39:42qui ont 16 ans, 17 ans, qui conduisent sans permis
00:39:44et qui vous disent, mais pourquoi vous m'interpellez ?
00:39:46Je ne fais rien. Si, tu conduis sans permis.
00:39:48Oui, mais à part ça,
00:39:50tout est autorisé. Ils ont un exemple
00:39:52qui est leur grand frère,
00:39:54où leur grand frère est passé 30 fois
00:39:56au commissariat et que 30 fois
00:39:58il est sorti. Donc,
00:40:00pour eux, il n'y a aucune
00:40:02apprehension, à tel point que lorsqu'ils rentrent
00:40:04dans le poste de police,
00:40:06la première chose qu'ils font la plupart du temps, c'est
00:40:08qu'ils hurlent leur nom,
00:40:10c'est qui ? Il y a qui, là ?
00:40:12Pour savoir qui est là,
00:40:14ça répond, il y a machin, il y a bidule,
00:40:16à travers les cellules, ils communiquent.
00:40:18On dirait presque une rencontre en colline
00:40:20de vacances. Qu'est-ce qui est grave ?
00:40:22La seule chose qui vient signifier que c'est grave,
00:40:24c'est la sanction.
00:40:26C'est-à-dire, c'est la valeur de la sanction
00:40:28qui détermine la valeur
00:40:30de l'acte. Est-ce que je prends cher ?
00:40:32Si je ne prends pas cher, quels que soient les dégâts,
00:40:34c'est que ce n'était pas grave.
00:40:36Jean-Pierre Colombiès, vous avez
00:40:38entendu votre collègue qui témoigne de façon anonyme,
00:40:40qui est de Marseille d'ailleurs, si je me souviens bien du synthé.
00:40:42Vous vous rendez compte ? C'est-à-dire que
00:40:44les mineurs, ils rentrent dans le commissariat, ils sont tout fiers.
00:40:46Ils hurlent leur nom en disant, allez, il y a qui d'autre de mes potes
00:40:48qui est là ? Mais c'est même un titre de gloire,
00:40:50c'est même presque une décoration pour eux, à chaque fois
00:40:52de multiplier les mises à disposition,
00:40:54ce qu'on appelle les mises à disposition, les interpellations.
00:40:56Parfois même, le fait d'aller en prison,
00:40:58c'est presque, je dirais, les hautes études
00:41:00de la criminalité.
00:41:02Mais au-delà de ça,
00:41:04vous avez quand même un trou noir
00:41:06chez nous quand même, qui est de dire que
00:41:08à partir de 11-12 ans,
00:41:10jusqu'à 17-18 ans, on ne s'est pas
00:41:12traité. Et on ne s'est pas traité dans la répression,
00:41:14vous l'avez dit, on n'a plus personne.
00:41:16On ne s'est pas traité dans l'accompagnement
00:41:18de l'exécution d'éventuellement peine
00:41:20quand il y en a une, il n'y a rien,
00:41:22pas de centre, ils se distribuent à droite, à gauche,
00:41:24ils font ce qu'ils veulent. On ne s'est pas,
00:41:26on a abandonné, et pour moi,
00:41:28le crime le plus lourd,
00:41:30il n'est pas dans le secteur républicain de la justice,
00:41:32de la police, il est dans l'éducation.
00:41:34C'est-à-dire qu'on a abandonné
00:41:36l'environnement où ils doivent d'abord aller
00:41:38commencer à part s'instruire. Regardez ce que Mme Borne
00:41:40fait la semaine dernière, vous croyez qu'on a besoin
00:41:42d'éduquer les enfants à l'éducation sexuelle
00:41:44ou je ne sais quoi en ce moment,
00:41:46dans le primaire, alors qu'on ne les instruit plus.
00:41:48Donc on a basculé dans des choix
00:41:50effectivement de services publics qui vont
00:41:52vers des univers qui ne correspondent
00:41:54à rien du réel. Donc on a abandonné la maternelle,
00:41:56c'est essentiel,
00:41:58personne ne le dit, c'est un endroit où parfois les enfants
00:42:00qui n'ont même pas parfois
00:42:02la capacité d'être éduqués
00:42:04par leur famille, mais parfois même d'avoir de l'affection,
00:42:06c'est des endroits où, quelque part,
00:42:08on compense très fort. Quand on laisse tomber ça,
00:42:10c'est fini. Vous ne faites que du rattrapage, du rattrapage.
00:42:12Donc amendez le rattrapage, du rattrapage.
00:42:14En premier, ça ne suffit plus. Et vous arrivez au collège,
00:42:16vous avez ces âges-là où les gens sont
00:42:18ensauvagés, parce que ce n'est pas un ensauvagement
00:42:20qu'on pourrait vivre en tant qu'animal,
00:42:22c'est un sauvagement sociétal,
00:42:24de société. C'est-à-dire qu'en gros, c'est la rue
00:42:26qui fait votre éducation, plus les parents, parce que les parents
00:42:28ne sont plus là, plus l'école,
00:42:30et donc la rue fait votre éducation. Comme il n'y a plus
00:42:32personne pour dire effectivement que ce n'est pas possible,
00:42:34que la sanction quand elle tombe n'est pas exécutée,
00:42:36quand il y a une sanction,
00:42:38vous arrivez à une dérive. Donc on a un trou noir,
00:42:40qui est un trou noir, qu'il faut régler
00:42:44C'est renforcer à l'intérieur, chaque fois,
00:42:46pour qu'enfin il y ait la lumière, parce que sinon,
00:42:48le parent qui est là, qui est mon cas aussi,
00:42:50on dit à nos enfants, ne résistez pas.
00:42:52Moi, je n'ai pas envie. Avant, on disait, mais tu leur mets une benne,
00:42:54tu te défends, il n'y a pas... Aujourd'hui, on a peur,
00:42:56parce que même nous, on a peur d'intervenir,
00:42:58pour défendre s'il vous arrive quelque chose.
00:43:00On dit, donnez, donnez, donnez.
00:43:02Donne ton téléphone, donne ton cartable,
00:43:04donne ton sac, donne ton portefeuille.
00:43:06La terreur aujourd'hui,
00:43:08elle est dans l'impuissance qui nous environne,
00:43:10et qui fait que, je vous le redis un jour,
00:43:12ce ne sera pas les pleurnichages,
00:43:14ce ne sera pas ce garçon, ce monsieur, ce papa qui dit,
00:43:16j'ai peur pour mes enfants, il s'organisera
00:43:18pour ne plus avoir peur. Je vous le redis,
00:43:20c'est ça la menace, et je n'en ai pas envie,
00:43:22parce que pour le coup, c'est différent.
00:43:24Et qu'en face, en plus, vous avez des gens,
00:43:26qui sont armés, qui n'ont plus peur
00:43:28de passer ni au plantage,
00:43:30ni quand il s'agit de flinguer.
00:43:32Voire à la grenade.
00:43:34Voire à la grenade.
00:43:36Nathalie Goulet,
00:43:38c'est vrai qu'on est dans une situation qui est surréaliste.
00:43:40C'est une mexicanisation,
00:43:42mais malheureusement, ce n'est pas ça.
00:43:44Au moins, la mexicanisation, ils ont des espaces
00:43:46où ils sont répartis. Aujourd'hui, en France,
00:43:48par exemple, Paris, c'est la ville la plus dense d'Europe,
00:43:50où il n'y a rien à répartir.
00:43:52Mais vous avez aussi ce type de criminalité partout,
00:43:54vous avez du homejacking,
00:43:56des phénomènes qui se multiplient,
00:43:58et des polices privés, des gens qui vont se défendre eux-mêmes,
00:44:00ce qui est le contraire de la République.
00:44:02Juste, moi, la question,
00:44:04Nathalie Goulet, je vous donne la parole dans un instant.
00:44:06La classe politique n'est pas corrompue par le crime.
00:44:08Nathalie Goulet, on va où ?
00:44:10Juste, moi, ce que je me demande avec votre livre,
00:44:12c'est on va où ? Parce que vous parlez
00:44:14de mexicanisation. Mais ça veut dire quoi ?
00:44:16On va où ? Pendant que vous répondez,
00:44:18je voudrais qu'on parte en direct à Grenoble.
00:44:20On est devant le bar. On est devant le bar
00:44:22où il y a eu cette grenade
00:44:24qui a été lancée. Vous voyez cette image ?
00:44:26Et pourquoi on est là ? C'est parce qu'il y a Bruno Rotailleau
00:44:28qui arrive dans les secondes
00:44:30qui viennent devant ce bar.
00:44:32Et c'est intéressant parce qu'on est exactement dans le sujet.
00:44:34On est en plein dans le sujet.
00:44:36Désormais, on attaque un bar
00:44:38avec une kalachnikov, même s'il
00:44:40s'en est pas servi. Tous les témoins disent
00:44:42l'homme qui rentre avec une kalachnikov à la main.
00:44:44Et il a lancé une grenade. On en est là ?
00:44:46Oui, bien sûr. Et on va où ?
00:44:48C'est pour ça qu'on a
00:44:50pris quand même des dispositifs très forts.
00:44:52Enfin, on a ouvert les yeux sur le
00:44:54narcotrafic qui est quand même un fil
00:44:56rouge de criminalité.
00:44:58Et moi, je crois qu'avec quand même
00:45:00Rotailleau et Darmanin, on a peut-être une chance
00:45:02de faire bouger les choses dans les
00:45:04conditions budgétaires dramatiques dans lesquelles on est.
00:45:06Mais vous avez en tous les cas des élus
00:45:08qui connaissent les attentes du terrain.
00:45:10Mais ça ne va pas se faire en un jour.
00:45:12Mais vous vous rendez compte,
00:45:14Andréa Cotarac, qu'on est en train de lancer
00:45:16des grenades dans un bar ?
00:45:18On ne sait pas pour l'instant. On ne sait pas pourquoi, comment.
00:45:20Mais ça ne change rien.
00:45:22Vous vous rendez compte où on en est ?
00:45:24Il semblerait que ce bar,
00:45:26au-delà du narcotrafic,
00:45:28et au-delà des policiers
00:45:30qui, à mon avis, font extrêmement bien leur travail
00:45:32sur l'affaire Lolla, l'affaire Elias,
00:45:34l'affaire Louise. Vous avez remarqué quand même
00:45:36que les policiers ont interpellé très rapidement
00:45:38le suspect. Donc, ils font
00:45:40un travail formidable avec peu de moyens.
00:45:42Mais il y a aussi la justice.
00:45:44La justice, la sanction.
00:45:46Pourquoi est-ce que dans l'affaire Elias,
00:45:48les deux meurtriers présumés
00:45:50sont censés être sous contrôle judiciaire
00:45:52et sont censés ne pas
00:45:54se rencontrer ?
00:45:56Ça, c'est la théorie de la sanction.
00:45:58En réalité, ils paradent dans la rue
00:46:00et agressent des gens,
00:46:02voire tuent des personnes à la sortie des clubs de sport,
00:46:04se baladent avec une machette.
00:46:06Voilà. Ça, c'est la réalité.
00:46:08Donc, à un moment donné, est-ce qu'on fait comme dans les autres pays étrangers ?
00:46:10Le sens de la peine.
00:46:12Si vous arrêtez un gamin de 16 ans
00:46:14qui a frappé un médecin
00:46:16et que vous lui dites, après la garde à vue,
00:46:18vous êtes libéré, rendez-vous dans un an et demi devant le juge,
00:46:20il ne comprend pas la peine.
00:46:22Il faut une sanction immédiate. Il faut une comparution immédiate.
00:46:24Il faut même, je dirais, des peines automatiques
00:46:26pour le premier délit, comme ça se fait
00:46:28au Parc et aux Pays-Bas,
00:46:30parce que ça porte ses fruits.
00:46:32Mais ce qui est terrible, c'est qu'on a le sentiment qu'il n'y a plus de limite aujourd'hui.
00:46:34Je ne parle pas de complicité.
00:46:36J'en parle juste deux secondes sur l'affaire de Grenoble.
00:46:38Vous savez, c'est ce qu'a dit Éric Piolle,
00:46:40quand on lui parle de sécurité, de propreté.
00:46:42Il dit, vous savez, je m'en fous. Je m'en foute.
00:46:44Ça veut dire que quand on vous parle de ça, on a réglé tous les autres problèmes.
00:46:46Le bilan carbone de Grenoble.
00:46:48Le bilan carbone.
00:46:50Je m'en fous.
00:46:52Jean-Pierre Colomès,
00:46:54comment vous réagissez-vous quand vous entendez
00:46:56qu'au départ, à Grenoble, où Bruno Rotaillot
00:46:58va arriver dans les minutes qui viennent,
00:47:00on a lancé une grenade ?
00:47:02Moi, je veux dire, on franchit une étape.
00:47:04Jusque-là, on réglait ses comptes à la Kalachnikov.
00:47:06Là, maintenant, on est sur des armes de guerre.
00:47:08Parce qu'une grenade, c'est une arme de guerre.
00:47:10Vous avez raison.
00:47:12Mais on a tellement l'habitude d'en avoir dans toutes les cités.
00:47:14C'est de la mitridisation.
00:47:16On a l'habitude des choses qui vont très mal.
00:47:18Donc, ça va un peu moins mal.
00:47:20Donc, comment vous jugez ça,
00:47:22vous, en tant que policier ?
00:47:24Je ne partage pas tout à fait, je dirais,
00:47:26l'optimisme de madame la sénatrice.
00:47:28Parce que vous avez souligné que
00:47:30le couple
00:47:32Darmanin-Rotaillot était plein d'espoir.
00:47:34Je rappelle juste que monsieur Darmanin est aux affaires
00:47:36depuis 7 ans. Quand même, en tant que ministre de l'Intérieur,
00:47:38on sait ce que ça a donné.
00:47:40Notamment avec des discours qui étaient juste mensongers.
00:47:42Au passage. Donc, moi, je n'ai aucune
00:47:44confiance dans cet attelage pour une raison simple.
00:47:46Je faisais référence au discours de monsieur Sarkozy
00:47:48en 2008. Je crois que ces deux
00:47:50personnalités faisaient partie
00:47:52de l'UMP, en son temps. Et que l'UMP
00:47:54n'est jamais revenu sur
00:47:56ces décisions, je dirais,
00:47:58d'affaiblissement considérable.
00:48:00Parlons du présent.
00:48:02Je ne vous en parle très simplement pas un mot
00:48:04sur la simplification procédurale.
00:48:06Parlons de ce
00:48:08dont on est en train de parler. Parlons de ce qui
00:48:10se passe à Grenoble.
00:48:12Restons sur les exemples précis. Grenoble, une grenade.
00:48:14La réponse, vous l'avez. C'est une guerre ouverte
00:48:16qui ressemble à une guerre civile entre gangs.
00:48:18Et le seul problème, c'est que la guerre civile qui s'installe
00:48:20et qui est bien installée sur notre territoire,
00:48:22les principales victimes sont des victimes collatérales,
00:48:24c'est-à-dire nous.
00:48:26Juste un mot, c'est que, bon, Europe Écologie
00:48:28Les Verts, on le sait. Monsieur Piolle nous a expliqué
00:48:30que l'insécurité, il s'en fout. Mais c'est le cas
00:48:32ailleurs. Je veux dire, le maire de Lyon a expliqué pendant
00:48:34la campagne que la sécurité n'était pas une priorité.
00:48:36C'est pas surprenant.
00:48:38Par ailleurs, sur monsieur
00:48:40Retailleau, DLR aussi, c'est le présent,
00:48:42on fait souvent des émissions
00:48:44sur ce qu'il dit,
00:48:46parfois très intéressants. On serait bien
00:48:48embarrassé, monsieur Morandini, s'il fallait faire des émissions
00:48:50sur ce qu'il fait. Parce qu'il a proposé
00:48:52un référendum sur l'immigration, il ne l'a pas fait.
00:48:54Des centres militaires...
00:48:56Des centres
00:48:58militarisés pour des enfants
00:49:00multirécidivistes, il n'y a même pas de texte à l'étude.
00:49:02Interdire le vol à l'université, il n'y a rien.
00:49:04Donc en fait, tout ce qu'il a proposé, il n'y a rien.
00:49:06Donc maintenant, j'aimerais qu'on commente ce qu'il fait
00:49:08pour les Français.
00:49:10La sénatrice Nathalie Goulet qui est avec nous
00:49:12veut vous répondre.
00:49:14Je ne vais pas me faire l'avocat du gouvernement.
00:49:16L'avocat du diable.
00:49:18Il en faut un.
00:49:20Mais quand même, je siège depuis longtemps.
00:49:22On a une manie dans ce
00:49:24pays, c'est
00:49:26un drame, une loi.
00:49:28Pas d'évaluation et pas
00:49:30de financement du texte.
00:49:32Et vous avez beau vous agiter
00:49:34comme un poisson dehors de son bocal,
00:49:36et moi je fais ça par exemple en matière de fraude sociale
00:49:38ou de fraude fiscale, et il n'y a pas moyen
00:49:40qu'on évalue. On vient d'avoir un rapport de la Cour des Comptes
00:49:42sur l'hébergement des migrants qui est à
00:49:44arracher les cheveux, et ça fait des années qu'on le dit.
00:49:46Donc si vous voulez,
00:49:48il va falloir changer de méthode
00:49:50de logique. Il faut complètement revoir
00:49:52les logiciels, ça prend un peu de temps, et vous ne pouvez pas
00:49:54empêcher non plus les gens qui sont au pouvoir
00:49:56ou qui l'ont été, d'évoluer
00:49:58aussi, et de s'améliorer
00:50:00en fonction des dispositifs.
00:50:02Les gens, ils veulent des résultats.
00:50:04Il y a des grenades, on ne peut pas attendre
00:50:06que le sénat s'accorde, etc.
00:50:08Monsieur Darmanin, ça fait sept ans
00:50:10qu'il est au pouvoir. La justice sur les mineurs,
00:50:12l'ensauvagement, il aurait pu agir
00:50:14sur l'immigration. Monsieur Rotaillot aurait pu voter
00:50:16pour un référendum sur l'immigration.
00:50:18Ça fait sept ans qu'ils attendent les Français. Ils ont eu Sarkozy,
00:50:20ils sont Karcher, ils ont eu Valls et ses coups
00:50:22de menton. On a aujourd'hui le communicant
00:50:24Rotaillot, les Français en ont
00:50:26plus qu'assez.
00:50:28Pas quel mot, Karcher ?
00:50:30Parce que la société
00:50:32qui
00:50:34produit cet appareil,
00:50:36non mais évidemment,
00:50:38ce que je veux dire par là, c'est que
00:50:40je pense qu'on est arrivé à un point
00:50:42de rupture. On est arrivé à un point
00:50:44de rupture et que si
00:50:46les choses ne se passent pas maintenant, vous voyez très
00:50:48bien ce qui se passe, il va y avoir des réactions dans la rue.
00:50:50Excusez-moi Madame, mais le point de rupture, on l'a
00:50:52atteint il y a très longtemps. J'ai fait partie
00:50:54je ne sais combien de groupes de
00:50:56réflexion sur les solutions.
00:50:58Tous les matins,
00:51:00je veux dire, c'est impossible qu'on ait une autre affaire
00:51:02à lire. Mais moi aussi, je le sais.
00:51:04Jean Castaner, qu'est-ce que vous
00:51:06dites quand Andréa Cotarac dit, oui mais Bruno Rotaillot,
00:51:08c'est des annonces, c'est des annonces et
00:51:10ce n'est pas des faits. Mais la grande victoire
00:51:12politique du moment, c'est de dire le réel.
00:51:14On est rendu, c'est-à-dire que
00:51:16l'impulsif du politique, c'est de déclarer
00:51:18et de
00:51:20dire avec des vrais mots la vraie situation.
00:51:22Ça, on peut le reconnaître à Bruno Rotaillot
00:51:24parce qu'on avait oublié
00:51:26que ce réel,
00:51:28alors il existe au Parlement, si on est juste avec
00:51:30certains parlementaires, il existe, il y a des rapports, il y a des gens qui
00:51:32posent des questions, ainsi de suite. Ça c'est très clair, il y a un travail
00:51:34parlementaire. Mais aujourd'hui,
00:51:36quand on est aux responsabilités ministérielles
00:51:38et prenons le cas de toutes les politiques,
00:51:40vous parlez de fiscalité, le réel,
00:51:42ça a été le mensonge d'État sur les finances publiques.
00:51:44Le réel, c'est le mensonge d'État sur
00:51:46les situations économiques de notre pays. Le réel, c'est
00:51:48ça le réel, vous vous rendez compte ? Aujourd'hui
00:51:50quelqu'un dit la vérité sur la situation
00:51:52sociétale, on va dire, en tout cas sécuritaire,
00:51:54juste cette partie-là, parce qu'il n'y a pas beaucoup d'autres choses
00:51:56à dire, et bien on dit c'est formidable.
00:51:58La réalité, c'est qu'on veut autre chose.
00:52:00Quand on parle de ce bar, ce bar, c'est un
00:52:02point noir depuis des années dans ce quartier.
00:52:04C'est un...
00:52:06C'est du bail social, c'est-à-dire qu'autour,
00:52:08il y a un bailleur social, certainement la mairie,
00:52:10ou en tout cas de Grenoble. Le square
00:52:12qui est autour, quand vous interrogez les habitants,
00:52:14à partir de 18h, plus
00:52:16personne ne pouvait passer devant le bar
00:52:18et ne pouvait passer dans le square qui est autour.
00:52:20Donc la vie de ces gens-là est déjà pourrie par le même
00:52:22bar, qui vient se faire attaquer par certainement
00:52:24des compétiteurs sur le trafic de cigarettes
00:52:26ou je ne sais quoi, puisque c'est ça dont il s'agit
00:52:28sur place, qui est un espace de non-droit
00:52:30à l'intérieur d'un espace public,
00:52:32parce qu'office public d'HLM,
00:52:34ça veut bien dire ce que ça veut dire.
00:52:36Donc on a tout abandonné, je vous dis, c'est quand même hallucinant.
00:52:38C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les gens
00:52:40qui font face à ça, ils sont face à quoi ?
00:52:42A l'impuissance. A dit discours politique,
00:52:44oui, la victoire, c'est dire le réel, mais
00:52:46c'est ne rien faire derrière. Il va venir, il va dire
00:52:48je vais faire tel truc dans trois semaines, peut-être qu'il n'est plus là.
00:52:50Ou dans deux mois. Alors il veut se présenter
00:52:52à la présidentielle. Heureusement, c'est au moins une indication
00:52:54sur son ambition.
00:52:56C'est une ambition.
00:52:58Donc le concret qu'on a,
00:53:00ça veut dire qu'aujourd'hui, quand vous parlez d'évaluation,
00:53:02évaluation, c'est 50 000 personnes
00:53:04tout à l'heure à la mairie de Paris. Pour faire quoi ?
00:53:06Votre personne, le papa dans la rue.
00:53:08C'est en permanence ça dont on pose
00:53:10la question. C'est-à-dire l'argent qui part
00:53:12dans le financement des services publics,
00:53:14face à quoi on a dans le régalien
00:53:16des échecs absolus. L'éducation, la santé,
00:53:18la sécurité, on ne demande pas autre chose.
00:53:20Que l'État fasse son travail
00:53:22avant les collectivités territoriales.
00:53:24D'abord l'État, parce qu'on parle de police municipale, tout ce qu'on veut.
00:53:26Non, d'abord l'État, d'abord la police nationale,
00:53:28parce que les autres, c'est autre chose.
00:53:30Et à partir de là, que la justice, que l'éducation
00:53:32fassent leur travail avant qu'on ne fasse autre chose.
00:53:34Jean-Pierre Colombiès.
00:53:36Non, c'est pas tout à fait autre chose, puisque le courant actuel
00:53:38qui est en place, et la substitution
00:53:40des collectivités, c'est la substitution
00:53:42du régalien vers le municipal.
00:53:44Mais aidez-moi, et je vais aller plus loin que vous.
00:53:46Le vrai schéma qui est derrière, c'est quoi ? C'est police municipale,
00:53:48armement de la police municipale,
00:53:50puis ensuite privatisation. Parce qu'on achètera
00:53:52de la compétence quand vous aurez
00:53:54la police municipalisée. Vous ne serez plus en état
00:53:56de faire autre chose que d'acheter de la compétence
00:53:58à des groupes privés, comme vous faites pour la sécurité privée.
00:54:00C'est ce qui se passe derrière.
00:54:02Le seul problème, c'est qu'on a l'impression que ça craque de partout.
00:54:04C'est ça le vrai problème.
00:54:06Je vais vous donner un autre exemple.
00:54:08C'est ce marché illégal
00:54:10au cœur du 18ème arrondissement.
00:54:12Et vous allez me dire quel est le lien.
00:54:14Le lien, c'est que la loi n'est plus respectée.
00:54:16C'est qu'on laisse tout faire.
00:54:18Et on va en parler dans un instant, et puis on continue à suivre Grenoble
00:54:20dès que Bruno Rotailleau arrive devant ce bar.
00:54:22On y sera en direct, bien évidemment. On va faire rapidement la pub,
00:54:24les infos, et on se retrouve juste après.
00:54:26A tout de suite en direct sur CNews.
00:54:30Le pape François est hospitalisé
00:54:32à Rome, en Italie, pour soigner
00:54:34une bronchite. Le Vatican l'a annoncé
00:54:36il y a quelques instants.
00:54:38Agé de 88 ans, le souverain pontife
00:54:40est souffrant depuis la semaine dernière.
00:54:42Ce mercredi, à cause de ses difficultés respiratoires,
00:54:44il avait dû renoncer
00:54:46à lire sa catéchèse lors de son
00:54:48audience générale hebdomadaire.
00:54:50La Cour des comptes prévient, avec des dépenses
00:54:52en roues libres, la France risque
00:54:54de décrocher. Le dérapage du déficit
00:54:56public depuis deux ans place le
00:54:58pays au pied du mur. 5,5%
00:55:00du PIB en 2023,
00:55:02environ 6% en 2024.
00:55:04Le gouvernement souhaite le ramener à
00:55:065,4% cette année.
00:55:08Et puis, Zizou est un très bon candidat.
00:55:10C'est ce qu'a déclaré Didier Deschamps
00:55:12dans une interview ce matin.
00:55:14Le sélectionneur des Bleus
00:55:16voit en Zidane un successeur idéal.
00:55:18C'est la première fois qu'il aborde le sujet
00:55:20depuis l'annonce de son départ après le
00:55:22Mondial 2026. Philippe Diallo,
00:55:24le président de la Fédération française de
00:55:26football, devra trancher.
00:55:3211h34 sur CNews,
00:55:34on est en direct de Grenoble avec
00:55:36ces images. Ces images, ce sont celles
00:55:38du bar dans lequel une grenade
00:55:40a été lancée. Il y a 48h,
00:55:42une grenade qui a fait plusieurs blessés,
00:55:44dont certains sont dans un état grave.
00:55:46C'est un homme armé d'une Kalashnikov qui est rentré
00:55:48dans ce bar, qui a lancé
00:55:50une grenade qui a explosé.
00:55:52Et Bruno Retailleau, qui devait,
00:55:54hasard du calendrier, qui devait se rendre aujourd'hui
00:55:56à Grenoble, a décidé de modifier
00:55:58le planning de sa visite
00:56:00pour se rendre devant ce bar.
00:56:02Et il sera en direct sur place dans un instant.
00:56:04Mais on parlait du fait que tout s'effondre
00:56:06finalement dans notre société d'aujourd'hui,
00:56:08qu'il y a de moins en moins de règles
00:56:10qui sont respectées. Et je voulais justement
00:56:12vous parler de ce marché illégal dans le 18e arrondissement
00:56:14avec des riverains qui n'en peuvent plus.
00:56:16On est au cœur de Paris.
00:56:18Le marché est installé,
00:56:20personne ne bouge, personne ne fait rien
00:56:22et les riverains sont excédés. Regardez.
00:56:24A Château-Rouge, dans le 18e arrondissement
00:56:26de Paris, les vendeurs à la sauvette
00:56:28sont toujours présents. Ils vendent
00:56:30de nombreux produits, font des barbecues
00:56:32au milieu des trottoirs et des déchets.
00:56:34Et le quotidien est difficile
00:56:36pour le voisinage.
00:56:38C'est pas parce qu'on vous entasse dans des logements sociaux
00:56:40qu'on mérite de vivre comme des gueux,
00:56:42avec des gens sales et irrespectueux.
00:56:44Nous avons quand même
00:56:46une brigade anti-sauvette
00:56:48avec des petits policiers en civil
00:56:50qui sont vraiment charmants, adorables, efficaces
00:56:52et craints.
00:56:54Mais les vendeurs
00:56:56font le tour. Ils ne sont pas arrêtés,
00:56:58on saisit la marchandise
00:57:00mais ils reviennent.
00:57:02Malgré de nombreuses opérations
00:57:04de la police nationale, rien ne semble
00:57:06pouvoir arrêter ce marché illégal
00:57:08à ciel ouvert, de jour comme de nuit,
00:57:10en plein cœur de la capitale.
00:57:12On va dire qu'on évolue
00:57:14un petit peu vers une régression.
00:57:16Je pense surtout en journée.
00:57:18Là le soir, ça reste calme
00:57:20parce qu'on a quand même une présence constante de la police
00:57:22qui passe. On a par contre
00:57:24tous les soirs les vendeurs de barbecues
00:57:26avec de la viande dont on ne sait pas d'où elle vient.
00:57:28C'est un gros problème au niveau sanitaire.
00:57:30Malgré une situation qui perdure
00:57:32depuis de nombreuses années,
00:57:34cette riveraine dit vouloir poursuivre sa lutte
00:57:36contre les nuisances dans le quartier.
00:57:38Jean-Pierre Colombiès, policier,
00:57:40comment on peut continuer à accepter ça ?
00:57:42Moi, il y a un truc
00:57:44que je n'arrive pas à comprendre.
00:57:46Il manque un interlocuteur
00:57:48à ce reportage. C'est peut-être
00:57:50la mairie et les associatifs.
00:57:52Parce qu'il ne faut pas oublier
00:57:54dans tous les sujets qu'on a abordés,
00:57:56les quartiers, la relation entre mineurs,
00:57:58on va dire globalement la délinquance,
00:58:00le monde de la délinquance et les forces de l'ordre et l'État.
00:58:02Vous avez aussi le rôle de certains associatifs
00:58:04qui sont prêts soit à surveiller
00:58:06et à dénoncer les agissements
00:58:08de ce qu'ils, eux, considèrent
00:58:10comme des actes illégaux des policiers,
00:58:12puis une défense des intérêts eux-mêmes
00:58:14de ceux qui organisent les marchés.
00:58:16Ils sont là, ils sont aux aguets.
00:58:18On l'a bien vu lorsqu'il y avait toutes les opérations
00:58:20de dégagement, d'occupation illégale
00:58:22des voies publiques. Il y a toujours des gens,
00:58:24des organisations, financées par nos impôts,
00:58:26au passage, qui viennent justement
00:58:28faire barrage à l'action de l'État.
00:58:30Et ça aussi, c'est un vrai débat
00:58:32qu'on aborde, mais qu'on susurre
00:58:34le débat, il ne faut pas le dire trop fort,
00:58:36parce que vous apparaissez tout de suite comme un membre
00:58:38de la « fachosphère ».
00:58:40De toute façon, aujourd'hui, je crois que ça ne touche plus personne.
00:58:42Tout le monde est la « fachosphère ».
00:58:44Là, l'émission qu'on a faite,
00:58:46parce qu'on a parlé de la réalité,
00:58:48c'était une émission « fachos ».
00:58:50Franchement, si ça leur fait plaisir,
00:58:52ce qui compte, c'est que c'est la réalité,
00:58:54c'est qu'on montre la réalité.
00:58:56Et la « fachosphère », tous ceux qui nous traitent de « fachos »,
00:58:58on les emmerde.
00:59:00Très concrètement, et quand je dis ça,
00:59:02on connaît très bien ce quartier,
00:59:04et il est surtout, de jour, très animé.
00:59:06Oui, parce qu'il n'y a pas que là.
00:59:08Mais ce quartier et d'autres.
00:59:10Pourquoi il n'y a pas la Ville de Paris ?
00:59:12Parce que la Ville de Paris a choisi un moment donné
00:59:14de conceptualiser la Ville-Monde.
00:59:16La Ville-Monde, c'est magnifique,
00:59:18c'est un peu la Société-Monde aussi, quelque part.
00:59:20Il n'y a pas de problème d'avoir une Ville-Monde.
00:59:22Une Ville-Monde, et là aussi,
00:59:24c'est salariés,
00:59:26les associations, les gens qui travaillent
00:59:28autour de cette organisation-là,
00:59:30qui profitent et qui génèrent une activité,
00:59:32mais aussi une activité et des bienfaits politiques.
00:59:34Soyons clairs, certes,
00:59:36c'est du développement politique aussi.
00:59:38C'est un gain-terrain politique qui est organisé.
00:59:40Maintenant, c'est la Ville-Monde.
00:59:42Vous savez, le seul truc que je retiens, moi, de ce sujet,
00:59:44je retiens une seule chose du reportage qu'on vient de voir,
00:59:46je retiens cette dame qui dit
00:59:48que ce n'est pas parce qu'on est dans un quartier populaire,
00:59:50ce n'est pas parce qu'on n'a pas d'argent
00:59:52qu'on doit être traité comme dégueu.
00:59:54Et ça, je trouve que ça résume tout,
00:59:56parce qu'elle, elle dit la vérité.
00:59:58C'est-à-dire que ces gens-là, comme ils sont dans des quartiers populaires,
01:00:00ce n'est pas grave.
01:00:02Et je trouve qu'elle a tellement raison, cette dame.
01:00:04J'avoue, excusez-moi, mais allez dire ça
01:00:06aux gens qui habitent dans le quartier de Grenoble-Halbard,
01:00:08quartier populaire en bas,
01:00:10la butte Montmartre,
01:00:12dans le 18e arrondissement de la capitale de ce pays.
01:00:14Moi, je veux bien être dans le logement social dans le 18e.
01:00:16Excusez-moi, mais j'en ai plein en France
01:00:18qui voudraient bien être là.
01:00:20Oui, mais il y a des logements sociaux partout.
01:00:22Donc, visiblement, cette dame vit dans un logement social,
01:00:24parce qu'elle dit qu'on est entassé dans un logement social.
01:00:26Jean-Marc, ce qui est grave,
01:00:28c'est qu'au cœur de notre capitale,
01:00:30au cœur des endroits les plus touristiques,
01:00:32des endroits les plus visités au monde,
01:00:34le président de la République veut attirer le monde entier
01:00:36à notre monde sur l'intelligence artificielle.
01:00:38On attire à notre monde, nous aussi, partout.
01:00:40Mais cette ville-monde, cette société-monde,
01:00:42elle peut fonctionner, à partir du moment où on a des règles.
01:00:44Ces règles sont fixées. On sait d'où on est,
01:00:46mais ce qu'on veut être, et qu'est-ce qu'on veut partager et pas partager,
01:00:48on n'est pas obligé de vivre comme tout le monde.
01:00:50Et à partir de là, cette société-monde, elle peut exister,
01:00:52parce que le monde est compliqué à réguler,
01:00:54mais il faut que nous-mêmes, on sache exactement ce qu'on veut.
01:00:56Ce qu'on témoigne depuis tout à l'heure,
01:00:58c'est qu'on ne sait pas ce qu'on veut.
01:01:00On sait très bien ce qu'on veut.
01:01:02On veut de l'ordre.
01:01:04On veut que les lois soient respectées.
01:01:06On ne sait pas ce qu'on voit.
01:01:08Le réel dont vous parlez, c'est Cyril Otayou
01:01:10qui va dans un cloac face à un bar de trafiquants
01:01:12de cigarettes ou de drogues,
01:01:14un square où personne ne peut aller,
01:01:16il va les faire casser.
01:01:18Excusez-moi, Jean-Christophe Galien,
01:01:20si vous ne savez pas ce que veulent les Français,
01:01:22ce qu'on veut, c'est clair,
01:01:24c'est qu'on veut de l'ordre.
01:01:26On veut que le mec qui a cassé la gueule au médecin,
01:01:28il n'ait pas juste des travaux d'intérêt général.
01:01:30On veut que Delogu,
01:01:32s'il a été reconnu coupable
01:01:34d'agression aggravée,
01:01:36sort de l'Assemblée nationale.
01:01:38Ça, c'est une autre affaire.
01:01:40Moi, je ne parle pas de ça, je parle juste de sa condamnation.
01:01:42La seule chose qu'on veut,
01:01:44c'est que ce ne soit pas 5 000 euros d'amende.
01:01:46Excusez-moi, Andréa Cotarac.
01:01:48C'est ça, ce qu'on veut.
01:01:50Quand il y a l'Amérique de Marseille, en plus,
01:01:52avec une chance potentielle.
01:01:54Les gens veulent vivre en paix.
01:01:56Il y a un tabou autour de cette table.
01:01:58On nous dit
01:02:00que c'est le village monde.
01:02:02C'est quoi le tabou ?
01:02:04C'est l'immigration.
01:02:06Andréa Cotarac, ce n'est pas l'immigration.
01:02:08Je parle de marché illégal.
01:02:10Monsieur Morandini,
01:02:12sur le marché illégal.
01:02:14Monsieur Morandini, on était allés,
01:02:16tous les deux d'ailleurs, au quartier de Guillotière.
01:02:18C'est pas que dans le 18ème.
01:02:20C'est à Lyon.
01:02:22C'est à Marseille.
01:02:24La préfecture de Lyon.
01:02:26La préfecture du Rhône nous explique
01:02:28que sur le marché illégal de la Guillotière,
01:02:30c'est quasiment
01:02:32que des clandestins.
01:02:34Il y a une question sur l'immigration,
01:02:36sur l'exécution des OQTF,
01:02:38sur est-ce qu'on donne des visas ou pas.
01:02:40Il y a une réelle...
01:02:42Et les règles de fonctionnement.
01:02:44L'État se tire une balle dans le pied,
01:02:46vous l'avez dit. On n'arrive pas à exécuter
01:02:48les obligations de quitter le territoire.
01:02:50Et dans le même temps, la Cour des comptes nous explique
01:02:52qu'en quelques années, il y a eu plus de 23%
01:02:54de dépenses pour les associations
01:02:56qui, justement, empêchent les exécutions
01:02:58d'OQTF. C'est passé de
01:03:00716 millions de l'État
01:03:02pour les associations à 1,1 milliard.
01:03:04On avait eu les propositions de monsieur Rotaillot
01:03:06pour revenir sur l'AME.
01:03:08Vous savez, pour soigner absolument tout le monde, etc.
01:03:10Il avait demandé une petite baisse
01:03:12de 200 millions. Zéro.
01:03:14Les macronistes ont dit zéro.
01:03:16On garde 1,3 milliard
01:03:18pour les clandestins dans notre pays.
01:03:20Quelles sont nos priorités ? Est-ce que c'est l'ordre ?
01:03:22Est-ce que c'est les frontières ? Est-ce que c'est protéger
01:03:24les habitants ? Ou est-ce que c'est effectivement le village monde
01:03:26où l'État distribue de l'argent
01:03:28à des associations qui, justement, aboutissent
01:03:30à ces troubles à l'ordre public ?
01:03:32Nathalie Goulet.
01:03:34Sur le sujet
01:03:36de l'immigration, c'est 1 milliard
01:03:38par an d'aide aux associations.
01:03:401,1 milliard, tout à fait. Mais c'était 700 millions.
01:03:42Non, non, non.
01:03:44Le rapport de la Cour des comptes,
01:03:46c'est ma commission des finances qui l'a demandé.
01:03:48Je l'ai lu.
01:03:50Je n'ai pas d'extrait. Je l'ai lu complètement parce qu'on l'a étudié
01:03:52mercredi matin en commission des finances.
01:03:54Donc il n'y a pas d'augmentation.
01:03:56C'est entre 1 milliard et...
01:03:581 milliard.
01:04:00Au lieu de 700 millions en 2019.
01:04:02On ne va pas s'attacher à 100 millions.
01:04:04Oui, parce qu'il y a 1,3 milliard sur l'AME.
01:04:06Effectivement, 100 millions, ce n'est pas beaucoup.
01:04:08C'est 1 milliard d'euros
01:04:10La Cour des comptes nous explique qu'effectivement,
01:04:12elle ne peut pas garantir,
01:04:14parce qu'elle n'a pas encore fait l'exécution,
01:04:16sur l'efficacité.
01:04:18En revanche, sur la gouvernance et le contrôle,
01:04:20c'est la raison pour laquelle, dans le cadre
01:04:22du pouvoir de contrôle qu'on a à la commission des finances,
01:04:24on a demandé précisément
01:04:26ce contrôle sur les associations
01:04:28qui sont en plus militantes.
01:04:30C'est ce que vous dénoncez. Et nous, on ne veut pas
01:04:32d'associations militantes avec des fonds publics.
01:04:34Je voudrais qu'on parle d'un autre sujet.
01:04:36Je rappelle votre livre. Ça s'appelle
01:04:38Du terrorisme, Nathalie Goulet.
01:04:40Je voulais qu'on parle de ce terroriste islamiste
01:04:42qui exige de revenir en France.
01:04:44Ça, c'est totalement surréaliste.
01:04:46La France pourrait être contrainte
01:04:48de l'accueillir.
01:04:50De l'accueillir en France
01:04:52par la commission européenne.
01:04:54On regarde le sujet et on en parle juste après.
01:04:56On est dans un monde de fous.
01:04:58Je vous le dis, on est dans un monde de fous.
01:05:00Tous les sujets qu'on aborde ici, on est dans un monde de fous.
01:05:02C'est une journée très paisible.
01:05:04C'est une belle journée de Saint-Valentin.
01:05:06Mais vous savez quoi, Nathalie Goulet ?
01:05:08Le seul problème, c'est que c'est le quotidien.
01:05:10On n'est pas dans une journée à part.
01:05:12On est dans une journée banale.
01:05:14C'est ça qui est terrible.
01:05:16C'est la banalité.
01:05:18C'est du second degré.
01:05:20Merci. Jusque-là, ça va.
01:05:22Jusque-là, je suis capable de comprendre.
01:05:24On regarde le sujet et on en parle après.
01:05:26La France peut-elle être contrainte à rapatrier
01:05:28un djihadiste français parti en Syrie ?
01:05:30La Cour administrative de Paris va devoir
01:05:32trancher sur la question dans les prochaines semaines
01:05:34avec le cas d'Adrien Guillal,
01:05:36alias Abu Oussama Al-Faranzi.
01:05:38Jusque-là, la France est uniquement
01:05:40procédée au rapatriement d'enfants et de femmes
01:05:42entre 2022 et 2023
01:05:44car aucune loi ne l'oblige à rapatrier
01:05:46un ressortissant sur son sol.
01:05:48La politique française a toujours été de refuser
01:05:50le rapatriement de ces djihadistes
01:05:52qui ont pris les armes contre la France
01:05:54et qui doivent être jugés sur place.
01:05:56Ces dernières années, la famille du terroriste
01:05:58a demandé à plusieurs reprises son retour en France
01:06:00mais le tribunal administratif
01:06:02s'était déclaré incompétent.
01:06:04C'est une décision de l'Etat,
01:06:06une décision souveraine.
01:06:08Il appartient au gouvernement français de décider
01:06:10qui il veut voir revenir ou pas.
01:06:12Mais le juge administratif pourrait s'appuyer
01:06:14sur un article de la Cour européenne
01:06:16des droits de l'homme.
01:06:18Nul ne peut être expulsé par voie de mesures
01:06:20individuelles ou collectives du territoire
01:06:22de l'Etat dont il est le ressortissant.
01:06:24Cela signifie que le djihadiste ne pourra être
01:06:26refusé sur notre sol s'il revient sur le territoire
01:06:28par ses propres moyens.
01:06:30Il sera toutefois très certainement jugé.
01:06:32En 2022, la CEDH avait condamné
01:06:34la France pour ne pas avoir étudié
01:06:36de manière appropriée les demandes
01:06:38de rapatriement de familles de djihadistes
01:06:40bloquées en Syrie.
01:06:42Nathalie Goulet, ce djihadiste
01:06:44exige son rapatriement en France.
01:06:48Comment vous voulez comprendre ça ?
01:06:50On ne comprend pas.
01:06:52On va être obligé de céder à cause de la Cour européenne ?
01:06:54Ce qui va sûrement se passer,
01:06:56c'est qu'il va évidemment engager
01:06:58une procédure. J'espère qu'il va y résister.
01:07:00Mais ce qu'il y a surtout,
01:07:02c'est que
01:07:04là, on est quand même
01:07:06chez les fous.
01:07:08On a la même conclusion.
01:07:10C'est, encore une fois,
01:07:12inadmissible et inacceptable.
01:07:14D'abord parce que les Kurdes
01:07:16qui l'emprisonnent, je leur rends
01:07:18hommage quand même parce que c'est eux, dans cette partie-là,
01:07:20qui ont défait Daesh. Il est aujourd'hui
01:07:22cette personne-là emprisonnée chez les Kurdes.
01:07:24Pourquoi ? Parce que cet individu,
01:07:26si soi-disant français soit-il,
01:07:28de Daesh a commis des crimes,
01:07:30des délits, des viols et probablement
01:07:32un génocide sur les yézidis
01:07:34en Syrie et en Irak.
01:07:36Et donc c'est aux Syriens, aux Kurdes en l'occurrence
01:07:38ou aux Irakiens, pour d'autres,
01:07:40de juger ces personnes-là.
01:07:42Cette personne doit rester à
01:07:44perpétuter s'il le faut. Et si c'est la peine de mort
01:07:46en Irak, ce sera la peine de mort parce qu'il a
01:07:48commis des crimes sur les peuples qui vont
01:07:50le juger. Point barre.
01:07:52C'est peut-être pour ça qu'il veut revenir
01:07:54sans aucune dignité.
01:07:56Et il exige, il exige
01:07:58surtout, du genre, d'où t'exiges ?
01:08:00Excusez-moi.
01:08:02Agé de 40 ans, cet ancien habitant de Seine-Saint-Denis
01:08:04converti à l'islam en 2002 avait été arrêté
01:08:06en 2008 pour un projet d'attentat
01:08:08contre les renseignements généraux à Paris. Et le mec,
01:08:10il exige de revenir au secours.
01:08:12D'abord, pourquoi il exige ? Parce que d'abord,
01:08:14il est accompagné, là, encore une fois. Il ne le fait pas
01:08:16tout seul. Il y a une lignée juridique
01:08:18et associative autour de ça,
01:08:20financée par certains d'autres
01:08:22services. Et donc, pourquoi ? Parce que
01:08:24de quoi il a peur ? Et qu'est-ce qu'il veut faire ?
01:08:26Il y a une jeune femme qui vient d'être condamnée
01:08:28en Suède à 12 ans de prison
01:08:30pour à peu près, alors un peu moins,
01:08:32on va dire un peu moins que ce qu'il a fait, mais
01:08:34esclavagisation, torture,
01:08:36meurtre et ainsi de suite. 12 ans, ça veut dire qu'elle va
01:08:38faire peut-être 6 ans en Suède et elle sera libérée.
01:08:40Elle sera suédoise à nouveau. Là, lui, ce qu'il cherche
01:08:42c'est la capacité aussi, peut-être d'être jugé, de se
01:08:44servir d'un procès éventuel, comme une caisse
01:08:46de résonance encore sur l'idée, regardez, qu'on est maltraité
01:08:48et ainsi de suite, et de se sauver d'une mort
01:08:50pas certaine, mais qui va
01:08:52venir à terme, parce qu'il va avoir du mal à s'évader
01:08:54ou il n'a pas assez d'argent pour pouvoir acheter
01:08:56son évasion. Et la réalité, c'est qu'il tombera
01:08:58un jour entre les mains de quelque chose, à moins que se passe
01:09:00autre chose dans la région, ce qui n'est pas impossible
01:09:02vu que les Kurdes subissent quand même des
01:09:04attaques permanentes en ce moment. Donc,
01:09:06notamment des Turcs et d'autres factions
01:09:08qui reviennent du Sud. Donc, on est dans un contexte
01:09:10où le garçon, on va dire ça comme ça,
01:09:12ce criminel monstrueux, veut revenir
01:09:14ici parce qu'il a deux objectifs. Se sauver,
01:09:16créer les conditions médiatiques
01:09:18d'un tribunal
01:09:20qui deviendrait une caisse de résonance aussi
01:09:22à sa cause, évidemment, très aidé, soutenu
01:09:24et derrière, sauver sa vie
01:09:26et continuer à travailler sur ce qu'il veut faire
01:09:28parce qu'évidemment qu'il aura peut-être 10 ans,
01:09:30on ne sait pas trop combien, parce qu'on sortira
01:09:32je ne sais pas quand, et donc, il est français, regardez-le,
01:09:34il est tout à fait français,
01:09:36et il cherche à venir ça. Donc, c'est
01:09:38hallucinant, mais je le redis, il y a une ingénierie
01:09:40incroyable autour de ça.
01:09:42C'est-à-dire, ne nous leurrons pas
01:09:44l'État français, il fait face
01:09:46à, non pas des ennemis de l'intérieur, il n'y a pas de
01:09:48cinquième colonne, mais des gens qui sont
01:09:50dans un contexte professionnel de soutien
01:09:52et de business, avocats,
01:09:54associations, la justice administrative
01:09:56est idéologisée
01:09:58et politique aussi.
01:10:00Madame Sandrine Rousseau,
01:10:02elle nous explique qu'il faut amener des terroristes ici
01:10:04pour mieux les surveiller. Donc, il y a des gens politiques
01:10:06qui font ce genre de barbare.
01:10:08– Andréa Cotarac, moi, je voudrais
01:10:10que vous m'expliquiez quelque chose, parce que moi, je suis un garçon
01:10:12très basique et il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas
01:10:14dans la société d'aujourd'hui. Nous, par exemple,
01:10:16quand on veut expulser un Algérien,
01:10:18quand on veut expulser un Tunisien,
01:10:20on nous dit, vous ne pouvez pas, vous ne pouvez pas,
01:10:22parce que l'Algérie, la Tunisie ne veut pas. Nous,
01:10:24on va nous obliger, l'Europe va nous obliger
01:10:26à récupérer un terroriste qu'on ne veut pas.
01:10:28Excusez-moi, il y a quelque chose
01:10:30qui ne colle pas, il y a quelque chose
01:10:32qui ne va pas. – Je crois que la France ne se respecte plus.
01:10:34C'est-à-dire que
01:10:36il y a une notion, en droit international,
01:10:38et je le fais très rapidement, c'est la réciprocité,
01:10:40quand un pays viole le droit international
01:10:42comme l'Algérie et ne veut pas récupérer
01:10:44son ressortissant à lui,
01:10:46il viole le droit international, la moindre des choses,
01:10:48c'est la réciprocité. Plus de visa français
01:10:50vers l'Algérie. En France,
01:10:52– Mais là, on va nous obliger.
01:10:54– Alors, ce n'est pas l'Union Européenne, c'est la CEDH.
01:10:56– Oui, d'accord, c'est l'Europe.
01:10:58– Et je pense que la France et la justice française,
01:11:00à part la volonté politique, peut très bien refuser d'accueillir
01:11:02un barbare sur son territoire.
01:11:04– Un mot à Nathalie Goulet et Jean-Pierre Colombiaf après.
01:11:06– On a passé la matinée
01:11:08à expliquer que la République était bafouée.
01:11:10On a fait ça depuis la première minute
01:11:12avec ce docteur.
01:11:16Je pense que la République serait
01:11:18encore plus bafouée si jamais
01:11:20cet individu revient
01:11:22au mépris des victimes
01:11:24qui sont jugées sur place.
01:11:26Et s'il y a la peine de mort
01:11:28dans ce pays et qu'il l'a méritée,
01:11:30moi je ne vois pas à quel titre,
01:11:32je vois bien la CEDH, je vois bien ce qui se passe,
01:11:34mais là franchement, à part nos services
01:11:36qui peuvent avoir besoin de l'interroger
01:11:38pour savoir ce qui s'est passé, mais on a bien compris.
01:11:40– Ils vont le faire là-bas. – Voilà, ils vont le faire là-bas.
01:11:42Moi je suis extrêmement hostile à l'idée qu'ils reviennent.
01:11:44– D'accord, mais si on nous oblige,
01:11:46si la CEDH nous oblige, ça on verra.
01:11:48Jean-Pierre Colombiaf. – Oui, il y a deux choses.
01:11:50La première, c'est que la plupart des combattants
01:11:52qui sont partis à cette époque-là, au moment de Vaudel,
01:11:54ont renoncé par eux-mêmes
01:11:56à leur nationalité d'origine, je vous renvoie aux images
01:11:58de ces autos soldats
01:12:00proclamés
01:12:02défendeurs de la foi, brûlant leur passeport
01:12:04et donc renonçant totalement
01:12:06à leur nation d'origine. Mais le deuxième danger,
01:12:08qui n'est pas non des moindres,
01:12:10il y a un véritable danger de récidive.
01:12:12Si ce type revient en France,
01:12:14il va apparaître comme une forme de héros,
01:12:16parce que là il y aura une vraie symbolique
01:12:18dans son environnement, proche ou amical,
01:12:20ou cultuel,
01:12:22où on va considérer qu'il est peut-être
01:12:24le futur chef, des futurs
01:12:26caïds, un futur émir.
01:12:28Donc c'est un vrai danger.