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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Rendez-nous live numéro 1594 sur CNews, première chaîne Info de France.
00:00:05Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:07A la une, la lettre bouleversante des parents d'Elias, une lettre qui fait mal au cœur
00:00:12mais qui en même temps ouvre le débat sur la justice des mineurs.
00:00:15Elias, âgé de 14 ans, vous vous en souvenez, a été assassiné il y a trois semaines
00:00:19alors qu'il rentrait de son entraînement de foot dans le 16e arrondissement de Paris.
00:00:24Les deux suspects ont 16 et 17 ans et les parents d'Elias révèlent
00:00:28qu'il n'a pas été tué d'un coup de couteau mais avec une machette et une hachette.
00:00:33Mais qui se promène en plein Paris avec ce type d'armes sans avoir envie d'en découdre ?
00:00:38L'État n'a pas su protéger ses citoyens, affirment ce matin les parents de cet ado qui ajoute
00:00:44il aurait dû avoir 15 ans demain, Elias n'aura jamais 15 ans.
00:00:48Nous allons y revenir dès le début de Morandini Live.
00:00:51Et justement à propos d'Elias, la maire de Paris, Anne Hidalgo, va attaquer en défamation
00:00:56l'élue républicaine Nelly Garnier pour avoir accusé hier lors du conseil de Paris
00:01:00la gauche parisienne d'être en partie responsable de la mort du jeune Elias.
00:01:06Au vu des propos que vous avez tenus Madame Garnier, soit vous retirez vos propos
00:01:11et vous demandez des excuses, vous avez dit vous avez armé le bras, vous l'avez dit.
00:01:17Soit vous retirez cela, soit c'est devant les tribunaux que vous aurez à répondre
00:01:23de propos diffamatoires, injurieux et inadmissibles.
00:01:28Alors vous terminez votre question, je pense que ici personne n'y répondra
00:01:33parce que vous ne méritez pas de réponse, mais retirez ce que vous avez dit et présentez vos excuses.
00:01:39J'aimerais terminer mon intervention.
00:01:41Présentez vos excuses.
00:01:43J'aimerais terminer mon intervention.
00:01:45C'est quoi cette question ?
00:01:47Vous présentez vos excuses.
00:01:49Mais qui a à dire quoi ?
00:01:52J'aimerais terminer mon intervention.
00:01:55Vous présentez vos excuses.
00:02:00Voilà, on va avoir l'occasion d'en reparler dans un instant.
00:02:03On reparlera donc de cette lettre des parents d'Elias.
00:02:06C'est un cauchemar, il n'y a pas d'autre mot pour décrire le meurtre de Louise.
00:02:10D'autant que depuis hier après-midi on connaît minute par minute ce qui s'est passé.
00:02:13On a découvert comment Owen en colère était sorti de chez lui et cherchait une proie.
00:02:18Owen, un garçon dont on a découvert aussi le profil violent.
00:02:22Au point que sa soeur ne lui parlait plus depuis 2023 après avoir été passé à tabac à plusieurs reprises.
00:02:2911 minutes séparaient son collège de sa maison.
00:02:32Louise devait terminer les cours le vendredi 7 février à 13h50.
00:02:36A 13h48, Louise passe un dernier appel pour indiquer à une amie qu'elle rentre directement chez elle.
00:02:43A 13h58, sur les caméras de surveillance de la ville d'Épinay-sur-Orge, un individu semble suivre Louise.
00:02:50L'analyse de sa téléphonie révèle qu'à 14h07, la ligne téléphonique de Louise ne présente plus aucune activité.
00:02:58A 14h10, à l'aide de l'application Family Link, la mère de Louise tente de la géolocaliser mais constate que son téléphone est éteint.
00:03:07Après avoir passé un premier appel à la police, à 15h56, la mère de la jeune fille se rend au commissariat de Savigny-sur-Orge pour faire état de sa disparition.
00:03:16A 21h39, un chien pisteur perd la trace de Louise au niveau du bois des Templiers.
00:03:22A 23h, les recherches se poursuivent dans le bois.
00:03:25A 1h50 du matin, un chien pisteur découvre le corps sans vie de Louise dans le bois des Templiers.
00:03:31Et ce meurtre pose des questions dérangeantes mais nous allons les poser ce matin.
00:03:35Pourquoi la main courante de sa sœur n'a eu aucune suite ?
00:03:38Pourquoi les parents d'Owen ont gardé cet enfant violent à la maison sans alerter personne ?
00:03:43Pourquoi sa petite amie ne l'a pas dénoncé alors qu'il y avouait le crime dès vendredi soir ?
00:03:48Pourquoi personne n'a dénoncé la tentative d'attaque contre une autre fillette une semaine plus tôt ?
00:03:54Sa sœur, âgée de 19 ans, était auditionnée en qualité de témoin.
00:04:00Elle décrivait son frère comme un individu violent, nerveux, agressif et jouant de manière intensive aux jeux vidéo.
00:04:09Elle ne lui parlait plus depuis qu'elle avait subi des violences de sa part en avril 2023,
00:04:15violences qui avaient fait l'objet d'un dépôt de main courante dans un commissariat.
00:04:20Une scène de guerre en plein Grenoble hier soir avec un homme armé d'une Kalachnikov
00:04:25qui est entré dans un quartier sensible et qui a lancé une grenade alors que plusieurs personnes étaient sur place.
00:04:32Le bilan provisoire fait état de 12 blessés, au moins 6 graves.
00:04:36Un acte d'une rare violence qui interroge, même si assez rapidement,
00:04:39le procureur a affirmé que l'acte terroriste pur était exclu.
00:04:43Dans ce quartier où le trafic de drogue est installé, cela pourrait être un règlement de compte.
00:04:49Dans ce quartier sensible de Grenoble, l'incompréhension règne toujours.
00:04:54Hier, mercredi 12 février, aux alentours de 20h, une grenade a été lancée dans un bar.
00:05:00Selon le procureur de la République, cette attaque pourrait être liée à un règlement de compte,
00:05:06même si aucun suspect n'a été interpellé pour l'heure.
00:05:09Pour l'instant, aucune piste n'est privilégiée.
00:05:12On peut exclure l'attentat purement terroriste,
00:05:15puisqu'il n'y a rien qui nous permet de penser que c'est lié à du terrorisme.
00:05:19Après, comme c'est un acte de violence extrême,
00:05:23ça peut être lié à un règlement de compte d'une manière ou d'une autre.
00:05:27Mais pour l'instant, il est beaucoup trop tôt pour se prononcer sur les motifs de cet acte.
00:05:30L'enquête pour faire la lumière sur l'affaire a été confiée aux policiers
00:05:34de la Direction nationale de la police judiciaire.
00:05:37Face à ces violences qui se répandent partout dans la société,
00:05:40face également à la menace terroriste, Bruno Rotaillot a envoyé une note aux préfets
00:05:44pour leur demander de renforcer la sécurité des grands événements en France.
00:05:48Exemple avec le carnaval de Nice qui a débuté mercredi
00:05:51et qui est donc placé sous haute surveillance.
00:05:54Barrière de sécurité, fouilles, contrôle à l'entrée du carnaval de Nice,
00:05:59des mesures rassurantes pour les premiers carnavaliers.
00:06:02Contente qu'on ait été fouillés, parce que depuis ce qui s'est passé,
00:06:05c'est vrai que nous, on n'aime pas trop les mouvements de foule,
00:06:07quand il y a de la foule et tout ça, donc bon, là, la sécurité est liée,
00:06:10donc on se sent en sécurité, c'est génial.
00:06:12La violence, ça fait partie du quotidien, mais ça devient une habitude,
00:06:15et c'est très bien que ce soit fait.
00:06:18Cet événement rassemble chaque année plusieurs centaines de milliers de spectateurs.
00:06:22Tout y est pour renforcer la sécurité un maximum,
00:06:25avec le déploiement de forces de sécurité supplémentaires.
00:06:28Vous avez un périmètre qui sera totalement inviolable et complètement hermétique,
00:06:32et après on étend un petit peu à la foule qui sera derrière les barrières,
00:06:35on l'étendra un peu plus loin après, jusqu'à hauteur de Nice étoile,
00:06:39parce que les gens vont venir pour participer d'une manière ou d'une autre à l'événement,
00:06:44ils vont s'y rendre ou le quitter, et là, il faut maintenir la vigilance.
00:06:47Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a appelé les préfets
00:06:50à garantir des conditions de sécurité optimales
00:06:53pour des événements rassemblant un grand nombre de participants.
00:06:56Et puis à la limite entre la politique et les médias,
00:06:59la journaliste de France 2, Élise Lucet, qui a annoncé qu'elle allait faire passer
00:07:02des tests anti-drogues, aux députés de l'Assemblée nationale,
00:07:05dans l'envoyé spécial, des tests qui vont permettre de savoir
00:07:08s'ils ont consommé les jours précédents des drogues dites douces,
00:07:12mais également des drogues plus dures.
00:07:14Colère des députés, mais aussi de Yaël Braun-Pivet,
00:07:17la présidente de l'Assemblée, qui dans une longue lettre
00:07:20est très virulente contre Élise Lucet, qui a fait une petite vidéo
00:07:24dans laquelle elle explique les raisons de ces tests anti-drogues
00:07:28qu'elle va faire passer à l'Assemblée.
00:07:30Vous savez ce que c'est ? Ce sont des tests de dépistage anti-stupéfiants.
00:07:34En fait, il suffit d'humidifier cette languette avec de la salive,
00:07:38et dix minutes après, on sait si vous avez pris du cannabis, de la cocaïne,
00:07:41de l'héroïne, des amphétamines ou encore des extasies.
00:07:44Alors le maire de Grenoble, il propose tout simplement de soumettre
00:07:47tous les députés, tous les sénateurs, tous les ministres à ces tests de dépistage.
00:07:51Qu'est-ce qu'on a fait ? On est venus ici, dans l'ensemble des quatre colonnes,
00:07:55à l'Assemblée nationale, et qu'est-ce qu'on a fait ?
00:07:57On a demandé à des députés s'ils étaient OK pour se faire dépister.
00:08:00Ils ont dit oui, pour la plupart. Regardez envoyé spécial.
00:08:04Voilà, et puis pour terminer, cette image que je voulais vous montrer,
00:08:07ça vient du Brésil, et c'est pour le moins inquiétant.
00:08:09C'est un téléphone qui a soudain pris feu dans la poche d'une cliente d'un supermarché.
00:08:14C'est une femme qui est brûlée gravement, deuxième et troisième degré,
00:08:18et les images de vidéosurveillance sont glaçantes.
00:08:39Voilà, c'est assez inquiétant, et la société de téléphone a ouvert une enquête,
00:08:48bien évidemment, pour tenter de comprendre ce qui s'est passé.
00:08:51Les tops et les flops d'audience d'hier soir, c'est avec Mister Audience.
00:08:54Elias Kévin, va-t'en.
00:08:59En accès, Nagui reste en tête sur France 2 avec, n'oubliez pas les paroles,
00:09:02qui est à 3,1 millions. Loin derrière, le feuilleton de TF1 demain nous appartient,
00:09:06est à 2,5 millions, suivi de près par le 19-20 de France 3.
00:09:10Quant à la meilleure boulangerie sur M6, elle gagne un peu de terrain,
00:09:13et surtout reste devant cet avou sur France 5.
00:09:17À 20h, l'écart se creuse entre les journaux de TF1 et de France 2.
00:09:21L'édition assurée par Gilles Boulot sur la 1 remonte à 5,4 millions,
00:09:25tandis que le journal d'Anne-Sophie Lapix sur la 2 n'est qu'à 2,8 millions.
00:09:31À 21h, TPMP et Quotidien sont dans leur moyenne haute,
00:09:34mais c'est Cyril Hanouna sur C8 qui a pris la tête à 2,3 millions,
00:09:37contre 2,2 millions pour Yann Barthez sur TMC.
00:09:43En premier soir, c'est TF1 qui est arrivé en tête grâce à sa série 8's Bet,
00:09:46qui a rassemblé un peu plus de 3 millions de personnes.
00:09:49France 2 est deuxième avec le film Presque, qui a réalisé un score plutôt moyen à 2,3 millions.
00:09:54France 3 et M6, en quant à elles, étaient boudés par les téléspectateurs.
00:09:57Qui veut être mon associé est troisième sur M6 à seulement 1,6 millions,
00:10:01suivi du magazine Des Racines et des Ailes, qui peine vraiment à s'imposer à chaque diffusion.
00:10:05Mister Audience vous dit à demain.
00:10:31Bonjour. Journaliste et docteur en philosophie.
00:10:34Je voulais commencer cette émission en vous parlant d'Elias.
00:10:37Vous vous en souvenez d'Elias ? C'est cet enfant de 14 ans qui a été assassiné il y a 3 semaines
00:10:42alors qu'il rentrait de son entraînement de foot dans le 14e arrondissement de Paris.
00:10:47Les deux suspects ont 16 et 17 ans.
00:10:49Il se trouve que les parents d'Elias ont écrit une lettre, une lettre bouleversante,
00:10:53puisque leur fils devait avoir 15 ans demain.
00:10:56Et à cette occasion, ils ont écrit une lettre.
00:10:59Je voudrais faire un truc qu'on ne fait jamais en télé parce qu'on n'a pas le temps et on ne prend pas le temps.
00:11:02Je voudrais vous lire une grande partie de cette lettre parce que je trouve que cette lettre est bouleversante.
00:11:06Alors tant pis si ça ne se fait pas.
00:11:08Mais je trouve que c'est important de lire ce qu'écrivent ses parents en parlant de leur fils.
00:11:12Ils écrivent « Elias aurait dû avoir 15 ans le 14 février 2025.
00:11:18Elias n'aura jamais 15 ans.
00:11:20Né à Paris le 14 février 2010, Elias a été agressé à Paris le 24 janvier 2025
00:11:26alors qu'il sortait comme chaque vendredi de son entraînement de foot au stade Jules Noël à Paris dans le 14ème.
00:11:32Elias a été agressé avec une violence inouïe par deux mineurs décomplexés
00:11:36qui déambulaient en toute liberté ensemble, l'un armé d'une machette et l'autre d'une hachette.
00:11:42Si le motif de l'escroquerie de ces deux jeunes était de récupérer le téléphone d'Elias,
00:11:47ils ne se sont pas arrêtés là.
00:11:49Loin de s'en contenter, alors pourtant qu'Elias avait remis spontanément son téléphone portable,
00:11:54terrorisé à la vue des armes de ses agresseurs,
00:11:57il a reçu un profond coup de machette et non un simple coup de couteau comme il a pu être écrit.
00:12:03La plaie a été d'une telle profondeur qu'elle reflète le comportement de toute puissance de ces deux mineurs.
00:12:09Elias n'avait aucune chance de s'en sortir.
00:12:12Elias est mort à Paris le 25 janvier 2025.
00:12:16Notre fils est mort, notre chagrin est immense, notre vie est détruite.
00:12:21Nous souhaitons que notre intimité soit préservée, celle de notre famille,
00:12:24celle des amis d'Elias et de ses coéquipiers aussi.
00:12:27C'est le début de cette lettre qui est très personnelle.
00:12:30Ensuite, il parle de politique et on y reviendra tout à l'heure.
00:12:33Dans cette lettre, il y a beaucoup de choses, Laurent Jacobelli.
00:12:35Il y a l'émotion des parents qui brise le cœur.
00:12:38Et puis, il y a des informations sur ce qui s'est passé.
00:12:41C'est-à-dire que cet enfant n'a jamais été agressé avec un couteau, mais avec une machette et une hachette.
00:12:45D'abord, permettez-moi de souligner le ton extrêmement posé, extrêmement calme des parents.
00:12:50Très digne. Je crois qu'on ne peut pas imaginer la douleur qu'il traverse.
00:12:54Et je pense qu'il l'exprime de manière très sensible, mais très modérée.
00:13:01C'est très éprouvant, c'est très émouvant.
00:13:04On apprend effectivement que les deux individus, qui étaient déjà connus défavorablement des services de police,
00:13:11qui avaient déjà agressé, volé, dont un était entré dans un établissement scolaire avec une arme,
00:13:16ne se baladaient pas avec un simple couteau.
00:13:18Ce n'est pas une attaque faite au hasard.
00:13:21Ils se baladaient avec une machette, qui est quand même un instrument qui n'est pas fait, je crois, pour cueillir des fleurs, dans l'absolu.
00:13:27Quand on se balade avec une machette et qu'on est récidiviste, c'est qu'on a une très mauvaise intention.
00:13:31La machette, ça ressemble plus au meurtre qu'à l'intimidation.
00:13:34Je vous interroge un instant, parce qu'on parle beaucoup de machette.
00:13:36Juste, je redonne rapport à l'après, mais j'aimerais qu'on voit ce que c'est une machette.
00:13:40Parce qu'on a tous des imaginaires de ce qu'est une machette, et je suis allé... Voilà.
00:13:43Une machette, c'est ça. Non, mais vous vous rendez compte ?
00:13:45C'est pas discret.
00:13:46C'est pas discret. C'est-à-dire qu'en plein Paris, dans le 14e arrondissement, vous avez deux jeunes qui ont 16 et 17 ans qui se promènent avec ça.
00:13:54C'est hallucinant. Et surtout, pourquoi nous a-t-on dit pendant des semaines que c'était un couteau ?
00:13:59Comme si on voulait minimiser le fait. Comme si on voulait en faire, finalement, un meurtre du quotidien, presque un accident.
00:14:06Non. Il y a, quand on se balade avec les outils qu'on voit à l'antenne, je crois, la volonté de tuer, la volonté d'attaquer.
00:14:12Et donc, derrière, se posent plein de questions que la suite de la lettre pose.
00:14:15Que faisaient ces individus en liberté, même s'ils sont mineurs ?
00:14:18Comment ont-ils pu avoir une machette ? Comment peut-on les laisser déambuler dans les rues capitales de la France ?
00:14:24On parlera de l'aspect politique dans un instant.
00:14:26C'est terrifiant, et je crois qu'ils se disent, probablement, et c'est ce qu'on comprend dans la lettre, pourquoi on a laissé faire ça, en fait.
00:14:33Christine Kelly... Enfin, moi, là, j'ai voulu prendre le temps, comme je le disais, ça se fait pas en télé, on lit pas les lettres, en général.
00:14:39J'ai voulu prendre le temps de lire cette lettre parce que je l'ai trouvée bouleversante.
00:14:42Surtout, c'est demain. Demain, il aura eu 15 ans. Il n'aura jamais 15 ans.
00:14:46C'est vraiment terrible. On parlera, effectivement, de l'aspect justice après.
00:14:53Mais c'est vrai que là, qui ne peut pas ressentir, justement, cette émotion de la part des parents,
00:15:00et cette émotion qui touche tous les parents, même ceux qui ne sont pas parents,
00:15:05cette émotion qui rejoint aussi l'émotion de la petite Louise,
00:15:10et l'un dans l'autre, à quelques jours d'intervalle, on ne peut pas ne pas se poser des questions sur la France dans son ensemble.
00:15:18J'ai entendu sur des plateaux télé dire, ah oui, par exemple, non, on a vu le petit Elias,
00:15:23mais par exemple, en Grande-Bretagne, il y a un qui s'est fait tuer aussi, ça arrive partout.
00:15:27Non, ça n'arrive pas partout. Il se passe quelque chose en France. Il se passe quelque chose chez nos jeunes en France.
00:15:33Il faut absolument qu'on s'en rende compte. Il faut qu'on soit à l'écoute, effectivement, de cette émotion.
00:15:39Combien de parents, aujourd'hui, sont non seulement dans l'émotion parce qu'ils ont perdu leur enfant dans ces circonstances-là,
00:15:45mais aussi se demandent quand est-ce que ça sera le mien, à la roulette russe.
00:15:50Mathias Leboeuf, vous êtes journaliste, vous êtes philosophe. Il y a une question qui se pose autour de cette machette et cette hachette.
00:15:55Parce que visiblement, d'après les parents, il y avait les deux. Un avait une machette, l'autre avait une hachette.
00:16:00Ça n'a jamais été cité dans les médias. Pascal Praud, relevé ce matin, il a repris la dépêche AFP qui est sortie concernant cette affaire.
00:16:07Et malgré la lettre des parents, il continue à dire qu'il s'est fait poignarder.
00:16:10Je vous propose d'écouter Georges Fenech. Ce matin, on lui a posé la question.
00:16:14On lui a dit pourquoi est-ce que les médias ne parlent pas de cette machette et hachette ?
00:16:17Il continue à dire qu'il s'est fait poignarder. Écoutez sa réponse.
00:16:20Une machette, ce n'est pas une arme banale, un couteau pour se défendre.
00:16:26Des fois, ça peut se produire. Mais une machette, c'est une arme de guerre qu'on connaît en Afrique, qu'on connaît aux Antilles aussi.
00:16:33La machette, ça sert aussi, par exemple, à couper la canne à sucre.
00:16:37C'est très culturel, la machette. Donc, je ne connais pas le détail de la personnalité des auteurs, bien sûr.
00:16:44Mais en tout cas, ça signe une violence particulière. On sort avec une machette pour tuer.
00:16:51On ne sort pas avec une machette uniquement comme ça pour se défendre.
00:16:55Mathias Leboeuf, pourquoi est-ce qu'on n'en parle pas ? Parce que ça évoque des choses ?
00:16:59Je voulais juste dire une chose. Je suis journaliste et philosophe et je suis papa aussi.
00:17:05Et avant tout, papa, effectivement, tout ce qui vient d'être dit, je me mets à la place des parents.
00:17:12Mais quel drame ! Comment on peut surmonter ça ? Je ne sais pas.
00:17:17Après, pour reprendre votre question sur la machette, oui, ça pose deux questions.
00:17:26Est-ce qu'à travers la machette ou la hachette, on peut déduire quelque chose de l'origine essentialisée ?
00:17:37Un peu comme le fait Georges Fenech en disant que ça vient de...
00:17:41C'est pas ce qu'il a fait. Il a rappelé ce que c'était la machette et à quoi ça servait.
00:17:44Oui, à quoi ça servait. Après, la vraie question, c'est qu'est-ce que font des gamins de 16 ans,
00:17:49des civistes, avec ces armes dans la rue ? Comment c'est possible ? Comment ça peut se produire ?
00:17:54Les parents, que font les parents ?
00:17:58De la même façon, comment on se procure une... Honnêtement, je ne sais pas où on achète une machette.
00:18:02Un magasin de bricolage ? Je ne sais pas.
00:18:06Je ne sais même pas si on a le droit d'acheter ça quand on est mûr.
00:18:11De nos jours, tout se trouve.
00:18:15Après, effectivement, quand on se balade dans la rue avec des armes pareilles,
00:18:22déjà, à mon avis, on a quand même un problème dans sa tête.
00:18:26Je ne dis pas ça pour déresponsabiliser ces individus,
00:18:31mais effectivement, on peut supposer qu'il y a une intention d'en découdre
00:18:36et que de toute façon, ça va aller au pire.
00:18:39Donc, c'est édifiant. Il y a effectivement quelque chose qui se passe.
00:18:45On a longtemps parlé d'ensauvagement de la société.
00:18:50Bruno Pomart, c'est intéressant parce que vous êtes policier, donc vous regardez depuis longtemps cette société.
00:18:55Vous l'observez depuis longtemps. Vous aussi, vous avez le sentiment qu'il y a quelque chose qui se passe.
00:18:59Est-ce qu'il y a quelque temps, on voyait des jeunes de 16 ou 17 ans avec des machettes ou des hachettes dans la rue ?
00:19:03Moi, si je fais le résultat de 34 ans d'expérience associative avec les quantités de jeunes que j'ai croisés
00:19:08et qui sont venus dans mes dispositifs et autres, on a connu, ce qu'on a connu dans les années nous-mêmes d'ailleurs,
00:19:13des bagarres avec les poings, c'est-à-dire on se vengeait à coups de poing.
00:19:17Maintenant, on en est arrivé à la banalisation, je dirais, des armes que sont fenêtres, machettes, couteaux, dagues.
00:19:24Enfin, on s'en fout. Le résultat, malheureusement, c'est qu'il y a un morbeau.
00:19:27Alors, on ne s'en fout pas vraiment. Je ne suis pas tout à fait d'accord.
00:19:30Non, non, parce qu'on peut avoir un petit couteau sur soi pour se défendre.
00:19:34Ça tue, Jean-Marc.
00:19:35D'accord, ça tue, mais ce n'est pas pareil. Excusez-moi, quand on se balade, on l'a vu tout à l'heure,
00:19:39quand on se balade avec une lame comme ça, excusez-moi, d'ailleurs, je ne sais même pas où on la met.
00:19:43On la cache, excusez-moi.
00:19:45Il y a deux jours, un jeune a vécu deux larmes de 20 cm qui voulaient tuer son copain.
00:19:48Mais ce n'est pas pareil. Moi, je trouve que ce n'est pas pareil.
00:19:50Et vous avez posé une question, Jean-Marc, sur les médias. Moi, j'aimerais bien y revenir quand même.
00:19:53Pourquoi à chaque fois qu'il y a une horreur pareille, on nous cache la plupart du temps le prénom ou le nom de l'individu ?
00:20:00On minimise les choses. On nous parle de Ricks quand, en fait, il y a une expédition punitive.
00:20:05On refuse de dire qu'il y a un crime raciste quand un jeune blanc se fait attaquer.
00:20:10Ce serait la même chose. Je dirais la même chose si c'était quelqu'un qui ne l'était pas.
00:20:13Mais je fais référence à un cas qui s'est passé.
00:20:15Et là, on nous parle d'un couteau alors que c'est une machette.
00:20:17Comme si on voulait à chaque fois cacher l'ensauvagement de la société.
00:20:20Comme si à chaque fois on voulait cacher la réalité.
00:20:23À partir du moment où on ment à la population.
00:20:26Ça veut dire que le phénomène derrière est terrible.
00:20:28Ça veut dire aussi que ceux qui nous mentent ne savent pas gérer le phénomène.
00:20:31L'horreur, c'est qu'on sort un couteau avec une lame de 20 centimètres.
00:20:34Mais ça tue aussi.
00:20:36Bien sûr, mais ce n'est pas la même chose.
00:20:38Je suis d'accord, mais ce n'est pas pareil.
00:20:40Un petit opinel qu'on prend pour couper son pain.
00:20:43Vous êtes attaqué, etc.
00:20:45Il a tué Louis quand même. Il a un opinel.
00:20:47Mais quand vous baladiez avec une kalachnikov, une machette, etc.
00:20:50Ça veut dire que vous avez une intention.
00:20:52Et les individus suspectés pour l'instant sont des gens aux lourds passés de violences.
00:20:57Là, justement, on rentre dans l'aspect plus politique, j'ai envie de dire, plus judiciaire.
00:21:05Je voudrais juste vous lire un autre extrait de la Laise des parents,
00:21:07parce qu'il évoque cet aspect-là aussi.
00:21:09Il lise « Comment des adolescents armés interdits de contact entre eux par la justice,
00:21:13connus défavorablement des services de police et judiciaire pour des faits similaires,
00:21:17ont-ils pu en toute impunité poursuivre leurs exactions ?
00:21:21Comment justifier l'appréciation clémente de la justice
00:21:24qui les a laissés placés sous un contrôle judiciaire inapplicable et inappliqué ?
00:21:30Comment un procès prévu en novembre 2024 peut-il être reporté en juin 2025,
00:21:35en ayant connaissance du caractère dangereux de ces individus,
00:21:38de la réitération d'infractions de type vol, escroquerie, avec violence, port d'armes,
00:21:44et ils sont laissés en liberté ?
00:21:46Elias est décédé. Elias n'est pas un simple féniveur de plus.
00:21:50Elias est mort en raison d'une impunité dans laquelle se sont sentis deux mineurs,
00:21:55malgré une prise en charge éducative et pénale.
00:21:58La mort d'Elias démontre que l'État n'a pu protéger ses citoyens.
00:22:03La France a tué mon mari. Le même cri. Le même cri du cœur.
00:22:08Le même cri où on se dit que maintenant on est au-delà du fait divers,
00:22:14et on est au fait de société.
00:22:16On a pris tellement d'années pour se dire qu'on n'est plus dans le sentiment d'eux.
00:22:20On n'est plus dans le sentiment d'ensauvagement, mais on est dans la violence du réel.
00:22:24Et lorsqu'on voit ses parents et les questions qu'ils posent,
00:22:27on va préférer immédiatement à ce sentiment, à pas ce sentiment,
00:22:30à cette réelle impunité de la justice, à ce réel laxisme de la justice,
00:22:35à cette excuse de minorité qui fait que la moitié seulement de la peine
00:22:40est effectuée lorsqu'on est un mineur,
00:22:42et à cette liberté qu'ont les mineurs dans la rue en termes d'éducation,
00:22:48en termes de sentiment d'impunité, en termes de manque d'autorité.
00:22:54S'il n'y a pas d'autorité dans la cellule familiale,
00:22:57et je reviens très régulièrement à la famille,
00:22:59s'il n'y a pas d'autorité à l'école, c'est la base effectivement,
00:23:03et on a supprimé la famille en France,
00:23:05s'il n'y a pas d'autorité à l'école, parce que maintenant,
00:23:07dès qu'on fait preuve d'autorité, on se prend une gifle, si vous permettez l'expression,
00:23:10si l'État n'a pas d'autorité, et bien maintenant, si vous permettez,
00:23:14on va droit vers une guerre civile, je mets entre guillemets la guerre civile,
00:23:18c'est-à-dire que les jeunes font ce qu'ils veulent,
00:23:20il n'y a pas d'impunité, on se balade avec des couteaux,
00:23:23et maintenant, qu'est-ce qui va se passer ?
00:23:24Et c'est intéressant, si vous permettez l'expression,
00:23:26intéressant au niveau péjoratif, toujours les mêmes coupables,
00:23:30toujours les mêmes victimes.
00:23:31– Et on y reviendra tout à l'heure, parce que moi je trouve que dans l'affaire Owen,
00:23:34et avec Louise, on ne parle pas assez des parents,
00:23:37et j'en parlerai tout à l'heure,
00:23:40parce que moi c'est ce qui me choque dans cette affaire,
00:23:43et on en parlera un peu plus tard parce que, mélangeons pas les affaires,
00:23:46mais il y a des points communs quand même, il y a quand même des fils conducteurs.
00:23:50Mathias Leba, vous vouliez dire quelque chose ?
00:23:52– Oui, je voulais dire que là pour le coup, on est sur une vraie question philosophique,
00:23:55puisque dans les théories du contrat social, la première chose que l'État doit faire,
00:23:59c'est à la fois confisquer la violence, et avoir le monopole de la force,
00:24:04et garantir la sécurité de ses citoyens.
00:24:06– Quand vous avez dit ça, vous…
00:24:08– Non mais quand on a dit ça, concrètement…
00:24:10– C'est des mots, c'est des mots.
00:24:11– Non, non, c'est pas des mots.
00:24:12– Bah si, c'est des mots.
00:24:13– C'est un philosophe.
00:24:14– C'est des mots.
00:24:15– Oui, c'est vrai.
00:24:16– Non mais justement…
00:24:17– C'est un peu facile.
00:24:18– Ça va, ça va, vous comprenez pas tout mal.
00:24:19– Non mais justement, c'est que ça permet d'analyser la situation,
00:24:23et de dire qu'on est vraiment en situation de rupture de contrat social,
00:24:27on ne fait plus société.
00:24:29Donc effectivement, comme le dit Christine, c'est une anarchie totale.
00:24:32– On se bat, on peut dire.
00:24:33– Pourquoi l'État ne prend pas ses responsabilités ?
00:24:36– Arrêtez avec l'État régalier, ça c'est arrêté.
00:24:38– Ah non, bah non, bah non.
00:24:39– C'est pour ça qu'on est sous perfusion de tout, d'ailleurs, social.
00:24:42– L'État, l'État, l'État…
00:24:44– L'État, l'État, l'État…
00:24:46– Non, l'État, pardon, mais l'État donne une taxe comportementale sur les sodas,
00:24:51l'État donne des taxes comportementales sur les…
00:24:53– Mais c'est pas parler de l'État humain, Christine.
00:24:55– Et non, à l'État, l'État a un rôle à jouer.
00:24:58– À un moment donné, les priorités de l'État doivent se recentrer.
00:25:03– L'État est restreint.
00:25:05– C'est l'humain, j'ai la chance d'essayer d'apporter ma pierre à l'édifice
00:25:09en matière de prévention, d'éducation avec des gamins, c'est hyper compliqué.
00:25:13– Mais Bruno…
00:25:14– On n'imagine même pas comme c'est compliqué.
00:25:16– T'as le terrain.
00:25:17– On sanctionne, il faut sanctionner, il faut éduquer.
00:25:19– Mais on ne sanctionne pas, le problème est qu'on ne sanctionne pas,
00:25:22oui on éduque et c'est très bien ce que vous faites, et chapeau bas,
00:25:25sauf que quand ça a raté, derrière sanctionner,
00:25:28il faut briser le tabou de l'excuse de la minorité,
00:25:31il faut briser le tabou de la responsabilité des parents, il faut y aller maintenant.
00:25:34– On va entendre dans un instant les avocats des parents d'Elias
00:25:37qui se sont exprimés ce matin et c'est intéressant de les entendre aussi.
00:25:40Pour l'instant, le CNews Info avec Sandra Thiombeau.
00:25:43– Le ministre de la Santé est au chevet des victimes de l'explosion
00:25:49d'une grenade dans un bar à Grenoble,
00:25:52ça s'est passé hier dans un quartier sensible de la ville,
00:25:55il y a plusieurs blessés graves, le suspect toujours en fuite,
00:25:58la piste d'un règlement de compte est privilégiée.
00:26:01C'est aujourd'hui que le gouvernement relance des assises
00:26:04de lutte contre l'antisémitisme, l'acte 2 est largement consacré à la jeunesse,
00:26:08l'objectif est de provoquer un sursaut collectif
00:26:11face à la recrudescence des actes antisémites.
00:26:14L'Education nationale a recensé 477 signalements
00:26:18au cours du premier trimestre de cette année scolaire.
00:26:21Et puis il y a des progrès concernant la trêve Israël-Hamas,
00:26:24le mouvement palestinien entend respecter l'accord,
00:26:27à condition qu'Israël honore aussi ses obligations.
00:26:30Les médiateurs l'affirment, Tel Aviv a promis de mettre en œuvre
00:26:33les dispositions du protocole humanitaire ce matin.
00:26:36Le sixième échange de prisonniers est prévu ce samedi.
00:26:42– Quand tu payes tes impôts, t'as le droit de…
00:26:44– Allez-y, allez-y, de toute façon…
00:26:46– C'est un jeu !
00:26:47– Vous enlevez le putain, parce que ça on va le laisser en tête,
00:26:50mais reprenez à compte, quand tu payes tes impôts…
00:26:52– Le philosophe ne le verra pas.
00:26:54– Non, non, mais on…
00:26:55– Le philosophe qui attend tout du régalier.
00:26:57– On n'a pas entendu sa phrase à l'antenne.
00:26:59– Quand on paye nos impôts, on a le droit d'attendre de l'État,
00:27:01d'être protégé.
00:27:02– C'est l'équation facile.
00:27:03– Mais non, pourquoi facile, pourquoi facile ?
00:27:05– C'est impossible de l'État…
00:27:06– C'est un coup du régalier.
00:27:07– Non, mais prenons-nous en même aussi, prenons-nous en même.
00:27:09– Ça veut dire quoi ?
00:27:10– Ça veut dire quoi qu'on nous remet face à un jeune qui a une majeure…
00:27:13– C'est la famille.
00:27:15– Excusez-moi, il y a deux choses, vous avez raison,
00:27:18il y a la famille, il y a l'éducation, et j'espère en parler,
00:27:20mais il y a aussi la justice et la police, c'est du régalier, c'est l'État.
00:27:24Et là où je vous rejoins, une fois n'est pas coutume,
00:27:26gardez bien l'image de Jean-Marc Morandini,
00:27:28c'est que les Français payent des impôts,
00:27:30ils payent aussi pour avoir un service, pour être protégés,
00:27:32pour être mis à l'écart de cette violence.
00:27:35Or, quand on voit des individus qui possèdent des armes,
00:27:37même s'ils sont mineurs, qui attaquent, qui agressent, qui volent,
00:27:40qui sont libres, dont le jugement va paraître dans 6 mois, 8 mois,
00:27:43eh bien oui, il y a une défaillance de l'État.
00:27:45– Justement, on écoute les avocats, parce qu'on est sur le sujet.
00:27:48On va écouter les avocats des parents d'Elias,
00:27:51qui étaient ce matin sur RTL justement,
00:27:53et qui insistent sur le fait que ce n'est pas un simple fait divers,
00:27:56la mort d'Elias.
00:27:58– La mort d'Elias n'est pas un fait divers, et ils insistent là-dessus.
00:28:04C'est le témoignage direct que, aujourd'hui, le système ne fonctionne pas,
00:28:12et qu'il faut le reprendre.
00:28:14Mais il faut le reprendre, peut-être, et le repenser totalement autrement.
00:28:17Le repenser aussi côté victime, et pas que côté auteur,
00:28:20parce qu'on fait beaucoup d'éducation au niveau des auteurs des faits.
00:28:25Mais il faut aussi se mettre à la place des victimes,
00:28:30parce que les victimes, face à des drames comme ça,
00:28:34elles aussi, elles prennent perpétuité.
00:28:37– Christine Kelly, on oublie les victimes dans ces affaires.
00:28:39– On oublie complètement les victimes.
00:28:40Et j'avais une magistrate sur mon plateau hier soir,
00:28:42Béatrice Brugière, qui explique, les magistrats eux-mêmes expliquent
00:28:46qu'on a mis en avant le coupable.
00:28:48On fait tout pour dédouaner le coupable aujourd'hui.
00:28:51C'est le système de la justice aujourd'hui.
00:28:53Tout est mis en place pour qu'on puisse trouver des excuses aux coupables.
00:28:57Et on oublie complètement la victime.
00:28:59Dans cette société d'inversion de valeur, je dis tout le temps,
00:29:02le coupable est devenu la victime, et la victime est devenue le coupable.
00:29:05– Alors, je l'ai dit, tout ça est en train de devenir une affaire politique,
00:29:08et je voudrais qu'on écoute ce qui s'est passé au Conseil de Paris.
00:29:11Justement, à propos de la mort d'Elias, à propos du meurtre d'ailleurs d'Elias,
00:29:16cet affrontement qui a eu lieu entre Nelly Garnier et Anne Hidalgo, la maire de Paris.
00:29:20Nelly Garnier qui a accusé la gauche parisienne d'être en partie responsable,
00:29:24moralement en tout cas, de la mort du jeune Elias.
00:29:27Et ça a provoqué une colère noire de la maire de Paris qui est rentrée en furie.
00:29:31Regardez un premier exemple.
00:29:32– Je suis d'accord avec Hidalgo.
00:29:33– Or, j'assume de le dire, la gauche parisienne est dans le déni.
00:29:37Et le bras qui a porté un coup fatal au jeune Elias a aussi été armé par votre déni.
00:29:42Il a été armé par votre idéologie de l'excuse et votre aveuglement.
00:29:47– C'est vraiment honteux, c'est honteux, c'est une insulte.
00:29:51– Ce déni, c'est celui de madame Karine Petit, maire du 14e arrondissement,
00:29:54qui dans une interview télévisée…
00:29:56– Je suspends la séance pour 5 minutes et vous aurez à vous excuser.
00:29:59C'est absolument inadmissible ce que vous venez de dire.
00:30:02Vous êtes irresponsable, vous êtes irresponsable.
00:30:07Eh bien, c'est moi qui en décide, c'est moi qui en décide
00:30:11et je fais la police de cette assemblée.
00:30:15Et je fais la police de cette assemblée.
00:30:19Ça suffit.
00:30:22Monsieur Rémi Féraud, vous avez la parole.
00:30:31Apprenez le règlement.
00:30:33Le maire assure la police de l'assemblée et vous vous taisez.
00:30:39Et c'est monsieur Féraud qui parle.
00:30:41Monsieur Féraud.
00:30:48– Monsieur Alpha, vous n'éviterez de toute façon pas de nous entendre.
00:30:52Nous n'accepterons pas ces propos.
00:30:55qui nous traitent de responsables de la mort d'Elias.
00:31:01Je ne sais pas si c'est l'extrême droite, madame Garnier,
00:31:04qui a armé votre discours, mais vous allez vous excuser
00:31:08car nous ne resterons pas sans vos excuses.
00:31:11– Voilà, c'est le moins confus du monde.
00:31:12On écoutera notre extrait tout à l'heure
00:31:13parce qu'elle a encore plus pété les plombs après Anne Hidalgo.
00:31:16Laurent Jacobelli.
00:31:17– Il y a tout dans l'extrait.
00:31:18Le refus de la gauche d'écouter une opinion inverse,
00:31:20le côté autocratique.
00:31:21On comprend pourquoi madame Hidalgo a fait un ennemi à la présidentielle.
00:31:25– Je termine.
00:31:26Je ne pense pas évidemment qu'aucun élu, ni à Paris, ni ailleurs,
00:31:29n'ait physiquement attaqué un jeune.
00:31:32En revanche, ils ont créé un climat…
00:31:34– Arrêtez.
00:31:35– Ah non, je termine et vous me répondrez après
00:31:37parce que c'est un débat intéressant.
00:31:38Un climat propice quand la logique de l'excuse portée par la gauche
00:31:42fait qu'on est toujours du côté du voyou, vous l'avez dit madame Kelly,
00:31:45jamais du côté de la victime.
00:31:46Quand on nous dit en permanence que la prison ne règle pas les problèmes,
00:31:50qu'il faut une attention sociale aux criminels et aux délinquants.
00:31:54– Depuis quand la gauche n'est plus au pouvoir ?
00:31:56Vous arrêtez de pointer la gauche, c'est ridicule.
00:31:58– Je vais vous donner un exemple.
00:31:59– On a l'impression que la gauche gouverne la France.
00:32:01– Je vais vous donner un exemple.
00:32:02– Vous êtes au courant ?
00:32:03– Oui, la gauche gouverne partiellement la France.
00:32:04– La gauche gouverne partiellement la France.
00:32:06– Elle est à la tête de toutes les institutions.
00:32:10– Excusez-moi, quand M. Piolle, le maire de Grenoble,
00:32:16dit qu'il n'en a rien à foutre, qu'il y ait des attaques, des crimes, etc.,
00:32:21c'est très grave à l'Assemblée nationale aujourd'hui.
00:32:24On est en train de voter pour durcir la justice par rapport aux mineurs.
00:32:29C'est très léger comme proposition de loi.
00:32:31– Très léger, ça a été retiré.
00:32:34– Ne faites pas votre Hidalgo, souffrez que je termine ma phrase.
00:32:37La gauche est vent debout dès qu'on prononce les mots justice, autorité, ordre, peine.
00:32:44Et une partie des juges du syndicat de l'administrature
00:32:48est en train, par sa logique de gauche, de tuer l'image de la justice.
00:32:52– Ce n'est plus vrai.
00:32:53– Ma collègue au Conseil de Paris a raison.
00:32:57– Mathias Leboeuf, vous avez fait un bond en écoutant Nelly Garnier.
00:33:00– Oui, parce que je trouve ça dégueulasse de pointer comme ça en disant que…
00:33:07C'est à la fois dégueulasse et ridicule.
00:33:09Pourquoi ? Parce que déjà, la gauche…
00:33:11On a l'impression que la gauche gouverne la France depuis des années.
00:33:14– Et crée un climat.
00:33:15– Et que la France est un pays…
00:33:16– L'idéologie crée un climat.
00:33:17– Mais arrêtez, vous avez l'impression qu'aujourd'hui l'idéologie est une idéologie de gauche.
00:33:21– Oui, c'est plus fort que…
00:33:22– On ne vit pas dans le même pays.
00:33:24Parce que moi, je peux vous dire que je n'ai pas l'impression
00:33:25que c'est la gauche qui domine idéologiquement.
00:33:27Encore une fois, d'ailleurs, les parents d'Elias disent quoi ?
00:33:33Ils disent, l'État a tué mon fils.
00:33:36L'État, l'État n'est pas de gauche.
00:33:38Et d'ailleurs, l'État en soi n'est ni de gauche ni de droite.
00:33:40Ah bah oui, mais là, ça ne vous arrange pas.
00:33:42Là, vous ne relevez pas le truc.
00:33:44– Dupond-Rémi est un homme de gauche.
00:33:46Et c'est lui qui a…
00:33:47– Dans un gouvernement de droite, Darmanin n'est pas un homme de gauche.
00:33:51– Je peux vous assurer.
00:33:52– Enfin bon, voilà.
00:33:53Nicolas Sarkozy, ce n'est pas un homme de gauche.
00:33:55Il a été au pouvoir combien de temps ?
00:33:56– Et pourquoi les mesures ne sont pas prises ?
00:33:57Parce qu'il y a un frein de la gauche.
00:33:59– Franchement, je vais vous dire une chose.
00:34:01Tant qu'on dira, c'est la gauche, c'est la droite, c'est le centre,
00:34:04on n'en sortira pas.
00:34:05On n'en sortira pas à pointer tel ou tel parti politique.
00:34:09Après, on peut dire que la gauche a été l'axis
00:34:11pendant un certain temps sur ces questions.
00:34:13Peut-être, mais franchement…
00:34:14– La France Insoumise, vous pensez qu'ils veulent vraiment
00:34:16arrêter les délinquants ?
00:34:17Eux qui veulent désarmer la police ?
00:34:19Eux qui sont toujours du côté des délinquants ?
00:34:21C'est aujourd'hui les leaders de la gauche.
00:34:23– Vous êtes tous ensemble, non ?
00:34:24– C'est les leaders de la gauche.
00:34:25Donc, est-ce que vous croyez, aujourd'hui,
00:34:27que la France Insoumise veut plus de justice, plus d'ordre,
00:34:29plus d'autorité ?
00:34:30Bien évidemment, non.
00:34:31Ils veulent le chaos.
00:34:32Le chaos, parce que c'est leur fermement.
00:34:33– Moi, je ne suis pas là pour défendre la France Insoumise.
00:34:36– Quand j'entends, c'est la gauche qui a armé le bras du tueur.
00:34:43Franchement, c'est minable de dire ça.
00:34:45Ça sert à quoi ?
00:34:46– Excusez-moi, Anne Hidalgo,
00:34:47elle est capable d'avoir de l'autorité.
00:34:49Elle est capable d'être dure.
00:34:50Elle est intolérante, mais juste quand on l'attaque à elle.
00:34:52Juste quand on l'attaque à elle.
00:34:54On réécoute un autre extrait de ce qui s'est passé hier.
00:34:56Vous vous taisez, s'il vous plaît.
00:34:57C'est moi qui fais la police, de l'autorité, ici.
00:35:00C'est ça qu'elle dit, Hidalgo.
00:35:01On réécoute un autre extrait.
00:35:04– Au vu des propos que vous avez tenus, Madame Garnier,
00:35:07soit vous retirez vos propos et vous demandez des excuses.
00:35:09Vous avez dit, vous avez armé le bras.
00:35:12Vous avez armé le bras.
00:35:14Vous l'avez dit.
00:35:15Soit vous retirez cela, soit c'est devant les tribunaux
00:35:18que vous aurez à répondre de propos diffamatoires,
00:35:23injurieux et inadmissibles.
00:35:26Alors, vous terminez votre question.
00:35:28Je pense qu'ici, personne n'y répondra
00:35:31parce que vous ne méritez pas de réponse.
00:35:33Mais retirez ce que vous avez dit et présentez vos excuses.
00:35:37– J'aimerais terminer mon intervention.
00:35:39– Présentez vos excuses.
00:35:41– J'aimerais terminer mon intervention.
00:35:43– Vous présentez vos excuses.
00:35:46– Mais qui a à dire quoi ?
00:35:49– J'aimerais terminer mon intervention.
00:35:53– Vous présentez vos excuses.
00:36:02– Je continue.
00:36:04Maire du 14e arrondissement,
00:36:06qui dans une interview télévisée a répondu à côté du sujet,
00:36:10dit présent sur les très beaux équipements sportifs
00:36:12qui bordent le périphérique,
00:36:14avant de conclure que tous les moyens sont mis en place
00:36:16pour lutter contre l'insécurité,
00:36:18mais que cela n'avait pas suffi.
00:36:20– Nous arrêtons les questions d'actualité.
00:36:22Il est absolument inadmissible, inacceptable
00:36:26de se faire insulter, comme vous venez de le dire,
00:36:29de nous faire traiter d'assassins,
00:36:31d'avoir armé le bras d'un assassin
00:36:34et de refuser de vous excuser.
00:36:37Eh bien, chère madame Garnier,
00:36:39les propos que vous avez tenus parce que ceux-là sont consignés
00:36:42seront devant les tribunaux et vous aurez à en répondre.
00:36:45Et on en a terminé des questions d'actualité.
00:36:48– Voilà, c'était Yaa, Laurent Jacobelli.
00:36:51– Moi je n'en peux plus de cette gauche moralisatrice
00:36:54qui empêche les autres de parler.
00:36:55Et dès que vous êtes contre eux, vous êtes d'extrême droite,
00:36:57vous êtes fachos, taisez-vous, excusez-vous.
00:36:59Il faut toujours avoir un genou à terre avec eux.
00:37:01C'est décidément une habitude.
00:37:03Madame Hidalgo qui est plus prompte à punir les automobilistes,
00:37:07à punir tous ceux qui veulent venir à Paris depuis la banlieue
00:37:10qu'à expliquer qu'il faut que les délinquants aient un prison.
00:37:13Celle qui ouvre des salles de shoot
00:37:15plutôt que de condamner le trafic de drogue.
00:37:17– C'est madame Hidalgo qui dirige la police.
00:37:20– Pas de leçon à recevoir de cette gauche.
00:37:22– C'est madame Hidalgo qui est préfète de police.
00:37:24– C'est madame Hidalgo qui refuse la police municipale.
00:37:27– Madame Hidalgo, elle a la police municipale.
00:37:29– Et alors, qu'est-ce qu'elle en fait ?
00:37:31– Qui n'est pas armée.
00:37:32– Qui n'est pas armée, ça c'est pas un problème.
00:37:34Ça, vous voyez bien que c'est une responsabilité.
00:37:37– Je n'aime pas particulièrement.
00:37:39– Quand on n'arme pas la police municipale…
00:37:41– Vous avez trouvé un bouc d'émissaire, donc c'est madame Hidalgo qui l'arme.
00:37:44– C'est madame Hidalgo qui est responsable de tous les morts.
00:37:46– C'est vous qui parlez de la police municipale.
00:37:48– Vous vous rendez compte de ce que vous dites ?
00:37:50– Excusez-moi, la police municipale, quand elle n'est pas armée,
00:37:55– Parce que vous dites que le maire n'a pas de responsabilité, c'est pas sa faute.
00:37:58Quand le maire n'arme pas sa police municipale,
00:38:00quand le maire met des années…
00:38:02– Demandez à Bruno si c'est madame Hidalgo qui dirige la police de Paris.
00:38:07– La police municipale, oui.
00:38:09– Moi, ce qui me gêne dans notre ami philosophe,
00:38:12c'est qu'il philosophe sur un sujet qui est un peu compliqué,
00:38:14c'est-à-dire la sécurité, en jetant l'opprobre totale sur le régalien, c'est-à-dire…
00:38:18– Non, tu ne peux pas dire ça.
00:38:21– Je ne jette pas l'opprobre sur le régalien.
00:38:24– Ça pourrait être systématiquement.
00:38:26Si c'est passé ça, c'est qu'il n'y a pas de police.
00:38:28– Bien sûr, et tu sais pourquoi je dis ça ?
00:38:30– La police municipale…
00:38:32– Laissez-le parler.
00:38:33– Lorsqu'on parle de la sécurité globale, le continuum de sécurité, c'est quoi ?
00:38:35C'est le régalien, c'est-à-dire la police nationale,
00:38:37Jeanne Arbery, la police municipale,
00:38:39et à Paris, il y a une très grosse police municipale
00:38:41qui a un rôle essentiel en matière de sécurité.
00:38:44Mais ils pourraient se promener en short avec une raquette,
00:38:46ça serait la même chose.
00:38:49– Non mais arrêtez, il n'y a que vous qui parlez.
00:38:51Christine Kelly.
00:38:52– Vous êtes payés par Anne Hidalgo ?
00:38:54– Non, parce que nous payons Anne Hidalgo.
00:38:57– Attention, c'est de la diffamation ça Madame.
00:38:59– Parce que nous payons Anne Hidalgo.
00:39:02– Non mais bien sûr.
00:39:03– Et nous payons tous ceux qu'on a entendus tout à l'heure.
00:39:06Et pourquoi on les paye ?
00:39:08Non pas pour le blabla de « c'est l'extrême droite, c'est la gauche ».
00:39:12– Je suis d'accord avec vous.
00:39:14– Oui, et j'aurais aimé qu'ils mettent toute cette énergie
00:39:16qu'on a entendue tout à l'heure,
00:39:18cette énergie fossiférante sur comment avoir une justice plus dure,
00:39:24comment diminuer la délinquance dans la ville.
00:39:27J'aurais aimé qu'ils mettent toute leur énergie là-dessus
00:39:29au lieu de mettre leur énergie dans le blabla.
00:39:31C'est nous qui payons.
00:39:32– On va continuer à avancer, s'il vous plaît,
00:39:33parce qu'il y a beaucoup de sujets,
00:39:34hélas l'actualité est très chargée aujourd'hui,
00:39:36je dis hélas parce que c'est beaucoup de drame.
00:39:38On va parler d'Owen et de la conférence du procureur hier,
00:39:41conférence du procureur d'Évry
00:39:43et qui a éclairé le déroulement des faits.
00:39:46Et quand on entend le déroulement des faits,
00:39:48c'est assez terrible ce qui s'est passé.
00:39:50Tout s'est joué en moins de 15 minutes,
00:39:52tout s'est joué parce qu'Owen a piqué une colère
00:39:55en jouant à un jeu vidéo.
00:39:57C'est un drame terrible, c'est le hasard,
00:40:00les malheurs de la vie j'ai envie de dire.
00:40:02Hélas Louis se trouvait sur son chemin à ce moment-là.
00:40:05Je vous propose d'écouter le procureur
00:40:07qui raconte minute par minute comment le drame s'est déroulé.
00:40:10Ce n'est qu'au moment de sa prolongation de garde à vue
00:40:13à 18h45 devant le procureur de la République
00:40:16qu'il avouait avoir tué Louise.
00:40:19Il déclarait aux enquêteurs que très en colère,
00:40:22après une dispute avec un joueur en ligne,
00:40:25il sortait de son domicile vêtu de sa doudoune noire
00:40:28dans laquelle se trouvait habituellement selon lui
00:40:31un couteau de type Opinel.
00:40:33Son intention était de voler ou de racketter
00:40:36une personne pour se calmer.
00:40:39Il rencontrait fortuitement Louise qu'il ne connaissait pas.
00:40:43Il repérait son portable qu'elle portait autour du cou
00:40:46et décidait de la suivre.
00:40:48Il l'attirait dans le bois des Templiers
00:40:51sous le prétexte d'y avoir perdu un objet.
00:40:54Arrivé dans un coin tranquille,
00:40:56il lui disait qu'il allait fouiller ses affaires
00:40:58pour lui voler de l'argent en la menaçant avec un couteau.
00:41:01Alors qu'il voulait fouiller son sac,
00:41:04elle se mettait à crier.
00:41:06Paniqué par ses cris,
00:41:08il la faisait tomber à terre
00:41:10et lui portait plusieurs coups de couteau.
00:41:13Il rentrait chez lui, ensuite en courant,
00:41:16en empruntant un autre chemin.
00:41:18A son domicile, il retrouvait sa petite amie.
00:41:21Celle-ci constatait sa blessure et lui prodiguait des soins.
00:41:25Après lui avoir dit, dans un premier temps,
00:41:28s'être blessé tout seul,
00:41:30il lui confiait sur son insistance
00:41:32avoir commis quelque chose de grave.
00:41:34Nous sommes en direct avec Jacques Dallas,
00:41:36procureur général honoraire, consultant judiciaire.
00:41:38Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:41:41On a entendu le procureur qui racontait
00:41:43précisément le déroulement des faits.
00:41:45Beaucoup de spécialistes judiciaires
00:41:47hier disaient que c'est assez incroyable
00:41:49ce qui s'est passé.
00:41:51C'est un crime qui se fait en moins de 15 minutes
00:41:53sur un coup de tête.
00:41:55C'est quelque chose qui vous surprend aussi ?
00:41:57Non, malheureusement non.
00:41:59C'est évidemment un acte terrible
00:42:01mais j'ai déjà malheureusement connu
00:42:03des crimes soudains, brutaux.
00:42:05Je me souviens d'un jeune de 25 ans
00:42:07qui s'était disputé avec ses parents
00:42:09et qui, de colère, dans la rue s'en était pris
00:42:11un petit enfant, avait tenté de le tuer.
00:42:13Comme si ça avait été le déversoir de sa colère.
00:42:16Là on a affaire à une drôle de personnalité,
00:42:18si je mets des guillemets à drôle évidemment,
00:42:20d'un jeune colérique,
00:42:22addict au jeu vidéo
00:42:24et qui a passé sa colère
00:42:26tout simplement sur cette petite
00:42:28avec l'idée qu'il a avancé
00:42:30de vouloir la détrousser, la dévaliser, la raqueter.
00:42:32En fait, on sait qu'on a retrouvé
00:42:34le téléphone portable de la petite près de son corps.
00:42:36Donc le vol n'était pas le motif.
00:42:38Je crois que malheureusement, c'est la terrible rencontre
00:42:40entre une petite qui rentrait
00:42:42de son collège et un individu
00:42:44énervé, excité,
00:42:46porteur d'un couteau.
00:42:48Autre sujet d'ailleurs problématique,
00:42:50c'est le port sans raison
00:42:52d'un couteau.
00:42:54Il s'est jeté sur elle dans les conditions
00:42:56qu'ont été évoquées par le procureur.
00:42:58C'est ça qu'on doit relever malheureusement
00:43:00et c'est très triste à faire.
00:43:02Il y a également un précédent
00:43:04et ça c'est assez troublant quand même.
00:43:06On va réécouter le procureur, c'est assez bref,
00:43:08ça dure 20 secondes. Le procureur qui explique
00:43:10qu'il y avait déjà eu une tentative
00:43:12sur une autre jeune fille le 4 février
00:43:14dernier. Écoutez.
00:43:16L'enquête permettait de déterminer
00:43:18que le mis en cause avait abordé une collégienne
00:43:20de 12 ans le 4 février
00:43:22dernier dans le même secteur
00:43:24prétextant avoir perdu son téléphone
00:43:26dans la forêt
00:43:28pour avoir des problèmes de vue.
00:43:30Elle avait refusé de le suivre
00:43:32et échappait ainsi à son agresseur.
00:43:34Le mis en cause
00:43:36confirmait les déclarations de la jeune fille
00:43:38et les expliquait par son projet
00:43:40de lui dérober ses effets personnels.
00:43:42Jacques Dalleste,
00:43:44est-ce qu'on peut encore parler de coup de tête
00:43:46à partir du moment où il y a un précédent ?
00:43:48Voilà. Alors ça, ça mérite
00:43:50examen. Il faudra savoir exactement
00:43:52ce qui s'est passé puisque trois jours
00:43:54auparavant il aurait accosté une fillette.
00:43:56Il n'y a pas eu de tentative
00:43:58de passage à l'acte, semble-t-il.
00:44:00Il n'a rien fait sur cette petite fille,
00:44:02fort heureusement, mais
00:44:04il y a effectivement cet acte
00:44:06de sa part. Est-ce qu'il avait
00:44:08un projet similaire
00:44:10quelque temps auparavant ? Est-ce qu'il était encore
00:44:12dans un moment de colère, ce qui poserait
00:44:14un vrai problème dans sa personnalité ?
00:44:16Ou est-ce que derrière ça, il y a quelque chose
00:44:18de grave ? Moi, ce que je trouve
00:44:20heureux, c'est qu'on ait enfermé
00:44:22cet individu parce que
00:44:24ce serait-il passé par la suite si on ne l'avait
00:44:26pas identifié ? Est-ce que cette colère,
00:44:28il n'aurait pas encore assouvi sur d'autres
00:44:30victimes ? C'est la question qu'on peut se poser,
00:44:32évidemment. Mais on a quand même une personnalité
00:44:34où on a sa sœur qui raconte qu'il est
00:44:36violent avec elle, qu'il a été violent à plusieurs
00:44:38reprises. On parle de passage à tabac
00:44:40sur sa sœur. On ne parle pas juste d'une claque.
00:44:42On parle de passage à tabac. La sœur
00:44:44qui va jusqu'à aller porter plainte.
00:44:46Là-dessus, d'ailleurs,
00:44:48c'est pas une plainte, pardon, elle a fait une main courante.
00:44:50Il y a quelque chose qui m'intrigue. Quand on fait une main
00:44:52courante, surtout que visiblement c'était il y a deux ans
00:44:54donc elle était mineure puisqu'elle a 19 ans
00:44:56aujourd'hui, il n'y a pas de suite
00:44:58à une main courante de ce type ?
00:45:00Une main courante, ce n'est pas un dépôt de plainte
00:45:02par définition. Reste à savoir
00:45:04ce qu'elle est devenue cette main courante.
00:45:06C'est la volonté de la personne
00:45:08de signaler un fait sans pour autant
00:45:10déposer plainte. Donc normalement, il n'y a pas
00:45:12de suite puisque les mains courantes ne sont pas
00:45:14forcément adressées au procureur de la République.
00:45:16Même si les choses,
00:45:18la pratique a évolué ces dernières années en matière
00:45:20de violence conjugale, on évite les mains courantes.
00:45:22Donc ça mérite
00:45:24de se plonger
00:45:26et de se pencher sur cet événement
00:45:28qui a touché la sœur de l'intéressé
00:45:30puisqu'il semble avoir, l'auteur semble avoir
00:45:32une personnalité extrêmement spécifique
00:45:34peut-être psychopathique
00:45:36avec ses accès de violence, dont son victime,
00:45:38son entourage, sa sœur
00:45:40ou une personne de rencontre. Et là,
00:45:42ce sont les psychiatres qui auront à se pencher
00:45:44sur sa personnalité, de dire
00:45:46s'il est atteint d'une affection réelle
00:45:48ou si c'est un individu normal
00:45:50qui est accessible
00:45:52à une punition et à une sanction pénale.
00:45:54Est-ce qu'une mineure
00:45:56peut venir seule déposer une main courante ?
00:45:58C'est possible.
00:46:00Dans l'idéal, il faut qu'elle soit
00:46:02accompagnée par un proche, un parent
00:46:04mais imaginez que la mineure
00:46:06soit victime de son père ou de sa mère,
00:46:08elle peut le faire spontanément.
00:46:10Ensuite, qu'est-ce qui se passera par la suite ?
00:46:12C'est à voir avec le commissariat. Comment cette main courante
00:46:14a-t-elle été traitée ? Mais rien
00:46:16n'empêche une personne mineure
00:46:18déjà de plus de 13 ans
00:46:20de faire cette démarche.
00:46:22C'est la liberté individuelle. C'est après
00:46:24aux forces de police d'apprécier
00:46:26l'importance de
00:46:28cette main courante et les suites qu'il faut y donner.
00:46:30Mais je suis quand même assez surpris
00:46:32de savoir qu'une mineure
00:46:34qui fait la démarche d'aller voir
00:46:36un commissariat ou une gendarmerie, je ne sais pas ce que c'était
00:46:38en l'occurrence, mais qui
00:46:40dépose une main courante,
00:46:42il n'y a pas de suite derrière.
00:46:44Alors qu'elle est mineure, elle fait une démarche forte.
00:46:46Vous imaginez la force
00:46:48mentale qu'il faut pour
00:46:50aller dans un commissariat
00:46:52quand on est mineur pour aller déposer plainte
00:46:54contre son propre frère.
00:46:56Il n'y a pas de suite derrière.
00:46:58Alors reste à savoir ce qu'elle a fait.
00:47:00Est-ce qu'elle en a parlé à ses parents ?
00:47:02Encore une fois, une main courante qui est une procédure de police
00:47:04pas de gendarmerie, ce n'est pas un dépôt
00:47:06de plainte. Les procurants ne sont pas
00:47:08destinataires des mains courantes. C'est sur un registre
00:47:10où ils sont mentionnés des signalements
00:47:12d'une personne qui désire
00:47:14évoquer un incident qu'il a opposé
00:47:16avec son voisin, avec un membre de sa famille.
00:47:18Je ne sais pas quelles suites ont été données à cette main courante.
00:47:20Il aurait été intéressant
00:47:22de voir ce qu'il en était
00:47:24réellement. Peut-être de l'inviter
00:47:26via ses parents à déposer
00:47:28plainte formellement, mais on est dans un cercle
00:47:30familial. Ce n'est jamais simple pour
00:47:32un membre de la famille de faire ce type de démarche
00:47:34enfant
00:47:36vis-à-vis de son frère
00:47:38ou vis-à-vis de ses parents. Mais il faudra
00:47:40regarder de plus près. Ce sera aussi
00:47:42un des objets de l'instruction.
00:47:44Cet événement, comme celui de la petite
00:47:46du 4 février, qui aura été
00:47:48accostée par cet individu.
00:47:50Mais la police ne prévient pas les parents.
00:47:52Quand une mineure vient déposer plainte
00:47:54contre son frère, il n'y a pas une démarche
00:47:56de la police qui consiste à... Normalement, ça devrait être
00:47:58fait, mais encore une fois, on est simplement dans
00:48:00une main courante, pas un dépôt de plainte. Si ça avait été
00:48:02un dépôt de plainte, elle aurait été sans doute
00:48:04soutenue par un proche.
00:48:06Là, elle a dû le faire spontanément.
00:48:08Est-ce qu'elle en a parlé à ses parents ?
00:48:10Je ne sais pas. Ce sera à examiner
00:48:12précisément et on recueillera
00:48:14tous les éléments du parcours
00:48:16de vie de l'intéressé antérieurement
00:48:18à son arrestation et cet événement
00:48:20va être examiné, scruté
00:48:22et peut-être que le procureur
00:48:24aura des explications à demander
00:48:26aux services de police concernés.
00:48:28Merci beaucoup, Jacques Davies. Merci pour cet éclairage
00:48:30qui était vraiment très intéressant.
00:48:32Je le disais, quand même,
00:48:34il y a cette question aussi du rôle des parents.
00:48:36Moi, je ne peux pas imaginer
00:48:38que les parents ne savaient pas que le grand frère frappait
00:48:40la petite soeur.
00:48:42Je ne peux pas l'imaginer.
00:48:44Il y a cette violence dans la famille. Il y a les deux qui ne se parlent
00:48:46plus parce que comme elle a été frappée,
00:48:48la soeur décide au bout d'un moment de ne plus
00:48:50parler à son frère. Et les parents, ils font quoi ?
00:48:52Ils sont où, les parents ?
00:48:54Je ne veux pas câbler les parents parce qu'ils ont un fils
00:48:56qui aujourd'hui est en prison
00:48:58parce qu'il aurait tué une jeune fille,
00:49:00mais malgré tout, excusez-moi de poser la question,
00:49:02ils sont où, les parents ? Exactement. J'aime bien votre question
00:49:04et j'aime bien les précautions que vous mettiez.
00:49:06Effectivement, ils sont dans l'émotion, etc.
00:49:08Mais on peut se poser la question de façon
00:49:10que faisaient les parents
00:49:12par rapport à la petite soeur.
00:49:14La petite soeur qui dit
00:49:16qu'elle a posé une main courante,
00:49:18mais qu'elle dit qu'elle l'a vue, qu'elle aurait pu mourir
00:49:20sous les coups de son frère.
00:49:22Donc, on peut supposer
00:49:24que les parents sont au courant.
00:49:26Lorsque la petite soeur dit qu'elle peut mourir
00:49:28et en plus, elle dit
00:49:30que c'est sous la passivité de ses parents,
00:49:32c'est dit aussi que c'est sous
00:49:34la non-réaction des parents.
00:49:36Donc, les parents sont déjà
00:49:38impliqués dans les dires de la petite soeur
00:49:40qui n'ont pas réagi. On peut remonter le fil
00:49:42sans effectivement
00:49:44préjuger du profil.
00:49:46On ne peut pas savoir à 100%,
00:49:48mais combien de familles, combien de parents
00:49:50sont comme ça, c'est-à-dire des missionnaires
00:49:52sans oser dire
00:49:54non à un enfant, sans oser
00:49:56éduquer un enfant, parfois dans une
00:49:58sorte de ce qu'on appelle
00:50:00de définition d'un amour
00:50:02infini pour son enfant.
00:50:04Un enfant a besoin d'être élevé.
00:50:06Un enfant a besoin qu'on lui dise non.
00:50:08Un enfant a besoin qu'on lui donne des limites.
00:50:10Un enfant a besoin qu'on lui dise ça c'est non,
00:50:12ça c'est les limites. Tu as des pulsions,
00:50:14tu ne peux pas maîtriser ta colère,
00:50:16je vais apprendre à maîtriser ta colère.
00:50:18Un enfant, même deux ans,
00:50:20il a un passage difficile à deux ans, on lui dit
00:50:22tu vas t'asseoir, quand t'as fini ta colère,
00:50:24on va gérer ça. On ne dit pas oui
00:50:26à un enfant. Les parents, de façon
00:50:28générale, ont toujours une responsabilité
00:50:30sur la façon dont l'enfant
00:50:32fait face à la maîtrise de ses
00:50:34pulsions, fait face à la maîtrise
00:50:36de son...
00:50:38Lorsqu'on lui a dit non, de sa frustration.
00:50:40Et la frustration doit être
00:50:42apprise à être maîtrisée au sein
00:50:44de la cellule familiale, où sont les familles,
00:50:46où est l'éducation,
00:50:48et ça c'est un vrai problème dans notre société aujourd'hui,
00:50:50la famille. – Je vous propose d'écouter
00:50:52Virginie Giraud, vous la connaissez, elle est
00:50:54historienne, elle est souvent sur Europe 1, et
00:50:56vous avez un peu votre discours, ce matin
00:50:58elle a piqué un gros coup de colère, et je crois que vous vous rejoignez
00:51:00assez, parce que... – Non mais c'est vrai, ça m'énerve.
00:51:02– Mais oui, mais elle aussi, vous allez voir,
00:51:04elle a poussé un gros coup de colère, et elle dit
00:51:06cet enfant, alors c'est très dur ce qu'elle dit,
00:51:08mais je pense qu'elle a raison,
00:51:10vous me direz, elle dit il n'a pas été civilisé,
00:51:12il s'est laissé déborder par
00:51:14ses pulsions, on ne l'a pas civilisé,
00:51:16écoutez. – Les gamins
00:51:18qui ont tué Elias et Owen
00:51:20qui a tué Louise, le font dans le même
00:51:22élan de violence. On a des gamins qui ne sont
00:51:24pas civilisés par des parents
00:51:26profondément incompétents et des missionnaires
00:51:28dans les deux cas.
00:51:30– C'est pas sûr, pas sûr du tout.
00:51:32– Excusez-moi. – Pas sûr du tout pour Owen.
00:51:34– Pas sûr pour Owen ?
00:51:36Vous avez un fils qui ne fait rien,
00:51:38parce que, écoutez, moi je rassemble tout ce qui a été
00:51:40dit, et j'analyse les faits.
00:51:42Donc, on a un gamin qui ne travaille pas
00:51:44beaucoup, qui est décrit par
00:51:46les gens avec qui il était en stage
00:51:48comme une grosse feignasse, qui passe
00:51:50son temps à jouer aux jeux vidéo, qui à 23 ans
00:51:52ne sort pas de sa chambre, qui agresse
00:51:54sa petite sœur, et les parents ne font rien.
00:51:56Excusez-moi, dans une famille où on s'occupe
00:51:58des enfants, ce garçon de 23 ans
00:52:00aurait été jeté à la porte, tout simplement.
00:52:02– Virginie a tellement raison. – Non, je ne suis pas
00:52:04d'accord. – Virginie a tellement raison.
00:52:06– Et comme il n'a pas été civilisé,
00:52:08cet enfant, forcément,
00:52:10il laisse toutes ses pulsions
00:52:12le déborder. Et comme c'est un sale
00:52:14gosse et qu'il s'est senti humilié
00:52:16dans une partie de jeux vidéo, il s'est
00:52:18renarcissisé en se disant
00:52:20je vais aller raqueter
00:52:22plus faible que moi.
00:52:24Et il s'attaque à une petite fille.
00:52:26Et là où c'est intéressant, et que j'aimerais voir
00:52:28toutes les féministes là-dessus, c'est qu'en réalité
00:52:30ce sale gosse commet un
00:52:32féminicide. Il s'attaque à
00:52:34une petite fille parce qu'il sait qu'il va
00:52:36avoir le dessus sur elle. Et comme en plus
00:52:38il est faible et incompétent
00:52:40en tant qu'homme, dès que la Louise
00:52:42s'est mise à crier, il a sorti son
00:52:44couteau, il a perdu les pédales. La place
00:52:46d'Owen, une fois qu'on aura prouvé
00:52:48dans la cour de justice qu'il est coupable, ce qui sera
00:52:50fait, c'est au fond d'une cellule
00:52:52jusqu'à la fin de ses jours. Et vous
00:52:54savez quoi ? Il va être heureux en cellule
00:52:56parce qu'il va avoir sa cellule à lui tout seul
00:52:58s'il prend perpétuité, et il pourra
00:53:00jouer aux jeux vidéo. Il va vivre sa meilleure vie.
00:53:02On est en direct avec Laura Lebar
00:53:04qui est psychanalyste. Bonjour Laura, merci
00:53:06d'être en direct avec nous. Est-ce qu'au fond
00:53:08tout ça, c'est pas un vrai problème
00:53:10d'éducation ?
00:53:12Alors je vais être beaucoup plus mesurée
00:53:14Jean-Marc. Aujourd'hui
00:53:16comme je le disais sur votre plateau hier,
00:53:18il faut pouvoir poser des limites.
00:53:20Malheureusement, c'est pas toujours le cas.
00:53:22Là où il y a un devoir des parents, et où
00:53:24j'ai pas vraiment vu d'actualité
00:53:26sur ce sujet-là, c'est vraiment sur une prise
00:53:28en charge psycho-émotionnelle du rapport
00:53:30à la frustration. C'est là où je vous dis que c'est plutôt
00:53:32mitigé. Il y a vraiment aujourd'hui
00:53:34un problème dont la maîtrise
00:53:36des adolescents, des jeunes adultes, les parents
00:53:38n'arrivent pas à faire entendre leur voix
00:53:40et c'est certainement là où il y a une piste
00:53:42à creuser au niveau vie
00:53:44ou peut-être donner des outils aux parents
00:53:46qui eux veulent alerter. Tous les parents
00:53:48ne sont pas démissionnaires, rarement, très
00:53:50souvent, malheureusement, dans ce genre de cas
00:53:52d'inversion de hiérarchie familiale, d'enfants
00:53:54tyranniques. On a des parents qui sont
00:53:56loin d'être démissionnaires, malheureusement,
00:53:58mais qui n'ont pas en face de réponses
00:54:00et d'outils pour pouvoir
00:54:02canaliser leurs enfants, parce que
00:54:04à 23 ans, c'est un homme.
00:54:06Comment un parent peut le sortir du lycée ?
00:54:08C'est très compliqué. Il faut vraiment
00:54:10donner des outils aux parents.
00:54:12Quand on n'arrive pas à
00:54:14en appeler, on n'est pas
00:54:16en plus, on n'est pas dans une famille
00:54:18que je qualifierais sans
00:54:20être méprisant, mais on n'est pas dans
00:54:22le tiers monde. On est dans une famille
00:54:24où c'est des gens qui ont un
00:54:26certain niveau, c'est des gens qui,
00:54:28excusez-moi, je ne veux pas
00:54:30être trop dur avec les parents, mais c'est des gens qui laissent
00:54:32le grand frère frapper
00:54:34la petite sœur. C'est des gens qui laissent
00:54:36le grand frère passer sa journée au bar.
00:54:38C'est ce qu'on nous a expliqué. C'est des gens qui laissent
00:54:40le grand frère passer sa journée vautrée
00:54:42dans un canapé en train de jouer aux jeux
00:54:44vidéo. Excusez-moi si on n'arrive pas à le contrôler,
00:54:46on appelle à l'aide. Il y a une responsabilité.
00:54:48En plus, c'est un gamin qui
00:54:50est violent. On le sait. Donc on se
00:54:52dit à un moment donné, ça va exploser. Et ça
00:54:54a explosé. Vous avez
00:54:56100% raison Jean-Marc. On appelle à l'aide.
00:54:58Service des PSIR.
00:55:00La police. Il faut que les parents
00:55:02lèvent. Il ne faut surtout pas garder sous silence.
00:55:04Maintenant, est-ce que les parents
00:55:06sont responsables de son rapport à la frustration ?
00:55:08C'est encore un grand point d'interrogation.
00:55:10Par contre, là où il y a une responsabilité, on est 100%
00:55:12d'accord. C'est aux parents, dès le plus jeune
00:55:14âge, quand on voit que son enfant est comme ça,
00:55:16de prévenir la police, de prévenir
00:55:18vraiment que
00:55:20son enfant est compliqué, d'aller voir
00:55:22des psys et de le faire traiter.
00:55:24Donc là, il y a une responsabilité
00:55:26qui est en jeu. Mais comment vous pouvez imaginer
00:55:28excusez-moi Laura Lebar, parce que ça c'est vraiment
00:55:30un point qui m'énerve. Comment vous pouvez imaginer que des
00:55:32parents ne font rien quand vous avez
00:55:34le grand frère qui frappe la petite soeur ? Excusez-moi.
00:55:36Comment c'est possible ? La petite soeur qui va jusqu'à
00:55:38porter plainte et les parents...
00:55:40C'est les parents qui auraient dû le faire.
00:55:42Et les parents laissent le gamin vautrer dans le canapé
00:55:44toute la journée, en train de jouer aux jeux vidéo
00:55:46et la petite soeur elle ne parle plus à son frère.
00:55:48Mais on est où ?
00:55:50Il y a des gens qui sont dépassés aussi.
00:55:52Mais dépassés vous appelez à l'aide, excusez-moi.
00:55:54Ou alors vous n'êtes pas parent.
00:55:56Excusez-moi. Je suis d'accord avec vous
00:55:58mais si j'étais... Merci Laura Lebar, pardon.
00:56:00Je remercie Laura Lebar.
00:56:02Je suis d'accord avec vous mais si
00:56:04j'étais Bruno Pommard je dirais tout ça c'est des mots.
00:56:06C'est-à-dire que... Non c'est pas des mots.
00:56:08Non justement je vous parle de faits.
00:56:10Parce que de la même façon
00:56:12que comme le disait Bruno, il y a un continuum
00:56:14de sécurité, il y a un continuum
00:56:16éducatif et que il y a
00:56:18encore une fois... Ça c'est des mots.
00:56:20Moi je vous parle de faits créés,
00:56:22vous parlez de continuum éducatif.
00:56:24Même Bruno est d'accord avec moi.
00:56:26Bruno excusez-moi, c'est pas Dieu le Père.
00:56:28J'ai beaucoup le respect que j'ai pour lui.
00:56:30Jean-Marc il a raison.
00:56:32Finir mon idée,
00:56:34c'est-à-dire qu'effectivement il y a un effondrement
00:56:36de l'autorité parentale dans bien des familles.
00:56:38Non mais on est d'accord.
00:56:40Moi je me vois pas la face.
00:56:42Il y a des gens qui se sont dépassés,
00:56:44qui n'arrivent pas à éduquer leur enfant
00:56:46et qui se sont confrontés à des situations.
00:56:48Après le problème, ça c'est une situation
00:56:50de fait, c'est une situation de terrain.
00:56:52Comment se fait-il que
00:56:54les institutions, l'école,
00:56:56les services sociaux,
00:56:58la police,
00:57:00l'Etat ne corrige pas ça ?
00:57:02Mais parce qu'on ne les appelle pas.
00:57:04Comment il va savoir l'état s'il passe une fois que la porte est fermée ?
00:57:06Comment vous voulez que l'Etat sache ce qui se passe ?
00:57:08C'est pour ça que je vous dis que c'est aux parents d'appeler à l'aide.
00:57:10On est d'accord, mais quand ils ne font pas,
00:57:12il faut que ça.
00:57:14Juste un mot quand même.
00:57:16Pourquoi on parle d'ensauvagement de la société ?
00:57:18C'est parce que des gens deviennent des sauvages.
00:57:20C'est-à-dire qu'on passe du statut d'homme, d'être humain, au statut animal.
00:57:22Qu'est-ce qui fait la différence ?
00:57:24Pourquoi on n'est pas des animaux comme les autres ?
00:57:26C'est-à-dire qu'il y a l'éducation et qu'ensuite il y a les lois.
00:57:28Et sur les deux, on a baissé les bras.
00:57:30L'éducation, il ne faut pas que les parents de mineurs
00:57:32qui commettent des crimes et des délits
00:57:34soient responsabilisés,
00:57:36que leurs allocations soient terminées.
00:57:38Vous me direz, dans ce cas-là, ça ne s'appliquait pas.
00:57:40Mais ça ne servira à rien.
00:57:42Deuxièmement, il y a une justice
00:57:44beaucoup plus réactive.
00:57:46Dès qu'un gamin commet un certain délit,
00:57:48une peine courte,
00:57:50sans délai.
00:57:52Qu'ils comprennent la différence entre le bien et le mal.
00:57:54Je suis désolé,
00:57:56je me suis énervé, j'ai 6 minutes dans la vue.
00:57:58Il est déjà 36.
00:58:00On va faire la pub, le CNews Info.
00:58:02Et on va revenir sur ce qui s'est passé à Grenoble hier soir.
00:58:04Là aussi,
00:58:06c'est une vraie scène de guerre
00:58:08en plein Grenoble.
00:58:10Et vous avez le maire de la ville,
00:58:12votre ami, puisqu'il est vert,
00:58:14et votre ami qui vient nous raconter
00:58:16du blabla.
00:58:18On voit ça dans un instant.
00:58:20C'est CNews et on se retrouve dans un instant.
00:59:2411h38 sur CNews.
00:59:26Merci d'être avec nous.
00:59:28On va donc parler de Grenoble
00:59:30et de cette véritable scène de guerre
00:59:32dans un quartier de Grenoble.
00:59:34Hier, selon les dernières informations,
00:59:36un homme est donc rentré avec une Kalachnikov
00:59:38dans un bar.
00:59:40Il a jeté une grenade.
00:59:42La grenade a explosé.
00:59:44Il y aurait 12 blessés,
00:59:46dont 2 dans un état grave.
00:59:48Le rappel des faits.
00:59:50Dans ce quartier sensible de Grenoble,
00:59:52l'incompréhension règne toujours.
00:59:54Hier, mercredi 12 février,
00:59:56aux alentours de 20h,
00:59:58une grenade a été lancée dans un bar.
01:00:00Selon le procureur de la République,
01:00:02cette attaque pourrait être liée
01:00:04à un règlement de compte,
01:00:06même si aucun suspect
01:00:08n'a été interpellé pour l'heure.
01:00:10Pour l'instant, aucune piste n'est privilégiée.
01:00:12On peut exclure l'attentat
01:00:14purement terroriste,
01:00:16puisqu'il n'y a rien qui nous permet
01:00:18de penser que c'est lié à du terrorisme.
01:00:20Après, comme c'est un acte
01:00:22de violence extrême,
01:00:24ça peut être lié à un règlement
01:00:26de compte, d'une manière ou d'une autre.
01:00:28Pour l'instant, il est trop tôt pour se prononcer
01:00:30sur les motifs de cet acte.
01:00:32L'enquête pour faire la lumière sur l'affaire
01:00:34a été confiée aux policiers
01:00:36de la Direction nationale de la police judiciaire.
01:00:38C'est un acte d'une lâcheté
01:00:40inouïe,
01:00:42qui n'a pas sa place dans notre
01:00:44République.
01:00:46L'Etat ne tolérera pas
01:00:48certains actes. L'enquête
01:00:50va être conduite,
01:00:52à démarrer, et justice
01:00:54sera faite.
01:00:56Le ministre de la Santé, Yannick Nedeur,
01:00:58doit se rendre ce jeudi matin au CHU de Grenoble
01:01:00au chevet des victimes
01:01:02et des soignants mobilisés.
01:01:04On est en direct avec Yannick Biancheri,
01:01:06secrétaire départemental Allianz Police en Isère.
01:01:08Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
01:01:10La première question que j'avais envie de vous poser,
01:01:12c'est de savoir dans quel quartier
01:01:14ça se passe. Est-ce que vous pouvez nous expliquer
01:01:16ce qui se passe dans ce quartier ?
01:01:18C'est le village olympique,
01:01:20à proximité de la ville neuve.
01:01:22C'est un lieu connu et reconnu
01:01:24du narcotrafic. Est-ce que c'est en lien
01:01:26ou pas, l'enquête le déterminera.
01:01:28De toute façon,
01:01:30c'est malheureux à dire, mais n'importe
01:01:32quelle barre de Grenoble est à proximité immédiate
01:01:34du narcotrafic. La ville entière
01:01:36est gangrenée. Si c'est ce que vous voulez savoir,
01:01:38je peux vous répondre directement.
01:01:40C'est intéressant de savoir.
01:01:42Et vous, en tant que policier, quand vous avez entendu
01:01:44ce qui s'est passé, c'est-à-dire quand vous avez
01:01:46entendu cet homme armé d'une
01:01:48Kalachnikov qui rentre dans le bar, qui jette une grenade,
01:01:50ça évoque quoi pour vous, en tant que policier,
01:01:52qui connaissez les lieux ?
01:01:54De la stupéfaction,
01:01:56comme à chaque fois que
01:01:58je passe sur votre plateau ou sur l'autre plateau.
01:02:00À chaque fois, on est étonné.
01:02:02Mais à force d'être étonné, finalement,
01:02:04on ne l'est plus. J'ai été étonné
01:02:06quand on exhibait des armes
01:02:08dans un clip de rap. J'ai été étonné en 2010
01:02:10quand on trouve des stands de tir
01:02:12sous certains quartiers grenoblois.
01:02:14J'ai été étonné quand on attaque
01:02:16Faugon-Blendé à l'arme de guerre.
01:02:18J'ai été étonné
01:02:20quand on jette une grenade dans un bar.
01:02:22À un moment donné, il faut arrêter d'être étonné
01:02:24et il faut prendre la sécurité
01:02:26des grenoblois à bras-le-corps,
01:02:28parce que sinon, ça sera l'escalade.
01:02:30Le problème, c'est qu'à Grenoble, on escalade beaucoup
01:02:32mais on n'arrive pas à trouver le sommet.
01:02:34On est dans une situation
01:02:36où est-ce qu'il y a, selon vous, un risque de réaction ?
01:02:38Est-ce qu'il peut y avoir des conséquences
01:02:40derrière ?
01:02:42Des conséquences ?
01:02:44Tout dépend. Je ne peux pas vous dire
01:02:46si c'est un règlement de comptes. Est-ce qu'il y aura des conséquences
01:02:48d'un autre groupe ou d'autres gangs ?
01:02:50Là, je ne peux pas.
01:02:52C'est trop tôt pour vous le dire.
01:02:54Après, j'espère qu'il y a une conséquence, moi,
01:02:56directement liée sur la sécurité
01:02:58des concitoyens. Demain,
01:03:00on a M. Rotaio qui vient sur Grenoble.
01:03:02J'espère qu'il viendra dans sa valise
01:03:04avec des annonces fortes et notamment
01:03:06une plus-value d'effectifs.
01:03:08C'est-à-dire qu'il n'y a pas
01:03:1070 policiers à Grenoble,
01:03:12mais bien plus largement que ça.
01:03:14Vous savez, le 4 février, devant l'Assemblée nationale,
01:03:16on a dénoncé un budget trop peu conséquent,
01:03:18notamment sur le plan sécuritaire
01:03:20et sur le ministère de l'Intérieur.
01:03:22Il nous manque des policiers.
01:03:2470 à Grenoble, 400 à Lyon, sur tout le territoire.
01:03:26Si on n'a pas un budget rectificatif,
01:03:28comment on peut mettre le discours de M. Rotaio
01:03:30en corrélation avec le budget ?
01:03:32Là, pour l'instant, on n'y est pas.
01:03:34Donc, il nous faut des moyens.
01:03:36On n'est pas du tout dans un jeu sécuritaire.
01:03:38Et encore hier, on le voit dans la déclaration
01:03:40de M. Piolle, qui dit de lui-même
01:03:42« Je m'en fous, on banalise ».
01:03:44Ça se tire à Grenoble, ça se tire de partout.
01:03:46Il y a une forme de banalisation.
01:03:48M. Piolle, j'avais espoir et je pensais
01:03:50que M. Rotaio, demain,
01:03:52pourrait discuter avec lui et lui faire changer son dogmatisme.
01:03:54On l'a pu voir à Bordeaux.
01:03:56À Bordeaux, le maire réagit et se dit
01:03:58qu'on va armer une partie de sa police municipale.
01:04:00Le régalien, c'est important,
01:04:02mais on ne pourra pas le faire tout seul.
01:04:04Il y a une partie de la police municipale
01:04:06qui pourrait être armée et venir en soutien,
01:04:08quadriller des secteurs où ils ne vont pas.
01:04:10Justement, ces quartiers-là, parce qu'ils ne sont pas armés,
01:04:12ils ne peuvent pas patrouiller en sécurité.
01:04:14C'est un enjeu global.
01:04:16Et j'ai l'impression, quand je viens dans votre émission,
01:04:18de redire la même chose.
01:04:20Mais si on ne prend pas la jauge sécuritaire
01:04:22en France et notamment en Globe,
01:04:24on ne s'en sortira pas.
01:04:26On a une chance, c'est qu'on avait quand même
01:04:28un procureur qui est parti,
01:04:30qui avait une volonté de régler les choses
01:04:32et maintenant on a un ministre de la Justice
01:04:34qui a une volonté de changer les choses.
01:04:36On a des volontés de partout.
01:04:38Maintenant, il faut mettre les moyens
01:04:40en face de chaque volonté.
01:04:42– Merci beaucoup Yannick Bianchiori,
01:04:44secrétaire départemental Allianz,
01:04:46police en Isère.
01:04:48Merci d'avoir été en direct avec nous.
01:04:50Eric Cuelles, vous en parliez,
01:04:52on va l'écouter justement,
01:04:54puisque c'est l'idole de Mathias Leboeuf.
01:04:56– Nous vivons une période d'escalade de la violence,
01:04:58à la fois dans sa localisation,
01:05:00cette évolution,
01:05:04je le déconnecte de cet événement
01:05:06parce que je laisserai la justice
01:05:08faire son travail dans ce domaine-là
01:05:10pour ce cas.
01:05:12Par contre, effectivement,
01:05:14sur une montée de la violence,
01:05:16je pense que vous me reconnaissons tous.
01:05:18– Là, je pense que l'ordre est rétabli, Mathias Leboeuf.
01:05:20Vous voyez, vous dites
01:05:22c'est pas politique, c'est politique.
01:05:24Comment un maire peut ravir comme ça
01:05:26après un drame pareil ?
01:05:28– Vous disiez le contraire, vous disiez
01:05:30non, c'est pas la gauche, c'est pas la gauche,
01:05:32il n'est pas droite.
01:05:34– Je vais vous dire une chose, est-ce que Bruno…
01:05:36– Aujourd'hui, c'est la Saint-Bruno,
01:05:38mais on n'est pas loin.
01:05:40– Ce n'est pas ça, c'est que vous pointez
01:05:42les responsabilités de politique
01:05:44quand ça vous arrange.
01:05:46– Il vous l'a dit le policier aussi,
01:05:48il vous dit la police municipale,
01:05:50elle n'est même pas armée,
01:05:52elle ne peut même pas aller patrouiller
01:05:54dans ses quartiers.
01:05:56– On peut le dire,
01:05:58ce n'est pas une honte,
01:06:00il l'assume.
01:06:02– Sur le cas de Piolle,
01:06:04moi je crois qu'il faut être pragmatique
01:06:06sur le terrain, et sur ces questions,
01:06:08être pragmatique.
01:06:10Sur le cas d'Éric Piolle,
01:06:12contrairement à ce que vous dites,
01:06:14c'est pas mon idole,
01:06:16j'ai aucune acquaintance avec lui.
01:06:18Encore une fois, moi je crois
01:06:20dans le régalien et dans l'État.
01:06:22Et pourquoi je crois dans le régalien et dans l'État
01:06:24qui doit impulser et coordonner…
01:06:26– Quand on vous dit que la police municipale
01:06:28n'est pas armée, qu'elle ne peut pas patrouiller,
01:06:30il n'a pas une responsabilité, Éric Piolle ?
01:06:32– Si, il a une responsabilité.
01:06:34– Bon ben voilà, point final.
01:06:36– La délinquance n'est pas par hasard,
01:06:38il y a des villes où elle est plus violente
01:06:40qu'ailleurs, parce qu'il y a des écosystèmes.
01:06:42– Il n'y a pas de délinquance dans les villes de droite ?
01:06:44– Laissez-moi terminer.
01:06:46Lorsqu'un maire tolère…
01:06:48– À Perpignan, pas beaucoup.
01:06:50– Lorsqu'un maire tolère des deals,
01:06:52c'est parce qu'un maire laisse faire
01:06:54un certain nombre de violences en disant
01:06:56c'est la paix sociale qu'il y a derrière.
01:06:58Quand un maire refuse d'armer la police municipale,
01:07:00la probabilité qu'il y ait des graves incidents,
01:07:02des attaques, voire des…
01:07:04– Pourquoi vous n'attaquez pas le préfet,
01:07:06à ce moment-là, c'est l'hiver ?
01:07:08– Vous ne supportez pas qu'on termine ?
01:07:10Alors vous parliez des villes de droite,
01:07:12moi je vais vous en citer.
01:07:14– Laissez-le parler.
01:07:16– Allez voir la police municipale à Fréjus,
01:07:18allez voir la police municipale à Hayange,
01:07:20il n'y en a pas beaucoup.
01:07:22Perpignan, maire Louis Alliot, maire Hérène,
01:07:24sa première décision a été d'aller murer
01:07:26des immeubles où il y avait des deals,
01:07:28de chasser les dealers de sa ville.
01:07:30Oui, il y a une volonté politique derrière,
01:07:32or en face on a une gauche de l'excuse
01:07:34qui trouvera toujours des excuses.
01:07:36– Et le maire a une responsabilité dans l'ordre.
01:07:38– Je voudrais que vous…
01:07:40– On ne sait pas si c'est un narcotrafic
01:07:42qui est derrière, on ne sait pas si c'est du communautarisme,
01:07:44on ne sait pas si c'est du terrorisme,
01:07:46le pire c'est qu'en France, les trois sont crédibles.
01:07:48– Je voudrais que les politiciens et les bâtisses écoutaient Bruno
01:07:50parce que c'est aussi une de vos idoles.
01:07:52– Et maire aussi.
01:07:54– Souvent je préfère écouter Bruno
01:07:56qu'écouter les politiques parce que Bruno
01:07:58c'est quelqu'un de terrain.
01:08:00– Vous allez finir ensemble.
01:08:02– Oui, on va se mettre en couple.
01:08:04Pour être très pragmatique, c'est vrai
01:08:06qu'il y a un côté idéologique totalement marqué
01:08:08avec les écolos,
01:08:10avec la LFI, n'en parlons même pas,
01:08:12mais ils ne sont pas élus eux deux.
01:08:14Je l'ai vu à Bordeaux, vous parliez de Bordeaux et d'Urmic.
01:08:16J'ai eu Urmic, je faisais un duplex avec lui sur France Info
01:08:18il y a quelque temps, et il avait décidé ce jour-là
01:08:20d'armer une partie de sa police municipale
01:08:22pour la nuit, formidable.
01:08:24Et bien quand je lui ai vu en face, je lui ai dit
01:08:26félicitations monsieur le maire, en tant que technicien je vous dis bravo ce que vous faites.
01:08:28Il était emmerdé.
01:08:30Parce qu'il m'a dit, vous savez, pour changer les paradigmes
01:08:32ce qu'il y a dans la tête de certains de mes élus,
01:08:34c'est compliqué.
01:08:36Il m'a dit ça, j'ai l'impression qu'il était
01:08:38accablé de devoir faire ça. Et pourtant il l'a fait.
01:08:40– En plus sur France Info.
01:08:42Christine Kelly.
01:08:44– Effectivement lorsqu'on regarde les villes,
01:08:46moi je suis allée à Fréjus et Perpignan,
01:08:48on voit qu'il y a des villes quand même qui arrivent à maintenir.
01:08:50Pourquoi est-ce que Nantes, Rennes, ce sont toujours
01:08:52les mêmes villes, Grenoble, ce sont elles qui reviennent.
01:08:54Ou Paris, ce sont les villes.
01:08:56– Marseille, le maire est socialiste.
01:08:58– Et les maires, j'ai reçu
01:09:00Xavier Melqui qui est maire de
01:09:02Franconville, qui est maire de droite.
01:09:04Qu'est-ce qu'il fait ? Il expulse les délinquants
01:09:06des logements sociaux. Donc effectivement
01:09:08il y a des maires comme ça qui ont,
01:09:10qui prennent effectivement
01:09:12à bras le corps la responsabilité qu'ils ont
01:09:14de faire régner aussi l'ordre dans leur ville
01:09:16et qui mettent en place des actions.
01:09:18Et là on voit que des actions à Grenoble ne sont pas prises.
01:09:20– Vous ne pouvez pas enlever la responsabilité
01:09:22des maires Mathias, je ne sais pas pourquoi.
01:09:24– C'est dans leur devoir.
01:09:26– Je n'enlève pas la responsabilité
01:09:28des maires, je dis que les maires
01:09:30ne sont pas les seuls responsables.
01:09:32Et que vous pointez…
01:09:34Le meurtre du petit Owen,
01:09:36le meurtre de la petite Louise
01:09:38qui a été fait par Owen, est-ce que vous avez
01:09:40pointé la responsabilité du maire ?
01:09:42– Ça n'a rien à voir.
01:09:44– Laissez-moi vous dire,
01:09:46je ne sais pas…
01:09:48– Là vous êtes dans les choux.
01:09:50– Juste pour cette ville
01:09:52où a été tué Louise,
01:09:54je ne sais pas
01:09:56si le maire est de droite ou de gauche.
01:09:58– Sans étiquette.
01:10:00– Je ne sais pas
01:10:02si il est de droite ou de gauche,
01:10:04mais il y avait des caméras
01:10:06sur les rideaux. Terminé.
01:10:08– Qui est-ce qui refuse de mettre des caméras ?
01:10:10– La seule responsabilité du maire,
01:10:12c'est que grâce à lui, grâce aux caméras,
01:10:14on a pu retrouver très vite le coupable.
01:10:16– Là il a une responsabilité, le maire,
01:10:18mais c'est une responsabilité positive.
01:10:20– Ce que je vous dis, c'est que pointez
01:10:22systématiquement la responsabilité du maire.
01:10:24C'est un continuum de sécurité.
01:10:26– Le maire, ce que vous dites,
01:10:28à même temps, le régalien, à même temps, n'est pas…
01:10:30– Bon, vous le direz dans votre week-end en amoureux.
01:10:32Merci à tous les gens d'avoir été avec vous
01:10:34dans un instant.
01:10:36– Merci.