Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir. 19h, c'est l'heure. On commence avec Maureen Vidal.
00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous. A la une de l'actualité, le choc au tribunal correctionnel de Pontoise.
00:13Les parents d'Evaël vont faire appel après la relaxe de l'enseignante des poursuites pour harcèlement sur la préadolescente qui s'est suicidée en juin 2019.
00:21Ils se sont dit révoltés et dans l'incompréhension totale. De son côté, l'enseignante relaxée a déclaré que la vérité éclate enfin, selon ces mots.
00:28L'évacuation des détenus de la prison de Vendin-le-Vieil a débuté. Ils vont être placés dans les établissements pénitentiaires à proximité où des places sont disponibles.
00:37Cette prison du Pas-de-Calais accueillera dès juillet les 100 narcotrafiquants les plus dangereux, selon le plan du garde des Sceaux Gérald Darmanin.
00:44Et la chute du dollar s'accentue. Il perd 2% face à l'euro ce jeudi, le niveau le plus bas depuis 2015.
00:50Des répercussions à l'ouverture de Wall Street et face à l'accentuation de la guerre commerciale entre Washington et Pékin,
00:56qui a également propulsé l'or à un nouveau record.
01:01Merci à beaucoup ma chère Morene.
01:03Et au sommaire ce soir, au lendemain de la polémique autour des journalistes du magazine Frontières,
01:10pris à partie à l'Assemblée nationale, nous analyserons comment la gauche, après avoir été violente,
01:17se plie maintenant dans la victimisation.
01:21En quoi le récit des événements proposés par la gauche à l'Assemblée, ainsi que par les médias,
01:26falsifie la réalité, malgré les vidéos à l'appui ?
01:30L'édito de Mathieu Bocoté.
01:31Notre chroniqueur mystère ce soir est un policier, une grande première pour Face à l'Info.
01:38Abdoulaye Kanté est policier dans les Hauts-de-Seine.
01:41Il est auteur du livre, je cite, « Policier enfant de la République ».
01:45Nous verrons avec lui la haine du flic vu de l'intérieur, le quotidien de policiers,
01:49les craintes de ceux qui nous protègent, les insultes et violences vécues au quotidien.
01:53Lui, victime de racisme, c'est héros de l'ombre qui encaisse sans se plaindre.
01:58Abdoulaye Kanté est notre chroniqueur mystère, plus mystère ce soir.
02:03Emmanuel Macron envisage de reconnaître l'État de Palestine d'ici au mois de juin.
02:08Il s'est exprimé dans l'avion de retour de son voyage en Égypte.
02:11Le chef de la diplomatie israélienne dénonce, je cite, « une récompense au terrorisme ».
02:17Alors que 145 pays ont déjà reconnu l'État palestinien,
02:21est-ce le bon moment après les attaques du Hamas du 7 octobre ?
02:24Est-ce la bonne manière de faire accepter l'État d'Israël ?
02:27Comme le précise Emmanuel Macron, le regarde Marc Menon.
02:31En une du dernier Figaro magazine, le livre publié hier intitulé
02:36« La face cachée des douilles plenelles »,
02:38écrit par le journaliste d'investigation Gilles Gettner,
02:42qui a notamment collaboré à l'Express, les échos, le point, valeurs actuelles,
02:46l'auteur interroge et critique les pratiques du patron de Mediapart,
02:50ainsi que celles de son ancien journal Le Monde.
02:53Que contient ce livre ?
02:55Le décryptage d'Eric Tegner.
02:58Et puis Donald Trump suspend les droits de douane pour 90 jours, sauf en Chine.
03:03Que comprendre de cette volte-face du président américain a-t-il tout pensé ?
03:07Depuis le début, quand on arrivait à une guerre commerciale face à la Chine,
03:10sommes-nous arrivés au cœur de cette guerre froide entre les États-Unis et la Chine,
03:15annoncée depuis 20 ans par la droite américaine ?
03:17L'édito de Mathieu Bocoté.
03:20Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et son tabou
03:24et notre chroniqueur mystère, c'est parti.
03:26Pardon de ne pas avoir pu être là hier, priorité oblige, avec des petits soucis familiaux,
03:45mais voilà, mon cœur était avec vous, ça s'est bien passé ?
03:48Je vois que je suis en parité ce soir, je suis...
03:50Oui, on a fait un coup d'État.
03:51J'ai dit ça !
03:52Donc là, vous avez fait un coup d'État que des hommes ce soir.
03:56Oui, oui.
03:57Vous êtes là, vous êtes frères, souveraines, vous êtes là avec nous.
04:00Oh, mon cher Mathieu, c'est intéressant, ce que vous...
04:02tous les sujets que vous allez aborder.
04:04J'ai une petite surprise pour vous, Mathieu, pour vous aussi, notre chroniqueur mystère,
04:07pour vous, pour vous aussi.
04:09Vous savez parler arabe ?
04:10Ah non !
04:12Le président de la République, oui.
04:14Je vais vous montrer dans un instant une petite vidéo, on en parle tout à l'heure.
04:19D'abord, on a beaucoup parlé, Mathieu Bocoté, depuis hier,
04:24de l'agression des journalistes de frontières par de nombreux députés
04:27et assistants parlementaires de gauche à l'Assemblée.
04:29On parle de coups de pression.
04:31Nous avons décrit sur ce plateau les événements, vous avez décrit.
04:35Nous verrons aujourd'hui comment la gauche violente a cherché, aujourd'hui, à se victimiser.
04:41Racontez-nous.
04:42Alors, pour moi, c'est une séquence fascinante.
04:44Parce que, je rappelle, nous avons les images.
04:47Je pense qu'il faut toujours garder à l'esprit.
04:49Nous avons vu les images hier.
04:51Elles sont disponibles partout sur les réseaux sociaux.
04:54Elles sont très parlantes.
04:55Il n'y a pas d'ambiguïté.
04:57Nous sommes devant des assistants parlementaires et des députés particulièrement agressifs
05:02sur le mode de l'intimidation physique et hurlante,
05:05sur le mode de la meute lyncheuse, devant trois journalistes de frontières.
05:10Nous avons les faits devant nous.
05:12Et ensuite, ce que je vais aller chercher à voir, c'est comment on nous a raconté les événements,
05:16même si on a les faits devant nous.
05:17Donc, on est devant un moment de déni intégral qui relève du mensonge conscient.
05:22Point de départ, on le sait, il y a cette réunion des attachés parlementaires
05:26de la France insoumise pour l'essentiel, qui accuse frontières de les afficher publiquement.
05:32On est les afficher, c'est-à-dire globalement, c'est-à-dire voilà quels sont les attachés parlementaires,
05:36voilà quels sont leurs engagements, voilà quel est leur profil, voilà ce qu'ils font.
05:40Donc, c'est un engagement public, attaché parlementaire.
05:42Ce n'est pas un travail clandestin sur le mode du sans-papier.
05:46C'est travailler pour un député de la France insoumise ou autre.
05:49Il faut l'assumer.
05:50Donc, ils décident de contester frontières en disant « c'est inacceptable, on nous expose publiquement ».
05:55Et comment le font-ils, notamment dans une tribune de l'humanité ?
05:59Dans l'humanité, il dit, je cite quelques extraits,
06:03« Parlement de frontières, fichant ainsi des dizaines de nos collègues et anciens collègues ».
06:07Donc, ils appellent ça un travail de fichage que d'identifier publiquement leur engagement public.
06:11La France insoumise, non, frontières, rend publiques de nombreuses données personnelles et confidentielles
06:19en renseignant leurs identités, leurs photos et, bien entendu, leur lieu de travail à l'Assemblée nationale.
06:24Donc, là, on rend public le fait qu'ils travaillent publiquement pour un député de la République.
06:28J'ajoute, autant d'informations qui pourraient demain être utilisées par des groupuscules néo-nazis
06:34afin de cibler les salariés concernés.
06:36Alors là, les néo-nazis apparaissent comme ça soudainement.
06:38Apparemment qu'il y a une forme de harcèlement des néo-nazis contre les attachés parlementaires de la France insoumise.
06:43Ça, ce qu'on pourrait appeler un délire paranoïaque, mais quoi qu'il en soit, on nous présente ça comme un fait.
06:46Et ensuite, on s'inquiète.
06:48Ça, c'est toujours dans la tribune de dénonciation inaugurale.
06:51On parle d'un travail de journaliste qui est susceptible de mettre en danger la carrière,
06:55la réputation et l'employabilité des salariés des attachés parlementaires.
06:59Donc, globalement, si on révèle publiquement qu'ils sont engagés avec ceux-là,
07:02c'est peut-être mauvais pour leur réputation.
07:04Je précise qu'un tel travail d'exposition des attachés parlementaires, des députés, des intellectuels, des réseaux,
07:11c'est un travail qui est au cœur de la presse de gauche depuis 15 ans au moins, si c'est pas davantage.
07:16Ils font ça tout le temps.
07:18On se retrouve tout le temps, d'ailleurs, dans leurs infographies, dans leurs dossiers.
07:21C'est un travail assez banal.
07:23Ce qui les étonne, c'est que c'est leur tour d'y goûter.
07:26C'est peut-être ça l'élément intéressant.
07:27Quoi qu'il en soit, trois éléments de dénonciation.
07:30On s'inquiète donc pour la réputation.
07:31On dit qu'il y a une cible dans le dos et on parle des myonazis.
07:35Alors, on a vu les événements, je le rappelle.
07:37On les a eus.
07:38Agression physique, ou à tout le moins, coup de pression, je pense que c'est le terme,
07:42mais intimidation physique, comportement agressif à l'endroit de trois journalistes, dont une femme, Louise Morris.
07:49Comment l'humanité, le même journal, raconte ça aujourd'hui?
07:53L'humanité, mais il y en a d'autres aussi.
07:54L'humanité, le média d'extrême droite frontière, il faut dire extrême droite pour ça, c'est des méchants, dépasse les bornes.
08:01Et qu'est-ce qu'on nous explique?
08:03Eh bien que les attachés parlementaires ont été en fait intimidés par les trois journalistes qui ont seulement été filmés leur réunion publique.
08:11Ils ont filmé une manifestation publique à l'Assemblée et les députés des attachés parlementaires se sont sentis intimidés.
08:17Ils ont riposté en disant « cassez-vous frontière, cassez-vous de l'Assemblée ».
08:24Et là, ce qui est intéressant, c'est qu'on a vu les députés, notamment communistes, socialistes, être agressifs envers Louise Morris.
08:29En fait, nous dit-on, c'est génial, en fait, l'élu communiste, c'est de l'humanité,
08:34ne faisait que prendre une photo du rassemblement des collaborateurs,
08:38le parlementaire socialiste interpellait la journaliste.
08:41Donc là, on nous réduit, on a les faits devant nous, on voit les gestes d'agressivité.
08:44Il suffit d'aller les voir sur les réseaux sociaux.
08:46Les images sont là, on nous présente ça comme s'il n'y avait pas de violence.
08:49On nie ouvertement, on nie ouvertement l'agressivité explicite à l'endroit des journalistes.
08:56Plus encore, Télérama, sur le même registre, qu'est-ce qui s'est passé, rapporteur tout ça,
09:01parle de « c'est une entreprise de fichage ».
09:02Et donc, il y a eu une réaction, une entreprise de fichage.
09:05Pas davantage.
09:07France Info, maintenant, ça c'est formidable.
09:08France Info raconte les événements.
09:11Je vais vous le citer, ça va prendre juste une petite minute, mais c'est important.
09:14En réaction...
09:15On s'oppose et on écoute.
09:16Non, moi, ça me rend fou.
09:17En réaction à la présidence frontière, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies à la mi-journée
09:23dans un jardin au sein du Palais-Bourbon.
09:26Trois journalistes du Média Frontière, accrédités à l'Assemblée,
09:29se sont rendus à ce rassemblement et ont été identifiés.
09:33Frontière, casse-toi, l'Assemblée n'est pas à toi, ont alors lancé certains manifestants.
09:37Au bout d'un certain moment, ça a chauffé.
09:39On leur a dit qu'ils allaient partir maintenant, à plus tard déclarer à l'AFP le député socialiste Arthur Delaporte.
09:44Ils étaient en train de filmer les gens, les collaborateurs.
09:47C'était le loup dans la bergerie.
09:48C'était choquant.
09:49Ça, c'est le passage dans France Info.
09:51Où est l'agressivité?
09:52Où est la violence?
09:53Où est la menace?
09:54Où est l'intimidation?
09:55C'est complètement absent.
09:57Donc là, ils ne peuvent pas faire semblant qu'ils ne sont pas au courant.
10:00On a les images.
10:01Donc consciemment, France Info rapporte les événements sur le mode de l'occultation.
10:06Donc qu'est-ce qu'on voit?
10:07Soit l'humanité est dans le déni le plus clair,
10:10soit on rapporte en relativisant, en enlevant les éléments qui peuvent compromettre d'une manière ou de l'autre
10:15la responsabilité, qui peuvent révéler la responsabilité des socialistes ou des communistes
10:19ou de ceux qui ont été agressifs.
10:21On laisse ça de côté et on rapporte les événements.
10:23Et finalement, si vous regardez comme on nous a raconté ça,
10:26c'est finalement Frontière qui a été faite de la provocation agressive.
10:30Et il y a une forme d'autodéfense de la part des gens qui étaient là
10:32qui n'en pouvaient plus se faire agresser par trois personnes qui faisaient leur travail de journalisme.
10:36Tout ça me fait penser, je n'y peux rien, à la réaction de l'Assemblée nationale,
10:40de Yael Broun-Pivet, que je trouve assez gênante dans les circonstances.
10:43Je l'ai dit hier, je le redis aujourd'hui.
10:45Très gênante parce que le communiqué qui a été produit par l'Assemblée nationale
10:48consiste à dire que finalement la responsabilité est celle des journalistes qui ont fait leur travail
10:52et non pas les attachés parlementaires et les députés qui ont été agressifs.
10:55Je trouve ça singulier.
10:57Mme Yael Broun-Pivet, ce matin, disait qu'il y a eu un trouble à l'Assemblée.
11:01Mais le trouble pour elle, ce n'est pas l'agressivité.
11:03Le trouble pour elle, ce n'est pas l'intimidation.
11:05Le trouble pour elle, c'est trois journalistes qui se permettent de faire leur travail à l'Assemblée.
11:08Ça, c'était scandaleux.
11:09Vous semblez dire que le récit des événements proposés par les autorités de l'Assemblée nationale
11:16et de la presse falsifie la réalité.
11:19Oui. Là, on est devant une falsification, mais consciente.
11:22Souvent, de temps en temps, on se demande est-ce que les gens mentent consciemment?
11:24Est-ce qu'ils ne sont pas maladroits? Est-ce qu'ils ne sont pas inconscients?
11:26Est-ce qu'ils ne voient pas à moitié la réalité?
11:28Là, on ne peut pas ne pas avoir vu.
11:31On a les faits devant nous.
11:32Moi, c'est ce qui me frappe d'ailleurs.
11:33Comment peuvent-ils être dans le déni, la négation du réel, alors qu'on a les images devant nous?
11:38J'insiste là-dessus.
11:39Normalement, s'il n'y a pas d'image, on peut toujours dire que c'est un témoignage,
11:42s'en est un d'autre, croyez celui que vous voulez.
11:44Mais là, on a les images.
11:46Donc, comment, par exemple, France Info, comment l'Humanité, comment Mme Brown-Pivet
11:49peuvent nous raconter des événements ainsi,
11:51comme si on était devant trois provocateurs agressifs devant une foule
11:53qui s'est défendue en disant « casse-toi »
11:55et en décidant d'être agressif physiquement avec eux?
11:57Comment ils peuvent en arriver là?
11:58J'ai deux hypothèses à ce mensonge.
12:01Le premier élément, une partie de nos élites n'ont pas enregistré la révolution technologique.
12:06Donc, ils ne sont pas au courant que l'information circule à l'extérieur du service public.
12:10Ils ne sont pas au courant que ça circule à l'extérieur des principales chaînes info officielles
12:14et légitimes du point de vue des autorités.
12:16Qu'il arrive que les informations circulent et qu'on puisse les avoir devant soi,
12:19même si le discours public est dans le déni.
12:21Mais dans les faits, ils savent très bien que ça existe.
12:23C'est pas pour rien qu'ils veulent réguler les médias sociaux et les censurer.
12:26C'est parce qu'ils savent que des informations
12:28percent quelquefois le mur de Berlin médiatique,
12:31le mur du déni médiatique.
12:33L'autre option, c'est qu'on se dit, dans les faits, le commun est mortel.
12:37Ces informations-là qu'on a vues, les images dont je vous parle,
12:39allez les voir, c'est important.
12:41Les images dont je vous parle, ça va rester dans une bulle médiatique,
12:43dans leur esprit, sur CNews, Frontières, Europe 1 peut-être.
12:47On va en parler ici et on n'en parlera pas ailleurs.
12:50Et puisqu'on n'en parlera pas ailleurs,
12:51les gens vont se contenter du récit officiel
12:54qui en sera fait,
12:56celui de la provocation des journalistes de Frontières
12:58qui, on le sait, sont coupables
12:59parce qu'ils sont étiquetés à l'extrême droite.
13:01Si on leur a collé cette étiquette-là,
13:02ils sont coupables de tout.
13:04Et d'ailleurs, le récit officiel
13:05se passe désormais du déni par les faits.
13:09Je note que les députés du RN,
13:10ce n'est pas solitaire, mais ce ne sont pas les seuls.
13:12On dit à l'instant, on ne peut pas poursuivre
13:13les travaux parlementaires dans cette dynamique.
13:16Il y a quand même des limites.
13:17L'Assemblée nationale s'aligne sur LFI.
13:20Mme Brown-Pivet,
13:21s'aligne sur LFI dans les circonstances.
13:24On pourrait demander,
13:25est-ce que c'est si surprenant que ça?
13:27Est-ce que la Macronie alignée sur LFI
13:29et LFI alignée sur la Macronie,
13:30est-ce que ce n'est pas la reprise
13:31simplement de ce qu'on a vu l'an passé
13:33devant ce qu'ils considèrent être comme le vrai ennemi,
13:36ce qu'ils appellent l'extrême droite?
13:38Moi, je vois là-dedans une crise de panique, en fait.
13:40Une triple crise de panique.
13:41La gauche avait le monopole du récit médiatique.
13:44Elle l'a perdue.
13:45Elle contrôle encore l'essentiel,
13:46mais elle a perdu le monopole et elle panique.
13:49Deuxièmement, elle avait le monopole
13:51de l'enquête sur la personnalité des uns et des autres,
13:53sur le réseau des uns et des autres.
13:54L'enquête de Libération, l'enquête du Monde,
13:57l'enquête de Blast, l'enquête de Mediapart.
13:59Ils avaient le monopole de ces enquêtes.
14:01Et là, il y a un journal qui se permet
14:02de faire contre-enquête sur leur réseau
14:05et ils paniquent complètement.
14:07Comment, au style, ils se disent
14:09« Vous nous mettez une cible dans le dos? »
14:10Non, non, on fait juste un travail d'enquête
14:11comme vous le faites de votre côté.
14:13Troisième élément,
14:14on sait qu'à gauche, il y a une grande passion,
14:16c'est l'enquête sur les journalistes
14:18qu'ils décident d'étiqueter à l'extrême droite
14:19en disant « Vous connaissez tous ces journalistes
14:21qui ont subi des enquêtes, ainsi des portraits
14:23pour les discréditer, les présenter
14:25comme des polémistes, des militants,
14:26cherchés à détruire leur réputation. »
14:29Eh bien, que se passerait-il si demain,
14:31il y avait des journaux de droite
14:32qui se mettaient à faire des enquêtes
14:33sur les journalistes militants de gauche?
14:35Parce qu'il y en a.
14:36Imaginez s'il y avait des enquêtes
14:37sur les journalistes de la cellule anti-RN,
14:40anti-extrême droite de Libération,
14:42qui existe, elle est connue comme telle.
14:44Je suis abonné à leurs lettres,
14:45notamment pour lire leurs travaux.
14:46Je veux savoir comment ces gens racontent le monde.
14:49Imaginez si ceux qui mènent l'enquête
14:50toujours sur le mode du flicage idéologique,
14:53du flicage personnel des gens
14:55qui n'ont pas leur opinion politique,
14:56s'ils étaient fliqués à leur tour
14:58sur le même registre.
14:59Je ne souhaite pas que nous en venions là,
15:00loin de là, mais je constate
15:02qu'ils paniquent à l'idée
15:03qu'on leur fasse subir
15:04ce qu'ils font subir aux autres
15:05depuis si longtemps.
15:07À vous entendre, Mathieu Bocoté,
15:10il n'y a plus vraiment de débat public possible.
15:13Si le déni de réalité devient, selon vous,
15:16aussi systématique.
15:17Oui, vous êtes sur l'essentiel.
15:19On est...
15:19Moi, je pense que...
15:20On dit souvent qu'il y a des tournants
15:22dans la vie publique,
15:22mais franchement, j'ai l'impression
15:23d'en avoir vécu un depuis 24 heures.
15:25C'est-à-dire, on a tous vu ce qu'on a vu
15:26et on a des gens en position d'autorité
15:28qui sont censés incarner la crédibilité médiatique,
15:31la légitimité médiatique
15:32ou la légitimité parlementaire
15:33au plus haut niveau,
15:35qui nous expliquent que non, ce n'est pas vrai.
15:36On a les choses devant nous,
15:38ils disent que c'est faux.
15:38Non, non, c'est faux.
15:39On raconte les choses autrement.
15:40Olivier Faure, député socialiste,
15:42on lui demande, vous avez vu,
15:43il y a eu quand même des...
15:45C'est grave à l'Assemblée.
15:47Ils disent, non, non, pas du tout, pas du tout.
15:48Puis on nous explique que le vrai problème,
15:50en fait, ce n'est pas la scène
15:51qu'on a vue à l'Assemblée,
15:52c'est que Frontière,
15:53est-ce que c'est un vrai média, dans les faits?
15:55Frontière, ce ne serait pas une feuille
15:56de propagande, dans les faits.
15:57De ce point de vue, n'est-il pas légitime
15:58de la chasser de l'Assemblée nationale, dans les faits?
16:01Puisqu'on les a étiquetés à l'extrême droite,
16:02ne serait-il pas légitime, en fait,
16:04non seulement de les chasser,
16:05et quand ils reçoivent des coups,
16:06s'ils en reçoivent,
16:07quand ils reçoivent de l'intimidation,
16:09un coup de pression, je crois, comme on dit,
16:11mais quand ils reçoivent le coup de pression,
16:12est-ce qu'ils ne l'ont pas un peu cherché?
16:14Quand hier, on s'est moins intéressé
16:15à Louise Morris, qui avait quand même sur elle,
16:17c'était assez intimidant,
16:18la scène qu'elle avait une série de bonshommes
16:20autour d'elle, qui étaient là
16:21sur le mode assez agressif à son endroit,
16:23puis on se questionne sur ses convictions,
16:24plutôt que de se questionner
16:25sur cette scène d'intimidation assez grave.
16:27Il y a quelque chose d'assez étonnant
16:29qui vient de se passer.
16:30Donc, de ce point de vue,
16:31je crois qu'il y a un tabou qui saute aujourd'hui,
16:33et là, il a sauté à l'Assemblée.
16:34C'est le tabou de la violence politique.
16:36On savait que les marges radicales
16:38se permettaient d'être violentes,
16:39c'est les antifas.
16:40Ce qu'on voit, c'est qu'il y a une contamination
16:42de la culture antifa à l'Assemblée aujourd'hui,
16:45quand on se permet d'agir ainsi
16:47contre des journalistes.
16:49Donc, on se permet d'être violent,
16:51ou à tout le moins d'user
16:52de la possibilité de la violence
16:53ou d'avoir une rhétorique violente.
16:55On est devant des journalistes
16:57qui se demandent ce qui se passe.
16:58C'est quand même un choc.
16:59Et cette violence est décomplexée.
17:01À tout le moins,
17:01la possibilité de la violence est décomplexée.
17:03L'agré, évidemment.
17:05L'agresseur se dit agressé.
17:06L'intimidateur se dit intimidé.
17:08Et au final, qu'est-ce qu'on nous explique?
17:10Eh bien, il avait finalement bien cherché,
17:12ces gens de frontières.
17:13S'il pensait autrement,
17:14on ne chercherait pas à les chasser de l'Assemblée.
17:16Et Mme Brounpivé, dans les circonstances,
17:18je le redis avec tristesse,
17:19semble s'aligner sur ce que nous disent les censeurs.
17:23Déni de réalité.
17:24Les médias et les politiques
17:25qui falsifient donc la réalité,
17:28le tabou de la violence politique
17:30a sauté aujourd'hui.
17:32Eric Tegner, vous êtes là.
17:34Je sais que vous avez bu
17:35les paroles de Mathieu Bocoté.
17:37On vous a déjà bien entendu sur le sujet.
17:39Vous avez choisi un sujet particulier ce soir.
17:42Nous allons l'aborder dans un instant.
17:44Excusez-moi, Abdoulaye Kanté,
17:45comment allez-vous?
17:46Comment vous sentez-vous parmi nous?
17:47Merci, c'est un plaisir de venir chez vous.
17:49Vous êtes bien?
17:50Ça va.
17:51Vous avez, ça va, à côté de Mathieu, ça va?
17:53Il ne prend pas trop de place?
17:54J'écoute, il n'y a pas de souci.
17:56Vous n'êtes pas agressif de passer au volume?
17:57Ça ne me rationne pas.
17:59Je parlais du volume sonore.
18:03Pas seulement.
18:05Parlez-nous des lettres sphériques.
18:08En tout cas, c'est un plaisir pour nous
18:10de vous recevoir.
18:11À Marseille, par exemple, nous avons eu les images aujourd'hui
18:14d'un nouveau refus d'obtempérer, un conducteur qui repart,
18:18une policière sérieusement blessée.
18:21La vidéo a été diffusée.
18:22Je ne sais pas si France, en région, on a la vidéo ou pas.
18:26On va voir.
18:26En tout cas, c'est encore un dernier refus d'obtempérer
18:29avec une policière sauvagement écrasée lors d'un refus d'obtempérer.
18:35Vous, notre chroniqueur plus mystère ce soir,
18:38vous êtes policier.
18:39C'est une grande première à face à l'info de recevoir un policier.
18:41Vous êtes policier dans les Hauts-de-Seine.
18:43Vous êtes l'auteur du livre, je cite,
18:45« Policier enfant de la République chez Fayard ».
18:49Et nous verrons avec vous la haine du flic vu de l'intérieur,
18:52le quotidien du policier, les craintes de ceux qui nous protègent comme vous.
18:57Et d'abord, je veux lire page 87, si vous permettez.
19:01Ça m'a beaucoup touchée.
19:03« Votre enfance ».
19:05Alors, page 87, nous sommes dans le Val-d'Oise.
19:08Nous sommes en 1995.
19:10Vous avez 17 ans.
19:11Je lis.
19:12J'ai alors 17 ans.
19:15Et je traîne dans la rue avec des copains,
19:17en bas de chez moi, jusqu'à des heures tardives.
19:20Je vis cette année-là ma première confrontation avec la police,
19:23en particulier avec des brédades anticriminalités.
19:26BAC, créé un an auparavant.
19:28Dans ma ville, il y a un équipage en particulier qui patrouille.
19:34Dont un barraqué que l'on surnomme « Leur aucun ».
19:36Raconté dans le livre, les premiers contacts sont assez rugueux.
19:41On jouait à l'incivilité, au petit caïd parfois, au chai à la souris avec cette équipe,
19:47et qui vous disait « maintenant tu vas rentrer à la maison », vous lançait-il.
19:50« Notre petit groupe avait appris à filer doux avec eux. »
19:54Et que nous partions en courant, par crainte de la réprimande.
19:57Cet équipage imposait le respect.
20:01Abdoulaye Kanté, nous sommes quelques bonnes années après.
20:04Vous êtes devenu vous-même policier.
20:08Où est le respect aujourd'hui ?
20:10Où est passé et comment vous êtes passé du petit caïd à policier ?
20:15On dirait au petit caïd, disons que j'étais comme un jeune.
20:17J'ai fait des bêtises comme tous les jeunes.
20:19Mais aussi, j'avais un fois seulement l'autorité.
20:23Et j'ai appris à respecter l'autorité en devenant, après, plus tard, l'autorité.
20:27Et je pense que c'est très important ce que vous dites.
20:31Parce que je pense qu'aujourd'hui, c'est générationnel.
20:33Où on voit que maintenant, il y a eu un changement de paradigme.
20:35Où on voit que l'autorité en lui-même n'est plus respectée.
20:38On voit que cette jeunesse, une partie de la jeunesse,
20:41a du mal avec cette autorité qui est censée être là pour protéger les personnes
20:45contre ces incivilités, certaines que je commettais avant.
20:50Et c'est vrai que quand on voit ce qui se passe avec cette banalisation de la violence juvénile,
20:54où on voit que de plus en plus de jeunes s'adonnent à des actes qui sont quand même assez graves,
20:59c'est vrai que maintenant, on voit qu'il y a eu un basculement.
21:02Et je me bats, je pense, au quotidien avec mes collègues,
21:06pour essayer de restaurer cela, à la fois que ce soit par la pédagogie,
21:10mais aussi par la forme de répression.
21:11Mais aussi, il faut qu'il y ait une continuité.
21:12Parce que souvent, on a tendance à dire que, oui, c'est la faute de la police, etc.
21:16Mais je pense qu'il faut peut-être aussi voir en haut du spectre.
21:19Parce que tant qu'on ne mettra pas en avant la responsabilisation,
21:22je rappelle encore une fois qu'un certain ministre a parlé de responsabilisation,
21:26tout le monde a vu cela comme une insulte.
21:28Mais pourtant, c'est une chose de bon sens.
21:30Quand vous êtes responsable, vous avez des enfants,
21:33je pense qu'il y a ce qu'on appelle le mot éducation qui vient déjà en premier.
21:38Après, si vous ne pouvez pas, bien évidemment, vous avez ensuite l'éducation nationale,
21:43la prévention et tout le reste.
21:44Parce que vous savez, police et justice, c'est le bout de la chaîne.
21:47Et l'autorité en lui-même, je pense qu'il était nécessaire, à un moment donné,
21:50d'expliquer et de dire que non, il y a un moment donné, il faut que vous respectiez les gens.
21:55C'est juste ça.
21:55Aujourd'hui, l'autorité n'est plus là, le respect n'est plus là.
22:00On va continuer à en parler, on va marquer une pause.
22:03Sachez, si j'ai bien compris, depuis le début de l'émission,
22:06on est à plus de 7000 interventions de policiers,
22:09puisqu'il y en a une toutes les 10 secondes en France.
22:12On marque une pause et on revient sur le travail des policiers.
22:15On retourne sur le plateau de Face à l'Info.
22:21Dans un instant, on fera peut-être un tour de table sur le bilan de Bruno Rotaillot.
22:25Aujourd'hui, il s'est exprimé sur le sujet.
22:28Et puis, je vous ferai écouter Emmanuel Macron, qui parle l'arabe dans un instant.
22:33Une petite vidéo, vous me direz ce que vous en pensez.
22:35On continue avec Abdelay Kanté.
22:37Et puis, votre livre et votre travail de policier.
22:40Pourquoi le travail de policier, selon vous, n'est plus valorisé aujourd'hui ?
22:47On parlait tout à l'heure de votre progression.
22:49Comment vous, lorsque vous aviez 17 ans, vous étiez un petit caïd ?
22:52Je dis bien petit, parce que ça n'a rien à voir avec ce que vous voyez aujourd'hui.
22:55Et aujourd'hui, vous êtes devenu policier.
22:57Comment expliquer ?
22:57Vous parliez de l'autorité, du manque d'autorité, du manque de respect.
23:01Comment expliquer cela ?
23:02Je pense qu'à cause de certaines diatribes que l'on voit un petit peu, que ce soit à travers les médias, les réseaux sociaux,
23:08ça a mis un petit peu le doute dans la tête de certains jeunes qui veulent rentrer dans ce métier, qui veulent épouser ce métier.
23:14Et je pense qu'il est nécessaire aujourd'hui peut-être d'inverser les choses et d'expliquer que ce métier, on le fait à la fois pour les personnes comme vous,
23:21ou bien ceux qui sont dehors, pour les protéger.
23:23Et c'est vrai qu'aujourd'hui, quand je dis que ce n'est pas valorisé, c'est que certains ont tendance, on va dire, à essayer de jeter l'eau propre sur l'ensemble d'une corporation.
23:31Et vous savez, l'essentialisation accouche souvent d'absurdité.
23:34Et c'est vrai qu'aujourd'hui, je ne vais pas vous dire que tout est parfait dans notre administration,
23:39mais je pense que quand on regarde sur l'échelle de l'ensemble des interventions que l'on fait,
23:43c'est-à-dire en moyenne 5 millions d'interventions par an, 9 000 interventions par jour,
23:47une intervention toutes les 10 secondes, effectivement, celle qui pose problème représente vraiment un cas minime.
23:52Évidemment, il faut en parler.
23:54Mais aujourd'hui, plus que jamais, remettre aussi le sens du terme policier, c'est-à-dire à quoi sert un policier ?
24:00Pourquoi il fait ce métier-là ? Pourquoi en fait, chaque jour qu'on est dans la rue,
24:06vous avez des hommes et des femmes, 152 000 hommes et femmes qui protègent la population ?
24:11Pourquoi vous, Abdoulaye Kanté, vous avez choisi d'être policier ?
24:17C'est un parcours, en fait, j'ai appris à aimer ce métier.
24:20J'ai appris à aimer ce métier parce que j'ai un parcours militaire, j'étais dans la marine nationale pendant 3 ans,
24:24je suis rentré très jeune.
24:25Et ensuite, après, je pense que c'est tout ce que je savais faire, donc l'uniforme, le drapeau.
24:29Et ensuite, c'était une continuité, on va dire, logique, qui a 26 ans aujourd'hui.
24:33Et évidemment, à travers un parcours, je pense, j'essaye d'inspirer d'autres personnes,
24:39être un facteur d'identification pour les plus jeunes, parce que je pense que d'initiative,
24:44parce que je ne fais pas ça, parce que je ne suis pas commandé ou quoi que ce soit.
24:47Mais le but, effectivement, c'est de dire, attention, ce métier-là, c'est au-delà de votre propre personne,
24:51c'est pour les autres.
24:52Et évidemment, sans que les gens parlent, mais je peux vous dire que j'ençois une centaine de messages par jour
24:58de personnes qui me disent merci, merci de prendre cette parole,
25:02d'essayer de nous expliquer pourquoi on doit faire ce métier, et oui, je vais m'engager.
25:06Alors, c'est intéressant de voir que vous pouvez susciter des vocations,
25:11parce qu'on sait qu'on manque beaucoup de policiers et de jeunes qui s'engagent dans la police.
25:16Comment vivez-vous au quotidien la haine du flic ?
25:20Cette haine, malheureusement, elle est bien présente quand on voit quotidiennement
25:25que quand nos collègues sont dans certains quartiers populaires,
25:28où on voit qu'il y a leur nom, ce sont des cibles, on voit que des photos de leur famille,
25:34et que malheureusement aussi certains ont payé le prix de la vie,
25:38parce que cette haine aussi s'est à pulluler dans notre société.
25:42Et moi, ce que je veux dire aussi, c'est qu'il faut qu'à un moment donné,
25:44que notre société se rende compte que la police, c'est transpartisane, pardon.
25:50C'est-à-dire que ce n'est pas une question politique ou quoi que ce soit,
25:52c'est elle est là pour vous, c'est le service public.
25:55Vous allez sauver même ceux qui vous détestent.
25:57Mais vous savez, ceux qui nous détestent, ce sont ceux qui font le 17.
26:00Donc souvent, quand on nous dit, oui, la police, elle est raciste, elle est violente, etc.,
26:05et on sait que ce sont les mêmes qui vont appeler le 17, et on va y aller.
26:09Parce que nous, notre ADN, c'est protégé.
26:13Donc encore une fois, c'est que dans la vraie vie, en dehors des réseaux sociaux,
26:17je peux vous dire qu'effectivement, vous avez des gens qui nous remercient.
26:20Et c'est ça qui est le plus important.
26:22Vous, Abdelhaï Kanté, vous avez la double peine.
26:26Vous êtes très présent sur les réseaux sociaux.
26:28Beaucoup vous connaissent pour votre courage,
26:30puisque vous vivez une certaine double peine.
26:33Vous êtes issu de l'immigration, comme d'autres policiers antillais
26:37qui ne sont pas issus de l'immigration, mais vous êtes noir.
26:40Être noir veut dire être traître, lorsqu'on est policier.
26:43Comment expliquez-vous ça ?
26:46Chère Christine, nègre de maison, bounti, vendu, traite à ta race.
26:51Je résume un petit peu comment d'autres personnes vous voient,
26:54alors qu'en fait, moi, je suis juste simple policier français,
26:58fier de porter mon uniforme, fier de ce que je fais.
27:01Et évidemment, encore une fois, fier aussi de pouvoir servir tout citoyen,
27:05peu importe son origine, sa couleur de peau ou son sexe.
27:09Et c'est vrai qu'en tant que policier qui est issu de l'immigration,
27:13je ne suis pas le seul, on est plusieurs,
27:15on fait face à cette forme de tenaille identitaire.
27:18C'est que de toute part, que ce soit des personnes qui sont de la même communauté que vous
27:23et d'autres qui sont d'un extrême, qui estiment que vous n'avez pas la bonne couleur
27:26pour porter cet uniforme.
27:28Donc c'est vrai qu'en face de ça, il faut avoir une forme de courage.
27:31Et ce courage, je pense qu'on doit avoir cette fierté.
27:34Que ce soit policier, pompier ou même journaliste ou autre,
27:37je ne vois pas pourquoi, en fait, on devrait se cacher de notre métier.
27:39Je ne vois pas pourquoi.
27:40Et depuis un certain temps, certains n'osent plus parler de ce métier
27:44parce que, par peur, par peur des menaces,
27:47parce que c'est vrai que nos collègues ont des familles, etc.
27:49Et c'est vrai que je me dis, mais en fait, mais pourquoi avoir peur ?
27:52Pourquoi ne pas montrer cette fierté ?
27:54Et effectivement, oui, ma couleur de peau,
27:56ou même le fait d'appartenir à ce corps,
27:58parce qu'effectivement, c'est un corps qui peut cliver
28:01par rapport à certaines situations, etc.,
28:03je suis désolé, non, je l'affirme et je l'affiche.
28:07Déjà, on pourrait dire que le fait que vous soyez dans cette institution
28:10de par votre couleur, ça me remerde de dire votre couleur,
28:13on est tous les mêmes,
28:15mais ça montre que vous êtes en vous-même
28:18une lutte contre le racisme.
28:20Maintenant, ce qui m'intéresse, c'est le quotidien du flic,
28:23mais en dehors des interventions de police.
28:26Quand on vous appelle parce qu'il y a une personne qui a été écrasée,
28:28parce qu'il y en a une autre qui s'est rendue coupable
28:31d'une attitude de violence par rapport à sa femme,
28:34par rapport aux enfants,
28:35et vous êtes confronté à cela tous les jours,
28:38est-ce que souvent, vous arrivez à dormir
28:40quand vous rentrez chez vous ?
28:41Vous savez, le policier, c'est, on va dire,
28:43une éponge de la société.
28:44Vous savez, cette éponge qui,
28:46certains ne veulent pas voir,
28:47parce qu'on nettoie ce que, je veux dire,
28:49les citoyens ne veulent pas voir.
28:50Et c'est vrai qu'il faut avoir cette capacité d'absorption,
28:53et quand vous rentrez chez vous,
28:54donc quand vous posez votre uniforme,
28:55il faut avoir ce moment pour évacuer.
28:58Et malheureusement, des fois,
29:00certains n'ont pas cette capacité à pouvoir évacuer.
29:03Dans mon livre, je l'explique,
29:04par rapport au taux de suicide que nous traversons
29:06dans notre institution.
29:08Et c'est sûr qu'encore une fois,
29:09c'est que quand vous êtes dans ce métier,
29:12et vous faites face à des situations qui sont assez graves.
29:14Petite anecdote,
29:15j'ai été primo-intervenant lors des attentats de novembre 2015,
29:19je suis intervenu au Stade de France,
29:20et aussi, je faisais partie aussi de l'assaut de Saint-Denis,
29:24où on avait ramassé les corps des djihadistes.
29:27Et je peux vous dire qu'effectivement,
29:29que quand vous voyez des bouts de viande,
29:32des bouts de cervelle, etc.,
29:33dans cet appartement,
29:35vous vous dites qu'effectivement,
29:36il faut avoir vraiment les nerfs solides.
29:40Vous vivez avec ces images-là ?
29:43Pour vous dire que quand il y a toujours les commémorations,
29:45quand on va à l'été,
29:46je n'ai pas envie de les regarder,
29:47parce que je l'ai vécu tout comme mes collègues.
29:50Et je vous rends aussi hommage à tous ces collègues
29:51qui ont traversé cette période qui était assez difficile,
29:55pour tout le monde.
29:56Et je pense que même aussi des collègues du quotidien
29:58qui doivent intervenir sur, par exemple,
30:00des femmes qui se sont fait violenter,
30:02des personnes qui se sont fait tuer,
30:03qui ont pris des coups de couteau.
30:04Donc, c'est vrai que ce sont des images
30:06qui sont assez saisissantes.
30:07Mais encore plus d'une fois,
30:08l'uniforme en lui-même représente beaucoup plus pour nous,
30:11parce que c'est quelque chose de très important.
30:12Une dernière question.
30:14Vous évoquez ces héros de l'ombre.
30:16Qu'est-ce que vous entendez par là ?
30:17Ces héros de l'ombre ?
30:19Souvent, vous en parlez.
30:20Notre collègue, Céphanie Montfermé.
30:23Voilà.
30:24Donc, tous ces collègues qui sont partis,
30:26qui ont payé le prix cher de leur vie
30:28pour juste simplement protéger par rapport à leur métier.
30:31Et c'est vrai que souvent, ce sont des collègues de l'ombre.
30:33Mais aussi, je vous rends hommage aussi à des collègues
30:35aussi de la DGSI, de la section antithéoriste,
30:39qui, encore il n'y a pas longtemps,
30:40ont déjoué un attentat.
30:42Donc, toutes ces personnes de l'ombre
30:43qu'on ne voit pas,
30:44mais qui assurent votre sécurité au quotidien,
30:46sans vous rendre compte,
30:46et je veux aussi leur rendre hommage.
30:47En tout cas, merci infiniment
30:50d'être venu porter haut les couleurs de la police
30:53sur ce plateau
30:54et d'avoir évoqué le drapeau.
30:56Le drapeau pour lequel vous travaillez,
30:58ce drapeau pour lequel vous êtes fiers.
31:00Est-ce que je peux dire juste un truc ?
31:01Non.
31:01Dernière chose.
31:02Non.
31:03Si, si, si, je rigole, je rigole, bien sûr.
31:05Je vous en prie.
31:05Je voudrais vous remercier.
31:06Je pense qu'encore une fois,
31:07c'est que plus que jamais,
31:09que peu importe votre couleur de peau
31:10ou quelque chose comme ça,
31:11soyez fiers de ce que vous faites.
31:13N'ayez pas honte, n'ayez pas de doute.
31:15Et s'il y a un plafond de verre à pester,
31:17faites-le.
31:18N'hésitez pas.
31:19Merveilleux message.
31:21Merci pour votre courage.
31:22Restez avec nous.
31:22Vous êtes notre chroniqueur mystère.
31:24Vous restez avec nous.
31:25Vous n'êtes plus mystère,
31:26mais vous êtes là.
31:28Est-ce que vous avez envie
31:29d'entendre Emmanuel Macron
31:31qui parle l'arabe ?
31:33J'aimerais l'entendre d'un jour
31:34parler français.
31:36Je vois qu'elle recte une erreur
31:37et piafle d'impatience.
31:38On l'écoute ?
31:39Bon, allez.
31:39Écoutez et on en parle après.
31:41Sous-titrage Société Radio-Canada
32:11on va toujours compter sur la France.
32:13Emmanuel Macron
32:14qui remercie le président égyptien
32:16en arabe et en français
32:17pour l'accueil reçu.
32:18Pour l'exemple,
32:19c'est une très bonne chose.
32:20Parler un interlocuteur
32:21dans sa langue
32:21dans un voyage international,
32:23c'est très bien aussi.
32:24Donc ça,
32:24on ne peut qu'en féliciter.
32:25Ensuite, peut-être
32:26prendre-il de l'avance aussi
32:27sur l'histoire de ce pays.
32:28Parler arabe au quotidien
32:29sera peut-être une nécessité
32:30dans quelques décennies.
32:31Hélas, dans ce cas-là.
32:32Je pense que Mathieu
32:33m'a volé ma formule.
32:34Effectivement,
32:35moi je suis assez d'accord.
32:36Je pense que c'est normal
32:37quand on va dans un pays
32:38à l'étranger
32:39d'essayer de parler sa langue.
32:40En revanche,
32:40ce qui n'est pas forcément normal
32:41en France,
32:42c'est par exemple
32:42quand on va parler
32:43de Schuss-France.
32:44C'est-à-dire que c'est
32:45le rendez-vous international
32:46en France
32:47avec un nom anglais.
32:49Non mais moi,
32:49je me souviens
32:49quand il s'est rendu
32:50en Algérie,
32:51il parlait anglais.
32:53C'est quand même extraordinaire.
32:54Il aime bien
32:55à chaque fois
32:56montrer qu'il pratique
32:57la langue de Shakespeare
32:59avec volontariat.
33:01Et ce qui est intéressant aussi,
33:03c'est qu'il a un côté
33:04bisounours.
33:05Il aime toujours les gens.
33:06Et le président Sissi
33:08était formidable.
33:09Et le président Tebboune,
33:11c'est un homme merveilleux.
33:13Il faut croire au président Tebboune.
33:14Il a le sens de la grâce.
33:16Et Boalem Sansal
33:17est toujours en prison.
33:20Emmanuel Macron
33:21qui envisage
33:22de reconnaître
33:23l'état de Palestine
33:24d'ici au mois de juin.
33:26Il s'est exprimé
33:26justement dans l'avion
33:27le retour de son voyage
33:29en Égypte.
33:30Est-ce le bon timing ?
33:31Peut-on comprendre ?
33:32Est-ce une bonne chose ?
33:32Quel est votre regard ?
33:34Bien.
33:34Je pense qu'aujourd'hui,
33:38de façon unanime,
33:41lorsqu'on regarde
33:42ce Moyen-Orient
33:43qui est le Moyen-Orient
33:44de la terreur,
33:45de la désolation
33:47depuis près d'un siècle,
33:49tout un chacun
33:49s'imagine
33:50avec la possibilité
33:53de trouver
33:54l'orchestration
33:57qui vaudrait aux uns et aux autres
33:59d'être à leur juste place.
34:01Mais rien que d'envisager cela,
34:04que de questions
34:05ça pose.
34:07Le peuple palestinien,
34:09c'est une sorte
34:10d'invention intellectuelle.
34:13C'est-à-dire que
34:13dans cette zone,
34:15il y avait des gens
34:16qui parlaient arabe,
34:18les arabophones.
34:19Et puis,
34:19il y a
34:20ce peuple
34:21qui est le peuple israélien,
34:24qui est le peuple
34:24de la Bible.
34:25Ils ont été
34:27longtemps
34:27sur la même terre.
34:29Mais le peuple
34:30palestinien
34:31en tant que tel,
34:33comment le définir ?
34:35Quelles sont
34:35ses origines
34:37culturelles ?
34:38On a envie de dire
34:39qu'est-ce qu'un État ?
34:40Un État,
34:40c'est un territoire
34:41avec des frontières,
34:41une population,
34:42une souveraineté,
34:43un gouvernement.
34:45Or,
34:46en 1947,
34:48l'ONU avait envisagé
34:50la répartition,
34:52je dirais,
34:53de cette zone
34:54avec l'État d'Israël
34:56et puis,
34:57une partie
34:58qu'aurait été
34:59la partie palestinienne.
35:00Le mot avait germé
35:01au début du siècle,
35:02les Palestiniens
35:04en tant que tel.
35:05Or,
35:06tous les pays arabes
35:07ont dit non.
35:09Il n'en est pas question.
35:12Nous ne voulons pas
35:13d'Israël.
35:14Alors,
35:14les questions
35:15que l'on doit se poser
35:16aujourd'hui,
35:17elles sont là.
35:18Non seulement,
35:19quelles frontières ?
35:20Puisqu'au départ,
35:21les pays arabes,
35:23aujourd'hui,
35:23le président
35:24Macron dit,
35:25il faut qu'on se retrouve
35:25avec l'Arabie Saoudite,
35:27mais l'Arabie Saoudite,
35:28ils étaient contre
35:29cette fixation
35:33de l'État
35:34d'Israël.
35:35Le Hezbollah,
35:37le Hamas,
35:38le Hamas,
35:38aujourd'hui,
35:38dit,
35:39mais nous sommes,
35:40nous aussi,
35:40pour envisager
35:42qu'il y ait,
35:43demain,
35:44cet État
35:44palestinien,
35:45on le comprend,
35:46et ça sous-entend quoi ?
35:47Qu'il reconnaîtrait
35:48Israël ?
35:49Mais dans leur statut
35:50même,
35:51le Hamas,
35:52le Hezbollah,
35:53refuse l'existence
35:55d'Israël.
35:56Il faudrait donc,
35:57en préalable,
35:58qu'ils admettent
35:59qu'Israël
36:01a son droit
36:02en ce lieu
36:04qu'il peut exister
36:06en indépendance.
36:07Il faut qu'il y ait
36:08ces deux indépendances
36:10qui soient conjointes.
36:12Alors,
36:12quand on prend
36:13tous ces paramètres,
36:14et là,
36:14on pourrait décliner
36:14très très longuement,
36:17reconnaître
36:17que le peuple
36:19palestinien,
36:20c'est-à-dire
36:20aujourd'hui,
36:21schématiquement,
36:22ceux qui vivent
36:23en Cisjordanie
36:24ou ceux qui vivent
36:25à Gaza,
36:26oui,
36:27ce sont des gens
36:27qui sont dans le malheur,
36:29oui,
36:29ce sont des gens
36:30dont il faut prendre
36:30en considération
36:31le destin,
36:32oui,
36:33ce sont des gens
36:33qui,
36:34demain,
36:35doivent pouvoir
36:35se lever le matin
36:36sans avoir peur
36:37de prendre une bombe
36:38sur la tête.
36:39Mais c'est la même chose
36:40du côté des Israéliens.
36:43Donc,
36:43comment créer
36:44cette véritable
36:45entité
36:46où chacun
36:47respecterait
36:49son voisin ?
36:50Alors,
36:50même le président Biden,
36:52le président Biden
36:53avait dit
36:54il n'est pas question
36:55d'envisager
36:56cette indépendance,
36:58là,
36:58nous,
36:58en étant extérieurs.
36:59On revient à ce qui s'est passé
37:01dans les années
37:021915,
37:031916,
37:041920.
37:05On s'était,
37:06comme ça,
37:07décidé,
37:07on s'était convoqué
37:09pour répartir
37:10et définir
37:11des frontières
37:11qui ne pouvaient pas
37:13être tenues
37:14parce qu'il y a
37:15des vérités ethniques.
37:16Et donc,
37:17là,
37:17le président Macron
37:18dit
37:19il faut que nous
37:20nous retrouvions.
37:21Mais avec qui ?
37:22Avec le Hamas ?
37:23Avec le Hezbollah ?
37:25Avec l'entité
37:25palestinienne ?
37:27Et Israël ?
37:27Tout le monde accepterait
37:28d'être autour de la table ?
37:30Je ne vois pas
37:31comment c'est possible.
37:33Alors,
37:33j'ai le sentiment
37:34que le président Macron,
37:36il aime ça.
37:37Il aime apparaître
37:37comme étant
37:38le justicier,
37:40l'homme qui,
37:41sur Terre,
37:41va faire régner
37:42la paix,
37:43va faire régner l'amour.
37:44Souvenez-vous
37:45comment il s'était
37:46précipité à Moscou
37:47pour aller voir
37:48Poutine en disant
37:49« Allons,
37:49président,
37:50on ne joue plus
37:50avec ces choses-là,
37:51on impose la paix. »
37:53Il a été ridiculisé.
37:55Quand le président
37:56se rend en Algérie,
37:58on est bien obligé
37:59de réévoquer cela,
38:00qu'il dit
38:01« Nous sommes
38:02dans la contrition,
38:03ce que nous avons fait
38:04sur place là-bas
38:05est intolérable,
38:06etc. »
38:07et qu'il admet aujourd'hui
38:09alors qu'il y a eu
38:10des ruptures diplomatiques
38:12de renouée
38:13sans mettre en préalable
38:15qu'un écrivain français,
38:18cet écrivain,
38:19soit en prison
38:20et il continue
38:21alors que le ministre
38:22des Affaires étrangères
38:24y est rendu.
38:24Quelle est la crédibilité
38:26du président Macron
38:27qui est incapable
38:28d'imposer à un État
38:30la reconnaissance
38:33d'un homme
38:34qui n'a jamais commis
38:36le moindre attentat ?
38:37Cet homme doit être
38:38en liberté,
38:39il n'arrive pas
38:40à imposer ça
38:40à l'Algérie
38:41et il voudrait demain
38:42être celui
38:43qui régente
38:43et qui fasse en sorte
38:45que soudain
38:46le Moyen-Orient
38:47soit une zone
38:48de paix intégrale
38:49où tout le monde
38:50s'embrasse.
38:51Je crois qu'il est
38:52en pleine illusion,
38:53il doit avoir
38:54de temps en temps
38:54une sorte de tendance
38:55mégalomaniaque.
38:58En fait,
38:59il y a deux choses,
38:59c'est-à-dire
38:59si à moyen et long terme
39:01la création
39:02d'un État palestinien,
39:03la reconnaissance
39:03d'un État palestinien
39:04est un horizon
39:04qui serait partagé
39:06la grosse majorité
39:07des gens.
39:09À court terme,
39:10ce n'est pas la même chose,
39:10à court terme,
39:11ça consisterait
39:12à transformer
39:12le 7 octobre
39:13en frappe
39:14qui a permis
39:15la reconnaissance
39:16de l'État palestinien.
39:18Donc,
39:18ça transforme
39:18le 7 octobre
39:19en geste
39:20de libération
39:22et qui culmine
39:23dans la reconnaissance
39:24d'un État.
39:25Ça,
39:25je pense que
39:25c'est une erreur
39:26politique à court terme
39:27mais à moyen terme
39:28ou long terme,
39:28un État palestinien,
39:29je pense que tout
39:29se convient
39:30qu'il sera nécessaire
39:30un jour.
39:31C'est vrai que le timing
39:32est très mauvais
39:33et qu'on aurait aimé
39:34qu'il y a un consensus
39:35au niveau national
39:36et en précipitant
39:37cette décision,
39:39il oblitère
39:40la possibilité
39:40d'avoir aussi
39:41un ensemble
39:41du peuple français
39:42qui est d'accord
39:42avec ça.
39:43On va faire un tour
39:44de table.
39:45Merci beaucoup,
39:46Marc Menand.
39:46Dans un instant,
39:47avant de parler
39:47de la face cachée
39:48des douilles plenelles
39:49avec vous,
39:49Eric Tegner,
39:50et avant de parler
39:51de Donald Trump.
39:52Maintenant,
39:52il est accusé
39:52de délit d'initié.
39:53On va essayer
39:54de comprendre
39:54un peu ce qui se passe.
39:55Il met une trêve
39:56dans les droits
39:56de douane.
39:57On en parle
39:57dans un instant
39:58avec vous.
39:59D'abord,
39:59le bilan
40:00de Bruno Retailleau
40:00aujourd'hui
40:01après six mois
40:02au sein du gouvernement.
40:03Alors,
40:03moins 9%
40:04de délivrance
40:05de visa
40:05de long séjour,
40:06moins 7%
40:07de primo-délivrance
40:08de titre de séjour.
40:10Vous avez pu suivre
40:11tout cela
40:11sur CNews,
40:12bien évidemment.
40:13Mais je vais vous faire
40:14écouter
40:14deux interventions
40:16de Bruno Retailleau.
40:17D'abord,
40:18il lui est reproché
40:19de participer
40:20au gouvernement.
40:22Qu'est-ce qui répond
40:22à ce sujet ?
40:23Écoutez-le.
40:25Nous avons décidé
40:26de participer
40:27au gouvernement
40:28il y a six mois.
40:29D'abord,
40:29pour faire barrage
40:30à la gauche
40:30parce que si
40:31la droite française
40:32avait claqué
40:33la porte
40:33à la main tendue
40:35du président
40:35de la République,
40:36celui-ci n'aurait
40:37eu d'autre choix
40:37que de confier
40:39les clés de la France,
40:40du gouvernement français
40:41à la gauche
40:42qui à l'époque
40:43était totalement
40:43bélenchonisée.
40:46C'est parce qu'on
40:47ne voulait pas le chaos
40:47et quand on est de droite
40:48on préfère l'ordre au chaos
40:49que nous avons accepté
40:51d'entrer dans ce gouvernement.
40:53Nous avons décidé
40:53de participer au gouvernement
40:55pour faire d'abord
40:56barrage à la gauche.
40:57Je pense que bon,
40:58on peut le justifier
40:59comme ça,
41:00mais que les LR
41:02avaient besoin aussi
41:04de se redorer
41:06dans une sorte
41:07de crédibilité.
41:09On avait fait tomber
41:10le gouvernement
41:11précédent
41:12et les Français
41:14n'avaient pas
41:15très bien compris.
41:17Par ailleurs,
41:18donc,
41:19on a,
41:20chez M. Rotaillot,
41:21le désir
41:22de revenir
41:23à une naïcité
41:25reconnue,
41:26une naïcité
41:27qui permettrait
41:28de redéfinir
41:30les rapports
41:31entre
41:31les différentes
41:33communautés
41:34et même
41:35gommer le mot
41:36de communauté.
41:37Et ça ne peut se faire
41:38que quand on est
41:39au gouvernement.
41:40S'agiter dans les coulisses
41:41en permanence,
41:42je ne pense pas
41:43que ça permette ensuite
41:44d'envisager
41:45un avenir.
41:46ministère de la parole
41:47ou de l'action ?
41:48Bruno Rotaillot,
41:49il a quand même eu
41:49une double stratégie.
41:50La parole,
41:51elle était importante
41:51parce qu'un ministre,
41:52il est quand même là
41:53pour avoir une parole politique
41:54et donc quand même
41:55étendre le champ
41:56de l'acceptable.
41:56Donc,
41:56si ça a permis
41:57de convaincre
41:57quelques centrices
41:59qu'il fallait un petit peu
41:59restreindre l'immigration,
42:01tant mieux de l'autre côté.
42:02Il voulait faire
42:02le maximum
42:03de ce qu'il pouvait
42:04avec le fait
42:04de ne pas avoir
42:05de loi immigration.
42:06Et pour le coup,
42:07ces quelques résultats
42:08assez positifs
42:09de Bruno Rotaillot,
42:10selon moi,
42:10montrent d'abord
42:11comment Gérald Darmanin,
42:16plus de moyens
42:16n'a-t-il pas réussi
42:17sur ces points
42:18quand même assez faciles
42:19parce que si Bruno Rotaillot
42:20les atteint
42:21en à peine quelques mois,
42:22ça montre pour moi
42:23l'échec de Darmanin.
42:24Et puis,
42:24on va écouter
42:25ce qu'il dit
42:25à propos de l'Algérie
42:26parce que l'Algérie,
42:27question je vous la poserai
42:28à Mathieu Bocoté,
42:29a-t-il réussi
42:29ou bien est-ce que c'est un échec ?
42:31Est-ce que finalement,
42:33il a su mettre
42:34le dossier sur la table
42:35ou bien au contraire,
42:37il a été un peu obligé
42:39de faire marche arrière ?
42:40On écoute.
42:42Qui est à la fois
42:43une fermeté
42:44pour le ministre de l'Intérieur
42:45et le dialogue
42:46pour la diplomatie,
42:47c'est parfaitement normal.
42:49Simplement,
42:49moi,
42:50je jugerai au résultat.
42:52Je jugerai au résultat.
42:53Et les Français aussi.
42:55Donc,
42:55ou il y a des résultats
42:57et alors la réponse
42:58gratuitée s'éteint,
43:00ou alors il n'y a pas
43:00de résultat
43:01et ce sera impossible
43:02de ne rien faire.
43:06Mathieu ?
43:06Je pense que c'est un constat.
43:08Il y a plusieurs lignes
43:09au sein de ce gouvernement
43:10par rapport à l'Algérie.
43:12Celle du ministre de l'Intérieur
43:13n'est pas celle
43:13de Jean-Noël Barrault.
43:14Celle du ministre de l'Intérieur
43:15n'est pas celle
43:16du président de la République.
43:17En fait,
43:17c'est un gouvernement
43:18de synthèse inachevée.
43:20Et on peut préférer
43:20une ligne ou l'autre,
43:21celle de Bruno Retailleau,
43:23à le mérite de la fermeté.
43:25Amdoulin Canté,
43:26puisque vous êtes
43:26notre chroniqueur mystère
43:27et vous êtes policier,
43:28c'est votre patron ?
43:29C'est le patron,
43:29oui, effectivement.
43:30Quel regard portez-vous
43:31sur lui ?
43:31Non, mais après,
43:36effectivement,
43:37en dehors du commentaire politique,
43:38je crois que
43:39c'est toujours difficile,
43:40en fait,
43:40le ministère de l'Intérieur
43:42parce qu'on demande,
43:43évidemment,
43:43c'est un ministère de l'urgence
43:44et effectivement,
43:45on demande toujours
43:45des résultats très rapides.
43:47Évidemment,
43:48c'est un ministre volontaire
43:50et toujours,
43:51je pense que
43:52les Français aussi le voient
43:53et je pense que,
43:54évidemment,
43:55pour la sécurité des Français,
43:56donc,
43:57il faut qu'il y ait quelqu'un
43:57qui, à la fois,
43:58allie la parole et l'action.
44:00Et je sais que les Français
44:01demandent de l'action.
44:02Six mois,
44:03pour moi,
44:03c'est encore trop tôt.
44:04Je pense qu'il faut encore
44:05laisser un petit peu de temps
44:06pour avoir des vrais résultats.
44:07Éric Tegner,
44:09un livre étonnant
44:11vient de sortir
44:12sur la vie
44:13d'Edoui Plenel,
44:14le célèbre fondateur
44:15de Mediapart
44:15qui revient
44:16sur les zones d'ombre
44:18du personnage.
44:19Vous souhaitiez
44:20nous plonger
44:21dans son récit,
44:23récit occulté,
44:24et nous raconter
44:25ce que cela traduit
44:27aujourd'hui
44:28de la presse française
44:30plus largement.
44:31Oui, Christine,
44:32Edoui Plenel,
44:32vous le savez,
44:33la figure tutélaire
44:34du journalisme français,
44:35cofondateur de Mediapart
44:37a marqué les esprits
44:38par son aura
44:39d'enquêteur implacable.
44:41Mais derrière cette façade
44:43du chevalier blanc
44:44pour toute la gauche
44:45se cache pourtant
44:46une face
44:47bien plus sombre.
44:48Plenel,
44:48avec son verbe haut,
44:50s'est construit
44:50une image
44:50de gardien de la vérité.
44:53Pourtant,
44:53le livre,
44:54justement,
44:54de G. Edner,
44:55paru chez Fayard
44:56en mois d'avril,
44:57en ce mois,
44:58dévoile un portrait
44:59bien moins reluisant.
45:01Derrière le journaliste
45:02d'investigation,
45:03il y a un militant,
45:04un idéologue,
45:05dont les méthodes
45:06flirtent souvent
45:07avec l'acharnement
45:08et la manipulation.
45:10G. Edner,
45:10qui a connu un Plenel
45:11personnellement
45:12puisqu'il a publié
45:13son premier livre
45:14en 1991,
45:15il faut le souligner,
45:16ne se contente pas
45:17d'une charge gratuite.
45:19Il documente,
45:20il dissèque.
45:21La façon,
45:22c'est simple,
45:22elle commence très tôt,
45:24dès 1972,
45:25puisque le jeune Plenel,
45:27alors âgé de 20 ans,
45:28militant trotskiste
45:29à la Ligue communiste
45:30révolutionnaire,
45:32Plenel signe
45:32sous un pseudonyme,
45:34celui de Joseph Grasny,
45:35un article dans la revue
45:37Rouge,
45:37à la suite,
45:38vous le savez,
45:39de la prise d'otages meurtrières
45:40des Jeux Olympiques
45:41à Munich
45:42par le commando
45:43palestinien
45:44Septembre Noir.
45:4511 athlètes israéliens
45:47sont assassinés,
45:49c'est un véritable carnage.
45:50Que fait donc Plenel ?
45:51Il écrit dans la revue Rouge
45:54« Aucun révolutionnaire
45:55ne peut se désolidariser
45:57de Septembre Noir ».
45:59Pas une larme donc
46:00pour les victimes
46:00de la part de Plenel,
46:02mais une justification froide
46:03du terrorisme
46:05au nom d'une cause
46:06qu'il juge supérieure.
46:08Mais ces mots,
46:08on ne les exhumera
46:10uniquement qu'en 2008,
46:12qui révéleront donc
46:13un romantisme révolutionnaire
46:14qui ne s'est jamais
46:15totalement éteint.
46:16Lui, il tentera de minimiser
46:18en 2018 en disant
46:19cette phrase quand même
46:20assez troublante
46:21que c'était une position courante
46:23dans l'extrême-gauche
46:24de l'époque.
46:26Cette inclination,
46:27évidemment,
46:27elle se retrouve
46:28dans sa carrière
46:29au monde
46:30chez qui il est journaliste
46:31puis il dirige
46:32cette rédaction
46:33de 1996 à 2004
46:35et Plenel,
46:36en 1991,
46:37également,
46:38on oublie souvent,
46:39il a publié un article
46:40où il affirme
46:40tout simplement
46:41que le Parti Socialiste
46:42était financé
46:43par le dictateur
46:44panaméen
46:45Noriega.
46:46C'était un faux
46:47grossier.
46:48Alors,
46:48plutôt que d'assumer,
46:49il a laissé à ce moment-là
46:50le directeur du journal
46:51endosser la faute.
46:53En 2003,
46:54il y a l'affaire Baudis
46:55qui marque un sommet.
46:57Sur la base
46:57de témoignages douteux
46:59de prostituées
47:00et d'un article
47:01signé par son ami
47:02Jean-Paul Bessé,
47:03Plenel accuse
47:04Dominique Baudis,
47:06alors président du CSA,
47:08d'actes sordides
47:09dans une maison du lac
47:10à Toulouse.
47:11Tout est faux,
47:12archi faux,
47:13démonté par une
47:14contre-enquête
47:15de l'Express.
47:16Baudis,
47:17brisé,
47:18meurt en 2014.
47:19Son fils Pierre
47:20accuse en Plenel
47:22d'avoir tout simplement
47:23détruit sa famille.
47:24Gettner pointe également
47:26dans son livre
47:26l'acharnement.
47:28Roland Dumas,
47:29ministre de Mitterrand,
47:30est ciblé par
47:31pas moins que
47:3250 de une
47:33ou appels de une
47:34du journal Le Monde
47:35entre 1997
47:36et 2001
47:37pour une affaire
47:38elfe.
47:39Relaxé en 2003,
47:41il est malgré tout
47:41jugé
47:42non-innocent
47:43par Plenel
47:44qui méprise alors
47:45ouvertement
47:45la justice.
47:47Idem,
47:47on s'en souvient,
47:48dans l'affaire
47:48Bettencourt,
47:49Sarkozy et Wurt,
47:50Blanchy sont dénoncés
47:52par Mediapart
47:53comme victimes
47:54d'une justice
47:55malade.
47:56Cette posture
47:56de juge autoproclamé,
47:57Christine,
47:58au-dessus des institutions
47:59trahit une véritable dérive.
48:02Pour Plenel,
48:02la fin,
48:03c'est-à-dire
48:03démasquer les puissants,
48:05justifie absolument
48:06tous les moyens,
48:07y compris
48:08la présomption
48:09de culpabilité.
48:10Son soutien également
48:11à des figures
48:12controversées
48:13complètent le tableau
48:14proche de Dominique
48:15de Villepin.
48:16On l'a vu récemment
48:16avec un interview
48:17publié dans Mediapart
48:19qu'il défend bec et ombre
48:20dans l'affaire
48:21Clestream en 2009
48:22au point de troubler
48:23également ses propres amis.
48:25Il minimise alors
48:26les accusations
48:26contre cet allié politique.
48:28Plus troublant encore
48:29son appui
48:30à Tariq Ramadan,
48:32intellectuel islamiste,
48:33avant que des scandales
48:34ne l'éclaboussent,
48:35interroge ses choix.
48:36Plenel,
48:36il incarne,
48:37il faut le savoir,
48:38un indigénisme
48:39et une haine
48:39de la France forte
48:40héritée de son enfance
48:42en Martinique
48:43et de son tropisme
48:44révolutionnaire.
48:45Sa face d'ombre,
48:46c'est cette fusion
48:47entre journalisme
48:48et militantisme
48:49où la vérité
48:50devient un outil
48:51au service
48:52d'une idéologie.
48:53Quelle a été
48:55la force de Mediapart ?
48:58Comment expliquer
48:59que Mediapart
49:00soit aussi puissant ?
49:01Alors,
49:01il faut le reconnaître,
49:02Mediapart a une force
49:04de frappe considérable
49:05et c'est parfaitement
49:07surtout s'ériger
49:08en parangon
49:08de la vérité
49:09pour cacher
49:10ses objectifs militants.
49:12Tout bonhomme politique
49:13aujourd'hui
49:14redoute cet appaire.
49:15Bonjour,
49:16je suis journaliste
49:17chez Mediapart.
49:18Mais il faut comprendre
49:19l'efficacité
49:19de son modèle
49:20pour saisir en quoi
49:21Mediapart reste unique
49:23et il y en a trois.
49:24D'abord,
49:24lancé en 2008
49:25par Plenel
49:26et une poignée de fidèles,
49:27il a redéfini
49:28un paysage médiatique français.
49:30En 17 ans,
49:31le site est passé
49:32de 10 000 abonnés payants
49:33à près de 245 000
49:35faisant de lui
49:36le troisième quotidien
49:38en France
49:39derrière le monde
49:39et le Figaro.
49:41C'est une garantie
49:41d'autonomie
49:42et liberté
49:43qui lui permet
49:44de frapper fort
49:45puisqu'il n'a pas
49:45de publicité.
49:47L'affaire Cahuzac
49:47en 2013
49:48où le ministre du budget
49:49est poussé à la démission
49:51pour un compte
49:52caché en Suisse.
49:53C'est un coup de maître
49:53après l'affaire
49:54Bettencourt.
49:55S'en suivent ensuite
49:56les affaires Karachi
49:57ou encore Sarkozy,
49:59une affaire sortie
50:00opportunément
50:01dans l'entre-deux-tours
50:02de l'élection présidentielle
50:03et dont l'ancien président
50:04subit encore
50:05l'acharnement judiciaire
50:06qui en a suivi
50:07avec de véritables
50:09angles morts
50:09dans le dossier.
50:11Ensuite,
50:11il y a la méthode Plenel.
50:12Gettner,
50:13dans son livre,
50:13le décrit comme un homme
50:14qui enlève,
50:15je cite,
50:16qui enlève la moquette,
50:17le parquet
50:18et les solives
50:19pour exposer
50:20la vérité brute.
50:21Cette ténacité
50:22a allié à un réseau
50:23fait de Mediapart
50:24une machine de guerre.
50:26On se souvient récemment
50:27l'affaire de Rugy
50:28en 2019
50:28où le ministre
50:29est acculé
50:30pour des dîners fastueux.
50:32Il illustre
50:32cette force de frappe.
50:3316 articles en rafale,
50:35une pression médiatique
50:36qui force la démission,
50:38même sans suite judiciaire.
50:40Il faut le rappeler.
50:40Idem pour Amélie Koudea-Castera
50:43qui en 2024
50:44est ciblée
50:44pour ses choix scolaires.
50:47Mediapart
50:47ne se contente pas
50:48d'informer,
50:50il détruit.
50:51Alors,
50:51il est soutenu aujourd'hui
50:52par une rédaction militante
50:53qui en fait
50:54le porte-voile
50:54de l'extrême-gauche.
50:56Mais vous savez,
50:56Christine,
50:57cette puissance
50:57c'est aussi une faiblesse
50:58pour Mediapart
50:59en s'érigeant
51:00en tribunal populaire.
51:01Le site alimente parfois
51:02un peu jadis,
51:03celui du tous pourris
51:05qui finit par profiter
51:06à la droite.
51:07Une ironie
51:08pour un média
51:08ancré à gauche.
51:09Qu'est devenu
51:11Eric Tegner
51:12Mediapart
51:13depuis le départ
51:14d'Edoui Plenel ?
51:15N'a-t-on pas l'impression
51:16que ces dernières années
51:17ils ont totalement
51:18réorienté
51:19leur ligne éditoriale
51:20vers une sorte
51:21de wokisme absolu ?
51:23Absolument, Christine.
51:24Mediapart
51:25depuis le départ
51:26d'Edoui Plenel
51:27mais même avant
51:28en réalité
51:28est devenu
51:29l'illustration parfaite
51:30de cette dérive idéologique
51:32de la presse de gauche
51:33sombrant
51:34sans retenue
51:34dans le wokisme.
51:35Ce journal,
51:36autrefois reconnu
51:37quand même
51:37pour quelques enquêtes
51:39rigoureuses,
51:39est aujourd'hui
51:40devenu une chambre d'écho
51:41pour toutes les obsessions
51:43identitaires
51:43d'une gauche en crise
51:45incapable de penser
51:46autrement
51:46que par la fragmentation
51:48des luttes.
51:49Alors le changement de ligne
51:50il s'est opéré
51:51donc de manière progressive
51:52mais il a connu
51:53une accélération manifeste
51:55depuis 2020.
51:56Mediapart
51:57il a troqué
51:57son ambition initiale
51:58de contre-pouvoir
51:59pour un militantisme
52:01permanent
52:01autour des questions
52:02de genre,
52:03de race,
52:03de décolonialisme,
52:04des luttes LGBT+,
52:06à tel point
52:06qu'on peine aujourd'hui
52:07à distinguer
52:08l'information
52:09de la tribune idéologique
52:10lorsqu'on consulte
52:11le cilt de Mediapart.
52:13Prenons par exemple
52:13un article du 29 avril 2024
52:16intitulé
52:17« Soutien à la Palestine »,
52:18Gabriel Attal
52:19agite l'épouvantail
52:20wokiste.
52:21Mediapart
52:21y moque
52:22à ce moment
52:22les critiques
52:23du Premier ministre
52:24envers le discours wok
52:25qui aurait contaminé
52:26certains campus.
52:28Non seulement
52:28l'article valide
52:29cette lecture
52:30comme une invention
52:30de la droite,
52:31le wokiste n'existe pas,
52:32mais il en profite
52:33pour légitimer
52:34des manifestations radicales
52:35dans les universités,
52:37misant évidemment
52:38les dérives communautaristes
52:40qu'elles peuvent engendrer.
52:41Mais ce qui trahit
52:42le plus clairement
52:43le tournant de Mediapart,
52:45c'est sa ligne éditoriale
52:46sur les questions de genre.
52:48La création d'un poste
52:49de gender editor
52:51en 2020
52:52n'est pas anecdotique.
52:53Cela a coïncidé
52:54avec une explosion
52:56du nombre d'articles
52:57centrés sur les luttes trans,
52:58les questions de non-binarité
53:00ou les revendications
53:01autour des pronoms.
53:02Des sujets qui occupent
53:04une place disproportionnée
53:05sur le site de Mediapart
53:06par rapport aux grands enjeux
53:08économiques et sociaux.
53:09En janvier 2025,
53:11très récemment,
53:12un article entier
53:13est consacré
53:13aux questions LGBT
53:15qui reviennent au collège
53:16dans le programme d'éducation
53:17à la vie affective et sexuelle
53:18et dans lequel,
53:19tout simplement,
53:20il critique le militantisme.
53:22Toute critique du militantisme
53:23LGBTQIA+,
53:25est assimilée
53:26à une attaque
53:27de l'extrême droite
53:28et qui se réjouit
53:29dans cet article
53:30de la suppression
53:31du droit de regard des parents
53:32sur cette question.
53:34C'est une hyper focalisation,
53:36Christine,
53:36sur les thématiques identitaires
53:38qui traduit non seulement
53:39une perte de repères éditoriaux,
53:41mais surtout une crise
53:42plus profonde
53:43de la presse de gauche
53:44qui est incapable
53:45de proposer
53:46un projet éditorial cohérent
53:48et qui rassemble.
53:50Mediapart est devenu aujourd'hui
53:51l'outil d'un morcellement idéologique
53:53qui préfère déconstruire
53:54plutôt que construire.
53:56Alors l'héritage
53:57de Plenel,
53:58pour terminer,
53:58portait encore
53:59une vision universaliste,
54:01celle du citoyen
54:02face au pouvoir.
54:04Depuis son départ,
54:05ce n'est plus le pouvoir
54:06qu'on questionne,
54:07mais l'homme blanc,
54:08hétérosexuel
54:09et l'idée
54:09d'universalisme
54:10elle-même.
54:11Mediapart
54:11n'enquête plus,
54:12il milite,
54:13il ne cherche plus la vérité,
54:15il relaie une doxa,
54:16il ne dérange plus le pouvoir,
54:18il s'intègre
54:19dans une matrice militante
54:20qui tourne en boucle.
54:22En ce sens,
54:23oui Christine,
54:24Mediapart est bel et bien
54:25devenu l'un des symboles
54:26de la dérive woke
54:27de la presse française
54:28et cela en dit-on
54:29sur la faillite intellectuelle
54:31d'une gauche
54:31qui, faute de vision,
54:33se raccroche
54:33à ses lubies identitaires
54:35comme à une bouée
54:35de sauvetage idéologique.
54:39Quelle analyse !
54:42Quelqu'un demande
54:42sur les réseaux sociaux
54:43est-ce que vous êtes
54:43le fils caché
54:45de Donald Trump ?
54:46Votre coiffure peut-être ?
54:48Je suis beaucoup trop maigre
54:51pour pouvoir ressembler
54:52à Donald Trump.
54:53Et je suis plus poli
54:55heureusement.
54:56La transition est toute trouvée
54:58puisqu'on va parler
54:59avec vous Mathieu
55:00de cette volte-face
55:02de Donald Trump
55:03et il va prendre
55:04de la hauteur.
55:05La guerre froide
55:05a marqué
55:06la seconde partie
55:07du XXe siècle.
55:09Marquera-t-elle aussi
55:09sous une forme nouvelle
55:11le deuxième quart
55:13du XXIe siècle
55:15mais cette fois
55:15entre la Chine
55:17et les Etats-Unis ?
55:19C'est ce qu'on pourrait croire
55:19en suivant
55:20l'évolution
55:21Mathieu 1
55:22de la guerre commerciale
55:23entre les deux
55:24empires ces jours-ci.
55:26Analyse très intéressante
55:27de votre part.
55:28Alors effectivement
55:28je pense qu'on doit parler
55:29du conflit
55:30qui structurera
55:31le prochain quart de siècle.
55:33Disons ça ici
55:33pour la suite
55:34on n'en sait jamais rien.
55:36Mais une logique
55:37de guerre froide
55:37semble s'installer
55:39entre les Etats-Unis
55:40et la Chine.
55:41Et pour ça
55:41il faut rappeler
55:42je dirais
55:42l'émergence
55:43de la Chine
55:44depuis une vingtaine
55:45d'années
55:4625 ans
55:4630 ans
55:47rappeler son émergence
55:48pour comprendre
55:49comment cela a été perçu
55:50par les Etats-Unis.
55:51Alors les Américains
55:52considèrent
55:53et ce n'est pas faux
55:53que la Chine
55:54à partir des années 90
55:55va profiter
55:56incroyablement
55:57de la mondialisation
55:59va tirer
55:59un avantage
56:00immense
56:00de la mondialisation
56:01et va avoir
56:02un développement
56:03accéléré
56:04tout à fait remarquable.
56:06Pour la Chine
56:06il ne faut jamais oublier
56:07que c'est une revanche
56:08sur l'histoire.
56:08La Chine a vécu
56:09comme un traumatisme absolu
56:10sa soumission
56:11globalement à l'Occident
56:12au 19e ou au 20e siècle
56:13et la Chine est donc
56:14dans une logique revancharde
56:15et Alain Perfit
56:16nous avait mis en garde
56:17quand la Chine s'éveillera.
56:19On peut dire
56:19que la Chine s'est éveillée.
56:21Et la Chine
56:21ne l'oublions pas
56:22le régime est encore communiste
56:24mais fondamentalement
56:24il est d'abord
56:24et en tout autoritaire.
56:26Donc moi je suis
56:27un démocrate libéral endurci
56:28mais je constate
56:29que les régimes autoritaires
56:30lorsqu'ils veulent imposer
56:31quelque chose
56:31en sont capables.
56:33Donc ça lui donne
56:33une capacité
56:34de mener un développement
56:34à marche forcée.
56:36Dans les années 90
56:37aux Etats-Unis
56:38on s'en réjouit
56:38parce qu'on se dit
56:39globalement
56:40ce sont des démocrates
56:40qui disent
56:41la Chine devenant
56:42une démocratie
56:42de marché comme une autre
56:43elle va s'intégrer
56:44au système mondial
56:45et ça va continuer
56:46à planir les tensions
56:47entre les empires
56:48la Chine ne sera finalement
56:50que des Etats-Unis
56:50un peu plus à l'Est.
56:52Sauf que c'est pas exactement
56:53ce qui s'est passé
56:54la Chine s'est constituée
56:55véritablement
56:56comme puissance
56:57qui retrouve
56:58son identité historique
56:59et se veut
56:59de plus en plus impériale.
57:01Je note qu'à l'époque
57:01on s'inquiétait plus tôt
57:03dans la grande naïveté
57:04des années 90
57:05on s'inquiète davantage
57:06du Japon que de la Chine.
57:07C'est assez étonnant
57:07même dans le cinéma
57:08hollywoodien.
57:09On ne les a pas vus venir.
57:10Et là on effectivement
57:11mais certains
57:12les avaient vus venir un peu
57:13et c'était une partie
57:14de la droite américaine
57:15et Donald Trump
57:16alors qu'on peut reprocher
57:17bien les choses
57:18mais qui sur la question
57:19des effets toxiques
57:21de son point de vue
57:21pour les Etats-Unis
57:22du libre-échange
57:23n'a pas vraiment changé d'idée.
57:24Cette idée que le libre-échange
57:25allait surtout favoriser la Chine
57:26il n'a pas vraiment changé d'idée.
57:28Que c'est le grand adversaire
57:29de notre temps
57:30il n'a pas changé d'idée
57:31pour les Etats-Unis
57:32et de ce point de vue
57:33c'est partagé
57:33par une bonne partie
57:34de la classe politique américaine
57:35d'Obama à Biden
57:36à Trump.
57:37C'est un point de vue
57:38assez partagé
57:39donc dans sa logique
57:40qu'est-ce qu'il fait?
57:41Il veut marquer
57:42le conflit à venir
57:43avec la Chine
57:44dans les circonstances
57:45et la séquence
57:45des droits de douane
57:46qu'on a vu ces derniers jours
57:47à moins de penser
57:48qu'il est fou
57:48mais ça me semble
57:49une hypothèse un peu légère
57:50à moins de penser
57:51qu'il soit fou
57:51c'est une stratégie
57:52pour forcer
57:53après un effet de sidération
57:54c'est la méthode Trump
57:55un effet de sidération
57:56maintenant c'est sur le mode
57:57vous devez
57:58prendre votre camp
57:59il y a d'un côté
58:00la Chine
58:01et on va avoir
58:02une politique de droits de douane
58:03maximaliste avec elle
58:04pour les autres
58:05prenez votre camp
58:06il y a une guerre commerciale
58:08mondiale qui est déclenchée
58:09dans cette guerre
58:09prenez votre camp
58:10pour l'instant
58:11Trump semble jouer ses cartes
58:12avec plus d'adresses
58:13qu'on ne le dit
58:13ce qui ne veut pas dire
58:14qu'on approuve ses décisions
58:15guerre commerciale
58:17mais est-ce que
58:17cette guerre froide
58:19à venir
58:19sera-t-elle
58:20exclusivement commerciale?
58:22Ah ben voilà
58:22alors une guerre commerciale
58:24c'est une guerre néanmoins
58:25alors c'est une guerre canalisée
58:26c'est une guerre sans la violence
58:27mais on sait qu'il y a un enjeu
58:28qui s'appelle Taïwan
58:29et la question
58:31est-ce que
58:31on le voit
58:32les Américains vont-ils considérer
58:34que Taïwan
58:35sera à la Chine
58:36ce que l'Ukraine était à la Russie
58:38c'est-à-dire globalement
58:38la réintégration
58:39d'un territoire
58:40qui appartiendrait à sa zone
58:41de souveraineté impériale
58:42on comprend que les Américains
58:44ne sont pas dans cet état d'esprit
58:45donc il y a la possibilité
58:47dans le siècle qui vient
58:48d'une guerre froide commerciale
58:50qui peut connaître
58:51une mutation
58:51plus violente
58:52plus guerre classique
58:53disons ça ainsi
58:54un choc des empires
58:56et je terminerai avec cela
58:57donc de ce point de vue
58:58on doit penser
58:59la présente séquence
59:00non pas simplement
59:00dans l'angle économique
59:01mais comme une forme
59:02de choc des empires
59:04qui reconduit
59:05pour le siècle à venir
59:06l'affrontement
59:07peut-être insurmontable
59:08entre l'Orient et l'Occident
59:10l'Orient étant porté aujourd'hui
59:11par le visage de la Chine
59:13Une analyse
59:14que vous n'aurez nulle part ailleurs
59:16Donald Trump donne
59:18en ce moment même
59:19une conférence
59:20il déclare
59:21que l'Union Européenne
59:22a été très intelligente
59:23dans sa réponse
59:24aux droits de douane
59:26réunion du gouvernement
59:27à la Maison Blanche
59:29Merci à tous
59:29Merci Amdoulaye Kanté
59:30et ça a été pour vous
59:31d'être chroniqueur mystère
59:32vous êtes en pialet
59:33Merci
59:34Merci infiniment
59:35bon courage
59:36et défendez-nous
59:37défendez la France
59:38portée au notre drapeau
59:40Merci
59:41tout de suite
59:41l'heure des pros
59:42de
59:42avec Pascal Praud
59:43Merci Amdoulaye Kanté
59:44Merci Amdoulaye Kanté
59:45Merci Amdoulaye Kanté