• il y a 2 mois
Grand témoin : Thierry Pech, directeur général du think tank « Terra Nova », essayiste, co-auteur de « Marine Le Pen Présidente » (éditions Les Petits Matins)

GRAND DÉBAT / France-Algérie : un risque d'escalade ?

« Le récap » par Bruno Donnet

En pleine crise diplomatique entre la France et l'Algérie, un nouvel influenceur algérien a été arrêté le 22 janvier 2025 pour incitation à des actes violents. Il devient ainsi le 7e influenceur algérien interpellé sur le sol français pour propos haineux et incitation à la violence. Ces influenceurs sont soupçonnés d'être les relais du discours anti-français du régime d'Abdelmadjid Tebboune, président algérien. Alors que l'Algérie s'enlise dans les problèmes sociaux et économiques, les autorités du pays tentent de focaliser l'attention des habitants sur un prétendu complot « macronito-sioniste » venant de Paris qui chercherait à déstabiliser le pays. De la polémique du Sahara occidental aux sorties de Bruno Retailleau en passant par l'emprisonnement de Boualem Sansal, le torchon brûle entre Alger et Paris. Peut-on restaurer le dialogue entre la France et l'Algérie ?

Invités :
- Rachel Binhas, journaliste à « Marianne »,
- Jean Garrigues, historien,
- Gilles Manceron, historien, spécialiste de l'histoire coloniale,
- Naoufel Brahimi El Mili, politologue, auteur de « France-Algérie : 50 ans d'histoires secrètes » (Fayard).

GRAND ENTRETIEN / Thierry Pech et Guillaume Hannezo : le livre qui imagine Marine Le Pen à l'Elysée

« Marine Le Pen Présidente, dystopie politique 2026-2029 » est une esquisse de ce à quoi ressemblerait la France si Marine Le Pen devenait Présidente après une éventuelle démission d'Emmanuel Macron en 2026. Les auteurs imaginent ainsi les conséquences de l'application du programme du Rassemblement national. La suppression de l'Aide médicale d'Etat, l'adoption d'une loi constitutionnelle « citoyenneté, identité et immigration », la présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre restructureraient ainsi la société française. Les auteurs spéculent aussi sur la nomination d'un gouvernement. Jordan Bardella serait locataire de la place Beauvau, Laurent Wauquiez occuperait Matignon et Eric Zemmour deviendrait ministre de la Culture. Dans quelle mesure ce récit fictif pourrait-il s'avérer prophétique ?

Grands invités :
Les co-auteurs de « Marine Le Pen Présidente » (éditions Les Petits Matins) :
- Thierry Pech, directeur général du think tank « Terra Nova » et essayiste
- Guillaume Hannezo, professeur associé à l'ENS, inspecteur des finances

LA SÉANCE DE RATTRAPAGE / Quand c'est flou... c'est Bayrou !

Invités :
- David Revault d'Allonnes, rédacteur en chef de la revue « L'Hémicycle »,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP,
- Jean-Baptiste Daoulas, journaliste politique à « Libération ».

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale

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Transcription
00:00Bonsoir et bienvenue dans ça vous regarde, très heureuse de vous retrouver, bonsoir Thierry Pêche, merci d'être notre grand témoin ce soir pour évoquer la dystopie politique dont tout le monde parle, Marine Le Pen présidente aux éditions Les Petits Matins avec Hakim El Karoui et Guillaume Anzou qui va d'ailleurs nous rejoindre tout à l'heure.
00:25Vous avez imaginé un scénario plausible, un scénario sérieux et très documenté, les premières années de Marine Le Pen à l'Elysée et quelle que soit son envie, que ça arrive ou pas, et bien c'est très instructique et c'est même assez amusant à lire, on va en parler longuement tout à l'heure dans la deuxième partie.
00:42Mais d'abord, France, Algérie, la rupture, rarement les relations entre les deux pays n'ont été aussi dégradées depuis l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal et la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine du Sahara occidental.
00:58Le Parlement européen à Strasbourg a voté hier une résolution pour demander la libération de l'écrivain. Avec quelle chance de succès ? C'est notre grand débat. Dans un instant, enfin, ce sera la séance de rattrapage du vendredi.
01:12Comme vous le savez, avec nos chroniqueurs, la bataille en coulisse sur le budget fait rage. Le PS est-il maître du jeu ? On verra cela à la fin de cette émission. Voilà pour le sommaire, on y va Thierry Pech ?
01:23Allons-y.
01:24Ça vous regarde, c'est parti.
01:28Musique.
01:36Cela fait un peu plus de deux mois que Boalem Sansal a été arrêté à Alger et rien depuis ne laisse penser que la diplomatie française avance pour le faire libérer.
01:45La crise s'est exacerbée début janvier avec la multiplication des messages violents et haineux d'influenceurs algériens sur TikTok et le refus d'Alger d'accepter leur renvoi dans leur pays. Alors que se passe-t-il précisément ?
01:57A quoi joue le président Tebboune ? Essaie-t-il de déstabiliser notre pays ? Est-ce qu'Emmanuel Macron a une part de responsabilité ? Bruno Retailleau jette-t-il de l'huile sur le feu ?
02:08Bonsoir Nafuel Brahimi El Mili. Merci d'être là. Vous êtes politologue, auteur de France-Algérie, 50 ans d'histoire secrète chez Fayard. Bonsoir Gilles Manseron.
02:19Bonsoir.
02:20Bienvenue, ravi de vous retrouver. Historien, spécialiste de l'histoire coloniale. Bonsoir Rachel Binas.
02:26Bonsoir.
02:27Bienvenue à vous. Journaliste à Marianne, vous signez le dossier qui fait la une de l'hebdomadaire cette semaine qu'on voit à l'antenne.
02:33Algérie, France, non Algérie. Deux points. Le chantage, ça suffit. Derrière la haine de la France, un régime aux abois. Enfin, bonsoir Jean Garrigue.
02:43Bonsoir.
02:44Et bienvenue, historien. Je renvoie d'ailleurs à votre article dans France Tireur il y a quelques semaines. France-Algérie, mésentente parfaite.
02:52Thierry Pech, vous intervenez quand vous voulez, mais avant de tous vous entendre, retour sur les raisons de la colère avec Bruno Donnet.
03:03Bonsoir Bruno.
03:10Bonsoir Myriam, bonsoir à tous.
03:11Alors quelles sont les raisons de cette colère ?
03:13Alors vous le savez, la France et l'Algérie sont actuellement en froid, très en froid même. Voilà pourquoi le ministre des armées en personne s'est risqué mardi matin à un début d'explication.
03:25Au fond, la relation avec la France est devenue une question de rente dans la vie politique algérienne. Ne pas aimer la France devient un sujet de politique intérieure.
03:35À entendre Sébastien Lecornu, 62 ans après la fin de la guerre, rejeter la France serait toujours en Algérie un marqueur politique hautement manœuvrié.
03:45Néanmoins, plusieurs sujets, beaucoup plus contemporains, sont récemment venus raviver les tensions.
03:51Au mois de juillet d'abord, la France a reconnu la souveraineté du Maroc et non de l'Algérie sur le Sahara occidental.
03:58Et puis mi-novembre, l'écrivain franco-algérien, vous l'avez dit Myriam, un boilem sans salle, 75 ans et très malade, a été emprisonné en Algérie pour délit d'opinion, ce qui a déclenché les foudres de la France.
04:12L'Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d'enfants et tant d'histoires, entre dans une histoire qui la déshonore à empêcher un homme gravement malade de se soigner.
04:25Voilà des mots très fermes d'Emmanuel Macron qui ont aussi beaucoup froissé l'Algérie.
04:30Et la France, est-ce que pour autant elle parle d'une seule voix ?
04:33Non Myriam, et c'est aussi ce qui complique les choses car d'un côté, une partie du gouvernement fait de la diplomatie.
04:40Jean-Noël Barraud, le ministre des affaires étrangères, affirme qu'il veut aplanir les tensions.
04:46Nicolas Lerner, c'est le chef de la DGSE, lui s'est rendu à Alger il y a dix jours, ce sont nos confrères du Figaro qui l'ont révélé.
04:53Quant au ministre des armées, il explique lui aussi qu'il aimerait bien arrondir les angles.
04:58Au fond on est dans une panne et il faut qu'on arrive à refonder cette relation sans faiblesse, sans naïveté, mais je crois qu'on en a besoin.
05:05Seulement voilà du côté du ministère de l'Intérieur cette fois, on tient un discours résolument opposé.
05:12Je veux dire ma superbe action et je pense qu'on a atteint avec l'Algérie un seuil extrêmement inquiétant.
05:21Bruno Retailleau, qui a très envie de montrer publiquement ses lunettes de soleil, mais surtout son extrême fermeté, multiplie les déclarations vatanguerres.
05:30Deux sujets l'animent tout particulièrement.
05:32Le premier, c'est celui des visas. Il souhaite durcir l'accord de 1968 qui fixe les conditions d'entrée des Algériens.
05:40Et le second, c'est celui du refus de l'Algérie d'admettre sur son sol un de ses ressortissants, un influenceur expulsé par la France pour ses propos violents.
05:50J'ai pris un arrêté d'expulsion et les autorités algériennes n'ont pas voulu le laisser débarquer sur le sol algérien.
06:01En contradiction totale avec les règles.
06:07Alors voilà Myriam, le torchon brûle entre la France et l'Algérie, mais au sommet de l'état français, on trouve tout à la fois des pompiers et des pyromanes.
06:15Merci Bruno pour ce récap. Je voudrais justement qu'on reparte de cette phrase très forte du ministre des Armées, Gilles Manseron.
06:24La haine de la France est devenue la rente politique du pouvoir algérien.
06:29Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que le président Teboun utilise la question mémorielle, utilise la question coloniale à des fins de politique intérieure ?
06:39On peut dire qu'à certains égards, au sein du pouvoir algérien, des gens utilisent cette rente mémorielle comme un argument politique.
06:52Mais j'ajouterais immédiatement qu'en France, des gens utilisent aussi l'algérophobie, le sentiment anti-algérien, et le ministre de l'Intérieur Bruno Retaillot en est à mon avis le meilleur exemple,
07:12comme un argument politique de politique intérieure française.
07:18Rachel Binas, vous avez fait ce dossier, vous avez enquêté, vous avez rencontré des franco-algériens.
07:24Vous allez nous dire comment ils vivent ça, parce que ce n'est pas évident. Ils sont nombreux dans notre pays.
07:29La France est qualifiée par la presse algérienne dans des communiqués de macronéto-sionistes.
07:35Le Prix Goncourt 2024, Kamel Daoud, de Juifs Daoud.
07:40Qu'est-ce qu'elles traduisent exactement ces insultes ? Est-ce qu'il y a un nationalisme agressif du président Teboun et du régime des autorités algériennes ?
07:49En effet, le fait d'ailleurs que le mot juif soit une insulte dit beaucoup du rapport à la fois au judaïsme, à la diversité de ce régime qui s'emballe en fait,
08:01et qui suit les voies, je parle bien du régime, d'un complotisme devenu complètement fou, avec des grandes ambiguïtés, avec parfois une ambivalence qui éclate aux yeux.
08:14Les mêmes qui en effet publient ces communiqués, des communiqués qui doivent être validés par les autorités, par le régime,
08:20envoient leurs enfants étudier dans les universités parisiennes, viennent se faire soigner dans les hôpitaux français.
08:27Donc on voit bien que l'argument servant à faire de la France, d'Israël ou des Etats-Unis, parce qu'on retrouve ces trois pays comme boucs émissaires,
08:36les raisons du mal-être des Algériens dans le pays, c'est une manière, une façon pour le régime de ne pas se remettre en question,
08:44de ne pas regarder ce qui ne va pas, ce qui est malade au royaume d'Algérie.
08:51Et ce qui ne va pas alors ?
08:53Ce qui ne va pas, c'est une économie de rente, mais qui est loin d'être au beau fixe.
09:01C'est un pays qui a besoin énormément d'importés, qui vit des importations, qui n'a jamais réussi à s'ouvrir,
09:08qui n'a jamais vraiment fait le souhait de s'ouvrir au tourisme, et c'est un pays autoritaire.
09:13On aura l'occasion d'y revenir, mais ce sont des journaux qui sont régulièrement fermés, c'est une maison d'édition...
09:17La presse francophone, j'ai lu ça dans votre dossier, n'existe plus, elle n'est plus autorisée.
09:22Elle est sous contrôle. Si elle existe, elle est sous contrôle.
09:25Le quotidien liberté a été sous le coup d'une mesure de rétorsion.
09:30Des maisons d'édition également.
09:32Et ça dit de ce régime qui a du mal à gérer les aspirations démocratiques d'un peuple
09:38qui a plusieurs reprises s'est exprimé et qui n'a pas vu justement ses aspirations contentées, si je puis dire.
09:45Et je terminerai sur ce chiffre, mais qui dit beaucoup du régime, parce qu'il faut l'avoir en tête,
09:49un seul chiffre, c'est 63%. 63%, c'est la part, la proportion des Algériens,
09:56c'est la première nationalité des migrants qui prennent la mer, la mer Méditerranée,
10:01pour arriver en Espagne et ensuite en France.
10:04Ce sont les Algériens la première nationalité à prendre la mer.
10:07C'est-à-dire les perdants du système, du régime Teboun, qui prennent la mer
10:11et qui viennent à leur risque et péril, avec tous les risques que l'on connaît,
10:15et qui décident de regagner la France.
10:19Le Maroc arrive loin derrière avec 22%.
10:21Naoufel, Brahimi et El Mili, il y a un nationalisme autoritaire en Algérie.
10:27Rachel Binas nous décrivait une presse francophone qui est restreinte.
10:33On voit qu'il y a des intellectuels, on les connaît tous, qui ont décidé de s'exiler.
10:37Il y a un durcissement autoritaire du régime ?
10:40Juste une précision sur la presse francophone.
10:43Le journal Liberté n'a pas été censuré, c'est son propriétaire, Issa Drabrab,
10:47qui l'a sabordé pour des raisons personnelles.
10:50Il a quitté le monde des affaires.
10:52Donc c'est une décision de l'actionnaire.
10:55Voilà, juste ça.
10:57Il y a des interdictions, les églises protestantes, par exemple.
11:00Les éditions France Fanon, par exemple.
11:02Les éditions France Fanon, en ce moment.
11:05Je suis sûre que le régime a une explication.
11:09Je vous en prie, monsieur.
11:11Au-delà, ce qui se passe, c'est parce qu'il y a un mot très fort
11:16qui a été utilisé par le ministre des Armées,
11:19c'est la haine de la France.
11:22Pour revenir sur des enjeux que je trouve importants
11:29et qui me préoccupent,
11:31ce climat, cette crise entre la France et l'Algérie,
11:35comme en France, elle nourrit le rassemblement national,
11:39en Algérie, elle structure un discours
11:43qui était effiloché des islamistes.
11:46Ca, c'est une dynamique qui peut s'esquisser,
11:51qui peut s'accélérer et que je trouve inquiétante.
11:56Ensuite, pour le régime...
11:59Il n'est jamais venu en France.
12:01Il refuse, le président Tebboune, de venir.
12:03Non, il devait venir.
12:05Ca a été reporté une seule fois.
12:08Ca a été reporté parce qu'il y avait des manifestations
12:12comme le roi Charles d'Angleterre a reporté.
12:14C'était une manifestation sur la retraite, je ne sais pas quoi.
12:17Il veut venir le 2, 3 mai. Ca a été reporté.
12:20Ensuite, à partir du moment où, en Italie, au sommet du G20,
12:26le président Macron l'a informé de sa volonté
12:31de reconnaître le plan marocain qui date de 2007,
12:36sa visite en France n'avait plus de sujet.
12:39Pour vous, c'est le point de rupture.
12:41C'est le point de rupture.
12:43Il y a eu un report comme le roi Charles d'Angleterre.
12:47Vous faites non de la tête ?
12:49Non, non.
12:51Je vous passe la parole après, Jean-Garrick.
12:53Je connais bien.
12:55Je lis tous les matins la presse algérienne francophone
12:59et je connais très bien ces arguments.
13:01On les entend.
13:03Ils sont allégorement partagés par le régime.
13:06Mais à plusieurs reprises, il y a eu plusieurs visites
13:08qui ont été annulées avant même...
13:10Des visites de qui ?
13:12Des visites officielles de Théboune,
13:14avant même la question du Sahara.
13:16C'est important, cette question du Sahara,
13:18parce que là, on comprend bien sur des enjeux territoriaux
13:21de souveraineté historique, puisque vous êtes historien.
13:24Pour vous, c'est le point de rupture principal
13:26où le torchon brûlait déjà avant
13:28pour des raisons qu'on entend de politique intérieure ou autre.
13:31Il est évident que le torchon brûlait bien avant.
13:35Il y a une asymétrie, qui me semble évidente,
13:38entre ce qui, à mes yeux, n'est pas une démocratie,
13:42l'Algérie, et ce qu'est une démocratie, la France.
13:46Que le poids de ce qu'a été la colonisation française en Algérie
13:51pèse et continue à peser sur les consciences
13:54et même sur la gouvernance en Algérie,
13:57c'est une évidence, et c'est normal.
13:59Les historiens français ont d'ailleurs fait,
14:01sous la conduite de Benjamin Stora,
14:03tout un travail pour reconnaître ce qui a pu se passer.
14:06Justement, il y a deux Macron
14:08par rapport à la relation avec l'Algérie.
14:11Il y a le premier Macron, qui va très vite en Algérie en 2017,
14:14qui ouvre tout un série de chantiers mémoriels
14:17en s'appuyant sur Benjamin Stora,
14:19que vous connaissez comme historien reconnu.
14:21Et puis, il y a un deuxième Macron, après,
14:23qui, à la faveur d'une rencontre avec des étudiants,
14:26finit par expliquer qu'effectivement,
14:28cette rente mémorielle empêche toute réconciliation.
14:31Alors, est-ce qu'il a perdu du temps
14:33ou est-ce que ça a été utile, ce premier Macron ?
14:35Moi, je pense que fondamentalement, ça a été très utile,
14:38notamment, je le répète, pour que les historiens
14:41essayent de remettre un tout petit peu de clarté
14:44dans quelque chose qui ne l'était pas.
14:46Et il y a toute une école en France d'historiens,
14:49au-delà de Benjamin Stora, de Sylvie Thénaud,
14:52de Raphaël Branche et beaucoup d'autres,
14:54qui travaillent précisément sur les exactions
14:57de l'armée française ou de la colonisation française en Algérie.
15:01Ce travail de reconnaissance des crimes du passé,
15:06d'après ce que je comprends,
15:08sans être un spécialiste de l'histoire algérienne,
15:11est fait d'une manière beaucoup moins approfondie
15:14du côté des historiens algériens, par exemple.
15:17D'accord avec ça, Gilles Manseron ?
15:19Oui, je suis assez d'accord avec Jean Garrigue.
15:21Il y a un travail important qui est fait
15:23par un certain nombre d'historiens ou d'historiennes en France,
15:27depuis pas si longtemps que ça, d'ailleurs,
15:30mais il est réel.
15:33Et en Algérie, il y a aussi des choses qui sont faites,
15:36qui ne sont pas négligeables,
15:38mais qui ne sont pas véritablement reconnues
15:42par les autorités, quand on voit la composition
15:45de la Commission binationale.
15:47Thierry Pêche, une réaction,
15:49on va parler de Boilem Sansa juste après.
15:51Oui, juste deux points.
15:53On a évoqué les mouvements migratoires
15:55de l'Algérie vers la France.
15:57C'est beaucoup des mouvements migratoires
15:59de la jeunesse algérienne.
16:01C'est un pays très jeune, l'Algérie,
16:03comparé à nos démocraties vieillissantes.
16:05Je crois que la bombe à retardement du régime,
16:08c'est cette jeunesse à laquelle ils n'arrivent pas
16:10à donner de l'emploi, de la prospérité,
16:12un avenir de l'espoir.
16:14Et cette jeunesse, je ne suis pas sûr
16:16que les luttes mémorielles,
16:18de part et d'autre, de la Méditerranée,
16:20soient le coeur de son souci.
16:22J'écoute un peu la musique
16:24de cette jeunesse algérienne,
16:26le rap, etc.
16:28On parle beaucoup de ces gamins
16:30qui traversent la Méditerranée,
16:32qui brûlent leurs papiers pour qu'on ne puisse pas
16:34exciper de leur nationalité, pour les renvoyer en Algérie.
16:37C'est ça, la réalité de l'espoir de la jeunesse algérienne,
16:40d'une jeunesse un peu désespérée.
16:42C'est le premier point, et il faut en parler,
16:44parce qu'au-delà de ces régimes qui adorent se détester,
16:47sur toute une série de sujets qu'on a évoqués,
16:50il y a l'avenir de ces pays, leur jeunesse,
16:52et je pense qu'on n'en parle pas assez.
16:54Ensuite, c'est pas la première crise.
16:56Celle-là est plus aigüe que d'autres,
16:58mais c'est vraiment pas la première.
17:00On en a connu d'autres, et à chaque fois,
17:02on est bien obligés de reconnaître
17:04qu'on a des enjeux communs d'avenir.
17:06La question de l'islamisme au Sahel,
17:08maintenant, l'Algérie s'y confronte
17:10toute seule, puisque la France n'est plus là.
17:12On va voir ce que ça donne.
17:14Je ne suis pas sûr que ça tienne très longtemps.
17:16La question du gaz...
17:18Il n'y a pas que la question migratoire,
17:20dont parle Bruno Retailleau.
17:22On va venir au cas de Boalem-Sensal,
17:24parce qu'il y a eu ce vote important hier au Parlement.
17:26Un mot, Rachel Binas.
17:28Vous avez rencontré la jeunesse franco-algérienne.
17:30Comment elle vit tout ça ?
17:32J'ai rencontré une partie.
17:34Une partie, bien sûr, dans un reportage.
17:36On en parle dans le magazine.
17:38L'idée, si vous voulez, de départ,
17:40et qui me semble très importante,
17:42on a...
17:44Nous, journalistes, je m'inclus,
17:46c'est un « nous » vraiment inclusif,
17:48on s'est parlé de la communauté algérienne,
17:50la diaspora.
17:52Le régime Tebboune joue là-dessus.
17:54En 2019, Tebboune s'adresse à la foule
17:56en disant « je veux parler à nos sœurs et nos mères en diaspora ».
17:58Il y a l'idée que ce serait une espèce de bloc monolithique.
18:00Or, pas du tout.
18:02J'ai rencontré, en effet,
18:04des franco-algériens, des Algériens
18:06arabophones, des Français
18:08d'origine algérienne, d'origine kabyle,
18:10d'origine chahoui, d'origine berberde.
18:12Et c'est une...
18:14Plus ou moins jeunes,
18:16certains réfugiés, certains sont venus,
18:18ont vu la France comme une terre refuge.
18:20Ils souffrent ou pas de ces tensions ?
18:22Alors, ils souffrent des tensions.
18:24Si vous voulez, eux souffrent.
18:26Le discours qui revient toujours, c'est quand même
18:28la question économique et la question de l'avenir.
18:30C'est-à-dire que la France est perçue
18:32comme un refuge,
18:34et pour beaucoup, c'est une espèce de...
18:36Ils ont quitté l'Algérie
18:38pas toujours de manière
18:40forcément souhaitée, de manière voulue.
18:42Et ce sont des désespoirs
18:44qui, parfois, se rencontrent,
18:46arrivent en France, et décident, en effet,
18:48de tenter de tourner une page
18:50et de rebâtir la vie.
18:52Mais ils ont un attachement
18:54très fort au pays,
18:56en distinguant à chaque fois
18:58le régime des Algériens et du pays lui-même.
19:00C'est quelque chose qui est très fort
19:02et qui arrive spontanément dans les conversations.
19:04Je voudrais vous entendre sur Boalem Sansal,
19:06puisque c'est l'actualité. C'était hier,
19:08au Parlement européen, réuni à Strasbourg
19:10en session plénière.
19:12Ce Parlement qui a adopté très largement
19:14une résolution exigeant
19:16la libération de l'écrivain franco-algérien.
19:18Le soutien s'organise aussi
19:20en France, comme nous l'explique Clément Perbaud.
19:28And it is adopted.
19:30533 voix pour, 24 contre,
19:3248 abstentions.
19:34Le Parlement européen a adopté hier
19:36à une large majorité une résolution
19:38pour demander la libération
19:40immédiate de l'écrivain algérien
19:42Boalem Sansal.
19:44Parmi les voix contre figure celle
19:46de l'eurodéputé insoumise Rima Hassan.
19:48L'écrivain controversé
19:50Boalem Sansal est présenté ici
19:52comme un homme des lumières.
19:54Dans les faits, il défend des thèses
19:56identitaires d'extrême droite.
19:58Cette position a déclenché une pluie
20:00de réactions politiques.
20:02C'est inhumain, c'est scandaleusement,
20:04politiquement scandaleux.
20:06Mais c'est une alliée du régime
20:08algérien.
20:10C'est simplement cautionner l'emprisonnement
20:12d'un immense écrivain dans des geôles
20:14et c'est profondément scandaleux.
20:16Âgé de 75 ans, atteint d'un cancer,
20:18Boalem Sansal est détenu en Algérie
20:20depuis la mi-novembre
20:22en vertu d'un article du code pénal algérien
20:24qui sanctionne comme acte
20:26terroriste ou subversif
20:28un acte visant la sûreté de l'Etat,
20:30l'intégrité du territoire,
20:32la stabilité et le fonctionnement normal
20:34des institutions.
20:36D'après le quotidien Le Monde,
20:38son arrestation fait suite à des propos
20:40tenus par Boalem Sansal aux médias
20:42d'extrême droite frontière.
20:44Il y défend la souveraineté marocaine
20:46sur le Sahara occidental.
20:48Pour les soutiens de l'écrivain,
20:50le vote du Parlement européen est une victoire
20:52qui pourrait accélérer l'internationalisation
20:54de la mobilisation.
20:56On a des Algériens, on a des Espagnols,
20:58on a des Africains, on a des Marocains,
21:00on a des Anglais.
21:02Cette défense est une défense qui doit dépasser
21:04le seul cadre franco-algérien.
21:06C'est un principe universel de défendre
21:08un écrivain qui pousait,
21:10un écrivain âgé, un écrivain malade
21:12qui n'a pas sa place
21:14évidemment en prison.
21:16Dans sa résolution, le Parlement européen
21:18demande aussi l'autorisation d'une mission
21:20sanitaire pour aller en Algérie
21:22évaluer l'état de santé de l'écrivain.
21:24Naoufel Brahimi El Meli,
21:26quand vous voyez ces comités de soutien
21:28qui s'organisent,
21:30quand vous voyez le vote massif au Parlement européen,
21:32vous vous dites
21:34c'est bon pour Bolam Sansal, ça va l'aider
21:36ou au contraire,
21:38ça ne va pas l'aider,
21:40ça peut même retarder sa libération
21:42parce que le régime regarde tout ce qui se passe
21:44en France et en Europe.
21:46Si je me permets d'utiliser
21:48un mot pas très chic,
21:50ce qui a plombé l'avenir
21:52de Bolam Sansal, c'est le discours
21:54d'Emmanuel Macron
21:56qui est contre-productif.
21:58Vous revenez sur le Sahara occidental ?
22:00Non, la conférence
22:02des ambassadeurs.
22:04C'est contre-productif.
22:06Et là, bien sûr, il y avait un ambassadeur de France
22:08qui assistait à cette conférence
22:10et qui m'a parlé, évidemment...
22:12Il commence cette phrase, on l'a écoutée tout à l'heure
22:14par dire
22:16l'Algérie que nous aimons,
22:18l'Algérie, notre amie,
22:20ce déshonoré, je reprends de mémoire,
22:22en laissant un homme âgé
22:24loin des soins.
22:26C'est le en même temps pur et parfait
22:28d'Emmanuel Macron.
22:30Nous aimons et déshonore,
22:32mais c'est un discours contre-productif.
22:34Et le reste ?
22:36Le vote d'hier, il est productif ?
22:38Vous l'auriez signé ?
22:40Ce vote, vous auriez voté ?
22:42Le vote d'hier, par rapport
22:44au discours d'Emmanuel Macron,
22:46ça ne va pas jouer beaucoup.
22:48D'accord.
22:50Un Parlement européen,
22:52ce n'est pas le président français.
22:54C'est la rupture.
22:56C'est très délicat.
22:58C'est un homme âgé, un écrivain
23:00qui est hospitalisé.
23:02C'est Rachel Binaz qui a révélé son arrestation.
23:04Vous connaissez l'Algérie.
23:06Qu'est-ce qu'il faut faire pour parvenir ?
23:08Il faut la diplomatie secrète
23:10et en coulisses
23:12ou il faut forcément se mobiliser ?
23:14Que le vote du Parlement européen
23:16soit légitime, logique
23:18dans les prises de position de ce Parlement
23:20par rapport à des problèmes
23:22de liberté d'expression
23:24et de droit de l'homme
23:26dans toute l'Europe,
23:28qu'elle comprenne
23:30qu'elle fasse partie de l'Union européenne ou pas,
23:32ou ailleurs.
23:34C'est la logique même.
23:36Un écrivain n'a pas sa place
23:38en prison, même s'il dit
23:40des bêtises sur telle ou telle
23:42question historique
23:44géostratégique de frontières
23:46entre l'Algérie et le Maroc.
23:48Il y a un levier politique
23:50sur l'accord d'association
23:52qui lie l'Europe à l'Algérie,
23:54Rachel Binaz, Jean Garrigue,
23:56et l'Europe dit
23:58sans libération, pas de renégociation.
24:00C'est un levier possible ?
24:02Après tout, la logique du rapport de force
24:04peut aussi arriver à ses fruits.
24:06D'abord, moi, je questionne
24:08quand même l'idée,
24:10l'hypothèse de faire retomber
24:12sur une phrase d'Emmanuel Macron
24:14la responsabilité
24:16de l'emprisonnement d'un écrivain.
24:18Je pense que...
24:20C'est une manière un tout petit peu...
24:22On ne l'avait pas dit,
24:24mais vous avez laissé entendre
24:26que ce qui expliquait sa non-libération,
24:28c'était la prise d'opposition
24:30d'un président de la République.
24:32On ne peut pas soupçonner...
24:34Pour l'avenir.
24:36Jusqu'à ce discours,
24:38j'étais optimiste.
24:40C'est clair.
24:42Le véritable optimisme serait
24:44de demander à ce qu'il soit libéré.
24:46C'est ça, le problème.
24:48En tant qu'intellectuel...
24:50Je ne connais pas son dossier.
24:52Il y a un volet pénal
24:54que je ne connais pas.
24:56Mais bien sûr,
24:58sa place n'est pas en prison.
25:00C'est un prisonnier politique.
25:02Je ne voulais pas vous incriminer
25:04personnellement.
25:06Vous demandez sa libération ?
25:08Alors là,
25:10il y a des enjeux politiques.
25:12C'est tout le problème
25:14d'une liberté de parole d'un intellectuel
25:16en Europe et dans tous les pays du monde.
25:18Je pense qu'il faut être
25:20très clair sur cette question.
25:22Maintenant, c'est évident
25:24que pour faire libérer Boulayne-Sensal,
25:26ce qui compte, c'est précisément
25:28la diplomatie, notamment la diplomatie secrète.
25:30C'est le travail
25:32de Jean-Noël Barraud, ministre des Affaires étrangères.
25:34Il y a un gatus, vous diriez,
25:36entre Jean-Noël Barraud, le quai d'Orsay-la-Méthode
25:38et Bruno Retailleau,
25:40après l'affaire d'influencer.
25:42On sait bien que ça fait partie
25:44de la stratégie personnelle
25:46de Bruno Retailleau,
25:48mais disons aussi que cette stratégie
25:50s'appuie sur des réalités aussi.
25:52L'emprisonnement dans un pays
25:54qui n'est pas démocratique,
25:56d'un écrivain qui n'a rien à faire en prison.
25:58Les prises de position d'un certain nombre d'influenceurs
26:00sur les réseaux sociaux,
26:02qui tiennent des propos inadmissibles,
26:04je veux dire que ça concerne aussi
26:06l'Etat français.
26:08Ça peut concerner d'ailleurs, en l'occurrence,
26:10Bruno Retailleau, mais on voit bien aussi,
26:12mais c'est toujours pareil,
26:14comment la manipulation,
26:16l'instrumentalisation se développent.
26:18Il y a beaucoup de choses. Il y a les influenceurs,
26:20il y a Retailleau, il y a la diplomatie.
26:22Déjà, vous, est-ce que vous avez des nouvelles ?
26:24Quelles sont les dernières nouvelles ?
26:26Les dernières nouvelles qu'on a,
26:28c'est qu'il a 80 ans,
26:30il a été déclaré à l'âge de 5 ans
26:32à l'Etat civil.
26:34Il est en effet malade, il a un cancer, comme ça a été dit,
26:36avec une prise en charge
26:38en Algérie, au sein d'un hôpital.
26:40Il passe,
26:42on va dire,
26:44quand il est à l'hôpital,
26:46il est dans l'aile pénitentiaire
26:48de l'hôpital El Mustafa,
26:50et il peut faire des allers-retours,
26:52parfois, entre la prison, au sud d'Alger,
26:54et l'hôpital.
26:56Il peut recevoir de la visite,
26:58mais son avocat, en France,
27:00alors même que les accords normalement devraient le permettre,
27:02je pense là à
27:04François Zimré, n'a toujours pas eu
27:06deux mois après l'autorisation,
27:08le visa lui permettant
27:10d'aller voir son client.
27:12La situation
27:14est celle-ci.
27:16Un mot peut-être sur...
27:18On a parlé de Bruno Le Tailleau
27:20et des influenceurs.
27:22Il y a vos confrères du Point,
27:24qui ont fait un grand numéro cette semaine
27:26pour expliquer qu'il y avait des réseaux
27:28et qu'il y avait aussi
27:30peut-être des signaux
27:32de déstabilisation
27:34dans différentes formes.
27:36On le voit très bien en Russie.
27:38Est-ce qu'on est face à la même chose
27:40avec le régime algérien ?
27:42Est-ce que certains de ces influenceurs déstabilisent,
27:44au nom du régime, notre pays ?
27:46Ou est-ce que ce n'est pas établi ?
27:48Ils peuvent le faire au nom du régime,
27:50notamment quand ils s'en prennent à ce hashtag
27:52qui a beaucoup tourné.
27:54On va le traduire en français par
27:56« mécontent d'eux », c'est-à-dire
27:58une large part de la jeunesse algérienne
28:00qui a exprimé son mécontentement
28:02quant à la situation
28:04économique ou démocratique
28:06du pays.
28:08Certains journalistes qui ont couvert l'événement
28:10ont été arrêtés, d'ailleurs.
28:12Ça a fait l'objet d'une répression et d'un contre-hashtag
28:14lancé notamment par le gouvernement.
28:16Je crois que c'était de souvenir
28:18« je suis fière de mon pays »
28:20ou quelque chose comme ça.
28:22Il y a une tension extrêmement forte.
28:24Bien sûr qu'une partie de ces Algériens
28:26reprennent ce discours-là.
28:28Ils sont perméables,
28:30ils sont poreux à ce discours.
28:32Ce qui ne veut pas dire, attention,
28:34que tous sont, il n'y a aucun élément dans ce sens-là,
28:36seraient payés par le régime,
28:38loin de là.
28:40Mais là-dessus, non.
28:42Il y a des réseaux qui existent,
28:44qui font des affaires, notamment dans le monde des affaires,
28:46et qui se font les relais.
28:48On a écrit des articles là-dessus,
28:50bien sûr qu'il y en a,
28:52mais ces influenceurs-là,
28:54notamment celui qui par exemple appelait à commettre
28:56un attentat sur le sol français,
28:58rien ne dit du tout qu'il était payé par Alger.
29:00Il faut faire attention à ne pas basculer
29:02dans un excès inverse.
29:04C'est dans ce contexte aussi qu'on a entendu
29:06plusieurs politiques, et Bruno Retailleau d'ailleurs,
29:08considérer qu'il était temps de dénoncer,
29:10et ce n'est pas nouveau,
29:12mais dans ce contexte encore plus aigu de crise,
29:14l'accord franco-algérien de 68
29:16avec la question des visas.
29:18Est-ce que c'est opportun ou pas ?
29:20Non, à mon avis, ça n'a pas de sens.
29:22C'est contraire à l'histoire,
29:24car il s'agissait,
29:26au moment de l'indépendance de l'Algérie,
29:28à Cordévian, mars 62,
29:30de séparer
29:32deux morceaux du territoire français,
29:34administrativement,
29:36dont les citoyens,
29:38y compris en Algérie,
29:40grâce à de Gaulle, si je puis dire,
29:42avaient la citoyenneté française,
29:44désormais.
29:46Et donc, il fallait procéder
29:48à un régime particulier
29:50pour que des gens
29:52qui avaient
29:54la nationalité citoyenneté française,
29:56eux, ne la conservent pas,
29:58lorsqu'ils étaient
30:00résidents en Algérie,
30:02où ils pouvaient récupérer
30:04la nationalité française
30:06lorsqu'ils venaient en France.
30:08C'était le cas des enfants
30:10de Harkis réfugiés, par exemple,
30:12qui ont dû faire une reconnaissance dans la nationalité,
30:14alors qu'on leur avait dit tout le temps
30:16qu'ils étaient français du temps de la colonisation.
30:18Bon, donc,
30:20il y a un processus particulier
30:22auquel a répondu ce traité de 60 ans.
30:24Bon, donc, ça n'est pas le meilleur moment.
30:26Très rapidement, c'est la fin de ce débat.
30:28Le mot de réconciliation,
30:30il semble complètement hors d'atteinte.
30:32On a le droit encore de le prononcer ?
30:34On doit le prononcer,
30:36mais la difficulté, c'est qu'il faut être deux pour réconcilier.
30:38Jean Garry, je vous donne le mot de la fin.
30:40Rapidement, c'est le moment.
30:42Mais au-delà de l'écume des crises,
30:44le dialogue n'est pas rompu,
30:46et le dialogue va se poursuivre.
30:48On peut, en tant que démocrate,
30:50car aujourd'hui, le combat majeur,
30:52c'est le combat des démocraties,
30:54de la défense du périmètre de la démocratie dans le monde,
30:56et au nom de la démocratie,
30:58on peut se permettre d'avoir un regard critique
31:00sur ce régime,
31:02d'autant plus que nos liens sont très étroits
31:04avec ce régime.
31:06C'est un régime qui évolue.
31:08Il y a eu l'Irak, il y a quelques années,
31:10cette grande révolte des jeunes, des étudiants.
31:12Il y en aura certainement d'autres en Algérie.
31:14Je vous laisse le mot de la fin.
31:16Oui, là où je m'autorise...
31:18Le lien n'est pas complètement rompu.
31:20Là où je m'autorise un optimisme.
31:22Ca a été dit dans votre sujet,
31:24la visite de Nicolas Lerner en Algérie,
31:26le fait qu'elle ait fuité dans le Figaro
31:28au journal Sérieux,
31:30ça veut dire que son déplacement en Algérie
31:32s'est globalement bien passé.
31:34De la DGSE.
31:36Et là, je dis parce que j'ai écrit
31:38des centaines de pages, entre l'Algérie et la France,
31:40ça se passe assez mal quand c'est public,
31:42ça se passe très bien quand c'est secret.
31:44Bien.
31:46On arrête et on laisse les professionnels travailler.
31:48Merci. On va s'arrêter là.
31:50Merci beaucoup pour vos éclairages sur LCP.
31:52Vous restez avec moi, Thierry Pech.
31:54On va parler à présent de votre livre.
31:56Marine Le Pen, présidente 2026-2029
31:58aux éditions des Petits Matins,
32:00à quoi ressemblerait la France
32:02si la présidente du RN
32:04arrivait au pouvoir ?
32:06C'est à ce scénario qui est plausible
32:08que vous vous êtes attelés
32:10en vous appuyant très sérieusement sur son programme.
32:12Guillaume Anzot, l'un de vos coauteurs,
32:14va nous rejoindre dans un instant,
32:16juste après l'invitation de Marion Becker.
32:18Si on vous invite,
32:20Thierry Pech et Guillaume Anzot,
32:22c'est pour votre dystopie
32:24sur Marine Le Pen,
32:26coécrite avec Hakim El Karoui,
32:28Marine Le Pen présidente.
32:30Un livre de politique-fiction
32:32qui n'est ni un essai militant,
32:34ni une leçon de morale.
32:36Vous avez tenté de répondre
32:38à une question.
32:40À quoi cela ressemblerait vraiment
32:42si Marine Le Pen
32:44était élue présidente ?
32:46Vous confrontez le programme
32:48du RN
32:50à la réalité de 2026
32:52à l'aide de raisonnements financiers
32:54et juridiques.
32:56Car Guillaume Anzot,
32:58vous êtes inspecteur des finances
33:00et professeur associé à l'école normale supérieure.
33:02Thierry Pech,
33:04vous êtes essayiste
33:06et directeur général
33:08du centre de réflexion Terra Nova.
33:10Dans votre essai,
33:12après la démission
33:14d'Emmanuel Macron en 2026,
33:16Marine Le Pen
33:18devient présidente
33:20face à une France résignée.
33:22Elle met en place son gouvernement,
33:24Laurent Wauquiez, Premier ministre,
33:26Jordan Bardella à l'intérieur,
33:28Eric Zemmour à la culture
33:30ou encore Marion Maréchal,
33:32ministre de l'instruction
33:34et de la régénération morale.
33:36Puis Marine Le Pen
33:38met en place son programme,
33:40ce qu'elle promet depuis des années.
33:42Je suis pour l'interdiction du voile
33:44dans l'espace public.
33:46Je pense que le voile
33:48est un uniforme imposé
33:50par les islamistes.
33:52Je pense qu'une grande partie
33:54des jeunes femmes qui le mettent
33:56ne peuvent pas faire entrement,
33:58même si elles n'osent pas le dire.
34:00C'est ce qui inspire le point
34:02de bascule de votre fiction.
34:04Tout ne se passe pas comme prévu.
34:06Une femme voilée meurt
34:08sous les balles d'un policier.
34:10Des émeutes s'en suivent.
34:12La présidente doit composer,
34:14avec les conséquences
34:16du zéro immigration,
34:18la fuite des investisseurs,
34:20la crise de la dette
34:22et la pression européenne.
34:24Des scénarios raisonnablement possibles
34:26que vous avez rigoureusement imaginés
34:28Thierry Pech et Guillaume Anzot.
34:32Bienvenue sur ce plateau, Guillaume Anzot.
34:34Bonsoir.
34:36C'est un récit
34:38d'anticipation politique
34:40que vous signez avec Achim El Karoui.
34:42Ce qui est intéressant,
34:44c'est que c'est sans aucun parti pris moral,
34:46sans aucun aspect militant
34:48contre Marine Le Pen.
34:50Comment est venue cette idée-là
34:52de récit, de dystopie ?
34:54On avait beaucoup travaillé
34:56sur à la fois
34:58des sujets de politique publique
35:00et sur le programme du FN.
35:02On était partis pour écrire un essai,
35:04un argumentaire, une note.
35:06Petit à petit, on s'est dit
35:08que, finalement,
35:10ce que le FN propose, c'est un récit
35:12pour les gens.
35:14Face à un récit...
35:16La morale, ça marche pas du tout.
35:18Le fact-checking
35:20ne marche pas très bien.
35:22Il faut répondre à un récit par un récit.
35:24Je précise que vous êtes tous les trois
35:26de fins connaisseurs des rouages de l'Etat,
35:28des mécanismes économiques,
35:30financiers également,
35:32et que c'est un ouvrage, au fond,
35:34qui est à la fois assez jubilatoire,
35:36parce que c'est toujours drôle
35:38de se projeter avec un Laurent Wauquiez
35:40à Matignon ou un Éric Zemmour à la culture,
35:42mais en même temps, il y a des notes de bas de page
35:44et il y a des études très, très chiffrées.
35:46Vous avez pris, en gros,
35:48pour comprendre la méthode,
35:50la réalité d'aujourd'hui et le programme
35:52de Marine Le Pen, et vous confrontez les deux ?
35:54Voilà, c'est ça. En gros,
35:56on s'attend tous à ce qu'un jour,
35:58elle puisse prendre le pouvoir,
36:00mais à quoi ça ressemblerait vraiment ?
36:02Pour répondre à cette question,
36:04il faut prendre le réel tel qu'il est,
36:062026, c'est demain.
36:08Il y aura des déficits,
36:10il y aura une Europe divisée, etc.
36:12Et puis, le programme, en sachant
36:14qu'il n'appliquera pas tout le programme,
36:16on le dit, il renonce à toutes sortes de choses,
36:18par exemple,
36:20l'élimination de l'impôt sur le revenu
36:22pour les moins de 30 ans, ils s'aperçoivent
36:24que ça profiterait surtout à Kylian Mbappé
36:26et à Yana Kamoura, c'est pas complètement
36:28top pour leur électorat,
36:30donc ils renoncent. Mais il y a des choses identitaires
36:32pour eux dans leur programme, et ça,
36:34ils les mettent en oeuvre. Et c'est en déroulant
36:36le fil des causes et des conséquences
36:38de façon assez froide
36:40qu'on a voulu voir ce que ça donnerait,
36:42finalement. Et ce fil des causes
36:44et des conséquences, il conduit
36:46à un certain nombre de catastrophes,
36:48on s'imagine.
36:50C'est ça qui est intéressant aussi, 8 mars 2026,
36:52Marine Le Pen accède au pouvoir assez facilement
36:54à la suite de la démission d'Emmanuel Macron,
36:56le front républicain s'est complètement
36:58disloqué, et vous imaginez
37:00Guillaumanzo, un pays complètement
37:02médusé, sans révolte. D'ailleurs, Paris
37:04reste très calme.
37:06Oui, Paris reste calme, parce que ça fait
37:08un moment qu'on s'y attend.
37:10Bon, on lui fait choisir
37:12un très bon ministre des Finances,
37:14parce que ça permet de tenir les marchés
37:16et ça permet de dérouler
37:18le reste de l'agenda
37:20qui nous intéresse aussi, ça donne
37:22du temps, sinon il faut passer directement à la fin.
37:24Donc, elle a un très bon
37:26ministre des Finances qui essaye de faire
37:28rentrer dans son récit politique un programme
37:30d'économie, et c'est très simple,
37:32plutôt que de faire
37:34un peu d'économie sur tout le monde, on fait des économies
37:36sur tous ceux qui ne pensent pas
37:38bien ou qui ne votent pas bien.
37:40Donc, voilà, on fait des boîtes à économie.
37:42Les bobos, les cassos...
37:44On fait des boîtes à économie, les étrangers,
37:46les immigrés,
37:48les bobos des villes et des campagnes,
37:50les cultureux, et les cassos.
37:52Il faut que les économies
37:54rentrent dans ces cinq boîtes-là.
37:56On va venir à la pierre angulaire
37:58du programme, la priorité nationale,
38:00qui va être mise
38:02en oeuvre, mais la culture, ça, c'est intéressant,
38:04et les médias,
38:06parce que, voilà, j'en suis
38:08partie prenante, Sarah Knafau
38:10préside l'ORTFN,
38:12l'Office de radio-télévision française nationale,
38:14et Pascal Praud en prend
38:16la tête des rédactions,
38:18mais finalement, l'audiovisuel public,
38:20c'est trop cher.
38:22C'est trop cher, c'est que ça ne vaut rien.
38:24C'est que ça...
38:26Il n'y a pas de repreneur, il n'y a aucune valeur.
38:28La valeur est négative, puisqu'il faut dépenser
38:305 milliards par an pour le faire vivre.
38:32Et que même en dépensant
38:342 ou 3 milliards de frais de restructuration,
38:36pour ce prix-là, vous pouvez avoir TF1 plus M6.
38:38Et puis, en plus,
38:40les gens qui possèdent les télévisions
38:42actuellement vivent d'une publicité
38:44qui se réduit, donc ils ne peuvent pas avoir
38:46un nouvel acteur de la publicité.
38:48Donc, ils décident de faire ça eux-mêmes,
38:50de réduire eux-mêmes des deux tiers,
38:52à peu près, le budget
38:54du service public, et comme le service
38:56public se met en grève,
38:58ça offre l'opportunité
39:00de remplacer les gens.
39:02Alors, le coeur du programme,
39:04la préférence nationale qu'elle va mettre en place,
39:06Marine Le Pen, par référendum,
39:08au terme d'un coup de force
39:10contre la Constitution.
39:12Ça, c'est totalement plausible ?
39:14Racontez-nous.
39:16C'est non seulement plausible, mais c'est programmé et écrit.
39:18Si vous lisez le programme du Rassemblement
39:20national, il y a un projet
39:22de référendum qui proposerait
39:24aux Français d'adopter une loi
39:26qui aurait, non seulement, pour conséquence,
39:28l'inscription de la préférence nationale dans le droit
39:30français, mais également
39:32une modification de la hiérarchie des normes
39:34et de la Constitution. C'est ça, le coup de force.
39:36C'est ce qui a existé
39:38une seule fois dans notre histoire.
39:40C'était Charles de Gaulle, en 1962,
39:42pour faire passer l'élection
39:44au suffrage universel direct du président de la République.
39:46Le Conseil d'Etat, à l'époque,
39:48avait dit que c'était un coup de force.
39:50Là, c'est bien pire. C'est une modification
39:52de la hiérarchie des normes par article 11.
39:54On entre dans un monde
39:56où la clé de voûte de l'Etat de droit
39:58est brisée. La clé de voûte de l'Etat de droit,
40:00c'est l'autorité du Conseil constitutionnel,
40:02le gardien des promesses constitutionnelles
40:04qui se retrouve secondarisée,
40:06après s'être tout de même
40:08très bien conduit, puisque ses membres
40:10ont pris une décision de condamnation
40:12de l'appel,
40:14du décret de convocation du référendum.
40:16Le Conseil constitutionnel constate
40:18que ce recours au référendum,
40:20pour changer la Constitution, sans passer
40:22par le Parlement,
40:24parce qu'il n'y a pas une majorité des deux tiers au Parlement,
40:26que ce recours est illégal,
40:28donc il interdit le référendum,
40:30et donc le Conseil constitutionnel est envahi
40:32par des militants du Rassemblement national
40:34et des syndicats policiers en gilet jaune,
40:36et on change le Conseil constitutionnel.
40:38Et il est mis au pas.
40:40Tout ça se passe dans un calme relatif.
40:42A ce moment-là, c'est encore calme.
40:44Conséquence, les étrangers du Maghreb
40:46sont expulsés,
40:48contrairement aux Ukrainiens,
40:50qui, eux, sont davantage épargnés.
40:52La suppression de l'AME,
40:54l'aide médicale d'Etat,
40:56entre en vigueur, avec des tris aux hôpitaux,
40:58ce qui demande des forces de l'ordre
41:00à leurs portes,
41:02ça va créer une énorme difficulté,
41:04aussi bien à l'intérieur de l'hôpital
41:06qu'à l'extérieur,
41:08il y a le tri des malades,
41:10il faut se figurer aussi les choses,
41:12impunité pour les policiers.
41:14Et ça, ça va avoir des conséquences,
41:16on va dire, plus compliquées.
41:18La présomption de légitime défense est mise en oeuvre.
41:20Yemenzo ?
41:22Si je puis me permettre,
41:24les étrangers du Maghreb ne sont pas expulsés,
41:26parce qu'il faudrait des gens pour les recevoir.
41:28On a promis qu'ils n'allaient plus s'égayer
41:30dans la nature et qu'ils ne devaient plus
41:32commettre des délits,
41:34qui sont d'autant plus susceptibles de commettre
41:36qu'ils n'ont accès à aucune prestation sociale,
41:38à aucun guichet administratif,
41:40puisque comme le séjour illégal est un délit,
41:42les fonctionnaires doivent les dénoncer.
41:44Par conséquent, il faut les envoyer
41:46quelque part, donc il y a
41:48des camps de rétention
41:50massif sur les 130 000
41:52au QTRF par an
41:54que l'on crée, que l'on notifie,
41:56et qui ne sont exécutés
41:58qu'à 10 %, il n'y a pas de raison que ça change.
42:00Il y a des dizaines de milliers de gens
42:02qu'il faut parquer quelque part.
42:04Ils ne sont pas expulsés...
42:06Je ne veux pas trop spoiler.
42:08Ils sont expulsés vers des camps.
42:10Les policiers,
42:12parce que ça, c'est important.
42:14Les policiers bénéficient
42:16de la présomption
42:18de légitime défense,
42:20et comme tous les policiers,
42:22on sait qu'ils votent très largement
42:24sur les régions régionales,
42:26mais on sait surtout qu'ils réagissent
42:28à la façon dont ils sont managés.
42:30C'est compliqué.
42:32La décision de tirer ou pas tirer,
42:34ça se prend une fraction de seconde
42:36sur un ressenti, donc ils savent
42:38simplement qu'ils sont couverts
42:40et par conséquent, il y a des bavures.
42:42Ce n'est pas la guerre civile,
42:44mais il y a des bavures.
42:46Le voile, ça fait partie de son programme,
42:48a été interdit dans l'espace public.
42:50Il y a un engrenage qui va se mettre en oeuvre.
42:52C'est important, c'est totalement plausible.
42:54Qu'est-ce qui se passe ?
42:56C'est ça, ce livre,
42:58c'est les engrenages.
43:00On dit qu'on va supprimer la ME,
43:02qu'on va introduire la priorité nationale.
43:04On dit un certain nombre de choses,
43:06mais on ne voit pas
43:08la chaîne des conséquences
43:10que ça va enclencher.
43:12Et là, typiquement, à force de dire
43:14aux étrangers qui ne sont pas les bienvenus,
43:16ceux qui peuvent s'en aller sont bons.
43:18Vous savez, c'était un des slogans
43:20des nationalistes.
43:22La France, tu l'aimes ou tu la quittes.
43:24Là, c'est la France, tu l'aimes et tu la quittes.
43:26Tu finis par la quitter alors que tu l'aimais.
43:28Les investisseurs partent, les immigrés partent,
43:30les étrangers partent, les touristes, il n'y en a plus.
43:32Pas tous les immigrés, surtout les qualifiés.
43:34Surtout ceux à qui on offre des jobs ailleurs
43:36et qui sont
43:38les gens qui font tourner l'économie,
43:40soit parce qu'ils sont qualifiés,
43:42soit parce qu'ils travaillent dans le BTP, dans les services.
43:44On ne va pas tout raconter.
43:46Il y a des choses absolument invraisemblables,
43:48mais qui pourraient être aussi mises en œuvre.
43:50Je pense à Marion Bréchal dans l'éducation,
43:52avec ce certificat. Je renvoie au lecteur.
43:54L'instruction publique.
43:56L'instruction publique.
43:58Je voudrais vous faire réagir sur le couple
44:00Musk-Trump,
44:02qui a été élu
44:04en partie, Donald Trump,
44:06par une large partie de la classe populaire.
44:08Je voudrais savoir si vous avez
44:10le sentiment que ça va déteindre
44:12tout ce qu'on voit déjà.
44:14La loi de la force,
44:16quand on voit ces sondages,
44:18j'en ai retrouvé un sur l'homme fort,
44:20qui, pour 35 % des Français,
44:22est attendu, au mépris de la démocratie.
44:24Est-ce qu'on va entrer
44:26très vite dans une dystopie
44:28qui sera réelle ?
44:30On nous avait dit
44:32il y a un mois ou deux,
44:34certains gens qui nous avaient élus
44:36nous avaient dit, est-ce que vous n'exagérez pas un peu ?
44:38Et maintenant qu'on voit
44:40le premier jour de Trump,
44:42on n'a pas du tout la pression d'exagérer.
44:44On aurait écrit une dystopie sur Trump,
44:46on n'aurait pas imaginé que,
44:48le deuxième jour, on aurait parlé
44:50de l'annexion du Canada, de l'annexion du Groenland,
44:52d'un séquel du tailleur
44:54de Panama,
44:56et que le président allait battre
44:58crypto-monnaies pour indiquer
45:00aux corrupteurs potentiels
45:02où il fallait qu'ils envoient de l'argent pour le payer.
45:04Donc, tout ça,
45:06la réalité
45:08va plus vite que nos dystopies.
45:10Il faut une suite,
45:12parce que 2026-2029,
45:14ça fait pas un quinquennat.
45:16Il faut lire le livre.
45:18Vous la renvoyez au dilemme de sa vie,
45:20c'est un choix pour le pays fondamental,
45:22on va pas spoiler,
45:24mais il faut que vous nous disiez ce qu'elle va choisir.
45:26Vous allez écrire la suite ?
45:28Je crois qu'il faut que vous lui demandiez ce qu'elle va choisir.
45:30Parce qu'on sait pas.
45:32Ah, d'accord.
45:34J'adorerais pouvoir lui demander en direct sur ce plateau,
45:36mais j'invite mes confrères à lui poser la question.
45:38Mais je ne dis pas le dilemme,
45:40sinon, il n'y a plus de surprises.
45:42Quelle que soit la réponse,
45:44une saison 2 est possible.
45:46Tout à fait.
45:48On attend la suite.
45:50Marine Le Pen, présidente d'Ystopie politique 2026-2029,
45:52c'est à lire aux éditions
45:54les petits matins.
45:56Vous restez avec nous, c'est vendredi,
45:58c'est l'heure de la séance de rattrapage.
46:10Bonsoir.
46:12La une de l'hémicycle, la voici.
46:14Il est tout chaud, il est tout frais.
46:16Où sont les femmes ?
46:18Le vrai bilan de la parité en politique
46:20à l'Assemblée, mais ailleurs,
46:22dans les ministères, les gouvernements
46:24et les collectivités territoriales.
46:26Et vous en êtes le rédacteur en chef.
46:28Bonsoir, Jean-Baptiste.
46:30Et bonsoir, Elsa.
46:32Ma consoeur d'LCP aux manettes des questions au gouvernement
46:34tous les mardis après-midi.
46:36Première partie de cette séance de rattrapage,
46:38la CMP qui va arriver la semaine prochaine
46:40sur le budget,
46:42la commission mixte paritaire,
46:44c'est une date cruciale.
46:46Les négociations en coulisses se sont poursuivies
46:48toute la semaine entre l'EPS et le gouvernement.
46:50Est-ce que les socialistes sont les maîtres du jeu ?
46:52En tous les cas, ils font monter les enchères.
46:54Boris Vallaud.
46:56A chaque étape, tout est possible.
46:58Je dis aujourd'hui, on n'y est pas.
47:00Est-ce qu'on y arrivera ? Je n'en sais rien.
47:02Est-ce que ce sera notre budget ? Certainement pas.
47:04Et on demeure dans l'opposition
47:06Alors Elsa, le calendrier de la semaine
47:08est très important.
47:10Qu'est-ce qui a bougé cette semaine ?
47:12On peut noter jeudi 30
47:14noté dans vos agendas, c'est donc la CMP,
47:16la commission mixte paritaire,
47:18les députés, les sénateurs, sept de chaque côté
47:20qui essayent de se mettre d'accord pour trouver un compromis.
47:22On a même prévu peut-être d'ouvrir
47:24le vendredi 31 au cas où il faudrait
47:26plusieurs de longues heures
47:28aux députés et aux sénateurs pour se mettre d'accord.
47:30Ensuite, théoriquement, il y a une lecture
47:32des conclusions de cette commission mixte paritaire.
47:34Très certainement, lundi 3 février
47:36un très probable 49.3
47:38de François Bayrou et une motion de censure
47:40dans la foulée, peut-être le 5 octobre.
47:42Alors vous, vous dites un très probable
47:4449.3, mais les Français, ils ne sont pas encore
47:46prêts à comprendre
47:48qu'il va passer en force.
47:50Boris Vallaud dit ce ne sera pas notre budget.
47:52Ce ne sera pas le budget des socialistes.
47:54Les socialistes ne sont pas en train de négocier
47:56quel budget ils pourraient voter.
47:58Ils restent dans l'opposition.
48:00Un marqueur des oppositions, c'est de voter contre un budget.
48:02C'est le cas dans les conseils municipaux.
48:04C'est le cas à l'Assemblée.
48:06Ce n'est pas vraiment sur cette partie-là
48:08qu'il y a une attente, un suspense.
48:10François Bayrou sera très certainement obligé
48:12d'en passer par ce 49.3.
48:14En revanche, leur décision, c'est est-ce qu'il vote
48:16ou non la motion de censure.
48:18Donc il y a un prix de la non-censure,
48:20si on comprend bien.
48:22Quel pourrait être ce prix ?
48:24Il y a eu des réunions à Bercy, c'est ça, mercredi soir ?
48:26Oui, une réunion qui ne s'est pas du tout
48:28bien passée, selon les socialistes à la sortie.
48:30En même temps, à ce moment-là, ils ne peuvent pas dire autre chose
48:32parce que ce serait comme annoncé à l'avance
48:34qu'ils ne vont pas censurer le gouvernement.
48:36Ils ont intérêt à tendre la relation
48:38jusqu'à jeudi prochain pour maintenir le suspense
48:40et arracher le plus de concessions possibles.
48:42Ce qui est sûr, c'est qu'ils sont échaudés
48:44par ce qui s'est passé au Sénat
48:46où le budget a été voté en première lecture jeudi.
48:48Il y avait des promesses du gouvernement,
48:50notamment le rétablissement
48:52des 4000 postes
48:54dans l'éducation nationale,
48:56que les sénateurs n'ont pas rétabli.
48:58Les socialistes sont extrêmement attachés.
49:00Ils attendent aussi de la clarification
49:02sur les contributions des hauts patrimoines.
49:04Ils n'ont toujours pas obtenu ce qu'ils voulaient
49:06du gouvernement de François Bayrou.
49:08Là encore, il y a pas mal de petits sujets
49:10qui restent à régler.
49:12J'avais vu la lettre, très claire.
49:14Pour une fois, j'ai envie de dire
49:16François Bayrou a donné
49:18des gages financiers
49:20pour le budget dans cette lettre.
49:22Si les sénateurs ne l'ont pas repris,
49:24il faut que ce soit dans la commission mixte paritaire.
49:26Il a donné quelques gages.
49:28Il a donné des gages, effectivement,
49:30sur son aile gauche, si j'ose dire.
49:32Même si ça a été dit, les socialistes
49:34ne participeront pas à cette coalition.
49:36Il pourrait s'abstenir de voter la censure,
49:38mais ce qu'il donne à gauche, il le perd à droite.
49:40La majorité, qui ne vous a pas échappé,
49:42est très clairement à droite au Sénat
49:44à ratiboiser ces différentes propositions.
49:46D'ailleurs, Laurent Wauquiez
49:48était très mécontent cette semaine.
49:50En réalité, ce qu'il donne à gauche,
49:52il risque de le perdre à droite.
49:54La CMP, c'est la commission mixte paritaire,
49:56qu'on connaît parfaitement bien ici,
49:58à la chaîne parlementaire,
50:00mais qui est un sigle abscond,
50:02voire bureaucratique pour les Français,
50:04devient un élément décisif du jeu,
50:06ce qui n'avait que rarement été le cas
50:08dans les années précédentes.
50:10C'est pour ça que François Bayrou
50:12a donné pas mal de délais.
50:14Il y a encore une semaine de négociations.
50:16Celles-ci vont faire rage, évidemment,
50:18à Bercy, entre les ministres des Comptes publics
50:20et de l'économie, avec les socialistes,
50:22qui ont pris de la non-censure.
50:24Jean-Baptiste, la droite ne va pas
50:26décensurer parce qu'ils ne sont pas contents,
50:28parce qu'il y a trop de gages à gauche ?
50:30On n'en est pas là.
50:32La droite s'est désarmée à l'avance
50:34en disant qu'elle ne censurerait pas
50:36le gouvernement Bayrou.
50:38Le jeu, pour Laurent Wauquiez et ses députés,
50:40c'est que les concessions s'arrêtent là,
50:42à la fameuse lettre de François Bayrou.
50:44Comment vous regardez ce jeu des socialistes,
50:46cette partition PS ?
50:48Il me semble que ce qui a changé,
50:50par rapport au gouvernement Barnier,
50:52c'est que les socialistes ont remplacé le RN
50:54dans le rôle du syndicaliste,
50:56à qui le patron donne, éventuellement,
50:58des choses
51:00pour construire un compromis.
51:02Cela dit,
51:04si on s'intéresse
51:06au déficit budgétaire
51:08et à faire un compromis politique sur le déficit budgétaire,
51:10ce qu'il faudrait plutôt prendre,
51:12c'est voir ce qui est faisable
51:14dans les propositions d'impôt des socialistes
51:16et dans les propositions de réduction
51:18de dépenses publiques,
51:20c'est-à-dire des revenus des gens qui bénéficient
51:22de dépenses publiques, que proposent les libéraux,
51:24et non l'inverse.
51:26Je crains que, pour l'instant,
51:28le compromis se construise
51:30plutôt sur l'inverse. On promet aux libéraux
51:32qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôt
51:34et qu'on donne aux socialistes
51:36quelques gages sur les dépenses.
51:38Ca ne mènera pas beaucoup au déficit.
51:40Il y a eu une niche,
51:42on va rappeler à nos téléspectateurs...
51:44Cette journée de l'initiative
51:46parlementaire, c'était journée PS.
51:48Est-ce que c'est un peu un gage ?
51:50Ils ont tout voté, ils ont tout réussi, non ?
51:52Ils ont réussi à faire passer 5 de leurs textes,
51:54les 5 premiers textes. Les autres n'ont pas pu être examinés
51:56faute de temps. Alors, il y avait un texte
51:58sur les Outre-mer, un texte sur le repas à 1 euro pour les étudiants,
52:00un texte sur les ascenseurs, prévenir des peines d'ascenseurs.
52:02Donc oui, effectivement, ils sont plutôt contents.
52:04Ca s'est fait avec une bienveillance
52:06des groupes du Bloc central
52:08qui n'avaient pas envie d'énerver
52:10les socialistes particulièrement.
52:12Après, on le voit sur cette liste,
52:14il y avait aussi un ratio de soignants.
52:16C'était aussi des choses assez consensuelles.
52:18Et qui ne coûtaient pas 1 euro aussi.
52:20De s'opposer, pardon ?
52:22Ce n'était pas financièrement très lourd non plus.
52:24Non, puisqu'il y a beaucoup de choses.
52:26C'est un peu de l'instauration, par exemple,
52:28d'un minimum de soignants par patient.
52:30Bon, c'est une inscription dans la loi,
52:32ça ne veut pas dire qu'on va embaucher
52:34forcément beaucoup plus de soignants.
52:36Donc tout est bon à prendre. Ca chemine côté PS.
52:38Cette semaine, on a eu aussi l'occasion
52:40d'en savoir un peu plus sur la méthode Bayrou.
52:42C'est à tout va.
52:44Et puis, on s'est posé la question
52:46de savoir si c'était habile ou pas.
52:48La porte-parole du gouvernement.
52:50Au mot cacophonie, je préfère polyphonie.
52:52A la fin, c'est le Premier ministre
52:54et le Parlement qui trancheront.
52:56David.
52:58En termes délicats, ces choses-là sont dites.
53:00Si vous me permettez cette expression.
53:02Et même une deuxième, un peu plus cliché.
53:04Le cardinal de Retz, bien sûr,
53:06on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens.
53:08Ça a été dit dans la partie précédente.
53:11Guillaume Enzo l'a parfaitement résumé.
53:13Mesures d'économie chères à la droite,
53:15mais difficilement avalables pour les socialistes.
53:17Hausses de fiscalité pour les socialistes,
53:19mais difficilement acceptables pour la droite.
53:21Dans ce contexte qui relève quasiment
53:23de la mission impossible,
53:25c'est la série de chères aux téléspectateurs
53:27avec Tom Cruise, François Bayrou est obligé
53:29de faire le grand écart, de se démener
53:31dans tous les sens, de faire un exercice
53:33d'équilibriste. Il est sur un fil et risque
53:35de tomber d'un côté comme de l'autre.
53:37C'est évidemment une garantie de durée.
53:40Il en dit peu et il laisse une grande liberté.
53:42C'est tout nouveau ça.
53:44À ses ministres, les interviews ne sont même
53:46plus relues par Matignon.
53:48Souvent si les téléspectateurs qui nous regardent
53:50avaient l'impression qu'en lisant une interview
53:52de ministre, c'était insipide, qu'on n'y apprenait rien,
53:54que c'était de la pâté pour chat, c'est que c'était relu
53:56non seulement par l'équipe du ministre,
53:58mais aussi par Matignon et encore par l'Elysée
54:00et que tout était complètement aseptisé.
54:02François Bayrou ne fait pas ce choix-là.
54:04Il dit, j'assume d'avoir des personnalités fortes
54:06dans mon gouvernement, ils sont libres
54:08de leur parole, ils sont libres de leurs idées.
54:10Par contre, ce qu'ils disent n'engage pas forcément
54:12le gouvernement dans son ensemble.
54:14Ça, c'est pour le principe, sauf que ce qu'on voit,
54:16c'est qu'en pratique, depuis une dizaine de jours...
54:18C'est le concours Lépine de la proposition.
54:20C'est des gens qui se contredisent.
54:22On a vu par exemple la ministre du Travail,
54:24Astrid Panosian, émettre l'idée d'une taxation,
54:26davantage d'une contribution des retraités
54:28qu'elle qualifie d'aisés
54:30au-delà de 2 500 euros
54:32pour financer l'autonomie.
54:34Quand elle a dit ça, quand la ministre du Travail
54:36dit ça, ça semble être la position
54:38du gouvernement.
54:40Il y a ce bazar
54:42dans lequel l'équipe de François Bayrou
54:44est en train d'essayer de mettre un peu d'ordre,
54:46sachant qu'il faut savoir aussi,
54:48c'est un peu du coulisse, mais il n'y a toujours pas
54:50de directeur de la communication à Matignon.
54:52Malgré tout, les équipes
54:54de communication de François Bayrou ont
54:56convoqué une réunion des communicants
54:58à Matignon.
55:00Pour essayer de coordonner un peu l'ensemble.
55:02Liberté de parole, oui, mais s'il vous plaît,
55:04avertissez à l'avance quand votre ministre
55:06va tenir une position un peu différente.
55:08On s'interroge parfois s'il faut séparer
55:10l'oeuvre de l'artiste, s'il faut séparer
55:12l'homme ou la femme politique du ministre.
55:14Ce sont deux personnes séparées.
55:16Dans ce qu'on appelle maintenant,
55:18c'est plus le socle commun, c'est le socle central,
55:20les macronistes, le centre
55:22et la droite, elle plaît ou pas cette méthode ?
55:24On se souvient que Michel Barnier,
55:26la première fois qu'il s'est rendu devant le groupe
55:28Ensemble pour la République, ça a été terrible,
55:30ça s'est extrêmement mal passé,
55:32il a été sorti vraiment meurtri,
55:34il avait trouvé un Michel Barnier très arrogant,
55:36très cassant, ça s'était très mal passé
55:38et certains disent que c'est à partir de ce moment-là
55:40qu'on a senti que ça partait
55:42vraiment pas bien. Là, François Bayrou,
55:44il est habile, il fait une petite blague,
55:46il noie certains poissons,
55:48il assume de prendre des décisions
55:50qui ne sont pas forcément comprises,
55:52notamment sur la fin de vie, quand il dit que lui veut
55:54s'endormir en textant deux.
55:56Annonce de scission des deux textes de loi.
55:58Il veut un texte sur les soins palliatifs,
56:00un texte sur l'aide active à mourir,
56:02alors que l'important du projet de loi qui avait été présenté
56:04sous l'antenne législature, c'était de dire
56:06non, on fait un texte commun, justement,
56:08l'un ne va pas sans l'autre, on avance
56:10les deux possibilités, pour aussi,
56:12au moment de voter, que les gens...
56:14Si vous voulez plus de soins palliatifs,
56:16il faut voter l'ensemble avec l'aide active à mourir.
56:18Donc il y a quand même des positions.
56:20Ce qui d'ailleurs suscite l'hostilité,
56:22à la fois au sein du camp du Bloc central,
56:24puisque je crois que la présidente de l'Assemblée
56:26n'était pas contente, et il y a je crois plus de 200 députés
56:28qui vont s'exprimer mardi prochain
56:30pour protester contre cet état de fait.
56:32Donc c'est pas fait, deux textes au lieu d'un...
56:34C'est pas fait, et puis dernier point sur la méthode Bayrou,
56:36puisqu'on en parle, il est très discret,
56:38François Bayrou, pas d'interview,
56:40pas de déplacement sur le terrain, je ne sais pas
56:42si c'est l'histoire ou la suite des opérations
56:44qui lui donnera raison ou pas,
56:46on revisitera ce succès ou cet échec,
56:48mais en force c'est de constater qu'il y a cette méthode
56:50de non-relecture des interviews et je crois que...
56:52Qui les harcèlent ?
56:54Tant mieux, tant mieux, on s'en félicite,
56:56les foudres de Matignon et de l'Elysée
56:58sur la relecture des interviews,
57:00et puis cette discrétion qui est quand même très étonnante,
57:02c'est quand même un peu la république des couacs.
57:04Merci, le mot de la fin, vous revient Thierry Pech,
57:06habile, François Bayrou ou pas ?
57:08On verra à la fin de l'histoire, mais je voudrais dire
57:10quand même que si la non-censure a un prix,
57:12la censure risque d'avoir un coût,
57:14et ce coût,
57:16il frappera beaucoup de monde,
57:18sans doute pas le Rassemblement national,
57:20qui est à l'honneur dans le livre que vous tenez
57:22dans votre main, mais tous les autres,
57:24oui, certainement, Bayrou compris.
57:26Et ça, je pense que tous les députés
57:28en sont conscients, notamment les socialistes.
57:30Merci à tous, c'était passionnant,
57:32le feuilleton continue à l'Assemblée,
57:34on se retrouvera évidemment vendredi prochain
57:36pour une nouvelle séance de rattrapage,
57:38Marine Le Pen présidente, c'est-à-dire
57:40aux éditions Les Petits Matins,
57:42merci messieurs, c'est le week-end,
57:44profitez bien, à la semaine prochaine.

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