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Mardi 29 avril, la commission des affaires culturelles et de l'éducation auditionne Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France et Benoît Rivière, président du conseil pour l'enseignement catholique. Pour rappel, la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale s'est dotée des pouvoirs d'une commission d'enquête, suite aux révélations de violences au sein de l'établissement Notre-Dame de Bétharram, pour faire la lumière sur les violences dans les établissements scolaires et le contrôle effectué par l'État.

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur LCP. L'affaire Betaram et ses conséquences est toujours à la une de l'Assemblée nationale.
00:00:15L'enquête parlementaire se poursuit. Les députés tentent d'établir des dysfonctionnements qui ont pu se produire dans des établissements publics ou privés,
00:00:24censés être contrôlés par l'État, alors que des faits de violence, agressions sexuelles et viols ont été établis dans plusieurs de ces établissements,
00:00:34à l'image de Notre-Dame de Betaram. Alors ce 29 avril, c'est une audition importante qui a lieu, celle d'Éric Demoulin-Beaufort.
00:00:43Il est président de la Conférence des évêques de France en fonction jusqu'à cet été.
00:00:48Et il est venu accompagné de Mgr Benoît Rivière, chargé, lui, du suivi de l'enseignement catholique.
00:00:55Direction tout de suite la salle Lamartine de l'Assemblée nationale pour voir cette audition. On se retrouve dans un instant.
00:01:02Mes chers collègues, nous poursuivons nos travaux d'enquête sur les modalités du contrôle par l'État
00:01:07et de la prévention des violences dans les établissements scolaires en recevant Mgr Éric Demoulin-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France,
00:01:20M. Benoît Rivière, président du Conseil pour l'enseignement catholique, et Mme Céline Reynaud-Fourthou,
00:01:28pourton, directrice des affaires institutionnelles et relationnelles de la Conférence des évêques de France.
00:01:35Je précise que le cardinal Jean-Marc Aveline succédera à Mgr Demoulin-Beaufort le 1er juillet, c'est cela, prochain.
00:01:46Comme vous le savez, nous avons auditionné début avril M. Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique,
00:01:54donc du SGEC, et M. Sylvain Cariou-Charton, président de l'Union des réseaux congréganistes de l'enseignement catholique,
00:02:02ainsi que M. Christophe Chiest, son secrétaire général.
00:02:08Il nous a semblé indispensable de vous recevoir aussi, dans la mesure où ce sont les évêques qui exercent la tutelle
00:02:15des établissements privés diocésains installés dans leur ressort territorial.
00:02:21Je précise que cette réunion est diffusée en direct sur le site de l'Assemblée nationale,
00:02:25et qu'elle y sera consultable en vidéo.
00:02:30Elle fera également l'objet d'un compte-rendu écrit, qui sera publié.
00:02:34Notre échange prendra la forme de questions et de réponses.
00:02:38Je commencerai à poser les premières questions, puis je donnerai la parole aux deux rapporteurs,
00:02:43M. Paul Vanier et Mme Violette Spilboux.
00:02:45Auparavant, l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, relative au fonctionnement des assemblées parlementaires,
00:02:54impose aux personnes auditionnées, dans le cadre des travaux d'enquête, de prêter serment,
00:02:59de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
00:03:03Je vous invite donc, à tour de rôle, à lever la main droite et à dire, je le jure, en allumant votre micro, s'il vous plaît.
00:03:09Je vous remercie.
00:03:19Bien, ma première question est la suivante.
00:03:22Pouvez-vous décrire l'organisation de l'enseignement catholique aux différents échelons
00:03:26et les liens hiérarchiques entre les différentes structures des établissements et au GEC à la conférence des évêques ?
00:03:35Je vous remercie.
00:03:36Madame la Présidente, Madame et Messieurs les rapporteurs, Mesdames et Messieurs les députés,
00:03:42permettez-moi peut-être de dire un petit mot en introduction de nos réponses.
00:03:47Je voudrais dire, au nom des évêques de France, que nous partageons pleinement la finalité de votre commission.
00:03:53Le rapport de la SIAZ, cette commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église,
00:03:57que la conférence des évêques a voulu, ainsi que la conférence des religieux et des religieuses de France,
00:04:01est confiée à M. Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d'État.
00:04:06Comme le rapport de la CIVIS, la commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants.
00:04:12Et beaucoup de témoignages divers font qu'aujourd'hui, nous connaissons comme jamais ce sujet de la réalité,
00:04:18la réalité des violences sexuelles commises contre des enfants et des adolescents.
00:04:22Et nous sommes conscients, nous, je veux dire, toute l'humanité, aujourd'hui, comme jamais, du terrible empêchement de vivre,
00:04:29que ces violences provoquent tout au long de l'existence de celles et ceux qui en ont été les victimes.
00:04:35Monseigne Révière et moi-même, en commençant cette audition, comme vous, nous savons, nous pensons au premier chef à ces personnes-là.
00:04:42Si l'Église catholique est attachée à soutenir et encourager des établissements scolaires qui puissent être reconnus catholiques,
00:04:51c'est parce qu'elle est convaincue de pouvoir contribuer à la formation des enfants et des jeunes
00:04:54en apportant les ressources de la pensée chrétienne et de l'Évangile
00:04:58pour le développement de chacun, chacun selon son unicité et toutes les dimensions de son être.
00:05:05Nous voulons qu'une telle éducation soit ouverte à tous et accessible à tous.
00:05:10En aucun cas, il n'est peut-être question de cautionner ou de tolérer
00:05:14une conception de l'éducation qui reposerait sur la violence,
00:05:18encore moins est-il question de tolérer quelque violence sexuelle que ce soit.
00:05:21Dans le cadre des lois de notre pays, l'enseignement catholique s'est construit,
00:05:27en particulier depuis 1959, la loi Debré, sur la liberté, la liberté d'association, la liberté d'enseignement.
00:05:34La protection des enfants appelle aujourd'hui plus de vigilance, plus de contrôle, plus de formation,
00:05:40plus de disponibilité et de capacité aussi pour les écouter et les soutenir.
00:05:45Dès avant le rapport de la SIAZ, l'ensemble des deux CES de France et l'enseignement catholique
00:05:50s'étaient engagés avec détermination dans une protection des mineurs renforcée.
00:05:56Depuis le rapport de la SIAZ, remis en octobre 2021, cet effort, nous l'avons intensifié.
00:06:02Et nous avons conscience qu'il doit encore progresser.
00:06:05Pour autant que cela dépend de nous, vous pouvez compter sur notre engagement en ce sens.
00:06:10Maintenant, quelle est l'organisation de l'enseignement catholique en France ?
00:06:15Comme je viens de le dire, il s'est développé sur un principe de liberté.
00:06:18Il est le résultat d'une longue histoire et d'initiatives très variées,
00:06:25celles de famille, celles d'un diocèse, celles d'une paroisse, celles d'une congrégation religieuse.
00:06:31Donc il y a tout un ensemble qui s'est constitué comme cela.
00:06:34Progressivement, tout cela a été progressivement unifié.
00:06:41Progressivement, des éléments de structure ont été mis en place.
00:06:45Depuis les statuts de 1992, il y a une notion de tutelle qui a été introduite,
00:06:52tutelle du diocèse, tutelle coréganiste,
00:06:54qui fait que les établissements ne sont pas tout seuls, isolés,
00:06:58mais font partie d'un réseau et qu'un certain nombre de structures sont mises en place
00:07:03pour qu'il y ait de la coordination, de l'échange d'informations,
00:07:07des visites, pour qu'il y ait des évaluations
00:07:10et pour qu'aussi il y ait une représentation générale de l'enseignement catholique
00:07:15devant les autorités de notre pays, en particulier le ministère de l'éducation nationale.
00:07:21C'est comme cela que progressivement, le secrétaire général de l'enseignement catholique
00:07:24s'est constitué, renforcé,
00:07:26et qu'il exerce le rôle qui est le sien.
00:07:32La conférence des évêques, je tiens à le préciser aussi,
00:07:34puisque je la préside et que c'est à ce titre-là que je suis là,
00:07:37n'est pas une autorité hiérarchique dans l'église catholique.
00:07:40Elle est une structure de coordination et de travail commun des évêques.
00:07:44Comme président de la conférence des évêques,
00:07:46je ne suis pas le patron des évêques,
00:07:48ni le chef de l'église de France.
00:07:49Je ne nomme pas les évêques, je ne les dénomme pas, je ne les évalue pas.
00:07:54J'essaie d'organiser le travail commun que nous pouvons avoir
00:07:59et qui se symbolise dans les deux assemblées plénières que nous avons chaque année,
00:08:05une en automne, une au printemps.
00:08:07Et puis, la conférence des évêques assure un certain rôle de représentation
00:08:12vis-à-vis du Saint-Siège et vis-à-vis aussi de notre pays
00:08:15et des autorités diverses de notre pays,
00:08:19y compris d'ailleurs de l'opinion publique aussi.
00:08:21Un peu de la même manière,
00:08:23le secrétaire général de l'enseignement catholique
00:08:25n'est pas une instance hiérarchique sur les différents établissements,
00:08:29mais une instance de coordination, de travail commun,
00:08:32d'émulation et de représentation vis-à-vis du ministère de l'éducation nationale
00:08:38comme vis-à-vis des évêques d'un côté,
00:08:41enfin de l'Assemblée des évêques d'un côté
00:08:42et des pouvoirs publics de l'autre.
00:08:49Et enfin, du côté de la conférence des évêques,
00:08:54la conférence des évêques élit le secrétaire général
00:08:58à qui une délégation est donnée pour qu'il remplisse son rôle
00:09:01et nous essayons de le choisir parmi des professionnels compétents
00:09:05et pour ces compétences professionnelles,
00:09:08de manière à ce qu'il puisse tenir le rôle qui est le sien.
00:09:11Et ce secrétaire général est accompagné
00:09:12par un Conseil national de l'éducation catholique,
00:09:16ce que préside Mgr Benoît Rivière, ici présent,
00:09:20qu'il préside depuis trois ans
00:09:21et qu'il présidera jusqu'au 30 juin de cette année.
00:09:25Ce conseil a un rôle un peu d'accompagnement du secrétaire général,
00:09:28de réflexion, d'orientation.
00:09:33Il joue un peu le rôle d'un conseil d'orientation
00:09:35pour l'enseignement catholique en France.
00:09:37Mais Mgr Rivière pourra expliquer son rôle mieux que je ne peux le faire.
00:09:42Je vous remercie.
00:09:43Mgr Rivière, elle existe à vous.
00:09:46Oui, je précise que ce rôle d'accompagnement
00:09:51du secrétariat général de l'enseignement catholique
00:09:52se joue à deux niveaux une équipe réduite de quatre membres
00:09:59plus un secrétaire adjoint de la Conférence évêque de France
00:10:04qui comprend donc trois évêques,
00:10:06dont moi-même comme président de ce conseil,
00:10:09et puis le représentant des recteurs
00:10:12des universités catholiques de France
00:10:13à la fonction qu'a décrite Mgr Bonin-Beaufort,
00:10:17c'est-à-dire d'écoute, d'accompagnement du secrétaire général
00:10:21dans sa mission, puisqu'il rencontre de sa mission
00:10:22donc à ce conseil d'orientation,
00:10:26de travail sur un certain nombre de textes d'orientation,
00:10:29et aussi alors à travers ses membres,
00:10:31de participation à certaines rencontres
00:10:33de formation nationale, d'instance nationale.
00:10:37Et puis alors il y a une deuxième présidence aussi
00:10:38qu'exerce le président de ce conseil épiscopal,
00:10:42c'est la présidence du CNEC,
00:10:44Comité National d'enseignement catholique.
00:10:47Alors le Comité National d'enseignement catholique
00:10:49est un organisme de 60 membres
00:10:54et qui est assez original,
00:10:57puisque cet organisme comprend des représentants
00:11:00de tous les acteurs de l'enseignement catholique,
00:11:03des enseignants, des organisations professionnelles,
00:11:07des parents d'élèves bien sûr,
00:11:09des maîtres, des directeurs,
00:11:11des associations sportives, 60 personnes,
00:11:14et qui élisent en leur sein
00:11:15une commission permanente,
00:11:17avec laquelle le secrétaire général travaille régulièrement.
00:11:20– Oui, attendez juste, voilà, comme ça le micro va s'allumer.
00:11:27– Elle portait aussi sur le niveau diocésain.
00:11:31Donc à l'échelle du diocèse,
00:11:34l'évêque diocésain nomme un directeur diocésain,
00:11:38parfois interdiocésain, d'enseignement catholique,
00:11:41qui lui aussi est un professionnel,
00:11:43qui reçoit une délégation pour exercer au nom de l'évêque
00:11:46toutes les missions qui sont nécessaires
00:11:48pour que l'enseignement catholique puisse vivre
00:11:52dans le diocèse,
00:11:55mais qui est aussi un rôle
00:11:57de coordination,
00:11:59de travail commun, etc.,
00:12:00selon ce que j'ai pu dire.
00:12:03Ce directeur diocésain,
00:12:05c'est lui qui contribue
00:12:06au choix des chefs d'établissement,
00:12:09et les chefs d'établissement, donc,
00:12:10eux ont un rôle important, comme je pense
00:12:13que cela vous a été dit à plusieurs reprises.
00:12:17Ils ont une grande responsabilité
00:12:19dans la conduite de l'établissement
00:12:20et une certaine liberté dans la conduite
00:12:22de cet établissement.
00:12:25Voilà, chaque évêque préside régulièrement
00:12:27un conseil de tutelle
00:12:30qui lui permet d'être au courant
00:12:32de ce qui se passe dans les différents établissements
00:12:33et de réfléchir avec le directeur diocésain
00:12:36et les membres de ce conseil de tutelle
00:12:37un peu à la politique globale, si l'on peut dire,
00:12:40c'est-à-dire au choix que l'on peut avoir à faire,
00:12:43éventuellement d'implantation,
00:12:45quand on est capable d'en faire,
00:12:48ou au contraire, quelquefois, peut-être de fermeture,
00:12:51mais surtout réfléchir à l'image
00:12:54ou à la figure globale
00:12:56que l'enseignement catholique peut donner,
00:12:58au service global qu'il peut offrir aux familles
00:13:00dans un diocèse ou dans un département donné.
00:13:04Et il y a aussi, à intervalles plus larges,
00:13:11une réunion du conseil des tutelles
00:13:12qui lui réunit avec l'évêque
00:13:15la tutelle diocésaine et les tutelles coréganistes.
00:13:19Mais là, le conseil des tutelles
00:13:21se réunit deux fois ou trois fois par an,
00:13:23je suppose, selon les diocèses,
00:13:26selon l'importance de ces tutelles coréganistes.
00:13:28Je vous remercie.
00:13:31Madame la rapporteure Spilbo, allez-y.
00:13:35Merci, Monseigneur, pour cette introduction.
00:13:39Je vais revenir sur les suites du rapport de la SIAZ
00:13:42et qui concerne notamment la mise en œuvre
00:13:47d'un certain nombre de travaux,
00:13:49des groupes de travail par thématique,
00:13:51et revenir plus précisément sur le rapport
00:13:55qui a été publié en mars 2025
00:13:56sur le suivi des recommandations
00:13:59de ces groupes de travail.
00:14:02Un travail qui a été fait avec beaucoup,
00:14:04il me semble, d'authenticité
00:14:07et de capacité à l'autocritique
00:14:08sur le suivi des recommandations.
00:14:10On critique souvent l'État sur le fait
00:14:12qu'on ne suit pas suffisamment
00:14:14nos propres travaux.
00:14:16Et donc là, on a une synthèse
00:14:18assez intéressante
00:14:21qui ne concerne pas que les établissements scolaires,
00:14:23bien sûr, mais dans laquelle
00:14:24on va reconnaître des situations
00:14:26qui ont pu être vécues
00:14:27dans des établissements scolaires.
00:14:28La conclusion de la synthèse,
00:14:31je le lis,
00:14:34disent que les rapporteurs
00:14:36observent un certain décalage
00:14:37entre l'élan suite au rapport de la SIAZ
00:14:40et la mise en œuvre concrète
00:14:41des actions dans tous les diocèses.
00:14:44Ils pointent l'ampleur de la tâche
00:14:45qui reste à accomplir,
00:14:47ne pas éluder les résistances,
00:14:49les angles morts, les renoncements,
00:14:51et qu'il y a encore un travail
00:14:53d'ampleur que chaque pas,
00:14:55fut-il modeste, compte.
00:14:57Là-dessus, on est d'accord
00:14:59et on sera tous, bien sûr, vigilants.
00:15:03Cela nécessite un vrai changement de culture,
00:15:05je continue de lire.
00:15:06Et par ailleurs,
00:15:07la vigilance doit se montrer bénéfique
00:15:10pour des dossiers,
00:15:11y compris les plus compliqués
00:15:12et les moins avancés
00:15:13pour qu'ils ne soient pas mis en cause.
00:15:15Par rapport à cette conclusion générale,
00:15:19est-ce que vous pouvez,
00:15:21et après je rentrerai
00:15:22dans deux points particuliers
00:15:23qui concernent des dossiers
00:15:24qu'on a pu étudier
00:15:25avec mon collègue co-rapporteur,
00:15:26est-ce que vous pouvez réagir,
00:15:28peut-être nous vers part,
00:15:29du fait qu'on évoque là des résistances,
00:15:33donc quelles sont ces résistances ?
00:15:35Qu'est-ce qui est encore difficile aujourd'hui,
00:15:36malgré tout ce qui a été écrit
00:15:37sur les violences sexuelles dans l'Église,
00:15:39pour avancer et avancer plus vite,
00:15:41à la fois pour que ça ne se reproduise pas
00:15:43et pour l'accompagnement des victimes ?
00:15:45Merci beaucoup Madame la rapporteure
00:15:47pour cette question très importante.
00:15:51Nous, évêques,
00:15:52nous avons énormément travaillé ce sujet,
00:15:55même avant le rapport de la CIA,
00:15:57je dois dire depuis 2016,
00:15:59c'est un sujet qui,
00:16:00ce sujet des violences sexuelles,
00:16:01nous occupe à chaque assemblée
00:16:03et je dois dire dans la vie du conseil permanent
00:16:06ou de la présidence constamment.
00:16:09Donc nous avons rencontré
00:16:10beaucoup de personnes victimes,
00:16:12nous avons appris à comprendre un petit peu
00:16:15ce qu'elles ont pu subir, etc.
00:16:17Le défi aujourd'hui,
00:16:19c'est que cette expérience que nous avons faite,
00:16:20d'autres la fassent,
00:16:22beaucoup d'autres la fassent,
00:16:23dans nos concitoyens tout simplement,
00:16:26chez les catholiques comme chez les autres,
00:16:28c'est que tout le monde réalise
00:16:29ce que c'est qu'une violence et une agression sexuelle
00:16:32et quelles en sont les conséquences.
00:16:34et par conséquent,
00:16:36quelle vigilance il faut avoir,
00:16:37quelle précision il faut avoir
00:16:38pour ne pas tolérer certains gestes,
00:16:40ne pas laisser certaines situations s'installer.
00:16:43On se rend compte que toute situation d'autorité
00:16:46peut se pervertir
00:16:48et peut se pervertir même sexuellement,
00:16:51en particulier quand des enfants
00:16:52et des adolescents sont en jeu.
00:16:54Le rapport de la CIS a fait apparaître
00:16:55une proportion considérable
00:16:57de ces abus et de ces violences sexuelles
00:16:59sur les personnes mineures
00:17:01qui dépassent ce dont on avait conscience.
00:17:05L'INSERM connaissait ce chiffre,
00:17:07mais ce chiffre n'avait pas du tout percé
00:17:08dans la conscience publique encore.
00:17:10Il a fallu le rapport de la CIS
00:17:11pour que ce chiffre-là,
00:17:1314,5% des femmes,
00:17:168% des hommes,
00:17:19se disent avoir été agressés sexuellement
00:17:21quand ils étaient mineurs.
00:17:22Ce problème global,
00:17:24il faut que toute la société
00:17:25s'en prenne conscience.
00:17:27C'est en train de se faire
00:17:28et c'est pour une grande part
00:17:29le changement de culture qu'il faut faire.
00:17:31Il ne faut pas que les évêques soient convaincus,
00:17:33il faut qu'à tous les échelons
00:17:33on en soit convaincu
00:17:34et qu'on soit convaincu
00:17:35qu'il vaut la peine
00:17:36de faire les efforts nécessaires
00:17:38pour mettre en place une culture
00:17:40de la vigilance et de la bientraitance.
00:17:46Merci Monseigneur.
00:17:47Dans le suivi de ces recommandations,
00:17:49il y avait plusieurs groupes de travail.
00:17:50Je vais m'attarder
00:17:51sur le premier groupe de travail
00:17:52qui s'appelle
00:17:54« Vigilance et contrôle
00:17:55sur les associations de fidèles
00:17:56menant la vie commune ».
00:18:00Dans le suivi de ces recommandations,
00:18:03il y a la question
00:18:04d'une meilleure concertation
00:18:06entre les évêques
00:18:07en cas d'association
00:18:08donnant des signes de dysfonctionnement,
00:18:11amélioration des visites extraordinaires
00:18:14avec le guide de bonne pratique,
00:18:16les rencontres régulières,
00:18:17la formation sur l'emprise et l'abus.
00:18:20Et forcément,
00:18:21l'ensemble de ces recommandations
00:18:23et de leur suivi
00:18:24m'amènent à penser
00:18:25au cas du village d'enfants
00:18:26de Réaumont
00:18:27qui est dans une situation
00:18:28assez particulière
00:18:30parce que les changements de statut
00:18:32dans le temps
00:18:33entre un internat
00:18:34organisé par des prêtres
00:18:36là où des enfants étaient placés
00:18:39par la justice française
00:18:41et par la protection de l'enfance,
00:18:44puis ensuite une école privée
00:18:45hors contrat, puis ensuite un statut
00:18:47qui existe encore aujourd'hui
00:18:49qui est peu défini
00:18:51mais qui accueille des mineurs.
00:18:53Là, on est dans le cas
00:18:53de ces associations de fidèles
00:18:56avec des prêtres
00:18:57et qui, en tout cas,
00:19:01de la part des nombreuses plaintes
00:19:03de victimes
00:19:03qui sont révélées au fur et à mesure,
00:19:07viennent dans ce champ,
00:19:09on va dire,
00:19:09des associations
00:19:10avec un dysfonctionnement.
00:19:12Entre le suivi des recommandations
00:19:14qui sont écrites là
00:19:14et qui sont publiées
00:19:15en mars 2025
00:19:16et toutes les révélations
00:19:17sur un cas comme celui
00:19:19de Réaumont,
00:19:20est-ce que la Conférence des évêques
00:19:21a des actions directes,
00:19:24même s'il n'y a pas forcément
00:19:25cette autorité hiérarchique,
00:19:27je l'entends bien,
00:19:28sur des congrégations
00:19:29ou des organismes
00:19:31dans lesquels il y a
00:19:31des prêtres catholiques
00:19:32et sur lesquels
00:19:33vous n'avez pas forcément
00:19:34directement une autorité ?
00:19:37Alors, vous pointez un point
00:19:40très, très, très important
00:19:41de fait
00:19:41et sur lequel
00:19:42une action est nécessaire.
00:19:45Donc, l'Église catholique,
00:19:46c'est un grand lieu de liberté
00:19:47en réalité
00:19:48où chacun,
00:19:49en tout cas beaucoup,
00:19:50peuvent faire un peu
00:19:51ce qu'ils veulent.
00:19:52On présuppose
00:19:53que leur intention est bonne
00:19:54et que leur action
00:19:55sera bonne et bénéfique.
00:19:56Donc, il y a des statuts
00:19:57qu'on appelle canoniques
00:19:58variés
00:19:59qui sont fondés
00:20:00sur cette confiance.
00:20:02Et en particulier,
00:20:04donc,
00:20:04un certain nombre
00:20:04de ces statuts
00:20:05sont garantis par le Saint-Siège.
00:20:07Et donc, les évêques
00:20:08n'ont pas une autorité directe
00:20:10toujours possible.
00:20:12Et puis,
00:20:12il est arrivé,
00:20:13effectivement,
00:20:13dans le passé
00:20:14qu'on fasse
00:20:15une trop grande confiance
00:20:16à ces structures
00:20:17et qu'on n'ait pas du tout
00:20:19mis en place
00:20:20dans le passé
00:20:21les instruments
00:20:22de visite
00:20:23et par conséquent
00:20:24de contrôle
00:20:25qui existent
00:20:26et qui peuvent exister
00:20:27en tout cas
00:20:27et que les évêques
00:20:29pourraient
00:20:30et devraient
00:20:31mobiliser.
00:20:32Donc, l'affaire
00:20:33de Riaumont,
00:20:34de fait,
00:20:34c'est une affaire
00:20:35qui remonte
00:20:35assez loin
00:20:36dans le temps
00:20:37mais qui dure.
00:20:39J'en suis tout à fait
00:20:40conscient
00:20:40qu'il s'est installé
00:20:41dans un certain rapport
00:20:42d'ailleurs
00:20:42avec les autorités
00:20:44judiciaires
00:20:44de notre pays
00:20:45puisqu'on leur a confié
00:20:46des démissions
00:20:47ce qui contribuait
00:20:48à les rendre
00:20:48difficilement
00:20:49contrôlables
00:20:51de la part
00:20:51de l'évêque
00:20:54qui aurait pu être
00:20:54éventuellement responsable
00:20:55par exemple
00:20:56l'évêque du lieu
00:20:58qui aurait pu avoir
00:20:59à le faire.
00:21:01Donc, de fait,
00:21:02ça, c'est un domaine
00:21:02dans lequel nous devons
00:21:03renforcer
00:21:04nos dispositifs
00:21:07et là aussi,
00:21:08il faut créer
00:21:09une culture
00:21:09dans laquelle il est clair
00:21:10que tous les dispositifs
00:21:13de contrôle,
00:21:15de visite,
00:21:16d'évaluation
00:21:16ne sont pas
00:21:17des empiétements
00:21:19mais au contraire
00:21:20sont au service
00:21:21de la liberté.
00:21:22La liberté,
00:21:23nous nous en rendons compte
00:21:24aujourd'hui plus que jamais,
00:21:25surtout quand il s'agit
00:21:26d'enfants,
00:21:27elle doit s'armer
00:21:28de précautions
00:21:30et elle doit être
00:21:31entourée de précautions
00:21:32parce qu'aujourd'hui
00:21:33nous avons pris conscience
00:21:34et nous avons
00:21:35une connaissance
00:21:36de la violence sexuelle
00:21:38faite aux enfants
00:21:40et de ses conséquences
00:21:41comme, encore une fois,
00:21:42comme je l'ai dit,
00:21:42jamais dans l'histoire.
00:21:44Donc, nous avons le devoir
00:21:45encore une fois
00:21:47d'entourer la liberté
00:21:48laissée à certains
00:21:49d'agir,
00:21:51de précautions
00:21:52et par conséquent
00:21:53de comptes à rendre
00:21:55et de contrôle.
00:21:58Et donc,
00:21:58je comprends
00:21:59dans ce que vous expliquez
00:22:01dans un cas
00:22:01comme celui-là
00:22:02qu'il pourrait y avoir
00:22:03là prochainement
00:22:04une visite
00:22:05d'un établissement
00:22:06où nous nous avons rencontré
00:22:07trois prêtres sur place.
00:22:09C'est quelque chose
00:22:10dans le cadre
00:22:10de ces recommandations
00:22:11qui peut arriver
00:22:12dans un établissement
00:22:14comme celui-ci
00:22:14ou d'autres
00:22:15de façon inopinée
00:22:17dans des cas
00:22:19où il y a
00:22:19des dysfonctionnements
00:22:20avérés.
00:22:23Alors, dans des cas
00:22:23comme Riaumont,
00:22:24de toute façon,
00:22:26un évêque
00:22:28qui serait mis au courant
00:22:30d'une plainte
00:22:30comme cela aujourd'hui,
00:22:31il saisit la justice
00:22:32aussitôt.
00:22:34Il saisit le procureur
00:22:35aussitôt.
00:22:36Et après,
00:22:36s'il doit y avoir
00:22:37une enquête judiciaire,
00:22:38il faut laisser
00:22:38l'enquête judiciaire
00:22:39se faire.
00:22:41Et après l'enquête judiciaire,
00:22:42la question du statut
00:22:44à conserver
00:22:45à cette association
00:22:46de fidèles,
00:22:46par exemple,
00:22:47se posera
00:22:47de toute évidence.
00:22:49Donc, dans le cas
00:22:50de Riaumont,
00:22:51il est clair
00:22:52que quand
00:22:53les affaires judiciaires
00:22:55seront achevées,
00:22:57il faudra prendre
00:22:57des décisions canoniques
00:22:59et éventuellement
00:22:59des décisions définitives.
00:23:02Alors, du coup,
00:23:03je poursuis
00:23:04le raisonnement.
00:23:06Vous indiquez
00:23:07que dans les cas
00:23:08où il y aurait
00:23:09des violences sexuelles
00:23:10avérées
00:23:10ou dénoncées,
00:23:12l'action
00:23:14de ces visites
00:23:14qui sont dans
00:23:15les recommandations
00:23:16ne seraient que postérieures
00:23:17à des décisions judiciaires.
00:23:18Ça ne peut pas
00:23:19être en parallèle.
00:23:19Je fais une comparaison
00:23:21avec le sujet
00:23:22des signalements.
00:23:23Quand on a des signalements
00:23:24dans un établissement scolaire,
00:23:25on a deux procédures parallèles.
00:23:27Le signalement
00:23:28article 40
00:23:29qui est fait
00:23:29par les agents publics
00:23:31auprès de la justice
00:23:31est donc une procédure judiciaire
00:23:33et en parallèle,
00:23:34une mesure conservatoire
00:23:35prise par l'administration
00:23:36de l'éducation nationale
00:23:37ou par l'établissement privé,
00:23:39d'ailleurs,
00:23:40qui peut décider
00:23:40même au licenciement,
00:23:41une mesure disciplinaire.
00:23:43Donc,
00:23:43ils sont bien
00:23:44en parallèle.
00:23:44Dans le cas
00:23:45de ces visites
00:23:46liées à des communautés
00:23:48dysfonctionnantes,
00:23:50de façon avérée,
00:23:52l'action des évêques
00:23:54de contrôle
00:23:55de visite sur place
00:23:56ne peut se faire,
00:23:57selon vos règles,
00:23:58excusez-moi
00:23:59pour les approximations,
00:24:00que postérieurement
00:24:02à la justice
00:24:02ou vous pouvez envisager
00:24:03qu'elles soient parallèles ?
00:24:05C'est moi
00:24:06qui étais imprécis.
00:24:07En l'occurrence,
00:24:08je ne connais pas bien
00:24:09le dossier du Raymond
00:24:10parce qu'il n'est pas
00:24:11de mon autorité directe,
00:24:13mais je vais à connaître
00:24:13le cas dans d'autres
00:24:14établissements scolaires,
00:24:15en tout cas,
00:24:16un cas dans un établissement
00:24:17scolaire du diocèse
00:24:18dont j'ai la charge.
00:24:20Et il y a eu
00:24:21une action auprès
00:24:22de la justice
00:24:23et aussi une action
00:24:23disciplinaire
00:24:24à l'égard du chef
00:24:26d'établissement
00:24:26qui, en l'occurrence,
00:24:27a été mis en cause,
00:24:29une mesure
00:24:29conservatoire.
00:24:32En l'occurrence,
00:24:32c'était un laïc.
00:24:34Quand il s'agit
00:24:35de prêtres,
00:24:36de ces uns,
00:24:36en dehors du cadre scolaire,
00:24:38s'il y a un signalement
00:24:39à faire à la justice,
00:24:40ce signalement
00:24:41s'accompagne
00:24:41de mesures conservatoires,
00:24:43le cas échéant,
00:24:45qui sont discutées
00:24:46aujourd'hui
00:24:47avec le procureur.
00:24:48En tout cas,
00:24:48c'est notre pratique
00:24:49désormais.
00:24:51Oui,
00:24:52notamment dans le cadre
00:24:52des nouvelles conventions
00:24:54entre chaque évêque
00:24:54et chaque parquet.
00:24:56Dans le cadre
00:24:57de ces conventions,
00:24:58qu'elles existent
00:24:58ou pas d'ailleurs,
00:24:59c'est aujourd'hui
00:24:59le travail ordinaire,
00:25:01enfin le travail ordinaire
00:25:02quand ces situations-là
00:25:03se présentent,
00:25:03ce sont les règles
00:25:05que nous avons adoptées
00:25:07qui sont celles
00:25:08de notre République
00:25:10de toute façon.
00:25:12Merci Monseigneur.
00:25:13Le deuxième groupe
00:25:15de travail
00:25:16qui m'intéresse
00:25:17particulièrement
00:25:18est celui
00:25:18de l'accompagnement
00:25:19des mises en cause.
00:25:21Donc une résolution
00:25:22qui permet
00:25:25de revoir
00:25:25les missions
00:25:26et de soutenir
00:25:27les évêques
00:25:27dans l'accompagnement
00:25:28des auteurs
00:25:29de violences sexuelles.
00:25:31Dans l'ensemble
00:25:31du point
00:25:33d'étape
00:25:34qui est fait
00:25:34dans cette synthèse
00:25:35avec un numéro vert
00:25:37appelé
00:25:37STOP,
00:25:37Service téléphonique
00:25:38d'orientation
00:25:39et de prévention,
00:25:40l'institution
00:25:40d'un célébré électronique,
00:25:43on est dans un vocabulaire
00:25:44globalement
00:25:44que nous maîtrisons peu,
00:25:47qui est assez interne
00:25:48aux évêques.
00:25:50en revanche,
00:25:52ce qui m'intéresse
00:25:54dans la lecture
00:25:55civile
00:25:56de l'accompagnement
00:25:59des auteurs
00:25:59de violences sexuelles,
00:26:00c'est lorsque quelqu'un
00:26:01est sous contrôle judiciaire,
00:26:03est mis en cause
00:26:03ou n'a pas été condamné
00:26:06mais fait l'objet
00:26:07d'une plainte prescrite,
00:26:09qu'est-ce qui est mis en place
00:26:10pour que cette personne
00:26:11ne se retrouve pas
00:26:12à nouveau
00:26:14avec des mineurs
00:26:15dans un autre
00:26:16établissement,
00:26:18un autre établissement
00:26:20par exemple en France,
00:26:21est-ce qu'il y a
00:26:21un suivi,
00:26:22est-ce qu'il y a
00:26:22un accompagnement
00:26:23pour éviter
00:26:25que les choses
00:26:25ne se reproduisent ailleurs ?
00:26:27Parce que c'est un sujet
00:26:28qui remontait beaucoup
00:26:28des auditions de victimes,
00:26:30ce déplacement
00:26:31à une certaine époque
00:26:33qui fait qu'aujourd'hui
00:26:34on peut avoir des personnes
00:26:35qui sont en contact
00:26:35avec les mineurs
00:26:36qui ont été,
00:26:38semble-t-il,
00:26:38l'auteur de faits
00:26:39mais dont les plaintes
00:26:40seraient prescrites aujourd'hui
00:26:41donc qui ne seraient pas condamnés.
00:26:44Alors d'abord,
00:26:44je voudrais préciser
00:26:45que si autrefois
00:26:46il y a eu beaucoup
00:26:47de prêtres
00:26:47dans l'établissement scolaire,
00:26:48aujourd'hui il y a très peu
00:26:50d'établissements scolaires
00:26:50dans lesquels des prêtres
00:26:51ont une responsabilité
00:26:53de direction
00:26:54voire même d'enseignement.
00:26:56Il y a de temps en temps
00:26:57des prêtres qui interviennent,
00:26:58ce qu'on appelle
00:26:59dans notre jargon
00:26:59des prêtres référents
00:27:01mais il y a très peu
00:27:02de prêtres directeurs,
00:27:04il y a 2, 3 cas
00:27:05ou 4 cas,
00:27:06je ne sais pas,
00:27:06en France encore aujourd'hui
00:27:08que ce soit d'ailleurs
00:27:10encore une fois
00:27:10comme directeur,
00:27:12que ce soit comme enseignant,
00:27:13que ce soit
00:27:13comme éducateur.
00:27:15Il y a un cas un peu
00:27:16peut-être différent
00:27:16pour certains internats.
00:27:20Donc en tout cas,
00:27:20on n'est pas du tout
00:27:21dans la même situation
00:27:21que celle qui prévaillait
00:27:23dans les années 50, 60, 70,
00:27:24juste dans les années 80.
00:27:26Mais depuis lors,
00:27:28cette situation-là
00:27:29a beaucoup changé.
00:27:31Nous essayons,
00:27:32alors quand un prêtre
00:27:32est condamné
00:27:33ou quand un prêtre
00:27:34a été mis en cause
00:27:36mais n'a pas pu être condamné
00:27:38parce que l'effet
00:27:39est prescrit,
00:27:39parce que l'effet
00:27:40est insuffisamment
00:27:41on saisit ça
00:27:41par la justice, etc.
00:27:42Nous avons essayé
00:27:43de mettre en place
00:27:43une procédure
00:27:44précisément
00:27:45pour pouvoir suivre
00:27:46son avenir.
00:27:51Comme tout citoyen
00:27:52qui n'a pas été condamné,
00:27:53il a droit à vivre
00:27:55et donc il faut bien
00:27:56lui trouver
00:27:56une possibilité
00:27:57de vivre,
00:27:59de faire quelque chose.
00:28:01Nous avons mis en place
00:28:02une commission
00:28:03qui est présidée
00:28:05par M. Chris Nart
00:28:06et qui est chargée
00:28:07de donner des conseils
00:28:08aux évêques
00:28:09sur le type de ministère
00:28:10qui peut être possible,
00:28:12que ce soit des conseils
00:28:13a priori
00:28:14ou des conseils
00:28:14a posteriori
00:28:15pour évaluer
00:28:18ce qui peut être possible
00:28:19étant donné
00:28:20ce que l'on peut savoir
00:28:20du dossier
00:28:21du prêtre en question
00:28:23et ceci devrait empêcher
00:28:26qu'il se retrouve
00:28:27directement devant
00:28:28des mineurs.
00:28:29D'autre part,
00:28:32nous avons aussi
00:28:33aujourd'hui pris
00:28:34l'engagement
00:28:34de transmettre
00:28:36aux différents lieux
00:28:37le dossier complet
00:28:38et d'informer
00:28:40sur place.
00:28:41Nous avons donné
00:28:42des règles,
00:28:42nous avons publié
00:28:43l'année dernière
00:28:43un vademecom
00:28:44qui énonce
00:28:45un certain nombre
00:28:45de règles d'information
00:28:46des personnes
00:28:48qui auraient
00:28:49à se trouver
00:28:50face à ce prêtre
00:28:52de façon à ce qu'ils
00:28:54connaissent
00:28:54exactement
00:28:55sa situation.
00:28:58Voilà,
00:28:58ça c'est pour les prêtres.
00:29:00Quand il s'agit,
00:29:01pour ce qui est
00:29:02de l'enseignement,
00:29:03lorsqu'il s'agit
00:29:04d'enseignants,
00:29:05dans la plupart des cas,
00:29:06leur statut fait qu'ils
00:29:07dépendent de l'éducation
00:29:08nationale et ce sont
00:29:10les règles et les
00:29:10prescriptions disciplinaires
00:29:11de l'éducation nationale
00:29:12qui s'appliquent.
00:29:14Oui,
00:29:14effectivement,
00:29:15vous l'avez souligné,
00:29:16il peut quand même
00:29:16y avoir des cas
00:29:17où ces prêtres
00:29:18se retrouvent
00:29:19dans un internat
00:29:19ou dans du péris scolaire
00:29:22pas ces prêtres,
00:29:23j'espère,
00:29:23des prêtres.
00:29:23Au contact de...
00:29:24Pas ces prêtres
00:29:25qui ont commis
00:29:26des actes
00:29:28pénocriniels.
00:29:28Voilà,
00:29:28c'est ça qui est évité
00:29:29avec ces dossiers.
00:29:30Des prêtres peut-être,
00:29:30pas ces prêtres-là
00:29:31qui ont commis
00:29:32des actes pénocriniels.
00:29:33En tout cas,
00:29:33nous faisons tout
00:29:33pour que ce ne soit pas possible
00:29:34et pour que l'information
00:29:36soit suffisamment partagée
00:29:37aujourd'hui
00:29:38pour qu'on n'ignore pas
00:29:41quel était le passé
00:29:42d'un prêtre
00:29:44ou d'une religieuse.
00:29:46Mais nous devons le faire
00:29:48sous la...
00:29:50Comment dire ?
00:29:50Sous les règles
00:29:52de la RGPD,
00:29:53de la protection
00:29:53des données personnelles,
00:29:55etc.,
00:29:56qui s'imposent à nous
00:29:57comme à tout
00:29:58citoyen français
00:29:59et qui font partie
00:29:59des droits
00:30:00de la personne mise en cause
00:30:02aussi,
00:30:03qui n'est pas sans droit
00:30:04aussi.
00:30:04Donc,
00:30:05il faut arriver
00:30:05à combiner tout cela.
00:30:09Parfois,
00:30:10il est complexe.
00:30:12Et dernier point,
00:30:14enfin,
00:30:14tout le rapport est intéressant,
00:30:16bien sûr,
00:30:16mais j'ai sélectionné
00:30:17quelques points,
00:30:17celui du groupe de travail
00:30:18sur l'analyse des causes
00:30:20de violences sexuelles
00:30:21dans l'Église
00:30:21qui propose la poursuite
00:30:24de la réflexion théologique
00:30:26sur les ministères
00:30:27des laïcs,
00:30:28le sacerdoce ministériel,
00:30:29la morale sexuelle
00:30:30et d'autres points.
00:30:33Dans l'analyse
00:30:34du suivi
00:30:34de ces recommandations,
00:30:36il est indiqué
00:30:36qu'il reste des questions
00:30:38que le groupe de travail
00:30:39avait identifiées
00:30:41et qui n'ont pas été
00:30:42travaillées,
00:30:43la question du cléricalisme,
00:30:45de l'entre-soi
00:30:46du monde catholique
00:30:47et de la morale
00:30:48et de l'anthropologie.
00:30:50Donc,
00:30:50ce sujet
00:30:51de l'entre-soi
00:30:52de la morale sexuelle
00:30:54qui n'a pas pu être travaillé
00:30:55dans les constats
00:30:56qui sont faits là
00:30:56de façon très transparente,
00:30:58comment estimez-vous
00:31:02qu'on puisse
00:31:03le faire avancer ?
00:31:04S'il n'a pas avancé
00:31:05depuis deux ans,
00:31:06trois ans,
00:31:07c'est peut-être
00:31:07qu'il y a
00:31:08un vrai frein,
00:31:09une vraie difficulté.
00:31:10Et comment cela
00:31:11est lié
00:31:12à la prévention
00:31:13de ces violences sexuelles ?
00:31:16Alors,
00:31:17madame la rapporteure,
00:31:18que ce n'est pas avancé
00:31:19m'étonne un peu
00:31:19que ce soit écrit comme ça.
00:31:20Il faudrait avoir
00:31:21l'intégralité du texte
00:31:22de ce rapport
00:31:23que j'ai lu,
00:31:25dont je partage
00:31:26des conclusions.
00:31:27Sur ce point-là précis,
00:31:29je tiens à dire
00:31:29qu'au contraire,
00:31:30il y a eu un travail
00:31:31qui a été fait
00:31:31sur ce point précis
00:31:32de la morale sexuelle.
00:31:33Ça a donné lieu
00:31:33à un colloque
00:31:34qui s'est tenu
00:31:37à l'Université catholique
00:31:38d'Angers.
00:31:39Ce n'est qu'un pas.
00:31:41Il y a d'autres pas
00:31:42nécessaires,
00:31:43certainement.
00:31:44D'autre part,
00:31:45c'est une discussion
00:31:45qui peut se faire
00:31:46à l'échelle aussi
00:31:47de l'Église universelle.
00:31:50Et puis surtout,
00:31:50je dirais,
00:31:51notre compréhension
00:31:52et la compréhension
00:31:53encore une fois
00:31:53de la sexualité
00:31:54et surtout de la part
00:31:55de la violence
00:31:55qu'il y a dans la sexualité
00:31:56et qui peut toujours
00:31:57être présente,
00:31:58celle-ci s'est beaucoup
00:31:59transformée
00:32:00depuis assez récemment
00:32:02et elle est un élément
00:32:03qu'il faut prendre
00:32:04en compte désormais
00:32:05dans la formation
00:32:05de tous les acteurs
00:32:06que l'Église catholique
00:32:09forme,
00:32:09mais je me permets
00:32:09de dire aussi
00:32:10ceux qui sont formés
00:32:11par l'État
00:32:12ou par d'autres institutions
00:32:15parce qu'on ne peut plus
00:32:17aujourd'hui être naïf
00:32:18sur ces sujets
00:32:20comme on l'a été
00:32:21pendant longtemps.
00:32:23Comme le disait
00:32:23dans notre session
00:32:25du début de mars,
00:32:27la présidente des CRIAF,
00:32:29donc des centres de ressources
00:32:30pour les auteurs
00:32:31d'infractions
00:32:32et de violences sexuelles.
00:32:34Pendant longtemps,
00:32:34on a pensé
00:32:35que le pervers sexuel,
00:32:36c'était un monsieur
00:32:37un imperméable
00:32:38qui faisait
00:32:38l'exhibitionnisme
00:32:39pour les petits-enfants.
00:32:40Aujourd'hui,
00:32:40on se rend compte,
00:32:41on sait que c'est
00:32:42une personne de confiance
00:32:43des enfants
00:32:43dans les deux tiers
00:32:45des cas.
00:32:46Ce n'est pas un inconnu
00:32:48qui a un affreux visage
00:32:50et qui les menace
00:32:51au coin d'un bois.
00:32:52C'est quelqu'un
00:32:53de proche.
00:32:54Et ça,
00:32:55c'est une chose
00:32:55que l'on sait aujourd'hui
00:32:56et qui mérite
00:32:56d'être travaillée.
00:32:58Il faut que l'Église
00:32:59fasse sa part,
00:32:59mais nous le ferons
00:33:01en lien avec
00:33:01l'intégralité
00:33:03de nos sociétés,
00:33:05des personnes compétentes,
00:33:06médecins,
00:33:07psychologues,
00:33:08sociologues,
00:33:09etc.
00:33:10Donc,
00:33:10ce travail,
00:33:11c'est un travail
00:33:12de long cours
00:33:13qui avance
00:33:15pas à pas.
00:33:16On peut toujours trouver
00:33:17que ce n'est pas assez rapide,
00:33:18mais il avance quand même.
00:33:21Monsieur le rapporteur,
00:33:22Alessi.
00:33:22Merci Madame la Présidente.
00:33:24Monsieur le Président
00:33:25de la Conférence des évêques,
00:33:27vous avez réagi
00:33:27le 20 février dernier
00:33:29aux révélations
00:33:30concernant l'établissement
00:33:31Notre-Dame de Bétara,
00:33:32mais dans une déclaration
00:33:34transmise à la presse,
00:33:35vous indiquez
00:33:36que la Conférence des évêques
00:33:37est déterminée
00:33:39à agir
00:33:39dans tous les domaines
00:33:40de la vie de l'Église
00:33:41pour que le silence
00:33:42soit levé
00:33:43sur tous les faits
00:33:43de violence.
00:33:44Et vous avez d'ailleurs
00:33:44en introduction
00:33:45réaffirmé votre engagement
00:33:46à faire cesser ces faits.
00:33:48Alors ma question
00:33:48est très simple.
00:33:49Quelles sont les actions
00:33:50que la Conférence des évêques
00:33:51de France a récemment
00:33:53et de façon peut-être
00:33:55complémentaire
00:33:56à celle engagée
00:33:58à la suite
00:33:58du rendu
00:33:59du rapport
00:34:00de la SIAZ ?
00:34:01Quelles sont les actions
00:34:02que la Conférence des évêques
00:34:03de France a engagées
00:34:04afin de combattre
00:34:07ces phénomènes
00:34:07de violence
00:34:08dans les établissements
00:34:09qui, d'une façon
00:34:10ou d'une autre,
00:34:11relèvent
00:34:11de l'enseignement catholique ?
00:34:15Alors ce combat
00:34:18que nous menons
00:34:20et je vous remercie
00:34:21monsieur le rapporteur
00:34:21de signaler
00:34:22que nous le menons
00:34:23pour de vrai,
00:34:25ce combat que nous menons,
00:34:27il doit s'étendre
00:34:29davantage
00:34:29qu'il n'a été
00:34:30à l'enseignement catholique.
00:34:31Il a été
00:34:32dès avant
00:34:34le rapport de la SIAZ,
00:34:35dès même avant 2018,
00:34:36dès 2016,
00:34:37l'enseignement catholique
00:34:38s'est doté
00:34:39d'instruments
00:34:39avec le plan
00:34:41de protection
00:34:42des personnes,
00:34:44de protection
00:34:44des publics fragiles,
00:34:453 PF,
00:34:46plan qui a été
00:34:48donc développé,
00:34:49ce qui a été repris
00:34:50après le rapport
00:34:51de la SIAZ,
00:34:52qui a encore été
00:34:53affiné récemment
00:34:54et dont la mise en place
00:34:55en œuvre
00:34:56dans les diocèses
00:34:57se fait.
00:34:58Il y a aujourd'hui
00:34:58122 référents
00:35:00de protection
00:35:00des publics fragiles
00:35:03dans les diocèses
00:35:04en France,
00:35:05sachant qu'il n'y a
00:35:05que 100 diocèses
00:35:06en France,
00:35:07donc il y a des diocèses
00:35:07qui ont plusieurs intervenants
00:35:08sur le sujet
00:35:11et nous voulons,
00:35:13comme conférence d'évêques,
00:35:14nous encourageons
00:35:15l'enseignement catholique
00:35:15à continuer ce travail-là,
00:35:18de même que la formation
00:35:19aussi bien des chefs
00:35:21d'établissement
00:35:22que des directeurs
00:35:23de ces 1
00:35:24a été renforcée
00:35:25sur ces sujets,
00:35:28à la fois dans la compréhension
00:35:29de ce qui peut se passer,
00:35:31enfin de ce qui s'est passé
00:35:32et donc de ce qui peut
00:35:33se passer toujours,
00:35:35que dans la description
00:35:36des procédures
00:35:37à mettre en œuvre
00:35:38lorsque un fait
00:35:40est signalé,
00:35:41comme d'ailleurs,
00:35:42et c'est un point
00:35:42à mon avis très important
00:35:44dans la prévention
00:35:45et aussi dans
00:35:47l'attention
00:35:48aux fragilités
00:35:49que des enfants
00:35:50peuvent indiquer
00:35:52qui pourraient montrer
00:35:53qu'un enfant subit
00:35:54soit des mauvais traitements,
00:35:56soit des agressions sexuelles,
00:35:57soit du harcèlement,
00:35:58que ce soit dans l'école
00:35:59ou dans les établissements scolaires,
00:36:01que ce soit en famille,
00:36:02que ce soit dans son club
00:36:03de sport ou ailleurs,
00:36:04mais qui peut être,
00:36:04toute chose
00:36:05peut être perçue
00:36:06à l'intérieur de l'école.
00:36:08Il me semble
00:36:08que pendant longtemps
00:36:09ce qui a manqué
00:36:09c'est que des personnes
00:36:11percevant des faits
00:36:12ne savaient pas très bien
00:36:13à qui s'adresser.
00:36:15Aujourd'hui,
00:36:15nous travaillons
00:36:15pour que tout soit clair,
00:36:18il soit clair,
00:36:19et les personnes
00:36:19à qui il faut s'adresser
00:36:20soient clairement identifiées
00:36:22et que ces personnes
00:36:23sachent
00:36:24ce qu'elles ont à faire.
00:36:28Donc,
00:36:29ce travail,
00:36:30il se fait,
00:36:31il fait partie
00:36:32de la vie ordinaire
00:36:33de l'enseignement catholique.
00:36:34Mgr Rivière,
00:36:35qui participe au conseil,
00:36:37qui préside donc
00:36:38le conseil épiscopal
00:36:39de l'enseignement catholique,
00:36:40pourra,
00:36:41peut témoigner
00:36:41que c'est un sujet
00:36:42qui a souvent été traité
00:36:44par ce conseil
00:36:45pour encourager
00:36:46le secrétaire général
00:36:47dans ce domaine
00:36:49et encourager
00:36:50les différentes instances
00:36:51de l'enseignement catholique
00:36:52à prendre ce sujet
00:36:55au sérieux.
00:36:57Les faits révélés
00:36:58à Bétharam
00:36:58nous mettent devant
00:37:00tout un pan
00:37:02qui est celui
00:37:02des internats,
00:37:04qui sans doute
00:37:05n'a pas été
00:37:05suffisamment identifiés
00:37:07et qui méritent
00:37:11effectivement
00:37:11un traitement particulier,
00:37:14aussi bien
00:37:14pour le passé,
00:37:15pour permettre
00:37:16à ceux et celles
00:37:16qui ont été victimes
00:37:17dans le passé
00:37:18d'être entendus
00:37:20et de pouvoir
00:37:21être accompagnés,
00:37:22aidés dans la mesure
00:37:22du possible,
00:37:24mais aussi,
00:37:25évidemment,
00:37:25pour le présent
00:37:26et le futur,
00:37:28de manière à ce que
00:37:29les situations
00:37:30qu'on a décrites
00:37:31ne se reproduisent plus.
00:37:34Je pense qu'on a vraiment
00:37:34que cette situation-là
00:37:35n'existe pas aujourd'hui
00:37:37en France,
00:37:38mais il faut un effort vigilant
00:37:41pour pouvoir en assurer.
00:37:43Pour ma part,
00:37:44j'étais stupéfait
00:37:45de découvrir
00:37:46que des violences
00:37:46comme celles de Bétharam
00:37:47puissent avoir existé
00:37:48jusqu'en 92,
00:37:4994, 95,
00:37:52être d'ailleurs signé
00:37:52à la justice
00:37:53sans susciter de réaction.
00:37:54C'est pour moi,
00:37:55comme citoyen français,
00:37:57un motif de grande interrogation.
00:38:00Elles ont probablement duré
00:38:02jusque dans les années 2000
00:38:03et peut-être même jusque
00:38:04dans les années 2010
00:38:05à en croire
00:38:06des éléments rapportés
00:38:07par certains plaignants.
00:38:08Je veux revenir sur...
00:38:09C'est entre enfants ?
00:38:11Alors,
00:38:12pas nécessairement,
00:38:13mais c'est une des questions,
00:38:15en tout cas,
00:38:15qui est une question
00:38:16pour la justice.
00:38:17Je fais cette précision
00:38:18pour peut-être rappeler
00:38:19que cette question
00:38:20des violences,
00:38:20des violences sur les enfants,
00:38:21des violences sexuelles
00:38:22sur les enfants,
00:38:23ce n'est pas une question
00:38:23qui nous renvoie à un passé,
00:38:25à une culture passée,
00:38:26mais c'est aussi une question
00:38:26de notre présent
00:38:27et donc la nécessité pour nous
00:38:29d'agir pour les faire cesser.
00:38:30Vous avez évoqué
00:38:31une formation renforcée
00:38:32misant à permettre
00:38:33au directeur du OCS1,
00:38:35au chef d'établissement,
00:38:35de mieux comprendre
00:38:37ces phénomènes
00:38:37et de mieux les signaler.
00:38:40Ces formations renforcées,
00:38:41elles sont mises en œuvre
00:38:42à partir de 2016
00:38:43et sinon,
00:38:46à quel moment ?
00:38:47Comment sont-elles organisées ?
00:38:48Est-ce qu'elles sont annuelles ?
00:38:51Et quelle est la procédure
00:38:53de signalement
00:38:54qui est rappelée
00:38:56à ceux qui reçoivent
00:38:57ces formations ?
00:38:59Sur la formation
00:39:03puis ensuite,
00:39:03sur la question
00:39:04sur les procédures
00:39:05de signalement,
00:39:07les chefs d'établissement
00:39:08qui sont pour nous
00:39:09les personnes clés,
00:39:11j'allais dire,
00:39:11de la responsabilité
00:39:12puisque chaque établissement
00:39:14est autonome,
00:39:15reçoivent une formation initiale
00:39:18de 112 heures
00:39:19réparties sur deux ans.
00:39:22Cette formation comporte
00:39:23particulièrement depuis 2016,
00:39:26donc avant le rapport
00:39:26de la SIAZ,
00:39:28des modules spécifiques
00:39:29autour de la protection
00:39:30des mineurs.
00:39:31M'enseignant de Montréal-Beaufort
00:39:32a fait allusion
00:39:33à ce plan 3PF
00:39:35qui est décliné ensuite
00:39:37par un plan
00:39:37que nous appelons Boussole
00:39:38qui permet
00:39:39que ce ne soit pas simplement
00:39:40les chefs d'établissement
00:39:41qui soient formés
00:39:42mais qui soient capables aussi
00:39:43avec des outils appropriés
00:39:44de mettre en travail
00:39:46leurs équipes pédagogiques
00:39:47car nous savons tous
00:39:49que c'est une affaire globale
00:39:50la responsabilité
00:39:51d'un climat de bienveillance
00:39:53et de bien-traitance.
00:39:54Donc, cette formation initiale
00:39:58est suivie par l'ensemble
00:40:00des chefs d'établissement
00:40:01en France,
00:40:02sans exception.
00:40:03Elle est suivie
00:40:04par une formation continue
00:40:05qui a lieu soit
00:40:07dans les diocèses,
00:40:08c'est le directeur diocésain
00:40:10qui anime ces formations continues.
00:40:12Je peux témoigner
00:40:13qu'en Bourgogne,
00:40:14puisque j'accompagne aussi
00:40:15en Bourgogne,
00:40:16depuis des années,
00:40:18avant le rapport
00:40:19de la SIAZ déjà
00:40:20et davantage
00:40:21depuis le rapport
00:40:21de la SIAZ,
00:40:22il y a des journées entières
00:40:25spécifiquement concentrées
00:40:27sur la protection
00:40:28des publics fragiles
00:40:29et sur,
00:40:31pas seulement
00:40:31la démarche à suivre,
00:40:32mais aussi sur
00:40:33c'est quoi cette affaire
00:40:34de violence,
00:40:35de violence éducative
00:40:37et aussi
00:40:37le signalement
00:40:38des violences sexuelles.
00:40:39Donc, oui,
00:40:40cette formation existe
00:40:41en initial
00:40:42et en continu.
00:40:44Je peux même préciser
00:40:44que les deux dernières promotions
00:40:46ont bénéficié
00:40:48de l'apport
00:40:48d'un procureur
00:40:49et aussi
00:40:50de la secrétaire générale
00:40:51de la CIVIS,
00:40:52Mme Alice Casagrande,
00:40:54que vous avez reçue,
00:40:55je crois,
00:40:55ici,
00:40:56à votre commission.
00:41:00Voilà ce que je peux dire
00:41:01sur la formation.
00:41:01Vous me demandez
00:41:02les procédures
00:41:02mises en œuvre.
00:41:04J'observe,
00:41:04en tout cas,
00:41:05dans mon diocèse,
00:41:06que lorsqu'un fait grave
00:41:09et, en tout cas,
00:41:10qui n'a pas à être qualifié
00:41:11dès lors qu'il y a
00:41:12une supposition
00:41:13qui soit grave,
00:41:14il y a immédiatement
00:41:15un signalement
00:41:16qui est fait
00:41:17au procureur
00:41:17par le chef d'établissement
00:41:18et il en informe
00:41:20évidemment le directeur diocésain.
00:41:21Donc,
00:41:21c'est fait conjointement
00:41:22par le directeur diocésain
00:41:23pour ce qui est
00:41:25des établissements
00:41:26sous tutelle diocésaine
00:41:28par le responsable
00:41:29de la tutelle
00:41:30congéganiste,
00:41:31quand c'est un établissement
00:41:32congéganiste
00:41:33et, bien sûr,
00:41:33le chef d'établissement
00:41:34fait un signalement.
00:41:35Et le directeur diocésain
00:41:39ou le responsable
00:41:40de la congrégation
00:41:41transmet-il immédiatement
00:41:43au responsable,
00:41:45à son interlocuteur
00:41:46dans l'administration
00:41:48de l'éducation nationale
00:41:48parallèlement ?
00:41:49Oui,
00:41:50le secrétaire général
00:41:51est au courant
00:41:51vraiment de ces choses-là.
00:41:53Très bien.
00:41:54Lors de cette audition,
00:41:55une passe d'armes
00:41:56a eu lieu
00:41:56entre Paul Vanier,
00:41:58le député
00:41:58de la France Insoumise
00:41:59et par ailleurs
00:42:00co-président
00:42:01de cette commission d'enquête
00:42:02et l'évêque auditionné,
00:42:04Paul Vanier,
00:42:05qui interrogeait
00:42:06l'évêque
00:42:08sur la compatibilité,
00:42:09selon lui,
00:42:10entre le secret
00:42:11de la confession
00:42:13et la nécessité
00:42:14de signaler
00:42:15des faits graves
00:42:16lorsque ces derniers
00:42:17se produisent.
00:42:19Je voudrais vous interroger
00:42:19aussi sur les messages
00:42:21que vous adressez
00:42:22aux prêtres
00:42:22qui peuvent donc intervenir
00:42:24dans les établissements
00:42:25privés sous contrat.
00:42:26Et je voudrais,
00:42:27pour cela,
00:42:28monsieur de Moulin-Beaufort,
00:42:29revenir sur une déclaration
00:42:30que vous avez faite
00:42:30en 2021,
00:42:31au lendemain
00:42:32de la publication
00:42:33du rapport de la SIAZ
00:42:34où vous avez affirmé,
00:42:36je vous cite,
00:42:37le secret de la confession
00:42:38s'impose à nous
00:42:40et en cela,
00:42:41il est plus fort
00:42:42que les lois
00:42:42de la République.
00:42:43Je vous interroge
00:42:44sur cette déclaration
00:42:45parce qu'on voit bien
00:42:46en quoi elle peut être
00:42:48radicalement contradictoire
00:42:49avec la nécessité
00:42:51de signaler
00:42:51une violence,
00:42:53une violence sexuelle
00:42:54dont le témoignage
00:42:56aurait pu être apporté
00:42:57par un enfant,
00:42:58par un adolescent
00:42:59ou par un adulte
00:43:00dans ce moment
00:43:00très particulier
00:43:01de la confession.
00:43:03Je voudrais vous demander
00:43:03si c'est un propos
00:43:05que vous réaffirmeriez
00:43:06aujourd'hui
00:43:06et comment le pensez-vous
00:43:09compatible
00:43:10avec une culture
00:43:11du signalement
00:43:11nécessaire ?
00:43:13Et vous nous avez décrit
00:43:13tenter de la propager
00:43:15et une culture
00:43:17de l'article 40
00:43:17qui est indispensable
00:43:18en matière de lutte
00:43:19contre les violences
00:43:20aux enfants.
00:43:24Alors d'abord,
00:43:25cette déclaration
00:43:25que j'ai faite
00:43:26dans le cadre
00:43:27d'un interview
00:43:29sur Radio France,
00:43:31je crois,
00:43:32j'en ai donné
00:43:33une explication
00:43:34quelques temps
00:43:34après écrite
00:43:36qui a été soumise
00:43:39au ministre
00:43:39de l'Intérieur
00:43:40de l'époque,
00:43:40M. Darmanin,
00:43:41avec qui j'avais pu
00:43:42m'en entretenir.
00:43:43Ce que je voudrais souligner
00:43:45d'abord,
00:43:46c'est que ce propos,
00:43:48il est institué
00:43:49dans l'affirmation
00:43:50que nous avons faite
00:43:50de la nécessité
00:43:52de signaler
00:43:53tous ces faits
00:43:55dès que nous les connaissons
00:43:56et de ne certainement pas
00:43:59croire que l'on va
00:44:00certainement pas
00:44:01entretenir un climat
00:44:03dans lequel
00:44:03on garderait ces faits
00:44:05pour soi.
00:44:05Il est nécessaire
00:44:06de les signaler
00:44:07et il est nécessaire
00:44:07de conduire
00:44:08soit les personnes
00:44:10qui les rapportent,
00:44:12soit les personnes
00:44:12plaignantes
00:44:13ou les personnes
00:44:14victimes,
00:44:15soit les personnes
00:44:16qui ont eu
00:44:16une information
00:44:17quelle qu'elle soit
00:44:18à signaler
00:44:21ou à se signaler.
00:44:23Et le prêtre
00:44:24qui,
00:44:25à un moment donné,
00:44:25peut recevoir
00:44:26une confidence,
00:44:27doit évaluer
00:44:28comment il peut
00:44:29au mieux agir
00:44:30pour que
00:44:31cette information
00:44:33soit connue
00:44:33des autorités
00:44:34judiciaires
00:44:35et policières
00:44:36de notre pays.
00:44:38C'est ça
00:44:39l'affirmation fondamentale
00:44:40dans laquelle
00:44:40nous nous situons.
00:44:42le sacrement
00:44:43du pardon
00:44:45ou la confession
00:44:46est un moment
00:44:46très particulier,
00:44:47très singulier
00:44:48pour nous autres
00:44:48catholiques.
00:44:50Il n'est pas forcément
00:44:51d'ailleurs le lieu
00:44:52où on apprend le plus
00:44:52ce genre de faits.
00:44:55Dans l'expérience
00:44:56de ceux
00:44:56qu'on peut interroger,
00:44:58nous n'avons
00:44:58que très,
00:44:59très,
00:45:00ou jamais,
00:45:00en tout cas,
00:45:01je n'ai pas rencontré
00:45:02de gens,
00:45:03de prêtres
00:45:03qui ont appris
00:45:06des faits
00:45:07ou qui disent
00:45:07avoir appris
00:45:08des faits de ce genre
00:45:08dans le cadre
00:45:09du sacrement
00:45:10du pardon,
00:45:11ce qui pose
00:45:12d'autres questions.
00:45:14Mais surtout,
00:45:16nous voulons nous préparer
00:45:16au fait que,
00:45:17par exemple,
00:45:17des enfants
00:45:18ou des adolescents,
00:45:19à un moment
00:45:20où on parle
00:45:20plus facilement
00:45:21de ces faits,
00:45:21effectivement,
00:45:22pourraient saisir
00:45:23la confession
00:45:23comme un moment
00:45:23pour en parler.
00:45:25Le sacrement
00:45:26du pardon,
00:45:26encore une fois,
00:45:26est un moment spécial
00:45:27dans lequel
00:45:28on assure
00:45:29que la parole
00:45:30est adressée à Dieu
00:45:31et donc elle n'a pas
00:45:31de conséquences
00:45:32humaines,
00:45:34ce qui doit
00:45:36encourager
00:45:36celui qui vient
00:45:39se confesser
00:45:39à avoir
00:45:41une parole
00:45:41plus libre.
00:45:43Mais c'est peut-être
00:45:44un point d'appui
00:45:44pour conduire
00:45:45à une autre parole,
00:45:47une parole
00:45:47qui pourra être
00:45:48utilisée ensuite,
00:45:49qui pourra servir
00:45:50un signalement
00:45:51ou qui pourra
00:45:51le conduire lui-même
00:45:52à faire ce signalement
00:45:55selon le cas,
00:45:56selon la situation
00:45:57dans laquelle
00:45:58on est.
00:46:01Pour le moment,
00:46:02les voies de la République
00:46:02reconnaissent
00:46:03un certain secret
00:46:04pour les prêtres,
00:46:05les ministres du culte
00:46:07comme pour les avocats,
00:46:08comme pour les médecins.
00:46:10Il faut faire preuve
00:46:11de discernement
00:46:11dans l'exercice
00:46:13de ce...
00:46:14dans l'usage
00:46:15de ce secret.
00:46:16Mais pour le moment,
00:46:17en tout cas,
00:46:18la loi de la République
00:46:18nous garantit
00:46:20ce secret-là.
00:46:23Encore une fois,
00:46:24il faut le situer
00:46:25à l'intérieur
00:46:25d'un travail global
00:46:27pour qu'on parle,
00:46:30pour qu'on écoute
00:46:31et pour que
00:46:32cette écoute
00:46:33soit efficiente.
00:46:34Ce qui a été
00:46:35ce qui est terrible
00:46:36pour les personnes victimes,
00:46:37j'ai pu m'en rendre
00:46:38compte à plusieurs reprises,
00:46:40c'est de parler
00:46:40et d'avoir l'impression
00:46:41que leur parole,
00:46:42même si elle est
00:46:42accueillie avec bienveillance,
00:46:43en fait,
00:46:44n'a pas d'effet.
00:46:46Donc, personnellement,
00:46:47depuis six ans
00:46:48que je suis à la tête
00:46:48de la conférence
00:46:49des évêques
00:46:50et depuis la remise
00:46:51du rapport
00:46:51de la SIAZ,
00:46:53mon combat,
00:46:54c'est que la parole
00:46:55des personnes victimes
00:46:56est une efficacité
00:46:57et qu'elle soit
00:46:58et qu'elle puisse être
00:46:59suivie d'effet.
00:47:00Il faut le faire
00:47:01de la meilleure manière
00:47:01de la meilleure manière possible.
00:47:03Je dois dire que la loi
00:47:05qui aujourd'hui impose
00:47:07de signaler
00:47:11toute information
00:47:13que l'on apprend
00:47:14concernant une violence
00:47:15faite sur des personnes
00:47:16vulnérables
00:47:16nous aide
00:47:17parce qu'il est arrivé
00:47:19à plusieurs reprises
00:47:20que les personnes victimes
00:47:20parlent
00:47:21mais en demandant
00:47:21que ça n'ait pas d'effet.
00:47:23Et en fait,
00:47:24de manière psychologiquement
00:47:26on se comprend bien
00:47:27ces personnes
00:47:29au bout d'un moment
00:47:29elles s'étonnent
00:47:30elles s'étonnaient
00:47:31que leur parole
00:47:31n'ait pas d'effet.
00:47:32Même si elles avaient demandé
00:47:33qu'elles n'en aient pas
00:47:33elles finissent par s'étonner
00:47:34qu'elles n'en aient pas.
00:47:36Donc tout le travail
00:47:38et en particulier
00:47:39celui du confesseur
00:47:40doit être d'amener
00:47:41la personne
00:47:42à une parole
00:47:43qui puisse être utilisée
00:47:44dans un signalement.
00:47:47Pour bien comprendre
00:47:48monsieur le président
00:47:49si un prêtre
00:47:50recevait
00:47:51dans le moment
00:47:52de la confession
00:47:53témoignage
00:47:54d'un viol
00:47:56commis sur un enfant
00:47:57il n'a d'après vous
00:48:00pas à le signaler
00:48:01à la justice.
00:48:05Il a fait preuve
00:48:06de discernement
00:48:06et d'intelligence
00:48:07dans sa relation
00:48:08avec la personne
00:48:09qui lui dit
00:48:09si c'est l'enfant
00:48:10si c'est le coupable
00:48:11c'est pas tout à fait
00:48:13la même chose
00:48:13ça dépend
00:48:13dans quel cas
00:48:14vous vous situez
00:48:16et il doit travailler
00:48:17pour que
00:48:18de cela
00:48:18sorte
00:48:19une parole
00:48:20Vous avez tout à l'heure
00:48:22fait référence
00:48:23au statut
00:48:24des médecins
00:48:25je veux dire
00:48:26que le secret médical
00:48:27ne s'impose pas
00:48:28lorsque
00:48:29un mineur
00:48:31qui n'est pas en mesure
00:48:31donc de se protéger
00:48:32en raison de son âge
00:48:34témoigne
00:48:35de faits de violences
00:48:35physiques
00:48:36ou de violences sexuelles
00:48:37auprès d'un médecin
00:48:38et ce médecin
00:48:38a l'obligation
00:48:39de révéler ses faits
00:48:40à l'autorité judiciaire
00:48:41Pour autant que je sache
00:48:43le médecin
00:48:43peut le révéler
00:48:44sans encourir
00:48:45de sanctions
00:48:45de la part
00:48:46de l'ordre des médecins
00:48:47mais il y a
00:48:48un effet
00:48:49de discernement
00:48:50de la part
00:48:50du médecin
00:48:51aujourd'hui
00:48:52c'est l'état
00:48:52de notre droit
00:48:53et je pense
00:48:54qu'il est bon
00:48:56qu'il y ait
00:48:57des lieux
00:48:58de parole
00:48:59possibles
00:48:59différenciés
00:49:01dans une société
00:49:02comme la nôtre
00:49:03pour ma part
00:49:03je pense que c'est
00:49:04l'honneur
00:49:04de notre pays
00:49:05notre république
00:49:06de le rendre possible
00:49:08donc de fait
00:49:08les médecins
00:49:10ont la possibilité
00:49:11de transgresser
00:49:12le secret médical
00:49:13sans être sanctionné
00:49:14lorsqu'il s'agit
00:49:16de violences
00:49:17sexuelles
00:49:18faites sur des personnes
00:49:19vulnérables
00:49:20mineures
00:49:21ou vulnérables
00:49:21ils ont l'obligation
00:49:22de le faire
00:49:23je fais donc
00:49:26cette précision
00:49:27qui me paraît
00:49:28différente de celle
00:49:29de ce que vous dites
00:49:29mais au fond
00:49:30vos propos sont
00:49:30extrêmement clairs
00:49:31il n'y a pas
00:49:32vous nous le dites
00:49:33pour vous
00:49:34d'obligation
00:49:35à ce qu'un prêtre
00:49:35qui recevrait
00:49:36en confession
00:49:37un signalement
00:49:38relatif
00:49:39au viol d'un enfant
00:49:40transmette
00:49:41cet élément
00:49:41à la justice
00:49:42alors si
00:49:44vous n'avez rien
00:49:45à ajouter à cela
00:49:46je vais poursuivre
00:49:47mes questions
00:49:48sur un
00:49:48l'obligation
00:49:48à ce qu'il en fasse
00:49:49quelque chose
00:49:50mais que peut-il
00:49:52en faire d'autre
00:49:53qu'un signalement
00:49:54à la justice
00:49:55ça dépend vraiment
00:49:57du cas
00:49:57de chaque cas
00:49:58de chaque cas
00:49:59particulier
00:49:59de ce qu'il peut
00:50:00obtenir
00:50:01de la personne
00:50:02à qui il
00:50:03se confesse
00:50:04si c'est un enfant
00:50:05ou un jeune
00:50:06qui est victime
00:50:07il peut lui demander
00:50:08de lui raconter
00:50:09le fait
00:50:09en dehors
00:50:10juste en dehors
00:50:10il y a une symbolique
00:50:11du moment
00:50:12de la confession
00:50:12et il peut
00:50:13encourager l'enfant
00:50:14ou la personne
00:50:15victime
00:50:16à parler
00:50:16juste en dehors
00:50:17et à ce moment-là
00:50:18il est libre
00:50:18de sa parole
00:50:21etc.
00:50:22il y a plusieurs
00:50:22dispositifs possibles
00:50:23et nous travaillons
00:50:24justement
00:50:25à renforcer
00:50:27à améliorer
00:50:28la capacité
00:50:28de recevoir
00:50:29la parole
00:50:29des enfants
00:50:30et à la mettre
00:50:32en oeuvre
00:50:32je rappelle que
00:50:32c'est comme en
00:50:33de confession
00:50:34dans un certain
00:50:35anonymat
00:50:36il se fait
00:50:38même quelquefois
00:50:39dans un
00:50:39confessionnal
00:50:41dans lequel
00:50:41on ne voit pas
00:50:42la personne
00:50:42qui vient
00:50:43se confesser
00:50:44on ne demande
00:50:44ni le nom
00:50:44ni ce genre
00:50:46d'indication
00:50:47donc on n'a pas
00:50:48toujours les éléments
00:50:49pour pouvoir faire
00:50:50le signalement
00:50:51dont vous parlez
00:50:52donc tout dépend
00:50:53de la situation
00:50:54en tout cas
00:50:55aujourd'hui
00:50:55le prêtre
00:50:56est obligé
00:50:57à le devoir
00:50:58de chercher
00:50:59ce qu'il peut faire
00:51:00comment il peut
00:51:02faire aboutir
00:51:03cette parole
00:51:04qui a été
00:51:04risquée
00:51:05d'accord
00:51:06mais vous ne
00:51:07leur demandez pas
00:51:08au prêtre
00:51:08par exemple
00:51:09de systématiquement
00:51:10faire un article
00:51:1040 dès lors
00:51:11qu'ils connaîtraient
00:51:11l'identité
00:51:12de la personne
00:51:12qu'ils auraient
00:51:13suffisamment
00:51:13d'éléments
00:51:14pour pouvoir
00:51:14transmettre
00:51:15ce signalement
00:51:16au procureur
00:51:16autant que je sache
00:51:17un prêtre
00:51:17n'est pas un fonctionnaire
00:51:18de l'état
00:51:19et l'article 40
00:51:19s'impose au fonctionnaire
00:51:20de l'état
00:51:21nous ne sommes plus
00:51:22sous ce régime
00:51:23
00:51:24et d'autre part
00:51:25encore une fois
00:51:25un prêtre
00:51:26qui reçoit
00:51:26un pénitent
00:51:27enfin quelqu'un
00:51:30a son identité
00:51:31et donc
00:51:32n'est pas forcément
00:51:32toujours en état
00:51:33de savoir
00:51:35de qui il s'agit
00:51:35et si la personne
00:51:36n'a pas envie
00:51:37de le dire
00:51:37elle ne le dira pas
00:51:38très bien
00:51:40c'est très clair
00:51:41concernant maintenant
00:51:42les relations
00:51:43entre la conférence
00:51:44des évêques de France
00:51:45et le secrétariat général
00:51:46à l'enseignement catholique
00:51:47vous avez évoqué
00:51:48un rôle d'accompagnement
00:51:50de ce secrétariat général
00:51:52nous avons reçu
00:51:53monsieur Delorme
00:51:54il y a quelques semaines
00:51:55en audition
00:51:56et nous avons notamment
00:51:57nous sommes revenus
00:51:58avec lui
00:51:58sur un courrier
00:51:59qu'il adressait
00:52:00en novembre 2024
00:52:01au cabinet
00:52:02de la ministre
00:52:03de l'éducation nationale
00:52:04un courrier
00:52:05qui portait
00:52:05sur son appréciation
00:52:06du projet
00:52:08de guide
00:52:09de contrôle
00:52:10des établissements
00:52:10privés
00:52:11sous contrat
00:52:11dans ce courrier
00:52:12le secrétaire général
00:52:14à l'enseignement catholique
00:52:15qualifiait ce guide
00:52:16alors en préparation
00:52:17de manuel
00:52:18de l'inquisiteur
00:52:19est-ce que c'est
00:52:21une appréciation
00:52:22une formulation
00:52:23qui est partagée
00:52:25par la conférence
00:52:26des évêques
00:52:26de France
00:52:27la formulation
00:52:29est libre
00:52:29monsieur Delorme
00:52:31s'est expliqué
00:52:32je crois devant
00:52:32notre commission
00:52:33j'ai suivi
00:52:33l'audition
00:52:34que vous avez écouté
00:52:38il n'est absolument
00:52:39pas opposé
00:52:41évidemment
00:52:41au contrôle
00:52:42jamais
00:52:43le secrétaire
00:52:43ne s'oppose
00:52:44au contrôle
00:52:44de l'état
00:52:44cette lettre
00:52:46cette lettre
00:52:46se situe
00:52:47dans un contexte
00:52:48où il y avait eu
00:52:49une très belle expérience
00:52:50de concertation
00:52:51entre l'état
00:52:52et l'enseignement catholique
00:52:54à propos
00:52:54de ce dispositif
00:52:56des évaluations
00:52:57je crois que ça s'appelle
00:52:59le contrôle
00:52:59des évaluations
00:53:00enfin pardon
00:53:01il y a un organisme
00:53:02je ne sais plus le nom
00:53:02qui a mis en place
00:53:05des évaluations
00:53:05et le SGEC
00:53:08avait travaillé
00:53:09de concert
00:53:10avec les services
00:53:12du ministère
00:53:12pour donner
00:53:16la nomenclature
00:53:17les cahiers des charges
00:53:19de ces fameuses évaluations
00:53:20et elle a été même
00:53:23en dialogue
00:53:24avec les autres réseaux
00:53:25d'enseignement privé
00:53:26non catholique
00:53:27si vous voulez
00:53:27et l'état même demandé
00:53:29que nous participions
00:53:30nous le SGEC
00:53:31à la formation
00:53:33de ces contrôleurs
00:53:33des évaluateurs
00:53:35disons
00:53:35ce processus
00:53:39a été exemplaire
00:53:40il demande
00:53:41d'être poursuivi
00:53:42pourquoi ?
00:53:43parce qu'il permet
00:53:44non pas
00:53:45de faire un contrôle disciplinaire
00:53:46mais avec des personnels
00:53:49à la fois
00:53:49de l'enseignement public
00:53:50et de l'enseignement catholique
00:53:51ou d'enseignement privé
00:53:52sous contrat
00:53:52disons
00:53:53de regarder
00:53:56l'auto-évaluation
00:53:57que fait un établissement
00:53:59il y a tout un dossier
00:54:00préparatoire
00:54:01l'établissement
00:54:02s'auto-évalue
00:54:04et cette équipe
00:54:06de contrôleurs
00:54:07de visiteurs
00:54:08d'évaluateurs
00:54:09vient prendre connaissance
00:54:11interroge
00:54:12ce qu'ils veulent
00:54:12dans l'établissement
00:54:13et puis une semaine après
00:54:15après un travail
00:54:15assez précis
00:54:17scientifique
00:54:18j'allais dire
00:54:19avec des nomenclatures
00:54:22de chiffres
00:54:23etc
00:54:23vient rendre compte
00:54:24à toute la communauté éducative
00:54:26pour tout ce que j'ai entendu
00:54:27et ce que j'ai vu
00:54:28en tout cas
00:54:28dans mon diocèse
00:54:29et ce dont j'ai entendu
00:54:30parler au SGEC
00:54:31c'est que
00:54:32c'est un dispositif
00:54:34qui fonctionne bien
00:54:35qui a bien fonctionné
00:54:36qui n'est pas encore
00:54:37fait pour tous les établissements
00:54:38et c'est dans cet esprit là
00:54:40que monsieur Delorme
00:54:42avait donc
00:54:43posé quelques questions
00:54:44sur les
00:54:45sur les
00:54:46sur d'autres contrôles
00:54:50voilà
00:54:50c'était
00:54:50alors pardon
00:54:52mais je crois que là
00:54:53il y a peut-être
00:54:54de votre part
00:54:55une erreur d'interprétation
00:54:56les évaluations
00:54:57des établissements
00:54:58sont en effet
00:54:59engagées depuis quelques années
00:55:00les établissements privés
00:55:01sous contrat
00:55:01sont évalués
00:55:03au rythme
00:55:04qui était d'ailleurs prévu
00:55:04au moment de la mise en oeuvre
00:55:06de ces évaluations
00:55:07mais nous parlons là
00:55:08de contrôle administratif
00:55:09c'est à dire d'une chose
00:55:10qui n'a strictement
00:55:10rien à voir
00:55:11et nous parlons donc
00:55:13d'un guide du contrôle
00:55:14des établissements privés
00:55:15sous contrat
00:55:15qui vient d'être présenté
00:55:16et qui porte sur le contrôle
00:55:18administratif
00:55:18des établissements privés
00:55:20sous contrat
00:55:20et c'est à propos
00:55:22de ce projet de guide
00:55:23que dans ce courrier
00:55:23le secrétaire général
00:55:24à l'enseignement catholique
00:55:25réagissait
00:55:26qualifiant donc
00:55:26ce projet
00:55:27de manuel
00:55:28de l'inquisiteur
00:55:28et je dois dire
00:55:29que dans ce courrier
00:55:31de 3 ou 4 pages
00:55:33il s'oppose radicalement
00:55:35à la perspective
00:55:36de renforcement
00:55:37du contrôle
00:55:37puisqu'il demande
00:55:38je crois
00:55:3826 suppressions
00:55:39de points de contrôle
00:55:40et notamment
00:55:41la suppression
00:55:42de 2 des 8 fiches
00:55:43de contrôle
00:55:43notamment la fiche
00:55:44portant sur
00:55:45la vie scolaire
00:55:46et le contrôle
00:55:46des internats
00:55:47c'est important
00:55:47parce que
00:55:48vous l'avez vous-même indiqué
00:55:49la question des internats
00:55:50est une question cruciale
00:55:51c'est sur en novembre 2024
00:55:53avant les dernières révélations
00:55:55portant notamment
00:55:55sur l'établissement
00:55:56Bétarame
00:55:56où l'on sait
00:55:57que les crimes sexuels
00:55:58ont en particulier
00:55:59eu lieu
00:55:59visant les élèves
00:56:01internes
00:56:02donc je vais
00:56:03préciser ma question
00:56:05est-ce que l'appréciation
00:56:06que porte le secrétaire général
00:56:08à l'enseignement catholique
00:56:09dans ce courrier
00:56:09est-ce qu'elle est partagée
00:56:12par la CEF
00:56:13est-ce qu'elle est discutée
00:56:14par la CEF
00:56:15ou est-ce que c'est
00:56:16en autonomie
00:56:18de sa propre initiative
00:56:19et sans que vous soyez
00:56:20associé, consulté, informé
00:56:22que le secrétaire général
00:56:24à l'enseignement catholique
00:56:25s'adresse dans ces termes-là
00:56:26au ministre de l'éducation nationale
00:56:29je voudrais faire d'abord une remarque
00:56:32pour le fait que je n'ai pas confondu les deux
00:56:34je voulais traduire l'esprit
00:56:35dans lequel le secrétaire général
00:56:38travaille avec l'État
00:56:38que les formulations soient ce qu'elles sont
00:56:40évidemment non
00:56:41je ne les approuve pas
00:56:42telles quelles
00:56:42mais il n'y a aucune validation
00:56:44qui est faite
00:56:45par qui que ce soit
00:56:46dans l'épiscopat
00:56:46par rapport au courrier
00:56:47que le secrétaire général
00:56:49adresse au ministère
00:56:49évidemment
00:56:50il y a ici un principe
00:56:51de subsidiarité
00:56:52mais je voulais souligner
00:56:53l'esprit
00:56:54dans lequel
00:56:55ce dispositif d'évaluation
00:56:57que vous avez évoqué
00:56:57qui est un autre dispositif
00:56:59j'entends très bien
00:56:59avait été mené d'une bonne manière
00:57:01je pense
00:57:01c'est l'esprit dans lequel
00:57:02nous voulons travailler
00:57:04secrétaire général
00:57:05et ministère
00:57:06donc pour vous
00:57:07il est très clair
00:57:08que
00:57:09les contrôles
00:57:11par les services de l'État
00:57:12notamment par
00:57:12les services d'inspection
00:57:13de l'éducation nationale
00:57:14doivent également porter
00:57:15sur la vie scolaire
00:57:17sur l'internat
00:57:18sur l'ensemble
00:57:19des moments
00:57:19de la vie de l'élève
00:57:20alors naturellement
00:57:22naturellement oui
00:57:23la vie scolaire
00:57:24s'entend de la sécurité
00:57:26des enfants
00:57:26sécurité des locaux
00:57:28de la protection
00:57:29de l'enfance
00:57:30et aussi
00:57:32d'un troisième point
00:57:33qui ne me revient plus
00:57:33oui alors
00:57:36le respect des valeurs
00:57:36de la république
00:57:37mais ensuite
00:57:38il y a aussi
00:57:39dans la vie scolaire
00:57:41des choses
00:57:42qui tiennent
00:57:44à la liberté
00:57:44d'un chef d'établissement
00:57:45c'est pas du tout
00:57:46qui a caché des choses
00:57:46mais nous avons
00:57:48je pense
00:57:49le devoir
00:57:50de dire aussi
00:57:51qu'il y a une liberté
00:57:52qui touche aussi
00:57:53la vie scolaire
00:57:53mais en aucun cas
00:57:55le secrétaire général
00:57:56n'a voulu s'opposer
00:57:56au contrôle administratif
00:57:57il a voulu discuter
00:57:58de certaines formalités
00:58:01liées à ce contrôle
00:58:02je crois
00:58:03quand on appelle
00:58:03à la suppression
00:58:04de pas entier
00:58:04d'un guide
00:58:05on s'y oppose
00:58:06mais bon
00:58:06c'est une discussion
00:58:07chacun est libre
00:58:07d'avoir son appréciation
00:58:09vous nous confirmez
00:58:10donc que ni dans
00:58:10le fond
00:58:11ni dans le choix
00:58:12des mots
00:58:12vous ne vous retrouvez
00:58:14dans
00:58:14en tout cas
00:58:15certains
00:58:15des termes
00:58:16il se trouve
00:58:17que le secrétaire général
00:58:18à l'enseignement catholique
00:58:18va avoir son mandat
00:58:20s'achever
00:58:21et que la conférence
00:58:22des évêques de France
00:58:22a fait le choix
00:58:23de désigner
00:58:24d'élire
00:58:24un nouveau secrétaire général
00:58:26à l'enseignement catholique
00:58:27lui avez-vous transmis
00:58:28à cette occasion
00:58:29une feuille de route
00:58:30et une feuille de route
00:58:31qui aborderait
00:58:32en particulier
00:58:33la question
00:58:34des violences
00:58:35physiques
00:58:36psychologiques
00:58:36sexuelles
00:58:37dans les établissements privés
00:58:38sous contrat relevant
00:58:39de l'enseignement catholique
00:58:40et que contiendrait
00:58:41le cas échéant
00:58:42cette feuille de route
00:58:43sur ce point
00:58:43alors le mandat
00:58:46de monsieur
00:58:47Philippe Delorme
00:58:47arrive à son terme
00:58:48puisque le statut
00:58:49prévoit que ce soit
00:58:50un mandat de trois ans
00:58:51renouvelable une fois
00:58:51les évêques ont choisi
00:58:53d'appeler un nouveau secrétaire général
00:58:54qui prendra ses fonctions
00:58:56le 1er septembre
00:58:57qui s'appelle monsieur
00:58:57Guillaume Prévost
00:58:58et à l'évidence
00:59:00les contacts
00:59:01commencent à être pris
00:59:02il vient d'être élu
00:59:03par l'assemblée
00:59:04des évêques de France
00:59:05et naturellement
00:59:07il y aura
00:59:07tout un sujet
00:59:08de réflexion
00:59:09et déjà
00:59:10ils se sont rencontrés
00:59:10tous les deux
00:59:11pour commencer une passation
00:59:12et naturellement
00:59:13sur ces sujets
00:59:14de protection
00:59:15des publics fragiles
00:59:17notamment
00:59:17de l'enfance
00:59:18c'est un des sujets
00:59:19majeurs évidemment
00:59:20de la transmission
00:59:20qui aura lieu
00:59:21entre les deux secrétaires généraux
00:59:23d'accord
00:59:25une dernière question
00:59:25pour moi
00:59:26dans cette déclaration
00:59:27du 20 février 2025
00:59:28que j'évoquais
00:59:29tout à l'heure
00:59:30vous évoquez
00:59:32vous regrettez
00:59:33que les contrôles prévus
00:59:34je cite la déclaration
00:59:35et les différentes inspections
00:59:36qui ont eu lieu
00:59:36tant de la part
00:59:37de l'éducation nationale
00:59:38que de celle
00:59:39des structures
00:59:39de l'enseignement catholique
00:59:40sur une période
00:59:41de plus de 50 ans
00:59:42n'est pas permis
00:59:43de mettre au jour
00:59:44la réalité
00:59:44inqualifiable
00:59:45que subissaient
00:59:46les enfants
00:59:46scolarisés
00:59:47au sein
00:59:47de l'établissement
00:59:48Bélaram
00:59:48vous évoquez donc
00:59:50des contrôles
00:59:50qui auraient été conduits
00:59:52par des structures
00:59:53de l'enseignement catholique
00:59:54pouvez-vous nous dire
00:59:55quels ont été
00:59:56ces contrôles
00:59:57et à quelle conclusion
00:59:59était-il parvenu
01:00:00le cas échéant
01:00:01merci monsieur le rapporteur
01:00:04c'est moi
01:00:04qui ai rédigé
01:00:05cette phrase
01:00:06et je l'ai fait
01:00:07avec une certaine naïveté
01:00:08je dois le dire
01:00:09parce que
01:00:09dans ma relative ignorance
01:00:12du fonctionnement
01:00:13de l'enseignement catholique
01:00:14en tout cas
01:00:14de son histoire
01:00:15moi-même
01:00:15je suis un pur produit
01:00:17de l'enseignement républicain
01:00:18et si j'étais en internas
01:00:19en collège militaire
01:00:20dans lequel
01:00:22je n'ai jamais subi
01:00:23de violence
01:00:24de quel cordre
01:00:25que ce soit
01:00:25d'ailleurs
01:00:26je pensais évident
01:00:28que comme aujourd'hui
01:00:29il y avait
01:00:30des contrôles
01:00:31au moins des visites
01:00:32ce que nous appelons
01:00:32aujourd'hui
01:00:32les visites de tutelle
01:00:33et donc
01:00:35j'ai appris
01:00:36après coup
01:00:37que jusqu'en 92
01:00:38il n'y a pas
01:00:39de visite de tutelle
01:00:39et que par conséquent
01:00:41un établissement
01:00:41comme l'État
01:00:41m'a bien pu
01:00:42vivre
01:00:43dans une espèce
01:00:43de solitude
01:00:45peut-être entretenue
01:00:47étant donné
01:00:48le caractère
01:00:48particulièrement pervers
01:00:49d'un certain nombre
01:00:50de ses responsables
01:00:52et pour ma part
01:00:53j'attends
01:00:54avec une
01:00:55je m'inquiète
01:00:56je
01:00:56comment dire
01:00:57je suivrai avec attention
01:00:58les travaux
01:00:59de la commission historique
01:01:00qui a été mise en place
01:01:01par la congrégation
01:01:03pour essayer
01:01:03pour voir un peu
01:01:04ce qui s'est passé réellement
01:01:05comment cet établissement
01:01:06a pu vivre
01:01:07dans une telle autarcie
01:01:09et tellement
01:01:11entouré
01:01:12il faut bien le dire
01:01:14d'un silence
01:01:15qui a permis
01:01:16à des gens
01:01:17extrêmement dangereux
01:01:18de sévir
01:01:20pendant longtemps
01:01:21et même
01:01:22de se succéder
01:01:22pour moi
01:01:23c'est vraiment
01:01:23un objet
01:01:24de très grande interrogation
01:01:25et de très grand scandale
01:01:26donc je dois dire
01:01:28que j'ai découvert
01:01:29que les contrôles
01:01:30qui aujourd'hui existent
01:01:32ou les visites
01:01:32qui aujourd'hui existent
01:01:33tout le dispositif
01:01:34auquel je suis habitué
01:01:35depuis que je m'intéresse
01:01:36à l'enseignement catholique
01:01:37n'existait pas
01:01:38jusque dans les années 90
01:01:39ou en tout cas
01:01:40n'était pas en place
01:01:41de manière aussi rigoureuse
01:01:42et qu'il est bien possible
01:01:44qu'il ne se soit rien passé
01:01:45de tel
01:01:46pour Bétarame
01:01:47ce que je trouve très grave
01:01:48et qui met quand même
01:01:50en cause
01:01:50de mon point de vue
01:01:51la congrégation
01:01:52qui était responsable
01:01:53de cet établissement
01:01:54Très bien
01:01:56finalement une dernière question
01:01:56peut-être que vous faites
01:01:58la transition
01:01:58en évoquant la commission
01:01:59ad hoc que la congrégation
01:02:00vient de mettre en place
01:02:01à propos donc
01:02:02de ces crimes commis
01:02:04à Bétarame
01:02:04j'ai en ma possession
01:02:06une note
01:02:06de Mgr Vuillemin
01:02:09le dossier H
01:02:10qui je crois
01:02:11occupait
01:02:12vos discussions
01:02:13lors de la dernière
01:02:14conférence des évêques
01:02:15note à propos
01:02:16du dispositif
01:02:16d'accompagnement
01:02:17des personnes
01:02:17en cas d'abus sexuels
01:02:18sur majeurs
01:02:19parce qu'elle
01:02:21attire notre attention
01:02:22sur les structures
01:02:24de justice restaurative
01:02:25que l'église a mises en oeuvre
01:02:27INIR
01:02:28CRR
01:02:28que nous avons
01:02:29d'ailleurs
01:02:29auditionné
01:02:30et cette note
01:02:32semble faire état
01:02:33d'interrogation
01:02:33puisqu'elle indique
01:02:35notamment que la notion
01:02:36de tiers de justice
01:02:37interroge
01:02:38ainsi que la tentation
01:02:39je cite la note
01:02:40de créer une justice parallèle
01:02:41quelle est votre appréciation
01:02:43sur ces structures
01:02:44que l'église
01:02:45a mises en place
01:02:46qu'elle met aujourd'hui
01:02:47en place
01:02:47à propos de Bétarame
01:02:49et qui sont distincts
01:02:51du cadre républicain
01:02:52du cadre
01:02:53de justice ordinaire
01:02:54dans
01:02:55lequel
01:02:57ces crimes
01:03:00peuvent être
01:03:01interrogés
01:03:03et jugés
01:03:03notre position
01:03:06à tous
01:03:07c'est que
01:03:08là où la justice
01:03:09de la république
01:03:09peut passer
01:03:10elle doit passer
01:03:11et nous devons
01:03:12rendre possible
01:03:14comme tout citoyen
01:03:15comme toute structure
01:03:17dans notre état français
01:03:18le fait
01:03:19qu'elle puisse
01:03:20s'exercer
01:03:21nous avons mis en place
01:03:23des dispositifs
01:03:24particuliers
01:03:25et en particulier
01:03:25de justice restaurative
01:03:26nous les avons mis en place
01:03:28pour les cas
01:03:28où la justice
01:03:29républicaine
01:03:30ne peut pas passer
01:03:31parce que les faits
01:03:32sont prescrits
01:03:32et en particulier
01:03:34nous
01:03:34avec l'INIR
01:03:35la CRR
01:03:36nous acceptons
01:03:37nous recevons
01:03:38des
01:03:39mises en cause
01:03:41qui concernent
01:03:41des personnes
01:03:42qui sont décédées
01:03:43qui ne peuvent pas
01:03:43se défendre
01:03:44d'autre part
01:03:46nous l'avons fait
01:03:47aussi pour
01:03:47un certain nombre
01:03:48de faits
01:03:48qui peuvent être
01:03:50insuffisamment
01:03:51qualifiés
01:03:51pour la justice
01:03:53pour différentes raisons
01:03:54notamment
01:03:54en raison
01:03:55du régime
01:03:55des preuves
01:03:56dont la justice
01:03:57a besoin
01:03:58mais
01:03:59ces dispositifs
01:04:00de justice
01:04:01restaurative
01:04:01ne viennent pas
01:04:03remplacer
01:04:04la justice
01:04:04de la république
01:04:05ils viennent
01:04:06compléter
01:04:06pour le bien
01:04:07des personnes
01:04:08des personnes
01:04:09victimes
01:04:09en tout cas
01:04:09c'est l'esprit
01:04:10dans lequel
01:04:10nous nous situons
01:04:12et nous voulons
01:04:14agir
01:04:14bien
01:04:17nous avons
01:04:17donc terminé
01:04:19cette audition
01:04:20nous vous remercions
01:04:21pardon monsieur Breton
01:04:23allez-y
01:04:24c'était une extrémice
01:04:25oui merci
01:04:26madame la présidente
01:04:27c'est gentil
01:04:28que les membres
01:04:29de la commission
01:04:29d'enquête
01:04:30soient aussi invités
01:04:30à pouvoir
01:04:31poser des questions
01:04:33après les rapporteurs
01:04:34merci pour cette
01:04:36audition
01:04:36je vois comme
01:04:38pour l'audition
01:04:39du secrétariat
01:04:39général
01:04:40de l'enseignement
01:04:40catholique
01:04:41on voit
01:04:42qu'il y a une logique
01:04:43qui est fondée
01:04:43sur la subsidiarité
01:04:44l'autonomie
01:04:46et puis à côté de ça
01:04:46on a des questions
01:04:47qui sont plus dans
01:04:48une logique
01:04:48jacobine
01:04:49centralisatrice
01:04:50et qui a en fait
01:04:51une confrontation
01:04:52de deux cultures
01:04:54effectivement
01:04:55la subsidiarité
01:04:57a du bon
01:04:57mais parfois
01:04:58ça empêche
01:04:59quand il y a
01:04:59soit au niveau
01:05:01de l'établissement
01:05:02ou de l'écesse
01:05:02des chappes
01:05:03qui se font
01:05:03ça empêche
01:05:04de remonter
01:05:05et d'avoir
01:05:06une information
01:05:07qui permette
01:05:09d'être prise en compte
01:05:09au niveau national
01:05:10est-ce que là-dessus
01:05:11vous avez des réflexions
01:05:12justement
01:05:12pour faire évoluer
01:05:14l'organisation
01:05:15je parle bien
01:05:16de l'enseignement catholique
01:05:17en lien bien sûr
01:05:18avec le secrétariat général
01:05:19pour que
01:05:20tout en conservant
01:05:21cette notion
01:05:23de subsidiarité
01:05:24il y ait une meilleure
01:05:25remontée d'informations
01:05:26qui soit possible
01:05:27merci monsieur le député
01:05:30c'est une question
01:05:31très très très importante
01:05:32donc de fait
01:05:33tout le dispositif
01:05:34est fondé
01:05:35sur la liberté
01:05:35d'association
01:05:36et d'enseignement
01:05:37telle que
01:05:38la loi française
01:05:39le prévoit
01:05:40et telle que
01:05:41la loi Debray
01:05:42de 59
01:05:43l'a organisée
01:05:45tout le défi
01:05:46c'est de maintenir
01:05:48cette autonomie
01:05:49cette liberté
01:05:49pédagogique
01:05:51et en même temps
01:05:52de permettre
01:05:54que des situations
01:05:55sans contrôle
01:05:56enfin qu'il n'y ait pas
01:05:57de situations
01:05:57sans contrôle
01:05:58et je pense que
01:05:59nous sommes de plus en plus
01:05:59conscients
01:06:00qu'en particulier
01:06:00s'agissant d'enfants
01:06:01comme je l'ai dit
01:06:02à plusieurs reprises
01:06:03nous sommes de plus en plus
01:06:04conscients
01:06:04quand je dis nous
01:06:05je veux dire collectivement
01:06:06tout français
01:06:08je dirais même
01:06:09tout humain
01:06:09aujourd'hui
01:06:09nous sommes aujourd'hui
01:06:11conscients
01:06:11que toute relation
01:06:12d'autorité
01:06:13sur des enfants
01:06:13peut se pervertir
01:06:14et peut se sexualiser
01:06:15et que les conséquences
01:06:17sont extrêmement graves
01:06:18pendant très longtemps
01:06:19même la justice
01:06:20n'a pas tenu compte
01:06:21de la situation
01:06:22des enfants eux-mêmes
01:06:24certaines condamnations
01:06:26que l'on a pu connaître
01:06:27jusque dans les années 2000
01:06:29sanctionnent
01:06:31l'attitude
01:06:32le geste du coupable
01:06:33mais ne prennent
01:06:34absolument pas en compte
01:06:35les effets
01:06:35sur ceux et celles
01:06:37qui ont été
01:06:38des victimes
01:06:39et ceci ne peut pas durer
01:06:40donc ceci exige
01:06:41qu'aujourd'hui
01:06:42la confiance
01:06:43comme je l'ai dit
01:06:44s'accompagne
01:06:45d'évaluations
01:06:46de contrôles
01:06:47de compte rendu
01:06:49etc.
01:06:50et notamment
01:06:52sur la question
01:06:53de toutes ces questions
01:06:54de violence
01:06:54auxquelles nous sommes
01:06:56heureusement
01:06:56beaucoup plus sensibles
01:06:58que les générations
01:06:59précédentes
01:06:59et surtout
01:06:59beaucoup plus informés
01:07:00que les générations
01:07:02précédentes
01:07:02donc oui
01:07:03c'est notre réflexion
01:07:04constante
01:07:04et je compte
01:07:06personnellement
01:07:06sur le secrétaire général
01:07:07à venir
01:07:08parce qu'il faut du temps
01:07:10pour renforcer
01:07:11la circulation
01:07:12des informations
01:07:13sur ce sujet
01:07:14entre les directions
01:07:16du Cézène
01:07:17et les tutelles
01:07:18conréganistes
01:07:19en général
01:07:19ça se passe bien
01:07:20il y a
01:07:21de bons échanges
01:07:22mais nous pouvons
01:07:23certainement
01:07:24renforcer le travail
01:07:25commun sur ce sujet
01:07:26et homogénéiser
01:07:28en tout cas
01:07:29se rapprocher
01:07:30les pratiques
01:07:31pour que les signalements
01:07:32pour que les alertes
01:07:34pour que l'attention
01:07:36à ce qui se passe
01:07:36dans l'établissement
01:07:37mais aussi
01:07:37à ce que des enfants
01:07:38peuvent vivre
01:07:38dans d'autres secteurs
01:07:40que l'école
01:07:41mais qui retentit
01:07:42dans leur comportement
01:07:43scolaire
01:07:43puisse être
01:07:44pris en compte
01:07:46davantage
01:07:48il nous faudrait
01:07:48plus de moyens
01:07:49nous avons des psychologues
01:07:51comme vous le savez
01:07:53il y a très peu
01:07:53de médecins scolaires
01:07:55aussi bien pour le public
01:07:56que pour le privé
01:07:57d'ailleurs
01:07:57mais le privé
01:07:57est défavorisé
01:07:58de ce point de vue là
01:07:59donc il y aurait
01:08:00des moyens
01:08:01à déployer
01:08:02pour rendre ceci
01:08:02plus efficace encore
01:08:04voilà pour l'intégralité
01:08:06de cette audition
01:08:07d'Eric de Moulin-Beaufort
01:08:08président de la conférence
01:08:10des évêques de France
01:08:11vous pouvez la revoir
01:08:12sur notre site
01:08:12lcp.fr
01:08:14la commission d'enquête
01:08:15va poursuivre
01:08:16ces travaux
01:08:17il y aura un temps
01:08:18plus politique
01:08:19et une audition
01:08:19très attendue
01:08:20celle de François Bayrou
01:08:21le premier ministre
01:08:23qui sera entendu
01:08:24le 14 mai
01:08:25ce sera bien sûr
01:08:26à suivre
01:08:26en direct
01:08:27sur LCP
01:08:28le premier ministre
01:08:29qui va devoir
01:08:30s'expliquer
01:08:31sur sa rencontre
01:08:33à l'époque
01:08:33avec le juge
01:08:35chargé
01:08:35d'enquêter
01:08:36sur les faits
01:08:37rapportés
01:08:38à Notre-Dame
01:08:38de Bétaram
01:08:40rendez-vous donc
01:08:40le 14 mai
01:08:41très bonne suite
01:08:42de programmes
01:08:42sur LCP
01:08:43Sous-titrage Société Radio-Canada