Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00Oui, oui, oui, oui, on a appris la garde à vue de Jean Castex, on était en train d'en parler, excusez-nous, on fait comme si le générique n'a pas commencé.
00:00:07On l'a appris tout à l'heure et j'ai demandé de vérifier l'info et on vient d'apprendre que la garde à vue de Jean Castex a été levée.
00:00:12Je vous en parle dans un instant, installez-vous pendant la Minute Info avec notre belle Maureen.
00:00:19Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité, l'auteur de l'attaque à la grenade dans un bar de Grenoble, toujours recherché.
00:00:26Les habitants sont sous le choc face à une telle violence.
00:00:2915 personnes ont été blessées hier soir après qu'un homme cagoulé muni d'un fusil d'assaut soit entré dans ce bar du quartier du village Olympique et ait lancé une grenade.
00:00:37Au moins deux personnes restent avec un pronostic vital engagé.
00:00:40Le texte visant à durcir la justice des mineurs adoptés à l'Assemblée nationale.
00:00:44A l'initiative de Gabriel Attal, ce texte restaure l'autorité judiciaire à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents.
00:00:50Sa mesure phare, la comparution immédiate pour les mineurs de 16 ans et plus.
00:00:53La gauche estime ce texte dangereux.
00:00:55Nous venons réformer l'excuse de minorité pour les jeunes récidivistes, a estimé Gabriel Attal.
00:01:00L'incertitude autour du respect des mesures de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas.
00:01:04Le gouvernement israélien a rappelé que le Hamas est tenu de libérer trois otages vivants samedi, sans quoi les combats reprendront.
00:01:11L'armée israélienne a annoncé avoir frappé un lanceur de roquettes dans la bande de Gaza après avoir détecté un tir de projectile ayant, selon elle, atterri dans le territoire palestinien.
00:01:21Merci beaucoup ma chère Maureen.
00:01:23Ça va Marc Menand ? Vous avez trouvé ça bien ?
00:01:26Ça grasse un peu, j'ai cru que c'était maison, mais non c'est aussi bien.
00:01:29Vous avez perturbé Maureen.
00:01:31Donc vous avez changé de pièce parce que ça criait.
00:01:33Vous aussi vous avez changé Ma Charlotte ?
00:01:34Non, non, j'ai aidé Marc, c'était compliqué.
00:01:37Il faut toujours aider les personnes âgées.
00:01:41J'ai laissé le déorbulateur sur le côté.
00:01:44On en a toujours un pourvu pour vous.
00:01:47On ne le montre pas aux téléspectateurs, on a pitié de vous mon Marc.
00:01:50On rigole, c'est lui qui nous donne des conseils de vie.
00:01:53Au sommaire ce soir, combien de députés seraient concernés par la consommation de drogue ?
00:02:00Alors qu'Elise Lucet soumet les parlementaires à des tests anti-drogue, on peut se demander si cette démarche est justifiée,
00:02:06ou si elle ne révèle pas plutôt d'une grande obsession contemporaine pour la pureté incarnée par de nouveaux inquisiteurs.
00:02:14L'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:17Pourquoi l'immigration asiatique en France interpelle-t-elle ?
00:02:20Excellente intégration économique, 4 fois moins de chômage que la moyenne des immigrés.
00:02:25Notre chroniqueur mystère a étudié les différentes immigrations en France.
00:02:30Avec ce spécialiste, nous nous arrêterons également sur le droit du sol,
00:02:34qui vient faire exploser les chiffres de l'immigration en France,
00:02:37et sur le fait qu'aucune contrainte européenne ne nous empêche de stopper ce statut.
00:02:42Nicolas Prouveau-Monty, directeur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie,
00:02:47est notre chroniqueur mystère ce soir.
00:02:51Une page histoire avec Marc Menand.
00:02:54Notre histoire, tout souvent méconnue, trop souvent piétinée.
00:02:57Nous nous arrêterons sur Charles-Maurice de Talleyrand.
00:03:01Né le 13 février 1754, c'est un grand personnage de l'histoire de France,
00:03:06à l'origine notamment de la nationalisation des biens de l'Église.
00:03:10Le regard de Marc Menand.
00:03:13Le jeune Elias, 14 ans, est mort non pas de coups de couteau,
00:03:17mais de coups de machette, il y a trois semaines.
00:03:20Ce sont les parents de l'adolescent qui l'ont révélé dans une lettre poignante,
00:03:24une lettre dans laquelle ils interrogent sur ces deux mineurs,
00:03:27auteurs présumés d'une meurtre connue par la police et par la justice,
00:03:33mais que personne n'a su arrêter avant de commettre l'irréparable.
00:03:37Un cri qui rappelle certainement celui de la veuve du gendarme Comines.
00:03:42« L'État a tué mon mari. »
00:03:45Le décryptage de Charles-Auguste Gornébasse.
00:03:48Et puis, Laurent Wauquiez a annoncé sa candidature à la tête de la présidence LR
00:03:53au lendemain de celle de Bruno Rotailleau.
00:03:56Bruno Rotailleau qui a réalisé une percée dans le cœur des Français de droite.
00:04:00« Il est une évidence pour certains, une gêne pour d'autres.
00:04:04Qu'est-ce que cela dit de l'avenir de la droite ? »
00:04:07L'édito de Mathieu Bancote.
00:04:09Beaucoup de sujets d'actualité.
00:04:11Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
00:04:16Musique
00:04:28D'abord, la justice a ordonné l'évacuation de la gaieté lyrique d'ici un mois.
00:04:35Occupée par 300 jeunes migrants et du collectif des jeunes du parc de Belleville depuis le 10 décembre.
00:04:42Rappelons que toutes les activités culturelles de la gaieté lyrique sont stoppées nette depuis deux mois.
00:04:49Et la raison pour laquelle je commence cette édition, c'est parce qu'un journaliste de CNews
00:04:55a été bousculé, pris à partie par une dizaine de migrants sur les lieux de la gaieté lyrique.
00:05:01Aujourd'hui, il filmait la façade du bâtiment avec son téléphone portable
00:05:06lorsque plusieurs migrants se sont approchés en reprochant aux journalistes
00:05:10de ne pas les respecter, qu'il y avait un droit à l'image.
00:05:13Le journaliste, et j'ai vu les images dans son téléphone, ne filmait que la façade.
00:05:19Pourtant, une plainte a été déposée.
00:05:21Nous exprimons toute notre solidarité à tous les journalistes de CNews qui sont sur le terrain.
00:05:26Et ce journaliste remercie particulièrement les forces de l'ordre
00:05:30qui sont intervenues très rapidement afin que cela ne dégénère pas.
00:05:36Merci en tout cas à ces journalistes qui ne peuvent plus faire leur métier convenablement.
00:05:41Mathieu Bocoté, alors que la France prend conscience comme jamais
00:05:47des dangers de la drogue et du trafic qui la rend possible,
00:05:50Élise Lucet s'est présentée à l'Assemblée nationale
00:05:54pour faire passer des tests de dépistage aux députés.
00:05:58Question, faut-il applaudir ou se scandaliser de voir en Élise Lucet une nouvelle inquisitrice ?
00:06:04Alors, inquisitrice, c'est le mot que j'utiliserai aussi.
00:06:07Élise Lucet, il faut se souvenir, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec elle,
00:06:10c'est celle qui, dans le cadre d'une émission du samedi soir sur les services publics,
00:06:15avait répondu de manière très étonnée à Sonia Mabrouk.
00:06:18Elle disait « ah oui, les islamistes n'aiment pas la France »
00:06:20et elle était surprise de cette affirmation.
00:06:22Donc ça permet de la situer peut-être idéologiquement.
00:06:24Alors, avec un voyer spécial, elle se présente à l'Assemblée.
00:06:29On le sait, c'est la question de la drogue en ce moment.
00:06:31Je crois qu'elle est diffusée ce soir, mais elle nous a donné le grand extrait.
00:06:34Elle arrive à l'Assemblée avec des petits tests de dépistage en disant, je cite,
00:06:40« il suffit d'humidifier cette languette avec la salive et dix minutes après,
00:06:45on sait si vous avez pris du cannabis, de la cocaïne, de l'héroïne, des amphétamines ou encore des ecstasies. »
00:06:51Et elle se présente à l'Assemblée en disant aux députés « voulez-vous, s'il vous plaît,
00:06:55passer ce test, je vous l'impose, je vous l'administre. »
00:06:58Enfin, je ne vous l'impose pas, vous avez le droit de dire non.
00:07:00Mais je vous mets sous la caméra, passez le test.
00:07:03Ce qui est assez particulier ici, c'est la question qu'on peut se poser, c'est qui est-elle?
00:07:08Mais comme dirait Nigel Farage, « who are you? »
00:07:10C'est-à-dire, qui est cette dame pour se permettre d'ainsi se transformer en inquisitrice,
00:07:15pour permettre de dire, de prendre le rôle des autorités, se substituer aux autorités
00:07:18et d'imposer à tous, dans son esprit, le test de pureté qu'elle veut leur imposer.
00:07:23Je note qu'à l'Assemblée nationale, la réaction était très vive.
00:07:27C'est le cas de Naïma Moutchou, du parti d'Édouard Philippe,
00:07:30qui a parlé d'une humiliation pour notre institution.
00:07:33Qui est cette dame qui se permet ici d'arriver à la manière d'un contrôleur des bonnes mœurs,
00:07:37d'un contrôleur du respect des lois, d'un contrôleur de ceci et de ça,
00:07:40contrôleur de salive, contrôleur de quoi demain, en disant,
00:07:44« on va voir si vous êtes de bons citoyens. »
00:07:47Et c'est ce que dit aussi Yael Brown-Pivet, président de l'Assemblée nationale,
00:07:50qui a rappelé à l'ordre de la journaliste en lui disant,
00:07:52« ce n'est pas le théâtre ici pour faire valoir votre petite comédie médiatique
00:07:56où vous vous improvisez justement un journaliste de vertu. »
00:08:00Parce qu'on doit voir là-dedans, je pense que c'est la première question,
00:08:02pour qui se prend-elle?
00:08:04C'est une question qu'on se pose chaque fois que les U.C. parlent, franchement.
00:08:06Mais aujourd'hui, plus encore, pour qui se prend-elle?
00:08:10Et c'est la vague, en fait, qui vient du Watergate, dans sa forme la plus noble,
00:08:13et qui culmine dans Mediapart, dans sa forme la plus déchue, dans sa forme la plus abîmée.
00:08:18Si ce journalisme ou le journalisme ne consiste plus à rapporter des faits,
00:08:22à raconter la société, à dévoiler l'arrière du pouvoir,
00:08:25c'est le journalisme qui s'institue dans la fonction cléricale dans nos sociétés.
00:08:29C'est le journalisme qui prétend se substituer au prêtre.
00:08:32C'est le journalisme qui prétend être professeur de vertu.
00:08:35C'est le journalisme qui prétend dire, « voilà ce qui est vertueux, voilà ce qui ne l'est pas,
00:08:38et je vais vous juger. »
00:08:41C'est ce journalisme, d'ailleurs, qui est rejeté par tant, tant de Français et d'Occidentaux aujourd'hui.
00:08:46Donc, elle prend la pose du grand prêtre au nom de la vertu.
00:08:49Et justement, parlons-en de la vertu.
00:08:51On dirait, oui, c'est au nom de la drogue.
00:08:52La drogue, c'est mal.
00:08:53Donc, effectivement, est-ce qu'elle ne joue pas son rôle au service public, pour le service public?
00:08:58Et en plus, avec des parlementaires, ne doivent-ils pas être exemplaires?
00:09:01Raison de plus pour leur passer le petit test.
00:09:03Ce à quoi on répondra qu'en ces matières, on prend toujours prétexte d'un bon prétexte, justement,
00:09:08la lutte contre la drogue, pour ensuite décider, dans une logique de quête de la transparence,
00:09:13dans une logique de tout savoir, surtout en toutes circonstances,
00:09:17eh bien, on décide d'aller fouiller dans la vie privée sous un bon prétexte.
00:09:20Encore, je reste sur le même registre.
00:09:22Au nom de la lutte contre les propos haineux.
00:09:24On dit, oui, au nom de la lutte contre l'antisémitisme, il faut.
00:09:26Puis à la fin, on décide de poursuivre des gens devant des tribunaux
00:09:29parce qu'ils ont tenu de rapporter des statistiques ethniques.
00:09:31On prend un prétexte noble, puis à la fin, on décide d'élargir l'interdiction.
00:09:35Eh bien, ici, moi, j'aimerais savoir quelle sera la suite.
00:09:38Donc là, c'est le test de drogue, mais est-ce que demain ou après-demain,
00:09:41pour s'assurer d'avoir des parlementaires parfaitement vertueux,
00:09:43est-ce qu'on vérifiera qui boit trop?
00:09:45Qui boit trop à l'Assemblée?
00:09:47Est-ce qu'il ne faudrait pas s'intéresser à la consommation d'alcool des députés?
00:09:50Est-ce qu'on se demandera qui consomme de la porno parmi les députés?
00:09:53Qui se permet de faire...
00:09:55Il doit y en avoir deux ou trois.
00:09:57Qui se permet de faire cela?
00:09:59Qui parmi les députés trompe sa femme ou son mari?
00:10:01Qui n'a pas une vie privée absolument exemplaire?
00:10:04Qui se permet d'engueuler sa femme ou son mari lorsque ça se passe mal entre eux?
00:10:08Je ne dis pas frapper, je dis s'engueuler.
00:10:10Ça arrive dans la vie.
00:10:11Qui se permet d'avoir des moments où ça déborde dans la parole?
00:10:14Qui paie sa femme de ménage au black?
00:10:16Il doit y en avoir quelques-uns.
00:10:17Est-ce qu'Élise Lucet va décider de mener l'enquête aussi sur les uns et sur les autres?
00:10:20Qui en privé a pleuré par exemple la mort de Jean-Marie Le Pen?
00:10:23On sait que ce n'est pas vraiment permis, ça.
00:10:25Qui en privé s'est permis de le faire d'une manière ou de l'autre?
00:10:28Est-ce qu'il y a une autre personne qui n'est pas recommandable pour le service public
00:10:31ou plus largement pour les autorités morales?
00:10:34Est-ce qu'Élise Lucet se permet de le faire?
00:10:36Je note, soit dit en passant, que la gauche a une nouvelle manie.
00:10:38La gauche squatte les enterrements aujourd'hui ou les messes, les funérailles
00:10:42pour voir qui se permet, quand on est devant un infréquentable,
00:10:45qui s'est permis d'aller faire un dernier hommage à un infréquentable.
00:10:49On a fait le coup pour Jean Raspail, pour Patrick Buisson, pour Jean-Marie Le Pen.
00:10:52Pour qui le fera-t-on demain?
00:10:54Et est-ce qu'on va commencer à vérifier qui a des lectures non recommandables dans sa bibliothèque?
00:10:58Je précise ce qu'on a déjà fait pour Sylvain Tesson.
00:11:01Sylvain Tesson, un journaliste, François Krug, a fait un livre.
00:11:05Et qu'est-ce qu'il a fait?
00:11:06Il a pris une photo disponible de la bibliothèque de Sylvain Tesson.
00:11:09Il a fait un zoom pour voir quels étaient les livres dans la bibliothèque.
00:11:12Et il a trouvé des auteurs non recommandables.
00:11:15Il en a parlé à tous.
00:11:17Il en a parlé dans un livre en disant, quand on a ça dans sa bibliothèque,
00:11:20qu'est-ce que ça dit sur nous véritablement?
00:11:22Quand on a dans sa bibliothèque des ouvrages non fréquentables,
00:11:25est-ce que ça ne veut pas dire qu'on a soi-même l'âme souillée?
00:11:27Moi, je me méfie des inquisiteurs qui, au nom de la transparence,
00:11:31qui, au nom de la pureté, ne veulent rien faire d'autre que contrôler la vie des uns et des autres
00:11:36en se posant comme autorité morale supérieure.
00:11:38J'entends bien, mais la transparence n'est-elle pas l'autre nom de l'authenticité?
00:11:44Comment peut-on sérieusement s'opposer à la transparence, Mathieu?
00:11:48De bien des manières.
00:11:50Je comprends qu'il faut être authentique dans la vie.
00:11:53Je comprends qu'il ne faut pas être dans une vie dédoublée.
00:11:56Quand on dit que quelqu'un est authentique, c'est un compliment, généralement.
00:12:00Mais je dis que la transparence, c'est surtout l'autre nom du voyeurisme.
00:12:04La transparence, c'est l'autre nom du voyeurisme.
00:12:06C'est, au nom de la vertu, empêcher toute personne d'avoir son jardin secret.
00:12:11Moi, je dis souvent que je me méfie de ceux qui n'ont rien à cacher.
00:12:14En premier, parce que c'est faux.
00:12:15Et deuxièmement, si c'était vrai, ces personnes seraient terriblement ennuyantes.
00:12:18Alors, je me méfie des gens qui disent qu'ils n'ont rien à cacher,
00:12:21parce que nous avons tous, dans nos vies, des contradictions.
00:12:23Nous avons tous, dans nos vies, des petits péchés ou des péchés plus grands.
00:12:27Nous avons tous, dans nos vies, des parts d'ombre.
00:12:29Nous avons tous, dans nos vies, une part de soi dont on ne sait que faire.
00:12:33On a tous, d'une manière ou de l'autre, des contradictions.
00:12:35Et on cherche tous, d'une manière ou de l'autre, à les cacher, à les refouler,
00:12:38à les transcender, à en faire quelque chose, parce que nul parmi nous n'est parfait.
00:12:42On a tous ça en nous.
00:12:44Alors, qu'est-ce qu'on voit?
00:12:45Je dirais que la littérature est fondée sur ça, pour ceux qui s'intéressent un peu.
00:12:48La littérature est fondée sur cette idée que, derrière l'apparence,
00:12:51il y a la complexité d'un être humain qui ne se dévoile jamais complètement.
00:12:54Je me méfie de ceux qui arrivent en disant, nous allons tout savoir sur vous,
00:12:59vous ne devez rien cacher, vous ne pouvez rien cacher.
00:13:02C'est une passion totalitaire.
00:13:04Claude Habib, qui est une grande intellectuelle française,
00:13:07a écrit un livre récemment, le titre de moi, c'est Le privé n'est pas politique.
00:13:10Le privé n'est pas politique.
00:13:12Et je pense que c'est important de rappeler que le privé n'est pas politique
00:13:15et que nous n'avons pas un droit fondamental à savoir
00:13:18quels sont tous les petits péchés des uns et des autres.
00:13:21Et on n'a pas un droit, par ailleurs non plus,
00:13:23je reviendrai dans un instant, à se transformer en délateur.
00:13:26Parce qu'on ne doit pas se tromper.
00:13:28Là, c'est Elise Lucet, l'inquisitrice du moment.
00:13:31Mais plus largement, c'est la passion du pouvoir pour notre temps aujourd'hui.
00:13:34Le panoptique dit, vous savez, cette figure de Bentham,
00:13:38le philosophe Bentham, qui disait,
00:13:40le rêve du pouvoir, c'est de voir tout, tout, tout, tout,
00:13:43dans son moindre recoin, sans que celui qui est vu ne sache qu'il est vu.
00:13:47Ça, c'est le rêve, c'est ce que disait aussi Orwell,
00:13:50quand il parlait du télécran.
00:13:52Rappelez-vous, dans 1984 d'Orwell, on est dans sa chambre,
00:13:55et là, le télécran nous regarde.
00:13:57À certains égards, on est rendus un peu à cette époque aujourd'hui.
00:14:00Nous sommes déjà potentiellement surveillés en toutes circonstances.
00:14:04On parlait hier de la question de l'argent liquide.
00:14:07Cette dernière possibilité de se dérober à la surveillance étatique
00:14:11pour je ne sais quelle transaction,
00:14:13se dérober à la surveillance peut-être du conjoint qui regarde le compte
00:14:16en disant, qu'est-ce que tu as fait avec ton argent et ta carte aujourd'hui?
00:14:19Vous parlez de choses qui sont...
00:14:21Quand je dis ça, c'est pour que vous ayez des choses à cacher.
00:14:24Mais on n'en sait rien. Chacun a droit à sa part de vie privée.
00:14:27Il y a l'interprétation.
00:14:29On peut transformer tout en preuves pour culpabiliser quelqu'un.
00:14:33Alors, j'ai parlé aussi souvent ici des lois qui veulent...
00:14:37On les a vues en Écosse, en Irlande,
00:14:40on en voit la tentation présente en France,
00:14:42pour interdire les propos haineux à la maison.
00:14:45Autrement dit, le droit que se donne l'État
00:14:48d'intervenir et de réguler vos conversations privées.
00:14:52Alors, j'ai souvent confessé ici ma méfiance
00:14:55pour la télésurveillance généralisée.
00:14:57Je ne suis pas de ceux qui pensent qu'on est dans une société sécuritaire
00:15:00quand on est filmé à tout moment.
00:15:02Alors, on me dira, je connais l'argument,
00:15:04mais si vous n'avez rien à vous reprocher,
00:15:06pourquoi craindre tout cela?
00:15:08Même dans le scénario tout à fait optimiste,
00:15:11où on est devant un pouvoir toujours bienveillant,
00:15:13le pouvoir ne sera pas toujours bienveillant.
00:15:15Je suis peut-être trop libéral, mais j'ai tendance à penser
00:15:17que tout pouvoir tend à déborder des limites
00:15:20dans lesquelles on veut l'encadrer.
00:15:22Ce qui fait en sorte que je me méfie encore une fois
00:15:24de ceux qui veulent tout savoir
00:15:27et qui se permettent de se présenter à vous
00:15:29avec une caméra sous votre nez.
00:15:31Si vous ne voulez pas passer le test,
00:15:33c'est bien que vous nous cachiez quelque chose
00:15:35et que vous êtes finalement coupable, cher monsieur.
00:15:37Un autre petit mot là-dessus
00:15:39sur ce que je dirais le citoyen idéal des temps présents.
00:15:41Le citoyen idéal du pouvoir d'aujourd'hui,
00:15:44ce n'est pas l'homme ou la femme,
00:15:46l'homme indépendant, sûr de lui,
00:15:48qui est le plus indépendant possible dans la vie,
00:15:50qui est autonome, qui ne dépend pas de l'État,
00:15:52qui ne dépend pas de sa réputation.
00:15:56Si on lui fait une mauvaise querelle publique,
00:15:59il ne risque pas de tout perdre
00:16:01parce qu'il y a suffisamment d'indépendance financière,
00:16:03d'indépendance matérielle, d'indépendance personnelle,
00:16:05d'indépendance dans ses relations sociales
00:16:07pour ne pas se faire éjecter de la vie
00:16:09dans une controverse.
00:16:11Notre État, notre société, n'aime pas l'homme indépendant.
00:16:13Elle aime le dépendant.
00:16:15Elle aime l'assisté.
00:16:17L'assisté très riche ou l'assisté très pauvre,
00:16:19ça demeure un assisté.
00:16:21Elle aime les gens qui ont peur.
00:16:23Les gens qui ont peur qu'à la moindre controverse,
00:16:25à la moindre exposition,
00:16:27ils pourraient être chassés de leur propre vie.
00:16:29Notre société aime le délateur.
00:16:31Ça, je pense que c'est l'expérience terrifiante
00:16:33du COVID.
00:16:35On revient souvent sur cette période-là.
00:16:37Moi, je n'ai pas retenu 3 000 leçons du COVID,
00:16:39mais j'en ai retenu une.
00:16:41On nous a invités à dénoncer nos voisins.
00:16:43On nous a invités à regarder ce qui se passait
00:16:45dans l'appartement d'à côté, dans la maison d'à côté,
00:16:47à voir s'il se passait quelque chose
00:16:49et on nous a invités aux autorités
00:16:51pour se transformer en citoyen exemplaire.
00:16:53Pour moi, le délateur, qui ne peut être
00:16:55qu'un sale petit délateur,
00:16:57c'est l'autre nom de lame basse et salie
00:16:59d'un être humain.
00:17:01On a voulu nous transformer en délateur
00:17:03au nom du bien commun.
00:17:05De ce point de vue, je ne pardonne pas
00:17:07cette séquence dans le COVID.
00:17:09Un dernier mot sur l'anonymat.
00:17:11L'anonymat, c'est l'autre manière
00:17:13de se dérober au public sur Internet.
00:17:15Aujourd'hui, on nous dit qu'il faut lutter
00:17:17et normalement, quand un anonyme nous parle
00:17:19sur Internet, c'est pour nous insulter.
00:17:21Mais pas que. C'est aussi, quelquefois,
00:17:23quelqu'un qui, s'il s'exposait publiquement,
00:17:25perdrait son travail, perdrait sa famille,
00:17:27perdrait tout si on savait publiquement
00:17:29qu'il ose exprimer certaines idées
00:17:31qui ne sont pas bien vues en certains milieux.
00:17:33Encore une fois, l'anonymat,
00:17:35c'est l'autre nom de la vie privée,
00:17:37c'est l'autre manière de porter un masque
00:17:39de temps en temps, c'est l'autre manière
00:17:41de ne pas être complètement exposé
00:17:43à ceux qui veulent tout savoir et tout voir.
00:17:45C'est l'autre manière aussi, quelquefois,
00:17:47peut-être, de se dérober au regard inquisiteur
00:17:49et si tendre d'Élise Lucet.
00:17:51Je ne sais pas qui a énervé
00:17:53Mathieu Bocoté aujourd'hui.
00:17:55Mathieu, mais est-ce que vous ne dites pas
00:17:57quand même qu'il faut laisser les députés se droguer?
00:17:59Bien sûr que non. J'ajouterais même
00:18:01que je pense que la drogue, c'est le symptôme
00:18:03d'un effondrement moral véritable, existentiel.
00:18:05Je n'ai pas un regard particulièrement tendre
00:18:07envers cela, je suis même très, très, très
00:18:09critique envers ça. Mais plus grave encore
00:18:11que se droguer, il y a le droit
00:18:13de se transformer, j'y reviens, soi-même,
00:18:15en personne qui va vérifier si vous vous droguez ou non.
00:18:17Plus grave encore que se droguer,
00:18:19il y a le droit de se transformer soi-même en policier
00:18:21pour vous passer un thermomètre ou j'en sais rien,
00:18:23ou je ne sais quel test pour vérifier
00:18:25si vous êtes moralement recommandable.
00:18:27Aller fouiller dans l'intimité des gens,
00:18:29c'est beaucoup plus grave que le reste, je crois.
00:18:31Évidemment qu'il ne faut pas se droguer, ça va de soi.
00:18:33Évidemment qu'il faut lutter contre la drogue, ça va de soi.
00:18:35Mais évidemment qu'il ne faut dire non
00:18:37du tout, jamais à Élise Lucet
00:18:39si elle veut vous faire passer un test, ça aussi, ça va de soi.
00:18:43Merci Mathieu pour votre regard.
00:18:45Dans un instant, on parlera de
00:18:47Bruno Rotailleau, on parlera un petit peu
00:18:49de la politique.
00:18:51Rapidement, je vous le disais
00:18:53juste avant le sommaire, pour vous donner
00:18:55l'information complète, l'ancien Premier ministre
00:18:57Jean Castex a été en garde à vue
00:18:59depuis ce matin, elle vient de se terminer
00:19:01pour faux usage de fouets
00:19:03et détournement de fonds publics. Il était au cœur
00:19:05de cette enquête des soupçons
00:19:07sur des décisions prises par
00:19:09Jean Castex, l'ancien Premier ministre, lorsqu'il
00:19:11présidait la communauté de communes
00:19:13Conflans-Canigaud en 2017
00:19:15dans les Pyrénées-Orientales.
00:19:17Autre information,
00:19:19un automobiliste a percuté
00:19:21plusieurs personnes aujourd'hui à
00:19:23Munich, en Allemagne.
00:19:25Avant d'être interpellé, 28 personnes
00:19:27ont été blessées. Le conducteur est un
00:19:29demandeur d'asile afghan de 24 ans.
00:19:31Olaf Scholz, le chancelier,
00:19:33a confirmé qu'il s'agissait d'un
00:19:35attentat. Il a demandé son
00:19:37expulsion et qu'il n'avait
00:19:39rien à faire dans le pays.
00:19:41Rappelons qu'à Munich,
00:19:43dans cette même ville,
00:19:45le week-end dernier, comme dans
00:19:47plusieurs villes d'Allemagne, de nombreuses
00:19:49personnes manifestaient contre
00:19:51l'extrême droite et contre le
00:19:53racisme. Un article
00:19:55du Point, j'ai envie de le citer,
00:19:57rappelle d'ailleurs, je cite,
00:19:59le cri d'alarme des communes allemandes
00:20:01face à l'immigration,
00:20:03comme à Fulda, ville de 70 000 habitants
00:20:05où les responsables locaux sont débordés
00:20:07et exigent un
00:20:09plafonnement de l'immigration,
00:20:11thème central des élections
00:20:13législatives en Allemagne,
00:20:15le 23 février.
00:20:17Tout ça pour arriver à l'immigration,
00:20:19tout ça pour arriver à
00:20:21notre chroniqueur mystère.
00:20:23Nicolas Provomonti, vous êtes
00:20:25directeur de l'Observatoire de l'Immigration
00:20:27et de la Démographie. Vous venez de
00:20:29publier une nouvelle étude consacrée
00:20:31à l'immigration d'Asie du sud-est
00:20:33en France. Elle est incroyable.
00:20:35Elle souligne beaucoup de sujets
00:20:37tabous. On marque une pause
00:20:39et on revient sur ce sujet.
00:20:47Nicolas Provomonti,
00:20:49directeur de l'Observatoire de l'Immigration
00:20:51et de la Démographie, chroniqueur mystère
00:20:53ce soir. Vous êtes bien, ça va ? Tout va bien ?
00:20:55Parfait. Je suis subjugué par Mathieu.
00:20:57Lévinant !
00:20:59Lévinant !
00:21:01Lévinant ce soir !
00:21:03Depuis hier soir, notre invité l'a appelé
00:21:05l'éminent sociologue.
00:21:07Je vous reconnais.
00:21:09On se prosterne presque devant Mathieu
00:21:11et devant ses éditos.
00:21:13Maintenant, on va se prosterner devant... Je n'y prétends pas.
00:21:15Prosternation limitée.
00:21:17Pour tout le monde. Heureusement.
00:21:19Dieu avant tout, évidemment.
00:21:21Petite question. Vous êtes documenté
00:21:23sur cette immigration
00:21:25de l'Asie du sud-est. Vous
00:21:27avez regardé un peu l'intégration
00:21:29exceptionnelle de cette immigration
00:21:31dans la société française.
00:21:33Vous entendez ainsi lever un tabou
00:21:35majeur. Il n'y a pas
00:21:37une, mais des immigrations en France
00:21:39qui produisent des résultats
00:21:41très différents. D'abord, dites-nous
00:21:43en plus. Dans un instant, on parlera
00:21:45du droit du sol. Bien sûr.
00:21:47On ne peut plus dire aujourd'hui que l'immigration
00:21:49soit un sujet absent du débat public. On en parle
00:21:51beaucoup et pour des raisons légitimes et fondées.
00:21:53C'est vrai qu'il reste une forme de gêne
00:21:55d'avoir une approche différenciée
00:21:57de l'immigration, des immigrations
00:21:59et notamment selon les origines géographiques
00:22:01de l'immigration. Ça tient à différentes
00:22:03raisons, notamment à un souci de ne pas
00:22:05vouloir essentialiser les individus
00:22:07en fonction du groupe dont ils sont originaires.
00:22:09C'est évidemment un souci légitime.
00:22:11Il n'en demeure pas moins que
00:22:13l'ensemble des constats factuels, rationnels,
00:22:15objectifs à notre disposition
00:22:17attestent qu'il y a effectivement des réalités
00:22:19d'intégration très différentes selon l'origine
00:22:21migratoire des populations immigrées.
00:22:23De ce point de vue-là, le cas de l'immigration
00:22:25en Asie du sud-est est vraiment symbolique.
00:22:27D'abord, ce qui est frappant dans cette immigration
00:22:29c'est le très haut niveau d'intégration économique.
00:22:31C'est-à-dire que ces immigrés d'Asie du sud-est
00:22:33ils ont un taux de chômage de l'ordre de 3%.
00:22:35C'est 4 fois moins que la moyenne des immigrés
00:22:37et c'est même 2 fois moins
00:22:39que les Français sans ascendance migratoire.
00:22:41Donc il y a un taux de chômage plus bas que la population native.
00:22:43Si on prend à l'inverse la part
00:22:45de ces immigrés qui sont en emploi,
00:22:47on se rend compte que 75%
00:22:49de ceux qui sont en âge de travailler
00:22:51occupent un emploi. A titre de comparaison,
00:22:53c'est 20 points de plus que chez les immigrés originaires
00:22:55d'Algérie, par exemple, qui sont les plus nombreux
00:22:57aujourd'hui.
00:22:59Évidemment, ça a des implications dans tout un tas de domaines.
00:23:01Notamment, ces populations sont amenées
00:23:03à moins recourir aux dispositifs de solidarité
00:23:05qui existent dans notre société.
00:23:07Pour ne prendre que l'exemple du logement,
00:23:09on a seulement 14% des immigrés
00:23:11d'Asie du sud-est en France
00:23:13qui vivent en logement social.
00:23:15C'est 3 à 4 fois moins que les immigrés
00:23:17originaires du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne.
00:23:19Ce qui est d'autant plus notable,
00:23:21c'est que c'est une immigration qui est globalement
00:23:23modifiée, avec des niveaux de diplôme assez bas
00:23:25et un niveau de maîtrise du français parmi les plus faibles
00:23:27quand elle arrive. Mais en l'espace
00:23:29d'une génération, ce qui n'empêche pas d'ailleurs d'être déjà
00:23:31très intégré sur le marché du travail,
00:23:33mais en tout cas, en l'espace d'une génération,
00:23:35on passe d'une immigration avec les niveaux
00:23:37de qualification les plus faibles,
00:23:39mais déjà une très bonne intégration économique,
00:23:41à des descendants d'immigrés.
00:23:43C'est la deuxième génération originaire d'Asie du sud-est
00:23:45qui compte l'une des plus fortes parts
00:23:47de diplômés. 38% des enfants
00:23:49d'immigrés d'Asie du sud-est ont un diplôme
00:23:51supérieur à BAC plus 2, c'est 10 points
00:23:53de plus que les Français sans ascendance migratoire,
00:23:55donc là aussi, une surperformance par rapport
00:23:57à la population native. Et seulement
00:23:596% d'entre eux n'ont aucun diplôme,
00:24:01c'est trois fois moins que la moyenne des descendants d'immigrés.
00:24:03Évidemment,
00:24:05il y a un facteur explicatif majeur
00:24:07à cela, ce sont les structures familiales.
00:24:09Et les structures familiales propres à cette
00:24:11immigration, avec une très forte
00:24:13confiance dans les institutions de la société d'accueil,
00:24:15et notamment dans le système scolaire,
00:24:17un très fort investissement parental dans la réussite
00:24:19éducative, un niveau
00:24:21d'endogamie assez faible aussi, l'endogamie, c'est le fait
00:24:23d'épouser quelqu'un de la même origine migratoire
00:24:25que soi, le taux d'endogamie des descendants
00:24:27d'immigrés de cette origine est le plus faible
00:24:29de toutes les origines migratoires extra-européennes.
00:24:31Et ce qui pose
00:24:33question, c'est que malgré ces constats
00:24:35éminemment objectifs, c'est une immigration
00:24:37aujourd'hui qui est plutôt en recul en France, c'est-à-dire que
00:24:39il y a moins d'immigrés originaires d'Asie du
00:24:41sud-est aujourd'hui dans notre pays
00:24:43qu'il y en avait durant les années 2000,
00:24:45alors que dans le même temps, la population immigrée
00:24:47au total a augmenté de 40%
00:24:49depuis 2006, la population
00:24:51immigrée originaire d'Afrique subsaharienne a doublé,
00:24:53celle originaire du Moyen-Orient a doublé,
00:24:55et tout ça renvoie à un constat
00:24:57qui méritera un jour d'être traité politiquement,
00:24:59c'est que dans l'état actuel de notre droit,
00:25:01la France n'a pas, n'a plus les moyens de
00:25:03choisir son immigration, et notamment
00:25:05de la choisir en fonction de trajectoires d'intégration
00:25:07qu'on sait être très différentes sur plusieurs
00:25:09générations, ce sera un sujet qui méritera
00:25:11d'être abordé par les responsables en question.
00:25:13Très intéressant, et
00:25:15pourquoi, pardonnez-moi,
00:25:17une petite question subsidiaire, pourquoi
00:25:19cette immigration, on va dire,
00:25:21caricaturons, permettons-nous la bonne
00:25:23et la mauvaise immigration, celle qui s'intègre,
00:25:25celle qui a une excellente intégration économique
00:25:27ou pas, pourquoi cette bonne
00:25:29immigration, entre guillemets je dis bien,
00:25:31diminue ? Alors il y a deux raisons à ça,
00:25:33il y a des raisons propres aux pays d'origine en question,
00:25:35c'est-à-dire qu'on parle du Vietnam, du Cambodge,
00:25:37du Laos, qui sont des pays qui se portent plutôt bien
00:25:39économiquement, qui ont une forte croissance, donc il y a aussi une moindre
00:25:41incitation à partir, mais il y a
00:25:43aussi des facteurs propres à notre
00:25:45politique d'immigration. Typiquement,
00:25:47en France, on a très peu d'immigration de travail,
00:25:49dans les chiffres de l'immigration qui sont parus
00:25:51la semaine dernière, on avait seulement
00:25:53un titre de séjour sur 6 qui était pour motif économique,
00:25:55à l'inverse, sur 15 ans,
00:25:572005, 2020, on a reçu
00:25:59l'immigration la plus largement pour motif familial
00:26:01de toute l'Union européenne, et ça, ça se retrouve
00:26:03aussi dans les origines géographiques
00:26:05de cette immigration, qui est en France
00:26:07la plus largement originaire du continent africain.
00:26:09On a des phénomènes de diaspora, en lien
00:26:11avec un certain nombre de pays africains à forte démographie,
00:26:13qui nourrissent ce type d'immigration pendant
00:26:15que d'autres se tassent.
00:26:17Petite question sur les Philippines,
00:26:19les Philippins, eux aussi, ils s'intègrent bien ?
00:26:21Alors, on a moins de données sur eux,
00:26:23Non, pardon, je dis ça,
00:26:25ce sont des questions subsidiaires, mais c'est parce que
00:26:27souvent, on entend ça un peu, il n'y a pas
00:26:29de chiffres, il n'y a pas de données, enfin, comme vous
00:26:31dites, il n'y a pas de données officielles, mais on entend
00:26:33ça dans la rue, on voit
00:26:35que les nounous sont philippines,
00:26:37on voit les parisiens qui cherchent des nounous
00:26:39originaires des Philippines, pour leur
00:26:41sérieux, pour leur capacité d'intégration,
00:26:43pour leur force de travail, est-ce que là aussi, vous avez
00:26:45des chiffres, pardon ?
00:26:47Là, on parle d'une population d'immigrés qui est quand même beaucoup plus restreinte
00:26:49en volume aujourd'hui, il y a beaucoup moins de Philippines que de Vietnamiens,
00:26:51donc il n'y a pas vraiment de données
00:26:53spécifiques sur ces populations, mais on peut
00:26:55supposer que les grands constats qu'on a fait sur les structures
00:26:57familiales du Vietnam ou du Cambodge, peuvent
00:26:59s'appliquer au moins en partie
00:27:01à l'immigration philippine qu'on peut recevoir en France.
00:27:03Pardon, j'avais beaucoup de questions subsidiaires.
00:27:05Abordons l'autre sujet, le droit du sol,
00:27:07puisque il est revenu en force
00:27:09dans l'actualité ces dernières semaines,
00:27:11on a fait un très beau dossier
00:27:13avec Charlotte Dornelas la semaine dernière,
00:27:15on va revenir dessus, parce que par
00:27:17maillot on en a parlé, et ensuite
00:27:19peut-être pour l'ensemble du pays,
00:27:21et François Bayron a appelé à un débat,
00:27:23donc c'est le droit du sol
00:27:25pour avoir l'accès à la
00:27:27nationalité française,
00:27:29différents responsables se sont prononcés
00:27:31pour, d'autres contre,
00:27:33qu'en est-il vraiment, sur le plan des
00:27:35chiffres notamment ? Qui est vraiment
00:27:37concerné aujourd'hui ? Peut-être pour rappeler ce qu'on
00:27:39entend en France par le droit du sol, parce que ça a une définition
00:27:41différente selon les pays, dans notre
00:27:43contexte ça renvoie à l'acquisition
00:27:45automatique de droit à 18 ans
00:27:47de la nationalité française,
00:27:49pour les jeunes qui sont nés en France de parents étrangers,
00:27:51qui sont en France à leur majorité,
00:27:53et qui ont eu leur résidence habituelle
00:27:55en France pendant au moins 5 ans, entre 11 et
00:27:5718 ans, c'est le critère qui est fixé par la loi,
00:27:59on peut anticiper avant même 18 ans
00:28:01l'acquisition de cette nationalité quand on
00:28:03remplit déjà les critères, il faut simplement faire une déclaration
00:28:05à l'administration,
00:28:07on parle de volumes qui sont
00:28:09non négligeables, au total depuis l'an 2000
00:28:11il y a 3 millions de personnes qui ont acquis la nationalité
00:28:13française, et sur ces 3 millions
00:28:15de personnes, un peu plus de 700 000
00:28:17l'ont fait dans le cadre du droit du sol,
00:28:19à côté de ça on a environ eu
00:28:21500 000 acquisitions par mariage,
00:28:23et 1 500 000
00:28:25naturalisations par décret, donc là c'est une procédure
00:28:27qui n'est pas automatique, avec des critères
00:28:29à remplir et qui relèvent par ailleurs
00:28:31de la décision du politique.
00:28:33Cette part du droit du sol,
00:28:35c'est un quart du total des acquisitions depuis l'an 2000,
00:28:37et c'est même plus sur la dernière
00:28:39année dont on dispose, en 2023,
00:28:41c'était plus d'un tiers, 35% des acquisitions
00:28:43de la nationalité en 2023
00:28:45relèvent du droit du sol,
00:28:47ce qui a évidemment des implications
00:28:49fortes en termes politiques, parce que,
00:28:51j'y reviens, on parle d'une acquisition de droit
00:28:53sans aucune vérification des critères d'intégration,
00:28:55y compris de critères parmi les plus
00:28:57élémentaires, du type absence de condamnation
00:28:59pénale grave, tout cela n'est pas vérifié,
00:29:01et le fait de ne pas avoir ce type
00:29:03de condamnation, par exemple, n'est même pas un critère
00:29:05à ce stade pour être finalement
00:29:07privé de ce droit automatique
00:29:09à la nationalité française.
00:29:11Et ça a évidemment des implications volumétriques d'autant plus fortes
00:29:13que le droit du sol en lui-même
00:29:15génère d'autres acquisitions de nationalité
00:29:17par capilarité, si je puis dire,
00:29:19pour prendre un seul exemple,
00:29:21les frères et sœurs des personnes
00:29:23qui ont acquis la nationalité française
00:29:25par le droit du sol, ont à leur tour
00:29:27le droit de devenir français, même si elles ne sont pas nées en France,
00:29:29sous réserve d'un nombre de critères
00:29:31relativement restreint, et là, vous voyez, ces acquisitions-là,
00:29:33les frères et sœurs des personnes qui sont devenues
00:29:35françaises par le droit du sol, ne sont pas comptées
00:29:37dans les 700 000 acquisitions que je vous délivrais.
00:29:39Et on pourrait multiplier
00:29:41les exemples, et peut-être un autre cas
00:29:43de niche un peu bizarre de notre droit de la nationalité,
00:29:45c'est l'acquisition de la citoyenneté
00:29:47française par les mineurs non accompagnés,
00:29:49les MNA, dont on a beaucoup parlé ces
00:29:51dernières années. Aujourd'hui, un mineur
00:29:53non accompagné, un mineur étranger isolé en France,
00:29:55a le droit d'obtenir la nationalité
00:29:57française avant ses 18 ans,
00:29:59s'il a été pris en charge au moins 3 ans
00:30:01par l'aide sociale à l'enfance, ce qui est fait systématiquement
00:30:03quand les personnes sont reconnues mineures
00:30:05non accompagnées. Et donc, on
00:30:07perçoit tout le potentiel d'appel d'air
00:30:09que peut avoir le droit de la nationalité,
00:30:11lorsqu'il est aussi large et inconditionnel.
00:30:13Mais le droit
00:30:15du sol, Nicolas Provomont,
00:30:17y est-il vraiment un facteur
00:30:19d'attractivité pour l'immigration,
00:30:21comme l'avance
00:30:23de certains élus, notamment pour Mayotte ?
00:30:25Autre question, les responsables
00:30:27politiques, est-ce qu'ils ont les moyens
00:30:29de le réformer librement,
00:30:31ou est-ce qu'ils sont soumis à des contraintes,
00:30:33par exemple, au niveau européen ?
00:30:35J'en parlais dans le titre tout à l'heure.
00:30:37Bien sûr, aujourd'hui, l'attractivité migratoire
00:30:39du droit du sol, elle ne fait pas de doute.
00:30:41Elle est documentée au niveau mondial, elle se
00:30:43constate partout aux voisines des États
00:30:45qui ont des niveaux de vie et des niveaux de développement très
00:30:47différents. C'est les femmes latino-américaines
00:30:49qui vont accoucher aux Etats-Unis, ce sont les femmes
00:30:51latino-américaines qui viennent ou tentent de venir
00:30:53accoucher à Mayotte. Il y a eu
00:30:55quatre ans, une étude menée au niveau mondial
00:30:57par trois chercheurs, qui étaient
00:30:59Bayne, Machado et Ruyssen, qui sont des économistes,
00:31:01et qui ont pu établir au niveau mondial que
00:31:03la facilité d'accès
00:31:05à la nationalité dans le pays d'accueil
00:31:07fait partie d'un ensemble de facteurs
00:31:09qui jouent dans le choix du pays de destination
00:31:11parmi les immigrés qui ont choisi
00:31:13de quitter leur pays. Donc cette attractivité,
00:31:15elle est documentée, et pour ce qui est des
00:31:17contraintes qui pèsent en la matière sur nos choix politiques,
00:31:19en vérité, il y en a très peu. C'est-à-dire que
00:31:21le droit de l'Union européenne ne nous impose
00:31:23quasiment rien en matière d'accès
00:31:25à la nationalité, le droit de la Convention européenne
00:31:27des droits de l'homme non plus, on est beaucoup plus
00:31:29libre que sur d'autres sujets liés à l'immigration,
00:31:31et d'ailleurs il y a dans l'espace européen
00:31:33des Etats qui ont des régimes de nationalité très
00:31:35différents d'une autre. Vous allez en Italie, il n'y a pas de droit
00:31:37du sol en Italie, c'est ce qu'on appelle un peu
00:31:39improprement un droit du sang, parce que c'est plutôt
00:31:41un droit de la filiation, ça n'a rien de biologique,
00:31:43est italien, l'enfant né d'une mère italienne
00:31:45ou d'un père italien, et on n'a même pas à ce stade
00:31:47non plus de contraintes constitutionnelles,
00:31:49c'est-à-dire que la Constitution dit explicitement,
00:31:51c'est son article 34, que
00:31:53c'est la loi qui fixe les règles
00:31:55relatives à la nationalité. Peut-être que
00:31:57le Conseil constitutionnel, lors d'une prochaine loi,
00:31:59inventera un principe à valeur constitutionnelle
00:32:01tel que finalement on ne peut pas le faire
00:32:03même si c'est écrit, mais en tout cas pour l'instant
00:32:05cet obstacle n'existe pas, et quand
00:32:07le Premier ministre invite à débattre
00:32:09de ce qu'est être français, c'est évidemment
00:32:11très louable, mais il ne faudrait pas que
00:32:13l'injonction à débattre soit une façon de se dispenser,
00:32:15de décider, car il a des outils en la matière.
00:32:19Quel éclairage, en tout cas,
00:32:21très pointu. Vous revenez quand vous voulez,
00:32:23on va mettre une cinquième chaise,
00:32:25parce qu'on aime bien quand Gabriel est là aussi,
00:32:27notre cinquième chroniqueur. Surtout pas voler le siège de Gabriel.
00:32:29Non, on partage, on partage tout.
00:32:31Merci. Dans un instant,
00:32:33avec Charlotte Dornelas, on parlera
00:32:35de la lettre poignante
00:32:37des parents du jeune Elias,
00:32:3914 ans, tu es le 25 janvier,
00:32:41il aurait eu 15 ans
00:32:43demain, on en parle
00:32:45avec Charlotte. D'abord, une page
00:32:47histoire. Marc Meunon, on n'en fait pas souvent,
00:32:49mais de temps en temps, notre
00:32:51histoire, elle est tellement oubliée, tellement
00:32:53piétinée, tellement mise
00:32:55de côté, qu'on voulait s'arrêter aujourd'hui
00:32:57sur un personnage, un des personnages
00:32:59qui a fait l'histoire de France,
00:33:01et c'est l'anniversaire de sa naissance
00:33:03aujourd'hui, Charles-Maurice
00:33:05de Talleyrand, qui est né le 13 février
00:33:071754, et je disais en titre,
00:33:09il est à l'origine notamment de la
00:33:11nationalisation des biens
00:33:13de l'église de France. Qui est-il ?
00:33:15Personnage fascinant,
00:33:17l'une des plus grandes intelligences
00:33:19remarquées
00:33:21et colligées, reconnues
00:33:23par les
00:33:25gens les plus influents.
00:33:27Il naît noble,
00:33:29prince, on est dans la famille
00:33:31Talleyrand-Périgord,
00:33:33la seule chose, c'est ronflant
00:33:35comme ça, il n'en reste pas moins
00:33:37qu'en ce temps-là, quand vous avez
00:33:39ses bonnes origines,
00:33:41ce n'est pas l'affection qui vous est
00:33:43accordée, le plus souvent, vous êtes
00:33:45confié à une nourrice très
00:33:47loin de la famille, et
00:33:49les parents vivent,
00:33:51je dirais, dans l'abondance,
00:33:53dans les salons, sont reconnus,
00:33:55mais ils ne pouponnent point, et le voilà,
00:33:57perdu dans la campagne,
00:33:59avec une nourrice
00:34:01sans doute analfabète,
00:34:03qu'un petit gaillard, et il sera
00:34:05à ses côtés, un dépenaillé.
00:34:07Cet enfant,
00:34:09à 4 ans, connaît un
00:34:11drame épouvantable. La nourrice,
00:34:13peut-être trop occupée
00:34:15sur son enfant personnel
00:34:17qui gamba d'ici et là,
00:34:19oublie le regard
00:34:21sur le jeune
00:34:23Charles Maurice, qui est placé sur une
00:34:25commode, toc, il choie,
00:34:27il tombe sur son pied,
00:34:29et elle n'y fait pas
00:34:31plus attention que cela.
00:34:33Reste que ce pied s'atrophiera,
00:34:35deviendra un
00:34:37énorme magma de chair,
00:34:39et il décrira
00:34:41que, pointe
00:34:43au milieu de cela,
00:34:45de grande gris, ce sont ses ongles.
00:34:47Il lui faudra
00:34:49inventer une sorte
00:34:51de petite charnière
00:34:53métallique pour tenir
00:34:55sur cette
00:34:57jambe droite,
00:34:59et apparaître
00:35:01en beauté, en splendeur.
00:35:03Il tiendra cela, néanmoins,
00:35:05il lui faudra la canne.
00:35:07Les parents ne sont pas prévenus tout de suite,
00:35:09et lorsqu'on découvre
00:35:11cet incident terrifiant, c'est par
00:35:13un ongle qui lui rend visite, presque
00:35:15par hasard, et qui voit ses conditions
00:35:17lamentables, pour un tolérant, c'est pas possible,
00:35:19il prend le marmot dans les bras,
00:35:21remonte dans la capitale,
00:35:23arrive dans un salon où Madame
00:35:25reçoit la maman,
00:35:27et elle dit, Madame, voici
00:35:29notre fils, héritier
00:35:31de notre grande famille.
00:35:33Forcément, elle est confuse,
00:35:35elle essaie de prendre
00:35:37un air respectable,
00:35:39et elle le placera peu de temps après,
00:35:41dans un collège, qui est un collège
00:35:43de grande réputation, le collège
00:35:45d'Arcourt. Quand on a un individu
00:35:47comme ça, avec un pied
00:35:49qui le condamne
00:35:51à être un handicapé, il n'est plus question
00:35:53d'envisager la carrière des arbres,
00:35:55la carrière la plus prestigieuse,
00:35:57la carrière ecclésiastique
00:35:59à laquelle
00:36:01on le destine.
00:36:03Et carrière ecclésiastique,
00:36:05ça veut dire qu'il entrera
00:36:07à Saint-Sulpice, sera au
00:36:09séminaire, et je dois dire que ce
00:36:11séminaire, heureusement,
00:36:13on se lève très tôt le matin,
00:36:15on a des horaires qui vous accaparent
00:36:17toute la journée, la théologie,
00:36:19et ce bougre, il l'écrira
00:36:21dans ses mémoires, dit, je me prends
00:36:23à cette époque pour un bon appart,
00:36:25c'est-à-dire qu'il est dans la solitude,
00:36:27il prend les livres, ce sont
00:36:29ses compagnons et c'est là qu'il se forge
00:36:31un moral, forcément, il est dans l'exclusion
00:36:33la plus totale,
00:36:35la tonsure lui vient à 20 ans,
00:36:37avec le bac, il sera donc
00:36:39d'abord curé
00:36:41à Reims,
00:36:43où son oncle est évêque,
00:36:45et ensuite évêque
00:36:47d'Autun. Quelle carrière,
00:36:49mais il dit, on a voulu faire de moins,
00:36:51un ecclésiastique,
00:36:53on s'en repentera,
00:36:55parce qu'il y a
00:36:57la révolution qui commence à
00:36:59poindre, les finances
00:37:01de l'État qui se portent très mal,
00:37:03il réussit à se faire élire
00:37:05représentant du clergé
00:37:07et se présente à Versailles,
00:37:09je ne vais pas vous faire toute la révolution,
00:37:11mais que propose-t-il
00:37:13comme première réforme
00:37:15en novembre 1789 ?
00:37:17Eh bien,
00:37:19il propose
00:37:21une nationalisation des biens
00:37:23du clergé. Eh oui, il y a des trous dans les caisses,
00:37:25vous trouvez l'argent, le clergé
00:37:27en prend un maximum, eh bien,
00:37:29que ce soit le clergé qui fasse
00:37:31un effort, ça ne veut pas dire
00:37:33qu'il supprime la religion, non,
00:37:35il part du principe que
00:37:37les enseignants,
00:37:39les prêtres qui tiennent les écoles
00:37:41doivent garder leur place,
00:37:43ceux qui s'occupent des bonnes œuvres, oui, mais en revanche,
00:37:45les moines, toussaints, les
00:37:47abbayes, il n'est plus question qu'il y ait la rentabilité,
00:37:49mais en revanche, il demande
00:37:51à ce qu'il y ait un salaire décent
00:37:53et pour les curés et pour les évêques.
00:37:55En contrepartie,
00:37:57il faut être jureur.
00:37:59Oui, ma chère Charlotte,
00:38:01c'est terrifiant, mais c'est comme ça.
00:38:05Et c'est la constitution
00:38:07civile du clergé, c'est-à-dire
00:38:09qu'à la fois il est noble,
00:38:11il est du côté de la révolution,
00:38:13il est lui-même évêque,
00:38:15et il vote la destitution,
00:38:17entre guillemets, de l'Église.
00:38:19Pour autant, il se réhabilitera.
00:38:21Ça fait encore plaisir à Marc, 250 ans après.
00:38:23Non, moi, ça me fait pas plaisir.
00:38:25D'abord parce qu'en l'occurrence,
00:38:27ça ne porte pas atteinte à la croyance
00:38:29des uns et des autres, contrairement à ce que l'on dit.
00:38:31Jura.
00:38:33Enfin bref, pardon.
00:38:35Vous avez le droit, Charlotte.
00:38:37En l'occurrence, au moment,
00:38:39il fera en sorte
00:38:41que Bonaparte, non seulement,
00:38:43mène la compagne d'Égypte,
00:38:45mais ensuite qu'il réussisse
00:38:47son coup d'État. Oui,
00:38:49il est, avec Séiesse, l'un de ceux
00:38:51qui permet à Bonaparte
00:38:53de prendre la place. Et avec Bonaparte,
00:38:55eh bien, il rétablisse
00:38:57le nouveau pape, Picète,
00:38:59et c'est là que l'on signera le concordat
00:39:01et que l'Église reprend
00:39:03sa splendeur. Cet homme
00:39:05assiste au
00:39:07sacre de Louis XVI,
00:39:09il assiste au sacre
00:39:11de Napoléon, il assiste
00:39:13au sacre de Louis XVIII,
00:39:15à celui de Charles X,
00:39:17à celui de Louis-Philippe.
00:39:19Enfin, là, il n'y a pas de sacre officiel
00:39:21pour Louis-Philippe.
00:39:23Il mourra à 84 ans
00:39:25avec sa maîtresse,
00:39:27Madame de Dinos, qui est là,
00:39:29des plus grandes beautés, des petites nièces
00:39:31à ses côtés, qui sont en réalité
00:39:33ses enfants, dont la
00:39:35petite minette, à qui il
00:39:37fait chaque jour la lecture
00:39:39des évangiles
00:39:41et lui apprend le
00:39:43respect de la Sainte Vierge.
00:39:45Est-ce que c'est lui qui a dit, quand j'observe,
00:39:47je me désole, quand je me compare, je me console ?
00:39:49Il y a
00:39:51surtout
00:39:53Bonaparte, pour vous montrer,
00:39:55Bonaparte qui dit, après
00:39:571809, quand il
00:39:59monte un coup d'État avec
00:40:01Fouché, il dit, vous
00:40:03êtes de la merde dans un
00:40:05bain de soie. Il supporte ça,
00:40:07cet affront public, cette offense,
00:40:09il quitte la pièce
00:40:11claudiquant, mais néanmoins
00:40:13en dignité. C'est l'un des personnages
00:40:15les plus fascinants qu'il soit
00:40:17et au moment où le curé
00:40:19lui donne
00:40:21la dernière
00:40:23prière, théoriquement
00:40:25il doit tendre les mains
00:40:27et là il réunit ses poignets, il dit
00:40:29n'oubliez pas que je suis évêque.
00:40:33Vos pages d'histoire nous font du bien,
00:40:35l'histoire de France. Un mot
00:40:37avant de parler d'Elias,
00:40:39ma chère Charlotte de Grenoble,
00:40:41peut-être que j'ai envie de vous entendre très
00:40:43rapidement, puisque Grenoble, les policiers
00:40:45poursuivent leur enquête sur
00:40:47l'explosion d'une grenade dans un bar associatif
00:40:49hier soir, qui a fait
00:40:51une quinzaine de personnes blessées,
00:40:53six sont en urgence absolue,
00:40:55la piste terroriste est
00:40:57écartée pour l'instant, le suspect
00:40:59est toujours en fuite, le maire de
00:41:01Grenoble, Éric Piolle, espère une discussion
00:41:03franche et des réponses
00:41:05lors de sa rencontre vendredi, dit-il
00:41:07avec le ministre Bruno Rotailleau.
00:41:09Imaginez simplement
00:41:11il y a dix ans, il y a quinze ans,
00:41:13on vous raconterait dans un bar,
00:41:15c'est pas des terroristes, les terroristes c'est toujours méchant,
00:41:17mais dans un bar, on a lancé
00:41:19une grenade. Personne ne l'aurait cru,
00:41:21personne ne l'aurait imaginé.
00:41:23Vous êtes fous, c'est pas possible, c'est pas en France,
00:41:25c'est pas en Occident, c'est inimaginable.
00:41:27Aujourd'hui ça nous surprend un peu,
00:41:29et quand il y aura une prochaine grenade dans quelques semaines, on se dira
00:41:31bon, c'est une nouvelle manière d'expression qu'ont certains gangs
00:41:33d'entre eux.
00:41:35Exactement, j'ai eu la même réflexion, c'est-à-dire que
00:41:37non seulement on n'y aurait pas cru, et il y a encore
00:41:39quelques années, on aurait été en édition spéciale
00:41:41pendant une semaine minimum, une grenade lâchée
00:41:43dans un bar,
00:41:45une grenade.
00:41:47Je veux montrer aussi le tweet
00:41:49de Guillaume Bigot, notre ex,
00:41:51ces dernières heures.
00:41:53Le sentiment d'insécurité
00:41:55a fait de nombreux blessés graves,
00:41:57fonçant dans une foule à Munich,
00:41:59on en a parlé tout à l'heure, en jetant
00:42:01une grenade à Grenoble.
00:42:03L'alternance sécuritaire est
00:42:05urgence. Je voulais un peu
00:42:07vous entendre là-dessus, parce qu'effectivement, est-ce qu'on ne
00:42:09s'habitue pas trop à cette
00:42:11violence ? Les parents d'Elias,
00:42:13Charlotte Dornelas, ont écrit une lettre
00:42:15hier, qui brise
00:42:17une fois de plus le cœur,
00:42:19et dans laquelle ils appellent à
00:42:21un sursaut collectif.
00:42:23Que retenir de cette lettre ?
00:42:25D'abord, ils ont choisi de
00:42:27commencer cette lettre en rappelant,
00:42:29comme vous l'avez dit, qu'Elias aurait dû
00:42:31avoir 15 ans demain, et qu'il n'aura
00:42:33jamais 15 ans, et en
00:42:35précisant
00:42:37que le récit qui a été fait
00:42:39de la mort d'Elias n'est pas le bon.
00:42:41Pour deux raisons. D'abord,
00:42:43les parents rappellent qu'il a remis spontanément
00:42:45son téléphone à ses agresseurs,
00:42:47pour une raison, c'est qu'il était, et c'est le mot qu'ils utilisent,
00:42:49terrorisé à la vue des
00:42:51armes de ses agresseurs.
00:42:53Parce que les agresseurs n'étaient, par ailleurs, pas
00:42:55armés de couteaux, mais d'une machette
00:42:57d'une hachette.
00:42:59Ils disent qu'ils ont été étonnés,
00:43:01ils disent qu'il n'avait pas juste un couteau
00:43:03comme on l'a lu partout dans la presse,
00:43:05et non seulement, donc on
00:43:07comprend à la lecture de cette lettre
00:43:09que non seulement les autorités n'ont pas donné
00:43:11cette information, puisque l'information
00:43:13de l'attaque au couteau a très largement
00:43:15circulé, reprise par absolument tout le monde,
00:43:17et peut-être encore pire,
00:43:19hier, recevant cette lettre,
00:43:21l'AFP a décidé de faire sa dépêche, vous savez,
00:43:23qui inonde ensuite tout le reste de la presse,
00:43:25en supprimant cette information de sa dépêche.
00:43:27Alors, évidemment,
00:43:29le fait que ça ne sorte pas
00:43:31révèle l'importance de l'information.
00:43:33On pourrait se dire, finalement,
00:43:35qu'est-ce que ça peut faire qu'Elias soit mort
00:43:37avec un couteau et une machette ? On comprend bien
00:43:39que la machette ne génère pas la même chose
00:43:41dans la tête de celui
00:43:43qui reçoit l'information, pour deux raisons.
00:43:45D'abord, parce que le recours
00:43:47à la machette est une importation.
00:43:49En France, on n'a pas recours
00:43:51naturellement à la machette, en tout cas pas
00:43:53sur le territoire de
00:43:55métropole,
00:43:57parce que la géographie
00:43:59ne nécessite pas d'avoir des machettes,
00:44:01c'est aussi bête que ça.
00:44:03Et par ailleurs, il y a évidemment
00:44:05quelque chose d'encore plus terrifiant
00:44:07dans une machette, dans un gamin de 16 ans
00:44:09qui se balade dans la rue, à Paris, avec une
00:44:11machette, c'est encore plus terrifiant
00:44:13peut-être qu'avec un couteau dans la poche.
00:44:15On dira que, finalement,
00:44:17avoir un couteau dans la poche, c'est pareil.
00:44:19Ces derniers jours, on entend beaucoup de gens qui disent
00:44:21que c'est hallucinant, tous ces gens qui se baladent
00:44:23avec un couteau.
00:44:25C'est surtout vrai récemment.
00:44:27C'est-à-dire que les attaques au couteau
00:44:29est une criminalité
00:44:31récente, mais c'est une criminalité
00:44:33qui est plus récente que le port du couteau lui-même.
00:44:35Pendant des décennies,
00:44:37voire des siècles, en France,
00:44:39et c'est notamment vrai à la campagne, c'était peut-être moins vrai
00:44:41à Paris déjà, mais la plupart
00:44:43des gens avaient un couteau dans leur poche,
00:44:45d'abord parce que c'était parfois pratique,
00:44:47et que même, parfois, ça pouvait sauver des vies.
00:44:49Il y a un monsieur, l'autre jour, qui disait,
00:44:51qui écrivait et qui disait
00:44:53« Moi, on m'avait appris que je pouvais couper une ceinture de sécurité
00:44:55s'il y avait un accident de voiture et qu'il fallait sortir quelqu'un. »
00:44:57Vous voyez, vous pouvez avoir un couteau
00:44:59dans votre poche pour faire un pique-nique dans les bois,
00:45:01comme disait Gabriel, et des générations
00:45:03entières de scouts qui ont toujours eu un couteau dans leur poche
00:45:05sans qu'on ait des problèmes d'égorgement réciproque
00:45:07dans leurs activités.
00:45:09Donc, il y a un rapport au couteau
00:45:11qui est extrêmement récent
00:45:13et que personne ne veut voir.
00:45:15On avait vu que c'était dénombré, notamment, par l'Observatoire
00:45:17de la délinquance et de la criminalité
00:45:19qui a été supprimé.
00:45:21C'était le seul accès qu'on avait, on va dire,
00:45:23aux attaques à l'arme blanche.
00:45:25Donc, la question n'est pas tellement, encore une fois,
00:45:27de s'attarder sur les outils
00:45:29mais bien de s'interroger sur les causes.
00:45:31Certes, il y a beaucoup d'attaques au couteau
00:45:33mais c'est pas le couteau le problème, c'est ceux qui les portent.
00:45:35Ça vaut toujours le coup de le rappeler.
00:45:37Les parents, donc, écrivent
00:45:39pour rétablir cette vérité et l'horreur
00:45:41qui a détruit leur vie, ce sont encore leurs mots,
00:45:43évidemment,
00:45:45mais certaines victimes ne méritent
00:45:47donc, apparemment, pas d'être écoutées,
00:45:49en tout cas, pas jusqu'au bout. On trie l'information.
00:45:51Je dis ça vraiment calmement
00:45:53mais c'est pas la peine, derrière,
00:45:55de venir faire des leçons de journalisme
00:45:57et d'objectivité quand,
00:45:59apparemment, c'est trop difficile
00:46:01de transmettre
00:46:03tout naturellement des faits
00:46:05rapportés par les parents d'un petit garçon qui dit
00:46:07ça n'est pas ce qui s'est passé au moment de sa mort
00:46:09et de trier cette information
00:46:11parce qu'on imagine
00:46:13qu'elle pourrait être mal reçue
00:46:15et provoquer de mauvais débats
00:46:17par les gens à qui l'on s'adresse
00:46:19qui sont tous des adultes, citoyens
00:46:21et, en l'occurrence, on viendra nous expliquer, derrière,
00:46:23que l'on trie ces informations pour sauver la démocratie.
00:46:25Je dis vraiment calmement
00:46:27mais au bout d'un moment, c'est
00:46:29relativement pénible,
00:46:31pour le dire gentiment.
00:46:33D'autant plus qu'on avait beaucoup accusé, presque,
00:46:35Elias d'avoir refusé
00:46:37de remettre son téléphone portable
00:46:39et on apprend, effectivement, qu'il l'avait
00:46:41mais ce n'est pas tout,
00:46:43les parents écrivent
00:46:45également que la mort
00:46:47de leur petit Elias
00:46:49n'est pas un fait divers.
00:46:51Eux-mêmes le disent. Comment comprendre
00:46:53que cette expression revienne dans le débat
00:46:55malgré le refus
00:46:57des Français concernés ?
00:46:59Dans ce débat, en disant
00:47:01est-ce que nous avons affaire à des faits divers, c'est-à-dire
00:47:03qu'ils sont divers, qu'on ne sait pas comment les classer
00:47:05ou est-ce que la répétition
00:47:07de ces faits révèle
00:47:09un point commun entre eux
00:47:11qui nous permet de comprendre quelque chose
00:47:13de ce qui nous arrive. Continuer à parler
00:47:15de faits divers, c'est refuser de comprendre
00:47:17ce qui nous arrive. Or, la seule manière
00:47:19même si c'est désagréable
00:47:21de régler, de réfléchir
00:47:23aux réponses adaptées pour que ça s'aide
00:47:25je ne peux pas imaginer que parmi les gens
00:47:27qui veulent continuer à parler de faits divers
00:47:29il y ait la volonté
00:47:31que cela se poursuive
00:47:33qu'on continue à avoir des gamins de 15 ans
00:47:35qui se fassent poignarder
00:47:37ou tuer à la machette
00:47:39dans les rues. Mais dans le fond
00:47:41si on veut avoir une réponse adaptée, il faut comprendre
00:47:43exactement ce qui nous arrive.
00:47:45Donc nous en sommes rendus à trouver dans les rues de Paris
00:47:47des gamins de 16 ans avec des machettes
00:47:49dans leurs poches. C'est ça la réalité
00:47:51aujourd'hui. Alors ce n'est pas toute la réalité
00:47:53mais c'est une partie de la réalité
00:47:55et qu'elle se répète. Ce n'est pas
00:47:57et par ailleurs, ce n'est pas exactement
00:47:59et on sent, c'est sous-jacent dans la lettre
00:48:01des parents, ça n'est pas la question
00:48:03des solutions qui est radicale
00:48:05ça n'est pas le fait de poser la question de la justice
00:48:07des mineurs et de son inefficacité qui est radicale
00:48:09c'est le fait qu'un gamin
00:48:11sorte du foot et ne revienne pas vivant
00:48:13chez lui un vendredi soir à Paris
00:48:15ça c'est extrêmement radical
00:48:17ça c'est extrêmement
00:48:19c'est extrémiste tout court pour reprendre les mots
00:48:21qui sont là et apparemment
00:48:23ça va mieux en le disant. Les parents
00:48:25font par ailleurs un constat que tant
00:48:27d'autres, trop d'autres parents
00:48:29ont fait avant eux, ils ne sont pas
00:48:31des faits divers parce qu'il y a quelque chose
00:48:33de répétitif. Ils sont
00:48:35les nouvelles victimes
00:48:37d'une trop longue liste. Ils ont
00:48:39probablement vu comme nous tous
00:48:41par le biais des médias
00:48:43ces choses arriver à d'autres familles
00:48:45en étant absolument sidérés par ce qui est arrivé
00:48:47jusqu'à ce que ce soit leur propre fils
00:48:49à qui ça arrive. Et ils le disent eux-mêmes
00:48:51ça n'est pas la première fois
00:48:53que ça arrive en France. C'est l'échec
00:48:55de l'Etat à protéger ses citoyens
00:48:57et ils ont une phrase qui est quand même assez
00:48:59forte. Ils ne demandent pas
00:49:01ils finissent leur lettre comme ça, ils ne demandent pas
00:49:03au pouvoir public de ressusciter les
00:49:05disparus mais de protéger les vivants
00:49:07C'est une manière de dire
00:49:09on ne demande pas au pouvoir public
00:49:11l'impossible. On n'est pas en train de demander
00:49:13l'impossible, on est simplement
00:49:15en train de dire que parfois
00:49:17il était possible de prévoir
00:49:19ce qui allait arriver et que là
00:49:21donc il y a un échec. C'est ça l'intérêt
00:49:23de voir un fait de société, c'est ça l'intérêt
00:49:25de l'analyser, c'est ça l'intérêt de voir
00:49:27la répétition. C'est de se dire
00:49:29il y a des choses en commun qui finissent
00:49:31par signer un échec si
00:49:33nous ne réagissons pas pour que ça n'arrive
00:49:35plus. C'est évidemment ça qu'ils disent
00:49:37encore une fois et ces
00:49:39agresseurs en l'occurrence étaient connus de
00:49:41la police, de la justice pour
00:49:43des faits graves. Il y avait eu des mesures
00:49:45éducatives qui n'étaient pas respectées
00:49:47le procès, l'audience
00:49:49il ne s'était pas présenté, ni eux
00:49:51ni leurs parents. Au lieu d'être sanctionné
00:49:53le procès avait tout simplement été
00:49:55reporté. Il y avait eu le maintien
00:49:57de l'éducatif entre temps malgré le refus
00:49:59de respecter les règles par ces jeunes
00:50:01mineurs et une liberté malgré
00:50:03la réitération du danger
00:50:05et la prévention par
00:50:07la justice
00:50:09du non-respect
00:50:11des mesures éducatives qui avaient été prises.
00:50:13Donc il y a quand même beaucoup d'étapes
00:50:15dans ces parcours qui fait dire à ses parents
00:50:17il était possible d'intervenir
00:50:19avant qu'il soit trop tard. Ils ont
00:50:21une manière de nous dire que ça n'est pas sérieux
00:50:23en réalité. Je pense que c'est ce mot-là
00:50:25qui est intéressant. C'est de dire
00:50:27ça n'est pas sérieux de continuer
00:50:29à croire que notre dispositif est adapté.
00:50:31Ils ont une phrase, ils disent
00:50:33comment justifier l'appréciation clémente de la justice
00:50:35qui les a laissés placer
00:50:37sous un contrôle judiciaire
00:50:39inapplicable et inappliqué
00:50:41car même s'il y a
00:50:43même si on met de côté le débat sur la pertinence
00:50:45des mesures, ce qu'il nous explique c'est
00:50:47qui porte la responsabilité
00:50:49des conséquences de ces
00:50:51mesures. En l'occurrence ces deux jeunes
00:50:53interdiction de se voir
00:50:55interdiction de porter une arme
00:50:57qui s'en souciait
00:50:59au moment où ils étaient dans la rue
00:51:01avec pour l'un une machette, pour l'autre une hachette
00:51:03qui se souciait de savoir
00:51:05si la mesure qui avait été décidée
00:51:07était respectée. Ça n'est pas
00:51:09sérieux nous disent-ils. Les mesures
00:51:11éducatives sont prises mais avec quel suivi
00:51:13et avec quelle possibilité de suivi
00:51:15ce sont en effet des décisions
00:51:17inapplicables et donc
00:51:19inappliquées. Quel genre de parent
00:51:21ce serait une autre manière de poser la question
00:51:23peut-il imaginer que l'éducation de ses enfants
00:51:25va se faire en posant un manuel d'éducation
00:51:27sur sa table de chevet ?
00:51:29Au-delà des moyens que la justice
00:51:31n'a pas pour défendre
00:51:33un modèle pareil
00:51:35n'est-ce pas le modèle lui-même
00:51:37qui est contesté par ses parents
00:51:39comme par tant d'autres ?
00:51:41Si et le principe des parents, puisqu'on les appelle
00:51:43des parents, c'est que les parents sont
00:51:45confrontés à l'éducation d'un ou de plusieurs
00:51:47enfants, c'est le métier même des parents.
00:51:49Ils savent qu'aimer son enfant
00:51:51et ils le répètent dans cette lettre, c'est
00:51:53parfois le punir. Non par sadisme
00:51:55on a eu des débats mais franchement qui sont
00:51:57tellement pas à la hauteur de ce qui
00:51:59arrive et même du sujet de la justice des
00:52:01mineurs qu'il y a des désaccords très bien
00:52:03il y a certains mots qu'on entend
00:52:05qui sont franchement bêtes
00:52:07en fait c'est aussi simple que ça.
00:52:09Non mais là dans le débat
00:52:11justement sur le texte de la justice des mineurs
00:52:13on nous dit que c'est un texte réactionnaire parce qu'on se pose
00:52:15la question de la responsabilité
00:52:17est-ce que c'est la même à 13 ans qu'à 17 ans
00:52:19et d'expliquer que cette seule
00:52:21question est réactionnaire c'est juste de la bêtise
00:52:23mais de la bêtise qui empêche de
00:52:25traiter correctement le problème. Quand on veut
00:52:27punir un enfant et
00:52:29tous les parents du monde le savent, ça n'est pas par
00:52:31sadisme, c'est pour aider l'enfant
00:52:33à acquérir la règle
00:52:35la règle qui au préalable
00:52:37a été jugée bonne par les parents
00:52:39qui ont un discernement plus grand que l'enfant
00:52:41c'est aussi simple que ça
00:52:43et des enfants sans interdit ne sont pas des
00:52:45enfants libres, c'est exactement
00:52:47le contraire qui arrive, ils deviennent
00:52:49esclaves de leurs pulsions, de leurs
00:52:51passions, de leurs addictions
00:52:53et de leurs frustrations et on l'a vu
00:52:55là, même récemment dans le cas
00:52:57d'Owen. Pour qu'un enfant
00:52:59fasse ce qu'il veut vraiment un jour
00:53:01il faut qu'il comprenne ce qui est bon
00:53:03pour lui, qu'il l'identifie
00:53:05et c'est ce pourquoi les parents
00:53:07parfois dictent les interdits et punissent
00:53:09c'est donc le principe éducatif
00:53:11que rappellent ses parents et les parents d'Elias
00:53:13en deux temps
00:53:15ils disent un, la justice se doit d'être
00:53:17réprécisive et protectrice
00:53:19d'abord pour préserver les droits de
00:53:21chacun, la justice des mineurs
00:53:23ne peut pas s'attarder simplement sur le droit
00:53:25des agresseurs, elle doit évidemment
00:53:27prendre en compte la victime
00:53:29et si on se focalise sur la seule
00:53:31évolution
00:53:33réelle ou espérée du mineur
00:53:35on efface totalement son acte
00:53:37si on ne prend en compte que son comportement
00:53:39on efface la gravité de son acte
00:53:41et le droit à la vie d'un innocent devrait peser
00:53:43plus lourd que celui d'aller et venir d'un coupable
00:53:45c'est vrai de tous les coupables
00:53:47c'est vrai aussi des mineurs
00:53:49et la deuxième chose, ils disent la réponse prévue par la loi
00:53:51n'est pas adaptée à tous
00:53:53et redonner indéfiniment des chances
00:53:55à des enfants qui ont prouvé
00:53:57leur agressivité
00:53:59et leur violence, c'est supprimer la chance
00:54:01des victimes qui elles
00:54:03n'ont jamais, jamais, jamais rien fait
00:54:05pour avoir affaire à leurs
00:54:07agresseurs et c'est par ailleurs
00:54:09permettre à certains jeunes
00:54:11de basculer de la délinquance à la criminalité
00:54:13ce qu'honnêtement
00:54:15personne ne peut souhaiter à aucun jeune
00:54:17aujourd'hui en France
00:54:19d'ailleurs
00:54:21l'escalade de la violence
00:54:23dans la délinquance des mineurs
00:54:25un documentaire
00:54:27à regarder ce soir
00:54:29enfin, oui
00:54:31un document à regarder ce soir
00:54:33sur CNews à 21h
00:54:35merci Charlotte pour
00:54:37ces précisions
00:54:39dernière partie, la politique
00:54:41Bruno Rotailleau est l'homme politique
00:54:43dont tout le monde parle en ce moment
00:54:45plutôt méconnu, il y a 6 mois
00:54:47plusieurs envisagent sérieusement
00:54:49pour lui en ce moment un destin présidentiel
00:54:51alors on rappelle qu'il a
00:54:53porté candidat à la présidence
00:54:55de LR ainsi que
00:54:57Laurent Wauquiez, pour bien être complet
00:54:59dans l'information, qu'est-ce qui s'est passé
00:55:01comment analyser cette percée
00:55:03par rapport à Bruno Rotailleau ?
00:55:05il a raison de rappeler qu'il y a 6 mois
00:55:07il était connu de ceux qui suivent la politique
00:55:09et c'est devenu aujourd'hui une figure
00:55:11qui est connue par l'ensemble des français
00:55:13et pas seulement parce qu'il est ministre de l'intérieur
00:55:15parce qu'il y a eu d'autres ministres de l'intérieur
00:55:17je crois que Christophe Castaner l'a été si je ne me trompe pas
00:55:19qui se souvient de lui
00:55:21bon, sauf peut-être pour des drôles d'idées
00:55:23alors
00:55:25que s'est-il passé ? c'est la question
00:55:27et je pense que la réponse est à la fois
00:55:29personnelle et conjoncturelle
00:55:31personnelle pour ceux qui suivent le parcours de Bruno Rotailleau
00:55:33on est devant un homme politique qui a pris la peine
00:55:35de se former intellectuellement
00:55:37et c'est-à-dire qu'il n'est pas seulement dans la communication
00:55:39il a lu, il a lu beaucoup
00:55:41donc il s'est construit intellectuellement
00:55:43et il s'est construit dans une doctrine
00:55:45une vision du monde qui n'est pas
00:55:47et ça c'est important de le dire
00:55:49sa droite n'est pas qu'une non-gauche
00:55:51sa droite n'est pas qu'une gauche au ralenti
00:55:53sa droite n'est pas qu'une gauche molle
00:55:55sa droite n'est pas qu'une gauche pâle
00:55:57sa droite est une droite
00:55:59dans un pays qui est peut-être
00:56:01à la recherche d'une telle droite
00:56:03enfin on pourrait dire que Rotailleau de ce point de vue
00:56:05c'est l'anti-droite molle
00:56:07donc c'est la droite qui
00:56:09dans la tradition conservatrice dans le bon sens du terme
00:56:11on sait qu'il a été longtemps
00:56:13compagnon de route de Philippe de Villiers
00:56:15donc ils ont une même sensibilité
00:56:17enracinement, identité, liberté
00:56:19et quoi qu'il en soit
00:56:21longtemps il était un peu laissé de côté
00:56:23et là il surgit, ancien président
00:56:25du groupe LR au Sénat, il surgit comme ministre de l'Intérieur
00:56:27et que dit-il ?
00:56:29il décide en fait, que fait-il ?
00:56:31il décide de ne respecter aucun des interdits
00:56:33médiatiques qui étouffent le débat public
00:56:35je vais donner trois exemples
00:56:37on pourrait en donner d'autres
00:56:39il commence en remettant en question
00:56:41le caractère sacré du pseudo état de droit
00:56:43aujourd'hui
00:56:45il nous dit un instant, ce que vous appelez état de droit
00:56:47c'est une configuration institutionnelle particulière
00:56:49qu'on peut remettre en question
00:56:51parce que dans les faits ça semble ressembler
00:56:53aujourd'hui à la tyrannie des juges
00:56:55donc il critique ce qu'on n'a pas le droit de critiquer
00:56:57et il se trouve que beaucoup de français
00:56:59en ont marre de cette sacralisation du concept
00:57:01dévoyé d'état de droit
00:57:03de mémoire il utilise le mot français de papier
00:57:05donc il rappelle aussi la dissociation
00:57:07entre d'un côté la nationalité juridique
00:57:09et l'identité
00:57:11et il constate qu'aujourd'hui manifestement on fabrique juridiquement
00:57:13des français, mais on n'est pas capable de les assimiler
00:57:15culturellement au peuple français
00:57:17je pense que c'est important de le dire
00:57:19et il plaide en ce moment pour le référendum
00:57:21le référendum, c'est-à-dire il dit
00:57:23on n'a peut-être pas le droit officiellement de le faire
00:57:25et s'il est nécessaire, il faut trouver le moyen
00:57:27de le tenir
00:57:29alors, ce qui est intéressant, c'est que plusieurs
00:57:31aujourd'hui se disent, mais quelle est la prochaine étape
00:57:33pour lui, et là c'est une vraie question parce qu'il est dans
00:57:35une configuration politique cette fois
00:57:37où il ne peut pas tout faire, plusieurs le disent
00:57:39plusieurs le constatent, donc la question
00:57:41plusieurs se demandent, est-ce qu'il n'est pas à ce moment
00:57:43où il doit expliquer pourquoi
00:57:45ce qu'il voudrait faire, il ne peut pas le faire
00:57:47ça implique d'après se le dit
00:57:49en rupture au moins partielle avec le gouvernement
00:57:51de marquer une dissidence avec le président de la république
00:57:53peut-il alors conserver son poste
00:57:55en affirmant une telle dissidence
00:57:57ces questions se posent, j'ajoute
00:57:59et vous avez raison de le mentionner, il est candidat
00:58:01aujourd'hui à la présidence des LR
00:58:03donc il a fait renaître la droite, une droite
00:58:05qui n'est pas qu'un auxiliaire du bloc central
00:58:07il y a aussi Laurent Wauquiez qui est un homme
00:58:09qui n'est certainement pas sans talent, sans valeur
00:58:11sans qualité, qui est aussi candidat
00:58:13les deux ont probablement des idées
00:58:15semblables et des sensibilités différentes
00:58:17donc on reviendra bientôt sur le cas de Laurent Wauquiez
00:58:19mais puisque l'événement politique
00:58:21des derniers mois, c'est l'émergence
00:58:23de Retailleau, dans le cadre d'une famille politique
00:58:25que l'on croyait morte, il valait la peine
00:58:27d'y jeter un premier regard, d'autant que
00:58:29certains se demandent, et si c'était lui
00:58:31mais cela dit, s'imposer à la tête de la droite
00:58:33n'est pas non plus la meilleure manière
00:58:35de gouverner la France
00:58:37est-ce que les partisans de Bruno Retailleau
00:58:39ne franchissent pas un peu trop rapidement
00:58:41les étapes ?
00:58:43soudainement quand on s'y voit, on s'y voit immédiatement
00:58:45je m'y voyais déjà, dit la chanson
00:58:47je pense que la question fondamentale
00:58:49c'est évidemment, il y a une étape avant la présidentielle
00:58:51à moins qu'elle ne soit anticipée
00:58:53c'est l'étape Marine Le Pen
00:58:55est-ce que Marine Le Pen sera frappée d'une
00:58:57éligibilité ?
00:58:59et avec une exécution immédiate
00:59:01si Marine Le Pen est candidate la prochaine fois
00:59:03elle a un tel socle, une telle légitimité
00:59:05une telle force, et bien
00:59:07les autres candidatures vont avoir de la difficulté
00:59:09à s'imposer
00:59:11si elle est dégommée par le système, si elle est exécutée
00:59:13juridiquement, si autrement dit
00:59:15ça crée une révolution politique
00:59:17à droite, alors là va se poser la question
00:59:19qui reprendra le flambeau ?
00:59:21qui dans la droite sera le leader ?
00:59:23droite nationale, droite conservatrice, droite libérale
00:59:25quelles seront les options qui se présenteront à nous ?
00:59:27et certains demanderont probablement à Bruno Retailleau
00:59:29à ce moment-là, imaginons un duel
00:59:31dans la formule
00:59:33imaginons dans les temps à venir
00:59:35comment vous positionnerez-vous ? qui seront vos alliés
00:59:37demain ? vous aurez de nombreux alliés, plutôt vers Édouard Philippe
00:59:39plutôt dans la droite nationale
00:59:41quel sera votre destin ? ce qui est intéressant c'est de suivre son
00:59:43parcours en ce moment, c'est de suivre le parcours d'une idée
00:59:45qui se décomplexe publiquement
00:59:47et on parlera bientôt de Laurent Wauquiez
00:59:49absolument
00:59:51et des sondages aussi en ce moment, ce qui est très intéressant
00:59:53s'il y a une dissolution, merci à tous Nicolas
00:59:55pour vos motifs, ça s'est bien passé pour vous ?
00:59:57parfaitement, merci encore pour votre invitation
00:59:59revenez quand vous voulez
01:00:01merci à tous, excellente suite de programme
01:00:03L'heure des pros 2, Pascal Praud