Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, quel plaisir de vous retrouver en ce lundi soir, de jolies surprises, tout de suite Maureen Vidal pour les infos du soir, bonsoir ma belle Maureen.
00:09Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la une de l'actualité, à l'occasion du 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz, des survivants ont assisté à l'hommage dans des discours poignants.
00:19Ils dénoncent la montée de l'antisémitisme dans la société actuelle. Auschwitz était le plus grand des camps d'extermination construits par l'Allemagne nazie.
00:26Le roi Charles III, Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky et une dizaine de dirigeants étaient présents à cette occasion.
00:32Des inondations sans précédent depuis 40 ans en Ile-et-Vilaine. Le département placé en vigilance rouge pour crues.
00:38A Rennes et ses alentours, les habitants sont démunis. Certains ont quitté leurs habitations face à la montée des eaux.
00:43Selon les prévisions de Vigie Crue, l'eau devrait continuer à monter mardi et pourrait dépasser 2,25 mètres.
00:50L'Algérie réclame une révision de son accord d'association avec l'Union Européenne. Objectif que cet accord repose sur un principe gagnant-gagnant,
00:58selon les mots du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Une révision qui ne résulte pas d'un conflit mais vise à soutenir les bonnes relations entre l'Algérie et l'UE, a-t-il déclaré.
01:08Merci beaucoup Maureen et Osomer ce soir. Une invitée particulière dans Face à l'info, Régine Mahou, photographe et réalisatrice de renommée mondiale,
01:19qui a obtenu de nombreux prix. Elle a photographié les personnalités les plus puissantes du monde avec un style bien à elle et très recherché, un style créatif que tous viennent rechercher chez elle.
01:30Le prince Albert de Monaco, Obama, Biden fait des rêves, Robert de Niro, Salma Hayek et Régine Mahou revient tout juste des États-Unis
01:39où elle a photographié Mélania et Donald Trump dont elle est devenue proche.
01:45Nous lui poserons des questions ce soir sur le style Mélania Trump, sur le couple présidentiel, sur ce que pense ce couple de la France, invitée spéciale de Face à l'info, Régine Mahou.
01:56On commémore aujourd'hui les 80 ans de la libération du camp d'Auschwitz qui en est venu à symboliser pour tous l'histoire de la Shoah et de l'extermination des Juifs d'Europe.
02:07Il reste peu de survivants aujourd'hui et leur témoignage est précieux. Que retenir de cette histoire dans un monde qui fait de nouveau l'expérience de l'antisémitisme, l'édito de Mathieu Beaucoup.
02:18Elias, 14 ans, Juif, toute une vie devant lui. Une vie fauchée par deux ados de 16 et 17 ans qui voulaient lui voler son téléphone portable.
02:29Il a été poignardé à mort. L'un des suspects a avoué avoir porté le coup mortel. Elias revenait d'un entraînement de foot de Chatillon à Paris.
02:38Toute une famille en détresse. Une mère et un père qui ont shoyé leur enfant, l'ont éduqué, l'ont élevé pour être quelqu'un demain.
02:45Pourquoi toujours le même profil de victime ? On pense à Philippine. Pourquoi toujours le même profil d'assassin ? L'analyse de Gabriel Cluzel.
02:56Louis Boyard est arrivé en tête de la municipale anticipée de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne ce week-end.
03:02On a appris ce soir que le candidat PS Écologie-PCF en face donne ses voix au candidat LFI face à la candidate LR Christelle Niassme.
03:13En quoi est-ce une confirmation de la ligne politique de la France Insoumise ? Le regard de Marc Meland.
03:21Ebony et Marine, deux jeunes filles, deux chanteuses, deux finalistes de la Star Academy ce week-end sur TF1.
03:28Concours de chant très connu à la télévision sauf que le racisme s'est invité dans la partie.
03:34Au lieu d'y voir deux artistes, beaucoup y ont vu une blanche et une noire et la haine est tombée sur ces jeunes filles.
03:41Comment expliquer que notre société se soit racisée à ce point ? Comment expliquer que l'apparence ait pris la place du talent ?
03:49Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:51Et puis Donald Trump a fait fort ce week-end avec la Colombie. Il a obligé le pays à reprendre des étrangers illégaux sur le territoire américain.
03:59Comment expliquer que pour la France, tant de pays refusent de reprendre leurs étrangers sous OQTF ou bien des déléguants étrangers et que notre pays laisse faire ?
04:08Dernier exemple avec l'Algérie. L'édito de Mathieu Beaucoup.
04:12Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou. C'est parti.
04:19Musique
04:31Ravie de vous retrouver ce soir. Ça va ma Charlotte Latou ?
04:34Très bien. Ça va beaucoup mieux. Vous allez voir. Normalement je m'étouffe plus.
04:38Gabriel ? C'est parfait. Je ne tousse pas non plus.
04:42Mon Marc ? J'ai commencé à taquiner mon nouveau roman.
04:47Il y en a pour des mois.
04:48Mon cher Mathieu, beau comme un dieu.
04:50C'est trop aimable. Je réfusirais toujours.
04:53Avant de commencer avec vous, mon cher Mathieu, d'abord Régine Mahaut.
05:00Vous êtes photographe internationale. Vous avez photographié les personnalités les plus puissantes du monde.
05:09En politique, Obama, Biden, les Clinton. En royauté, Albert, Charlène de Monaco.
05:14Sportif, les Wissa Milton, Roger Federer. Cinéma, Robert De Niro, Salma Hayek, François Pinault, Hilary Swank, etc.
05:25Eva Herzégova. Vous travaillez pour de nombreux magazines comme The Times, Vanity Fair.
05:30C'est important de vous présenter parce qu'on a rarement des profils comme le vôtre et on est fiers.
05:35Le JDD, Figaro, Madame, Gala, Point de vue, Canal+, Netflix.
05:40Votre travail est également exposé dans plusieurs musées internationaux.
05:44Je disais que vous avez reçu de nombreux prix.
05:46Vous venez d'atterrir des Etats-Unis.
05:50D'ailleurs, vous nous emmenez la biographie de Mélania Trump.
05:53Je la montre ici parce qu'on vient de la recevoir.
05:57Elle est sortie déjà aux Etats-Unis mais elle arrive aujourd'hui en Europe.
06:01Et c'est vous qui nous l'apportez.
06:03C'est la première fois que Mélania Trump signe une biographie.
06:07A votre avis, pourquoi ? Vous qui la connaissez très bien.
06:09Moi, je pense que c'était très intéressant qu'elle exprime sa vision.
06:14Parce que comme c'est une femme très discrète, très secrète,
06:18il y avait beaucoup de sujets sur lesquels elle devait donner sa vérité.
06:22Et je pense que c'était le moment, juste avant d'arriver à la Maison Blanche,
06:26de faire le récapitulatif de sa vie mais aussi avec sa vision à elle.
06:31C'est une femme qui est quand même très travailleuse.
06:35C'est vraiment une hard working woman dans le sens très américain avec son côté européen.
06:42C'est une mère très impliquée dans l'éducation de Byron.
06:46C'est une épouse très complice malgré tout ce qu'on peut dire de son mari
06:53qui est toujours derrière lui mais il y avait des choses à dire.
06:57Il y a des choses pour lesquelles elle n'est pas toujours d'accord avec lui.
07:00Elle dit par exemple qu'elle est en faveur de l'avortement ?
07:03Je pense que le premier jour où elle a rencontré son mari,
07:06elle a toujours dit qu'elle était pour l'avortement.
07:09C'est ça qui est intéressant, c'est que c'est une femme qui a sa vision
07:12et qui est restée malgré tout le chemin.
07:15Moi je l'ai rencontrée en 2008, ça fait 17 ans.
07:19Elle n'a jamais changé, elle est comme elle est.
07:23Qu'elle soit First Lady ou qu'elle soit à la Trump Tower,
07:27elle est à la fois la femme next door, je dirais,
07:31parce qu'elle fait ses valises, elle cuisine,
07:36elle est restée quand même, c'est ce côté européen je pense,
07:39de ne pas avoir besoin de domestique pour tout faire.
07:42Elle est restée très dans la réalité, elle aime ça.
07:45Et à la fois elle embrasse ce job de First Lady avec beaucoup de fierté
07:54et à la fois elle est aussi très drôle.
07:56Il y a beaucoup de paradoxes, elle est assez drôle
07:58quand elle appelle le Père Noël avec lui, ils appellent tous les deux le Père Noël.
08:02Quand ils font unir le gros lapin qu'on ne sait pas qu'à côté d'eux.
08:05Il y a un côté assez décalé qu'on ne voit jamais et qu'on ne sait pas.
08:09On a envie de savoir ce qu'elle pense de la France,
08:12vous allez nous en parler tout à l'heure,
08:14et il y a une histoire sur son styliste, on en vient dans un instant.
08:17D'abord, vous êtes l'auteur de la photographie officielle de Mélania Trump
08:22lorsqu'elle a été première dame en 2017.
08:27Comment est-ce que vous êtes nête arrivée là ?
08:29Comment est-ce que vous les avez rencontrées ?
08:31Puisque maintenant vous êtes très proche du couple Trump.
08:34Je les ai rencontrées en 2007 par l'agence Getty.
08:37Ils avaient vu le book de plusieurs photographes
08:40et j'étais choisie par rapport à ça, à ma créativité, peut-être mon côté européen.
08:46La première séance photo qu'on a faite était vraiment iconique
08:51et a fait le tour du monde.
08:53Je dirais que depuis ça, on a eu toujours des rendez-vous créatifs.
08:57C'est vraiment un couple qui adore, qu'on les épate.
09:02J'ai fait beaucoup d'at-home avec eux, c'est-à-dire qu'on rentre dans leur maison,
09:07comme je faisais avec toutes les autres célébrités, et on illustre.
09:10Moi, j'ai l'impression d'être un peu comme un sociologue.
09:13Je suis là pour montrer les personnes que je rencontre,
09:17leur environnement, comment ils vivent.
09:20C'est vraiment formidable.
09:22Dites-nous un petit secret, comment ils vivent ?
09:25Ils vivent vraiment comme tout le monde, elles cuisinent.
09:29Et lui, il est comment, Donald Trump ?
09:31Lui, il est assez drôle, il les cache.
09:34Il vous taquine de temps en temps ?
09:36Il taquine tout le monde, mais il s'intéresse quand il est avec vous.
09:40Maintenant, il est devenu beaucoup plus prique en 2008.
09:43Mais quand il décide de faire une photo, il va s'arrêter.
09:47D'abord, il est très poli avec toutes les personnes de mon équipe.
09:49Il dit bonjour à tout le monde, comment ça va.
09:51Et puis, quand il se met dans le job, il le fait.
09:53Il veut voir comment ça donne.
09:55Il sait très bien communiquer.
09:57C'est un communicant, il aime ça.
09:58Mais il est avec vous à 100%.
10:00Il veut tout savoir.
10:01Il veut voir qu'est-ce qu'on fait après, qu'est-ce qu'on fait maintenant.
10:04Donc, c'est formidable de travailler avec des personnes
10:07qui vous laissent toute liberté.
10:09Ce qui est intéressant, c'est que vous êtes en passe aussi
10:11d'être la photographe officielle du portrait de Mélania.
10:15On attend, peut-être qu'on aura la photo officielle dans les heures qui viennent.
10:19On attend.
10:20Je ne sais rien.
10:21Oui, on ne sait rien, on ne dit rien.
10:23Mais en tout cas, ils sont certainement peut-être en train de valider.
10:26Gardons le suspense.
10:27Et dès que vous aurez la photo, j'espère que vous l'avez appris à parvenir.
10:30Si c'est au cours de l'émission, en tout cas.
10:32Mais parlons du stylisme de Mélania Trump.
10:37Parce que son histoire, tenez-vous bien, mérite d'être entendue.
10:41Moi, quand je la vois, je sens qu'il y a une petite touche française.
10:45Racontez-moi comment vous êtes arrivée à vous choisir le styliste de Mélania Trump.
10:52Donc, dès qu'elle a été première dame élue,
10:56vous avez trois mois où vous préparez votre entrée à la Maison Blanche.
10:59Et très vite, Tom Ford a fait une liste avec les 50 plus grands designers du monde
11:04en disant, nous n'habillerons jamais Mélania Trump.
11:08Donc, l'idéologie déjà dans l'art.
11:10Horrible. Elle a quand même très souvent été maltraitée.
11:13Mais moi, je ne pouvais pas lui dire que les 50 plus grands avaient décidé de faire un bashing.
11:18Elle le savait probablement, mais moi, je ne pouvais pas le dire.
11:21Donc, elle m'avait demandé, parce que comme on a cette aventure créative
11:24et qu'on se réjouit des tenues, faire une belle photo,
11:27ça veut dire le décor, le stylisme et l'histoire qu'on raconte.
11:31Donc, elle m'a très vite demandé de lui trouver son styliste
11:33et j'ai appelé le monde entier qui m'a dit non.
11:35Il y avait juste Annie, la styliste de Céline Dion,
11:39qui est une très bonne styliste.
11:41Et Annie me dit, Régine, j'adorais le faire pour toi,
11:43mais j'arrête avec Céline Dion pour avoir une vie.
11:46Je n'ai pas eu de vie pendant les 10 dernières années.
11:48Je ne peux pas commencer à faire une false lady.
11:50Et donc, par accident, une amie de mes amis me dit,
11:53je connais un styliste français, peut-être lui, il acceptera.
11:56Donc, nous sommes le 18 décembre et j'appelle ce jeune homme,
12:022016, et je lui dis, ne me posez aucune question.
12:10Prenez un avion, vous venez en Belgique à Bruxelles,
12:13j'envoie une voiture à l'aéroport, vous venez me rencontrer
12:16dans ma maison à la campagne.
12:18Vous faites ce que je vous dis, s'il vous plaît.
12:20Pas de question.
12:22Le pauvre homme, très bien élevé, vraiment une bonne éducation
12:25de la française, me dit, oui d'accord, mais très paniqué quand même,
12:31se demande ce qui lui arrive.
12:32Et je lui dis, mais vraiment, ce n'est même pas la peine,
12:34ne me demandez rien.
12:35Il arrive, pendant une demi-heure, une heure, je regarde,
12:37je l'interview, je ne lui dis rien.
12:39Je me prends compte, je savais qu'il avait habillé
12:41toutes les premières dames, il avait travaillé,
12:44il avait déjà fait tout ça, il savait le faire.
12:46Après, il fallait qu'il s'entende avec elle,
12:49qu'il soit sur la même longueur d'ontes.
12:51Et c'est devenu des grands amis, ils sont formidables,
12:54ils font un travail incroyable.
12:56Et donc la France est très bien, comment dirais-je, représentée.
12:59Et ils ont eu cette complicité européenne.
13:02Et je pense que son côté très chic, très bien élevé,
13:06très respectueux, lui par rapport à elle, il appelle Madame,
13:10c'est formidable, c'est une belle histoire.
13:13Ce qui est intéressant, c'est de voir cette levée idéologique
13:18qui a eu lieu dans le milieu du stylisme contre Mélania Trump.
13:22C'est très intéressant.
13:23Question, on a 2-3 questions encore et ensuite je vous libère,
13:28je sais que vous êtes une femme très prise et recherchée.
13:30Que pensent Mélania Trump de la France, de l'Europe,
13:34et Donald Trump, que pense-t-il aussi de la France,
13:36vous qui les côtoyez de près ?
13:38Je pense qu'ils sont toujours très intéressés.
13:41Chaque fois qu'on se voit, ils demandent comment va la France,
13:44comment ça va, je pense qu'elle a une très belle
13:49connexion avec Brigitte Macron.
13:52Je pense qu'elles s'entendent bien,
13:54elles ont envie de faire des choses avec des buts communs.
13:57Lui, il demande toujours comment va Macron.
14:00Donc tout l'intéresse.
14:02Oui, je pense que c'est une vraie question
14:06et c'est toujours présent dans toutes les conversations.
14:10Ça les intéresse vraiment, comment ça va, c'est important.
14:13Vous avez fait des photos de Donald Trump à Notre-Dame
14:17et ce déplacement, pour vous, en dit long.
14:21Ce déplacement de Donald Trump.
14:23Pour Notre-Dame, pour moi, ce qui était important
14:26dans l'histoire de Notre-Dame, c'était de faire l'histoire
14:28de la crosse qui tape et qui ouvre les portes.
14:31C'était d'entendre les cloches, le moment où les cloches,
14:35on a pu entendre cette musique, le cœur,
14:38notre cœur a été pris.
14:40C'était vraiment un moment formidable.
14:42C'était aussi toutes ces personnes qui avaient travaillé
14:44de faire ce monument à la gloire de Dieu.
14:47Il y avait une dimension très spirituelle.
14:49Le fait, après que ce soit devenu aussi très red carpet,
14:52où on a eu tous ces grands personnages qui sont venus,
14:55qui se sont déplacés.
14:57Et Donald, qui avait quand même, je pense,
14:594000 personnes à appointer.
15:01Il avait une mission très importante.
15:05Et le fait, je pense qu'il devait venir pour deux heures
15:07et qu'il soit resté beaucoup plus longtemps.
15:09Oui, c'est vrai.
15:10C'est-à-dire que Donald Trump venait d'être élu.
15:12Il avait une série de nominations à faire.
15:154000, je pense, des choses auxquelles il tenait.
15:18Et le fait qu'il ait choisi de montrer à l'Europe
15:21et de venir et de ne pas rester les deux ou trois heures,
15:24mais de prendre le temps de parler aux bons interlocuteurs,
15:27d'être là, c'était vraiment un signe que l'Europe
15:30et le monde l'intéressent aussi.
15:32Moi, j'étais très, très honorée de ça.
15:35Je trouvais ça formidable.
15:37Et je pense aussi que ce sont des gens qui sont très croyants.
15:40Ils sont allés à l'église avant d'être à l'investiture.
15:43Le lendemain, ils sont retournés à l'église.
15:45La force de Dieu, le miracle de son oreille,
15:49ça reste quand même quelque chose.
15:51C'est des gens qui sont croyants. Vraiment.
15:53Merci en tout cas, Régine Mahaud, d'avoir pris le temps
15:56de venir nous raconter dans l'intimité.
15:59Il n'y a pas une dernière anecdote, quand même ?
16:04Non, je ne pense pas.
16:05Je pense qu'on va avoir quatre années intéressantes.
16:09Quand est-ce que vous retournez les voir ?
16:11Je ne sais pas. On improvise.
16:13Quand ils m'appelleront, je serai là.
16:15En tout cas, d'ici la fin de l'émission, on risque peut-être,
16:18je dis bien peut-être, d'avoir la photographie officielle
16:22de Mélania Trump signée par Régine Mahaud.
16:24Je dis bien peut-être.
16:25On ne sait pas.
16:26On ne sait pas.
16:27Mais je vous remercie infiniment d'être venue nous voir.
16:30Et on continue tout de suite avec nos mousquetaires dans l'info.
16:33Merci encore, Régine Mahaud.
16:35Merci à vous.
16:39Retour sur le plateau.
16:41Retour sur le plateau de Face à l'info pour continuer avec nos mousquetaires.
16:45On commémore aujourd'hui les 80 ans de la libération du camp de Auschwitz
16:50qui en est venu à symboliser pour tous l'histoire de la Shoah
16:54et de l'extermination des Juifs d'Europe.
16:57Il reste peu de survivants aujourd'hui.
16:59Leur témoignage est précieux.
17:01Mathieu Bocoté, compétent de cette histoire dans un monde
17:05qui fait de nouveau l'expérience de l'antisémitisme.
17:08La première chose, je crois, et tout s'en convient,
17:10c'est jusqu'où la bête humaine peut aller.
17:13La capacité de destruction, la capacité d'anéantissement de la bête humaine,
17:17on l'a vu non seulement à Auschwitz, mais plus largement dans la solution finale,
17:20plus largement dans la Shoah.
17:22Je note, et ça me semble assez important de le dire,
17:25qu'on ne peut pas dire de la Shoah qu'il s'agit d'un massacre parmi d'autres
17:28dans l'histoire des massacres humains.
17:30Il y en a eu dans l'histoire humaine, il y en aura encore, n'en doutons pas.
17:33Mais il y a une singularité que plusieurs disent métaphysique de la Shoah.
17:36Je la résume ainsi.
17:38Il s'agit d'un massacre industriel, avec les moyens de la science moderne,
17:42avec l'intention d'anéantir la présence d'un peuple sur Terre,
17:46d'anéantir par ailleurs les traces de ce massacre
17:49et de faire disparaître le souvenir de la présence de ce peuple sur Terre,
17:53comme si, d'une certaine manière,
17:55les Juifs avaient été la présence du malin sur cette Terre
17:59et qu'on devait l'effacer, l'éradiquer, effacer jusqu'à son souvenir.
18:03Himmler, soit dit en passant, qui est un des grands orchestrateurs de la chose,
18:07disait, lorsqu'il commandait, lorsqu'il en appelait au massacre des Juifs d'Europe,
18:11il disait, vous savez, parce que ça va être difficile ce que vous allez pouvoir faire,
18:15liquider des enfants, tuer les enfants, tout ça,
18:17mais c'est nécessaire, et même si ça va être très difficile pour vous,
18:20sachez que c'est une œuvre indispensable pour la survie, pour l'avenir du genre humain.
18:24Donc voilà de quelle entreprise diabolique dont nous parlons.
18:28Par ailleurs, il ne faut pas l'oublier,
18:31la place de la Shoah, la place de la destruction des Juifs d'Europe,
18:36lorsqu'on fait le récit de la Deuxième Guerre mondiale,
18:38la prise de conscience n'est pas immédiate.
18:40Quand on sort de la guerre, c'est un élément parmi d'autres du récit de la guerre,
18:44mais quand on écrit l'histoire de la guerre, elle n'est pas centrée sur cela,
18:48elle est centrée sur le conflit des nations, sur la chute de l'Allemagne,
18:51sur la conjugaison de l'Amérique et de la Russie pour faire tomber l'Allemagne et l'Axe,
18:55mais la place de la Shoah va véritablement s'imposer dans la deuxième moitié des années 70.
19:00On va prendre conscience de son envergure historique
19:03et c'est à ce moment qu'on revisite l'ensemble de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale
19:07pour en faire le point central.
19:09Et à partir de là, on peut dire que le discours qui remarque sa singularité métaphysique
19:14est accepté par tous et on croit à ce moment qu'il en sera ainsi pour toujours.
19:19On croit désormais qu'on ne reviendra plus jamais sur cette évidence.
19:23Alors qu'est-ce qu'on voit ces dernières années ?
19:25On le constate, ce que l'on croyait accepté par tous est de nouveau bousculé.
19:29Je dirais en fait qu'il y a un basculement dans le sens du récit de la Shoah aujourd'hui
19:34et on le constate de plus en plus, vous avez raison de le mentionner,
19:37avec la résurgence de l'antisémitisme en Europe.
19:40On est témoin aujourd'hui d'une instrumentalisation de cette mémoire.
19:43Un philosophe a soutenu que la Shoah était au cœur de l'identité européenne
19:48postérieure à la Seconde Guerre mondiale.
19:50Quel en représentait à tout le moins le fondement ?
19:54Est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui ?
19:56Vous avez raison de le mentionner, c'est Jürgen Habermas,
19:59qui est un philosophe qui est critiquable sur plusieurs points,
20:03mais qui a défendu cette thèse qui a eu beaucoup d'importance ces dernières années.
20:07Il nous dit, l'Europe, qu'est-ce que c'est ?
20:09C'est la civilisation qui a rendu possible la Shoah
20:12et qui par ailleurs fera tout pour que plus jamais elle n'arrive.
20:16Autrement dit, c'est le plus jamais ça après la catastrophe absolue.
20:19Le problème de cette vision, et on l'a vu ensuite depuis 40 ans,
20:23c'est que Jürgen Habermas en a mis une conclusion,
20:24mais qui s'est diffusée dans les élites européennes.
20:26Je ne parle pas tous les jours de philosophes allemands comme ça.
20:28Pourquoi j'en parle aujourd'hui ?
20:30D'ailleurs, Emmanuel Macron a déjà dit beaucoup bien de lui.
20:32Habermas dit, et d'autres diront,
20:35quelles sont les conséquences attirées de cette prise de conscience de la Shoah ?
20:41Nous devons nous détacher de toutes les formes d'appartenance identitaire forte
20:45qui nous y auraient conduit de son point de vue.
20:47Au nom de la mémoire de la Shoah, il fallait en finir avec les patries,
20:51les nations, le nationalisme plus largement, la civilisation.
20:55Tout ce qui devait nous rester, c'était le droit.
20:57Habermas dit, et la République fédérale allemande en son temps,
21:00et l'Allemagne contemporaine le dit, l'Union européenne le dit à sa manière,
21:03la leçon à retenir de cela, c'est simplement que nous devons bannir les nations.
21:07Et là, c'est probablement une forme d'instrumentalisation première
21:10de la mémoire de la Shoah.
21:11On va s'appuyer sur elle pour justifier la diabolisation
21:16de tout ce qui, d'une manière ou de l'autre, est national,
21:18de tout ce qui est identitaire en Europe.
21:20Avec cet oubli, quand on pense au général de Gaulle,
21:22quand on pense à Churchill, ou quand on pense,
21:24j'ajoute ici à Stauffenberg, qui est l'homme qui va mener le complot
21:27pour exterminer Hitler, va passer à deux doigts d'y réussir.
21:30Stauffenberg est une figure, c'est un Allemand, c'est un Prussien.
21:33Eh bien, ce n'était pas un démocrate libéral contemporain post-68ars.
21:37C'est un nationaliste allemand qui a voulu liquider Hitler
21:40en disant qu'il faisait honte à la nation allemande.
21:42Mais ce qui est intéressant dans ce récit, c'est qu'on nous a dit
21:45de reconnaître les conséquences de la Shoah.
21:48La Shoah s'est sacrifiée dans tous les sens possibles,
21:51l'identité nationale, la nation et la culture,
21:53et la diabolisation des partis populistes qui l'accompagnaient.
21:56On voit aujourd'hui que c'était peut-être un peu plus compliqué que ça.
21:59Deuxième élément, quand je parle d'instrumentalisation de la Shoah,
22:01surtout à partir des années 90,
22:03quand la chute du mur de Bernard a eu lieu,
22:05on s'est dit, on a mis d'autant plus l'accent
22:08sur l'horreur absolue de la Shoah
22:10qu'on a voulu relativiser et marginaliser les crimes du communisme,
22:13qui se comptaient aussi par millions.
22:15Et qu'est-ce qu'on a vu à partir de là?
22:17Eh bien, on a vu des totalitarismes du 20e siècle,
22:20une mémoire asymétrique.
22:22D'un côté, il fallait toujours se souvenir des crimes du nazisme,
22:25avec raison.
22:27De l'autre, on oubliait les crimes du communisme,
22:29qui se comptaient aussi par millions, par dizaines de millions.
22:32Et ce qui fait en sorte qu'encore aujourd'hui, en Europe occidentale,
22:35on a des forces qui se réclament de cette mémoire du communisme
22:38comme si finalement ces morts, ces dizaines de millions de morts,
22:41étaient un détail de cette histoire
22:43et ne l'engageaient pas fondamentalement.
22:46Et troisième élément qui me semble très important aujourd'hui,
22:49dans la redéfinition de la mémoire de la Shoah en Occident,
22:52c'est, avec l'effet de l'immigration massive,
22:55on a présenté la Shoah,
22:57et ça c'est probablement la perversion ultime,
22:59comme la mémoire de la Shoah,
23:01comme un symbole de l'hégémonie occidentale.
23:03Parce qu'on disait, il y a eu des massacres partout dans l'histoire,
23:05il y a eu des crimes partout.
23:07Pourquoi accorder autant d'importance à celui-ci
23:09si ce n'est que c'est la mémoire de l'Occident qui s'impose à tous?
23:12Alors on nous dit, il y a d'autres massacres,
23:14il y a d'autres crimes, il y a d'autres génocides,
23:16et ce qu'on a vu, c'est qu'il fallait contester,
23:18pour contester l'hégémonie de l'Occident dans l'esprit de certains,
23:21il fallait contester la place de la Shoah dans la mémoire contemporaine.
23:24Et ça on l'a vu aujourd'hui,
23:26c'est très lié au discours décolonial dont on parle beaucoup.
23:29Et par ailleurs, j'y reviens,
23:31c'était le point de départ de cette deuxième partie,
23:33eh bien on a tout fait pour bannir les partis nationaux,
23:35les partis qui avaient le sens de l'identité nationale,
23:37on a tout fait pour nazifier et pour fasciser
23:39les partis qui luttaient contre l'immigration massive.
23:41Or, comment l'antisémitisme s'est-il réinvité en Europe aujourd'hui ?
23:46Il ne le s'est pas réinvité à la manière d'un vieux souvenir qui se réactualise,
23:49il est venu avec les vagues migratoires que nous connaissons.
23:52De ce point de vue, la diabolisation, au nom de la Shoah,
23:55des partis qui luttaient contre l'immigration massive,
23:57a entraîné le retour de l'antisémitisme en Europe,
23:59ce qui est une tragédie absolue.
24:02Marc, maintenant j'ai toujours une pensée pour vous,
24:04puisque votre père a été déporté,
24:06je n'avais pas prévu cette question, mais...
24:08Oui, à Ravarouskia.
24:10Le camp de Ravarouskia n'était même pas répertorié,
24:13c'est la Croix-Rouge qui l'a découvert en 1942.
24:17Ils étaient des milliers,
24:19il y avait un seul robinet dans la cour,
24:22il n'y avait pas de chauffage,
24:24ils dormaient dans des caisses.
24:26Ils travaillaient toute la journée en ayant simplement
24:29un plat dans lequel vous aviez de l'eau chaude
24:33et de temps en temps une pelure de pommes de terre.
24:38Merci, merci beaucoup Mathieu.
24:40Vous me permettez une petite dernière nuance, je me pardonnerai.
24:42Vous avez peut-être entendu,
24:44parce qu'on en a beaucoup parlé ce week-end sur les réseaux sociaux,
24:46je vous le dis en 45 secondes,
24:48Jacques Weber, le grand comédien,
24:50s'est permis un commentaire,
24:52un résumé, un éditorial politique
24:54de deux minutes quelques sur France Inter,
24:56et je me permets de résumer son propos,
24:58qui est absolument fascinant.
25:00C'est un grand comédien, je prends la peine de le dire,
25:02ce qui ne veut pas dire que pour le reste de sa vie
25:04il soit aussi honorable.
25:06Il n'a pas une feuille de cigarette entre le nazisme et Trump.
25:08Ça, on appelle ça banaliser la Shoah,
25:10on appelle ça banaliser les meurtriers,
25:12banaliser l'industrie de la mort.
25:14Donc, prétendant se jouer au grand résistant,
25:16il banalise la Shoah,
25:18quelques heures, quelques jours
25:20avant la commémoration des 80 ans d'Anschwitz,
25:22premier élément.
25:24Deuxième élément, il nous dit
25:26quelques monstres issus de la démocratie,
25:28il parle des élections actuellement,
25:30parce que la démocratie qui fait voter les gens,
25:32parce que les gens ne votent pas à partir
25:34d'une opinion construite, intelligente,
25:36ils votent de manière pulsionnelle.
25:38Donc, au nom de cette mémoire,
25:40procès de la démocratie, c'est quand même culotté.
25:42Et à la fin, il nous parle de Donald Trump
25:44en disant que c'est un gros dégueulasse
25:46qu'il faut supprimer littéralement,
25:48fin de la citation, au nom de l'anti-nazisme
25:50aujourd'hui, on appelle à l'exécution physique
25:52du président des États-Unis.
25:54Alors, vous voyez quand...
25:56Public, sans contradiction, ils ont oublié encore une fois.
25:58Donc, vous voyez, quand on instrumentalise la mémoire,
26:00jusqu'à quelles objections ça peut conduire
26:02au temps présent.
26:04— Merci infiniment, Mathieu, pour votre regard.
26:06J'aime beaucoup cette analyse que vous avez faite,
26:08en tout cas, et on a...
26:10C'est important de la faire
26:12sur la Shoah
26:14et sur le regard qu'on porte aujourd'hui.
26:16On ne le dit pas,
26:18mais Elias, il était juif.
26:20Alors, peut-être pas de lien de cause à effet,
26:22il n'a peut-être pas été tué parce qu'il était juif,
26:24mais Elias était juif.
26:2614 ans,
26:28il sortait vendredi à 20h d'un entraînement de foot
26:30avec l'un de ses camarades
26:32lorsqu'il a été agressé
26:34par deux individus âgés de 16 et 17 ans
26:36qui voulaient lui voler son téléphone.
26:38Devant son refus,
26:40l'un d'eux l'a poignardé.
26:42Son ami, qui a reçu un coup de poing
26:44a essayé de le sauver,
26:46sans succès,
26:48mais il a aidé à l'identification des deux suspects
26:50qui ont été interpellés
26:52et ont avoué.
26:54Gabriel Kuzel, pourquoi le courage d'Elias
26:56doit-il nous servir d'exemple ?
26:58Il faut d'abord dire
27:00qu'Elias avait 14 ans et demi.
27:02Quand on a un enfant,
27:04ça compte.
27:06Et Elias était un enfant.
27:08Il allait avoir 15 ans en février.
27:10J'en parle avec d'autant plus d'émotion
27:12que j'ai un fils de cet âge-là,
27:14à trois mois près.
27:16Tous ses amis du lycée Montaigne
27:18ou du club de foot le décrivent
27:20comme gentil, joyeux,
27:22serviable,
27:24notamment envers les plus petits au foot.
27:26Et on pourrait rajouter, à présent,
27:28courageux.
27:30Moi, ce soir, comme beaucoup de mères, je pense à la sienne
27:32qui l'a portée neuf mois,
27:34qui s'est levée la nuit, l'a cajolée, l'a soignée,
27:36l'a aimée, a consolé ses petits chagrins,
27:38l'a emmenée à l'école,
27:40a surveillé ses devoirs,
27:42l'a prise en photo sur la plage en famille.
27:44Elle devait être tellement fière de ce petit homme qui grandissait.
27:46Et puis d'un coup, tout est fini.
27:48Et les mères que nous sommes,
27:50nous voudrions la serrer
27:52dans nos bras et pleurer avec elle.
27:54Bien sûr, d'autres mères pleurent
27:56leurs enfants aujourd'hui.
27:58Il y a des enfants qui meurent tous les jours,
28:00hélas, mais quand il s'agit d'une maladie
28:02ou d'un accident, on se dit que seule
28:04la fatalité a incriminé.
28:06Mais là, en plus de la tristesse, il y a la rage
28:08parce que les coupables sont des
28:10récidivistes et qui ont
28:12bénéficié de toutes les
28:14excuses. Alors, je disais que
28:16la mère d'Elias devait être fière de son petit
28:18bonhomme, mais elle avait raison de l'être parce qu'il
28:20s'est montré très courageux. Il a résisté.
28:22Il ne s'est pas laissé
28:24prendre son téléphone.
28:26On sait l'importance d'un téléphone pour un
28:28enfant de cet âge-là. C'est parfois son seul
28:30bien matériel. C'est souvent
28:32un cadeau. Il y a aussi une valeur affective.
28:34Alors, vous savez, le monde a titré
28:36d'une façon quand même très troublante, pour ne pas
28:38dire choquante. Ils ont dit un adolescent
28:40de 14 ans tué à Paris
28:42après avoir refusé de se faire prendre
28:44son téléphone.
28:46Et si l'on s'en tient à la syntaxe de
28:48la phrase, la cause de la mort, c'est le refus
28:50de voir d'autres prendre
28:52son téléphone. Il n'y avait même pas le mot voler.
28:54Alors, qu'est-ce à dire qu'il n'aurait pas
28:56dû résister ? Il faut dire quoi à nos enfants ?
28:58Vous opérez tout de suite,
29:00vous faites profil bas, vous dépouillez
29:02de tout, mais jusqu'où ?
29:04On va leur dire aussi, si une femme se fait agresser,
29:06vous regardez ailleurs, si votre
29:08petite amie se fait violer, si votre fiancée
29:10se fait violer. Vous savez, en Macron, en juillet
29:12dernier, il y a un jeune de 17 ans qui a reçu
29:14plusieurs coups de couteau s'interposant
29:16entre un voleur et sa petite
29:18amie. Et on peut citer aussi
29:20Anne-Lauren Schmitt, il y a quelques années, qui a
29:22été poignardée parce qu'elle a résisté
29:24à son violeur. Et là aussi, il aurait fallu qu'elle
29:26se laisse faire. Donc,
29:28si ceux qui nous gouvernent n'ont pas
29:30le courage d'affronter les délinquants, et bien
29:32ces jeunes-là l'ont fait.
29:34Et je dois rappeler qu'il
29:36n'était pas dans un coin mal famé,
29:38vous voyez, dans un quartier mal famé
29:40à 1h du matin. Il était 20h
29:42dans le centre de Paris.
29:44Alors, c'est quoi la signification pour
29:46nos autres parents ? C'est se dire
29:48qu'il faut accompagner
29:50des enfants adolescents comme s'ils étaient en maternelle
29:52partout, ou il faut les laisser
29:54reclus chez soi, parce qu'en réalité
29:56quand on n'enferme pas les délinquants,
29:58c'est les enfants bien élevés qu'on
30:00emprisonne chez eux.
30:04En 2019, Emmanuel Macron
30:06avait appelé Deceveux une société
30:08de vigilance. Est-ce à cela qu'il pensait ?
30:10Oui, sauf
30:12que c'est l'État qui doit
30:14garantir la sécurité
30:16dans l'espace public. Vous savez, je me souviens
30:18normalement, je devrais rajouter,
30:20parce que normalement, c'était le mot qu'il avait utilisé,
30:22ça m'avait vraiment marqué, le père
30:24de Philippine, lors de ses obsèques, il avait
30:26dit normalement, j'aurais dû dire ces mots lors de ton mariage,
30:28parce que normalement, c'est
30:30les enfants qui
30:32enterrent leurs parents et pas
30:34l'inverse. Parce qu'avant Elias,
30:36il y a eu Philippine,
30:38il y a eu Thomas, Mathis, Lola,
30:40Timothée et bien d'autres.
30:42Ce qui est très frappant, c'est que ce sont des enfants
30:44qui viennent de tous milieux.
30:46La France rurale, la France
30:48populaire, là c'est une France urbaine
30:50plutôt aisée, puisque le lycée Montaigne,
30:52en tout cas, est réputé être dans
30:54un beau quartier de Paris.
30:56En réalité, toutes les familles sont
30:58touchées. Toutes les familles sont potentiellement
31:00touchées.
31:02Les parcours des meurtriers sont
31:04aussi divers. Le point commun,
31:06quand on creuse, c'est
31:08l'État qui a créé les conditions
31:10de l'impunité.
31:12On sait peu de choses
31:14des meurtriers présumés, puisqu'ils sont
31:16mineurs. La presse change les prénoms.
31:18On sait simplement par l'ami de la victime
31:20que l'un porte des tresses et l'autre était
31:22très corpulent. On nous explique
31:24qu'ils étaient connus des services de police,
31:26qu'en fin
31:282023, l'un
31:30d'entre eux, le plus âgé, celui de 17
31:32ans, celui qui a porté le coup de fatal,
31:34avait fait l'objet de mesures éducatives,
31:36qu'en octobre, tous les deux avaient été
31:38déférés devant le juge et qu'ils devaient
31:40passer pour un jugement
31:42en juin
31:442025. Et leur avait été
31:46spécifié qu'ils n'avaient pas le droit
31:48de se retrouver. En réalité,
31:50ils se sont assis dessus. Ils
31:52vivaient dans des logements sociaux
31:54dans le quartier du
31:5614ème, où ils ont agressé
31:58le jeune Elias.
32:00Il faut savoir, parce que je trouve ça très
32:02emblématique, que l'un d'entre eux
32:04habite boulevard
32:06Brune. Et la dernière
32:08fois que la maire du 14ème
32:10a parlé des logements sociaux de ce boulevard
32:12Brune, c'était pour en vanter la
32:14rénovation. Elle a dit que c'était des
32:16logements éco-responsables, des lieux
32:18de vie plus inclusifs et mieux
32:20partagés. Alors vous constaterez que pour l'inclusion
32:22et le partage, c'est quand même très réussi.
32:24La réaction, justement,
32:26de la maire Karine Petit,
32:28maire écolo du 14ème arrondissement
32:30de Paris, a fait beaucoup parler. Pourquoi ?
32:32Parce qu'elle a énormément
32:34choqué. Son ton était
32:36très désinvolte, sans
32:38empathie. Alors, par charité,
32:40mettons cela sur le compte de
32:42la gêne. Mais elle
32:44explique néanmoins que tout a
32:46été fait pour que cela n'arrive pas.
32:48Parce que ces individus étaient
32:50connus, et elle explique qu'on a
32:52mobilisé tout le monde, on s'est réunis,
32:54on a pu mettre des mots sur ce qui se passait,
32:56on a trouvé des solutions. Ben non, on n'a pas trouvé
32:58de solutions, visiblement. Donc on avait l'impression
33:00d'une CPO de lycée qui
33:02parlait d'une mauvaise note en maths.
33:04Et je crois qu'encore plus choquant, elle a dit
33:06son regret, c'est qu'un enfant soit mort
33:08et que deux risquent d'aller
33:10en prison pour des années.
33:12Donc en réalité, dans un relativisme
33:14très caractéristique de notre époque,
33:16elle a mis dans le même sac
33:18la victime et les
33:20meurtriers, et finalement, elle a
33:22considéré que tous les trois étaient
33:24des victimes de la société.
33:26Et on peut remarquer d'ailleurs
33:28que tous,
33:30comment dirais-je,
33:32tout le
33:34processus du rideau de fumée s'est
33:36mis en branle. Alors on nous a expliqué qu'il y avait un
33:38hommage en réflexion. Alors c'est très bien,
33:40les hommages, je suis sûre que ça fait plaisir à la famille.
33:42Mais néanmoins, on sait que ça
33:44procède de ce processus cathartique
33:46dont on se dit que finalement
33:48il va être suffisamment
33:50lénifiant pour qu'on ne
33:52parle plus de ce drame.
33:54Bertrand Beignet, vous savez,
33:56qui est le recteur de l'Académie de Paris,
33:58il a dit,
34:00il a pointé du doigt les armes blanches.
34:02C'est reparti, le responsable, c'est le couteau.
34:04Ce n'est pas celui qu'il porte.
34:06Il y a eu des générations de scouts qui ont porté
34:08un canif dans la poche, ce n'est pas pour ça qu'ils se sont
34:10entretués. Emmanuel Macron,
34:12on n'a pas réagi sur son compte X,
34:14donc moi je constate qu'il répond à des
34:16tiktokers mythomanes
34:18à tendance islamiste,
34:20mais pas quand un jeune garçon
34:22s'est assassiné de la sorte.
34:24Et qui insulte le Président.
34:26Il insulte lui-même et tous les Français, du reste.
34:28Elisabeth Borne n'a pas évoqué Elias non plus.
34:30Je ne sais pas où sont les cours d'empathie,
34:32mais ce n'est pas évident qu'il s'est suffi à juguler
34:34cette violence. François Bayrou a parlé
34:36d'impunité Bruno Retailleau, d'autorité.
34:38Mais ça, le constat, nous pouvons le faire.
34:40Néanmoins, ce sont les actes qui leur appartiennent
34:42à eux. Alors, vous savez,
34:44je vais terminer là-dessus. Il y a quelques jours,
34:46Bruno Retailleau, qui était invité par
34:48Thibaud de Maubrial,
34:50je crois que nous l'avons entendu ensemble,
34:52du reste, disait
34:54la devise du maréchal Delattre, c'est
34:56ne pas subir. Et bien,
34:58Elias n'a pas subi, il y a
35:00laissé sa vie. Je crois qu'il serait
35:02bon que l'exemple d'Elias serve à nos gouvernants
35:04qu'eux aussi fassent
35:06en sorte de ne pas subir.
35:08Sinon, ils finiront par faire descendre toutes les mères de famille
35:10dans la rue. Vous savez, ça s'est passé dans certains pays.
35:12Quand le verre est plein.
35:14Parce qu'après Elias, quel sera
35:16le prochain enfant ? Le nôtre ?
35:18Le vôtre ? On ne sait pas.
35:20C'est un beau garçon.
35:22J'ai regardé... Un vrai visage d'ange.
35:24Ces photos, évidemment,
35:26qui sont malheureusement très accessibles.
35:28Les photos
35:30des assassins présumés
35:32qui sont aussi accessibles sur les réseaux sociaux.
35:34Et on a mal au cœur
35:36pour cette famille.
35:38Je pense à Xavier Melchi,
35:40qui est maire de Franconville. On a déjà eu l'occasion
35:42d'en parler, qui se bat depuis très longtemps
35:44pour réussir à faire expulser des délinquants
35:46de leurs logements sociaux.
35:48C'est le parcours du combattant.
35:50Les auditions sont reportées à chaque fois.
35:52Et là, ce sont des jeunes
35:54qui sont déjà connus des services de police
35:56qui habitent des logements sociaux.
35:58Et on pense par exemple aux émeutiers
36:00de 2003, qui ont été jugés
36:02reconnus coupables.
36:04Certains ont même été condamnés
36:06à faire de la prison.
36:08Qui vivent encore dans des logements sociaux.
36:10Alors que pendant ce temps,
36:12d'autres familles peinent à se loger.
36:14Alors qu'elles, elles respectent les lois de la République.
36:16Aujourd'hui, la ville de Franconville,
36:18elle paye par exemple un avocat
36:20et elle emploie un agent
36:22à temps plein qui s'occupe quasiment
36:24de ce sujet. Je trouve que ça valait
36:26la peine d'être dit
36:28par rapport à ces logements sociaux.
36:30Je connais très bien cet endroit,
36:32justement, dont vous parlez.
36:34Il y a beaucoup de logements sociaux.
36:36C'est un endroit que je fréquente depuis des années.
36:38On voit très bien que le quartier change
36:40jour après jour, mois après mois,
36:42semaine après semaine. Merci infiniment
36:44pour ce regard sur
36:46le petit Elias.
36:48Marc Menand, Louis Bouillard
36:50est arrivé en tête de la municipale
36:52anticipée à Villeneuve-Saint-Georges
36:54dans le Val-de-Marne ce week-end.
36:56Ça a beaucoup fait parler parce qu'il y a un journaliste
36:58qui a été attaqué, etc. Et on a appris
37:00ce soir que le candidat PS Ecologie
37:02PCF donne ses voix
37:04à Louis Bouillard, ce qui le pose
37:06en bonne position pour être maire
37:08de Villeneuve-Saint-Georges. Il est face à
37:10la candidate LR Christelle Niasme.
37:12Question,
37:14en quoi est-ce une confirmation
37:16de la ligne politique
37:18d'être arrivé en tête
37:20de la France Insoumise ?
37:22La question, c'est
37:24comment
37:26un parti comme le Parti Socialiste
37:28qui dit nous sommes
37:30républicains, nous voulons
37:32avoir
37:34l'étiquette
37:36d'un parti de nuance, d'un parti
37:38qui sait faire la différence entre
37:40les extrêmes. Et là,
37:42on retombe dans
37:44cette unification
37:46du front populaire. Alors,
37:48ce personnage est étonnant. Il aura
37:5025 ans au mois d'août.
37:52Disons que c'est une grande gueule
37:54à l'école.
37:56Il fait son collège
37:58au collège Georges Brassens.
38:00Quand on connaît l'esprit
38:02de Georges Brassens, c'est
38:04la liberté viscérale.
38:06C'est l'homme qui par
38:08toutes les tripes hurle
38:10qu'il n'est pas question de
38:12se laisser enfermer dans la moindre
38:14idéologie. C'est
38:16l'extraordinaire
38:18d'une pensée sans aucune
38:20limite, Georges Brassens.
38:22Eh bien lui, il est élu
38:24président de l'union nationale lycéenne
38:26et il s'était fait remarquer
38:28dans ce lycée, et ça c'est
38:30la première fois qu'il se lève,
38:32je dirais que c'est pour la bonne cause,
38:34on avait déterminé que les mieux
38:36étudiants allaient à l'université
38:38de la Miante, et on traînait pour faire
38:40les travaux, alors il dit il n'est pas en question
38:42de tolérer ça, et le bougre lève les copains
38:44et il est soutenu par les professeurs.
38:46Là on peut se dire tiens, il a un sens
38:48de l'ensemble.
38:50Après ça devient beaucoup plus étonnant
38:52les positions qui seront les siennes.
38:54Passons sur tout son parcours,
38:56il deviendra le porte-parole du
38:58mouvement de solidarité
39:00des étudiants,
39:02et là pour suivre ses études,
39:04il reconnaît quoi ? Eh bien
39:06n'en touche pas à mon poste, il dit
39:08je manquais d'argent, alors
39:10comme je ne savais pas trop quoi faire,
39:12j'ai vendu de la drogue.
39:14C'est-à-dire qu'on a quelqu'un
39:16qui après entre dans un parti
39:18et qui se glorifie d'avoir vendu
39:20de la drogue, les petits boulots
39:22oui c'est terrible, j'en ai eu
39:24quelques peines,
39:26mais il n'en reste pas moins que vous cherchez à rester en égalité.
39:28Et apparemment les filles,
39:30soit on vend de la drogue, soit on en achète.
39:32N'oubliez pas Andy Kerbra
39:34qui lui malheureusement est victime
39:36de son copain qui vendait de la drogue,
39:38même si ce n'est pas lui qui lui a vendu.
39:40Déjà là, ça interroge.
39:42Il était celui
39:44qui se faisait remarquer, n'en touche pas à mon poste,
39:46après avoir été écarté
39:48des grandes gueules, qui l'avait remarqué
39:50de par cette agitation
39:52qui était la sienne en tant que leader
39:54étudiant, et après avoir
39:56grâce à l'image
39:58gagnée
40:00à la télévision,
40:02il est élu député, et on sait
40:04l'incident qui l'opposera à celui
40:06qui l'avait porté sur les fonds
40:08bâtissemaux, celui qui l'avait fait connaître,
40:10celui qui lui donnait la parole
40:12en grand et la bonne image,
40:14à savoir Cyril Hanouna,
40:16celui à coûter et à la chaîne
40:183,5 millions à Cyril Hanouna.
40:20Alors voyons maintenant les prises de position
40:22qui sont les siennes pour un républicain,
40:24pour quelqu'un qui est
40:26issu du
40:28collège Georges Brassens.
40:30L'Abaya ? Ah !
40:32Eh bien l'Abaya pour lui,
40:34c'est une politique
40:36islamophobe.
40:38C'est-à-dire qu'il trouve incroyable
40:40que l'on interdise l'Abaya
40:42à l'école. Après,
40:44il part du principe que les
40:46iraniennes qui descendent dans la rue
40:48pour manifester contre le voile,
40:50elles risquent la prison là-bas, n'oubliez pas
40:52la prix Nobel de la paix
40:54qui est restée des mois
40:56et des mois, des années,
40:58qui subit comme ses camarades
41:00l'opprobre
41:02simplement parce qu'elles veulent avoir
41:04les cheveux à l'air. Eh bien, il dit
41:06le combat de ces femmes-là,
41:08il n'y a pas de différence
41:10entre un Zemmour qui se bat
41:12pour arracher le voile
41:14et les dirigeants iraniens
41:16qui eux veulent l'imposer. C'est-à-dire,
41:18vous vous rendez compte, quelqu'un qui
41:20dit il faut que celles qui
41:22prennent le symbole de la soumission,
41:24celles qui
41:26acceptent d'être emprisonnées
41:28dans un carcan religieux,
41:30on les rappelle
41:32aux droits de la République,
41:34eh bien ça c'est la même chose que d'imposer
41:36le voile, la notion
41:38de la liberté. Et n'oubliez pas
41:40également quelles ont été ses positions
41:42au moment du 7 octobre.
41:44Eh bien, pour lui, il fallait
41:46tenir compte de ce qui se passait
41:48des deux côtés. Jamais
41:50il n'a reconnu que c'était
41:52des terroristes, il les appelle
41:54des forces armées, et aujourd'hui
41:56apparemment, ça ne le choque pas
41:58d'apprendre peut-être
42:00que sur les 33 qui
42:02espèrent être libérés, de par
42:04l'accord qui a été conclu avec
42:06le Hamas, il y aura 8 cadavres,
42:08les prisonniers, eux,
42:10qui seront rendus à leur
42:12famille, ils seront tous
42:14eh bien, bien vivants. Mais apparemment
42:16le sens de la liberté et de l'honneur
42:18de M. Louis Boyard
42:20n'empêche pas les électeurs
42:22de penser à lui et de peut-être
42:24le mettre la semaine prochaine
42:26dans le fauteuil de maire
42:28à Villeneuve-Saint-Georges.
42:30Je vois un tweet de Louis Boyard, il dit
42:32nous apprenons par la presse que les représentants
42:34à Villeneuve-Saint-Georges du Parti Socialiste
42:36refusent en fait la proposition de fusion
42:38que nous avons mise sur la table
42:40d'hier soir. Cette décision est irresponsable.
42:42Les discussions avec la liste
42:44Ensemble se poursuivent.
42:46Avec Ensemble. Nous ferons
42:48tout pour parvenir au rassemblement,
42:50tout pour permettre de tourner une page dans l'histoire
42:52de Villeneuve, tout pour battre, attention,
42:54tenez-vous bien,
42:56la droite extrême et l'extrême droite
42:58dimanche prochain.
43:00Ce qui est intéressant, c'est de voir
43:02que ça aussi, c'est la France.
43:04Ce profil-là, Charlotte.
43:06Oui, non mais je...
43:08La droite extrême, l'extrême droite,
43:10c'est toujours la même rengaine. En effet,
43:12Louis Boyard est la caricature de tout ce qu'on dénonce dans son parti
43:14en permanence. Lui, c'est la substantifique.
43:16Faudrait simplement lui demander
43:18si on l'avait devant nous, de distinguer les deux concepts
43:20de droite extrême et d'extrême droite. Vous avez une heure.
43:22Je pense qu'au bout de trois secondes, il se mettrait à nous insulter.
43:24Et la liberté, c'est quand même
43:26Rissa Assam, la semaine dernière,
43:28et Marion Aubry
43:30qui ne votent pas
43:32pour la libération de Boalem Salah.
43:34Ebony et Marine.
43:36On en parle avec vous.
43:38Dans un instant, on va parler de la méthode Trump,
43:40très intéressante. Accrochez-vous.
43:42Elle marche en Colombie, pourquoi elle marcherait pas en France ?
43:44Ebony et Marine.
43:46Deux jeunes filles,
43:48deux chanteuses, deux finalistes
43:50de la Star Academy ce week-end,
43:52sortent d'école de musique en télé-réalité.
43:54Et la finale s'est jouée
43:56samedi soir.
43:58Le racisme s'est invité
44:00dans la partie, je dirais même Charlotte Dornelas,
44:02le racisme violent.
44:04Que s'est-il passé ?
44:06Alors, ça a commencé
44:08un peu avant la finale.
44:10Je vais vous faire toute l'histoire parce que c'est intéressant
44:12de voir les réactions au fil du temps.
44:14Alors, la Star Academy,
44:16pour ceux qui ne sont pas familiers avec l'émission,
44:18c'est en effet une école de musique,
44:20de chant, de danse, de théâtre.
44:22Vous avez 15 gamins qui ont à peu près
44:24une vingtaine d'années, qui rentrent dans le fameux
44:26château de la Star Academy pour 15 semaines.
44:28Et l'idée, c'est de faire émerger
44:30des nouveaux talents sur la scène musicale.
44:32Je précise qu'il y a 15 candidats
44:34parce qu'il y en a un qui est éliminé chaque semaine.
44:36Il y en a donc 13 qui ont été éliminés dans l'indifférence générale.
44:38Vous allez voir que là, il y en a une qui est éliminée
44:40et c'est la catastrophe.
44:42A chaque fois, ils sont éliminés par le public.
44:44Le même, vous pouvez voter,
44:46Marc peut voter, je ne sais pas ce qu'il a voté.
44:48Donc tout le monde peut voter.
44:50Très bien. Et il y a quelques semaines,
44:52la production de la Star Academy, ainsi que
44:54deux associations, La Maison des Potes
44:56et SOS Racisme, ont porté
44:58plainte en raison de propos racistes
45:00qui avaient été tenus sur les réseaux sociaux
45:02à l'égard de deux candidats
45:04de la Star Academy
45:06cette année, qui étaient de couleur noire.
45:08Il y a donc eu une réaction
45:10immédiate, et de la production
45:12et de deux associations
45:14qui se sont saisies et le procureur a répondu
45:16immédiatement. Très bien.
45:18Samedi soir, donc ça c'était il y a quelques semaines.
45:20Samedi soir, la finale a lieu
45:22opposant une jeune fille originaire des Antilles
45:24Ebony, dont la peau est noire
45:26on les voit sur les photos,
45:28à une autre qui est originaire d'Arras, marine
45:30et qui a la peau blanche.
45:32Deux françaises. Deux françaises, évidemment
45:34Antillaises et d'Arras.
45:36Ça on va y venir un peu plus tard
45:38parce qu'il y en a pour qui c'est plus compliqué que ça
45:40apparemment. Et donc c'est Marine
45:42qui a gagné. Et les réseaux sociaux
45:44ont été le théâtre d'un
45:46défoulement de commentaires, cette fois-ci
45:48racistes anti-blancs contre Marine
45:50sans réaction
45:52des mêmes associations. La production
45:54est même pas, ou en tout cas très peu
45:56médiatique.
45:58C'est un premier déséquilibre qui mérite évidemment
46:00d'être soulevé. Si le racisme est odieux,
46:02seul l'un d'eux est toléré par la force
46:04des choses. En tout cas de manière
46:06institutionnelle. Mais c'est surtout
46:08que contrairement à la première salve
46:10de racisme qui avait été soulevée par ces
46:12associations, la deuxième s'est invitée
46:14en dehors des réseaux sociaux.
46:16Et c'est là que ça devient quand même un peu plus inquiétant
46:18encore plus inquiétant je dirais
46:20notamment par la voix d'une actrice
46:22elle-même guadeloupéenne, Firmine Richard
46:24qui a explosé
46:26au moment où Marine a gagné
46:28et là on est sur quelque chose
46:30de nettement plus inquiétant.
46:32C'est-à-dire ? Comment est-ce que Firmine Richard
46:34a participé à la polémique ?
46:36Déjà précisons que cette femme a joué
46:38pendant des années et des années au théâtre
46:40au cinéma, elle a eu des dizaines de rôles
46:42elle a été élue notamment
46:44au Conseil de Paris et
46:46sa carrière n'a jamais été empêchée
46:48même pas par son engagement au Parti Socialiste
46:50ou son soutien à François Hollande.
46:52D'autres soutiens politiques auraient peut-être gêné une carrière
46:54par exemple dans le théâtre et dans le cinéma.
46:56Ça n'a pas été le cas. C'est donc une femme
46:58qui n'a jamais manqué de reconnaissance
47:00de son pays, la France.
47:02Tout était parfait
47:04enfin tout s'est déroulé
47:06normalement dans sa carrière. Et il y a une semaine
47:08pour la demi-finale cette fois-ci
47:10elle était présente au QG d'Ebony
47:12vous savez ils envoient des gens pour, avec les fans
47:14des uns et des autres, à la Star Academy.
47:16Ce jour-là elle s'indigne en direct
47:18au micro de TF1 en disant
47:20que le vote des Antilles n'est pas comptabilisé
47:22dans les voix
47:24les soirs de la Star Academy.
47:26La question sur le coup est extrêmement légitime.
47:28Pourquoi est-ce que les Antilles
47:30ne peuvent pas voter ?
47:32TF1 répond immédiatement que c'est pour une
47:34raison technique. Les programmes en gros
47:36sont diffusés, ont différé
47:38aux Antilles et donc le vote ne peut pas se faire de la même manière.
47:40Mais TF1 réagit immédiatement et met
47:42en place un vote par téléphone
47:44par téléphone
47:46depuis les Antilles.
47:48Sauf que...
47:50Et la demi-finale
47:52Ebony accède à la finale
47:54le vote des Antilles n'est pas pris en compte
47:56le vote des Antilles est pris en compte pendant toute la semaine
47:58et c'est Marine qui gagne.
48:00On voit bien que tout ne se joue pas non plus
48:02sur la question de
48:04qui vote exactement où et en fonction
48:06de quoi. Mais
48:08au-delà de la question, évidemment que la mobilisation
48:10on va être naïf
48:12jusqu'ici dans l'histoire et on peut se dire
48:14que c'est une mobilisation géographique.
48:16Ebony étant de Guadeloupe
48:18et de Martinique par ses parents
48:20c'est une mobilisation géographique de la même manière que
48:22Marine avait le soutien du Nord entier
48:24qui balançait ses pancartes
48:26et les soutenait évidemment. Comme le ferait bien.
48:28Par exemple. Exactement.
48:30Et chacun se défend
48:32et est content que sa région soit représentée
48:34ça compte pour tout le monde.
48:36Très bien. Ensuite
48:38Ebony arrive en finale
48:40et Marine obtient
48:42les faveurs du public. Notons que tous les ans
48:44c'est la même histoire, il y a un candidat
48:46qui est éliminé à chaque fois, il y en a deux qui arrivent en finale
48:48par la force des choses c'est les deux meilleurs
48:50en général et qu'ils ont tous
48:52énormément de talent et qu'il y en a un qui est éliminé.
48:54Un peu comme Miss France, pardon.
48:56Je replonge.
48:58Avec la musique en plus.
49:00Chaque année si on doit savoir
49:02pourquoi est-ce que c'est la taille du nez de l'un
49:04qui l'a fait éliminé, est-ce que c'est...
49:06On s'en sort plus. Tous les ans il y en a un qui est éliminé
49:08et il y en a un qui gagne. C'est les règles du jeu.
49:10C'est comme ça. Très bien.
49:12Cette fois-ci Firmine Richard
49:14explose à la sortie. Elle est accusée
49:16au micro de TF1. Elle explose.
49:18Elle est au micro d'un média d'ailleurs
49:20Guadeloupéen. Et elle reproche aux Français
49:22de, je cite,
49:24ne pas savoir reconnaître les siens.
49:26Et là franchement la phrase
49:28est grave. La phrase est grave. Pourquoi ?
49:30Parce qu'un détail semble lui échapper. Ce soir-là
49:32il y avait deux petites françaises.
49:34Et le fait que la présence en l'occurrence
49:36d'une antillaise et de la
49:38couleur de peau des bonnies, puisque c'est ça dont
49:40elle parle à ce moment-là, ne fait pas
49:42instantanément de Marine une sous-française.
49:44Reconnaître les siens, c'était l'une
49:46ou l'autre. C'était exactement la même chose en fait.
49:48Il y avait forcément une qui allait gagner,
49:50l'autre qui n'allait pas gagner. Donc ça me
49:52dit, les Français ont fait leur choix. Comme d'habitude,
49:54il y en a une qui a gagné. Comme d'habitude, il y en a une qui a
49:56été éliminée. Comme d'habitude, ça n'enlève
49:58pas le talent de l'une et de l'autre. Ça montre
50:00juste que le public a eu une préférence à ce moment-là.
50:02Bon. Il n'y avait pas de quoi
50:04en faire un drame. Et puisqu'elle
50:06nous y oblige, notons que dans ce
50:08programme comme dans d'autres, avec le vote
50:10du public, je veux dire, des personnes
50:12non-blanches, comme ils nous expliquent en permanence,
50:14ont déjà gagné. Donc peut-être faut-il trouver
50:16l'explication ailleurs.
50:18Pourquoi vous dites que c'est grave,
50:20Charlotte Dornelas ? Parce que la haine,
50:22en l'occurrence, cette haine-là, elle se
50:24déverse déjà sur les réseaux sociaux. Et je
50:26fais une précision qui me paraît importante.
50:28Firmin Richard sait combien ça peut
50:30être grave, puisque son fils, en l'occurrence,
50:32purge une peine de 19 ans de prison
50:34à l'heure où nous parlons, pour meurtre en raison
50:36d'un différent qui est né sur les
50:38réseaux sociaux. Donc elle sait pertinemment,
50:40mieux que personne sans doute,
50:42ce que ça peut générer.
50:44Alors, je sais que l'hérédité est
50:46à la mode en général dans l'autre sens. Vous savez, on reproche
50:48à un tel les idées de son père, par exemple, au hasard.
50:50Là, en l'occurrence, il ne me viendrait pas à l'idée de
50:52lui reprocher les actes
50:54de son fils. Simplement, une éducation
50:56familiale, au minimum, très
50:58difficile, ne donne pas un blanc-seing
51:00pour aller faire des cours de rééducation à toute la
51:02population. C'est quand même un minimum,
51:04peut-être quelque chose à ne pas
51:06franchir. Or, c'est exactement
51:08cette haine-là qu'elle alimente
51:10en faisant d'un choix populaire
51:12dans une émission
51:14populaire, dans une émission de musique.
51:16Pour une chanteuse, un affrontement racial,
51:18en l'occurrence, c'est ce qu'elle est en train de faire en nourrissant
51:20une bête qui est déjà féroce.
51:22Alors, oui, c'est grave, parce que cette femme a une responsabilité
51:24un peu supérieure aux gars
51:26cachés derrière son pseudo sur les réseaux
51:28sociaux. Et c'est en plus
51:30carrément injuste. Marine,
51:32c'est une petite Française du Nord,
51:34la petite Marine en question, et si
51:36certains préféraient le talent de sa rivale, et c'est leur
51:38droit le plus strict, c'est le jeu évidemment qui
51:40veut ça, elle n'en manque évidemment pas.
51:42On a l'impression que c'est un hasard, vous savez qu'on a mis quelqu'un
51:44juste pour faire perdre Ebony dans son discours,
51:46c'est vraiment ce qu'on entend. Donc, c'est
51:48évidemment injuste. Et venir
51:50culpabiliser des Français qui se sont
51:52attachés, parce que vous pensez bien que les gens suivent
51:54pendant 15 semaines, c'est une télé-réalité,
51:56ils les voient tous les jours, donc il y a le caractère, la
51:58manière d'être, énormément de choses qui jouent.
52:00Donc, des gens qui sont attachés à une personne,
52:02à son caractère, à son talent,
52:04à sa manière de chanter, et qu'ils l'ont
52:06préférée au
52:08moment d'aller voter, venir les culpabiliser.
52:10En leur expliquant que finalement,
52:12à partir du moment
52:14où il y a une noire dans l'équation,
52:16tous les autres ne peuvent plus gagner,
52:18sinon c'est suspect. C'est d'abord
52:20évidemment, éminemment raciste,
52:22contrairement à ce qu'elle prétend combattre,
52:24et en plus, c'est évidemment injuste pour
52:26tous les candidats qui ne sont donc pas
52:28jaugés par rapport à leur talent, ou par rapport
52:30au plébiscite du public, ce qui est quand même la base dans la
52:32musique, évidemment.
52:34Et contrairement à sa moralité,
52:36elle prône là, en l'occurrence, elle encourage
52:38en tout cas un affrontement entre
52:40Français, qu'elle le veuille ou non,
52:42c'est exactement ce qu'elle fait, et
52:44venir dire ouvertement que cette France,
52:46la France de Marine, en l'occurrence, c'est-à-dire
52:48celle du Nord, très largement
52:50oubliée, n'est pas partie
52:52des siens, et en l'occurrence
52:54de la pure discrimination.
52:56Nous expliquer qu'il y avait les siens,
52:58à savoir Ebony, c'est-à-dire les Antilles, ce que personne
53:00n'a jamais contesté, et donc, on ne sait
53:02pas quoi avec Arras et le Nord,
53:04je m'étonne que les
53:06associations, je m'étonne, c'est rhétorique,
53:08que les associations antiracistes n'aient pas réagi
53:10de manière un peu plus virulente.
53:12Certaines ont réagi,
53:14parce que les deux ont été victimes du racisme.
53:16Certaines.
53:18C'est dommage qu'on en soit
53:20arrivés là, en tout cas, en France,
53:22et qu'on oublie le talent, et qu'on oublie
53:24qu'on est tous Français.
53:26Elle s'entendait parfaitement bien.
53:28Ce sont deux Françaises, oui.
53:30Non mais c'est précisément parce qu'il n'y a plus d'identité française,
53:32qu'on en est réduits à
53:34une identité visuelle
53:36qui ne rime à rien, mais ça revient à
53:38ce que disait
53:40Mathieu, l'autre jour,
53:42des représentants LFI, qui disait que
53:44les Mahorais étaient des Comoriens comme les autres,
53:46parce qu'ils avaient la même couleur de peau.
53:48Donc on fait la différence entre
53:50une Guadeloupéenne et une
53:52jeune fille d'Arras. Très malheureux.
53:54Dernier sujet
53:56qui fait beaucoup parler.
53:58Donald Trump voulait renvoyer à la
54:00Colombie ses ressortissants installés légalement
54:02aux Etats-Unis. La Colombie a refusé.
54:04Donald Trump a sévèrement
54:06riposté. Mathieu Bocoté, puis la
54:08Colombie a accepté. Dites-nous-en
54:10plus. Oui, mais c'est la fameuse histoire
54:12du... il y a des propos qu'on peut dire
54:14à un type qui pèse 20 kilos
54:16qu'on ne peut pas dire au type qui fait 120 kilos.
54:18Disons ça comme ça. Alors maintenant, vous pouvez
54:20être prié de sortir.
54:22Je résume.
54:24Trump
54:26veut mettre en scène
54:28ce qu'il appelle aux Etats-Unis des déportations
54:30massives. Je précise chaque fois que le mot
54:32de déportation n'a pas le même sens aux Etats-Unis
54:34qu'en Europe, évidemment.
54:36Donc le renvoi massif des illégaux
54:38chez eux. Avec cette idée toute simple,
54:40vous êtes entrés aux Etats-Unis sans en avoir le droit,
54:42vous repartez.
54:44Vous êtes aux Etats-Unis sans en avoir le droit,
54:46vous repartez. Il y a une forme de délit
54:48de séjour illégal
54:50qui existe en quelque sorte aux Etats-Unis.
54:52Donc il met en scène
54:54le retour des
54:56Colombiens chez eux.
54:58Et là, qu'est-ce qu'on apprend dimanche, je crois,
55:00que le président Colombien
55:02n'est plus d'accord ou n'est pas d'accord
55:04et il dit je n'accepte pas, c'est avec des vols
55:06militaires américains,
55:08nous n'accepterons pas le retour
55:10de ces migrants qui se sont installés
55:12illégalement chez nous.
55:14Donc, désolé,
55:16ils ne reviendront pas.
55:18Ils ne passeront pas, comme dirait l'autre.
55:20Alors, c'est à ce moment que Donald Trump, à la manière
55:22d'un lutteur de catch, dit
55:24on va s'y prendre autrement.
55:26Et qu'est-ce qu'il fait? Il dit d'accord, tarifs douaniers
55:2825% sur tous les biens
55:30colombiens entrant aux Etats-Unis.
55:32Dans une semaine, ça sera 50%.
55:34Ah oui, autre menace,
55:36interdiction d'entrée aux Etats-Unis
55:38et révocation des visas
55:40pour les responsables du gouvernement colombien
55:42et ses partisans. Ah oui, autre chose aussi,
55:44inspection forcée
55:46à l'entrée pour tous les recertissants colombiens
55:48et les marchandises qui proviennent de ce pays.
55:50C'est l'express qu'il résume ainsi.
55:52Alors là, autrement dit, Trump dit
55:54d'accord, vous ne voulez pas comprendre, on va vous faire
55:56comprendre autrement.
55:58En quelques heures, la Colombie,
56:00le président
56:02Gustavo Petro, alors promis,
56:04il y a une première menace, il dit
56:06vous nous menacez, on va vous menacer aussi,
56:0825% de droits de douane aux Etats-Unis
56:10pour les produits qui viennent
56:12de chez vous, pour nous en Colombie.
56:14Quelques heures plus tard,
56:16la raison revient au président
56:18colombien et qui dit, ah ben finalement
56:20on va les reprendre,
56:22on va accepter,
56:24on accepte le retour
56:26de nos recertissants chez vous.
56:28Alors ce qui est assez intéressant dans cette
56:30séquence, c'est qu'on ne
56:32s'attendait pas manifestement de la part des Américains
56:34à ce qu'ils décident d'utiliser
56:36les moyens nécessaires qui relèvent
56:38de la force, non pas de la violence militaire,
56:40mais de la force en disant, puisque vous ne voulez pas jouer
56:42selon les règles, puisque vous nous imposez
56:44vos recertissants, puisque vous ne les reprenez pas alors
56:46qu'ils sont chez nous sans en avoir le droit,
56:48bien nous allons utiliser les grands moyens
56:50pour que vous compreniez.
56:52Et là on regarde ça et d'une certaine manière
56:54on se dit, mais est-ce que ça pourrait inspirer
56:56d'autres pays dans le monde qui ont des problèmes aussi
56:58avec des illégaux chez eux et qui ne sont pas
57:00capables de renvoyer, même un à la fois.
57:02Et dans quelle mesure
57:04cette histoire américaine, Mathieu Bocoté,
57:06peut parler à la France?
57:08Je pense qu'elle parle beaucoup à la France en ce moment.
57:10Je pense que Trump, quoi qu'on en pense,
57:12qu'on soit de gauche, de droite, de centre, qu'importe,
57:14tous se disent, ah oui, finalement la politique
57:16peut de nouveau quelque chose.
57:18C'est-à-dire qu'un homme élu peut prendre au sérieux
57:20son mandat et imposer des réformes
57:22qu'on nous disait impossibles jusqu'à tout récemment.
57:24Alors ce pourrait-il? Ce pourrait-il que la France
57:26ait un problème migratoire aujourd'hui?
57:28Ce pourrait-il, par exemple, avec des pays du Maghreb
57:30et en particulier avec l'Algérie, qu'on se retrouve
57:32avec ce problème? On l'a vu tout récemment.
57:34C'est le moins qu'on puisse dire.
57:36Donc qu'est-ce que ça veut dire si la France s'inspirait
57:38de la politique trumpienne dans la matière?
57:40Je dirais de la méthode.
57:42Ça implique d'abord et avant tout, quand on en dit,
57:44de changer de paradigme global.
57:46Ça implique de changer de paradigme, comme on dit.
57:48Changer de paradigme, c'est-à-dire sortir
57:50de cette idée un peu étrange
57:52que la présence illégale
57:54de gens qui sont entrés ici sans en avoir le droit
57:56ou qui sont sans en avoir le droit,
57:58il n'y a pas de délit de séjour clandestin.
58:00Il faut simplement, il y a une révolution première à dire,
58:02si vous n'avez pas le droit d'être ici,
58:04vous décampez, vous fichez le camp.
58:06Vous reviendrez selon les règles admises
58:08et si vous entrez sans en avoir la permission,
58:10nous sommes en droit de vous chasser immédiatement.
58:12Premier élément, ça impliquerait cette révolution mentale
58:14qui, pour l'instant, est jugée contraire à l'État de droit
58:16depuis quelques années, si j'ai bien compris.
58:18Avant, l'État de droit, c'était autre chose.
58:20L'État de droit change, mais on doit toujours être d'accord
58:22avec sa dernière version.
58:24Ensuite, ça implique, évidemment, d'être prêt à prendre
58:26des mesures de rétorsion.
58:28Le gouvernement algérien décide de ne pas accepter,
58:30par exemple, ces fameux influenceurs
58:32qui souhaitent semer la palgaille en France.
58:34Il ne faut pas envisager la possibilité
58:36d'éventuellement, hypothétiquement,
58:38peut-être prendre des mesures pour sanctionner l'Algérie.
58:40Dans cet esprit, Trumpien,
58:42il faudrait sanctionner immédiatement, fermement.
58:44Alors là, l'éventail des sanctions,
58:46on nous dira où, mais ce n'est pas à l'intérieur du droit,
58:48encore une fois.
58:50Est-ce véritablement possible dans les circonstances
58:52qui sont les nôtres?
58:54Et je reviens à ma révolution mentale, Trumpien.
58:56Si on juge que c'est nécessaire pour le pays
58:58et que le cadre juridique imposé de force
59:00par une interprétation abusive du droit
59:02par des juges non élus
59:04cause problème et met en danger l'intérêt vital du pays,
59:06ça implique de basculer dans une forme
59:08d'état d'exception mentale où on se donne
59:10le droit de faire ce qui est nécessaire.
59:12Il est possible que les hommes politiques
59:14déjà en placent de face.
59:16Il est possible aussi qu'il soit nécessaire d'avoir
59:18une nouvelle classe politique pour le faire.
59:20En ces matières, je ne me prononce pas.
59:22Merci Mathieu, merci Gabriel,
59:24merci Charlotte, merci Marc.
59:26L'heure des pro-2 tout de suite.
59:28Merci.