A l'instar des grands conflits mondiaux, le réchauffement climatique est une des principales préoccupations de la planète, parce qu'il accompagne et peut induire des catastrophes naturelles, la dernière d'entre elles à Mayotte. Parmi les principaux responsables : le gaz carbonique ce fameux CO2,mais pas que lui, qui en s'accumulant dans l'atmosphère porte atteinte aux territoires et à la biodiversité, aux humains et aux infrastructures. D'où l'urgence d'une décarbonation tous azimuts, notamment des énergies polluantes (gaz, pétrole) à diminuer drastiquement et concomitamment à développer des énergies renouvelables connues sous le sigle ENR, à savoir : l'hydraulique, le solaire photo-voltaïque, les éoliennes, la chaleur renouvelable et les vecteurs énergétiques comme l'hydrogène, le méthanol et les biocarburants. La situation de la France a la particularité d'avoir 95% de son électricité en provenance d'énergies décarbonnées : le nucléaire et l'hydraulique. Quand aux énergies renouvelables, elles représentent de l'ordre de 3 à 4% des besoins totaux de l'énergie mais elles sont appelées à un développement massif en vue de l'objectif d'une neutralité carbone en 2050. Cette évolution, quoique prévisible et souhaitable, n'est pas sans contraintes de production , de transport et de distribution et entrainera des bouleversements économiques ainsi que des changements dans nos modes de vie.
Émile Malet reçoit :
- Jules Nyssen, président de syndicat des énergies renouvelables,
- Jean-Pierre Hauet, ingénieur du corps des mines, directeur scientifique d'Equilibre des énergies,
- Julien Aubert, vice-président de Les Républicains, président de Osez la France,
- Gabrielle Gauthey, directrice des Affaires européennes et représentante auprès des Institutions de l'UE, TotalEnergies.
Présenté par Emile MALET
L'actualité dévoile chaque jour un monde qui s'agite, se déchire, s'attire, se confronte... Loin de l'enchevêtrement de ces images en continu, Emile Malet invite à regarder l'actualité autrement... avec le concours d´esprits éclectiques, sans ornières idéologiques pour mieux appréhender ces idées qui gouvernent le monde.
Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP-Assemblée nationale : https://bit.ly/2XGSAH5
Suivez LCP-Assemblée nationale sur les réseaux !
- Facebook : https://www.facebook.com/LCP
- X (ex-Twitter) : https://x.com/LCP
- BlueSky : https://bsky.app/profile/lcp.fr
- Twitch : https://www.twitch.tv/lcpassembleenationale
- Threads : https://www.threads.net/@lcp_an
- WhatsApp : https://www.whatsapp.com/channel/0029VaBXcqnHQbSD6iTO8E0C
- TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_an
- Instagram : https://www.instagram.com/lcp_an/
- Newsletter : https://lcp.fr/newsletter
- LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/lcp-assembl-e-nationale/
Retrouvez-nous sur notre site : https://www.lcp.fr/
#LCP #assembleenationale #Politique
Émile Malet reçoit :
- Jules Nyssen, président de syndicat des énergies renouvelables,
- Jean-Pierre Hauet, ingénieur du corps des mines, directeur scientifique d'Equilibre des énergies,
- Julien Aubert, vice-président de Les Républicains, président de Osez la France,
- Gabrielle Gauthey, directrice des Affaires européennes et représentante auprès des Institutions de l'UE, TotalEnergies.
Présenté par Emile MALET
L'actualité dévoile chaque jour un monde qui s'agite, se déchire, s'attire, se confronte... Loin de l'enchevêtrement de ces images en continu, Emile Malet invite à regarder l'actualité autrement... avec le concours d´esprits éclectiques, sans ornières idéologiques pour mieux appréhender ces idées qui gouvernent le monde.
Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP-Assemblée nationale : https://bit.ly/2XGSAH5
Suivez LCP-Assemblée nationale sur les réseaux !
- Facebook : https://www.facebook.com/LCP
- X (ex-Twitter) : https://x.com/LCP
- BlueSky : https://bsky.app/profile/lcp.fr
- Twitch : https://www.twitch.tv/lcpassembleenationale
- Threads : https://www.threads.net/@lcp_an
- WhatsApp : https://www.whatsapp.com/channel/0029VaBXcqnHQbSD6iTO8E0C
- TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_an
- Instagram : https://www.instagram.com/lcp_an/
- Newsletter : https://lcp.fr/newsletter
- LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/lcp-assembl-e-nationale/
Retrouvez-nous sur notre site : https://www.lcp.fr/
#LCP #assembleenationale #Politique
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:02...
00:23Bienvenue dans ces idées qui gouvernent le monde.
00:26Les énergies renouvelables, jusqu'où ?
00:29A l'instar des grands conflits mondiaux,
00:32le réchauffement climatique
00:34est une des principales préoccupations de la planète
00:37parce qu'il accompagne et peut induire
00:40des catastrophes naturelles,
00:42Mayotte en témoigne.
00:44Parmi les principaux responsables,
00:46le gaz carbonique, ce fameux CO2,
00:49mais pas que lui,
00:50qui, en s'accumulant dans l'atmosphère,
00:52porte atteinte au territoire et à la biodiversité,
00:55aux humains et aux infrastructures,
00:58d'où l'urgence d'une décarbonation tous azimuts,
01:02notamment des énergies polluantes,
01:04le gaz, le pétrole,
01:05a diminué drastiquement
01:07et concomitamment a développé les énergies renouvelables
01:11connues sous le sigle ENR,
01:14c'est-à-dire l'hydraulique,
01:16le solaire photovoltaïque,
01:18les éoliennes, la chaleur renouvelable,
01:21d'autres vecteurs énergétiques comme l'hydrogène,
01:24le méthanol et les biocarburants.
01:27La situation de la France a la particularité
01:30d'avoir 90 % de son électricité
01:34en provenance d'énergie décarbonée,
01:36essentiellement le nucléaire et l'hydraulique.
01:39Quant aux énergies renouvelables,
01:41elles représentent de l'ordre de 4 %
01:43des besoins totaux de l'énergie,
01:46mais elles sont appelées à un développement massif
01:49en vue de l'objectif d'une neutralité carbone en 2050.
01:54Cette évolution, quoique prévisible et souhaitable,
01:57n'est pas sans contraintes de production,
01:59de transport et de distribution,
02:02et entraînera des bouleversements économiques
02:05ainsi que des changements dans nos modes de vie.
02:08C'est ce que nous allons chercher à comprendre
02:10avec mes invités que je vous présente.
02:13Jules Nyssen,
02:15vous êtes président du syndicat des énergies renouvelables.
02:19Jean-Pierre Ouet, vous êtes ingénieur du corps des mines,
02:22directeur scientifique d'Equilibre des énergies.
02:26Julien Aubert,
02:27vous êtes vice-président de Les Républicains
02:30et vous êtes président de Osez la France.
02:33Gabrielle Gauthier, que nous avons en visioconférence,
02:37vous êtes directrice des affaires européennes
02:40et représentante auprès des institutions
02:43de l'Union européenne pour totale énergie.
02:47Avant de commencer à dialoguer,
02:50je vais vous présenter un extrait.
02:53Nous allons nous rendre à l'Assemblée nationale.
02:55Écoutez Agnès Pannier-Runacher.
02:58Elle était alors ministre de la Transition énergétique
03:01et elle présentait un projet de loi sur les énergies renouvelables.
03:06C'était le 2 décembre 2022.
03:08Deux tiers, c'est la part d'énergie fossile
03:11dans notre consommation finale d'énergie.
03:14Deux tiers de gaz, de fuel, de carburant,
03:17dont nous ne pouvons aujourd'hui pas nous passer pour nous déplacer,
03:20pour nous chauffer ou pour notre industrie.
03:23Deux tiers d'énergie fossile importée
03:26au détriment de notre balance commerciale
03:28comme de notre souveraineté.
03:312035, c'est la date à laquelle 26 de nos 56 réacteurs nucléaires
03:36arriveront au terme de 50 années d'exploitation.
03:40Tous devront alors passer le cap d'un contrôle de sûreté approfondi
03:43pour être prolongés 10 années de plus
03:46en matière énergétique.
03:482035, c'est demain.
03:5160 %, c'est selon RTE la proportion d'électricité
03:55que nous devons produire en plus à l'horizon 2050
03:59pour répondre à nos besoins croissants d'électrification
04:02pour l'industrie, pour les transports et les bâtiments,
04:05si nous voulons devenir le 1er grand pays industriel au monde
04:09à sortir des énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone.
04:14Mesdames et messieurs les députés, ces trois chiffres montrent bien
04:17que nous sommes à un tournant historique.
04:20Et si nous voulons devenir enfin maîtres
04:22de notre destin énergétique,
04:25nous ne pourrons nous passer d'aucune énergie décarbonée,
04:28nucléaire comme renouvelable,
04:30tant la marche à franchir est haute.
04:33Lorsque je dis renouvelable,
04:35je parle bien sûr de toutes les énergies renouvelables,
04:39celles qui produisent de l'électricité
04:41comme celles qui produisent de la chaleur.
04:44Nous devons donc toutes les développer,
04:46et il y a urgence.
04:48Un commentaire, Jules Nyssen ?
04:51C'est à la fois d'actualité et en même temps, c'est un peu daté.
04:54Ça date, je pense, de l'ouverture des débats à l'Assemblée nationale
04:57de la loi d'accélération des énergies renouvelables
05:00dans un contexte de crise énergétique.
05:02Mais on sent que le propos est, au départ, lié vraiment
05:05à un objectif de neutralité carbone par rapport à des enjeux climatiques.
05:09Si on regarde ça deux ans plus tard,
05:11les grands objectifs n'ont pas beaucoup changé,
05:12mais il y a une donnée vraiment nouvelle qui s'est installée.
05:15C'est la question de la souveraineté énergétique
05:18et de la souveraineté tout court.
05:19Même avec le nucléaire, on ne l'a pas du tout,
05:21puisque le nucléaire, ça concerne l'électricité,
05:24c'est qu'un quart de notre consommation énergétique.
05:26Et on voit qu'aujourd'hui, au-delà des enjeux climatiques,
05:29la question de la décarbonation, c'est la question pour l'Europe,
05:32qui n'a pas de ressources fossiles,
05:34de la construction de son autonomie, de son indépendance
05:36par rapport à des grands pays, la Chine, les Etats-Unis...
05:40On va avoir l'occasion d'en parler.
05:41C'est ça, la nouveauté,
05:43mais le discours a survécu pendant deux ans.
05:46Vous avez une critique à faire, Gabrielle Gauthier,
05:49sur le point de vue de Mme Pannier-Runacher,
05:53vu de Bruxelles, où vous êtes.
05:56Je pense que ces propos sont toujours d'actualité.
05:59C'est-à-dire qu'on est toujours dans la construction...
06:03Effectivement, on est un des seuls continents sans énergie primaire,
06:06et on est toujours dans la construction d'une capacité d'autonomie,
06:11la France a la chance d'avoir le nucléaire,
06:14tous les pays ne l'ont pas,
06:16mais en plus, comme on a une consommation d'énergie qui croît,
06:20nous sommes obligés de construire,
06:24et je suis dans une entreprise qui s'y a telle,
06:27une capacité supplémentaire, décarbonée et renouvelable.
06:31Et donc ça, c'est toujours d'actualité,
06:33et ça ne se fait pas très facilement, on pourra en parler.
06:36Merci, Julia Aubert.
06:37Vous avez une critique d'un point de vue politique.
06:39Je trouve qu'entre ce discours et celui qu'on pouvait entendre
06:44au gouvernement dix ans auparavant dans la même famille politique,
06:46c'est le jour et la nuit, puisque j'ai connu Mme Royal
06:49qui expliquait qu'il fallait, en allant du jour au lendemain,
06:52fermer des dizaines de réacteurs
06:55et qu'on pourrait les remplacer par des énergies renouvelables.
06:58Si on regarde ce qui a changé dans le contexte,
07:00il y a la décision de Donald Trump de sortir des accords de Paris,
07:04et donc, quelque part, ce qui fait peser sur l'Europe
07:07un poids démesuré par rapport à l'ambition...
07:10On va aborder ce sujet.
07:12Et puis après, il y a des choses dans son discours
07:14qui relèvent de l'ambition,
07:16et il y a des choses dans son discours qui relèvent de la réalité.
07:19Le seul chiffre qui est réel, c'est qu'en 2035,
07:22effectivement, on a un effet falaise électrique sur les réacteurs.
07:27Alors, Jean-Pierre Houette, je vais vous laisser
07:30donner votre point de vue sur les chiffres de Mme Pannier-Runacher,
07:34mais on va commencer ce débat.
07:36Les énergies renouvelables, on le vend en poupe,
07:38quoique elles sont faiblement représentées,
07:41disons, dans le bouquet final des énergies en France.
07:45Est-ce qu'on peut avoir un premier effet de définition ?
07:50C'est quoi, les énergies renouvelables ?
07:52Les énergies renouvelables, elles sont définies par la loi.
07:55Il y a un article du Code de l'énergie qui définit,
07:58qui liste les énergies considérées comme renouvelables.
08:01Vous les avez rappelées...
08:03Elles trouvent un sens que par la loi ?
08:04Non, elles ont...
08:06Effectivement, c'est par rapport, au fond,
08:08au cycle géologique qui a conduit aux énergies fossiles,
08:14elles ont une durée de vie qui est extrêmement longue.
08:17Dans la réalité, rien n'est strictement, stricto sensu, renouvelable.
08:21Mais on est dans l'aisselle des temps géoliviques longs,
08:25c'est la géothermie, l'énergie du soleil, etc.
08:27Je ne crois pas que ce soit vraiment le problème.
08:30Il y a un peu consensus, quand même,
08:32sur ce qu'on appelle les énergies renouvelables,
08:35qui sont d'ailleurs, pendant longtemps, nouvelles.
08:37On peut dire que ce sont des énergies durables ?
08:40Ce sont des énergies durables, mais, dans certains cas,
08:43néanmoins, à exploiter avec précaution.
08:45Je ne sais pas si nous aurons le temps de parler de la biomasse
08:49et des ressources forestières, de tout ce milieu
08:51qui est assez sensible et dont il faut faire attention.
08:55Alors, parmi les critiques,
08:57monsieur Nyssen,
08:59qui sont opposées aux énergies renouvelables,
09:03c'est qu'elles sont intermittentes et non stockables,
09:07ou difficilement stockables.
09:09A votre avis, est-ce qu'il y a des améliorations technologiques
09:13qui sont possibles et dans un avenir prévisible ?
09:17Déjà, poser la question comme ça,
09:20c'est regarder la question énergétique sous l'angle électrique.
09:23Parce que la géothermie et les bioénergies
09:26ne sont pas des énergies intermittentes.
09:28Je voudrais commencer par rappeler ça.
09:30Et l'hydraulique.
09:31L'hydraulique, non plus, jusqu'à un certain point.
09:34Ca me permet de revenir sur la condition...
09:36Pour le grand public, il assimile ça aux éoliennes
09:39et aux photovoltaïques.
09:40C'est bien la difficulté, puisqu'on englobe
09:43un ensemble assez diversifié sous l'image d'une éolienne.
09:46Avec vous, on va voir le détail.
09:48Toutes les difficultés que ça peut avoir.
09:50Après, sur l'électricité, si je mets l'hydroélectricité de côté,
09:54c'est vrai qu'une éolienne produit de l'électricité
09:56quand il y a du vent, un panneau solaire, quand il y a du soleil.
10:00Ca crée des intermittences
10:02qui peuvent se gérer de différentes manières.
10:04Tout ça est assez prévisible.
10:06Et puis, ça répond à une demande qui n'est pas constante.
10:10L'idée d'avoir un équilibre offre-demande de l'électricité
10:13avec une production constante,
10:14ou assurée par un parc nucléaire avec une consommation constante,
10:18ça n'existe pas.
10:19Quand la France a développé son parc nucléaire,
10:22elle s'est confrontée à un problème d'excès de production.
10:25Les premiers réacteurs étaient compliqués à faire varier
10:28et donc, on a inventé, en France,
10:30et on est un pays pionnier en la matière,
10:32des systèmes de déplacement de la demande,
10:35des heures creuses, des cumulus électriques,
10:37des systèmes qui vont consommer de l'électricité
10:40à des moments où la demande était moins importante.
10:43Aujourd'hui, le déploiement des énergies renouvelables électriques
10:46sur le réseau appelle à faire de nouveaux travaux
10:49et de réflexions pour trouver des systèmes.
10:52Il y a les systèmes de stockage qui sont importants,
10:54ce qu'on peut faire avec les interconnexions,
10:57aussi, entre la partie vent, la partie soleil,
10:59en jouant sur les disparités géographiques,
11:02à la combinaison avec ce que produit le parc nucléaire.
11:05Il y a aussi ce qu'on peut faire, encore aujourd'hui,
11:07en matière de déplacement de la demande,
11:09faire fonctionner un chauffe-eau ou de l'électroménager à midi.
11:13Ca peut avoir un sens et je crois que tout le monde y travaille,
11:16d'ailleurs, pour qu'il puisse y avoir des offres d'électricité
11:20avec un signal-prix qui permette à un industriel,
11:22à un particulier, de consommer l'électricité
11:25au moment où elle est le plus abondante, le moins chère.
11:28Ca a un intérêt pour la collectivité dans son ensemble.
11:32Gabriel Gauthier, sans faire un inventaire à l'après-verre,
11:36est-ce que vous pouvez citer
11:40les différentes énergies renouvelables
11:43et est-ce que vous pouvez nous dire en quoi TotalEnergie
11:46est impliquée dans la production d'énergies renouvelables ?
11:51Alors, TotalEnergie est impliquée depuis moins longtemps que d'autres,
11:56mais quand même très sérieusement dans les énergies renouvelables
12:00parce que c'est une entreprise qui a absolument conscience du défi climatique
12:04et que, d'abord pour elle-même,
12:06elle veut réduire, électrifier tout ce qu'elle peut électrifier,
12:10parce que c'est quand même plus efficace que les fossiles,
12:13et elle veut participer à l'autonomie de notre continent.
12:18Mais elle est en train de devenir un des plus gros investisseurs.
12:22Elle n'est pas toujours... C'est un défi de la voir comme ça.
12:26Elle investit plus de 6 à 7 milliards d'euros par an
12:30dans ce nouveau domaine.
12:32C'est un des plus gros investisseurs dans les renouvelables.
12:35Pour nous, dans quel domaine ?
12:36Essentiellement, le solaire, l'éolien.
12:39Un peu l'hydro, mais c'est quand même le solaire et l'éolien.
12:43Alors, sur tous les continents, bien sûr.
12:45Elle a déjà franchi le cap des 2 gigawatts de puissance en France,
12:48mais elle construit dans le monde,
12:50pratiquement chaque année, 6 centrales nucléaires, en gros, par an.
12:55Et d'ailleurs, de façon...
12:57Malgré les difficultés, on pourra y revenir du permitting,
12:59parce que selon les pays, ça va plus ou moins vite,
13:03ça va quand même un peu plus vite
13:05que la construction d'une centrale nucléaire,
13:07même si on bénit le ciel d'avoir la capacité nucléaire en France.
13:12Les pays qui n'ont pas de nucléaire
13:15ont quand même plus de mal à assurer
13:19ce que demande le consommateur,
13:20c'est-à-dire la fourniture d'une énergie ferme,
13:23clean, firm power, comme on dit,
13:24c'est-à-dire d'une énergie stable.
13:26Et là est tout le défi.
13:28Le défi, c'est d'avoir de la flexibilité.
13:31Les énergies, un système qui repose à 80 %
13:33sur de l'énergie renouvelable,
13:35donc, par définition, intermittente,
13:38est quand même très compliqué à équilibrer.
13:42Ça demande donc de la flexibilité.
13:44Et donc, un système qui, pour nous,
13:46est difficilement équilibrable en reposant à 100 % sur de l'électronique.
13:51Pardon, Gabrielle, ce que vous produisez,
13:53c'est pour la France ou au niveau de l'Europe ?
13:56C'est au niveau du monde qu'on produit.
13:58En France, on a une ambition d'avoir 35 gigawatts
14:01installés dans le monde en 2025.
14:03En gros, un tiers en Europe, un tiers aux Etats-Unis,
14:06un tiers dans le reste du monde.
14:08Évidemment, les pays ne sont pas égaux.
14:10En Inde, on a une centrale qui fait cinq fois
14:13la taille de la région parisienne.
14:15Bon.
14:16On a aujourd'hui déjà 24 gigawatts d'installés dans le monde,
14:21donc quatre en Europe, deux en France.
14:25Bien évidemment, on installe plus rapidement dans certains pays
14:29qu'en France. En France, en moyenne, il faut sept à dix ans
14:33entre le terrain
14:36et la sortie de la centrale.
14:42Par contre, en parallèle,
14:45nous maintenons une capacité de flexibilité,
14:47ce qu'on appelle des centrales à gaz,
14:50de plus en plus décarbonées, bien sûr,
14:52parce qu'on ne peut pas assurer la flexibilité d'un système
14:55uniquement par des batteries, que nous fabriquons aussi.
14:59On va en parler après.
15:00Voilà. Donc il faut absolument penser à l'équilibre,
15:03équilibrer cette intermittence,
15:06soit journalière, plus grave d'ailleurs, saisonnière,
15:10d'un système qui reposerait de façon croissante
15:14sur des renouvelables. Il faut y penser en même temps.
15:17Voilà. Et puis, il faut construire un réseau.
15:20Il s'agit de l'électrification de l'Europe.
15:22On va aborder les réseaux après.
15:24C'est les deux défis à un système
15:27qui dépendrait de plus en plus sur les renouvelables.
15:30Et ça, il ne faut pas l'oublier.
15:31On va en parler.
15:33Julien Aubert, vous avez entendu Gabriel Gauthier
15:37parler d'un investissement sur le solaire, les éoliennes.
15:42Mais quand on écoute ce qui se dit,
15:46ce qui se lie, les différents programmes,
15:49on dit que le marché est dominé par la Chine.
15:52Est-ce qu'on peut inverser la tendance ?
15:55Est-ce qu'on peut espérer un jour une souveraineté,
15:59peut-être pas française, mais au moins européenne,
16:01dans ce domaine ?
16:02Non. Je ne le pense pas sur la fabrication,
16:05mais je crois qu'il faut toujours prendre le sujet à l'endroit.
16:09On est passé très rapidement à l'axiome
16:10en disant qu'il y en aurait plus.
16:12Comment on fait ? Sans se demander
16:15si, quand on dit les énergies renouvelables,
16:17il faut toutes les prendre.
16:19C'est ce qui a été en partie introduit,
16:21avec la même intensité.
16:23Est-ce qu'on a choisi les bonnes énergies renouvelables ?
16:26Il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord.
16:29Je pense que la prévisibilité solaire,
16:31ça va à peu près.
16:32La prévisibilité en termes de vent, c'est plus compliqué.
16:35J'ai été président d'une commission d'enquête
16:37qui avait montré, Jean Covici l'avait calculée,
16:40que la théorie du foisonnement au niveau européen
16:43ne fonctionnait pas.
16:44Sur l'éolien, je suis assez critique.
16:46Et effectivement, comme il y a un effet de sédimentation,
16:50c'est-à-dire qu'on a d'abord beaucoup investi
16:52sur le solaire et sur l'éolien,
16:54comme l'éolien est devenu le symbole du parti écologiste,
16:57donc des partis des énergies vertes,
16:59quand les Français pensent à l'énergie renouvelable,
17:01ils pensent électrique et ils pensent éolien solaire,
17:03au mépris de la chaleur, qui est un vrai sujet
17:06et sur lequel il n'y a sans doute pas assez d'investissement en géothermie.
17:09Ce qu'on sait, c'est que développer une part électrique intermittente,
17:14c'est très compliqué.
17:16Ça a des conséquences.
17:17Le compteur Linky a été déployé sur le territoire
17:19pour permettre de gérer, on a vu, la réaction sociale.
17:22Là, la CRE a demandé à modifier les régimes d'heure creuse
17:26pour s'adapter à...
17:27La CRE, c'est la Commission de Régulation de l'Énergie.
17:29Elle a demandé à modifier le régime des heures creuses
17:31avec 75 régimes d'heure creuse, en fonction de l'endroit où on vit,
17:35pour s'adapter à l'augmentation massive d'une énergie intermittente.
17:39Donc, je dirais qu'avant de se lancer
17:42dans une électrification intermittente,
17:45il faut réfléchir à deux choses.
17:46Un, à la complexité,
17:47au coût, effectivement, des réseaux, des investissements.
17:50Et ensuite, à l'articulation de ce régime intermittent
17:53avec votre régime autostable composé du nucléaire et de l'hydro.
17:57Et une fois que vous avez déterminé
17:59quelle part dans les énergies renouvelables vous pouvez avoir
18:01et que vous devez avoir en électrique ou en chaleur,
18:04alors là, il y a aussi une analyse économique à faire,
18:07parce que c'est ce qu'on appelle le coût de la tonne de CO2 évité,
18:10si je réfléchis en termes écologiques.
18:12Quand j'ai 1 000 euros, où est-ce que c'est le plus efficace
18:15en termes d'accord de Paris ?
18:16Est-ce que c'est faire une éolienne ? Est-ce que c'est mettre du solaire ?
18:19Est-ce que c'est faire de la chaleur ? Est-ce que c'est faire de la biomasse ?
18:21Ça, déjà, on commencerait à bâtir une stratégie financière,
18:26écologique, et on pourrait, dans ce cas-là,
18:29en déduire des objectifs nationaux.
18:31Et puis après, le privé, je dirais le public,
18:33prennent leur part du fardeau.
18:35Alors, avec vous, Jean-Pierre Rouet,
18:37je voudrais qu'on aborde la question pratique.
18:40Pour ce qui est de la France,
18:42la dernière programmation pluriannuelle de l'énergie
18:45prévoit pour 2035 de quadrupler l'énergie solaire,
18:50de doubler l'éolien terrestre
18:53et de maximiser l'éolien en mer
18:55de 1,5 gigawatt à 18 gigawatts.
18:59A votre avis, est-ce réalisable ?
19:02Et quels sont les besoins
19:04au regard de notre situation énergétique ?
19:07Est-ce qu'il y aurait un optimum à réaliser ?
19:10Et en même temps, sur les prévisions.
19:13Sur l'évolution du bilan énergétique,
19:15et pour revenir à notre sujet des énergies renouvelables,
19:18nous, dans l'équilibre des énergies, on considère
19:20qu'il y a le fil rouge de la décarbonation,
19:23qui s'impose à tout le monde,
19:25mais qu'il faut surtout affecter les énergies
19:27là où elles sont les plus appropriées.
19:30Quand on parle d'énergie renouvelable,
19:32il ne faut pas uniquement se focaliser sur l'électricité.
19:35C'est l'électricité, c'est la chaleur
19:37et c'est aussi les molécules.
19:39La biomasse, ce sont des molécules.
19:41C'est quelque chose de très précieux.
19:43On le voit avec tous les produits pétroliers.
19:46Qu'est-ce que ça veut dire ?
19:47Pour faire des objets, des carburants liquides,
19:50on ne fait pas uniquement un certain nombre de choses
19:52avec des électrons.
19:54Et donc, ça, je tiens à insister là-dessus,
19:56parce que ça suppose qu'on ait des politiques
19:59qui soient bien orientées pour valoriser au maximum
20:02le potentiel de chaque forme d'énergie renouvelable.
20:05Pour revenir à la question que vous posez, Emile,
20:07sur l'électricité,
20:09nous, évidemment, on considère
20:12que l'électricité doit jouer un rôle fondamental
20:15dans la décarbonation.
20:17On n'y arrivera pas si le rôle de l'électricité
20:19double pas en proportion dans le bilan énergétique.
20:22Aujourd'hui, c'est 27 % pour la France.
20:24Il faut que ça passe à 54.
20:26On n'est pas sur cette trajectoire-là.
20:28Et donc, c'est le problème principal.
20:30Aujourd'hui, les usages de l'électricité
20:33se développent à une lenteur qui n'est pas cohérente
20:35avec les objectifs qu'on s'est donnés.
20:37C'est le point principal.
20:39Il y a une politique à remonter sur ce thème.
20:41Il faut savoir par quels moyens on répondra à la demande.
20:44Et là, nous, on pense que c'est un cocktail,
20:47un équilibre entre les formes pilotables,
20:50donc le nucléaire, et les formes
20:52qui ne sont pas les énergies renouvelables,
20:54qui a une complémentarité.
20:56Il faut ancrer ça dans les esprits.
20:58Il faut que ce soit terminé, cette guerre du tout nucléaire,
21:01du tout énergie renouvelable.
21:03Il faut arriver à un équilibre.
21:05Par contre, nous, nous sommes un peu sceptiques
21:08sur le bien fondé de fixer à l'avance
21:10des proportions, de dire
21:11qu'on va faire 80 gigawatts de photovoltaïque,
21:1430 gigawatts de...
21:16Non, on pense que, à l'horizon auquel on travaille,
21:19il faut quand même suivre la demande,
21:21il faut l'accompagner, bien entendu,
21:23parce que si vous fixez des objectifs
21:25de façon trop rigide, vous créez un dogmatisme.
21:28On dit que puisque c'est dans la PPE,
21:30il faut faire les investissements correspondants.
21:33Non, il faut que la demande et l'offre soient de pair.
21:37Et nous, on considère que les objectifs,
21:39en particulier certains objectifs très ambitieux
21:42sur le photovoltaïque de toiture,
21:43par exemple, de petites et de grandes toitures,
21:46on pense que là, on lance peut-être
21:48les objectifs le bouchon un peu loin.
21:50Jules Nicet, qu'est-ce que vous pensez, vous,
21:53des objectifs de la PPE,
21:55enfin, la fameuse programmation pluriannuelle ?
21:57C'est atteignable ?
21:59D'abord, j'étais d'accord avec ce que disait Jean-Pierre Huet
22:02jusqu'à la toute fin de son propos.
22:04Je sais pas si on désaccorde que ça avec lui.
22:06Je voudrais rappeler qu'on devrait disposer,
22:09depuis le mois de juillet 2023,
22:11d'une stratégie énergie-climat composée
22:13dans la programmation d'un décret PPE
22:15et d'un décret qu'on appelle SNBC,
22:17stratégie nationale bas carbone,
22:18qui décrit la manière dont on doit transformer
22:21nos consommations énergétiques
22:23pour, petit à petit, enlever du fossile
22:25et y substituer des énergies décarbonées.
22:27Or, on fait tout à l'envers, il n'y a pas de loi,
22:30il y a un décret PPE qui vient avant la SNBC
22:32et on se retrouve dans un monde
22:34qui est complètement chamboulé.
22:36Maintenant, ça paraît assez facile de dire
22:38que ça sert à rien de produire quelque chose
22:40s'il n'y a pas la demande en face.
22:42On discute beaucoup, dans le monde politique aujourd'hui,
22:45du bien-fondé de la politique de l'offre.
22:48Je suis content de pouvoir me revendiquer
22:50du côté de la politique de l'offre.
22:52Pourquoi je dis ça ?
22:53Parce qu'on est en train, essentiellement,
22:55de parler des objectifs en matière d'électricité,
22:58qu'on discute de ça dans un contexte
23:00où la demande d'électricité est faible,
23:02elle est en diminution depuis les 5-6 ans.
23:05Ça dit beaucoup de choses,
23:06comme le rappelait Xavier Pieschazik
23:09sur l'état de notre économie,
23:10sur les effets d'efficacité d'économie
23:13que chacun a pu faire et qui dépassent
23:15les transferts d'usage vers l'électricité.
23:17Donc, peut-être que ça va changer,
23:19et de toute façon, c'est souhaitable.
23:21Si ça ne change pas, c'est qu'on a raté
23:23l'enjeu de la décarbonation.
23:25Le jour où ça va changer, ça va changer assez vite,
23:27en réponse à un signal prix,
23:29parce qu'on aura mis un prix au carbone,
23:31parce qu'on aura accompagné une transformation,
23:34et on voit que la Commission européenne
23:36est en train de travailler, dans la lignée du rapport Draghi,
23:39en face, il faut des moyens de production.
23:42On a évoqué le mur nucléaire, il y a 2035,
23:44et comment on dépassera les 50 ans pour la durée de vie.
23:47On a peut-être un peu reculé, mais d'ici 2050,
23:50la quasi-totalité des réacteurs ne sera plus en service.
23:52Ça ne se construit pas en une année, un réacteur nucléaire.
23:55Tout à l'heure, on rappelait les délais nécessaires
23:58pour installer un parc éolien ou des panneaux solaires.
24:01Il y a quelque chose d'incohérent
24:03entre savoir qu'on a besoin de beaucoup d'électricité
24:05et doubler la part relative dans la consommation finale,
24:08et en même temps dire qu'on va conditionner ça
24:11à la demande qu'on observe aujourd'hui sur le marché.
24:13Nous, ce pour quoi nous militons,
24:15c'est pour qu'il y ait une stratégie de décarbonation
24:18ambitieuse, et on voit comment on essaie de la financer,
24:21de l'accompagner, et qu'on ne perde pas de temps
24:24pour mettre en place les moyens.
24:26Nos voisins européens n'ont pas de nucléaire.
24:28Leur problème, c'est de décarboner leur production d'électricité.
24:32Ils ont les mêmes sujets en bien plus grand que nous,
24:34de flexibilité, d'intermittence,
24:36à marge forcée.
24:37Nous, on a cette chance d'avoir ce parc nucléaire
24:40et des carbonées importantes d'électricité.
24:42Ça devient un peu le pétrole français, si j'ose dire.
24:45Profitons-en. Il y a des interconnexions.
24:47On peut alimenter les autres pays européens.
24:50Si le carbone a plus de prix, on offrira une électricité
24:53décarbonée aux autres.
24:54Offrons-la aux industriels pour faciliter les bascules d'usage
24:57à un prix raisonnable, puisqu'il a été payé
25:00par les contribuables depuis le programme nucléaire.
25:03Profitons-en et utilisons les capacités qu'a la France
25:05pour le déploiement d'énergie renouvelable électrique
25:08et non électrique pour compléter cette offre.
25:11Mais on ne peut pas le faire en réponse à un signal de demande.
25:14Il faut le faire par anticipation.
25:16On ne va pas produire pour rien.
25:18Il faut se donner les moyens de transformer notre système.
25:21Avant, c'était un sujet climatique.
25:23En plus, ça devient un sujet d'autonomie énergétique,
25:26mais grave.
25:27Jean-Pierre Houette, une petite précision.
25:30Vous dites qu'il ne faut pas simplement des électrons,
25:33mais qu'il faut des molécules.
25:35Dans quel pourcentage ?
25:38D'où les électrons et d'où les molécules ?
25:41En fait, ce ne sont pas les mêmes ressources.
25:44Avec des panneaux photovoltaïques, on ne fabrique pas des molécules.
25:47Les molécules vont venir surtout de la biomasse.
25:50Je reviens au problème que j'évoquais tout à l'heure.
25:53L'utilisation optimale de la biomasse est un vrai problème,
25:57parce que tout le monde en veut.
25:59Tout le monde veut utiliser les ressources en bois
26:01pour faire de la chaleur,
26:03pour faire du bois d'oeuf,
26:05pour faire des carburants.
26:08Et donc, la ressource n'est pas là.
26:11Et même pour faire du biométhane.
26:13Nous, nous considérons qu'une molécule de gaz
26:17est quelque chose de précieux.
26:19Brûler une molécule de gaz dans une chaudière,
26:22c'est un péché contre l'esprit.
26:25Et qu'il faut absolument l'utiliser au mieux,
26:28l'utiliser si possible comme matière première
26:31ou alors pour des usages pour lesquels il n'y a pas d'autre solution.
26:35Pour la chaleur haute température, par exemple.
26:37Mais pour la chaleur basse température,
26:39évitons de brûler des molécules que l'on considère comme précieuses.
26:43Je vous donne la parole après, Jules Nyssen.
26:47Oui, allez-y, Gabrielle.
26:49La première chose, c'est qu'effectivement,
26:51dans la décarbonation,
26:52il y a des usages qui ne peuvent pas être décarbonés
26:55avec des électrons.
26:57Comme Jean-Pierre Rivette le disait bien,
26:59dans le transport, on ne peut pas tout électrifier.
27:02Bien sûr, à court terme, on va électrifier,
27:05et l'Europe, on ne va pas revenir là-dessus,
27:08ça prendra plus ou moins de temps,
27:10les véhicules légers, les voitures individuelles.
27:12Par contre, les camions, ça prendra plus de temps,
27:15et les avions, on est bien obligés, nous,
27:17de fabriquer ce qu'on appelle des SAF,
27:19Sustainable Aviation Fuels,
27:21donc des carburants qui sont soit des biocarburants,
27:25soit plus tard, on verra,
27:26qui sont décarbonés.
27:28C'est pas le cas aujourd'hui.
27:31Alors, pour le moment, on en fabrique,
27:35on a des mandats européens pour en injecter,
27:38et donc on est en train de transformer massivement
27:41notre outil industriel, notamment à Grandpuis, à la MED,
27:44pour fournir les besoins des mandats européens
27:48qui nous sont demandés,
27:49parce que là, il y a une aide à la décarbonation
27:52grâce à ces mandats européens.
27:56Mais ça aussi, c'est des molécules,
27:58c'est ce qu'on appelle Renewable Aviation Fuels,
28:00c'est renouvelable, c'est aussi...
28:02Et comme le disait Jean-Paul,
28:03c'est vrai que la biomasse est limitée.
28:07Bon, on peut aussi...
28:09Il y a des usages industriels qui ne peuvent pas être électrifiés.
28:13On a aussi, nous, une ambition,
28:16nous avons une ambition sur le biométhane,
28:18peut-être pour décarboner les CCGT,
28:20utile pour la flexibilité du système électrique,
28:22mais également pour décarboner les usages industriels.
28:25Nous avons, c'est pas un secret,
28:28conclu des accords avec Saint-Gobain, par exemple,
28:30pour des Biomethane Purchase Agreement de long terme.
28:34On leur vend à long terme du biométhane
28:36pour décarboner les usages industriels.
28:38Je pense quand même que,
28:40même si à court terme, la demande électrique,
28:42et c'est un sujet, baisse,
28:45il y a quand même...
28:47Et la demande en énergie, à moyen terme, va croître.
28:50Alors, c'est lié, cette baisse de la demande,
28:53il y a beaucoup de destruction, malheureusement,
28:55de demandes industrielles.
28:56L'Europe est en train de décrocher,
28:58et donc, c'est un peu anormal.
29:00On peut s'inquiéter de ce sujet-là.
29:02Toutefois, à moyen terme, on peut espérer
29:04qu'avec la masse d'électricité qu'il va falloir
29:06pour les véhicules électriques,
29:09même s'ils stagnent un tout petit peu en ce moment,
29:12on va devoir avoir besoin de plus d'électricité
29:15dans notre mix énergétique.
29:18Donc, préparons-nous quand même à ça.
29:20Ce n'est pas sans défi, comme je vous le disais.
29:23D'abord, on a beaucoup plus de mal,
29:25on a moins de terrain qu'on a aux Etats-Unis,
29:29c'est beaucoup plus facile.
29:31Ils sont moins regardants sur l'environnement.
29:33On va parler de ce sujet après.
29:35Et donc, on a besoin, on y reviendra,
29:38il n'y a pas que la production.
29:41Les réseaux, c'est un vrai sujet.
29:42On va en parler. Alors, Julia Aubert.
29:46Il y a quelque chose d'intéressant qui a été dit,
29:48de dire qu'on a une demande électrique
29:50qui baisse légèrement,
29:52il y a une désindustrialisation,
29:53mais il y a une désindustrialisation,
29:55parce qu'il y a une guerre économique,
29:57avec notamment les Etats-Unis et la Russie,
30:00sur le sujet de la compétitivité énergétique.
30:04Et donc, il ne suffit pas de produire
30:06plus d'électricité ou plus d'énergie,
30:07encore faut-il la produire à un coût
30:10qui permet la compétitivité de l'industrie européenne.
30:13D'où ce que je disais en introduction,
30:15c'est que, pendant ce temps-là, M. Trump dit,
30:16moi, je vais forer, forer, forer, forer.
30:19Donc, il va, en réalité, imbiber la croissance américaine
30:23de pétrole pas cher,
30:24ce qui complique une nouvelle fois l'analyse
30:27et qui fait qu'on ne peut pas uniquement avoir un calcul disant
30:30il suffit de mettre des objectifs dans une loi
30:32et on va produire.
30:33Nous devons nous interroger sur quelle est la stratégie financière,
30:36parce qu'on fait comme si le pays n'était pas endetté
30:39et on pouvait payer, je dirais, un renouvellement du parc,
30:43des SMR ou des petits réacteurs nucléaires,
30:47des milliers d'éoliennes.
30:49Alors, peut-être que le secteur privé prendra sa part,
30:51mais, en tout cas, on doit procéder par étapes.
30:54La première étape, comme ça a été dit,
30:56c'est de restaurer notre avantage compétitif au plan français.
31:00D'abord, avant de réfléchir au plan européen,
31:01réfléchissons au plan français.
31:03Remettons des centrales nucléaires,
31:06faisons-les à un prix compétitif.
31:08Et ensuite, la complémentarité, oui,
31:10mais nous devons nous interroger sur quelle est la meilleure complémentarité,
31:13parce que, lorsque l'on multiplie les éoliennes,
31:17eh bien, on a une injection dans le réseau
31:19de l'intermittence à gérer,
31:20des centrales à gaz à avoir à côté
31:22pour permettre, lorsque les éoliennes ne fonctionnent pas,
31:26de produire de l'électricité.
31:27Ça complique énormément le système.
31:29Est-ce que, voilà, il ne suffit pas de dire
31:31qu'on va mettre 8 % d'éoliennes, on devrait se dire,
31:33mais quel est le bon pourcentage qui va me permettre,
31:35à mon système global, de fonctionner au moindre coût ?
31:39Je crois que c'est une démarche économique
31:41qu'on devrait avoir avec une stratégie, donc, industrielle.
31:44Je terminerai sur ça.
31:46Pas seulement des plans soviétiques où on fixe des grands pourcentages,
31:49une stratégie industrielle territoriale
31:52où est-ce qu'on implante, à la fois le nucléaire,
31:54mais aussi les énergies renouvelables,
31:55plutôt que de laisser, parfois, les gens, je dirais,
31:58chercher des terrains pour construire,
32:00c'est un peu le Far-Ouest,
32:01ayons une stratégie dans le temps, dans l'espace,
32:04faisons de l'aménagement du territoire,
32:05réfléchissons à notre intérêt et à combien on peut y consacrer.
32:08Une fois qu'on aura ces grandes masses...
32:10Alors, Jules Nyssen,
32:12vous présidez le syndicat des énergies renouvelables.
32:15À votre avis, à 2030, 2035, 2050,
32:19quel est le schéma prospectif optimal,
32:23à la fois d'un point de vue de la décarbonation,
32:27mais d'un point de vue de l'industrialisation
32:30et d'un point de vue financier, ce qui est supportable ?
32:33Et est-ce qu'il faut faire ça à l'échelle française
32:36ou à l'échelle européenne ?
32:38Vous me donnez combien de temps ?
32:39La question est extrêmement large.
32:41Je vous donne deux minutes.
32:422050 et 2035, c'est pas du tout la même échelle de temps.
32:452035, c'est le temps d'une planification
32:47sur lequel on peut prévoir des moyens, des objectifs
32:51et essayer de les tenir.
32:522050, ça renvoie à quelque chose qu'il faut avoir en tête,
32:55c'est une perspective.
32:562050, c'est l'échéance de l'accord de Paris.
32:58Au fond, la situation dans laquelle il faut arriver
33:01est assez connue.
33:03Le réseau de transport d'électricité, RTE,
33:04a dessiné ça pour la France.
33:06L'ADEME a fait ce travail, d'autres associations l'ont fait,
33:08et on sait, ça a été dit tout à l'heure,
33:10qu'il faut à peu près 55 % d'électricité
33:14dans la consommation finale d'énergie.
33:15Le reste, c'est les molécules et les calories,
33:18et tout ça dans un effort de réduction des consommations
33:21qui est très significatif,
33:22ce qui est une donnée qu'on a tendance à oublier.
33:24C'est extrêmement ambitieux, c'est difficile,
33:27et à l'instant T, ça va coûter cher.
33:29Je crois qu'il serait complètement fou d'imaginer le contraire.
33:33Maintenant, c'est le prix de quoi ?
33:35Je le répète, c'est le prix de l'autonomie stratégique
33:38de l'Union européenne.
33:39C'est évidemment une politique qui ne peut pas être menée
33:42à l'échelle de la France toute seule, ça n'aurait pas de sens.
33:45Ca ne peut se faire qu'à l'échelle d'un espace économique intégré,
33:48où il y a un marché qui est suffisamment grand...
33:50Mais à l'échelle européenne, les mixes énergétiques
33:53sont si différents.
33:54La France a un mix énergétique qui est caractérisé
33:56par une électricité très fortement décarbonée.
33:59C'est son atout dans l'espace européen.
34:01Les autres essaient de rattraper ça à marge forcée,
34:03mais ça n'est pas si différent.
34:05Bien entendu, du côté de l'est de l'Europe,
34:07on reste plus dépendant du charbon que ce qu'on peut être
34:10du côté ouest, mais tout ça est en train de se transformer.
34:13Et moi, je pense que ça n'a de sens...
34:15Enfin, cette stratégie énergétique n'a de sens
34:17que dans une stratégie économique coordonnée
34:20à l'échelle d'un espace économique qui est capable
34:22de rivaliser avec la Russie, la Chine ou les Etats-Unis,
34:25et qui est capable de mettre en place
34:27une politique de barrière douanière.
34:29Sinon, on n'y arrivera pas non plus.
34:31Comment rivaliser aujourd'hui avec des pays
34:33comme les Etats-Unis, Julien Aubert l'a rappelé,
34:36qui vont inonder les marchés d'hydrocarbures,
34:38y compris pour travailler la compétitivité des Etats-Unis
34:41au reste du monde, qui vont s'en servir
34:43comme d'une arme commerciale et qui, comme ils sont
34:46intégrés dans nos systèmes productifs,
34:48coûtent moins cher à utiliser leurs alternatives décarbonées.
34:51Ca ne peut pas marcher économiquement.
34:53Il faut en faire un objectif commun,
34:55et c'est pas la France toute seule qui peut faire ça,
34:58mais elle peut en être un contributeur important.
35:00Ca se fait à l'échelle européenne.
35:02J'ai un point de désaccord.
35:04C'est-à-dire que les accords de Paris
35:06ne sont pas pour moi automatiquement
35:09des accords de souveraineté.
35:11On peut très bien être souverain
35:12en piétinant les accords de Paris et en cherchant du pétrole.
35:16On peut chercher à courir derrière les accords de Paris
35:19et perdre notre souveraineté parce qu'on ferait des erreurs
35:22qui feraient qu'on serait obligé d'aller chercher,
35:25ici ou là, à l'extérieur, des sources d'énergie.
35:27Je dirais que la souveraineté, notamment la souveraineté industrielle,
35:31suppose qu'on ait une réflexion plus fine.
35:33Prenez les transports, ce qu'on a fait sur le véhicule électrique.
35:36C'est bien d'imaginer qu'on puisse se véhiculer électriquement,
35:39avec des véhicules chinois.
35:41La souveraineté, là, elle est égale à zéro
35:43parce qu'on va perdre notre industrie automobile.
35:46Pour moi, il y a l'objectif écologique.
35:48Après, il doit y avoir, je dirais, une priorité.
35:51Pour moi, la souveraineté, c'est national, ce n'est pas européen.
35:54Il suppose...
35:55S'il vous plaît, je voudrais avoir l'avis de Gabrielle Gauthier
35:59sur l'arbitrage national ou l'arbitrage européen.
36:03Je crois que la vérité, c'est...
36:05Je suis tout à fait d'accord avec M. Aubert
36:07qu'il faut davantage de planification.
36:09C'est dans les tripes de notre territoire.
36:12Il faut des planifications pour les zones
36:14où on peut implanter des éoliennes sans heurter l'environnement,
36:18pour des zones où on peut cantonner ça.
36:20Ça se planifie longtemps à l'avance.
36:22De même pour les réseaux.
36:23On n'a pas encore parlé des réseaux, mais il faut une planification.
36:27En revanche, j'y dois être assez critique
36:29en étant à Bruxelles sur un certain nombre de sujets,
36:32il faut reconnaître que dans la crise que l'on vient de traverser,
36:36heureusement qu'on avait l'Europe.
36:38Parce qu'il y avait ce marché
36:41qui est intégré
36:44de façon... On peut encore l'améliorer,
36:47mais au niveau énergétique.
36:49Quand nos centrales nucléaires n'ont pas produit assez
36:52et qu'on a eu des pépins,
36:53on a acheté de l'électricité aux Allemands.
36:56Et vice-versa pour le gaz.
36:58Je peux vous dire qu'on n'a pas la même entraide
37:00entre le Texas et la Louisiane,
37:02ou entre les régions de Chine.
37:05C'est quand même un des bienfaits de l'Europe.
37:08Qui doit s'accentuer, d'ailleurs,
37:10parce qu'on peut dire ce qu'on peut dire.
37:12Quand on va dépendre peut-être plus,
37:14et on aura quand même besoin de renouvelables,
37:17le solaire, c'est en Espagne,
37:18et l'éolien, c'est plutôt au nord.
37:20Et moi, j'ai essayé de faire le premier contrat long terme
37:23pour décarboner notre raffinerie d'envers
37:25à partir de nos centrales solaires, essentiellement en Espagne.
37:29C'est compliqué, il y a encore des choses à améliorer,
37:31mais ça peut se faire.
37:33Il y a encore des choses à faire pour traverser les frontières.
37:36Mais je pense qu'il faut encore...
37:38Et ça fonctionne, ça a fonctionné,
37:40et ça nous a quand même un peu sauvés.
37:42Je suis d'accord sur les deux,
37:44il faut qu'on réfléchisse au niveau national.
37:46Chaque pays a son mix énergétique,
37:48et Dieu merci, le mix énergétique des Allemands
37:50est compliqué à comprendre.
37:52Ils sont bien contents de nous acheter
37:54quand ils en ont besoin, également, de l'électricité nucléaire.
37:57Mais vice-versa.
37:58Merci, Gabrielle Gauthier.
38:00Vous avez un mot sur ce sujet ?
38:02On passe à notre...
38:03En termes de souveraineté,
38:04on n'est pas en désaccord avec Julien Robert.
38:07La question est de quel genre de souveraineté on part.
38:09On n'en a pas, puisqu'on dépend d'un système énergétique
38:12qui est en majorité, dépendant d'une ressource
38:15que l'Europe ne détient pas dans son sous-sol.
38:17Ce n'est pas le cas des Etats-Unis,
38:19ni de la Chine, qui découvre des gisements de gaz de schiste
38:22et qui, en parallèle, déploie du renouvelable.
38:25C'est ça, l'enjeu qu'il faut qu'on prenne en considération.
38:28L'accès à l'énergie, c'est la base de la compétitivité industrielle.
38:32C'est un point fondamental.
38:33Après, pour le reste, il faut regarder ça plus largement.
38:36C'était le commentaire.
38:38Merci. Écoutez, on va maintenant écouter un extrait
38:42qui vient de l'Assemblée nationale.
38:44C'est le député Alexandre Casmarian.
38:48Il était, à l'époque, président de la Commission des affaires économiques.
38:52C'était à l'Assemblée nationale, le 2 décembre 2022.
38:55L'actualité énergétique est dense.
38:58La demande électrique augmente.
38:59Nos capacités de production électrique sont limitées.
39:02Et les prix sont en hausse partout en Europe.
39:05Cette actualité préoccupe légitimement les Français.
39:08Rares sont ceux qui comprendraient
39:10que la réponse du législateur face à la crise énergétique
39:13soit de produire moins d'électricité
39:16ou de freiner des cas de fer
39:17sur de nouvelles capacités de production d'électricité.
39:20En réalité, au-delà des traditionnels clivages,
39:23nous sommes nombreux à partager une conviction dans cet hémicycle.
39:26Pour résoudre la crise énergétique,
39:28nous devons produire plus d'électricité et plus rapidement.
39:32Chaque mégawatt compte.
39:34Certains soutiendront que pour produire plus d'électricité,
39:37il faut miser exclusivement sur le tout nucléaire,
39:40en oubliant peut-être un peu trop vite
39:42qu'il faut plus de 15 ans pour construire un nouvel EPR
39:45et que mettre tous les oeufs dans le même panier
39:47est une stratégie hasardeuse,
39:49alors que 19 réacteurs sur 56 sont aujourd'hui à l'arrêt.
39:53D'autres soutiendront que pour produire plus d'électricité,
39:56il faut miser exclusivement sur les renouvelables,
39:59en oubliant peut-être un peu vite
40:01que ce sont des énergies intermittentes
40:03et qui consomment de l'espace.
40:05En réalité, il n'y a pas de production électrique miraculeuse,
40:09qui coche tous les avantages sans présenter aucun inconvénient.
40:13Depuis la situation sur le nucléaire s'est améliorée,
40:17avez-vous un petit commentaire là-dessus, Julien Aubert ?
40:20C'est un peu caricatural, le début, en tout cas.
40:23C'est-à-dire que, évidemment, en disant qu'il n'y aurait que deux solutions,
40:27le tout nucléaire ou le tout énergie renouvelable,
40:29personne ne plaide pour le tout nucléaire.
40:32Simplement, est-ce qu'on peut imaginer un scénario
40:35où on laisse les centrales s'éteindre,
40:37et puis, derrière, on fait effectivement autre chose ?
40:41C'est ce qu'ont tenté de faire d'autres pays, ça ne marche pas.
40:44Donc, en termes de priorité industrielle et de souveraineté,
40:47parce que pour moi, l'élasticité à l'uranium
40:49n'est quand même pas la même qu'à d'autres ressources,
40:52en tout cas, notre dépendance n'est pas la même,
40:54c'est évidemment de mobiliser les fonds
40:57et de commencer maintenant à construire des réacteurs,
40:59puisqu'on sait qu'en 2050, il va y avoir un effet de vieillissement.
41:03Une fois que vous avez lancé votre train,
41:05vous savez que, parce que nos ancêtres faisaient deux réacteurs par an,
41:10on serait devenus plus bêtes.
41:12On serait devenus plus bêtes avec 50 ans après.
41:14Une fois que vous avez fait ça,
41:16j'attends d'abord du gouvernement qu'il lance ceci.
41:18Vous dites, une fois que j'ai ça et ma projection,
41:20maintenant que je sais ce que je peux faire,
41:21maintenant que je sais combien ça coûte,
41:23qu'est-ce que je fais à côté pour répondre aux demandes futures ?
41:26Et c'est là où se fait l'articulation fine
41:29avec la question du réseau,
41:30avec la question de la résistance sociale,
41:33parce qu'on fait comme si, là encore, l'humain n'existait pas.
41:38Mais on a bien vu que sur l'éolien terrestre,
41:40par exemple, indépendamment de questions énergétiques,
41:42il y a des gens et ces gens n'en veulent pas.
41:44En tout cas, pas près des villes, pas près des habitations.
41:46Donc vous pouvez inscrire dans la loi, vous ferez 15 %,
41:49dans les faits, vous ne ferez jamais 15 %.
41:51En tout cas, on va passer maintenant,
41:53si vous voulez bien, à la question des réseaux.
41:56Alors, plus personne ne discute du bien-fondé
42:01des énergies renouvelables, à la fois en France
42:03comme dans le monde.
42:04Mais on a vu que ça posait des problèmes
42:07au niveau de leur intégration
42:09dans les réseaux de transport et de distribution
42:13pour les raisons que nous avons évoquées.
42:15Comment résoudre cette fluidité
42:18et à quel prix, Jean-Pierre Houette ?
42:22Oui, le problème des réseaux, c'est un sujet, effectivement,
42:25qui interpelle directement les instances européennes.
42:28C'est un sujet fédérateur.
42:30Et au niveau de l'Europe, on regarde toujours ce sujet-là
42:34avec une certaine indulgence.
42:37On dit que les réseaux, ça va dans le sens de l'Europe.
42:40Il faut regarder de plus près.
42:41D'ailleurs, il y a des problèmes locaux
42:44et des problèmes transnationaux.
42:46Les problèmes transnationaux, c'est pas si simple.
42:49Parce que, tout à l'heure, Gabriel évoquait
42:53le solaire en Espagne et le vent dans les pays du Nord.
42:57Mais si le solaire en Espagne
43:00est destiné à produire de l'électricité
43:03qui ira en Allemagne,
43:05qui doit payer le réseau ?
43:07Qui doit payer le réseau ?
43:08Par ailleurs, si un des pays voisins
43:12ne consent pas le même effort d'investissement
43:15que celui que l'on consent en matière d'énergie pilotable,
43:19vous voyez à qui je peux faire allusion,
43:21il va reposer sur les pays adjacents
43:24pour assurer la stabilité de son réseau.
43:26Ca sera une sorte de passager clandestin.
43:28Juste une précision pour nos téléspectateurs.
43:31Une énergie pilotable, c'est une énergie disponible
43:34quel que soit le climat.
43:36Oui, et quels que soient les besoins.
43:38Et quels que soient les besoins.
43:40Voilà. Je vous laisse poursuivre.
43:42Voilà. Donc, c'est une vraie question
43:44de savoir jusqu'où il faut pousser les interconnexions,
43:48sachant que ce sont des interconnexions
43:50de plus en plus onéreuses,
43:51parce que les populations veulent des réseaux enterrés.
43:55On voit le coût de la liaison France-Espagne,
43:58sur la côte, dans le Pays basque.
44:02C'est des milliards d'euros.
44:04Donc, c'est pas si simple.
44:05Et donc, tout ceci serait beaucoup plus simple
44:09s'il y avait une politique à peu près coordonnée
44:12d'équipement de production,
44:13de telle sorte que le jeu ne soit pas gagnant pour les uns
44:16et perdant pour les autres.
44:18Mais une politique dans laquelle un pays ne fait que du pilotable,
44:22ça le conduit nécessairement à s'appuyer sur les autres pays
44:25pour assurer la continuité de son alimentation.
44:27Et ça, c'est pas acceptable.
44:29Gabriel Gauthier, je voudrais vous poser une question
44:32sur les réseaux et m'adresser à l'ingénieur que vous êtes.
44:38Les réseaux, on transporte de l'électricité,
44:42on transporte du gaz,
44:44vous transportez à travers le total du pétrole, etc.
44:48Est-ce que les mêmes tuyaux peuvent servir à transporter
44:53plusieurs sources d'énergie pour faire des économies ?
44:59C'est une question de Béotien, mais...
45:03Non, mais il y a des réseaux de transport de molécules.
45:07Et là, il y a tout un sujet, effectivement.
45:10On n'a pas parlé d'hydrogène,
45:12mais comment est-ce qu'on peut injecter du biométhane
45:15dans des tuyaux de gaz ?
45:19Comment est-ce qu'on pourra, à terme, transformer ?
45:22L'hydrogène est encore tellement naissant,
45:24et il n'y a pas beaucoup de...
45:26Je pense qu'on en importera d'abord.
45:28Nous, on a des projets en Afrique du Nord,
45:30et on a des projets pour en importer d'Afrique du Nord en Europe,
45:33parce qu'il n'y a que là-bas
45:36que c'est, pour le moment, acceptable,
45:38un coût à peu près prévisible, acceptable.
45:43Donc, là, on peut peut-être réutiliser des tuyaux de gaz
45:46pour les transformer en tuyaux d'hydrogène.
45:48En revanche, en électricité, on a besoin d'en construire de nouveau.
45:51J'ai longtemps été dans une autre industrie,
45:53qui était le réseau de télécom et la fibre optique.
45:55Comment est-ce qu'on finance ?
45:56J'ai vu qu'on avait enfin annoncé
45:58qu'il fallait 100 milliards de plus pour...
46:01Il y a des réseaux de transcontraliers, on en a parlé,
46:03avec un qui-paye, et les États se renvoient souvent la balle,
46:06parce que là, il y a un peu un vrai sujet,
46:09mais on a vu que ça faisait partie de l'intégration européenne.
46:11Puis après, il y a des réseaux de transport, RTE chez nous,
46:14et des réseaux de distribution, finement.
46:16Et quand on a des énergies renouvelables,
46:19on bouleverse complètement l'architecture existante,
46:22qui est top-down,
46:26qui vient d'une production très centralisée et décentralisée.
46:30On renverse le sens, on est obligé...
46:33Le lieu de consommation devient aussi un lieu de production.
46:37Et puis souvent, on produit dans des campagnes
46:40où on n'avait pas beaucoup de réseaux de transport.
46:43Et là, il va falloir multiplier par deux ou trois l'effort annuel
46:47que l'on faisait jusqu'à présent, ou que faisaient RTE et Nédis,
46:52en France, et au coulson,
46:54c'est la même chose dans tous les pays d'Europe,
46:57pour construire ces réseaux.
46:59Et là, comment est-ce qu'on fait ?
47:00Parce que l'argent public est rare.
47:03Dans un temps pas si ancien que ça,
47:06on a eu le même sujet pour la fibre optique, le cuivre.
47:09J'ai dirigé les investissements de la Caisse des dépôts
47:12et on a attiré des fonds d'infra-long terme.
47:14Il y a une épargne, quand même, chez nous.
47:17Il y a des fonds d'infra qui peuvent être mobilisables sur ces réseaux.
47:20In fine, effectivement, le consommateur devra,
47:23mais il faut étaler, devoir les payer.
47:25Et dans le prix de l'électricité, je vous rappelle que c'est trois composantes.
47:28Le prix de l'élec, c'est la production,
47:30un tiers de réseau et un tiers de taxe.
47:33Donc, ça va se retrouver, quand même.
47:35Quand on dit que les énergies renouvelables vont être moins chères,
47:38certainement.
47:39En attendant, il va falloir, quand même, répercuter.
47:43Et donc, c'est tout le dilemme entre la décarbonation,
47:46l'électrification et le prix d'une électricité abordable.
47:49Voilà. Donc, il faut qu'on réfléchisse.
47:51Mais, par contre, les pouvoirs publics ont un rôle de planification.
47:54Je crois que Julia Aubert et Jean-Pierre Ouett veulent dire quelque chose.
47:57Comme disait Kay, sur le long terme, on sera tous morts.
48:00Il faut bien comprendre qu'en termes de pouvoir d'achat,
48:02la modification de la facture et l'augmentation du turp,
48:04c'est-à-dire des taxes qui reposent sur...
48:07Enfin, qui nourrissent la facture électrique sur le réseau,
48:09vont se faire sentir.
48:11Et je pense qu'il y a plusieurs sujets, parce qu'on a parlé de l'Europe.
48:14Le fait qu'on ait besoin des interconnexions,
48:16on est parfaitement d'accord.
48:17Le fait d'avoir des voisins avec lesquels on puisse échanger,
48:19c'est très bien.
48:20C'est autre chose que de parler de l'Europe
48:21dans sa stratégie industrielle, la stratégie bruxelloise,
48:25qui n'a rien à voir, je dirais, avec les interconnexions physiques
48:28et sur lesquelles il y aurait beaucoup à dire.
48:30La deuxième chose, sur les réseaux, c'est que,
48:33quand on parle de l'hydrogène, par exemple,
48:34ce sont des petites molécules.
48:36Ce n'est pas certain qu'on puisse les faire circuler
48:38dans même des canaux à gaz, en tout cas, sans aménagement.
48:41Et troisièmement, quand on parle de choix technologiques,
48:44on va voir bien, par exemple, rien que sur les transports,
48:47qu'on ne va pas payer un système électrique pour la voiture électrique,
48:49un système à essence pour l'essence,
48:52pourquoi pas un système à hydrogène pour la voiture à hydrogène
48:54et un système à gaz parce qu'on ferait du biogaz.
48:57C'est-à-dire qu'à un moment donné, en théorie,
48:59on pourrait avoir plusieurs types de technologies en aval.
49:03Dans la pratique, il faut quand même faire des choix
49:04parce qu'on ne peut pas, je dirais, dupliquer ces réseaux
49:08en regardant l'énergie qui, demain, va prendre le cas.
49:10Et sur certains sujets,
49:13je ne suis pas certain qu'on soit très clair
49:16sur le choix qu'on veut faire réellement pour les Français.
49:19Oui, Jean-Pierre Houet.
49:22Oui, on a parlé des grandes interconnexions,
49:24c'est un point excessivement important,
49:26mais il faut quand même parler aussi des réseaux locaux.
49:28Qu'on le veuille ou non, que ça plaise ou ça ne plaise pas,
49:30on va vers un développement des productions locales
49:32d'électricité.
49:33Nous, nous pensons qu'on va un peu trop loin,
49:35mais on va vers et c'est une bonne chose.
49:37Il n'y a pas les réseaux pour le moment.
49:39Eh bien, justement,
49:41il faut encourager l'usage local de cette électricité.
49:44Il faut encourager de deux façons.
49:47En développant toute la flexibilité au niveau du consommateur final,
49:51y compris dans les bâtiments,
49:53et là, organiser la flexibilité
49:56entre le véhicule électrique et le bâtiment,
49:58c'est quelque chose de très important pour nous.
50:00Et deuxièmement, il faut aussi développer le stockage,
50:04en particulier le stockage par batterie.
50:05C'est un des grands défauts.
50:07Et là, ça nous ramène au problème industriel
50:09qu'on évoquait tout à l'heure.
50:10Il faut que la filière du stockage soit une filière européenne.
50:14Monsieur Nyssen, je vais vous laisser aborder
50:17la question des réseaux.
50:19Mais comme il nous reste peu de temps,
50:21je voudrais également que vous abordiez un autre sujet.
50:24On parle beaucoup de l'hydrogène,
50:26la promesse de l'hydrogène comme vecteur d'énergie.
50:29Vous nous direz ce que vous en pensez.
50:31Oui, alors, sur la question des réseaux,
50:34moi, je trouve d'abord qu'il faudrait considérer,
50:37si on parle des réseaux électriques,
50:39parce que ça a été évoqué, il y a aussi des sujets
50:40de réseaux gaziers, mais sur les réseaux électriques,
50:42la France dispose d'un réseau de transport
50:45et d'un réseau de distribution qui est un service public
50:47d'une très, très grande qualité, je voudrais qu'on le souligne,
50:50et qu'on se rappelle que dans ces périodes de tempête,
50:52on trouve assez normal qu'en 48 heures,
50:54on rétablisse l'électricité quand des zones ont été inondées
50:57et qu'il y a des tempêtes.
50:58Ça, ça ne tombe pas du ciel
50:59et c'est quelque chose qu'il faut souligner.
51:01Alors, qu'est-ce qu'on fait avec cette infrastructure de réseau ?
51:04Aujourd'hui, il faut la moderniser,
51:05et quand vous regardez ce qui se trouve
51:07dans le schéma décennal de développement des RTE
51:09ou dans les plans d'investissement d'Enedis,
51:11vous voyez qu'il y a d'abord une adaptation nécessaire
51:13au changement climatique, des questions de modernisation.
51:16Pour RTE, il y a un sujet d'alimentation
51:18des zones de forte consommation électrique.
51:20Monsieur Aubert et moi-même venons de Provence-Arc-Côte-d'Azur
51:22et on sait tous les deux que le projet d'alimentation
51:25de la zone de fosse sur mer par une ligne
51:27à très haute tension
51:28ne va pas s'en poser des difficultés importantes d'acceptabilité.
51:31C'est pourtant pas une éolienne.
51:34Pour alimenter un site qui fait partie
51:35des plus gros émetteurs de CO2 de France,
51:38et puis, évidemment, les évolutions du réseau
51:40pour l'adapter à des productions qui sont plus sur le territoire.
51:44Mais la contrepartie des productions ENR sur le territoire,
51:47c'est de remplacer petit à petit des fossiles
51:49et donc, c'est plutôt que de dépenser 60 milliards chaque année
51:52en balance commerciale sur l'acquisition de fossiles,
51:54petit à petit, rapatrier la production de tout ça
51:56sur le sol national, ça fait beaucoup de valeur qu'on ramène.
51:59Donc, je pense qu'il faut qu'on remette tout ça
52:01dans sa perspective globale.
52:03Après, les solutions techniques, elles existent
52:06et je crois qu'on peut le faire.
52:07Après, il y a la dimension européenne de tout ça qui est fondamentale,
52:10notamment la question des interconnexions.
52:12Et aujourd'hui, je pense que la France est assez contente
52:14d'avoir de belles interconnexions, notamment avec l'Allemagne,
52:17mais avec ses pays voisins, parce que, comme vous le savez,
52:19on a battu cette année le record d'exportation d'électricité.
52:22Donc, on peut se désoler que la consommation intérieure soit faible,
52:25mais par contre, la balance commerciale se réjouit
52:27de la quantité d'électricité qu'on peut exporter.
52:29Sur l'hydrogène, je pense qu'à un moment donné,
52:32tout le monde s'est emballé là-dessus,
52:33en pensant que c'était la solution miracle,
52:35sans bien réaliser de quoi il était question.
52:37Moi, je crois dans l'hydrogène vert ou décarboné,
52:41c'est-à-dire fabriqué par électrolyse,
52:42parce que sinon, c'est un produit dérivé d'énergie fossile,
52:46donc ça n'a pas beaucoup de sens en termes de décarbonation.
52:48Et je pense que ça doit être prioritairement utilisé
52:51dans les industries, parce qu'on oublie trop souvent
52:54qu'avant d'être un carburant potentiel ou un système de stockage,
52:57c'est d'abord un intrant important de beaucoup de processus industriels.
53:01Et ça tombe assez bien, parce que c'est peut-être
53:02dans ces grands sites industriels que c'est le plus facile à produire.
53:05Voilà, donc c'est ça, la priorité.
53:08Et ça, comme l'a dit tout à l'heure notre interlocuteur,
53:11on a des molécules, des calories, des électrons,
53:15mais en fait, l'électricité, c'est produit par autre chose,
53:18et on a besoin d'électricité pour faire de l'hydrogène,
53:20donc on fait des molécules avec de l'électricité,
53:21c'est comme ça qu'on arrive à boucler la boucle.
53:23Merci, M. Hussien.
53:24Gabrielle, je vous laisse la parole, mais je vous la coupe.
53:27Je serai contraint de vous laisser très peu de temps,
53:30parce qu'on est arrivé à échéance, si je puis dire, de cette émission.
53:35Alors, limitez votre propos à minima, s'il vous plaît.
53:41Je voulais juste signaler qu'en termes de réseau,
53:44on allait quand même, il ne fallait pas ignorer,
53:46l'innovation qui est encore devant nous
53:50dans ce qu'on appelle l'équilibre de la demande,
53:53demand-response, et les bornes de recharge électrique,
53:55les voitures vont être également des stockages d'énergie,
53:58vont redonner au réseau,
53:59ce qui va éviter peut-être de trop construire de réseau.
54:02Donc, il faut qu'on ait une analyse assez fine
54:04dans les réseaux de distribution,
54:05de ce qu'il ne faut pas surinvestir non plus,
54:07parce qu'il va y avoir cette demande-response
54:09qui est encore devant nous.
54:11Et le deuxième sujet sur l'hydrogène vert,
54:12je ne peux que souscrire à ce que M. Hussien disait,
54:16nous, on en a absolument besoin pour fabriquer des fuels,
54:19ce qu'on appelle des RFNBO,
54:21c'est de l'hydrogène vert par électrolyse
54:23pour fabriquer ces fameux biocarburants.
54:26Est-ce que... Juste une précision, Gabrielle Gauthier,
54:30vous en produisez actuellement ?
54:33Vous investissez dans l'hydrogène vert ?
54:35Avec Yassine.
54:36Ah oui, oui, oui.
54:38Il n'y a pas beaucoup de final investment decisions,
54:41mais on s'y attelle, et je vous disais
54:42qu'on a des projets pour décarboner,
54:46pour fabriquer, décarboner nos raffineries,
54:48donc à Grand Puy,
54:51mais également en Ordre du Nord.
54:54Et puis, on regarde des projets.
54:56Alors, on n'a pas...
54:59Ça prend du temps, tout ça,
55:00mais on a des projets avancés en Afrique du Nord.
55:04Merci. Alors, écoutez, il y a beaucoup d'autres questions
55:06qu'on ne peut pas évoquer.
55:07J'aurais voulu aussi évoquer la position des États-Unis,
55:11notamment Donald Trump,
55:14qui a décidé de sortir à nouveau de l'accord de Paris.
55:17Avec quelles conséquences pour le climat ?
55:20La manière dont il booste son industrie
55:26avec des conséquences pour l'industrie européenne ?
55:29Mais tous ces sujets seront évoqués
55:31au cours d'une prochaine émission.
55:34Vous pouvez l'appeler géopolitique de l'énergie.
55:36Oui, effectivement.
55:38Il y aura un sujet sur la géopolitique de l'énergie.
55:42Il me reste à signaler brièvement quelques ouvrages.
55:45Alors, Jean-Pierre Houette,
55:46vous avez publié Comprendre l'énergie,
55:48à l'Armatan, en deux mots.
55:51C'est quoi, Comprendre l'énergie ?
55:53C'est simplement familiariser...
55:55Cet ouvrage n'est pas très récent,
55:58mais en le lisant, je constate la pérennité des problèmes.
56:01Finalement, on est dans le temps long avec l'énergie.
56:04Les choses n'évoluent pas du jour au lendemain.
56:06Les problèmes que j'ai essayés de traiter dans cet ouvrage,
56:09ils sont encore d'actualité et ils vont dans le sens de...
56:12Notre moto, c'est l'équilibre des énergies.
56:16Il n'y a pas de solution unique.
56:17C'est un bon équilibre à trouver.
56:19Et aujourd'hui, on a des solutions matures.
56:23Les énergies renouvelables ne sont plus nouvelles.
56:25Elles sont matures. Il faut les traiter en tant que telles
56:28et par conséquent avoir l'aspect économique à l'esprit
56:32pour trouver les meilleures solutions.
56:34C'est publié chez l'Armatan.
56:35Julien Aubert, un sujet qui n'a rien à voir avec l'énergie.
56:39Emmanuel, le faux prophète,
56:41vous en restez à cette image-là ?
56:43Totalement.
56:44C'est le président qui a voulu fermer les centrales nucléaires
56:47et les réouvrir.
56:48C'était l'amendement Volvic.
56:50Un volcan s'éteint, un autre s'éveille.
56:52Ca n'a pas produit des résultats très positifs
56:54en matière de stratégie de ce pays, en matière d'énergie.
56:57Avant de nous quitter, je voudrais également signaler
57:00que votre syndicat des énergies renouvelables
57:03publie des fiches synthétiques avec une newsletter.
57:07La dernière met l'accent sur quoi ?
57:09Sur la géopolitique de l'énergie,
57:11mais il y a beaucoup de ressources accessibles
57:13sur le site de ce syndicat, opposables,
57:15qui permettent d'alimenter la discussion.
57:18On a fait des fiches sur les empreintes
57:20en termes de biodiversité et des parcs éoliens en mer.
57:22On essaie de faire de la pédagogie.
57:24Après, chacun se fait son opinion.
57:26Allez voir le site, vous y trouverez plein de ressources.
57:29Allez voir le site, vous en trouverez.
57:31Je remercie Mme Gauthier, je vous remercie, messieurs.
57:35Merci à l'équipe de LCP
57:37d'avoir permis la réalisation de cette émission.
57:40Et je vous dis à bientôt.
57:42SOUS-TITRAGE ST' 501