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Les Vraies Voix avec Jérôme Sainte-Marie, politologue, fondateur de Pollingvox

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-12-25##

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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04C'est vrai que jamais un chef de gouvernement avait eu nouveau pour sa première mesure d'enquête.
00:10Elle a été faite il y a quelques jours, il y a autant de mécontents, 66%.
00:14Et bien quand on regarde les points de faiblesse de François Bayrou, en fait c'est l'ancien monde.
00:20Être impopulaire, avoir des difficultés de prénom, ça n'est pas grave si on fait quelque chose.
00:26Il est un peu perçu comme un escroc, c'est ce que nous disent les français.
00:29Le fait qu'il apparaisse un peu comme opportuniste, toujours à retourner sa veste, etc.
00:33Donc il n'a pas un capital confiance très très élevé.
00:36Je dis depuis longtemps, depuis plusieurs mois, que je ne vois pas comment un pouvoir exécutif, présidentiel,
00:43et un gouvernement peuvent résister à ce degré d'impopularité de nos pieds.
00:49La Ve République vieillissante et fragilisée par des déséquilibres internes à sa constitution
00:54a démontré son inadéquation parfois face aux évolutions de la société française.
00:58La crise actuelle pourrait-elle précipiter sa chute ?
01:01Alors parlons vrai, est-ce que la crise que nous vivons est due aux personnels politiques ou aux institutions ?
01:07Et à cette question, sommes-nous arrivés au bout de la Ve République ?
01:10Vous dites oui à 82% désormais voulait réagir le 0826 300 300.
01:16Notre invitée du jour, Jérôme Sainte-Marie, politologue et fondateur de pollingvox.
01:20Bonsoir, merci d'être avec nous et d'avoir accepté notre invitation.
01:24On va commencer par vous, Jérôme Sainte-Marie, pour changer.
01:28Est-ce qu'aujourd'hui, à cette question, est-ce que nous sommes arrivés peut-être au bout de la Ve République ?
01:34Je n'en suis pas sûr, parce que ça supposerait un changement de constitution
01:40auquel les Français ne sont pas forcément attachés.
01:42Actuellement, ils sont mécontents, mais c'est une première.
01:45Jusqu'à présent, ils croyaient que la Ve République permettait effectivement,
01:51quelles que soient les circonstances politiques,
01:53elles ont été très changeantes depuis 1958,
01:56ça permettait de diriger efficacement le pays.
02:01C'est tout à fait nouveau que les Français, alors c'est votre enquête,
02:04mais il y a d'autres sondages qui semblent le montrer,
02:06c'est tout à fait nouveau qu'ils considèrent qu'il faut passer à autre chose
02:11et aller vers cette idée extrêmement imprécise de VIe République.
02:16Pour l'instant, moi, je suis prudent.
02:18Nous ne mélangeons pas l'impopularité du Président avec la volonté de changer de constitution.
02:22Le maire de Bellefloue, bonjour Thomas.
02:25Je partage ce que dit Jérôme Sette-Marie, qui est un spécialiste du domaine,
02:28mais c'est vrai qu'on a gardé la troisième, 70 ans en fait,
02:31qui n'était pas tout à fait une constitutionnelle.
02:33C'était pas tout à fait ça, ouais.
02:35Ensuite, on a évolué avec la quatrième, qui est passée cinquième par la volonté de De Gaulle,
02:40pour faire des réajustements, pour donner plus de pouvoir au Président et au Parlement.
02:46Il est vrai qu'on peut faire des ajustements.
02:49C'est-à-dire que la constitution, elle a évolué.
02:51La charte sur l'environnement en 2020, par exemple, on peut la faire évoluer.
02:54Mais dans les textes, actuellement, je lisais un bouquin, je te le disais tout à l'heure, Philippe.
02:57Ah c'est bien, vous lisez des bouquins, c'est bien.
03:00Sur la constitution, j'allais dire pour les nuls.
03:03Mais c'est très bien résumé, je ne me rappelle plus le nom de la constitution qui a fait ça.
03:07Formidable, c'est super bien expliqué.
03:09On a une constitution qui nous donne des bases très solides pour notre pays.
03:13Ensuite, on l'a fait évoluer.
03:14Quel intérêt de la faire changer parce que M. Mélenchon a décidé,
03:17dans ces moments de délire extrême, de passer à la sixième ?
03:20Je n'en vois pas l'intérêt.
03:21– Albert Schumann, peut-être ?
03:23– Moi, j'ai un peu le sentiment que les difficultés de notre cinquième république aujourd'hui
03:29sont liées à toutes les petites transformations qu'on a accumulées,
03:32la longueur des mandats, etc.
03:34et qui, en fait, l'ont vidée de la structure même qu'elle avait.
03:37– Notamment le septenat qui finit…
03:39– Exactement.
03:41– Non, allez-y, continuez.
03:42– Non, non, c'est bon.
03:43– Frédéric Camille Cassis, on vous retrouve.
03:46– Au-delà de la cinquième république, j'ai même l'impression de me retrouver
03:48à la quatrième république que j'avais vaguement étudiée dans les livres d'histoire
03:51et dont je ne pensais pas me retrouver dedans, en tout cas.
03:54Si on avait joué à Retour au futur, je préfère revenir dans les Trente Glorieuses,
03:57tant qu'à faire.
03:58En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il y a un souci avec l'histoire de majorité.
04:03Depuis la majorité relative, suite à la réélection d'Emmanuel Macron,
04:08déjà là, c'était un peu flou, là, il n'y a plus du tout de majorité,
04:10donc il y a peut-être des choses à ajuster là-dessus
04:13pour qu'enfin il se dégage d'une réelle majorité.
04:15De là à effectivement passer à la sixième république,
04:17et en plus, pour avoir Mélenchon derrière, pas sûr.
04:20– Sans aller jusque-là, Jérôme Sainte-Marie,
04:24est-ce que le fait de modifier le mandat présidentiel,
04:28que cet équilibre au Parlement, est-ce que tout ça crée des équilibres ?
04:33Est-ce qu'il faudrait retrouver une autre forme, peut-être par la proportionnelle,
04:37par un mandat unique et un peu plus long, enfin voilà, de changer quelque chose ?
04:41– C'est toute la question.
04:43Alors c'est quoi la cinquième république ?
04:44C'est un système qui permet, en 1958,
04:47qui permet à un gouvernement de diriger le pays
04:51sans être à la merci de l'Assemblée nationale.
04:54En fait, la constitution de la cinquième république,
04:57c'est d'abord des lois, notamment le 49-3,
05:01qui permet des articles qui permettent de diriger,
05:04encore une fois, sans avoir sans cesse une crise gouvernementale,
05:08ça c'est le premier point.
05:10D'ailleurs, en 1978, le président de la République, général de Gaulle,
05:14n'a pas la majorité à l'Assemblée nationale,
05:17c'est pour ça qu'il fait cette constitution particulière.
05:20Et ensuite, la cinquième république, aujourd'hui,
05:22est confondue avec une réforme assez tardive,
05:26quatre ans plus tard, en 1962,
05:28quand on élit le président de la République au suffrage universel.
05:33C'est deux choses bien différentes,
05:35et on a abouti ensuite à un système très éloigné
05:38des intentions du général de Gaulle,
05:40avec un clivage gauche-droite extrêmement clair,
05:43et le fait que, de manière mécanique,
05:46le président de la République avait quasiment toujours
05:50une majorité à l'Assemblée nationale,
05:52et quand il n'avait pas, il y avait une cohabitation
05:55qui lui permettait de se mettre à distance.
05:57Aujourd'hui, on est dans une situation qui est tout à fait originale depuis 2022,
06:01où on a à la fois un président de la République,
06:03et ça, c'est sa responsabilité,
06:05qui se mêle de tout et qui ne se limite pas
06:08à la définition des rôles de l'article 5 et surtout de l'article 20.
06:12Jean Garrigue a fait un très bon article dans Le Monde aujourd'hui là-dessus,
06:15et qui montre un président de la République qui arbitre,
06:18mais qui n'est pas directement à la manœuvre,
06:20qui ne se confond pas avec le Premier ministre.
06:23Ça, c'est la responsabilité d'Emmanuel Macron.
06:26Il se mêle de tout en permanence,
06:28y compris de la composition du gouvernement.
06:30C'est extrêmement maladroit.
06:32Et puis on a aussi autre chose que ça,
06:34mais pas de la responsabilité d'Emmanuel Macron,
06:36qu'il subit comme tout le reste du monde politique,
06:40c'est le fait qu'on n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
06:44Ni une majorité en faveur du président de la République,
06:48ni une majorité contre lui.
06:51– De cohabitation.
06:52– Donc on n'a pas de cohabitation.
06:54Donc on a ce système, et là c'est la faute de personne si je veux dire,
06:58on a un phénomène avec des gens qui sont étés élus,
07:02notamment en 2024, mais également en 2022 d'une certaine manière,
07:06avant tout de manière négative contre le Rassemblement national,
07:09et puis le Rassemblement national lui-même n'est pas majoritaire,
07:13en réalité personne n'est majoritaire dans cette Assemblée,
07:17c'est pourquoi l'idée commence à s'installer un peu partout
07:21qu'une dose proportionnelle, par exemple,
07:24un système proportionnel avec une prime majoritaire,
07:27ce que l'on connaît pour les collectivités locales déjà,
07:31eh bien permettrait à la fois de bien représenter les forces politiques
07:36et d'assurer une majorité.
07:38Donc peut-être qu'une 5ème République qui changerait…
07:42– Qui se réforme un peu.
07:44– Qui se réformerait par l'introduction à la proportionnelle
07:47serait une bonne solution par rapport à l'équilibre réel des forces politiques
07:52et permettrait d'avoir un gouvernement.
07:54Ça ne serait pas la première fois qu'on changerait un article important
07:58dans l'organisation de la 5ème République.
08:01Je rappelle qu'en 1962, on était sous la 5ème République de 58 à 62,
08:09mais en 62, on a introduit une réforme radicale
08:12qui est l'élection du président de la République au suffrage universel,
08:15et on reste, s'il veut se dire, sous la 5ème République.
08:18Pourtant le régime a un petit peu changé,
08:20peut-être que la proportionnelle avec une prime majoritaire
08:23permettrait justement de rester dans la 5ème,
08:25de garder les bons aspects et en même temps de sortir de la crise politique.
08:28– Jérôme Sainte-Marie, on va au 0826-300-300.
08:31Retrouvez Raphaël de Cachan.
08:33Alors Raphaël, est-ce que vous pensez qu'on est au bout de la 5ème République ou pas ?
08:38– Alors pas du tout, je pense qu'on est plutôt dans un contexte
08:42où la 5ème République a été dégradée depuis 2007,
08:47depuis la présidence de Sarkozy,
08:50sur la répartition des rôles entre le président et le Premier ministre,
08:56qui effectivement est apparu maintenant comme un collaborateur
09:00et donc comme celui qui va guider, dicter la politique de la nation.
09:06Donc on est plutôt dans un problème de personnes,
09:10plus un problème de régime ou d'institution en tant que tel.
09:13Et je rejoins parfaitement Jérôme Sainte-Marie
09:16sur le fait que les institutions de la 5ème République ont été conçues
09:21pour effectivement impulser une direction par la présidentielle,
09:25mais avec en contrepartie une assemblée nationale
09:30qui effectivement doit être représentative des différentes sociétés politiques.
09:37Et là effectivement, il y a eu par le passé
09:41des arrangements avec la production de la pensée en 88.
09:44Et qui peut tout à fait être remis au goût du jour aujourd'hui.
09:50Il s'agit davantage dans le débit d'un problème de personnes
09:53que d'un problème actuel au fond.
09:56– Alors, on va faire réagir Jérôme Sainte-Marie, allez-y.
09:59– Non mais je partage totalement, c'est le super pouvoir du Président de la République
10:03et puis l'utilisation en outrance du 49.3 par bornes,
10:06ça aussi ça a exacerbé complètement, les gens sont devenus fous.
10:09– Il n'y a pas eu qu'un retard, on en avait fait encore plus entre 88 et 91.
10:12– À la période aussi instable qu'actuellement,
10:14le NFP et la LFI en particulier en ont profité pour dire
10:17il faut, et Mélenchon en premier, une 6ème République.
10:20Alors que ce n'est pas du tout utile.
10:21– Albert Schuman.
10:22– Moi je crois qu'il y a surtout un problème,
10:23c'est qu'il y a une extrémisation des positions
10:25qui fait qu'au lieu de s'intéresser à l'intérêt général,
10:27chacun rejette l'autre parce que c'est l'autre.
10:29Donc on ne peut pas trouver de compromis.
10:31Et le vrai problème que je trouve dans la 5ème République aujourd'hui,
10:34ce n'est pas la structure, ce sont les hommes.
10:36À force de ne pas s'écouter, on n'arrive pas à s'entendre.
10:39– Alors, Jérôme Sainte-Marie, Raphaël de Cachan m'a remis une phrase en mémoire
10:43qui date de 1985 de mémoire.
10:46Quand la gauche avait mis en vigueur la proportionnelle départementale
10:49pour les législatives de 88, Valéry Giscard d'Estaing
10:52avait dit qu'il y avait deux piliers à la 5ème République,
10:56l'élection du scrutin du Président de la République au suffrage universel
11:00et le scrutin majoritaire pour les législatives.
11:03Si on passe à la proportionnelle, est-on encore dans la 5ème République ?
11:07– Oui, Valéry Giscard d'Estaing qui a bien connu cette période,
11:10il était ministre des Finances et général de Gaulle.
11:13– Et il était même député sous la 4ème.
11:15– Voilà, il ne disait pas qu'il avait la vérité, il disait de la politique.
11:19Parce qu'en réalité, je l'ai rappelé une dernière fois,
11:22l'élection du Président de la République,
11:24qui paraît comme la clé de voûte de la 5ème République,
11:27n'apparaît que tardivement dans la Constitution.
11:31Donc on peut très bien imaginer qu'on change un mode de scrutin
11:35pour permettre justement de résoudre cette crise politique
11:40et surtout qu'on permette au Président de la République.
11:43Parce que ça c'est dans l'esprit du général de Gaulle,
11:45on a quand même beaucoup de témoignages là-dessus,
11:47il a quand même beaucoup parlé, beaucoup écrit.
11:49Le général de Gaulle, il veut un chef de l'État qui ne soit pas une potiche,
11:54comme c'était le cas sous la 3ème ou la 4ème,
11:57mais en qui en même temps ne s'occupe pas de tout.
12:00Il sait très bien que nous n'avons pas de roi, nous n'avons pas de roi,
12:04et donc il faut un Président de la République qui soit dans la hauteur,
12:07qui soit dans l'incarnation de la nation,
12:10et qui soit dans son précaré, vous savez,
12:14c'est-à-dire essentiellement la défense, les relations internationales,
12:19la défense de la souveraineté sous toutes ses formes, disons.
12:22Ça, ça devrait être le rôle du Président de la République,
12:25tout le reste devrait être suicidiaire.
12:28Le problème c'est qu'on a avec Macron, mais c'était déjà un peu le cas auparavant,
12:32ça a été rappelé par un auditeur d'ailleurs,
12:35c'était déjà un petit peu le cas avant, ça a été maximalisé par Macron,
12:38on a un Président de la République qui veut se mêler de tout,
12:42et qui à force de se croire tout puissant, devient totalement discrédité.
12:46Je rappelle qu'Emmanuel Macron aujourd'hui dans les sondages,
12:50et c'est à son niveau maximal d'impopularité,
12:53il est plus impopulaire encore qu'au moment des Gilets jaunes.
12:56Est-ce qu'on n'a pas l'impression d'interprétation finalement des rôles de chacun ?
13:02Chaque Président interprète un peu son action,
13:06est-ce qu'on ne peut pas plutôt cadrer, est-ce que ce n'est pas suffisamment cadré finalement ?
13:10Surtout quand on passe de normal à Jupiter, ça fait quand même un grand écart.
13:14Non mais vous savez, c'était assez bien compris autrefois,
13:18quand on est passé du Général de Gaulle à François Mitterrand,
13:21deux personnages qui ont été vraiment opposés.
13:24Et François Mitterrand s'était radicalement opposé à la Ve République, à sa fondation.
13:29Il avait parlé du coup d'État permanent pour dénoncer non seulement le Général de Gaulle,
13:33mais même les institutions.
13:35Mais lorsqu'il devient Président de la République longtemps après,
13:38eh bien il en donne une très correcte interprétation.
13:42Et il manifeste cette distance par rapport aux contingences politiques,
13:46non pas qu'il ne s'en occupe pas, mais il ne montre pas qu'il s'en occupe trop,
13:50tant et si bien qu'il peut résister à la première cohabitation
13:53et être élu facilement en 1988, après deux ans de cohabitation.
13:58Parce qu'il a su rester sur l'essentiel
14:01et qu'incarner une fonction encore une fois très originale
14:07dans les régimes démocratiques contemporains,
14:09c'est-à-dire le Président de la République sous la Vème,
14:12qui encore une fois est à moitié un souverain et à moitié un élu, si j'ose dire.
14:18— La monarchie républicaine, comme on disait en 1958.
14:21— Exactement, mais ça a ses vertus.
14:24Et ça permet surtout à cette institution de survivre aux contingences politiques.
14:30Aujourd'hui, on l'a vu de manière caricaturale ces derniers jours,
14:33avec un Président de la République qui a intervenu visiblement dans la Constitution,
14:38y compris dans le moindre détail du gouvernement,
14:41et qui est aujourd'hui sans défense face au mécontentement de l'opinion.
14:47Et c'est bizarre, parce que ça va être un hommage qui va être un peu mal compris peut-être,
14:52mais c'est pourquoi que l'idée de la proportionnelle de la 76e République,
14:57qui a été portée par une force dont je suis très éloigné personnellement,
15:00à savoir la France insoumise,
15:03eh bien cette idée apparaît finalement assez utile.
15:07— Peut-être plus juste pour le citoyen lambda, peut-être plus juste.
15:10— Oui, mais encore une fois, là pour l'instant,
15:13la proportionnelle est populaire parce qu'on croit que ça va permettre de donner la parole aux Français.
15:19Il faut faire très attention. La proportionnelle a aussi de nombreux défauts.
15:23Ça donne la parole aux partis, surtout.
15:25Et ça peut nous amener à une autre situation d'un gouvernement de non-majorité.
15:31C'est pour ça que la solution la plus raisonnable,
15:33et encore une fois, c'est pratiqué de manière efficace,
15:36notamment dans les communes, depuis la réforme d'Eiffel en 1982,
15:41c'est... Les Français le connaissent bien, puisqu'ils connaissent l'ensemble d'une coupale.
15:45C'est un système, encore une fois, proportionnel,
15:48avec une prime majoritaire pour la force politique arrivant en tête.
15:51Ça permet à la fois de bien représenter les forces politiques
15:54et d'avoir une majorité haute à la fin.
15:56— Frédéric Abilkacis, les trois vrais voix veulent réagir.
15:58— Oui, je suis d'accord en grande partie avec Jérôme.
16:00Effectivement, il y a plus des ajustements à faire, en réalité, sur cette 5e République.
16:03— Plus qu'à passer à la 6e et au métro et à la poubelle.
16:05— L'équilibre président-premier ministre, le mode de scrutin,
16:08on demande d'en parler. C'est plus simple, je pense,
16:11même si ce sera pas si simple que ça. Mais il faut le faire en plus assez rapidement,
16:14parce qu'on parle déjà de la censure du gouvernement Bérou.
16:16On va peut-être pas faire un gouvernement tous les 3 mois.
16:18Mais une 6e République avec qui ? Comment ? Combien de temps ?
16:22Enfin, là, on part dans des incertitudes et des nébuleuses. Voilà.
16:26— Bruno Pommard, moi, c'est la question que je pose. La 6e République,
16:28on nous la vante, mais on sait pas ce qu'il y a dedans.
16:30— Mais comment c'est perçu en local, Bruno Pommard ?
16:32— En fait, moi, localomane, à mon avis, tout le monde s'en fout, franchement.
16:36— Je vais vous dire, les amis, c'est très parisien, tout ça.
16:39Moi, je suis dans les deux. Mais c'est très parisien.
16:41Donc ça nous intéresse, nous, peut-être. Mais moi, quand j'en parle dans mon village
16:44et je vais au bistrot le dimanche matin discuter avec les gens,
16:46c'est la 6e République qui s'en foutent. Alors vous imaginez même pas.
16:49— Ils portent plus d'estimettes dans le caddie.
16:50— Ouais, exactement. Tu l'as dit. Voilà. C'est ça, le plus important.
16:53Je voulais dire à Jérôme Septemarie, par contre, par rapport au président...
16:56Ouais, mais en même temps, un président qui devrait rester à sa place
16:59quand on sait que ses prérogatives sont l'international
17:02et qu'on voit le travail qu'il a mené à l'international,
17:04on peut pas dire que c'est un champion du monde.
17:06Donc où est la place du président de la République, actuellement ? C'est vrai.
17:09— Et Albert Schumann, on donnera le mot de la fin à Jérôme Septemarie.
17:12Albert Schumann, vous allez réagir.
17:14— Oui. Je voulais juste dire... Mais je vais rebondir en fait sur Bruno.
17:18Je pense qu'effectivement, le problème du rôle du président de la République,
17:20c'est qu'il faut qu'il soit capable de réaliser ce rôle, de le prendre vraiment.
17:25Et l'international est un bon exemple.
17:26— Bah d'insuffler quelque chose, plutôt.
17:29— Et puis la Ve République ne fonctionne, je crois,
17:31qu'à partir du moment où le président donne une vision de ce qu'il veut faire de la France.
17:35— C'est ça. Donne une étape.
17:36— Voilà. Et on n'a rien vu.
17:38On est que dans le quotidien.
17:40Et forcément, ça donne pas envie aux Français d'aller voter.
17:43— Allez, le mot de la fin.
17:44— Jérôme Septemarie.
17:45— Oui. Tout simplement, deux remarques.
17:47La première, c'est que la VIe République...
17:49Moi, je ne suis pas pour pour une raison toute simple.
17:51C'est que personne ne sait ce que ça veut dire.
17:54— C'est ce que je disais.
17:56— Oui, exactement. Et tout le monde y met sa propre intention.
18:00Donc aller mettre en chantier une Ve République,
18:03ça serait provoquer une nouvelle crise et perdre encore davantage de temps.
18:07Ça, c'est le premier point.
18:09Moi, je crois qu'il faut un aménagement de la Ve République.
18:11Et qu'à l'origine des problèmes de l'incarnation présidentielle,
18:15il y a peut-être aussi le fait que si le président de la République s'occupe de Régalien,
18:20c'est que nous sommes une nation souveraine.
18:22Et c'est bien nos abandons de souveraineté
18:24qui rendent le rôle du président de la République un peu ambigu aujourd'hui.
18:28— Merci beaucoup, Jérôme Saint-Marie.
18:30J'ai entendu des rumeurs que Cécile de Ménibus
18:33défendait la VIe République à condition d'être présidente à vie.
18:36C'est vrai ou pas ?
18:37— Absolument pas.
18:38— Ah bah, je fais des rumeurs.
18:39— Oui, on l'a entendu.
18:41— Moi, j'attendais l'Élysée.
18:43— L'enseignement territorial de l'Élysée.
18:45— Moi, je refuse l'Élysée depuis 10 ans.
18:47Alors...
18:48— Ha ha ha !
18:50— Voilà.
18:51J'aurais pu m'avoir comme Premier ministre.
18:53Non, je préfère les vraies voix de Soudra.
18:55— Vous m'auriez donné un poste ?
18:56— Oui.
18:57J'ai réfléchi encore.
18:58— Ha ha ha !
19:00— Laissez-moi réfléchir.
19:01— Où du moins ?
19:02— Je ne sais pas.
19:03Je ne sais pas où vous mettre.
19:04Ha ha ha !
19:05Vous avez tellement de talent.
19:06Allez, vous restez avec nous.
19:07— Merci, Jérôme Saint-Marie.
19:08— Raphaël, merci beaucoup, Jérôme Saint-Marie.
19:10Encore une belle fête à vous.
19:13Raphaël, dans un instant,
19:15vous allez être face à nos auditeurs pour le « Qui c'est qui qui l'a dit ? ».
19:19— Et là, c'est un spécial Noël. Attention.
19:21Alors, je vous le dis tout de suite.
19:22Il y a un Américain dans le studio.
19:24S'il faut qu'on traduise le « Qui c'est qui qui l'a dit ? »,
19:26eh bien, attendez, on fait une petite pause.
19:28On va essayer de trouver comment on va le traduire.
19:30— « The who said who, who said what ? »
19:32— « The who said who, who said what ? »
19:33Ha ha ha !
19:34Ouais, c'est un peu comme ça.
19:35Allez, on fait une pause.
19:36À tout de suite.

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