La Bulgarie et la Roumanie intègrent l’espace Schengen : êtes-vous pour l’ouverture de l’Europe ?

Sud Radio

Les Vraies Voix avec Patrick Martin-Genier, professeur à Sciences-Po et spécialiste des questions européennes et internationales  Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David  du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru 🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a   ##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-01-01##

Transcript

00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.

00:03Depuis aujourd'hui, le 1er janvier 2025, la Roumanie et la Bulgarie font partie intégrante de l'espace Schengen,

00:09mettant fin aux contrôles systématiques aux frontières terrestres avec les autres pays membres.

00:13Après des années d'attente, leur adhésion a été rendue possible grâce à la levée du véto autrichien en 2024,

00:19autrefois motivée par des inquiétudes sur la gestion des frontières et la corruption.

00:23Si cette intégration simplifie les déplacements frontaliers, transfrontaliers,

00:27les contrôles aléatoires resteront en place pendant 6 mois pour garantir la sécurité et surveiller d'éventuels changements dans les flux migratoires.

00:34Alors on vous pose la question sur X, la Bulgarie et la Roumanie intègrent l'espace Schengen.

00:39Êtes-vous pour l'ouverture de l'Europe ? Ce à quoi vous répondez à 94% non.

00:44Vous les auditeurs de Sud Radio, vous n'hésitez pas à continuer à voter, puis à nous appeler au 0 826 300 300 aussi pour réagir.

00:52Nous recevons pour en parler Patrick Martin-Genier qui est professeur à Sciences Po et spécialiste des questions européennes et internationales.

01:00Bonsoir Patrick Martin-Genier.

01:02Bonsoir.

01:03Bonne année à vous.

01:04Merci, très bonne année à vous et à toutes les autres.

01:06Merci.

01:07Alors, je vais vous la poser la question de manière un petit peu différente.

01:11Est-ce que vous pensez qu'effectivement l'ouverture de l'Europe telle qu'elle est en train de se faire est une bonne chose pour sa cohésion et pour que ça se passe bien tout simplement ?

01:21Oui, écoutez, je pense que c'est une bonne chose sur le plan institutionnel et politique.

01:25C'est un processus qui était en cours depuis 2023.

01:28Depuis le mois de mars 2024, les contrôles aériens, les contrôles maritimes avaient été levés.

01:33C'était une décision effective depuis le mois de mars 2024.

01:37On est donc dans la suite logique d'une décision qui a été prise ce mois-ci pour lever totalement les contrôles,

01:44pour permettre effectivement aux transporteurs, aux camionneurs de ne plus attendre 12 à 20 heures d'attente aux frontières.

01:52Donc, on est dans quelque chose de logique qui a été permis grâce au fait que l'Autriche a levé son véto.

02:00L'Autriche avait un véto, avait peur des flux migratoires.

02:04Donc, on peut dire que c'est une suite logique de cette décision, même si, vous l'avez dit en introduction,

02:10il y aura des contrôles qui seront effectués pendant six mois pour voir s'il n'y a pas un afflux migratoire,

02:15si les contrôles aux frontières sont bien faits.

02:17Donc, c'est une chose importante dans la mesure où la Bulgarie et la Roumanie étaient un peu frustrées,

02:24considérant qu'ils n'étaient peut-être pas suffisamment intégrés dans la famille européenne.

02:28C'est chose faite. Donc, pour moi, c'est une bonne chose, mais ce n'est pas une décision prise à la légère.

02:34C'est aussi parce qu'il y a des contrôles aux frontières qui sont effectifs.

02:38La coopération judiciaire et policière fonctionne.

02:41Et enfin, également, le système d'information Schengen.

02:44Donc, voilà, c'est une décision tout à fait logique et on peut s'en réjouir.

02:47– 13 ans d'attente, ils ont attendu 13 ans avant de l'être...

02:49– 18 ans même, parce qu'en fait, ils sont membres de l'Union européenne.

02:53C'est-à-dire qu'il faut quand même rappeler aux gens qui nous écoutent,

02:55parce que tu ne l'as pas fait, cher ami, mais parce que ça coule de sources pour toi et pour moi,

03:01mais il faut quand même rappeler qu'ils sont membres de l'Union européenne depuis 18 ans, 17 ou 18 ans.

03:08Mais qu'ils n'étaient pas dans l'espace Schengen.

03:12Moi, je trouve ça... Il ne faut pas tout mélanger.

03:14Je vois bien que là, d'un seul coup, les gens se disent

03:16« Oh là là, encore des pays, encore les frontières, etc. »

03:18La Bulgarie et la Roumanie, elles ont un problème, elles sont dépendantes.

03:24C'est un carrefour déjà stratégique depuis la nuit des temps.

03:26On est d'accord sur cette Europe-là, c'est très important.

03:30Elles ont accès à la mer Noire, elles n'ont pas accès à la Méditerranée.

03:33Donc, on a des contrôles insupportables.

03:36J'ai regardé un reportage ce matin, je lisais ça dans un journal suisse,

03:42« Le Temps », d'ailleurs, qui expliquait que parfois, à la frontière avec la Hongrie, c'est 30 heures d'attente.

03:47Donc, aujourd'hui, la Bulgarie et la Roumanie vraiment se libèrent de ces contrôles systématiques.

03:54Et ils estiment, et c'est très important pour nous, on a besoin d'aller vers le haut.

03:58L'Europe, elle a besoin de s'enrichir et elle a besoin que les pays qui sont les plus pauvres s'enrichissent.

04:03Quand la Roumanie dit, c'est plus de 2% de PIB pour nous, à peu près, finalement, cette mesure-là,

04:09eh bien, moi, je pense qu'il faut s'en réjouir parce qu'on a besoin d'aller vers un seuil social plus élevé.

04:15Et c'est bon pour tout le monde.

04:16Je ne sais pas si tu es d'accord avec ça, Thierry.

04:20– Attendez, Bruno Pommard, est-ce que finalement, d'aucun vous dirait que ça fragilise quand même

04:25les frontières extérieures de l'Union ?

04:27– Oui, et puis, en même temps, on ne parle que de ces problèmes d'immigration actuellement.

04:32C'est le sujet principal de tous nos hommes et femmes politiques.

04:35On peut s'interroger effectivement, oui, sur le risque d'afflux, encore une fois,

04:38d'une immigration qui vient de ces pays et une immigration qui est, on le voit,

04:43de moins en moins contrôlée, ne serait-ce qu'autour de notre propre pays.

04:46Je pense qu'il y a quand même des questions à se poser là-dessus.

04:48Moi, je veux bien que ça apporte beaucoup à ces pays, que ce soit la Bulgarie comme la Roumanie,

04:53mais je m'interroge quant à notre propre sécurité, de façon générale,

04:57parce que c'est bien d'ouvrir les frontières à tout va,

04:59on voit ce que ça donne comme résultat actuellement.

05:01Donc je ne suis pas contre l'attention, je ne suis pas contre l'immigration.

05:03Quand je dis ça, l'immigration contrôlée, c'est ce que j'ai en tête, moi, depuis toujours,

05:07c'est-à-dire celle dont on a aussi besoin, voilà,

05:10mais pas de l'immigration à tout prix, parce qu'on voit le résultat actuellement.

05:14– Mais c'est aussi un renforcement de la coopération européenne.

05:17– Alors, je ne veux pas être à la coopération internationale,

05:19pour avoir suivi des évaluateurs Schengen,

05:22parce qu'il faut savoir qu'avant que ces pays puissent rentrer dans l'Europe et tout,

05:26ils ont un cahier des charges, ils ont un cahier des charges à respecter,

05:29notamment si je dois parler des évaluateurs Schengen,

05:32qui vont dans les pays pour voir effectivement tous les dispositifs,

05:35notamment en matière de contrôle d'immigration,

05:37que ce soit les ports, que ce soit les postes frontières,

05:39que ce soit vraiment les outils qu'ils ont à leur disposition,

05:43et si tu veux, ils répondent avec un cahier des charges, évidemment, de Schengen.

05:47Donc si la Bulgarie et la Roumanie…

05:50– Dans Schengen, ça marche super !

05:52– Je ne dis pas que ça marche super, mais j'étais avec les évaluateurs,

05:56effectivement, je peux te dire qu'ils ont un contrôle vraiment strict sur certains points,

06:02ils proposent, c'est-à-dire qu'ils vérifient,

06:03et s'ils voient quelque chose qui ne va pas,

06:05bien évidemment ça remonte à Bruxelles,

06:07et je peux te dire que forcément l'adhésion, ça va prendre plus de temps.

06:11Si ça a pris effectivement 18 ans,

06:13c'est que l'adhésion, il y a eu des garanties qui ont été demandées

06:16pour justement sur le contrôle migratoire.

06:19Bien évidemment, j'étais à Calais il n'y a pas longtemps en mission,

06:21pour te dire que la crise migratoire,

06:23notamment au niveau Calais,

06:24c'est que j'étais avec des collègues de la POC Frontières,

06:26et les passeurs aujourd'hui,

06:29non seulement, évidemment ce sont des criminels,

06:32mais ils utilisent des stratagèmes qu'ils n'imaginent même pas.

06:35C'est-à-dire qu'ils profitent maintenant,

06:37ils ne sont plus dans le centre-ville,

06:38maintenant ils sont en périphérique du centre-ville,

06:40voire même en bord de mer,

06:41et passer avec des véhicules pour justement recharger des individus

06:45pour qu'ils puissent partir.

06:46Et là c'est vrai qu'il faut effectivement des moyens techniques et humains aussi,

06:50mais concernant Schengen, voilà c'est ça.

06:52– Sur cette gestion des frontières, Patrick Martin-Genier justement,

06:56on entend les préoccupations aussi qui concernent la corruption,

06:58la gestion de ces frontières,

07:00est-ce qu'elles ont été tout bonnement résolues,

07:02ou est-ce qu'elles ont été mises de côté, ces préoccupations ?

07:07Patrick Martin-Genier ?

07:08– Oui, ils n'auraient pas pu effectivement rentrer dans le système Schengen

07:12s'il n'y avait pas eu un certain nombre de vérifications,

07:16et il y a des clauses de réserve,

07:17j'en donnais Boudopoma à dire

07:19qu'il fallait faire très attention à l'immigration,

07:21bien évidemment, parce que c'est quoi le système Schengen ?

07:24C'est dès lors que vous rentrez régulièrement dans l'espace Schengen,

07:27c'est le principe de libre circulation,

07:29ce qui veut dire que le corollaire doit être un contrôle très effectif,

07:33très important à l'extérieur des frontières de l'Union Européenne,

07:37et on a bien vu que c'était là un sujet considérable et très important,

07:40notamment sur le plan politique, sur le plan électoral,

07:42car si l'Europe n'assure pas la protection de ses frontières,

07:46c'est une garantie pour la montée de l'extrême droite.

07:48Ce que je voudrais dire aussi,

07:49c'est que la Hongrie, la Hongrie de Viktor Orban,

07:52a exigé quand même un certain nombre de contrôles supplémentaires

07:55pour les frontières entre la Hongrie, la Roumanie,

07:57la Roumanie et la Bulgarie,

07:59de telle façon que s'il y avait un problème d'ordre public,

08:03que connaît bien Bruno Pauvin,

08:05l'ordre public a un problème de danger pour la sécurité des pays,

08:09et bien ce système pourrait être remis en cause,

08:12mais a priori, dès lors que le Conseil des ministres de l'Union Européenne

08:15a décidé à l'unanimité d'admettre la Roumanie et la Bulgarie,

08:19c'est que des contrôles auraient été faits.

08:21Il faut s'assurer maintenant qu'il y aura effectivement

08:23un contrôle effectif au niveau des frontières extérieures.

08:26– Voilà, mais c'est ce que je veux dire Patrick, on est d'accord,

08:29c'est pour ça que je voudrais décorréler,

08:30défantasmer la Bulgarie et la Roumanie,

08:34mais en plus ce ne sont pas des frontières extérieures,

08:36on ne parle pas de ça, les frontières extérieures de l'Europe,

08:38ce ne sont ni la Roumanie ni la Bulgarie,

08:41c'est vraiment les côtes méditerranéennes,

08:43c'est vraiment l'Italie, c'est véritablement l'Espagne.

08:45– Non mais on n'est pas à l'abri, si vous me permettez, de la guerre hybride.

08:49– Non mais bien sûr, il y a quand même plus de 400 millions de personnes

08:55dans l'espace général qui peuvent en principe circuler

08:57sans être soumises à des contrôles,

08:59ça fait quand même pas mal de monde, comment est-ce qu'on fait pour trouver

09:01les moutons noirs là-dedans ?

09:03– Ok, les moutons noirs il y en a aux États-Unis,

09:05à l'État fédéral, les moutons noirs il y en a partout,

09:07donc moi je veux bien qu'à chaque fois, mais c'est ça le problème,

09:10quand vous avez ce crétin, j'en parlerai tout à l'heure,

09:12d'Elon Musk qui vient soutenir l'AFD et qui vient appuyer

09:16là où ça fait très très mal en Allemagne, on est dans le fantasme.

09:20Ok, il y a 480 millions d'habitants à peu près dans l'Europe,

09:23si on enlève, dans l'Europe, ce qu'on appelle l'Europe continentale,

09:26on est d'accord ? Ok, il y a combien d'habitants aux États-Unis ?

09:29Idem, vous avez des attentats aux États-Unis,

09:32je veux dire, nous, nous sommes focalisés si vous voulez

09:35sur ce qui ne fonctionne pas, parlons de ce qui fonctionne,

09:39je ne parle même pas des travailleurs frontaliers,

09:41je pense que l'Europe est hybridée par sa culture,

09:44je pense que l'Europe s'hybride à travers la culture,

09:46à travers l'éducation, c'est un grand bloc qui doit montrer

09:50sa puissance et ses valeurs, je pense qu'il y a des moutons noirs

09:55évidemment en Europe qui veulent mettre à mal et à bas nos valeurs,

09:59je pense bien sûr à Victor Orban, je pense que le coup que nous fait

10:02Trump d'inviter à son investiture les trois affreux jojos,

10:07c'est-à-dire Georges Ameliani, Victor Orban et Marine Le Pen,

10:11à son investiture, c'est un coup très dur pour nous, pour l'Europe bien sûr,

10:14mais l'Europe, sauf que l'Europe, on parle de l'Italie, de la Hongrie,

10:20mais l'Europe, ce n'est pas ça, ce n'est pas que ça.

10:23Au-delà de ça, évidemment, je suis d'accord avec toi,

10:26il faut qu'on voie un peu plus loin, c'est-à-dire qu'il faut savoir aussi

10:29qui on accueille, entre guillemets, en Europe,

10:31savoir qui sont ces personnes qui arrivent,

10:33mais en plus de manière non seulement illégale,

10:35dans des conditions hyper difficiles,

10:37et tu sais très bien que quand ils arrivent,

10:39ils viennent par des passeurs, avec des fois aussi la complicité

10:41de certaines associations bien-pensantes,

10:44certaines associations qui sont des complices de ces criminels,

10:47entre 5 000 et 10 000 euros.

10:50Je peux te dire à quelle heure, je peux te dire, j'en ai lu,

10:52des passeurs qui ont forcé des familles,

10:55c'est-à-dire des personnes qui ont des enfants à bas âge,

10:58à monter sur le Zodiac, même s'ils étaient troués,

11:01ils montent et ils sont en train de couler.

11:03Donc aujourd'hui, si on ne vérifie pas cela,

11:05si on ne met pas les moyens, c'est-à-dire qu'il faut que

11:08tous les Européens, c'est-à-dire que la France, elle y met le paquet,

11:10que ce soit l'Angleterre, que ce soit les autres pays européens,

11:13qu'un moment donné, on fait face...

11:15– Il faut renforcer Frontex, Frontex, on a des moyens

11:17complètement dérisoires, maintenant M. Frontex,

11:21qui est maintenant député du Rassemblement National,

11:22qui fait partie... – Il l'a dit lui-même, il l'a dit.

11:25– Non mais qu'il ne fait pas, mais oui, d'accord, il l'a dit lui-même,

11:27mais il est lui-même le responsable de...

11:29– Non, non, non, non, non, non, non, non...

11:37On ne s'entend plus, on se calme, on ne s'entend plus,

11:40alors moi je voudrais juste, si vous me permettez...

11:44Il y a un axe qui m'intéresse aussi, c'est cette Europe plus intégrée,

11:47est-ce qu'elle peut préserver l'équilibre entre solidarité

11:50entre les états membres et protection des intérêts nationaux ?

11:53C'est une vraie question ça aussi, Patrick Martin-Jeunier.

11:56Oui, c'est effectivement la difficulté.

11:58C'est cette difficulté de l'Europe de s'allier,

12:01de pouvoir trouver des accords.

12:03On a vu avec le pacte d'asile-immigration

12:05qui a mis beaucoup de temps à être adopté

12:07au niveau de l'Union européenne.

12:09Est-ce que ces pays sont prêts à accepter des demandeurs d'asile

12:12en contrepartie d'un afflux massif à partir de la Méditerranée ?

12:16C'est un vrai défi pour l'Europe.

12:18Je voudrais mentionner une chose,

12:20c'est qu'il y a aussi le traitement des demandeurs d'asile

12:23qui n'est pas égal d'un pays à l'autre.

12:25Par exemple, la Roumanie est très connue

12:27pour traiter pas correctement ses demandeurs d'asile.

12:30Une procédure d'infraction avait été introduite

12:33pour maltraitance des demandeurs d'asile.

12:35Là aussi, il y a des progrès à faire.

12:37Vous parliez de l'Italie.

12:39On sait très bien ce que fait George Dlameloni aujourd'hui.

12:42Elle ne garde pas ses demandeurs d'asile,

12:44mais elle les envoie en Albanie, ce qui est parfaitement illégal.

12:48Elle ne veut pas récupérer non plus les migrants

12:51dont la demande d'asile doit être prêtée en Italie.

12:54On voit bien aujourd'hui que cette solidarité est minimale

12:57et que certains pays ne veulent plus adopter

12:59une démarche collective

13:01de façon à traiter correctement ses demandeurs d'asile.

13:04C'est ça, aujourd'hui, la difficulté,

13:06mais encore une fois, Schengen est là,

13:08ça existe, ça fonctionne.

13:09Et enfin, vous l'avez dit,

13:11il faut que Frontex renforce ses moyens.

13:13C'était un des objectifs de la 1re commission Ursula von der Leyen,

13:17de monter jusqu'à 10 000 personnes à des effectifs de Frontex.

13:20Il faut continuer.

13:22C'est une condition du succès

13:24de cette entrée de pays dans l'espace mondial.

13:27Oui, moi, Georgia Melloni,

13:28vous savez que je vis entre la France et l'Italie,

13:31entre Paris et Rome,

13:32mais je vois bien comment Georgia Melloni manœuvre

13:35pour être très haut dans les sondages.

13:37C'est une dirigeante qui est aimée et appréciée des Italiens.

13:40Vous avez absolument raison de dire ce qu'elle fait sur l'Albanie.

13:44Vous avez absolument raison de...

13:46Il faudrait rappeler l'hypocrisie des Italiens,

13:49l'hypocrisie des grands propriétaires terriens.

13:51C'est pareil en France, Abdoulaye, bien sûr,

13:54mais je ne vois pas comment on récolte les fruits et légumes,

13:57si tu veux, quand tu commences à descendre de Rome

13:59jusque dans les Pouilles et également en Sicile,

14:02sans les travailleurs en situation irrégulière.

14:04Donc on est là dans une hypocrisie absolument totale.

14:07Et vous avez, je suis d'accord avec toi, Abdoulaye,

14:10sur la criminalité des passeurs,

14:12mais maintenant, tu as quasiment des associations qui disent

14:15maintenant, on va même plus sortir pour les...

14:18On en a marre d'être accusés,

14:20d'être finalement les complices des passeurs,

14:22alors que nous, on arrive, redemandé avec SOS Méditerranée,

14:25on arrive, on va sauver des vies.

14:26Ce n'est pas parce qu'on va sauver des vies...

14:28Non, mais ça dépend des OSG,

14:30mais quand SOS Méditerranée sort et va sauver des gens qui se noient,

14:35vous vous baignez, je vous dis, moi,

14:36je me baigne dans la Méditerranée tous les étés.

14:38À un moment donné, il va falloir qu'on explique à nos mobs,

14:40à nos petits-enfants, aux arrière-petits-enfants,

14:43on va tous leur expliquer que nous nous baignons dans un cimetière.

14:46On ne réalise pas ce qui se passe dans la Méditerranée.

14:48Allez, 0826-300-300, si vous voulez réagir,

14:51vous le savez, parlons vrai avec vous sur Sud Radio, vous le pouvez.

14:54On est toujours avec Baptiste, Baptista, vous êtes avec nous ?

14:57Oui.

14:58Alors, Baptiste, qu'est-ce que ça vous inspire, ce débat ?

15:01Est-ce que vous pensez que cette ouverture de l'Europe est une bonne chose ?

15:06Avant de parler de l'Europe, juste vous dire une chose,

15:09c'est que quand j'entends Abdoulaye dire que les ONG sont les complices des passeurs,

15:13moi, je travaille dans une ONG.

15:15Je peux vous dire qu'on est au-delà de l'insulte.

15:18Mais ça dépend des ONG, ce n'est pas de toutes les ONG.

15:21Laissez-le parler !

15:22Laissez-le parler, attendez, laissez-le parler.

15:25Je finis, il finit.

15:27Allez-y, Baptiste, je répondrai si vous m'autorisez.

15:30Non, mais je vous autoriserai, bien sûr, je vous dis juste une chose,

15:32c'est que, Judith, vous avez dit plusieurs fois que ça dépend des ONG.

15:34Non, ça ne dépend pas des ONG.

15:36Les ONG, dans la plupart des cas, elles ont des conseils d'administration,

15:39elles ont des missions sociales, elles ont des objets sociaux.

15:42Après, vous parlez d'escrocs.

15:44Donc, des escrocs qui aident des passeurs, ça, peut-être qu'il y en a,

15:47je veux bien être d'accord.

15:48Il y en a.

15:50Faisons attention quand on dit les ONG,

15:53parce que là, il y a un espèce d'amalgame qui est quand même assez dégueulasse.

15:55C'est comme si, moi, Abdoulaye, je disais,

15:57les policiers sont tous des tueurs.

15:58Oui, c'est ça que je veux dire,

16:00je me bats tous les jours contre ce terme-là.

16:01Non, mais il ne l'a pas dit, justement.

16:02Moi, je ne l'ai pas dit, et je me bats aussi contre les gens qui disent ça,

16:06qui font ce genre d'amalgame.

16:07Je voulais juste dire ça, vous pouvez répondre, Abdoulaye, si vous voulez.

16:09Non, pas de soucis, je peux répondre ?

16:10Parce que je peux répondre très rapidement.

16:12Souvent, on dit que l'essentialisation accouche souvent d'absurdité,

16:15et je vous rejoins sur le fait que je ne l'essentialise pas tous les ONG.

16:19Mais par contre, il y a des ONG, des associations,

16:21et je peux vous dire, j'ai travaillé avec des collègues,

16:23j'étais à Calais il y a quelques semaines,

16:25qui, effectivement, m'ont bien confirmé,

16:27et il y a des vidéos qui l'attestent,

16:28où il y a une forme de passivité,

16:30passivité très réelle de certaines ONG

16:33qui facilite, justement, le passage de ces personnes,

16:37parce qu'ils se disent, oui, effectivement,

16:38donc, ils ont galéré en quittant l'Afrique

16:40pour monter jusqu'à aller dans les pays du Nord,

16:42donc, du coup, on va aussi les aider d'une manière.

16:45Mais par contre, quand je dis cela,

16:46c'est qu'il faut qu'à un moment donné,

16:47que ces associations,

16:49même si, effectivement, ils ont des valeurs humanistes, etc.,

16:52ne se rendent pas complices en facilitant la tâche à ces passeurs.

16:55Vous vous rendez compte, quand même, que la passe...

16:57Attendez, il y a une certaine collision ?

16:59La passe pour faire une traversée,

17:02c'est entre 5 000 et 10 000 euros.

17:04Et sachant que ce sont des mères de famille,

17:06des parents qui ont des enfants à bas âge

17:09qui montent sur un zodiaque qui est à la fois déchiré

17:11parce que le fait qu'il a été jeté sur un rocher,

17:13on les force à monter dessus.

17:14Et comme l'a dit Françoise,

17:17la Méditerranée ou la Manche, ce sont des cimetières.

17:19La Manche, tu as raison de préciser.

17:20Les mêmes, c'est des cimetières. Et on l'a vu à Calais.

17:22Et je peux vous dire que si les associations, réellement,

17:26travaillent avec les forces de l'ordre,

17:27je vous le dis vraiment de manière solennelle,

17:29qui travaillent, qui nous aident aussi,

17:30on ne va pas les pourchasser, on leur sauve la vie.

17:34Il faut qu'à un moment donné, que les gens se rendent compte

17:35que les forces de l'ordre, qui, soi-disant, sont là

17:38pour pourchasser les pauvres migrants qui sont à Raboul...

17:40Non, non, c'est pour leur sauver la vie

17:42parce que si on les laisse, ils vont mourir dans ces eaux-là.

17:45Je vous le dis.

17:46Je suis d'accord avec vous, Abdelayar.

17:48Mais en fait, quand on est une ONG,

17:50à quelle heure, c'est notre rôle

17:52d'empêcher ces gens de venir ou de les dissuader de venir ?

17:55Votre rôle aussi, c'est d'aider les forces de l'ordre

17:57à leur sauver la vie. Vous sauvez des vies, on est d'accord ?

18:00Mais attendez, les souhaits de Méditerranée,

18:01ils sont sur leur bateau en permanence,

18:03ils sauvent des vies en permanence.

18:04Mais ils peuvent travailler avec les forces de l'ordre,

18:06notamment sur les gardes-côtes,

18:08en justement de dire que nous avons détecté un Zodiaque

18:10en difficulté, donc on a besoin de votre assistance.

18:12Vous savez très bien qu'ils le font, ils le font tout le temps.

18:16Honnêtement, Abdelayar, tu ne connais pas le sujet.

18:18Si, je le connais très bien,

18:19mais j'étais accusé à Calais il y a quelques temps.

18:20Je ne parle pas de Calais.

18:21Je parle de SOS.

18:22On ne va pas résoudre ce problème Méditerranée.

18:25Et en plus de ça...

18:26Vas-y, pas de soucis.

18:28Non, non, non, mais c'est bien, vous...

18:30Fini, fini.

18:31Moi, j'ai une autre question, on va revenir sur autre chose.

18:32Tiens, Bruno, sur ces contrôles aléatoires,

18:34est-ce que c'est une mesure suffisante

18:37pour prévenir les menaces sécuritaires tout de même ?

18:39Non, mais non, non, non, non.

18:40C'est le travail de renseignement qui est important,

18:42mais encore une fois,

18:43ce n'est pas une réponse administrative

18:46qu'on fout sur un point supplémentaire

18:48dans l'accord qui est fait.

18:49C'est comme ça.

18:50À mon sens, ça n'a pas changé grand-chose.

18:52Ça ne sert à rien ?

18:53Ça n'a pas changé grand-chose.

18:54Non, franchement, les contrôles aléatoires,

18:56c'est bien ça, c'est un truc d'énarques, ça.

18:59Oui, comme ça, on dit, on fait quelque chose,

19:01mais en fait, on ne fait pas.

19:02Non, non, je n'y crois pas un seul instant.

19:04C'est quoi le sujet ? C'est le renseignement ?

19:05C'est mettre tout le papier sur le renseignement intérieur

19:08de sa série ?

19:09Et avec Interpol, Europol, etc.

19:10C'est-à-dire tous les organes de renseignement

19:12qui existent en Europe.

19:13Il y a un travail commun.

19:14C'est un travail commun pour prévenir du terrorisme.

19:16Parce que comme on dit, le terrorisme existe.

19:18Je ne dis pas qu'il vienne de Roumanie ou de Bulgarie pour autant,

19:20mais ça peut être des lieux de passage aussi.

19:21Donc tout ça, c'est un véritable travail à mener,

19:24mais c'est fait par les services de renseignement.

19:25Dans le coup du contrôle aléatoire...

19:29Bon, attention.

19:30Abdelakanté, racontez-nous le contrôle aléatoire, justement.

19:34Vous le connaissez, vous vous boulez du terrain aléatoire.

19:36Non, je pense qu'évidemment, c'est que toute personne

19:37est censée démontrer son identité.

19:40Et après, si effectivement, il y a les soupçons de laisser penser

19:42qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction,

19:44oui, ou bien sur une requisition du procureur de la République.

19:47Et après, il y a l'instinct policier, j'ai envie de dire.

19:49J'allais dire, moi, il faut faire quand même confiance

19:52aux forces de l'ordre qui sont capables, à mon avis,

19:55de regarder...

19:56Ils sont dépassés aussi par la tâche.

19:58Oui, c'est vrai. On est surutilisés, surmobilisés.

20:00On va faire réagir Patrick-Martin Jeunier là-dessus.

20:02Allez-y, on vous écoute.

20:04Oui, je ne voudrais pas qu'on transforme ce débat

20:06sur un débat sur l'immigration, qui était bien plus large.

20:09Super, merci, Martin.

20:11Merci, mais merci.

20:13Franchement, Patrick-Martin Jeunier.

20:16Je sais, je vous connais bien, j'ai dit Patrick, bien sûr.

20:18Moi, j'adore Françoise de Gaulle également.

20:21Moi aussi.

20:22C'est bien.

20:23Moi, même s'il est à gauche, on l'adore, c'est ça.

20:26Il n'est pas du tout à gauche, Patrick, mais au moins...

20:28Je ne me suis pas dit, monsieur, je me suis rétablis dans le bon sens.

20:31Ce n'est pas la droite.

20:32Il y a des gens fréquentables à droite, oui.

20:34Voilà.

20:35Si je peux me permettre,

20:37il faut également penser à la citoyenneté européenne,

20:40à la croissance économique.

20:42C'est quelque chose qui peut apporter

20:44plus de 2 % de croissance à ces pays.

20:46Ça peut apporter de l'emploi.

20:48Et surtout, ce sont des économies pour les entreprises,

20:51des économies considérables.

20:53Et également, il n'y aura plus d'attente à la frontière.

20:56Il y aura des contrôles,

20:57mais ce ne sera plus jusqu'à 12 ou 20 heures d'attente

20:59pour toutes les pistes de camions

21:01qui doivent effectivement rentrer librement dans l'Union européenne.

21:05C'est l'emploi, c'est la citoyenneté qui va en bénéficier.

21:09Voilà. Donc ça, c'est très important.

21:11Vous, qui êtes un expert du sujet européen,

21:13est-ce que vous êtes pour un centre d'accueil,

21:15beaucoup en ont parlé, européen,

21:17pour accueillir justement tous ces immigrés

21:19de façon à pouvoir les répartir ?

21:21Je crois que ça serait très bien.

21:22Oui, mais moi...

21:24Non, je serais très...

21:25Rapidement. Allez-y, Patrick Martin.

21:27Un centre en Europe, dans l'Union européenne,

21:29mais non pas en Albanie,

21:31qui a coûté des millions et des dizaines de millions d'euros

21:33aux contribuables italiens,

21:35et dont un juge romain a dit que c'était parfaitement illégal

21:38à exiger le retour de ces migrants en Italie.

21:41Je veux dire qu'il faut que l'Europe mette les moyens.

21:44Merci beaucoup, Patrick Martin-Jeunier,

21:46pour votre témoignage.

21:47Je rappelle que vous êtes professeur à Sciences Po,

21:49au PCS des questions européennes et internationales.

21:51Baptiste est encore avec nous, on imagine.

21:54Baptiste, vous êtes encore là. Vous restez avec nous.

21:56Je suis toujours là.

21:57Parce qu'on a le blind test, le quiz musical des fêtes qui arrive.

22:00Allez, vous restez avec nous tous. A tout de suite.

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