Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir, l'heure de Face à l'Info, on commence avec Maureen Vidal pour les infos du soir, bonsoir Maureen.
00:09Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité, les évacuations s'accélèrent à Redon en Ile-et-Vilaine face à la montée des eaux.
00:16L'inquiétude dans cette ville de 9400 habitants coincés entre le canal de Nantes à Brest, le fleuve Vilaine et la rivière Oust.
00:23Les fortes pluies qui s'abattent dans la région empirent la situation.
00:28Un homme de 32 ans placé en garde à vue à Lyon dans le cadre d'une enquête du chef de tentative d'homicide volontaire.
00:33Les faits se sont déroulés ce dimanche sur le quai de la station de métro Guy-Authière à Lyon.
00:37Le suspect a agressé au couteau un homme qui l'a bousculé par inadvertance.
00:41La victime a été blessée au niveau de la nuque. Les investigations se poursuivent.
00:45L'Egypte et la Jordanie ont refusé la proposition de Donald Trump d'accueillir les Palestiniens de Gaza dans leur pays.
00:51Le roi de Jordanie affirme que les Palestiniens doivent rester sur leur terre.
00:54L'Egypte a réitéré la solution à deux états comme solution.
00:59Et au sommaire ce soir, invité exceptionnel de Face à l'Info, Aurore Berger,
01:04ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
01:09Plusieurs questions à lui poser ce soir. En quoi son texte voté hier à l'Assemblée aidera-t-il réellement à renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants ?
01:18Engagé dans la lutte contre l'antisémitisme, pourquoi ne pas faire condamner les députés ?
01:22Selon elle, y a-t-il deux genres ? Un homme et une femme comme l'a rappelé Donald Trump ?
01:29Ou encore l'éducation est-elle le rôle de l'école ? L'éducation affective et sexuelle notamment ?
01:36Beaucoup de questions pour la ministre Aurore Berger, invité de Face à l'Info.
01:41Les déclarations de Bernard Arnault, patron de LVMH, ont fait l'effet d'une bombe de retour des Etats-Unis.
01:48Il s'est inquiété de la surtaxe sur les entreprises annoncées dans le prochain budget en France, alors que les Américains baissent les impôts des entreprises.
01:56Il s'est interrogé sur cette volonté de taxer le Made in France. En clair, il a mis les deux pieds dans le plat de la délocalisation.
02:03Et si la France avait pris la forme d'un certain repli socialiste ? Peut-être le dernier de l'Occident, l'édito de Mathieu Boccotti.
02:13Et puis, séisme politique en Allemagne. Une loi sur l'immigration vient d'être votée et elle va faire basculer la campagne électorale.
02:25Les chrétiens démocrates viennent de la voter avec l'AFD, tenez-vous bien, la droite nationale locale.
02:32Que comprendre ? Et quelles leçons en tirer pour la France à l'heure où nos politiques butent sur des mots, des mots comme « submersion », des mots qui évitent l'action, l'analyse de Gabriel Cluzel ?
02:44Une heure avec nos mousquetaires pour tout ce dit récent à vous. C'est parti !
03:03J'espère que vous êtes en place.
03:04Je vais dire un petit quelque chose ? J'ai le droit, non ?
03:06Oui, allez-y, allez-y.
03:08Eh bien, avec mes camarades, je suis délégué syndical, on est fier de vous, très fier de vous.
03:17Une nouvelle fois, vous êtes honoré par un jury et pas n'importe quel jury, vous avez remporté hier le prix de l'élégance.
03:27Qui eût pu douter de cela ? Bravo, bravo !
03:31En tout cas, je dédie comme à chaque fois, merci mon cher monsieur, je dédie comme à chaque fois le prix que j'ai reçu hier soir, ce prix d'élégance dédié à la liberté d'expression, à l'élégance de la liberté d'expression.
03:43Je dédie ce prix à chacun d'entre vous qui, depuis cinq ans, m'avez encouragé.
03:48A chaque fois, vous avez été une source inestimable de motivation en ce qui me concerne.
03:54Merci à ma direction, merci aux équipes avec lesquelles je travaille, mes mousquetaires.
03:58Merci vraiment à vous tous et je partage, vous le savez, avec vous, les menaces, les interrogations, les souffrances et les récompenses.
04:07Merci en tout cas, merci d'être là tous les soirs et de nous regarder malgré les vents contraires.
04:12On a appris, il y a quelques instants, que le juge des référés du tribunal administratif de Paris a suspendu l'expulsion de l'influenceur d'Ouellem vers l'Algérie
04:22au motif que la procédure d'urgence utilisée par Bruno Rotaillot n'était selon lui pas justifiée.
04:27Mathieu, peut-être que, comme on vient d'apprendre un petit commentaire, le tribunal a certes estimé que les faits reprochés à cet homme de 59 ans
04:34représentent une menace grave à l'ordre public, mais quand même, l'expulsion est empêchée.
04:39On voit encore une fois à quel point ce qu'ils appellent l'état de droit est aujourd'hui, se retourne contre les Français,
04:46se retourne contre leur sécurité, se retourne contre la démocratie, se retourne contre le puissance publique.
04:51Et ce que l'on voit, et ce que vous nous apprenez à l'instant, c'est le signe qu'en fait, il y a une forme d'irresponsabilité grave
04:57de la part de ceux qui se permettent de tels jugements, de rendre de tels jugements.
05:01Après son arrivée en Algérie, après son expulsion exprès, vous vous souvenez, le 9 janvier, cet agent d'entretien avait été renvoyé en France par les autorités le soir même.
05:10On découvre à nouveau que la procédure d'expulsion est ultra encadrée à la fois par le droit français mais surtout par la jurisprudence européenne
05:18et n'importe quelle politique prétend lutter en faveur de l'expulsion sans s'attaquer à ses textes et donc à l'ordre constitutionnel se moque du monde.
05:27Merci. On continue parce que le programme est très chargé. Beaucoup de questions à poser à la ministre dans un instant, notamment.
05:35Y a-t-il deux genres en France, un homme et une femme ? On en parle dans un instant.
05:39D'abord, de retour des Etats-Unis, Mathieu Bocoté, Bernard Arnault s'est inquiété de la surtaxe sur les entreprises annoncée dans le prochain budget
05:47et notamment de la volonté de taxer le Made in France, ce qui pousserait les entreprises à la délocalisation.
05:55À travers cette déclaration, Bernard Arnault, est-ce qu'il n'est pas en train de s'inquiéter d'une forme de repli socialiste à la française ?
06:03Alors, ce ne sont pas les termes qu'il utilise, mais je les utiliserais moi aussi. Parce que je crois que fondamentalement, cette déclaration, c'est...
06:09Alors Bernard Arnault, on s'imagine un homme aussi riche, aussi puissant, ne peut pas lancer un cri de détresse.
06:15Or, je crois que vu la position tout à fait privilégiée dans l'existence qu'est la sienne, il lance un cri de détresse au nom de tous les patrons français,
06:23au nom de tous ceux qui contribuent à la création de richesses dans ce pays.
06:29Alors, je rappelle sa déclaration plus largement. Il dit aux États-Unis, j'en reviens, il y a un vent d'optimisme, il y a un vent de liberté qui souffle aux États-Unis.
06:39Il parle des acteurs économiques, en bonne partie parce qu'on va baisser les impôts significativement.
06:44Je m'amuse quelquefois avec la question des impôts, mais elle est politiquement fondamentale.
06:48La question des impôts, c'est le cadre qui permet, qui favorise, ou non, j'y reviendrai dans un instant, la liberté d'entreprendre,
06:55la possibilité, si on entreprend, si on risque, si on gagne quelque chose, d'avoir les fruits de son travail, de ne pas le voir confisqué.
07:03Ça peut sembler de base, mais c'est le cadre politique de la liberté des uns et des autres.
07:07Et la liberté économique est une liberté tout aussi fondamentale que les autres.
07:11Donc, il nous dit, il y a aux États-Unis un grand vent de liberté. Or, je reviens en France et qu'est-ce que je sens?
07:18Je sens quelque chose comme une morosité. Et plus qu'une morosité, la volonté de s'enfoncer dans un contre-modèle.
07:26Parce que d'un côté, on va baisser les impôts, on favorise l'activité économique, on favorise l'implantation des entreprises.
07:32Ce qui était déjà, soit dit en passant, une politique annoncée par Joe Biden en bien des domaines et qui est portée beaucoup plus loin par Donald Trump.
07:38Eh bien, en France, que nous dit Bernard Arnault?
07:41Il nous dit, avec la surtaxe annoncée sur le « Made in France » notamment, mais plus largement avec les impôts,
07:47les conditions élémentaires de la création de richesses sont découragées.
07:51Avec la suite, il nous dit, c'est la délocalisation possible.
07:54Si on ne peut pas créer de richesses ici, on va aller la créer ailleurs.
07:57Et ça me fait penser à un roman qui est connu dans les milieux libertariens, comme on dit, mais qui est absolument intéressant.
08:03Ça s'appelle « La grève » ou « A flash struggle » de Ayn Rand.
08:06Ayn Rand, c'est une écrivaine philosophe américaine du 20e siècle.
08:09Et elle racontait dans ce livre, dans ce qu'elle appelle « La grève », un monde où les contraintes posées aux entrepreneurs, aux créateurs,
08:16à ceux qui veulent créer de la richesse, sont à ce point écrasantes, sous le poids de l'étatisme, sous le poids des normes, des règlements du collectivisme,
08:23que les entrepreneurs décident tout simplement de faire la grève et se disent, parfait, on se retire.
08:27Vous ne voulez plus nous, vous voulez simplement nous vampiriser. Eh bien, nous, nous retirons.
08:31Mais la figure contemporaine de la grève, c'est la délocalisation.
08:35C'est-à-dire, si on n'est tout simplement pas capable de créer.
08:38Bernard Arnault, si je peux me permettre, je sais que pour la France insoumise, ça doit être le diable, mais c'est un patriote.
08:43C'est un homme qui aime son pays. C'est un homme qui incarne l'excellence à la française dans son domaine.
08:48Et là, on le traite comme un malpropre. On le traite comme un paria.
08:52On le traite comme quelqu'un qu'il faudrait vider jusqu'au dernier sou pour qu'il redevienne un être humain légitime.
08:57Mais lui, il dit, un instant, je veux créer en France. Mon pays, c'est la France.
09:00Mais les conditions pour la création de richesse en France sont en train de devenir impossibles, en quelque sorte.
09:07Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec un entretien récemment accordé par le ministre des Finances, M. Éric Lombard.
09:16Je crois que c'est à Darius Rochebin, où il précise sa vision de l'économie.
09:20Et là, on se dit, avec de tels Mozart, je crois que c'était la formule il y a quelques années, aux commandes de l'État et aux commandes des Finances, on comprend pourquoi ça va mal.
09:28Alors, je le cite dans cet entretien. Il dit, la France n'est pas trop taxée. Il n'y a pas trop de règlements.
09:34C'est qu'il n'y a pas assez d'entrepreneurs. Autrement dit, les Français ne sont pas assez créatifs, ne sont pas assez inventifs,
09:40n'ont pas assez d'imagination pour créer et devenir les entrepreneurs nécessaires.
09:44Il ne vient pas à l'esprit de M. Lombard, qui est probablement un homme intelligent, je n'en doute pas, mais qui a de drôles d'idées.
09:50Il ne lui vient pas à l'esprit que le cadre réglementaire, normatif, fiscal, dans lequel les Français évoluent, décourage justement les vocations d'entrepreneurs.
10:01Il ne semble pas lui venir à l'esprit que tant et tant de Français, aujourd'hui, s'exilent pour aller créer ailleurs, pour aller exercer leurs talents ailleurs.
10:10Il y a quelque chose d'assez fascinant dans sa réflexion. Il nous disait aussi, ce n'est pas un détail, que selon lui, la France n'était pas libérale,
10:18n'avait pas vocation à le devenir. Lui-même, d'ailleurs, n'est pas libéral du tout.
10:22Et je pense que cet aveu, qui est chez lui une conviction revendiquée, en dit beaucoup sur le climat dépressif qui pèse aujourd'hui chez les entrepreneurs, chez les créateurs de richesse.
10:31Mais Éric Lombard n'a-t-il pas raison, Mathieu Bocoté ? La France n'était pas fondamentalement hostile au libéralisme, n'est-ce pas ?
10:40Une constante, même, de l'histoire française.
10:42Bien, j'entends souvent ça, vous avez raison de le mentionner, mais je trouve qu'on exagère beaucoup avec ça.
10:47C'est-à-dire, tout dépend de ce qu'on entend par libéralisme. Si on a le libéralisme version Jean-Luc Mélenchon, on va dire doctrine qui consiste à donner aux plus gros le droit de manger les plus petits.
10:55C'est le droit du loup de dévorer l'agneau. Mais ce n'est pas ça, le libéralisme, si je peux me permettre.
11:00C'est un pari, d'abord, sur l'être humain. C'est un pari sur l'individu qui est capable, qu'on ne réduit jamais à son déterminisme.
11:07On ne le réduit jamais à ce qu'il détermine de l'extérieur. Cette idée qu'il est capable de créer, et qu'une société libre est une société qui, collectivement, va être plus riche,
11:15si chaque individu est invité à pouvoir jouer son propre intérêt dans un système de règles claires qui ne favorisent pas l'arbitraire des uns ou des autres.
11:24Alors, on nous dit la France antilibérale. Si je peux me permettre, et là je le dis à la manière d'un étranger, la France existait avant le Front populaire.
11:31La France existait avant le CNR. La France existait avant François Mitterrand. Et j'entends souvent que la France, l'État a fait la France.
11:39Il y a du vrai là-dedans, à condition de ne pas confondre l'État et l'État-providence et l'État-social. La France existait avant l'État-social. La France existait avant l'État-providence.
11:49Et il y a une longue histoire de révolte antifiscale dans l'histoire française. On a tendance à l'oublier aujourd'hui.
11:55Des jacqueries antifiscales traversent l'histoire de ce pays. Ce qui me frappe, en fait, il faudrait donner quelques exemples.
12:03Évidemment, le Poujadisme. Le Poujadisme a très mauvaise réputation, mais c'est une révolte antifiscale et antitatiste, dis-je, dès les années 50.
12:12Le général de Gaulle, avec le plan Ruef-Pinet, 1958. De Gaulle, qui avait le sens de l'État, a une politique très libérale pour redresser le pays lorsqu'il le croit nécessaire.
12:22Dans les années 80, ensuite, il y a un moment libéral assez intéressant, oublié en France, porté par des gens comme Louis Powell et d'autres,
12:28qui rappellent l'importance de conjuguer libéralisme, valeurs traditionnelles et patriotisme, et patriotisme de civilisation.
12:35Parce que tout ça va ensemble. On appelle ça normalement la droite, d'ailleurs.
12:38Ce qui me frappe, en fait, là-dessus, c'est qu'il y a une confiscation de l'imaginaire français par le socialisme.
12:45Le socialisme est parvenu à s'emparer de la définition de ce qu'est la France, de ce qu'est l'identité française, de ce qu'est la prospérité française.
12:53Cette idée que tant et que l'État ne s'occupe pas de quelque chose, tant qu'il ne planifie pas, pour revenir à M. Lombard, il nous dit que le logement social, il n'y a rien de plus beau sur Terre, à peu près.
13:01Je suppose que pour le logement social, il faut en mettre partout. C'est un facteur, je crois qu'il nous dit, d'inclusion.
13:07Et aussi, c'est bon pour lutter pour la transition énergétique. Dans les faits, il croit au planisme. Il croit à un État qui s'empare un peu de tout.
13:15Eh bien, si on décide d'être... On dit souvent ici, avec raison, je crois, que la droite a la fâcheuse habitude de se coucher devant la gauche.
13:24Mais on parle de ça surtout sur des questions identitaires. Donc, on va dire que la droite se couche devant une vision strictement républicaine de la France,
13:31alors qu'on oublie que la France, ce n'est pas que la République, c'est une histoire plus longue, c'est une histoire avec une identité, une culture, des moeurs qui ne s'épuisent pas dans la mystique républicaine.
13:39Eh bien, à bien des égards, la droite, donc il y a une confiscation sur le plan identitaire, mais aussi sur le plan économique, même la droite a le réflexe socialiste en France, souvent.
13:47Même la droite a intériorisé la logique socialiste, la logique d'un État qui toujours doit s'étendre, d'un État qui est en droit de vampiriser les uns et les autres,
13:54d'un État qui obstrue, en fait, qui fait obstacle à la création de richesses, à la possibilité pour les uns et pour les autres, que ce soit Bernard Arnault ou pour le petit patron qui veut prendre en vie, en main, son existence.
14:04L'État fait obstacle avec cette pesanteur, cette lourdeur bureaucratique qu'est-elle, qu'elle en vient à vampiriser, je le redis, les énergies de la nation.
14:13Cette caste, en fait, bloque tout. Et Bernard Arnault, aujourd'hui, s'est fait le porte-parole des patrons et pas que des grands patrons.
14:19Et en fait, je dirais, en fait, de tous les Français soucieux des libertés, je crois.
14:23– Antonin, peut-être votre regard là-dessus ?
14:25– Je crois quand même qu'on ne peut pas être dans le libéralisme outrance. Moi, je crois qu'il y a…
14:30– On en est loin.
14:31– Non mais non, non mais, c'est parce que quand je vous écoute, j'ai l'impression que vous dites tout.
14:37Or, il est bon d'avoir quand même les petites barrières sociales. Non mais, je pense que, par exemple, sur les logements sociaux,
14:44aujourd'hui, quand on voit le prix des appartements, il y a quelque chose à faire. Je ne dis pas que j'ai la solution.
14:50Mais on ne peut pas avoir des prix aussi fous avec le niveau des salaires tels qu'on connaît.
14:55– Mathieu, ensuite, Charlotte.
14:56– Alors, je dirais, en un mot, je ferais la comparaison suivante.
14:58Imaginons une obèse morbide qui décide de se mettre au régime.
15:02Et là, ses amis lui disent, attention, va pas trop vite dans le régime, ne perds pas trop de poids.
15:06C'est ce qu'on dit à l'État en ce moment.
15:08Pas de libéralisme à outrance dans un État d'obésité fiscale et bureaucratique comme en ce moment.
15:13C'est l'obèse morbide à qui on dit, ne t'en fais pas, ce n'est pas très grave que tu sois incapable de bouger.
15:17– Charlotte Dornelas.
15:18– Le problème, c'est que le libéralisme a été conçu comme une absence de frontières sur le terrain économique
15:23comme sur le terrain de tout le reste en réalité.
15:26Donc, il n'y a pas deux personnes en France qui ont la même définition du mot libéralisme.
15:29Donc, je trouve ce débat un peu biaisé initialement.
15:32Et simplement, je n'opposerai pas, moi, la question sociale à la question du modèle économique.
15:36Jamais. La question, si vous respectez des frontières, vous pouvez avoir une ambition sociale
15:42sans enfreindre la liberté d'entreprendre.
15:45– Merci pour votre regard.
15:47Il s'est passé quelque chose, un séisme, on va dire, en Allemagne aujourd'hui.
15:52On voit ça avec vous, Gabrielle Cluzel.
15:55Ça vient d'être voté et ça vole des tours de s'arrêter pour décortiquer.
16:00On insiste donc à ce rapprochement entre les chrétiens démocrates
16:04qui ont déposé des projets de loi en matière d'immigration
16:08et ont allié leur voix à qui ?
16:10À celle de l'AFD.
16:12Alors, c'est à dire la droite nationale.
16:14Certains disent que cela pourrait coûter sa place de chancelier à l'instigateur de Franz Reinsmerz.
16:22D'autres que cela pourrait, au contraire, l'aider à être élu.
16:26Que faut-il en penser ?
16:28Et bien sûr, quelles leçons en tirer pour la droite ?
16:31Parce qu'on insiste là à l'union des droites en Allemagne.
16:35Alors oui, c'est vraiment intéressant.
16:37C'est un mouvement de tectonique des plaques qui sera historique,
16:40il faut le dire aux téléspectateurs.
16:41Ils assistent à un mouvement de l'histoire.
16:43Alors on peut peut-être prendre un peu de recul.
16:46Tout d'abord, il y a eu un entretien hier dans le Figaro
16:50avec un journaliste très connu de CNN qui s'appelle Farid Zakaria
16:56qui revenait du Forum économique de Davos
16:58et qui a parlé de submersion.
17:00Alors lui, ce n'était pas la submersion de François Bayrou,
17:02il a parlé de submersion populiste.
17:04Et il pense qu'il s'agit d'un phénomène durable.
17:07Pour lui, ce n'est pas une politique coordonnée,
17:09mais il considère que dans de nombreux pays,
17:12il y a une vague populiste qui déferle.
17:15Et il dit même, c'est pas l'appétit de Delphes non plus,
17:18mais il dit même que s'il y avait des élections en France aujourd'hui,
17:21Marine Le Pen serait probablement élue.
17:24Et il appelle ce phénomène une contre-révolution.
17:27Il dit que c'est le phénomène d'une réaction de rejet
17:31au consensus libéral centriste technocratique
17:35qui finalement domine l'Occident depuis la chute du mur de Berlin.
17:39Il parle de nouvelle ère pour plusieurs décennies.
17:42Et il dit que l'idéologie dominante désormais,
17:44ce sera un populisme de droite conservateur.
17:46Alors pourquoi je commence par ce préambule ?
17:48Parce que c'est tout à fait révélateur
17:50de ce qui se passe aujourd'hui en Allemagne.
17:52Pourquoi ce qui se passe aujourd'hui en Allemagne est extrêmement symbolique ?
17:55Pour deux raisons.
17:56La première, c'est que la réduction à Dietlerum,
17:58là-bas joue, si j'ose dire, à domicile.
18:00Et le deuxième point, c'est qu'on se souvient qu'Angela Merkel
18:03était celle de l'accueil, comment dire, inconditionnel
18:07qui a poussé l'Europe dans ce sens avec son fameux Wirtschaft und Das.
18:11C'était en 2015, vous vous souvenez.
18:14Et celui qu'on accuse de couper le cordon sanitaire
18:19s'appelle donc, vous l'avez dit, Friedrich Merz.
18:22Alors il faut bien retenir son nom
18:23parce qu'il sera sans doute le prochain chancelier.
18:25Certains disent que cette affaire
18:27pourrait lui coûter son poste de premier chancelier
18:31ou peut-être pas.
18:32C'est peut-être celui qui l'aidera à l'avoir.
18:34Alors ce monsieur qui a à peu près l'âge d'Angela Merkel,
18:37c'est le concurrent historique d'Angela Merkel.
18:40Il aurait voulu avoir sa place depuis longtemps à la CDU, son parti,
18:45ce qu'on appelle l'union, l'union entre la CDU et la CSU,
18:49c'est-à-dire le parti équivalent démocrate chrétien en Bavière.
18:53Mais elle était aux zénithes de sa gloire,
18:56donc il n'avait absolument pas de place pour lui.
18:58Lui était plus conservateur, plus de droite, si j'ose dire.
19:02Donc il est parti dans le privé.
19:04Alors il a fait fortune là-bas et c'est pas rien du reste
19:07parce que ça le rend crédible aux yeux des patrons,
19:10vous savez qui, aujourd'hui précisément,
19:12défilaient dans la rue, des patrons allemands
19:14qui défilent contre l'effondrement, qui manifestaient en tout cas,
19:18contre l'effondrement économique.
19:20On ne pensait pas ça arriver.
19:23Donc il est aussi catholique, conservateur,
19:27il est conservateur sur le plan sociétal,
19:30il marche dans les pas de Trump sur ce sujet,
19:33si j'ose dire, le wokisme, c'est pas son truc.
19:35Et donc aujourd'hui, c'est un peu sa revanche
19:38parce qu'il a réussi à prendre la présidence de la CDU.
19:41Et il faut savoir que dans un meeting, le 20 janvier dernier,
19:45dans une ville qui s'appelle Flensbourg,
19:47c'est une ville à la frontière avec le Danemark,
19:49il a pris le contre-pied précis, il a fait son anti-Angela,
19:53c'est d'ailleurs un site qui s'appelle Mediapart,
19:55il a dit « das werden wir nicht schaffen »,
19:58ce qui veut dire « nous n'y arriverons pas ».
20:00Donc il a dénoncé la politique en matière d'immigration
20:05de l'Allemagne, mais aussi de l'Europe,
20:07c'est pas parce qu'Ursula est allemande
20:09que tout ça fonctionne très bien.
20:11Et puis, le point intéressant,
20:13et ce qu'il inscrit aussi dans le Retour des Nations,
20:15c'est qu'il veut faire en sorte que la priorité stratégique
20:21soit la restauration des capacités de défense germaniques.
20:23Il a compris que, de toute façon,
20:25les Etats-Unis ne seraient pas advitables à babysitter
20:28en matière de défense de l'Europe,
20:30et qu'il allait falloir se débrouiller tout seul.
20:32Et il a dit « je préfère ça plutôt que d'aller se battre
20:34pour tout ce qui est bon dans le monde ».
20:37Donc vous voyez, c'est la fin de cette espèce
20:40de vision messianique de l'Occident.
20:43Alors, il a fait l'objet de beaucoup de polémiques.
20:45Nous, on connaît ça.
20:47En France, il a parlé une fois des Allemands
20:49qui avaient moins de moyens pour aller chez le dentiste
20:52que certains migrants.
20:54Alors ça, on connaît le cœur des pleureuses à chaque fois.
20:56Et les journaux avaient dit, avec ces polémiques,
21:00oh là là, ils s'éloignent de la chancellerie.
21:03Ou pas, parce qu'il faut reconnaître
21:05que l'AFD, l'Alternative für Deutschland,
21:07est aujourd'hui très forte.
21:09Certains lui prédisent 200 sièges
21:11pour le prochain Bundestag, ce qui est énorme.
21:13Donc lui, il veut peut-être leur damer le pion.
21:15En tout cas, il veut leur faire concurrence.
21:17Comment s'est déroulé son évolution ?
21:20Alors, jusqu'à ces derniers mois,
21:22l'AFD passait pour le vilain petit canard.
21:24Donc lui, il était même un fort partisan
21:26de ce cordon sanitaire. Il le défendait.
21:28Cependant, il avait dit en juillet dernier,
21:30voyant que le RN, du reste, avait rompu
21:32avec l'AFD au niveau européen,
21:35il avait dit « moi, je serai prêt,
21:37si j'arrive au gouvernement allemand,
21:39à travailler de concert
21:41avec un gouvernement, y compris
21:43comprenant Marine Le Pen
21:45ou Jordan Bardella au pouvoir ».
21:47Il avait dit aussi que c'était complètement idiot
21:49de mettre un cordon sanitaire autour de
21:51Giorgia Meloni.
21:53Et puis après, il y a eu
21:55le meurtre terrible d'Assafenburg.
21:57Vous savez, un petit garçon,
21:59notamment de 2 ans,
22:01a été tué par un migrant
22:03afghan de 41 ans.
22:05Et on peut rappeler, parce que
22:07ce n'est pas neutre, que ce petit garçon
22:09est marocain. Donc si vous voulez,
22:11c'est l'immigration qui souffre
22:13elle-même de l'immigration.
22:15Donc c'est assez
22:17frappant. Il y a eu évidemment
22:19les excellents résultats de l'AFD,
22:21le soutien d'Elon Musk,
22:23qui sans doute l'a décomplexé.
22:25Donc il s'est dit « moi, pour voter mes textes de loi,
22:27si personne ne veut voter avec moi,
22:29je préfère que l'AFD vote
22:31avec moi, mélange ses voix
22:33aux miennes, plutôt que
22:35de ne pas le voter du tout ». Vous voyez, c'est le pompier
22:37qui dit « moi, je prends tous les sceaux qui viennent,
22:39je ne dis pas « le monsieur, là, il a une sale tête, je ne veux pas son seau d'eau ».
22:41Donc on a dit
22:43qu'il avait brisé un tabou datant
22:45de la Deuxième Guerre mondiale.
22:47C'est absolument terrible. En fait, il y avait déjà eu des alliances
22:49entre l'AFD et la CDU,
22:51l'Union, dans l'Est de l'Allemagne,
22:53parce que vous savez, l'Est de l'Allemagne,
22:55l'ancienne RDA, vote
22:57à fond AFD, parce que pour diverses raisons
22:59que vous pouvez imaginer, l'intimidation
23:01de façon soviétique, ça ne les touche pas des masses.
23:03Ils n'ont pas été touchés par le
23:05wokisme et la construction du wokisme
23:07qui, finalement, s'est faite
23:09durant des années où ils étaient sous la boîte de fer.
23:11Mais sur le plan fédéral, c'est une première.
23:13C'est ça. Quelle leçon
23:15on tirerait pour la France ?
23:17Eh bien, pour le dire
23:19vulgairement, c'est que comparé à d'autres pays,
23:21nous sommes vraiment à la ramasse.
23:23Vous voyez, on ratiocine autour de Bérou,
23:25qui a parlé de submersion. Je vous rappelle qu'en
23:271991, Giscard avait parlé d'invasion.
23:29Alors, à raison d'un mot,
23:31tous les 30 ans, le constat va lentement.
23:33Vous voyez ? Et donc, les solutions
23:35ne sont pas près d'arriver. Alors, peut-être
23:37qu'en 2054, on parlera du tsunami
23:39ou pas. On n'aura peut-être pas le droit.
23:41Ou on en parlera, mais pas en français. C'est une solution.
23:43Je plaisante,
23:45mais à peine.
23:47Et c'est vrai que le cordon sanitaire
23:49tient encore en France, mais peut-être quand même
23:51à un fil, parce qu'il n'y a pas de raison que ce
23:53mouvement ne l'entraîne pas.
23:55Moi, je suis
23:57persuadée que le cordon sanitaire,
23:59quelqu'un, un jour, un historien, en fera un jour
24:01l'inventaire, et on verra qu'il se sera
24:03commis bien des choses,
24:05bien des crimes, sans doute, en son nom.
24:07Je vais donner un exemple récent, et j'en terminerai là.
24:09Vous savez, la semaine dernière,
24:11il y a une résolution à l'Europe
24:13qui a été votée pour demander
24:15la libération de Boilem-Sensal.
24:17Et le général Gomart, qui jouait le rôle
24:19de négociateur auprès des groupes, s'est entendu dire
24:21par certains à gauche
24:23« Ah non, nous ne voulons pas mêler nos
24:25voies à celles de
24:27l'extrême droite ». Donc, vous voyez,
24:29sur l'autel du cordon sanitaire, ils sont prêts à
24:31sacrifier un homme.
24:33Merci pour ce zoom sur
24:35l'Allemagne et ce séisme politique.
24:37On marque une pause et on reçoit
24:39la ministre Aurore Bergé. A tout de suite, avec les mousquetaires.
24:43Retour
24:45sur le plateau de Face à l'Info.
24:47Bonsoir, Aurore Bergé. Ravie de vous
24:49accueillir ce soir. Vous êtes ministre de
24:51l'égalité entre les femmes et les hommes,
24:53et de la lutte contre les discriminations.
24:55Vous faites partie du bureau exécutif
24:57de Renaissance. Vous êtes à l'origine
24:59d'une proposition de loi que vous avez déposée
25:01alors que vous étiez députée.
25:03Une partie du texte a été votée hier,
25:05à l'Assemblée, qui vise à renforcer
25:07la lutte contre les violences faites aux femmes
25:09et aux enfants. Deux des trois articles
25:11ont été votés. 137
25:13voix contre 20. Il n'y a pas grand monde à l'Assemblée.
25:15Article 2,
25:17qui prolonge le délai de
25:19prescription du viol. Si la même
25:21personne viole ou agresse sexuellement
25:23ensuite une autre victime jusqu'à la date
25:25de prescription de la nouvelle infraction
25:27et en étant
25:29dispositif de prescription majeur.
25:31Et article 3, vous faites entrer
25:33la définition de contrôle coercitif
25:35dans le code pénal afin de mieux
25:37réprimer pénalement
25:39ce phénomène. C'est-à-dire que ce sont
25:41des menaces qui sont exercées
25:43progressivement sur la femme
25:45qui l'humilie,
25:47on va dire, pour surveiller ses horaires,
25:49ses dépenses, tracer son téléphone, etc.
25:51Contrôler ses sorties. Bref.
25:53Première question. On a beaucoup de questions
25:55pour vous, madame la ministre, ce soir.
25:57Est-ce que vous pensez réellement
25:59que ce texte-là permettra
26:01à une femme et empêchera à une femme
26:03d'être sous emprise ?
26:05Peut-être la première disposition
26:07sur la question du viol. Parce que malheureusement
26:09celui qui a violé, s'il n'est pas appréhendé
26:11immédiatement, on le voit dans les statistiques,
26:13il repasse à l'acte. Et donc
26:15il n'y a rien de pire pour une victime
26:17que de voir que finalement, elle, elle n'a pas accès
26:19à la justice. C'est-à-dire que celle qui n'est pas frappée
26:21par la prescription, elle pourrait avoir accès
26:23à la justice. Celle pour laquelle le crime
26:25est déjà prescrit, en fait, elle pourra
26:27témoigner, éventuellement être entendue,
26:29mais elle n'aurait pas pu avoir accès à la justice.
26:31Donc là, je crois que c'est quelque chose
26:33d'extrêmement important, de réparation
26:35pour les victimes, de protection des victimes,
26:37de garantir, encore une fois,
26:39qu'elle puisse avoir accès à la justice.
26:41Et dans le même texte, on a aussi d'ailleurs
26:43renforcé les sanctions à l'égard
26:45de ceux qui violent de manière répétée.
26:47Parce qu'il n'y avait pas ça.
26:49C'est-à-dire que ce n'était pas cumulatif.
26:51Vous étiez condamné pour un viol.
26:53Et si, malheureusement, il y avait quelqu'un qui violait
26:55en série, ce n'était pas appréhendé.
26:57Donc on a augmenté le quantum de peine
26:59pour ceux qui commettent ce crime,
27:01notamment sur les femmes.
27:03Et après, il y a le deuxième point,
27:05ça veut dire quoi les violences faites aux femmes ?
27:07Qu'est-ce qu'on met derrière les violences faites aux femmes ?
27:09Puisque c'est majoritairement des femmes qui en sont
27:11aujourd'hui les victimes. Et je pense
27:13qu'on n'allait pas au bout, en fait.
27:15C'est pas que les coups.
27:17Et ça commence rarement par les coups. Je pense qu'on n'est pas complètement stupides.
27:19Si au premier jour d'une relation,
27:21on subissait les coups, on partirait en courant.
27:23Ça ne se passe pas comme ça.
27:25On a vu des exemples récents.
27:27Vous avez peut-être lu des articles sur un rappeur,
27:29notamment, où la question se pose
27:31justement du contrôle coercitif.
27:33C'est-à-dire qu'il contrôlait les sorties,
27:35il l'empêchait de s'habiller de la manière
27:37avec laquelle elle le souhaitait.
27:39Mais c'est une question de texte, là, Mme Laméné.
27:41Ce n'est pas une question d'éducation.
27:43Aujourd'hui, on a des magistrats qui nous disent
27:45qu'on est dans des situations où, de manière évidente pour nous,
27:47ça apparaît comme étant des violences,
27:49parce que c'est l'incapacité
27:51de la personne à être libre de ses choix,
27:53parce que c'est une accumulation.
27:55Tracer
27:57votre téléphone portable,
27:59tracer votre GPS,
28:01vous empêcher d'avoir certaines fréquentations,
28:03vous empêcher de vous vêtir comme vous souhaitez,
28:05vous empêcher de vous maquiller. Et tout ça, accumulé,
28:07fait qu'en fait, la victime est
28:09complètement isolée. Elle est seule avec son bourreau.
28:11Et là, peuvent arriver
28:13d'autres violences, des violences sexuelles,
28:15des violences physiques, et malheureusement, c'est souvent le cas.
28:17Donc, il y a les deux. Il y a un enjeu d'éducation,
28:19au respect, à l'égalité,
28:21dès le plus jeune âge.
28:23Et il y a un enjeu de comment on appréhende
28:25l'intégralité
28:27de ce que sont les violences.
28:29Et les magistrats nous ont beaucoup interpellés là-dessus.
28:31Alors, je vous pose quelques questions.
28:33Ensuite, évidemment, on fera un tour de table avec les chroniqueurs
28:35qui ont beaucoup de questions à vous poser.
28:37J'aimerais m'arrêter quand même sur cet aspect
28:39de lutte contre l'antisémitisme.
28:41Vous avez été remarqué hier à l'Assemblée nationale
28:43sur votre lutte contre l'antisémitisme.
28:45On écoute un extrait
28:47de Caroline Yadant.
28:49Et ensuite, on en reparle.
28:53Une partie de l'hémicycle qui,
28:55heureusement, est minoritaire dans notre pays.
28:57Minoritaire à considérer
28:59que l'antisémitisme est résiduel.
29:01Minoritaire à refuser de voir
29:03l'ampleur de ce phénomène
29:05qui, malheureusement, touche
29:07trop de nos compatriotes
29:09dans notre propre pays.
29:11Quand nous entendons cette semaine
29:13les témoignages des derniers rescapés de la Shoah,
29:15nous les entendons nous dire
29:17qu'elles espéraient ne plus jamais
29:19avoir à revivre cela.
29:21Et que le 7 octobre est une cicatrice,
29:23que le 7 octobre est une fracture
29:25aussi dans notre société
29:27pour ceux qui ont choisi le camp de l'humanité,
29:29pour ceux qui ont su dénoncer
29:31des attentats terroristes
29:33pour ce qu'ils étaient,
29:35pour ceux qui ont su avoir un mouvement d'empathie
29:37et de solidarité vis-à-vis
29:39de ceux qui ont été touchés par ces attentats,
29:41dont 42 compatriotes
29:43français qui sont morts
29:45dans ces attentats terroristes
29:47et ceux qui ont préféré se complaire
29:49se complaire pour plaire
29:51à une partie, sans doute, d'un électorat.
29:53Donc là, vous répondez
29:55à Caroline Yadam.
29:57Il y a une question que je veux vous poser.
29:59Pourquoi on note bien
30:01votre engagement sous cette lutte contre l'antisémitisme
30:03mais lorsqu'on remarque,
30:05on note, on souligne, même Caroline Yadam
30:07souligne ces députés qui sont
30:09critiqués
30:11et reconnus comme antisémites.
30:13Pourquoi ne pas aller plus loin, les sanctionner
30:15et reconnaître leur antisémitisme
30:17ouvertement ?
30:19Il y a eu des signalements au procureur de la République
30:21qui ont pu être faits sur un certain nombre
30:23de ces députés. Malheureusement,
30:25il n'y a pas toujours de suite qui sont données,
30:27même quand nous nous signalons,
30:29ce qui est un vrai sujet,
30:31qui reste quand même dans la société.
30:33Et oui, il y a
30:35un problème systémique
30:37au sein de la France Insoumise sur cette question-là.
30:39Et ils ont beau s'en défendre,
30:41déjà, il y a
30:43évidemment un lien
30:45entre l'antisémitisme et l'antisionisme.
30:47Donc aujourd'hui, ils essayent de se
30:49réfugier derrière l'antisionisme
30:51pour être antisémites, parce que c'est
30:53plus confortable, parce que c'est vu comme plus
30:55acceptable aujourd'hui dans la société,
30:57oubliant quand même que l'antisionisme,
30:59ce n'est pas la critique libre d'un gouvernement,
31:01chacun est libre d'avoir une appréciation
31:03sur la politique menée par un gouvernement,
31:05c'est la volonté de
31:07détruire et de délégitimer
31:09Israël. Et ça n'arrive que pour un
31:11seul pays au monde.
31:13Quand on critique ce qui se passe
31:15de meurtrissures pour les femmes en Iran,
31:17en Afghanistan, personne n'appelle dans le même temps
31:19la destruction de ces États.
31:21Il y a un seul État au monde,
31:23un seul État au monde, où on appelle
31:25à sa destruction. Donc il y a quand même
31:27quelque chose de systématique qui s'exerce
31:29et qui malheureusement
31:31est l'empreinte aujourd'hui de la France insoumise.
31:33Il suffit de regarder leur compte
31:35sur les réseaux sociaux. C'est une
31:37obsession. Israël est une obsession
31:39pour eux. Gaza est une
31:41obsession pour eux. Ils ont d'ailleurs fait leur campagne
31:43européenne quasiment exclusivement sur
31:45ce thème-là. Et après, il y a ce que nous disent
31:47les Français juifs,
31:49qui nous disent leur peur, qui nous disent
31:51leur solitude. C'est ça qui me frappe
31:53beaucoup. Ils se sentent seuls face à la violence
31:55qui les accable. Et ils nous disent qu'eux
31:57considèrent, encore une fois, que la
31:59manière avec laquelle des députés, des élus
32:01normalement de la République se comportent,
32:03de la France insoumise,
32:05leur place des cibles dans le dos.
32:07Donc il faut quand même les entendre.
32:09Ça ne va pas assez loin, comme vous
32:11dites souvent. C'est classé
32:13sans suite. Vous avez été lundi à Strasbourg
32:15pour inaugurer un jardin mémorial sur
32:17l'ancienne synagogue. Vous avez insisté
32:19sur l'éducation auprès des élèves,
32:21toujours dans la lutte contre l'antisémitisme.
32:23Hier soir, lors de vos voeux, vous avez annoncé
32:25la relance des assises contre l'antisémitisme
32:27le 13 février, en mémoire d'Ilan
32:29Halimi. Ça, ça va être quoi,
32:31les assises de l'antisémitisme, c'est-à-dire ?
32:33Alors, assises de l'antisémitisme, moi, je veux qu'on
32:35traite deux sujets. Le premier, c'est qu'on a
32:37à mon avis quelque chose qui est en train de se passer
32:39qui est un risque de
32:41fossé générationnel. On l'a vu
32:43dans l'immédiate
32:45après commémoration des attentats
32:47de Charlie Hebdo et de l'hypercaisseur.
32:49Un certain nombre d'enquêtes sont sorties qui démontrent
32:51que si, de manière générale,
32:53les Français sont autant Charlie qu'ils l'étaient
32:55à ce moment-là, ça n'est pas
32:57le cas chez les plus jeunes. Donc, il y a un
32:59écart générationnel, il y a un fossé générationnel
33:01qui est en train de se creuser et d'ailleurs
33:03qui se ressent, là encore, avec
33:05des alertes qu'on a quasiment quotidiennement
33:07dans l'enseignement supérieur,
33:09à l'université, dans certaines grandes écoles
33:11dont on a beaucoup parlé au regard
33:13de l'image qui est la leur
33:15où, encore une fois, on a
33:17des blocus qui s'exercent.
33:19Certes, ce sont des gens
33:21qui sont très minoritaires mais qui, à la fin,
33:23créent un climat insupportable
33:25pour un certain nombre, là encore,
33:27de Français, de Français juifs. Donc, la première chose, c'est ça.
33:29Enseignement supérieur,
33:31université, grandes écoles.
33:33Il faut qu'on arrive à comprendre,
33:35à documenter ce qui se passe, à avoir des statistiques.
33:37Aujourd'hui, on nous répond, autonomie des
33:39universités, on n'a pas à vous faire de remontée.
33:41Très bien, sauf que résultat, moi, en 2024,
33:43on me dit, il y a eu 50 faits d'antisémitisme
33:45dans les universités.
33:47Avec l'accompagnage que je reçois, on est bien au-delà de ça.
33:49Donc, il faut déjà qu'on mesure,
33:51qu'on comprenne ce qui se passe et qu'on lutte,
33:53évidemment, pieds à player,
33:55sur l'antisémitisme qui, aujourd'hui,
33:57malheureusement, se déploie
33:59sous l'influence d'un courant,
34:01certes minoritaire, mais très vocal.
34:03C'est le premier point. Deuxième point,
34:05par rapport à la question, justement, de
34:07l'antisionisme et de ce qu'est devenu
34:09aujourd'hui l'antisémitisme, je veux qu'on
34:11travaille pour comprendre
34:13s'il y a des choses qui méritent d'être mieux
34:15définies, mieux caractérisées,
34:17parce que, vraisemblablement, il y a des
34:19comportements, aujourd'hui, qui ne sont pas sanctionnés,
34:21alors que je pense qu'ils mériteraient, sans doute, de l'être.
34:23À l'Assemblée nationale, gros bouleversement
34:25depuis hier,
34:27enfin, depuis même avant, d'ailleurs, avec ce mot
34:29« submersion migratoire ».
34:31Alors, je vous pose la question, tout simplement.
34:33Je reprends la formule de François Bayrou.
34:35Est-ce que vous partagez ce diagnostic sur l'impression
34:37selon laquelle la France est en situation
34:39de submersion et est-elle en
34:41situation de submersion migratoire ?
34:43Je pense qu'il y a beaucoup de Français qui le ressentent.
34:45Est-ce que c'est votre cas ?
34:47Là où je vis, si c'est ça la question que vous posez,
34:49non, pas là où je vis.
34:51Sur le plan national, moi, je ne peux pas être sourde
34:53au fait qu'on a un certain nombre de Français
34:55qui le ressentent et qui nous le disent.
34:57Ce qui est, pour moi, très lié
34:59à la question de l'insécurité culturelle,
35:01que Laurent Bouvet, notamment, avait beaucoup,
35:03beaucoup travaillé.
35:05Il a été, d'ailleurs, encore critiqué,
35:07même après son décès. Donc, il y a ça.
35:09Je pense que c'est ça, le vrai sujet, à mon avis,
35:11qu'il faut traiter. Il y a comment la République,
35:13elle s'applique partout, tout le temps et pour tout le monde.
35:15Comment on garantit que ces valeurs
35:17sont transmises, quelles que soient les personnes,
35:19quelles que soient leurs dettes d'arrivée sur le territoire,
35:21qu'elles soient nées françaises ou pas.
35:23Et ça, je crois qu'on a un risque.
35:25On a un risque qu'on est en train, peut-être, de perdre.
35:27Là encore, ce fossé générationnel,
35:29il est très marqué sur la question des valeurs
35:31de la République. Et puis, on a une question
35:33liée à l'immigration, qui est
35:35qui on accueille, comment on accueille,
35:37est-ce qu'on est en capacité d'accueillir,
35:39est-ce qu'on est en capacité d'intégrer.
35:41Et c'est ça, aussi, la question qui a soulevé le Premier ministre.
35:43Permettez-moi de la poser plus concrètement.
35:45Je ne dis pas que c'est le cas maintenant,
35:47mais imaginons qu'à l'horizon du siècle,
35:49la France devienne un pays à majorité musulmane.
35:51Est-ce que la France serait encore la France ?
35:53Là, vous faites...
35:55Vous êtes une politique d'envergure,
35:57vous avez le souci du long terme.
35:59J'ai évidemment le souci du long terme. Parce que sinon,
36:01on ne fait pas de politique. On ne fait que du court terme.
36:03Si la France était majoritairement musulmane, serait-ce encore la France ?
36:05Je ne crois pas, déjà, que ce soit le cas.
36:07Oui, mais sauf que vous voyez bien
36:09qu'on ne peut pas partir de ces présupposés-là.
36:11Parce que derrière, le simple fait de poser ça sur la table
36:13inquiète délibérément.
36:15Il n'y a pas de sujet, aujourd'hui,
36:17au regard, je crois, de la population qui est la nôtre,
36:19qu'on soit à majorité
36:21de telle ou telle religion.
36:23Mais il n'y a pas de lien entre ça et la question de la submersion, selon vous ?
36:25Comment ?
36:27L'inquiétude de François Bayrou exprimée. La question de la submersion.
36:29Et le fait que la France, à moyen et long terme,
36:31pourrait devenir à majorité musulmane, pour vous, il n'y a pas de lien entre les deux ?
36:33Je ne crois pas que la France le devienne.
36:35Je ne suis pas dans soumission de Houellebecq.
36:37Je ne souhaite pas qu'on le soit.
36:39Parce que ce livre, moi, me terrorise.
36:41Et l'image que ça renverrait de notre pays
36:43et des conséquences que ça pourrait emporter
36:45me terrorise. Donc je ne crois pas et je ne souhaite pas
36:47qu'on y arrive. La question, ce que je disais,
36:49c'est que je pense que, derrière la question
36:51du ressenti d'un certain nombre de Français,
36:53il y a cette insécurité culturelle de dire
36:55est-ce qu'on reconnaît le quartier
36:57dans lequel on a grandi ou est-ce qu'on ne s'y retrouve plus ?
36:59Est-ce qu'on reconnaît l'école de la République
37:01dans laquelle on a nous-mêmes été élevés
37:03et dans laquelle on souhaite mettre nos enfants
37:05ou est-ce qu'on ne s'y retrouve plus ?
37:07Et pourquoi on ne s'y retrouve plus ?
37:09Est-ce que c'est lié aux enseignements qui sont délivrés ?
37:11Est-ce que c'est lié à la manière de le faire ?
37:13Est-ce que c'est lié à cette transmission qui n'apparaît plus ?
37:15Est-ce qu'on n'a pas dépassé, Madame la Ministre, pardonnez-moi,
37:17le moment des constats ?
37:21Le moment de est-ce que...
37:23Vous voyez bien que même un constat, ça crée quand même
37:25beaucoup de débats et beaucoup de polémiques.
37:27Donc on n'est pas tous d'accord sur le constat.
37:29Ce qui est un vrai sujet. On n'est pas tous d'accord
37:31aujourd'hui sur ce que ressentent les Français ou pas
37:33et sur le constat. Il y a une enquête
37:35d'opinion qui est sortie ce soir
37:37qui démontre que vraisemblablement le Premier Ministre
37:39a dit ce que pensent de manière très majoritaire
37:41les Français. Nous l'avions sorti hier à 19h.
37:4365%. Il y en a eu
37:45une deuxième en tout cas qui dit la même chose.
37:47Et je pense que c'est important parce que
37:49ça c'est un vrai sujet d'ailleurs du débat politique
37:51aujourd'hui. On l'a eu sur un tout
37:53autre domaine, regardez sur la question des retraites.
37:55On n'arrive plus à se mettre d'accord
37:57sur le constat, sur quel est le pays dans lequel
37:59on vit. Et si vous ne faites pas le même
38:01diagnostic, vous ne pouvez de manière évidente
38:03n'y apporter de résultat. Et je crois
38:05que le simple fait qu'il ait évoqué ce sujet,
38:07vous voyez bien l'état de tension
38:09que ça a généré.
38:10D'avantage à l'Assemblée que dans la population. 65%
38:12c'est le contraire.
38:13Je suis d'accord. Parfois il y a plus de tensions
38:15à l'Assemblée que dans la société et ça ne donne pas le meilleur
38:17exemple à la société. C'est un autre sujet.
38:19Dans cette logique, et vous le disiez il y a quelques
38:21secondes, vous l'entendiez ?
38:23Vous l'entendiez ?
38:25La césure
38:27culturelle. Or on a
38:2930% des jeunes qui aujourd'hui
38:31préféraient la prééminence
38:33de leur religion et des lois religieuses
38:35sur les lois de la République.
38:37Vous avez défendu
38:39à un moment donné le fait que
38:41le voile qui se multiplie de façon
38:43terrifiante dans les rues,
38:45eh bien on rappelle aux uns et aux autres
38:47les lois de la République que c'est une
38:49soumission, c'est une dégradation pour la femme.
38:51Comment arriver à faire comprendre
38:53à ces jeunes qui sont nés français,
38:55à ces jeunes qui donc
38:57sont dans l'incapacité
38:59d'avoir cette sensibilité
39:01du respect de l'autre,
39:03comment on les rappelle à la République ?
39:05Parce qu'il faut aussi que la République
39:07soit claire sur ce qu'elle est,
39:09sur ses valeurs, sur le cadre dans lequel
39:11on peut s'inscrire, sur l'espérance qu'elle fait naître.
39:13Je crois que si aujourd'hui il y a des replis
39:15communautaires, des replis identitaires,
39:17des replis religieux, c'est aussi parce
39:19qu'on y voit plus d'espérance qu'on en trouve dans la
39:21République française. Et donc ça c'est une vraie
39:23interpellation. Oui mais comment on fait là ?
39:25Aujourd'hui vous avez des mômes de 20 ans qui sont
39:27paumés apparemment dans cette idée
39:29d'intégrer notre société.
39:31Ils cherchent plutôt des refuges, des refuges
39:33identitaires. Comment on fait
39:35pour leur redonner l'espoir ?
39:37Je n'ai pas une solution automatique
39:39et miracle ici en 30 secondes.
39:41Ce que je vois c'est qu'en effet il y a un décrochage générationnel.
39:43Ce que je vois c'est en fait soit on se dit
39:45on a une génération qui est perdue, sauf que cette génération
39:47demain c'est celle qui va
39:49diriger, c'est celle qui aura elle-même des enfants
39:51et qui transmettra des valeurs ou qui ne les transmettra pas.
39:53Donc ça veut dire qu'on ne peut pas considérer ça.
39:55Si on dit qu'il y a une génération perdue, en fait
39:57c'est plusieurs générations qui seront perdues.
39:59Donc oui il y a à la fois
40:01beaucoup plus de fermeté à avoir.
40:03L'autorité, l'autorité de l'Etat
40:05elle est absolument déterminante. La question de la
40:07laïcité, on voit bien là encore qu'on ne s'accorde plus
40:09sur la définition de ce qu'est la laïcité.
40:11Or la laïcité c'est celle qui
40:13préserve justement la liberté de chacun.
40:15Et même ça aujourd'hui, on voit bien
40:17qu'on le retourne de plus en plus contre nous.
40:19On le corrèle justement à la question des femmes.
40:21A la question de la liberté des femmes.
40:23Vous voyez bien les arguments qu'on nous oppose.
40:25Notamment sur la question de signes religieux
40:27ostensibles, etc. On dit
40:29c'est une liberté. On l'a eu beaucoup sur la question du sport
40:31par exemple. Sur est-ce que
40:33on a le droit de pratiquer ou de ne pas pratiquer.
40:35Mais en France, toutes les femmes
40:37sont libres évidemment de pratiquer le sport qu'elles souhaitent.
40:39Par contre il y a des règles. Il y a des règles
40:41qui sont très claires, qui sont nos règles laïques
40:43qui font que sur un terrain de sport
40:45on abandonne justement ces particularismes
40:47identitaires, religieux.
40:49Donc c'est pas nous qui interdisons
40:51aux femmes de pratiquer.
40:53C'est ceux qui leur imposent de pratiquer
40:55uniquement en portant des signes religieux.
40:57Et vous voyez bien que là-dessus encore, on a
40:59une inversion d'un certain nombre de valeurs.
41:01Donc si on n'est pas très fort sur les principes,
41:03si on ne sait pas les rappeler de manière claire,
41:05de manière intangible et partout
41:07dans tous les territoires de la République,
41:09alors oui, je pense qu'on perdra
41:11définitivement cette génération.
41:13Il faudrait qu'elle soit en tout
41:15et pas uniquement dans certains domaines.
41:17Il y a une question, parce que vous parlez de
41:19votre rôle, c'est la discrimination.
41:21Lutte contre les discriminations.
41:23La discrimination, forcément, il y a
41:25là encore, je dirais, des schémas.
41:27Alors on pense à discrimination,
41:29vous êtes de telle couleur, telle couleur,
41:31vous êtes victime, il y a tout un victime.
41:33Mais est-ce qu'à force de traiter
41:35sous certains angles cette discrimination,
41:37on n'a pas aujourd'hui une discrimination
41:39anti-blanc ?
41:41Je crois qu'il y a de la haine qui existe dans la société.
41:43Il y a des formes de haine qui existent
41:45dans la société. Je ne crois pas qu'il y ait
41:47un racisme d'État, je combats
41:49cette idée d'un racisme systémique.
41:51Je l'ai combattue très fortement à l'Assemblée
41:53quand on nous a attaqué là-dessus, parce que
41:55il n'y a pas ça dans notre pays. Au contraire, on a des gouvernements
41:57qui se batent de manière très
41:59organisée et structurée
42:01contre toutes ces formes de haine.
42:03Par contre, il y a des haines qui existent.
42:05Moi-même, ça m'est déjà arrivé.
42:07Ça m'est déjà arrivé.
42:09Vous êtes victime de racisme.
42:11Osons les mots.
42:13Ça m'est arrivé qu'on me fasse cracher dessus
42:15en me traitant de sale française.
42:17Je ne peux pas dire que ça n'existe pas.
42:19Pourquoi ça ne sert pas du racisme ? Vous peinez à le caractériser ?
42:21Si je crache sur quelqu'un
42:23en me disant sale africain, c'est du racisme ?
42:25Alors sale française,
42:27pourquoi ça ne le fait pas ?
42:29Moi, je n'ai pas peur d'employer les mots, donc ce n'est pas la question.
42:31Ce que je vois, c'est qu'en tout cas,
42:33à force de séparatisme,
42:35à force de communautarisme,
42:37à force de vouloir de manière systématique
42:39que chacune et chacun rentre dans une case,
42:41on abolit ce qui est, à mon avis,
42:43notre identité, qui est d'abord
42:45une valeur universelle. C'est ça, la France,
42:47normalement. C'est d'avoir une forme de mission
42:49presque universaliste. C'est ça qu'on s'est donné,
42:51en tout cas. C'est l'image qu'on a
42:53voulu renvoyer au monde. Et c'est ça
42:55la manière avec laquelle on caractérise
42:57notre République.
42:59Si on communautarise, alors malheureusement.
43:01Vous avez du mal à le formuler, quand même.
43:03Je ne sais pas si c'est
43:05le terme ou pas.
43:07Ce que je sais, c'est qu'il y a des haines qui existent.
43:09Ce que je sais, c'est qu'on a des Français
43:11qui subissent du racisme
43:13en fonction de leur origine, en fonction
43:15de leur couleur de peau, quelle qu'elle soit.
43:17Et que ça, c'est insupportable. Et qu'il ne faut pas
43:19les hiérarchiser.
43:21Parce qu'aujourd'hui, vous voyez bien...
43:23Non, mais pas vous. Je dis juste que
43:25vous voyez bien qu'aujourd'hui, on a cette tentation-là
43:27de hiérarchiser.
43:29De hiérarchiser qu'est-ce qui est le plus important.
43:31Qu'est-ce qui est le plus grave
43:33quand on est une victime de tel ou tel
43:35catégorie. Sur la mémoire, on l'a vécu
43:37encore cette semaine,
43:39quand on a commémoré la libération
43:41d'Ogis Birkenau, où
43:43il y a eu parfois ces mouvements un peu
43:45de reflux par rapport à ça.
43:47On nous a dit, non mais c'est bon.
43:49On a déjà assez parlé.
43:51On a déjà assez parlé.
43:53La hiérarchisation, là, en l'occurrence,
43:55il n'y a que vous qui la faites, puisque
43:57s'il y a salle noire qui est
43:59prononcée, personne n'aura du mal
44:01à caractériser ça comme racisme.
44:03S'il y a une salle blanche, on a du mal à dire
44:05est-ce que c'est raciste ou pas. C'est vous qui faites une hiérarchie.
44:07Non, non, moi je ne hiérarchise pas du tout.
44:09Je pense qu'il y a
44:11des haines qui existent dans notre pays,
44:13des racismes qui existent dans notre pays,
44:15qu'ils doivent tous, évidemment, être combattus
44:17pour ce qu'ils sont.
44:19Une intolérance évidente.
44:21Et malheureusement...
44:23L'éducation affective
44:25à l'école, on a des questions
44:27pour vous.
44:29Ah oui, ça c'est un sujet qui nous
44:31intéresse beaucoup et qui, je vais vous dire
44:33franchement, qui nous révolte.
44:35Très sincèrement. Alors on est contents
44:37que vous soyez là, que vous puissiez... Charlotte Dornelas
44:39a des questions, Gabrielle Cluzel également.
44:41Je vous laisse la main.
44:43Alors moi j'ai une question extrêmement simple à vous poser.
44:45Il suffit de répondre par oui ou par non.
44:47C'est ce que je vais vous dire.
44:51Elle a sa liberté.
44:53Elle est mignonne.
44:55Pensez-vous qu'un homme puisse être enceint ?
44:57Moi j'avais dénoncé la campagne à laquelle
44:59vous avez fait référence.
45:01J'ai considéré que c'était une campagne qui était
45:03évidemment inappropriée.
45:05Je l'ai dit, je me suis exposée
45:07d'ailleurs quelque part en le disant.
45:09Et donc ce n'est pas ça.
45:11L'éducation à la vie affective, relationnelle
45:13et à la sexualité.
45:15Je vais vous expliquer moi pourquoi j'y crois.
45:17En tant que madame, aussi.
45:19Pourquoi j'y crois ? Parce que malheureusement
45:21dans le ministère que j'ai l'honneur d'occuper,
45:23je suis confrontée à la fois au meilleur
45:25mais aussi au pire de la société.
45:27Sur le champ des violences sexuelles.
45:29Et sur le champ des violences sexuelles,
45:31c'est pour ça et uniquement pour ça
45:33que je me bats sur cette éducation.
45:35J'entends bien votre objectif mais simplement
45:37je vous fais remarquer que cette association
45:39qui a fait cette campagne, qui a profondément
45:41choqué une majorité de français,
45:43je pense qu'ils sont encore attachés à l'idée
45:45que seule une femme peut être enceinte,
45:47aujourd'hui dispense cette éducation sexuelle
45:49dans les écoles, les collèges, les lycées.
45:51J'ai vérifié aujourd'hui, c'est ce qu'elle dit
45:53sur son site.
45:55Est-ce que vous pensez que le gouvernement
45:57soit légitimement inquiet que de telles associations
45:59puissent dispenser cette éducation ?
46:01Et puis parlons clairement,
46:03est-ce qu'il ne faudrait pas retirer
46:05au planning familial
46:07cette capacité à faire cette éducation sexuelle
46:09compte tenu de cette campagne ?
46:11Alors, le planning familial,
46:13il est soutenu d'abord pour une raison,
46:15qui est un sujet d'accompagnement des femmes.
46:17D'accompagnement des femmes sur la lutte
46:19contre les violences, d'accompagnement des femmes
46:21sur l'accès à leurs droits,
46:23l'accès sexuel, reproductif, l'accès à l'avortement.
46:25Un gros sujet aussi, là encore,
46:27de faussettes générationnelles sur la question
46:29de la contraception, qui a un recul massif,
46:31massif dans notre pays.
46:33Quand vous en parlez sur les centres qui accompagnent
46:35des femmes sur leur choix d'avoir recours à l'avortement,
46:37on voit et on constate qu'il y a un recul massif
46:39à force de beaucoup de désinformations.
46:41Donc c'est pour ça que le planning familial,
46:43je le soutiens, parce qu'il mène
46:45des missions qui sont essentielles
46:47sur l'accès aux droits des femmes, notamment.
46:49Ensuite, il y a, qu'est-ce que sont ces programmes ?
46:51Il y a qui a le droit
46:53et est autorisé, agréé ou pas,
46:55à intervenir devant nos enfants.
46:57Ces programmes, ils sont évidemment extrêmement progressifs.
46:59On ne dit pas la même chose
47:01à un enfant de 4 ans
47:03et à un adolescent de 14-15 ans.
47:05Évidemment. Mais on peut déjà dire des choses
47:07à un enfant de 4 ans.
47:09Tout cela, j'entends, mais le simple fait qu'une association ait dit
47:11quelque chose d'aussi énorme,
47:13est-ce que ça ne ferait pas
47:15la mettre tout à fait de côté
47:17pour ce genre d'intervention ?
47:19Ça augmente l'inquiétude des parents.
47:21Je le dis, sans ambiguïté sur votre plateau,
47:23il y a des programmes.
47:25Ces programmes, ils seront rendus publics
47:27et ils seront transparents.
47:29Les associations, les intervenants qui seront agréés
47:31et légitimes à intervenir devant
47:33nos enfants et nos adolescents,
47:35doivent se conformer strictement
47:37à ces programmes.
47:39S'il y a le moindre cas
47:41où quelqu'un sortirait
47:43de ces programmes,
47:45dirait quelque chose d'inapproprié,
47:47qui de toute façon n'est pas validé
47:49par l'instance des parents, je pense que les parents nous alerteront.
47:51Les établissements nous alerteront.
47:53Les enfants, heureusement, parlent parfois,
47:55nous disent, on n'intervient pas
47:57de n'importe quelle manière, et moi je serais inflexible.
47:59De la même manière que je suis inflexible sur le fait que
48:01j'entends que la loi soit respectée.
48:03Parce que c'est la loi.
48:05J'entends que la loi soit respectée.
48:07J'entends que les parents aient accès, évidemment,
48:09en toute transparence, aux programmes qui seront présentés
48:11et ils verront à quel point
48:13les choses sont évidemment progressives.
48:15Madame Amienne, est-ce que c'est le rôle
48:17de l'école
48:19d'aller sur ce terrain-là ?
48:21C'est gênant d'aller
48:23sur ce terrain de l'éducation.
48:25Pourquoi l'école n'est pas dans l'instruction
48:27et l'éducation pour les parents ?
48:29Parce que, moi, il y a vraiment,
48:31je vous le dis parce que j'en ai acquis
48:33la conviction, en étant
48:35confrontée à ce fléau des violences sexuelles
48:37et à ce fléau de l'inceste,
48:39on ne peut pas faire des campagnes
48:41où on dit que quand on rentre dans une salle de classe,
48:43on estime qu'il y a 2 à 3 enfants,
48:452 à 3 enfants par classe
48:47qui subissent les violences sexuelles
48:49dans leur propre famille,
48:51dans leur intimité, et dans le même temps se dire
48:53qu'il n'y aura jamais un moment dans leur vie
48:55où on leur dira que ce qu'ils vivent
48:57est totalement anormal.
48:59Moi, j'ai une toute petite fille.
49:01Elle a 2 ans.
49:03Je vous assure que, confrontée à tout ça,
49:05je suis très inquiète. Je suis très inquiète
49:07de me dire ce qui pourrait lui arriver
49:09parce qu'à force de témoignages, il y a déjà des choses
49:11que j'essaye de lui faire comprendre.
49:13Qu'on n'a pas le droit de la toucher,
49:15qu'on n'a pas le droit de lui faire du mal,
49:17qu'elle doit tout de suite me prévenir.
49:19Et on essaye avec des mots qu'une petite enfant comprend.
49:21Et moi, je le fais.
49:23Et vous, vous l'avez fait ? Je n'en doute évidemment pas.
49:25Et je pense que la plupart des familles
49:27évidemment le font. Mais pour ceux
49:29auxquels on ne le dit jamais,
49:31pour ceux qui peuvent subir ces violences sexuelles,
49:33s'ils n'ont pas, un jour, un cadre,
49:35un refuge où ils peuvent entendre
49:37ça, ça n'est pas normal que ça t'arrive,
49:39alors on fait quoi pour ces enfants ?
49:41Une question ensuite, Charlotte Dornelas.
49:43Oui, toujours sur ce sujet,
49:45je crois vous avoir entendu dire, vous me direz si je m'attrompe,
49:47que 9 parents sur 10 sont
49:49pour ce projet d'éducation
49:51homosexuelle. Néanmoins,
49:53j'ai lu sur un sondage IFOP
49:55pour le syndicat de la famille
49:57que 49% des
49:59parents d'enfants scolarisés sont opposés
50:01à l'éducation sexuelle à l'école
50:03dès la classe de CP et
50:0563% estiment qu'il n'est pas
50:07approprié de parler de sexualité aux élèves
50:09avant l'âge de 13 ans, alors comment expliquez-vous
50:11ce hiatus ?
50:13C'est un sondage sur lequel je me suis appuyée, qui a été publié la
50:15semaine dernière par Harris,
50:17sur justement l'éducation à la vie
50:19affective, relationnelle et à la sexualité.
50:21C'est un sondage qui est public,
50:23que je peux vous transmettre évidemment,
50:25il déclarait ça de manière très claire
50:27et les termes étaient posés, éducation
50:29à la vie affective, relationnelle et à la sexualité,
50:31est-ce que vous êtes pour ou est-ce que vous êtes contre ?
50:33Et il n'y a pas d'éducation
50:35à la sexualité au CP,
50:37ça n'existe pas dans les programmes,
50:39ça n'existe pas,
50:41ça n'est pas ce qu'on leur dit,
50:43ça n'est pas d'ailleurs ce qu'on doit leur dire.
50:45Il y en a en CM2 là, je vois 63% avant l'âge de 13 ans.
50:47Non mais dès 3 ans d'ailleurs,
50:49qu'est-ce qu'on leur dit aux enfants alors à l'école ?
50:51Personne n'a le droit de te faire du mal,
50:53personne n'a le droit de te toucher, ton corps t'appartient,
50:55personne n'a le droit de toucher tes parents.
50:57Oui mais ça c'est ce qu'une maman dit à son enfant.
50:59Christine Kelly, quand vous vivez
51:01l'inceste, l'inceste c'est dans votre propre
51:03famille, donc vous, vous l'avez
51:05transmis, moi je m'efforce de le transmettre,
51:07mais quand c'est pas le cas, on fait
51:09quoi de ces enfants là ? A qui ils peuvent le dire ?
51:11Moi je veux dire, j'ai été
51:13trop confrontée à
51:15ces enfants devenus adultes,
51:17qui me disent, j'avais besoin qu'à un moment
51:19quelqu'un me dise que ce que je vivais,
51:21je n'avais pas à le vivre.
51:23J'avais besoin qu'à un moment un adulte
51:25me tende la main pour que je puisse dire ça.
51:27Et puis après, soyons lucides, désolé, mais
51:29à l'adolescence, ils s'informent
51:31ailleurs, nos enfants et nos adolescents.
51:33Et ils se déforment ailleurs,
51:35au travers de la pornographie, qui est pour moi
51:37un combat majeur que j'entends mener,
51:39parce que c'est un combat de santé publique,
51:41c'est un combat sur les représentations
51:43qu'ont nos adolescents, parce que lors-là,
51:45tout ce qu'on aura essayé dans tous les cas d'inculquer
51:47et de transmettre à nos enfants dans la famille,
51:49confronté à ces milliers d'images
51:51auxquelles ils ont accès avec une facilité
51:53déconcertante, alors là, autant
51:55dire que ça les détraque, et ça a des conséquences
51:57majeures sur leur propre développement.
51:59On parle souvent ici. Charlotte ?
52:01Alors, il y a, alors récemment, évidemment,
52:03c'est Donald Trump, donc ça rend tout
52:05boueux, mais Donald Trump
52:07a déclaré publiquement,
52:09et est passé pour un révolutionnaire pour ça, qu'il y avait
52:11deux sexes seulement, un homme et une femme,
52:13un homme ou une femme. Vous venez de dire
52:15que vous ne pensiez pas qu'un homme pouvait être
52:17enceint, est-ce que vous pensez, vous aussi, qu'il n'y a que
52:19deux sexes, et qu'on mette un terme
52:21finalement à cette idée d'auto-engendrement
52:23qui naît beaucoup, alors là, vous parliez
52:25de fractures générationnelles, qui est
52:27très, très, très prison dans les jeunes générations.
52:29Je pense qu'il y a deux questions. Il y a une question
52:31j'allais dire juridique et d'état-civil,
52:33aujourd'hui, à l'état-civil français, vous êtes
52:35un homme ou vous êtes une femme à l'état-civil,
52:37il n'y a pas d'ambiguïté. Mais pas pour le SNCF, par exemple.
52:39En tout cas, moi, je parle de l'état-civil,
52:41après, les entreprises, elles font différemment.
52:43Donc, en tout cas, ça, c'est très clair.
52:45Et après, il y a une question
52:47qui est la question du genre, et la
52:49question transgenre, notamment,
52:51et qui doit être appréhendée sur
52:53un angle de santé.
52:55Et d'ailleurs, moi, dans mon ministère,
52:57j'ai à charge de quoi ? J'ai à charge de la lutte contre les discriminations.
52:59Pour garantir que si
53:01des enfants, des adolescents, plutôt,
53:03ont à vivre ces questionnements, ont à vivre
53:05ces doutes, et je pense qu'on sera tous d'accord là-dessus,
53:07qu'aucun adolescent ne doit être
53:09discriminé, ne doit être harcelé, ne doit être
53:11violenté en raison de ses doutes qu'il aurait.
53:13Le reste est une question de santé,
53:15et de santé publique, de soutien,
53:17d'accompagnement. Et c'est pour ça, d'ailleurs, que c'est le
53:19ministère de la Santé qui coordonne cela,
53:21qui a commandé, à la Haute Autorité de Santé,
53:23des éléments
53:25sur ce sujet-là, et qui aura la responsabilité
53:27et la charge de dire
53:29ce qui est possible ou ce qui n'est pas possible.
53:31Aujourd'hui, en France,
53:33c'est strictement interdit
53:35d'avoir
53:37des opérations
53:39qui seraient irréversibles.
53:41C'est interdit
53:43par la loi. Aucun médecin
53:45n'a le droit de pratiquer
53:47quelque chose qui serait irréversible
53:49sur des mineurs,
53:51tout simplement. Dans d'autres pays,
53:53ça a été le cas. En général, d'ailleurs, ils reviennent
53:55en arrière. La question, c'est quand
53:57vous êtes confrontés à des adolescents qui ont ce
53:59niveau de questionnement, comment
54:01vous les respectez et comment vous
54:03les accompagnez ? C'est ça, moi, mon enjeu.
54:05Lutte contre les discriminations, c'est qu'encore une
54:07fois, on apporte une réponse
54:09à ces adolescents qui, parfois, ont des
54:11doutes. Et vous le savez bien.
54:13Non, mais vous évoquez...
54:15À tous les adolescents, sans doute, mais peut-être pas à ce niveau-là.
54:17Oui, c'est peut-être pour ça que la réponse
54:19qui est apportée... Vous parliez tout à l'heure
54:21de l'éducation sexuelle et vous disiez qu'il y a des questionnements
54:23à l'adolescence, c'est absolument certain.
54:25Maintenant, imposée par le biais de
54:27ces programmes, l'idée
54:29d'identité
54:31de genre parallèlement
54:33à l'existence de deux sexes seulement, est-ce que c'est pas
54:35généré chez eux une réponse
54:37à un questionnement qui est plus ouvert que ça,
54:39normalement ? Alors, c'est un questionnement
54:41qui est plus au ger et peut-être que beaucoup d'adolescents
54:43passent, de toute façon, en effet, par beaucoup
54:45de phases de questionnement sur eux-mêmes à cette période
54:47de leur vie. C'est pas l'objectif, encore
54:49une fois, de ces cours. Mais ça existe. Je dis pas que
54:51c'est l'objectif, mais ça existe dans ces cours.
54:53Bah, écoutez, si ça existe, vous me direz où.
54:55Ah bah dans le programme qu'on a aujourd'hui,
54:57alors qu'il faut le changer. Encore une fois...
54:59Peut-être qu'Elisabeth Borne va supprimer toutes les
55:01mentions de l'identité de genre. On y travaille. Alors, je pense
55:03qu'on peut nous accuser de beaucoup de choses, Elisabeth Borne et moi,
55:05mais je pense qu'on n'est pas des dangereuses moquistes
55:07et que c'est pas ça notre objectif. Moi, mon objectif,
55:09c'est la protection des plus vulnérables, c'est la
55:11protection des enfants, c'est la prévention des violences sexuelles
55:13et c'est le fait qu'on soit lucides sur le fait que
55:15si, justement, on délivre pas
55:17un enseignement clair, ils vont
55:19s'informer, ou plutôt, encore une fois, se
55:21déformer ailleurs. C'est ça, mon inquiétude
55:23et c'est garantir que tous nos enfants et adolescents
55:25soient respectés. Et qu'ils ne soient pas,
55:27évidemment, victimes, marquées ensuite
55:29par le concarcèlement.
55:31Néanmoins, moi, j'ai vu sur une émission de télévision,
55:33un gamin de 8 ans qui se disait
55:35jeune fille et la mère qui appelait...
55:37Tout le monde applaudit
55:39sans... La mère qui appelait à ce qu'il puisse
55:41suivre un traitement. Est-ce que c'est pas...
55:43Et l'ARCOM n'a pas réagi.
55:45Or, là, on est quand même
55:47dans un abus de pseudo-liberté
55:49d'expression. Un enfant de 8 ans
55:51et qui est acclamé
55:53parce qu'il dit je suis une petite fille, je veux être
55:55une petite fille à 8 ans et on
55:57demande un absolu pour qu'il suive un traitement.
55:59Quelle est la question à la menace, mon Marc ?
56:01Comment réagissez-vous par rapport
56:03à ça ? Est-ce qu'on ne doit pas
56:05interdire ce type de propos ?
56:07Interdire, je sais pas. Je suis pas censeur.
56:09C'est pas à moi d'interdire ou pas.
56:11Moi, j'aime pas l'idée
56:13qu'on expose les enfants, quel que soit
56:15le sujet, d'ailleurs.
56:17Parce que je ne sais pas. Je travaille beaucoup sur la question
56:19du consentement, vous voyez. Je sais pas à 8 ans
56:21si on consent ou si on consent pas,
56:23si on est libre de décider par soi-même ou pas,
56:25ou si à un moment, c'est parce que dans la famille,
56:27parce que l'entourage, etc. Donc, de toute façon,
56:29moi, je réponds de manière plus générale.
56:31Mais elle est en spectacle, en plus.
56:33C'est pour ça que je n'aime pas l'idée, quels que soient les sujets,
56:35qu'on mette nos enfants en exposition.
56:37Parce que, encore une fois,
56:39voilà, il faut respecter
56:41des temps de maturité.
56:43Ce sont des enfants qui ne sont pas les mêmes, évidemment,
56:45à 8 ans et à 20 ans.
56:47Mathieu Bocoté, Charlotte, pour terminer.
56:49Soyons très concrets sur la question du genre.
56:51C'est une histoire dont nous parle encore une fois le Figaro aujourd'hui.
56:53C'est une histoire qui se passe
56:55dans la région des Pyrénées.
56:57Un homme qui se déclare femme aujourd'hui,
56:59vous savez, se présente à un gynécologue
57:01qui dit, je suis désolé, moi je suis
57:03formé pour traiter les femmes et non pas les hommes
57:05qui se déclarent femmes. Il dit, je ne peux pas
57:07vous gérer, mais je vais vous transférer un médecin équalifié.
57:09Il est, aujourd'hui, si je ne me trompe pas,
57:11suspendu pour deux mois de pratique
57:13par l'Ordre des médecins,
57:15le conseil des médecins dans son coin, pour discrimination.
57:17Est-ce que vous considérez que c'est une suspension légitime?
57:19Je ne comprends pas cette décision.
57:21Je ne peux pas vous dire autre chose. Je ne comprends pas
57:23cette décision. Je pense que ce médecin, il a agi
57:25de manière
57:27légitime. Il a dit à la
57:29personne qu'il accueillait que lui
57:31n'était pas en capacité, en tant que
57:33gynécologue, de soigner un autre corps
57:35qu'un corps féminin.
57:37C'est juste ça. Autrement dit, le féminin n'est pas
57:39qu'un ressenti, c'est une donnée biologique. C'est autre chose.
57:41C'est autre chose. Ne faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
57:43C'est autre chose.
57:45Vous rencontrez des personnes qui sont passées par
57:47ces processus-là, qui sont souvent des
57:49processus de grande souffrance. Je ne
57:51nie pas que cela existe.
57:53D'ailleurs, la science ne nie pas que cela existe.
57:55Les médecins ne nient pas que cela existe.
57:57Je dis juste que quand vous avez, encore une fois,
57:59un corps qui reste un corps féminin,
58:01en effet, c'est un
58:03gynécologue qui peut vous examiner. Quand vous avez
58:05un corps qui reste un corps masculin,
58:07le gynécologue n'est a priori pas formé pour cela.
58:09Je ne vous ne fais pas bien comprendre.
58:11Surtout, il a été l'objet, tout ça,
58:13d'une campagne de cyberharcèlement extrêmement
58:15violente et assez insupportable.
58:17Justement, cette
58:19décision a été prise au nom de la lutte contre les
58:21discriminations. C'est l'intitulé, notamment, de
58:23votre ministère. Est-ce que vous reconnaissez
58:25qu'aujourd'hui, sur ce sujet comme sur
58:27d'autres, le prétexte
58:29de la lutte contre les discriminations
58:31pourrit d'abord, dans une certaine mesure,
58:33le débat et vient bien plus loin
58:35que la lutte contre le mal
58:37qui est fait par certaines personnes
58:39à des personnes en raison de ce qu'elles sont.
58:41Et là, on s'entendra tous sur cette lutte-là.
58:43Est-ce que vous reconnaissez que c'est désormais un prétexte
58:45idéologique et politique de
58:47censure, en réalité ?
58:49Je ne sais pas si c'est un prétexte. Je pense que
58:51la manière avec laquelle on le traite aujourd'hui
58:53ne permet pas, sans doute, de traiter les
58:55problèmes réels qui continuent à exister.
58:57Et on en a. On a
58:59des cas qui continuent à exister de
59:01discrimination liée à l'origine, de discrimination
59:03liée à l'orientation sexuelle, de discrimination,
59:05on en a parlé, il y a la couleur de peau. Et c'est ça
59:07qu'on doit traiter. Mais on le doit traiter sans
59:09séparatisme. On doit le traiter
59:11en républicain, en fait. Et là, malheureusement,
59:13parfois, en effet, ça dérive.
59:15Madame la ministre, merci de vous être prêtée
59:17au jeu de nos questions,
59:19d'en face à l'info. Excellente suite d'un
59:21programme, l'heure des pro 2, avec Pascale
59:23Musqueterre. À demain.