« LCP-Lundi C'est Politique », une nouvelle émission présentée par Francis Letellier
Francis Letellier reçoit cette semaine, Aurore Bergé, la Ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les descriminations, dans « LCP-Lundi C'est Politique » en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Francis Letellier reçoit cette semaine, Aurore Bergé, la Ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les descriminations, dans « LCP-Lundi C'est Politique » en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
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NewsTranscription
00:00Depuis qu'Emmanuel Macron est à l'Élysée,
00:02Aurore Berger a occupé beaucoup de postes.
00:04Elle a été l'une des figures et porte-voix des députés macronistes
00:06avant d'être nommée ministre par Elisabeth Borne.
00:09Matignon a changé de main.
00:10Elle est toujours au gouvernement, chargée de l'égalité homme-femme
00:13et de la lutte contre les discriminations.
00:15Aurore Berger est l'invitée du 1er numéro de LCP,
00:19Lundi, c'est politique de 2025.
00:30Générique
00:33...
00:38Bonsoir et très bonne année politique à vous tous pour 2025.
00:41Il semblerait qu'elle commence déjà sur les chapeaux de roue.
00:43Bonsoir, Aurore Berger. Merci d'être sur le plateau.
00:45Je vous présente ceux qui vont vous interroger à mes côtés
00:48au cours de cette émission.
00:49Victoria Koussa de France Info. Bonsoir, Victoria.
00:51Bonsoir, Clément Méric de LCP.
00:53Et bonsoir, Gaël Mac de Challenge.
00:56Sans oublier, bonsoir, Hugo Couturier.
00:57Hugo Auperchoir, que vous pouvez retrouver sur la chaîne Twitch
01:02LCP Assemblée nationale.
01:03C'est vous, Hugo, qui nous remontrez toutes les interpellations
01:06parfois étonnantes de ceux qui vous suivent.
01:10Avec vous, Aurore Berger, nous allons parler des retraites,
01:12parce que ça, c'est un sujet qui revient dans le débat,
01:14du budget, parce que ça, ça va être aussi l'enjeu des semaines qui viennent,
01:17de vos dossiers qui concernent, par exemple, les violences sexistes
01:20et sexuelles, la protection de l'enfance aussi,
01:22et les inégalités homme-femme, parce qu'il y a encore plein de sujets
01:25qui ne sont pas réglés.
01:27Au cours de cette émission, vous échangerez tout à l'heure
01:29avec Tiffany Bell.
01:30Elle est auteure de Violence conjugale, Récit d'une année en enfer
01:33chez Michel Ong.
01:34Elle parle de son parcours et elle vous dira, elle,
01:37ce qu'elle attend et ce qu'elle a vécu.
01:38En politique, tout est possible, même avec des affaires
01:41et avec des scandales.
01:42Preuve en est aux Etats-Unis, où Donald Trump vient d'être réinvesti
01:45président avec tous les pouvoirs, parce que la Chambre des représentants,
01:48comme le Sénat, sont aux mains de son parti.
01:50Ça veut donc dire qu'il va avoir les mains libres
01:53pour les 4 ans qui viennent, et il promet de bousculer le monde,
01:55d'aller fort et vite, par exemple, pour mettre fin au conflit en Ukraine.
01:58Il veut également supprimer certaines mesures de protection d'environnement,
02:02augmenter les droits de douane, et il dit vouloir s'attaquer
02:05à ce qu'il appelle la folie transgenre et au programme scolaire
02:08de sensibilisation au racisme.
02:11Quand vous voyez ça, Aurore Berger, est-ce que ça vous inquiète,
02:13tout ce que je viens de dire ?
02:15Oui, évidemment qu'il y a une part d'inquiétude sur cette polarisation
02:18qui est de plus en plus grande en général dans la société,
02:21y compris en France, d'ailleurs.
02:22Cet écart générationnel qui se creuse, il y a un rapport
02:25du Conseil à l'égalité qui le dit dans notre propre pays,
02:28évidemment que l'influence américaine, elle joue, bien sûr.
02:31Mais au-delà de ça, quand il dit, par exemple, qu'il veut s'attaquer
02:34à la folie transgenre...
02:35Bien sûr que les thématiques que vous évoquez...
02:37Oui, les programmes scolaires de sensibilisation au racisme.
02:39...sur la manière avec laquelle il entend mettre au pas,
02:42potentiellement, sur certaines thématiques qui sont liées
02:45à la lutte contre les discriminations, au respect des personnes,
02:48quelle qu'elle soit, et donc oui, évidemment que c'est inquiétant.
02:51Après, les Etats-Unis ont toujours été un partenaire, un allié.
02:54La France, j'entends et j'espère que les Etats-Unis le restent
02:57et que nous, on soit une grande puissance française et européenne,
03:00parce que c'est aussi ça qui est en jeu,
03:02c'est comment on est nous-mêmes une grande puissance.
03:05Il y a des personnalités politiques françaises
03:07qui sont présentes à cette investiture,
03:09Louis Alliot, Éric Zemmour, Marion Maréchal,
03:11invitées à la Maison-Blanche.
03:13Pour vous, sont-ils les bras armés
03:16du discours de Donald Trump en France ?
03:18Je comprends qu'ils ont surtout tout fait pour être invités.
03:21Est-ce qu'ils sont les représentants de la B2J Trump en France ?
03:25En tout cas, ils espèrent.
03:26Ils ont envie de se dire que la trajectoire de Donald Trump
03:29pourrait demain être la leur en France.
03:31Je ne pense pas.
03:32Heureusement qu'il y a une majorité dans notre pays
03:35pour accréditer les thèses.
03:36On l'a bien vu lors de l'élection présidentielle,
03:38quand Éric Zemmour s'est porté candidat,
03:40où il a fait quasi-exclusivement campagne sur ces thématiques-là.
03:44De facto, ce ne sont pas des thématiques
03:46qui ont rencontré une majorité, un assentiment des Français.
03:49Tant mieux, mais ça crée un climat.
03:50Ca participe quand même d'un climat politique, médiatique.
03:53C'est un peu une question habituelle qu'on se pose.
03:56Est-ce qu'il faut réagir à toutes les outrances,
03:58en risquant aussi d'y donner plus de publicité, voire de crédit ?
04:02Mais laisser passer veut aussi donner le sentiment
04:04que, finalement, tout ça est négligeable.
04:06C'est toujours un équilibre difficile à trouver
04:09parce qu'ils ne se nourrissent, lui comme d'autres,
04:11que de ces outrances et de ces excès.
04:13Les associations féministes américaines craignent
04:16une nouvelle remise en cause des droits des femmes, sur l'IVG.
04:18Le droit à l'avortement a été inscrit dans la Constitution.
04:21Est-ce que ça nous assure, ça garantit
04:25qu'il n'y aura pas de retour en arrière, réellement, à 100 % ?
04:28A 100 %, je ne peux pas dire ça.
04:30Ce serait mentir que de dire à 100 %.
04:32Ce qu'on a fait avec la constitutionnalisation,
04:34c'est de dire qu'on donnait la plus haute sécurité juridique possible
04:38dans notre pays à l'avortement,
04:40en proclamant la liberté des femmes de pouvoir y recourir,
04:43en étant le premier pays au monde à le faire,
04:45parce que ça a un écho aussi.
04:47Que ce soit la France qui le porte, ça a eu un écho dans d'autres pays
04:50qui luttent, y compris en Europe, pour la liberté des femmes.
04:54Si quelqu'un qui est un peu trumpiste
04:56arrivait au pouvoir en France...
04:58On a rendu les choses les plus compliquées possible.
05:01Mais ce n'est pas une assurance à 100 %.
05:03Vous savez quelles sont les règles pour que ce soit possible.
05:06Elles sont, de facto, très contraignantes.
05:08Aujourd'hui, il n'y a pas de majorité des Français
05:11contre l'avortement, bien au contraire.
05:13Il y a un soutien très large des Français
05:15et des femmes d'y avoir recours.
05:17Il y a une majorité très large à l'Assemblée.
05:20Mais ce n'est pas une assurance à 100 %.
05:22Si demain, le Sénat bascule, l'Assemblée nationale bascule,
05:25ça dépend du vote des Français.
05:27Ce que nous a démontré l'élection américaine,
05:30et c'est triste, d'ailleurs, c'est que cette thématique-là
05:33n'avait pas été suffisante pour inquiéter.
05:35Kamala Harris a beaucoup fait campagne
05:37sur la liberté des femmes et les droits des femmes.
05:40Ca n'a pas suffi à embarquer la population américaine.
05:43Ca doit poser des alertes.
05:45Il y a consensus en France, sauf qu'hier,
05:47il y a des milliers d'anti-EVG, parmi eux, Philippe de Villiers,
05:50qui ont manifesté à Paris contre la loi Veil,
05:53qui a été adoptée il y a 50 ans sur le droit à l'avortement.
05:56Ca vous choque ?
05:57Ce n'est évidemment pas les convictions qui sont les miennes.
06:01Encore une fois, ce qui m'interpelle,
06:03c'est que ça crée un climat aujourd'hui
06:05quand vous interrogez des femmes qui ont encore recours à l'avortement.
06:09Il y aura toujours des femmes qui auront recours à l'avortement.
06:12Il y a encore cette culpabilité, cette honte qui persiste
06:15d'avoir eu recours à ce qui est une de nos libertés fondamentales
06:19et un de nos droits.
06:20Est-ce que ça vous choque, ce genre de défilé ?
06:23Est-ce que ça ne devrait pas être interdit ?
06:25C'est pas à moi d'en dessiner, c'est à la préfecture.
06:28Est-ce qu'il aurait dû l'interdire ?
06:30Les motifs d'interdiction, c'est le trouble à l'ordre public.
06:34Vous pouvez avoir des manifestations tout à fait détestables,
06:37des manifestations auxquelles vous êtes fondamentalement opposés,
06:41et pourtant qui existent.
06:43Mais qui remet en cause un droit constitutionnel.
06:45Je suis d'accord.
06:47C'est comme si les gens descendaient pour la peine de mort.
06:50C'est toujours la frontière qui doit exister
06:52entre la liberté d'expression...
06:54Ca ne vous choque pas plus que ça ?
06:56J'ai été la première à déposer une proposition de loi
06:59pour constitutionnaliser l'IVG.
07:01J'ai parlé et témoigné sur moi-même et le fait que j'y avais eu recours.
07:05Tout le monde connaît mes convictions sur le sujet.
07:08Après, je suis une réciprocité.
07:10Je ne veux pas qu'on applique ce que je détesterais
07:13sur d'autres sujets de liberté d'expression.
07:16Ce qui m'interpelle, c'est qu'en 50 ans,
07:18on n'a toujours pas franchi un cap
07:20de considérer qu'une femme qui avorte a le droit de le faire
07:24sans être jugée, sans avoir honte et sans se sentir coupable.
07:27Aujourd'hui, du fait de ces manifestations,
07:30du fait de ces mouvements,
07:31il y a encore des femmes qui vivent dans cette honte.
07:34Pourquoi vous ne l'avez pas tweeté ?
07:36J'ai regardé votre compte Twitter.
07:38Vous dénoncez ces manifestations.
07:40Vous êtes ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes
07:44et de lutte contre les discriminations.
07:46Pourquoi vous ne vous exprimez pas pour dire que c'est scandaleux ?
07:49Vous avez fait des tweets sur la loi Veil.
07:52Pourquoi vous ne dénoncez pas ces manifestations ?
07:55C'est votre rôle politique.
07:56Un rôle politique, ce n'est pas uniquement de tweeter.
08:00Je vous espérais que notre action politique
08:02soit jugée plus sur l'action qu'on mène.
08:05L'action que j'ai menée,
08:06c'est pour que les délais de l'IVG soient allongés de 12 à 14 semaines
08:10pour que les sages-femmes puissent pratiquer l'IVG.
08:13Ca étonne beaucoup de gens que vous n'ayez pas réagi.
08:16Le problème est toujours là.
08:18Vous réagissez, vous donnez aussi de la visibilité
08:21à cette manifestation et à ce mouvement-là.
08:23Tous les médias en ont parlé.
08:25Que vous en parliez, vous n'en parliez pas.
08:28Je me pose la question,
08:29et c'est ma liberté de responsable politique,
08:32de savoir s'il faut, de manière systématique,
08:35au risque, encore une fois, d'amplifier.
08:37Est-ce qu'un tweet aurait changé la donne ?
08:40Je ne crois pas.
08:41C'est l'effectivité des droits.
08:43C'est ce qu'on fait pour garantir l'effectivité des droits
08:47d'accès à l'avortement.
08:48On va rester sur les réseaux sociaux.
08:50Le rôle d'un responsable politique,
08:53ce n'est pas que de tweeter.
08:54Aujourd'hui, c'est l'investiture de Donald Trump
08:57et il y a le Hello Quitix.
08:59Pour quitter la plateforme,
09:01est-ce que vous, tout simplement,
09:03aujourd'hui ?
09:04Non, je n'ai pas pris cette décision-là.
09:07Je ne pense pas que ça aura aujourd'hui un impact.
09:10C'est ça, le vrai sujet.
09:11Est-ce que ça a un impact ou pas de quitter cette plateforme ?
09:15Je respecte totalement ceux qui le font.
09:17La question, c'est la régulation qui peut exister ou non.
09:21La question, c'est l'influence que ces réseaux ont.
09:24Votre première question a été de me dire
09:26pourquoi vous n'avez pas tweeté.
09:28Deuxième, pourquoi vous ne quittez pas Twitter ?
09:31En tant que journaliste, on est interrogé sur ce qu'on tweete.
09:35Peut-être qu'en le quittant, j'aurai plus cette question.
09:38Vous avez la solution.
09:40Vous avez la solution.
09:41Quand vous voyez Elon Musk et Mark Zuckerberg
09:44valoriser une forme de virilisme,
09:46voire de masculinisme,
09:48quand vous les voyez déréguler leurs réseaux sociaux
09:51au nom de la liberté d'expression,
09:53est-ce que ça vous inquiète ?
09:55Craignez-vous qu'ils utilisent leurs réseaux
09:58pour propager ces idées ?
09:59Ce qui m'a le plus interpellée, c'est Zuckerberg.
10:02Il y a un revirement total.
10:04Elon Musk a toujours été dans cette mouvance qu'on dénonce
10:08avec une tentative d'ingérence de plus en plus grande
10:11sur les élections en Allemagne, notamment en soutenant...
10:14Un mouvement d'extrême droite, peut-être, en France.
10:17Zuckerberg, c'est plus spectaculaire.
10:20Il n'a même pas attendu que Donald Trump soit investi
10:23à nouveau président des Etats-Unis
10:25pour changer la politique de régulation interne de Facebook,
10:28ni les politiques sociales internes du groupe.
10:31Il renonce à toutes les politiques de diversité, d'inclusion,
10:35de lutte contre les discriminations.
10:37Je le disais, il y a un sujet qui fait beaucoup parler,
10:40c'est le débat sur la retraite à 64 ans qui est relancé.
10:44Le gouvernement ne veut pas de remise en cause de l'âge de départ,
10:47mais les syndicats veulent tout remettre sur la table.
10:51Parmi les sujets que les syndicats entendent régler,
10:54c'est celui des inégalités entre les hommes et les femmes
10:58et c'est ce que défend Marie-Lise Léon de la CFDT.
11:01On a toujours été extrêmement clairs, 64 ans, c'est non.
11:05Il y a le sujet, il faut un bouger sur l'âge légal,
11:08il faut progresser sur la question de la pénibilité,
11:11la prise en compte de l'usure des véritables physiques
11:15des travailleurs et des travailleuses.
11:17Le 3e sujet, c'est les inégalités entre les hommes et les femmes.
11:21C'est un vrai sujet.
11:22La réforme de 2023 fait payer plein pot aux femmes
11:25ces deux ans de plus de travail.
11:27La réforme Borne a amplifié les inégalités
11:30entre les hommes et les femmes, c'est ce qu'elle dit.
11:33Je ne crois pas à ça.
11:34Le véritable sujet sur les inégalités au moment de la retraite,
11:38c'est surtout les inégalités dans la vie professionnelle.
11:41La retraite n'est jamais que le reflet de la carrière que vous avez eue
11:46ou que vous n'avez pas eue, des carrières hachées, interrompues,
11:50des ruptures dans les carrières en termes de progression salariale
11:54ou sur les inégalités professionnelles entre hommes et femmes,
11:58c'est le sujet de la parentalité,
12:00qui est un accélérateur de carrière pour les hommes
12:03et un frein majeur de carrière pour les femmes.
12:05La concession que François Bayrou a faite aux socialistes
12:09en remettant, en rouvrant la possibilité de re-réfléchir
12:12à cette réforme auprès des partenaires sociaux,
12:15vous ne l'avez pas un peu amère ?
12:18Vous l'avez adoptée dans la douleur,
12:20vous étiez présidente de groupe,
12:22c'est une réforme qui était impopulaire,
12:25qui a amené des gens dans les rues,
12:27qui a quand même créé une forte impopularité
12:30et qu'Elisabeth Borne a fortée et qui l'a brûlée à la fin,
12:33elle a dû passer au 49-3,
12:35et là, ça y est, on rouvre la boîte de Pandore.
12:38C'est évident que ça coûte, c'est le principe même d'un compromis.
12:42Vous aviez réagi, vous êtes amère de ça.
12:44Mais dans le sens où ça coûte.
12:46Un compromis qui coûte à personne, ça ne s'appelle pas un compromis.
12:51Ca ne vous fait pas plaisir de faire un compromis ?
12:54Ca ne vous fait pas plaisir.
12:56Ca ne vous fait pas plaisir.
12:58D'ailleurs, j'étais étonnée qu'au début de l'annonce du Premier ministre,
13:02on dise que c'est comme s'il n'avait rien dit.
13:05Il a dit quelque chose de très clair et de très fort,
13:08qu'on accepte que tout soit remis sur la table,
13:11y compris le coeur de la réforme,
13:13avec une ligne rouge très claire et infranchissable,
13:16la soutenabilité financière du système de retraite.
13:19Cet âge pivot de 64 ans, lui aussi, il peut être vraiment...
13:23Il est sur la table, vraiment.
13:25Si les partenaires sociaux arrivent à se mettre d'accord...
13:29Le gouvernement serait prêt à revenir dessus.
13:32C'est l'engagement qui a été pris par le Premier ministre
13:35et je suis membre de ce gouvernement.
13:37Si on donne la main aux partenaires sociaux,
13:40on ne fait pas semblant de leur donner la main.
13:43On assume de leur redonner la main avec cette ligne rouge très claire
13:47et si on trouve un système alternatif à celui qu'on avait défendu,
13:51c'est celui-là dont on débattra à l'Assemblée.
13:54On voit les positions quasi-irréconciliables
13:57des uns et des autres.
13:58Sophie Binet veut faire sauter pour la CGT l'âge de 64 ans
14:02et de l'autre côté, le MEDEF envisage une capitalisation
14:05pour financer cette réforme des retraites.
14:08Peut-il y avoir un compromis à la fin ?
14:10Je l'espère, car j'ai l'impression
14:12qu'on a un certain nombre d'organisations syndicales
14:15qui ont engagé de l'engagement, de la sincérité
14:18dans cette nouvelle négociation,
14:20notamment de la CFDT, du MEDEF, qui ont envie d'aboutir.
14:24Je ne sais pas vous dire quelle sera la copie finale.
14:27Je ne sais pas si ce sera une remise en cause absolue de la réforme,
14:31une remise en cause partielle, des éléments complémentaires.
14:34C'est à eux de le négocier.
14:36On le fera sur la base de chiffres que, pour une fois,
14:39personne ne contestera.
14:41C'est la Cour des comptes qui dira l'état de l'art
14:44qui permet d'aller vite.
14:46Avec cet engagement, tous les sujets ont été ouverts.
14:49Que pensez-vous de la proposition de François Hollande
14:53de supprimer les 64 ans et d'allonger la durée de cotisation ?
14:56Je laisse la main aux partenaires sociaux.
14:59On n'a pas, au sein du gouvernement,
15:01à donner notre avis en cours de négociation.
15:04Dans toutes les démocraties, on donne d'abord la main
15:07aux partenaires sociaux.
15:09Quand ils se sont mis d'accord, on transpose.
15:11François Hollande n'aurait pas dû intervenir dans l'histoire.
15:15Chacun dit ce qu'il veut dire.
15:17Mais l'objectif, il n'est pas là.
15:19On fait confiance aux partenaires sociaux
15:22et à eux de nous proposer une copie.
15:24Il y a des réactions sur ce fameux conclave.
15:27Zephyr dit que le Medef s'opposera à toute solution
15:30autre qu'un âge avancé.
15:32Peut-on parler d'utilité ?
15:34Notre Premier ministre le sait bien.
15:36Le Medef va de toute façon empêcher et bloquer.
15:40S'il n'y a pas de compromis, on reste là où on en est.
15:43Il y a eu un accord récemment sur l'assurance-chômage
15:46avec les partenaires sociaux.
15:48Il y avait autour de la table la CFDT et le Medef.
15:51Il ne faut pas partir du principe
15:53ni que les organisations syndicales
15:55vont vouloir faire des propositions irréalistes
15:58comme le retour à la retraite à 60 ans,
16:01ni que le Medef va dire qu'il est opposé à tout.
16:04On n'est pas habitués à essayer, à espérer,
16:06mais il faut qu'on s'en donne les moyens.
16:09Surtout au Medef.
16:10Ca dépend du point de vue.
16:12Vous évoquiez au début le fait que vous n'étiez pas d'accord
16:16avec Marie-Léon sur une inégalité de cette réforme pour les femmes.
16:20Est-ce qu'il n'y a pas un sujet autour des trimestres de maternité
16:24et ce décalage de l'âge légal à 64 ans ?
16:26Il y a beaucoup de femmes qui ne pourront pas partir à taux plein
16:30avant 64 ans et ne pourront pas bénéficier de ces trimestres-là.
16:34La véritable sujet qu'on a à traiter,
16:36c'est les inégalités autour de la parentalité.
16:39Aujourd'hui, on met des correctifs en place
16:42au moment où les femmes ont accès à la retraite.
16:45Sauf que corriger à 60 ans, à 62 ou à 64 ans,
16:47c'est pas ça qui est important.
16:49Il y a des droits qu'elles ont acquis qu'elles ne peuvent pas utiliser.
16:54Faut-il faire un geste pour ces femmes-là ?
16:56C'est les partenaires sociaux.
16:58Vous êtes en charge de ces sujets.
17:00Je suis en charge de l'égalité professionnelle.
17:03On a encore des écarts de salaire qui ne sont pas réglés.
17:07On va avoir, dans quelques semaines, quelques mois,
17:10une négociation sur une transposition de directives,
17:13sur l'index notamment, pour mesurer et pour corriger,
17:16et si besoin, pour sanctionner les entreprises
17:19qui ne règlent pas ces écarts de rémunération.
17:22Je souhaite qu'on puisse avancer sur la question de la parentalité,
17:26notamment sur le congé de naissance,
17:28pour essayer de remettre d'équerre les droits des parents.
17:32Aujourd'hui, on peut se le dire comme on veut,
17:35mais quand vous recrutez une jeune femme ou un jeune homme de 30 ans,
17:39la présomption de parentalité ne pèse pas de la même manière
17:42sur un homme et une femme.
17:44Ca freine sur des promotions de carrière, des évolutions,
17:47des parcours de vie.
17:49Ce congé de naissance, il devait entrer en vigueur
17:52à la fin de l'année 2025.
17:54J'espère que ça va pouvoir être remis sur la table
17:57dans le cadre du PLFSS.
17:58Le président de la République lui-même s'y est engagé.
18:01Je crois qu'encore une fois, c'est une bonne mesure.
18:04Garantir, en plus du congé paternité et maternité,
18:07on ne mettrait pas à mal les droits existants,
18:10on créerait un droit supplémentaire.
18:13C'est une mesure de progrès.
18:15Toute la réflexion sur le budget a été mise en suspens,
18:18de manière évidente, par la censure.
18:20J'espère que ça pourra être remis en avant,
18:23parce que ça changerait la donne sur la relation par enfant,
18:27et sur l'égalité entre les femmes et les hommes.
18:30Quand vous parlez de censure, on parle de budget d'argent,
18:33le budget de l'Etat.
18:34C'est ça.
18:36Manifestement, dans les grandes lignes,
18:38on a compris qu'il y allait avoir 32 milliards d'euros d'économies,
18:42si j'ai bien lu,
18:43et que ces économies allaient passer principalement
18:46par un énorme coup de rabot sur les crédits des ministères,
18:50ce qui a déjà commencé.
18:52Manifestement, tous les ministères doivent faire une lettre
18:55d'ici au printemps pour recenser les économies prêtes à faire.
18:59Est-ce que ça concerne, j'imagine, votre ministère ?
19:02Ça serait moins 5 %, est-ce que...
19:05Mon ministère, il y a ce que le ministère a en dotation,
19:08qui est raisonnable et qui est d'abord un soutien
19:11sur l'aide universelle.
19:13Tous les ministres vont dire que ce qu'ils ont est raisonnable.
19:16Moi, c'est en dizaines de millions.
19:19Les masses ne sont pas les mêmes,
19:21car les crédits sur la question de l'égalité,
19:24c'est au ministère de l'Intérieur, de la Justice, de la Santé,
19:27mais sur mon propre ministère,
19:29on finance des mesures essentielles.
19:31Ceux qui ne payent pas la pension alimentaire,
19:34c'est l'Etat qui vient pour corriger ce manquement
19:37et qui ensuite va rechercher sur le compte du parent,
19:40très souvent du père, le fait qu'il ne participe pas au soutien.
19:44On ne va pas dire aux femmes
19:46qu'elles arrivaient trop tard en bout d'année,
19:49donc on ne va pas payer.
19:50L'aide universelle d'urgence que j'avais créée,
19:53qui, malheureusement, fonctionne bien,
19:56plus de 36 000 femmes ont bénéficié de cette aide,
19:59je leur redis si certaines nous écoutent,
20:01c'est une aide qu'elles peuvent demander
20:03à partir du moment où elles ont porté plainte,
20:06en moins de trois jours.
20:08C'est à peu près 900 euros qui est délivré...
20:11Ca, c'est pas remis en cause.
20:12On ne va pas dire que vous êtes la 37e millième,
20:15donc vous n'y aurez pas droit.
20:17Ce sont des dépenses sanctuarisées.
20:20Y a-t-il des violations aux associations de soutien aux femmes ?
20:24Evidemment, il n'y aura pas un euro en moins,
20:27parce que ce sont des causes qui méritent une mobilisation générale.
20:31Pour obtenir la non-censure du PS,
20:33le gouvernement a lâché 3 milliards d'euros.
20:36Est-ce que vous êtes à l'aise ?
20:38Ca dépend ce qu'on lâche.
20:40Je sais pas si c'est la bonne expression.
20:43Je sais ce qu'on garde de la première mouture
20:45qui était faite par Michel Barnier,
20:48et qui est, je crois, utile,
20:49que ce soit sur les fonctionnaires,
20:52pour réaligner, en cas d'arrêt maladie,
20:55avec les salariés du privé.
20:57Ca, c'est important et c'est une mesure d'économie
21:00et très symbolique de mesure d'égalité.
21:03Y a, vous le savez, un impôt supplémentaire,
21:06une taxation supplémentaire sur les grandes entreprises.
21:09Ca devait être pour 2 ans.
21:11On ne veut pas alourdir la fiscalité.
21:14Et puis, aucune hausse d'impôt sur les Français ou les collectivités.
21:18Ca, c'est important.
21:19Vous avez connu, on le disait, Elisabeth Borne,
21:22vous êtes dans l'équipe de François Bayrou.
21:25Il a fait sa déclaration de politique générale il y a quelques jours.
21:29Il a un mot à la bouche, c'est stabilité.
21:32Au risque de vous surprendre,
21:35je crois que cette situation est un atout.
21:40Parce que quand tout va bien, on s'endort sur ses lauriers,
21:44et quand tout paraît aller mal, on est contraints au courage.
21:49Il y a un 2e atout décisif.
21:53C'est le besoin, l'exigence, l'injonction
21:57que le pays nous assigne, retrouver la stabilité.
22:02-"Changement de Premier ministre",
22:04ça veut dire changement de méthode ?
22:06François Bayrou a réussi à convaincre le PS de ne pas voter la censure.
22:10J'aimerais vous entendre sur la méthode de François Bayrou.
22:14Pourquoi a-t-il réussi là où tous les Premiers ministres
22:17ont réussi, que ce soit Elisabeth Borne,
22:19Gabriel Attal ou Michel Barnier ?
22:21Je crois qu'il y a un coût à la censure.
22:24Le PS, qui avait censuré il y a quelques semaines,
22:27commence à entendre des voix qui s'expriment
22:30et disent que la censure leur coûte.
22:32Ca crée beaucoup d'incertitudes, du doute, de l'angoisse.
22:36A n'importe quel élu local, à n'importe quelle maire,
22:39on ne sait pas composer un budget, prévoir des investissements.
22:43Je ne sais pas si je pourrais compter sur le soutien de l'Etat.
22:46Quand on parle du soutien des associations,
22:49je ne peux pas lancer un seul appel à projets
22:52car le budget n'a pas encore été voté.
22:54Ca, c'est les conséquences de la censure.
22:57Peut-être ont-ils compris qu'il y avait un coût.
23:00Très tôt, il a accepté l'idée du compromis.
23:02Ca veut dire que cette idée n'est pas infusée
23:05dans la tête des Premiers ministres précédents.
23:08Il suffit d'ouvrir des discussions.
23:11Regardez avec Elisabeth Borne le nombre de projets de loi
23:14qui ont été adoptés.
23:16Il n'y en a pas beaucoup.
23:17Il y a la question budgétaire et des retraites.
23:20Tous les autres textes ont été adoptés
23:23parce qu'il y a eu des compromis à l'Assemblée nationale et au Sénat.
23:27Je sais qu'on la résume à 49-3.
23:29Je trouve ça injuste, en vérité,
23:31parce qu'à la fin, quand vous avez des partis qui vous disaient
23:34quels que soient les compromis, on ne pourra jamais voter le budget,
23:38ça limitait le champ de la discussion.
23:41Avec la gauche ?
23:43On a essayé.
23:44Vous avez bien vu ce qui s'est passé
23:46et pourquoi le 49-3 avait été engagé à la fin.
23:49Une partie de la droite n'a pas voulu soutenir le texte.
23:52Aujourd'hui, peut-être que les choses seraient différentes.
23:56On n'est pas un seul élu LR qui remette en cause
23:59la réforme des retraites.
24:00Ils étaient divisés.
24:02Quand vous voyez François Bayrou réussir à convaincre les socialistes,
24:06est-ce que c'est le moment de vous faire d'introspection
24:09et de vous dire qu'on a refusé le dialogue
24:12pendant plusieurs années ?
24:14Finalement, c'est ça qui fonctionne.
24:16J'ai été présidente de groupes
24:18dont on discutait régulièrement.
24:20Vous souvenez de séances où c'était un peu tendu,
24:23où même vos oppositions disaient de nous entendre,
24:27qu'on vous expliquait comment ça marche ?
24:29Vous n'étiez pas tendres avec vos oppositions ?
24:32Non, comme ils n'étaient pas tendres avec la majorité.
24:36Ca s'appelle un jeu politique.
24:38On a fait des compromis vraiment et sincères
24:40sur un certain nombre de textes
24:42qui n'auraient pas pu être adoptés sinon.
24:45La preuve est faite, encore une fois,
24:47du nombre de textes qui ont réussi à être adoptés,
24:51notamment sous Elisabeth Borne.
24:53Olivier Faure, le patron du PS, est-ce un allié ou un adversaire ?
24:57Ca a été très tendu ces dernières années
24:59avec le PS qui faisait partie de l'ANUP.
25:02Eux-mêmes ne se considèrent pas comme des alliés.
25:05Ils se considèrent comme étant dans l'opposition.
25:08C'est un parti d'opposition.
25:10Malgré le fait qu'ils soient un parti d'opposition,
25:13ils sont prêts à faire des compromis avec nous.
25:16Vraisemblablement, aujourd'hui, c'est le cas.
25:19Vous les définiriez comme des partenaires,
25:22des alliés, des interlocuteurs ?
25:24Non, ils n'accepteraient pas qu'on choisisse ce terme.
25:28Pour être allié, il faut être d'eux.
25:30Ils n'ont pas envie d'intégrer la majorité ou le socle commun.
25:34Ce n'est pas leur agenda politique.
25:36Ils sont dans l'opposition.
25:38Pour autant, ça nous empêche à un moment d'avancer ?
25:42Je crois beaucoup à la demande de stabilité du pays.
25:45C'est ce que j'ai entendu le week-end.
25:47On ne va pas vivre avec un nouveau gouvernement
25:50tous les 3 mois. On ne peut plus se projeter.
25:53Est-ce que François Bayrou ne revient pas à l'essence
25:56du macronisme de 2017 ?
25:58C'est-à-dire, droite et gauche réunies,
26:01on a eu l'impression, au fil du temps,
26:03que le balancier poussait vers la droite.
26:07Finalement, on a l'impression que François Bayrou
26:10incarne un peu, aujourd'hui, ce rassemblement
26:13tant désiré entre l'arc de parti de gouvernement,
26:18si je puis dire.
26:20Déjà, c'est un macroniste aussi.
26:22Il est du modem.
26:23Il a fallu attendre un modem pour qu'on y arrive.
26:26Il a été l'un des soutiens essentiels
26:28à la candidature d'Emmanuel Macron en 2017.
26:31Il faut s'en souvenir, avoir de la mémoire,
26:33et ce qui nous a permis de réaliser.
26:35Après, oui, il a toute sa vie plaidé
26:38pour cette capacité, justement, d'alliage et de compromis.
26:42C'est la signature modem.
26:43Oui, mais je pense que c'est différent
26:46du projet politique qu'on a porté.
26:48On porte un projet politique depuis 2017
26:50qui a permis qu'un rassemblement de personnes
26:53avait des positions différentes.
26:55Là, on ne dit pas aux socialistes comme à d'autres
26:58qu'on va vous manger, vous englober,
27:01vous venir adhérer à la nouvelle majorité.
27:03On leur dit que c'est une situation inédite, politique,
27:06dangereuse d'un point de vue budgétaire et financier.
27:10Est-ce qu'on est capables d'avancer ?
27:12Il y a deux méthodes, deux écoles.
27:14Celle d'origine d'Emmanuel Macron, qui était de dire
27:17qu'on fait tous ensemble,
27:19et François Bayrou, qui, lui, vient du modem,
27:22et dit qu'on peut travailler tous ensemble.
27:25C'est ça, la différence.
27:26Les forces politiques demandent des choses différentes.
27:29Celles et ceux qui nous ont rejoints depuis 2017
27:32ont souhaité adhérer à notre projet politique.
27:34Le PS ne souhaite pas adhérer au projet politique.
27:37C'est une nouvelle étape qui s'ouvre.
27:39Mais aussi pour eux, qui sortent de l'emprise
27:42de la France insoumise.
27:44C'est une bonne nouvelle pour ceux qui croient
27:46que l'on a de la réponse.
27:48C'est comme ça qu'on fait des coalitions,
27:50des gens qui ne veulent pas être ensemble,
27:53mais qui travaillent ensemble par projet.
27:55C'est le résultat d'autres coalitions,
27:58notamment à côté de chez nous, en Allemagne.
28:00Je ne suis pas certaine que ça ne crée pas plus de confusion,
28:04voire de montée de l'extrémisme ou d'instabilité.
28:07Le sujet n'est pas une coalition,
28:09il est face à un moment totalement inédit
28:11et dangereux pour nos finances publiques,
28:13mais pour les conséquences que ça aurait pour les Français.
28:17Michel Barnier s'était plaint d'un manque de solidarité
28:20dans son propre camp, ce qui l'avait fragilisé.
28:23Qu'en pensez-vous, aujourd'hui,
28:25des députés du groupe Renaissance et de leur président,
28:28Gabriel Attal ?
28:29Il y a un impératif, c'est qu'on réussisse.
28:32Ce n'est pas le moment où on voit qu'on est prêt au compromis.
28:35C'est ce dont on discute depuis le début.
28:38Une partie du Parti socialiste serait prête à soutenir
28:41cette idée de compromis qu'en notre propre sein,
28:44les choses pourraient se diviser.
28:46Ce serait quand même un contretemps absolu.
28:49On ne peut pas se permettre le luxe d'avoir une nouvelle censure,
28:53de ne pas avoir de budget pour la sécurité sociale.
28:56Tout le monde a compris qu'il allait falloir
28:58qu'on travaille ensemble.
29:00Pour compléter la question de Clément,
29:02le président du groupe Renaissance et de l'Assemblée nationale,
29:06c'est Gabriel Attal, qui est aussi patron du Parti.
29:09Il peut faire les deux ?
29:10C'est lui qui va en décider.
29:12Vous pensez que c'est faisable ?
29:14J'ai toujours pensé que c'était deux fonctions différentes.
29:18Il va devoir choisir ?
29:19Non, je ne vais pas lui imposer.
29:21Imposer ? Conseiller ?
29:23Oui, oui. C'est aux députés de le décider.
29:26Il peut faire les deux ?
29:28En tout cas, rien n'en empêche, statutairement.
29:31Après, c'est aux députés de le souhaiter ou de ne pas le souhaiter.
29:35La question n'est pas là.
29:36On travaille tous pour espérer avoir un budget.
29:39Il ne faut pas se poser la question.
29:42Au moment où on se parle,
29:43Donald Trump est en train de faire son discours.
29:46Il vient de déclarer que les Etats-Unis allaient reconnaître
29:50Vous êtes en charge des luttes contre les discriminations
29:54envers les personnes transgenres.
29:56Vous avez fait polémique parce que vous avez reçu
29:59deux militantes ouvertement transphobes,
30:01Doramouto et Marguerite Stern.
30:03Comment allez-vous, en France, protéger, en tant que ministre,
30:07avec vos actions, les personnes trans
30:10qui sont victimes de discrimination, de menaces, d'injures ?
30:13C'est ce qu'on fait.
30:15La loi protège, évidemment, quelle que soit l'identité de genre,
30:18quelle que soit l'orientation sexuelle, le sexe.
30:21C'est ce que disent nos textes.
30:23Il n'y a pas de vocation à les changer.
30:26C'est aussi pour ça qu'on souhaite assumer
30:28qu'au sein de nos établissements scolaires,
30:31on puisse expliquer que des différences existent.
30:34Mais c'est un enjeu qui est majeur.
30:37On voit, malheureusement, le harcèlement, le cyberharcèlement.
30:41Vous regrettez de les avoir reçus ?
30:43Je les ai reçus quand j'étais députée.
30:45Je m'en suis exprimée 10 000 fois.
30:48C'est tenace.
30:49Les gens vous en veulent, c'est pour ça.
30:51Certaines personnes m'en veulent, beaucoup de comptes anonymes.
30:55C'est aussi un sujet en démocratie.
30:57Ces attaques n'existent que par l'insulte,
31:00que par la menace et que par l'anonymat.
31:02Je pense qu'on peut s'interroger là-dessus.
31:05Il ne faut pas oublier qu'elles ont été les premières
31:08à lutter sur la question des féminicides.
31:10C'est aussi dans ce cadre-là que je les avais reçues
31:13et qu'on avait pu échanger.
31:15C'est clair, la loi doit protéger l'identité,
31:17l'orientation...
31:19Elle va revenir à l'enjeu politique.
31:21On parlait tout à l'heure de devoir faire
31:23des rassemblements de différentes tendances.
31:26Et après ?
31:27On parlait de renaissance.
31:29La relève pour 2027, la présidentielle,
31:31vous pensez qu'elle viendra d'où ?
31:33De renaissance ou de la droite ?
31:35Je ne sais pas vous répondre.
31:37En un an, on a vécu quatre gouvernements,
31:40une dissolution et une censure.
31:42Il s'est passé tellement de choses.
31:44Je ne sais pas répondre aujourd'hui.
31:46Il y a des candidats à droite qui vous intéressent
31:49ou vous dites qu'ils feraient de bons candidats ?
31:52On devrait se poser la question
31:54d'une candidature unique.
31:55C'est un vrai débat de fond qu'on doit avoir,
31:58mais avant, il faudra s'interroger sur le projet
32:01qu'on veut porter pour les Français
32:03avant de savoir si c'est un tel ou une telle
32:06qui souhaiterait le porter.
32:08C'est un peu prématuré.
32:09Dans 15 jours, on va devoir avoir un vote
32:12sur le projet de loi de finances, sur le budget.
32:14Allons-y par étapes.
32:16Garantissons un budget pour le pays,
32:18un budget de la Sécurité sociale,
32:20et on aura le temps d'en rediscuter.
32:22Il y a un autre événement sur lequel je voudrais revenir.
32:26On parle de l'investiture de Donald Trump
32:28qui efface un autre énorme,
32:30la libération des otages israéliens aux mains du Hamas
32:33après la signature d'un cessez-le-feu pour six semaines.
32:37On n'en a pas de nouvelles.
32:38Dès le 7 octobre 2023,
32:40au moment des attaques du Hamas,
32:42vous dénonciez l'antisémitisme qui s'était exprimé en France.
32:46Il va y avoir la relance des assises
32:48de lutte contre l'antisémitisme.
32:50Vous en attendez quoi ?
32:52Ce qui est le plus spectaculaire,
32:54c'est de se dire que face à des attaques terroristes
32:57qui ont délibérément tué des enfants,
33:00des vieillards, des femmes, des hommes,
33:02parce qu'ils étaient juifs,
33:04on a eu non pas un mouvement d'empathie et de solidarité,
33:07mais d'un mouvement d'antisémitisme.
33:10Pas dans l'ensemble de la société.
33:13Vous avez eu beaucoup d'indifférence.
33:15Oui, mais c'est un problème aussi.
33:17L'indifférence, elle a un problème,
33:19de considérer qu'on ne se sent pas concerné
33:22parce qu'on n'est pas juif.
33:24L'antisémitisme, c'est pas que l'affaire des Juifs.
33:27C'est pas seulement exprimé d'antisémitisme,
33:30c'est aussi le silence.
33:31L'indifférence est un problème.
33:34J'échange avec des étudiants et ils m'expliquent
33:37qu'ils se retrouvent seuls dans un amphi,
33:39à côté d'eux, parce qu'ils sont juifs.
33:42Personne n'a suffisamment de courage
33:44ou de colonne vertébrale ou de valeur
33:46pour se dire qu'on ne va pas le laisser seul
33:49alors qu'il n'a fait rien.
33:51On l'attaque sur son identité réelle.
33:53C'est un vrai sujet.
33:55C'est au mois de mars.
33:56C'est en février.
33:58Vous en attendez quoi, vous ?
34:00D'abord, il y a un vrai sujet, je pense, générationnel.
34:03Regardez les sondages qui sont sortis sur Charlie Hebdo,
34:07dix ans après, où la société était autant charlie qu'avant,
34:11mais où il y avait une fracture entre les générations.
34:14Cette fracture s'aggrave de semaine et de mois en mois.
34:17On a ce sujet-là sur le monde universitaire,
34:20sur le monde étudiant.
34:22Comment faire pour que nos étudiants ne se sentent pas seuls,
34:26pour que tout le monde se sente protégé ?
34:28C'est le premier point que je souhaite traiter.
34:31Vous voulez revoir la notion d'antisémitisme
34:34et intégrer la notion d'antisionisme ?
34:36C'est un peu rapide qui a été fait.
34:38C'est le moment d'expliquer.
34:40On a déposé... C'est public, de toute façon.
34:43Vous regardez ma console ? J'ai compris.
34:45Vous allez vous expliquer.
34:47Qu'est-ce que vous voulez changer dans la loi ?
34:50C'est pas d'inscrire l'antisionisme dans l'antisémitisme.
34:54Aujourd'hui, l'antisémitisme a changé de visage.
34:57Il en a surtout plusieurs,
34:58notamment, en effet, ce qu'est l'antisionisme.
35:01L'antisionisme, c'est pas la critique libre du gouvernement.
35:05L'antisionisme, c'est, encore une fois,
35:08d'attaquer la légitimité et l'existence même
35:11d'un Etat souverain.
35:12Qu'est-ce que vous voulez renforcer ?
35:15Il y a cette caractérisation de ce qu'est l'antisémitisme.
35:18C'est quoi, aujourd'hui ?
35:20C'est ce sur quoi les assises vont pouvoir travailler.
35:24C'est pour ça qu'on fait appel à des avocats,
35:26à des magistrats.
35:28Mais vous, Aurant-Berger ?
35:29Moi, ce que je fais, c'est faire des choses sérieuses.
35:33Je ne fais pas une annonce à l'emporte-piège.
35:35Je fais des choses sérieuses avec des magistrats
35:38pour mieux caractériser les choses.
35:40Vraisemblablement, il y a des faits
35:43qui nous apparaissent comme étant des faits d'antisémitisme
35:46et qui ne sont pas suffisamment établis
35:49pour qu'ils puissent être appréhendés.
35:51Il y a une question d'antisionisme ?
35:54Nous allons en débattre lors des assises
35:56avec des avocats et des magistrats
35:58qui vont travailler sur le sujet
36:00de manière à caractériser les choses,
36:03à mieux les appréhender et à mieux sanctionner.
36:06Il faut savoir qu'il n'y a que pour Israël
36:08ce traitement-là.
36:09Personne n'appelle à la destruction de l'Afghanistan
36:12ou de l'Iran.
36:13Il n'y a que pour un Etat au monde, un seul.
36:16Ca devrait tous nous interroger.
36:18On va parler des dossiers au coeur de votre ministère.
36:21Il y a différentes choses.
36:23On ne va pas tout mettre sur la table,
36:25mais certaines choses, notamment renforcer la loi sur le viol
36:29et le consentement.
36:30On va essayer d'avancer.
36:32Un rapport va être remis demain par les députés
36:34Véronique Riotton et Marie-Charlotte Garin
36:37qui préconisent d'inclure dans la définition du viol
36:40la notion de consentement.
36:42C'est un sujet qui divise, y compris chez les féministes.
36:46Ca divise les féministes et les spécialistes
36:48sur la question pénale.
36:50J'ai toujours dit que j'étais favorable
36:52au fait d'intégrer le consentement de notre code pénal
36:56pour deux raisons.
36:57On a des magistrats qui nous interpellent
36:59en nous disant qu'il y a des situations
37:01qu'on n'arrive pas bien à appréhender,
37:04où on a dû, malheureusement,
37:06on n'a pas pu sanctionner parce que la frontière était trop floue.
37:10Il y a un sujet à un moment de capacité à sanctionner
37:13sur ce qui est un crime, c'est-à-dire le viol.
37:16D'autre part, on a un sujet aussi dans la société.
37:19Ca veut dire quoi, le consentement ?
37:21Ca ne veut pas dire qu'elle n'a pas dit non.
37:23On a quand même cet enjeu-là.
37:25Comment on arrive ? Ca infuse toute la société.
37:28Vous êtes pour l'inscription de la notion de consentement.
37:31Il va falloir la définir.
37:33J'attends le rapport qui sera présenté demain.
37:36Sur la base de ce rapport, c'est là où on va travailler.
37:39Vous le reprendrez totalement, le rapport ?
37:42L'idée, c'est que ça reste une initiative parlementaire,
37:45donc proposition de loi, puisque les parlementaires
37:48ont travaillé de manière transpartisane.
37:51Ecologistes avec Marie-Charlotte Garin,
37:53elles ont travaillé sur cette question-là.
37:56J'ai parlé avec la présidente de l'Assemblée nationale
37:59que le texte serait envoyé au Conseil d'Etat
38:02pour garantir la sécurité juridique du texte.
38:05En cas de proposition de loi, c'est très rare.
38:07D'envoyer au Conseil d'Etat ?
38:09Vous y voyez un engagement, la présidente de l'Assemblée ?
38:13Un engagement personnel sur la question des droits des femmes,
38:16mais au-delà de ça, la garantie que juridiquement,
38:19c'est compliqué à définir,
38:21la garantie qu'encore une fois, on va dans le bon sens.
38:24C'est vrai que maître Antoine Camus,
38:26qui est un des conseils de Gisèle Pellicot,
38:29il avait exprimé un peu, il semblait dubitatif sur ce sujet,
38:32il craignait, et c'est souvent la crainte des juristes,
38:35que ça inverse la charge de la preuve
38:38et que ce soit aux victimes de prouver qu'elles n'ont pas consenti
38:41et que parfois, elles se sont trouvées un peu forcées à consentir
38:45parce qu'elles étaient harcelées ou parce qu'elles étaient menacées.
38:49Il dit que c'est peut-être un piège,
38:51et en tout cas, ça a manié avec beaucoup de précaution.
38:54Vous êtes bien consciente de l'ensemble des choses ?
38:57Il y a une précaution très sincère.
38:59La personne que vous mentionnez,
39:01il n'y a pas d'ambiguïté sur les positions qui sont les siennes.
39:04Il faut beaucoup de précaution.
39:06C'est pour ça qu'on va lire avec précision
39:09le rapport présenté demain par les parlementaires
39:11en voie au Conseil d'Etat.
39:13Il n'y a pas de sécurité juridique
39:15que l'avis rendu par le Conseil d'Etat.
39:17C'est un avis qu'il faudra suivre pour garantir qu'ensuite,
39:21il n'y ait pas de doute sur la manière...
39:23Vous vous attendez à des débats tendus dans l'Assemblée ?
39:26Tendus, j'espère pas et je pense pas,
39:28mais en tout cas, des véritables débats de fond sur...
39:32Ça ne fait pas forcément l'unanimité.
39:34Ce n'est pas grave.
39:35C'est comme tous les sujets de société.
39:38Ça peut faire ressurgir plein de choses.
39:40J'ose espérer que ça n'aille pas dans ce sens-là.
39:43Qu'il y ait un débat de fond sur l'opportunité ou pas,
39:46sur la bonne définition.
39:48Je pense qu'il y aura des vrais débats de qualité.
39:50J'espère que ça ne fera pas ressortir d'autres choses.
39:53On parlait de Gisèle Pellicot.
39:55Il y a eu cette émotion au moment des viols de Mazan.
39:59Il y a une pétition qui circule pour qu'elle soit
40:01prix Nobel de la paix.
40:03Est-ce que vous la signez, cette pétition ?
40:05Je signe pas de pétition parce que je suis au gouvernement
40:08et je trouve que c'est pas notre rôle.
40:10Je sais pas.
40:12Il faudrait avoir son avis.
40:14En fait, je pense que c'est une femme qui, malgré elle,
40:17s'est retrouvée et est devenue une icône.
40:20Elle n'a pas cherché, pour des raisons évidentes,
40:22cette place-là, cette notoriété-là.
40:25Mais elle l'a assumée pleinement pour envoyer un message clair,
40:28le courage qu'il a fallu pour assumer d'avoir un procès public.
40:32C'est ça aussi qui est sans précédent.
40:34C'est pas juste le nombre de prévenus.
40:36Mais Gisèle Pellicot, prix Nobel de la paix...
40:39C'est le fait qu'elle l'ait assumée,
40:41elle l'a rendue publique.
40:43Gisèle Pellicot, prix Nobel de la paix, ça serait pas mal.
40:46J'aimerais aussi avoir son avis à elle.
40:48Je sais pas si elle... Non, mais c'est vrai, sincèrement.
40:51Elle l'a voulu que ce soit public,
40:54puisque c'était même contre l'avis du président de la Cour.
40:57Elle l'a intimée.
40:58C'est ça qui, à mon avis, changeait complètement.
41:01Il faut lui demander si elle est d'accord pour le prix Nobel.
41:05Pourquoi pas ?
41:06Elle le mériterait.
41:07Elle a traversé des épreuves qui sont indescriptibles.
41:10Elle va devoir en retraverser, puisqu'il y a un appel.
41:13Plusieurs appels.
41:14Oui, madame Berger, je suis un peu mal à l'aise,
41:17moi, dans la situation actuelle en France.
41:20Je m'estime comme étant quelqu'un plutôt déconstruit
41:23sur les violences faites aux femmes, etc.
41:26Il y a quand même une offensive réactionnaire dans le pays
41:29contre le droit des femmes.
41:31On a parlé de l'IVG, d'autres sujets, notamment sur l'EVARS.
41:35Quoi ?
41:36L'Education à la vie affective, relationnelle et la sexualité.
41:39Il y a, en gros, dès l'enfance, à prendre le consentement aux enfants.
41:43Certains disent que c'est aux parents de faire ça.
41:46Il y a cette offensive-là et il y a des femmes qui ne se sentent pas
41:50en confiance quand elles sont à côté d'un homme dans le métro.
41:53En tant qu'hommes, qu'est-ce que nous, on peut faire ?
41:56C'est peut-être bête comme question, mais j'essaie de faire de mon mieux.
42:00Comment on peut arriver à...
42:02C'est pas bête comme questionnement.
42:04C'est le principal questionnement posé par la Fermazon.
42:07Comment on peut faire avancer les choses ?
42:10Je crois évidemment au rôle éducatif.
42:12L'idée de l'éducation à la vie affective,
42:15c'est pas de remplacer les parents,
42:17c'est d'assumer qu'il y a un fléau dans notre pays,
42:20les violences sexuelles.
42:22Elles arrivent dans l'intimité et dans l'enfance, dans la famille.
42:26Il ne s'agit pas de remplacer les parents,
42:28même ça, ça fait polémique.
42:30Certains disent que l'école va remplacer les parents.
42:33Tout est polémique.
42:34Vous imaginez le débat.
42:36Vous voulez dire quelque chose de normal.
42:39Il ne faut pas le faire.
42:40Je pense qu'il faut qu'on s'y engage,
42:43parce que c'est comme ça qu'on traite la racisme.
42:46C'est la manière avec laquelle, dès le plus jeune âge,
42:49on est éduqué en tant que fille et en tant que garçon.
42:52L'éducation affective et sexuelle à l'école, Clément ?
42:55Ce nouveau programme est entre les mains du Conseil supérieur de l'éducation,
42:59après la polémique qu'il avait déclenchée chez vos alliés
43:03et au sein du Rassemblement national.
43:05On en est où, exactement ?
43:07On en est là où vous le décrivez,
43:09c'est-à-dire finalisation des programmes avec Elisabeth Borne.
43:13L'idée, c'est que, fin du mois ou début février,
43:16ces nouveaux programmes puissent sortir.
43:18Tout le monde fantaise sur des programmes
43:20qui ne sont pas finalisés et qui seront rendus publics.
43:24Ce sera transparent.
43:25Les parents s'inquiètent.
43:27À force d'entendre les horreurs absolues qu'on lit
43:30dans la tête de nos enfants,
43:31il y a des parents sincères qui s'inquiètent.
43:34C'était un ministre il y a 15 jours qui disait ça.
43:37Je l'avais dit et je vais condamner publiquement
43:40les propos qui ont été laissés.
43:42Il n'avait pas lu les programmes envisagés.
43:44Vous pensez que ça lui a valu son poste ?
43:47Je pense que c'est bien qu'il n'ait pas été renouvelé à ce poste-là.
43:51Vous craignez qu'on aboutisse à une version édulcorée ?
43:54On y travaille, moi-même et Elisabeth Borne.
43:56Vous avez des garanties ?
43:58Personne ne peut dire qu'on est dangereuse ou hawkiste.
44:01Personne ne peut nier notre engagement sur l'éducation
44:04des filles et des garçons.
44:06Je pense qu'on arrivera, et je l'espère,
44:08à un programme cohérent, solide, dès le plus jeune âge,
44:12ou en fonction de l'âge de nos enfants, de la maturité.
44:15Je suis une maman, mais même ma petite-fille de 2 ans,
44:18il y a des choses que je sais lui dire,
44:20de qui elle a le droit de la toucher, son corps, le respect.
44:24Ca, ça s'apprend dès le plus jeune âge.
44:26Si on ne l'apprend pas dans la famille,
44:29parce que dans certaines familles, on nous apprend le pire,
44:32il faut qu'au moins, dans votre vie, vous ayez un référent à l'école,
44:36que ce soit une infirmière scolaire, un enseignant,
44:39qui vous dise que ce qui vous arrive est tout sauf normal.
44:43C'est ça, l'enjeu dès le plus jeune âge.
44:45Il y a des enfants qui sont concernés.
44:47Est-ce que vous êtes sûre que ce sera respecté
44:50dans tous les établissements scolaires ?
44:52Ca sera la loi.
44:53Il faut qu'elle s'applique.
44:55Ca s'appliquera dans l'enseignement catholique ?
44:58Pourquoi pas ?
44:59Parce qu'il y a des choses qui ne s'appliquent pas.
45:02L'enseignement, c'est pas à la carte.
45:04C'est pas un seul service d'éducation nationale.
45:07Il y a des choses qui ne sont pas faites.
45:10Il faut qu'on respecte la loi et le cadre,
45:12autant plus quand on est soutenu par l'Etat et les Français.
45:16Je suis une défenseuse du fait que les parents soient libres
45:19de leur choix entre l'enseignement public et privé.
45:23J'ai aucune difficulté par rapport à ça.
45:25Par contre, face au fléau des violences sexuelles
45:28dans l'enfance, face aux violences intrafamiliales,
45:31aux enjeux majeurs sur l'éducation,
45:34nos ados vont s'informer ailleurs
45:36et se désinformer ailleurs.
45:38Il faut que ce soit fait dans tous les établissements scolaires.
45:41Sur les violences sexuelles et sexistes,
45:44on va en parler.
45:45Ca fait partie de vos dossiers.
45:47Le Premier ministre en a parlé dans la Déclaration.
45:50J'avais peut-être même échangé avec lui.
45:53Il en a parlé dans une Déclaration.
45:56C'est un engagement personnel.
45:58Je suis devenue ministre alors qu'avant...
46:01Entre 2 virgules, c'était à la fin.
46:03C'était pas à la fin.
46:05Entre 2 virgules et 20 secondes.
46:07Il en a parlé, il l'a mentionné.
46:09Ca suffisait ?
46:10C'est les politiques qu'on va mettre en oeuvre.
46:13J'ai son plein soutien pour pouvoir les mener.
46:16C'est ça qui m'importe au quotidien.
46:19Ce texte sur les violences sexistes et sexuelles,
46:22il va être examiné en commission ce mercredi à l'Assemblée.
46:25Quelle est la mesure à laquelle vous tenez ?
46:28Les trois.
46:29Il y en a trois.
46:30J'ai pas fait un texte de 50 articles.
46:33J'en ai fait trois.
46:34Deux sur la question de la prescription.
46:37Je veux qu'on puisse rendre imprescriptibles
46:39les crimes sexuels qu'on a subis en tant qu'enfant.
46:43Je le fais en matière civile, pas pénale.
46:45Ca, c'était une demande de clarification juridique.
46:48En matière pénale, les crimes contre l'humanité
46:51sont imprescriptibles.
46:53Je peux comprendre qu'on garde cette précaution.
46:56Il y a la prescription dite glissante.
46:58Quelqu'un qui a commis un viol n'est pas appréhendé.
47:01Il y a de fortes chances qu'il est récidive.
47:04La prescription court à partir du dernier crime.
47:07Ca permettrait à beaucoup de femmes d'avoir accès à la justice.
47:11Malheureusement, oui, quand c'est quelqu'un
47:14qui n'a pas pu être appréhendé.
47:16Il y a une victime disant qu'elle peut avoir réparation et justice.
47:20Moi, je ne peux plus parce que j'ai une prescription.
47:23Dernier point sur la question des violences intrafamiliales,
47:27la question du contrôle coercitif.
47:29Les violences, ce n'est pas que les coups.
47:32Ca ne commence pas par les coups.
47:34C'est tout un système qui se met en place
47:36pour essayer de vous isoler, de vous priver
47:39de vos droits et de vos libertés.
47:41On va accueillir une femme qui va vous parler d'elle, de sa vie.
47:45C'est Stéphane Belle, qui vient d'écrire un livre
47:48dans lequel elle raconte sa vie.
47:50Le portrait est signé Marco Pommier.
47:52-"Face à vous, ce soir, au Robert G.,
47:55une femme victime de violences conjugales."
47:58-"Il m'a bien attrapée par la nuque, par la gorge.
48:01Il me tirait souvent les cheveux, il me faisait tomber des escaliers.
48:05Quand il était vraiment en colère et que je me débattais,
48:09il m'amenait jusque la porte d'entrée
48:13et il m'arrêtait chez mes vêtements pour me jeter nue dans la rue."
48:17Cette aide-soignante a vécu l'enfer l'année de ses 25 ans,
48:22battue, séquestrée, violée, dans les griffes d'un homme marié.
48:26Son bourreau, condamné aujourd'hui à 18 ans de prison
48:30pour viol et violence sur 3 femmes.
48:32Une issue victorieuse après l'inaction de la police.
48:35Elle s'est rendue au commissariat
48:38sans que sa plainte ne soit prise en compte.
48:40-"Une fois, je suis allée là-bas,
48:42la dame qui m'a reçue au bureau de police,
48:45elle m'a dit qu'il fallait pas que je porte plainte par jalousie
48:49parce que c'était un ex et qu'il s'était remis avec son épouse."
48:54Son histoire, poignante, révoltante,
48:56elle la raconte dans ce livre, vivante.
48:59-"Je me souviens très précisément des 3 derniers mots que j'ai prononcés
49:03en fixant Rudi droit dans les yeux.
49:05Échec et mat'.
49:07Non, il ne m'avait pas brisé.
49:08J'étais debout, pleine de vie, insoumise."
49:11-"Plus que jamais vivante, malgré les séquelles,
49:14pour celles qui confient ne plus savoir pleurer."
49:18Un témoignage pour comprendre la mécanique des violences conjugales.
49:22Face à vous, Tiffany Bell.
49:25...que nous accueillons sur ce plateau.
49:27Je vous laisse saluer la ministre. Bonsoir.
49:30Merci d'être avec nous.
49:31Je vous laisse vous installer ici.
49:33Vous allez nous dire, ou plutôt dire à la ministre,
49:36pendant quelques minutes, ce que vous attendez d'elle.
49:40Qu'est-ce qui doit changer ?
49:41L'écoute.
49:43L'écoute dès le départ, peut-être les premiers signes.
49:46Le fait d'avoir des voisins qui se taisent,
49:50qui montent le son pour ne pas entendre.
49:52La pudeur, la honte qu'une victime ressent
49:55et qui la pousse aussi à tout perdre, finalement,
49:59les premières violences qui ne sont pas forcément des coups.
50:02J'avais un travail, j'avais tout ce qu'il fallait.
50:05Des collègues qui se sont doutés, qui n'ont rien dit,
50:08qui manquaient peut-être d'informations,
50:11peut-être de formations professionnelles,
50:14d'écoute des agents de police, aussi, d'une part,
50:18et de la prise en charge aussi des victimes et des enfants.
50:22On n'est pas seuls.
50:24Souvent, on a des enfants qui nous retiennent
50:27et qui ralentissent aussi le processus en se disant
50:30que leur fait-on vivre ? Que va-t-il se passer ?
50:33Est-ce qu'on va finir ? A quel moment on est écoutés ?
50:37Il y a plusieurs choses, effectivement.
50:39Notamment, ce que j'ai noté, c'est les gens qui se taisent.
50:43Vous l'avez dit un peu.
50:44Les agents de police, disait Téphanie Bell,
50:47c'est-à-dire que quand vous allez à la police,
50:50on ne vous écoute pas ?
50:51Oui, les conditions d'accueil, au départ,
50:54ne sont pas évidentes.
50:56C'était il y a 10 ans.
50:57Je sais qu'il y a eu des choses qui ont évolué.
51:00Cette année, encore, j'ai été appelée pour une permission.
51:04L'agent de police a fait de l'humour en disant
51:07que s'il ressortait, il allait sûrement retomber amoureux
51:10et me recontacter. C'est un manque incroyable.
51:13Je me dis qu'effectivement, j'ai eu de la chance
51:16de tomber sur un super OPJ qui m'a écoutée,
51:19mais ce n'est pas toujours le cas.
51:21Merci d'avoir accepté de venir, de vous exposer comme ça
51:24et de témoigner.
51:25Je lirai le livre avec beaucoup d'attention.
51:28Il y a plein de choses.
51:30Il y a ce que j'ai appelé les voisins vigilants.
51:32On est habitués à ces petits signaux pour lutter
51:35contre les cambriolages, comme s'il fallait qu'on se mobilise.
51:39Il faut la même chose sur la question des violences.
51:42Il ne faut pas monter le son de la télé.
51:44C'est jamais de la délation d'appeler le 17
51:47parce qu'on a un doute.
51:49Il vaut mieux appeler parce qu'on peut sauver une vie.
51:52Il y a la question de la formation.
51:54Évidemment, la formation des policiers, des gendarmes,
51:58c'est une formation un peu de tous.
52:00Je ne veux pas trahir vos mots, mais ça ne commence pas par des coups.
52:04Les femmes ne sont pas stupides.
52:06Si à la première heure d'une relation, on se faisait tabasser,
52:09on partirait tout en courant.
52:11Ce n'est pas la première heure.
52:14C'est un climat qui se met en place
52:16pour que les violences deviennent possibles.
52:18Comme on n'a plus personne à qui en parler,
52:21parce qu'on est isolé, qu'on n'a plus d'emploi,
52:24qu'on voit moins notre famille, qu'on a moins de relations sociales,
52:28on est en tête-à-tête avec son bourreau.
52:30Il y a la question des enfants.
52:32C'est la raison pour laquelle on reste et pour laquelle on part.
52:35On reste parce qu'on a peur.
52:37Est-ce que ce sera pire pour eux si on part ?
52:40On part parce qu'on se dit qu'ils sont victimes.
52:42Ils sont reconnus aussi comme des victimes.
52:45C'est tout cet ensemble-là qu'il faut faire bouger.
52:48Votre livre s'appelle Vivante.
52:50Qu'est-ce que vous avez voulu dire en choisissant ce titre ?
52:53Je pense qu'il veut tout dire.
52:56J'ai eu la chance, moi, d'être vivante, malgré tout.
52:59Quand on connaît le nombre de féminicides,
53:02le dernier encore en date de cette année,
53:04c'est quand même incroyable.
53:06Tout le monde a pu entendre, s'édouter.
53:09Peut-être, moi, j'ai été isolée d'abord par la perte de mon travail,
53:13puis après par l'isolement de la famille, des amis.
53:16Une fois seule avec son bourreau, que fait-on ?
53:19Je voulais partir, mais quel lieu d'urgence
53:22pour accueillir une femme ?
53:23Où sont les lieux d'urgence ? Il en manque.
53:26C'est pas juste le lieu dont on a besoin.
53:29Il y a de plus en plus d'hébergements d'urgence.
53:31Quand on est seule et en tête à tête avec son bourreau,
53:35à qui puis-je parler ?
53:36C'est qui le référent ?
53:38A qui j'ai le droit d'en parler sans être jugée ?
53:41C'est pas franchir la porte de la gendarmerie,
53:44c'est pas ce qu'il y a de plus évident.
53:46C'est pas la première porte qu'on franchit.
53:49C'est pour ça qu'il y a toutes les associations qu'on soutient.
53:52Ce que je disais sur d'autres sujets,
53:54c'est lutter contre l'indifférence.
53:57Il y a trop de gens qui considèrent
53:59que la question des violences, c'est une affaire de couple.
54:02On va pas s'en mêler, ça les regarde,
54:04c'est pas ton affaire, de quoi tu te mêles ?
54:07C'est pas une affaire de couple.
54:09C'est pas une affaire familiale, un enfant qui est victime.
54:12Il y a ce que nous, Etat, on doit faire pour protéger,
54:15pour alerter, pour former, pour accompagner
54:18une fois que la femme a pris la décision de partir.
54:21C'est un sujet qu'on parlait d'éducation.
54:23Les derniers féminicides, on en a vécu plusieurs,
54:26c'est quoi, le point commun ?
54:28Toutes les femmes qui avaient décidé de partir,
54:31qui avaient pris la décision de se séparer,
54:33qui commencent à vivre dans un domicile.
54:36Il y a encore cette idée qui persiste,
54:38qu'on leur appartient et qu'on n'a pas le droit de décider...
54:42C'est ça que vous décrivez aussi,
54:44l'emprise, plus que l'emprise, l'appartenance à un homme.
54:47Est-ce que vous pensez, comme le disait Raoul Berger,
54:50que ça peut s'apprendre à l'école ?
54:53Bien sûr, je suis d'accord avec vous.
54:55Dès la plus tendre enfance, mes enfants,
54:57ils savent que leur corps leur appartient,
55:00ils ont le droit de dire non.
55:02Dès le départ, je pense que tout petit,
55:04il faut leur apprendre à s'imposer garçon, fille,
55:07et de dire que quand c'est non, c'est non.
55:10Le corps appartient à la personne,
55:12on n'est pas obligé de se plier sous le poids.
55:15La violence n'est pas une fatalité.
55:17Oui, je pense que vous avez raison.
55:19Il faut leur inculquer les choses.
55:21C'est encore un tabou, la société.
55:23Je pense que c'est tellement insoutenable
55:26qu'on essaie de le mettre à distance.
55:28C'est insupportable de se dire que la violence pourrait arriver
55:32dans notre propre maison.
55:33Dans les violences sexuelles, c'est quelqu'un qu'on connaît.
55:37C'est insupportable de se dire que ça pourrait arriver
55:40à nos enfants et à quelqu'un qu'on connaît.
55:43Sauf que c'est le cas.
55:44Il faut bien qu'il y ait des lieux où on peut en parler
55:47et on peut expliquer à nos enfants
55:50que ce qu'ils vivent, si leur mère le vive,
55:52ça n'est pas normal et que la société s'en empare.
55:55Merci, Tiffany Bell, pour votre témoignage.
55:58Merci, Aurore Berger, d'avoir répondu à Tiffany Bell.
56:01Je ne sais pas si vous attendez encore des réponses.
56:04Dans votre livre vivante, on a déjà beaucoup de questions
56:08et votre témoignage est très fort.
56:10Merci d'être venue sur ce plateau.
56:12Une toute dernière question personnelle.
56:14Vite. 30 secondes.
56:16Il y a une question dans le tchat concernant Mme Berger.
56:19Comment imaginez-vous qu'on puisse vous faire confiance
56:22à quelconque de vos paroles alors que vous avez menti
56:25en commission d'enquête ?
56:27Vous êtes sous le coup d'une enquête, d'un signalement ?
56:30Vite réponse.
56:31Je n'ai pas menti et je ne suis pas sous le coup d'une enquête.
56:35On va terminer là-dessus.
56:36On ne va pas rouvrir le dossier.
56:38Merci, Aurore Berger, d'avoir été avec nous
56:41pour Lundi, c'est Politique sur LCP.
56:44Merci pour votre fidélité et à la semaine prochaine.
56:47SOUS-TITRAGE ST' 501