• le mois dernier
Les Vraies Voix avec Jean Quatremer, journaliste à Libération, correspondant européen à Bruxelles.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-11-18##

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News
Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03La signature de l'accord du Mercosur, c'est la fin de l'élevage français européen.
00:07La fin. C'est terminé. Dans 6 mois il disparaît.
00:09La France aujourd'hui ne signerait pas en l'état ce traité Mercosur.
00:13Nous ne croyons pas au préaccord tel qu'il a été négocié.
00:16On a vraiment l'intention de faire du bruit.
00:19On va bien sûr se diriger vers les préfectures, en tracteur, un peu partout dans France.
00:24Nous ne pouvons pas demander à nos agriculteurs de changer leur pratique,
00:28de se passer de certains produits phytosanitaires
00:30et en même temps d'ouvrir notre marché à des importations massives
00:33de produits qui ne respecteraient pas les mêmes critères.
00:35Et il faut absolument qu'Emmanuel Macron nous entende.
00:39Il ne s'agit pas qu'il prenne simplement la parole sur le tarmac,
00:42il faut qu'il utilise son droit de veto.
00:45Les débarrages filtrant des feux de la colère, des manifestations devant les préfectures.
00:49Les agriculteurs rempilent contre le projet d'accord commercial
00:52entre l'Europe et les pays sud-américains du Mercosur.
00:55Emmanuel Macron redit son opposition à ce traité,
00:57mais d'autres pays européens ignorent la position française.
01:00Alors parlons vrai, est-ce un symbole de la perte d'influence de la France en Europe ?
01:04Est-ce que cette perte d'influence a pour conséquence un isolement
01:07qui l'empêche de constituer une minorité de blocage ?
01:09Et à cette question, Mercosur, la France doit-elle aller au clash avec les autres pays européens ?
01:15Vous dites que 95% voulaient réagir au datant de vos appels au 0826 300 300.
01:20Et avec nous pour en parler, Jean Quatremer, journaliste à Libération
01:23et correspondant européen à Bruxelles.
01:25Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:28Philippe Bigerre.
01:29J'ai scrupule à proférer des banalités devant un spécialiste de l'Europe.
01:35Mais en réalité, d'abord, je suis frappé de voir une réaction pugnace,
01:42mais qui me semble tardive de la part d'un président qui a peu,
01:47qui a été peu interventionniste à Bruxelles sur ce terrain-là.
01:51Deuxième élément, j'ai cru comprendre que la position française et le président qu'il incarne
01:59commençaient sérieusement à exaspérer les partenaires qui n'ont qu'une envie,
02:04c'est de signer ce traité, parce qu'à tort ou à raison, ils considèrent qu'ils y trouvent un avantage.
02:10Donc un clash semble souhaité, notamment par nos auditeurs.
02:14Mais je vois mal, en dehors d'une sorte de tentative désespérée
02:21de montrer qu'on est contre, qu'est-ce qui peut aboutir de positif, malheureusement, pour les paysans français.
02:27Françoise.
02:28Moi, je ne suis pas d'accord du tout avec vous, Philippe.
02:31Je pense que la diplomatie française s'agit, et en tout cas travaille.
02:36Je ne suis pas sûr qu'Emmanuel Macron et ses chers pas européens et internationaux
02:41n'aient pas réussi à rassembler la minorité nécessaire.
02:45Il faut 45% à peu près de la population.
02:47Je ne sais plus Jean-Ronald, mais je crois que la Pologne, a priori, a été embarquée.
02:53Je pense que l'Elysée travaillait sur l'Autriche également, et les Pays-Bas.
02:59Et que je ne suis pas certain qu'on n'assiste pas, justement, à un renversement total de la table
03:04avec un Emmanuel Macron qui aurait là, à mon avis, une victoire politique très puissante
03:09en annonçant « nous avons la minorité de blocage et nous bloquons ».
03:12Je ne préjuge de rien.
03:14Ce que j'ai, moi, dans les tuyaux diplomatiques, c'est qu'en tout cas,
03:18ce scénario-là n'est pas un scénario qui est à foutre à la poubelle ce soir.
03:21– Loïc Guerre.
03:22– Ce qui m'exaspère, c'est que j'ai l'impression d'une redite.
03:25Vous vous souvenez que Hollande faisait mine de découvrir, au moment où ça clashait un peu,
03:28qu'il y avait un accord de libre-échange qui était en phase d'être signé par la France,
03:32avec l'Europe et le Canada.
03:35Et il avait pris une posture, tout à coup, de découverte en disant « je resterai vigilant ».
03:39Il avait sorti une phrase qui avait essayé de calmer un peu l'opinion publique,
03:41qui, évidemment, était plutôt hostile.
03:43J'ai un peu l'impression d'une redite, c'est-à-dire que quand ça sort,
03:46on finit par s'agiter dans la classe politique, mais qu'en réalité,
03:49quand on retourne aux bonnes petites affaires,
03:51on se moque royalement de l'intérêt national,
03:53et que la souveraineté passe à la corbeille en temps normal.
03:56– Jean Quatremer, vous êtes journaliste à Libération,
03:58correspondant européen à Bruxelles.
04:00Vu l'autre question, la France doit-elle aller au clash avec les autres pays européens ?
04:04J'ai envie de vous poser la question suivante.
04:05Michel Audiard disait « quand les hommes de 120 kilos parlent à ceux de 40,
04:09ceux de 40 ont une sérieuse tendance à les écouter,
04:11quel est le poids de la France aujourd'hui en Europe ? »
04:13– Et est-ce que les négociations avancent, surtout ?
04:16– Pour le coup, les négociations, oui, avancent sérieusement,
04:19puisqu'aujourd'hui, l'Italie rejoint la France dans la minorité de blocage,
04:23ce qui veut donc dire que la minorité de blocage est réunie lorsque vous avez…
04:27– 65% ? – 45% des États,
04:31ou 35% de la population européenne qui s'oppose à un accord.
04:36Donc Italie, France, Autriche, Pays-Bas,
04:41et peut-être Belgique, la minorité de blocage.
04:43– Et Pologne ? – Point.
04:45– Oui, voilà, donc c'est ce que je pense.
04:46Je pense qu'il est en train de réussir son coup.
04:48En réalité, la semaine dernière, on était…
04:50Je ne sais pas ce que vous en pensez, Jean, vous êtes plus affûté,
04:52mais toutes les discussions que j'ai pu avoir, moi, dans ce domaine,
04:56montrent qu'en réalité, la France est tout à fait capable de faire une opposition.
05:02Et là, ça serait spectaculaire. Qu'est-ce que vous en pensez ?
05:06– Alors écoutez, dans l'histoire de l'Union européenne,
05:09lorsqu'un pays comme la France, l'Allemagne, l'Italie,
05:12ou à l'époque la Grande-Bretagne, s'opposait à un accord, un deal, un compromis,
05:18on ne lui passe pas sur le corps.
05:20On peut passer sur le corps du Luxembourg, de la Belgique,
05:22de la Slovénie ou de l'Estonie.
05:24Ça, c'est arrivé déjà et ça arrive fréquemment.
05:27D'un grand pays, ça n'est juste pas possible.
05:30Ne serait-ce que parce que la construction européenne sans la France
05:32ou sans l'Allemagne, ça n'existe pas.
05:35Donc même s'il n'y avait pas eu de minorité de blocage,
05:39si la France avait invoqué ses intérêts nationaux,
05:42je peux vous assurer qu'on aurait trouvé un moyen
05:45de rembarquer la France dans cette négociation.
05:49Donc, je veux dire que la grande excitation nationale
05:53à laquelle on l'assiste depuis quelques jours, à cause des agriculteurs,
05:56à Bruxelles, on regarde ça de façon un peu… avec beaucoup de froideur
06:01parce qu'on savait déjà qu'il n'était pas question de mettre la France en minorité.
06:05Alors attention, il y a une subtilité dans les négociations européennes,
06:08c'est que lorsqu'il peut arriver qu'un pays ait un intérêt à l'accord,
06:15mais ne puisse pas l'assumer devant son opinion publique.
06:18Et si on ne peut pas l'assumer devant son opinion publique,
06:21on accepte en fait à Bruxelles de se faire mettre en minorité.
06:24C'est arrivé par exemple plusieurs fois avec l'Allemagne.
06:27Et on dit, vous allez voter contre moi, comme ça je vais rentrer chez moi
06:30et je vais dire, je me suis battu comme un chien.
06:32Et finalement, il n'y a pas eu d'accord.
06:35Ça, ça aurait pu être possible.
06:37Mais ça n'est plus possible aujourd'hui, pourquoi ?
06:39Parce que le gouvernement de Michel Barnier est minoritaire,
06:42parce que la situation politique française s'est dégradée,
06:44donc ça aurait pu avoir lieu avant le mois de juin
06:46et la dissolution malheureuse d'Emmanuel Macron.
06:48Mais aujourd'hui, ça n'est pas le cas.
06:50L'intérêt de Michel Barnier et l'intérêt de la France,
06:52c'est d'éviter que le Rassemblement national capitalise sur l'accord du Mercosur,
06:59capitalise sur la colère des agriculteurs français,
07:03qui à mon avis est infondée, si vous me posez la question, vous expliquerez pourquoi,
07:06capitalise sur cette colère et donc, évidemment,
07:10l'intérêt de l'Union Européenne, c'est non pas de perdre la France,
07:13c'est au contraire d'accorder à bord.
07:14– Philippe Billiger.
07:15– Jean Quatremer, comment expliquer alors,
07:17mais sinon par mon ignorance dans ce domaine, peut-être,
07:22le fait que la France, vous venez de le dire,
07:26va réussir avec d'autres pays dans le Mercosur,
07:30mais qu'en même temps, l'opinion française a l'air de considérer
07:35qu'on n'est plus très important en Europe et qu'on n'est plus écouté ?
07:40– Vous savez, ce n'est pas à vous que je vais raconter le long sanglot de la France.
07:46On perd de l'influence, on n'a plus d'empire, on n'a plus rien,
07:49nous ne sommes dans le désorient, nous sommes au décrochage économique.
07:53Le jour où les Français seront contents de la France n'est pas encore arrivé.
07:57Donc non, ça ne me surprend pas énormément.
08:00En l'occurrence, la France, au moins au sein de l'Union Européenne,
08:03est un pays qui reste important et qui est même aujourd'hui
08:06en meilleure situation que ne l'est l'Allemagne.
08:09Parce que l'Allemagne a totalement décroché économiquement,
08:11je vous rappelle qu'elle est quand même toute sa deuxième année en récession,
08:14alors que nous avons évité la récession.
08:16Je vous rappelle que le modèle économique de l'Allemagne
08:19qui était bâti sur une triple dépendance,
08:21dépendance des États-Unis pour la défense,
08:24de la Russie pour l'énergie pour le marché et de la Chine pour le commerce,
08:27s'est effondré et que l'Allemagne n'arrive pas à trouver une nouvelle martingale
08:30qui lui permettrait de sortir du trou dans lequel elle est tombée.
08:33Et donc la France, de ce point de vue-là, elle n'est pas du tout en mauvaise posture.
08:37La situation politique est complexe,
08:39mais nous sommes plutôt en position de force actuellement,
08:42contrairement à l'impression qu'on a.
08:44– Loïc Guérin court et réponse courte,
08:45que ça appelle beaucoup au 0826-300-300.
08:48– Très courte question, c'est vraiment qu'une question,
08:49est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu quel serait selon vous le scénario
08:53si d'aventure on arrivait à réunir une minorité de blocage ?
08:56Est-ce qu'on va juste pouvoir polisser l'accord qui est en cours
08:59pour essayer de le faire passer auprès de l'opinion publique
09:00et le faire repasser par la porte de sortie,
09:02enfin plutôt d'entrée mais la petite porte de service,
09:04ou est-ce qu'au contraire c'est vraiment un blocage net et on oublie les négociations ?
09:10– Alors ça serait malheureux parce que je vous rappelle quand même
09:12que la part de marché de l'Union Européenne avec le Mercosur,
09:17c'est quand même une grande partie de l'Amérique latine,
09:19cette part de marché elle est passée de 35% à 17%
09:24alors que la Chine elle prenait pied sur ce marché qui est extrêmement prometteur,
09:30c'est une zone en développement rapide, le Brésil, l'Argentine etc.
09:36Nous avons en plus besoin des marchés rares de l'Amérique du Sud,
09:41pourquoi ? Comme le lithium pour la voiture électrique,
09:44parce que tout simplement la Chine est en train de fermer le robinet des exportations
09:48et de reprendre le contrôle de toutes ces entreprises exportatrices,
09:51donc je veux bien, on peut sauver nos agriculteurs,
09:55enfin nos agriculteurs, on peut sauver la filière de la viande bovine
09:57qui pourrait éventuellement être menacée,
09:59il faut rappeler quand même qu'on importe actuellement 200 000 tonnes,
10:03200 000 tonnes de viande bovine du Mercosur
10:05et qu'on va en importer 100 000 tonnes supplémentaires,
10:09bon c'est quand même pas la fin du monde,
10:10c'est 1,5% ou 1,2% de notre consommation.
10:14Donc c'est pas énorme.
10:15Mais est-ce qu'on veut se couper de ce marché ? C'est une vraie question.
10:18Au fond, est-ce qu'on s'accroche à une économie du passé,
10:22quelque part, c'est un peu brutal, mais du passé qui est l'agriculture,
10:26ou est-ce qu'on veut au contraire raccrocher les wagons
10:28pour essayer de rattraper les Etats-Unis, de rattraper la Chine ?
10:33Question. Si on préfère le modèle agricole, pourquoi pas ?
10:37– Allez 0826 300 300, Jérôme qui est avec nous de Saint-Jérôme,
10:41une réaction et dans un instant Paul sera avec nous.
10:44On vous écoute Jérôme.
10:45– Qui est des agriculteurs ?
10:47– Je voulais rebondir sur ce que disait votre auditeur.
10:50– C'est un invité, Jean Quatremer.
10:53– Oui, votre invité Jean Quatremer, effectivement il parlait de savoir
10:58dans cet accord commercial international ce qu'on mettait dans la balance,
11:03sauf que le monde agricole français, à un moment donné,
11:06il ne peut pas absorber, même si ça représente 1,5%,
11:10on n'a plus de marge de manœuvre, on est déjà au bord du gouffre.
11:14Et à un moment donné, rien n'est fait.
11:16Et avant d'aller voir sur des accords commerciaux internationaux,
11:19qu'on regardait déjà en Europe comment le monde agricole vit,
11:22il vit très mal et rien n'est fait pour essayer de l'aider.
11:25Donc à un moment donné, moi je ne suis pas contre le Mercosur
11:28parce qu'effectivement c'est des accords internationaux, etc.
11:31Mais c'est un obstacle de plus.
11:33Et si aujourd'hui c'est ça et demain ça va être quoi ?
11:36Et à un moment donné, on est la variable d'ajustement.
11:40Et rien n'est fait pour nous aider. Rien n'est fait.
11:43Alors Jérôme, ne vous bougez pas, on va prendre Paul,
11:46qui nous appelle du Lot-et-Garonne. Bonsoir Paul.
11:48Bonsoir Paul.
11:49Oui, bonsoir à tous.
11:50Et vous êtes agriculteur également ?
11:52Je suis agriculteur également. Moi je suis tout à fait d'accord avec Jérôme.
11:56Le problème qu'il y a, c'est qu'on ouvre toujours la porte.
11:58L'agriculture, ce n'est pas grave. Monsieur Quatremer, vous êtes bien gentil.
12:01L'agriculture, c'est la gestion des territoires.
12:04Nous on sème du blé, il n'y a pas de ronces,
12:06sinon il va y avoir des ronces et des chardons partout.
12:08Aujourd'hui, on emploie beaucoup de monde, on fait vivre beaucoup de monde.
12:11Alors bien sûr c'est abstrait, mais on fait vivre énormément de personnes.
12:15On a une pyramide des âges très élevée.
12:17Aujourd'hui, installer des jeunes, ça va être compliqué.
12:19On va couler l'agriculture française.
12:21Et l'économie de la France repose aussi sur la production locale.
12:27Quand on n'a pas eu des masques, c'était dramatique.
12:30Et aujourd'hui, on n'en a tiré aucune conséquence.
12:32On va vendre le Doliprane.
12:34On continue, au nom de la mondialisation, à marche forcée.
12:37Moi, je suis d'accord avec ça.
12:39Je rappelle quand même que pendant le Covid,
12:43le Président avait dit qu'il fallait réindustrialiser, donner de la souveraineté.
12:47On voit où on en est.
12:49Donc aujourd'hui, nous, ce qui va se passer,
12:51demain, on commence les manifs, et ce coup-ci, on ira au bout.
12:54Il faut monter jusqu'à l'Elysée, on ira jusqu'à l'Elysée.
12:56Je pense qu'aujourd'hui, les jeunes sont déterminés.
12:58Paul, merci beaucoup. Jérôme, merci beaucoup.
13:00Jean Quatremer, il faut quand même protéger cette filière nourricière, si on veut dire.
13:04Surtout quand on voit les normes environnementales et sanitaires dans les pays du Mercosur.
13:10Non mais c'est intéressant parce que Jean Quatremer,
13:12il dit que les agriculteurs ne sont pas si désavantagés.
13:14Donc pourquoi ?
13:16Je peux donner deux exemples de deux accords de libre-échange
13:18qu'on a signés récemment, celui avec le Japon,
13:20au lendemain de l'élection de Donald Trump,
13:22qui a accéléré d'un seul coup la négociation avec le Japon,
13:25alors ça a traîné depuis une dizaine d'années,
13:27et l'accord avec le Canada, le CETA,
13:29qui a été signé juste après l'élection de Trump
13:31et qui était déjà en négociation.
13:33Avec le Japon, nos agriculteurs
13:35et les marchands de vin et de spiritueux
13:37ont été gagnants.
13:39C'est-à-dire qu'on a pu enfin exporter,
13:41libre de droit, le vin, nos cognacs, nos armagnacs,
13:45et surtout de la viande bovine,
13:47parce que les Japonais ne mangeaient pas
13:49de viande bovine européenne.
13:51Le CETA, donc l'accord avec le Canada,
13:53on avait craint,
13:55rappelez-vous,
13:57les manifestations qu'il y a eues
13:59pendant au moins une année,
14:01on avait craint que la filière bovine européenne,
14:03à cause de l'augmentation des quotas d'importation,
14:05implose.
14:07C'est le contraire qui s'est passé.
14:09C'est nous qui exportons notre bœuf,
14:11alors que les exportations de bœuf du Canada
14:13n'ont pas eu lieu.
14:15Pourquoi ? Parce qu'à cause de nos normes,
14:17ça obligerait les exportateurs canadiens
14:19à avoir des filières séparées,
14:21une filière, par exemple, avec bœuf aux hormones
14:23et une filière sans bœuf aux hormones.
14:25Donc ils ont considéré que ça allait leur coûter
14:27infiniment trop cher
14:29et ils ont renoncé à leurs quotas d'exportation.
14:31Résultat des courses,
14:33c'est qu'aujourd'hui, nous sommes bénéficiaires.
14:35Donc ça n'est pas vrai de dire que
14:37les agriculteurs sont
14:39à la barrière de l'ajustement.
14:41C'est l'impression que ça donne.
14:43Il faut dire aussi que les syndicats travaillent bien,
14:45les agriculteurs au corps, pour leur faire passer ce message.
14:47Mais pratiquement, pour l'instant,
14:49ça ne s'est pas vérifié.
14:51On ne dit pas que ça ne se vérifiera pas avec le CETA,
14:53on a mis à cet accord.
14:55Petite réaction de Jérôme, le traducteur du jour.
14:59Moi, je ne suis pas du tout d'accord
15:01parce que de toute façon, dans l'analyse que fait
15:03votre amitié Jean Quatremer,
15:05effectivement, on le voit
15:07a posteriori, on se rend compte qu'effectivement
15:09au niveau de l'accord
15:11avec le Canada,
15:13on reste à excellent terme.
15:15C'était pas gagné d'avance, c'était un accord commercial
15:17et peut-être qu'effectivement l'agriculture
15:19aurait pu en bâtir et ça n'a pas été le cas.
15:21Pour l'instant,
15:23mais on ne sait pas comment ça va évoluer.
15:25Et la deuxième chose,
15:27c'est qu'à un moment donné, le monde agricole
15:29français, européen,
15:31n'a pas les règles
15:33assez solides pour pouvoir faire face
15:35à tous ces enjeux internationaux
15:37et commerciaux.
15:39On va rassurer Jean Quatremer,
15:41les chats ne sont pas prévus dans l'accord
15:43sur le mercosur, parce que pour ceux qui nous regardent
15:45en vidéo, il est main-in-cheek,
15:47c'est un main-coon, c'est ça ?
15:49Je suis dans le rôle du docteur No.
15:55Le spectre, dans le rôle du spectre avec son chat.
15:57Merci Jérôme,
15:59merci Paul.
16:01Jérôme, vous allez rester avec nous.
16:03Merci beaucoup Jean Quatremer, journaliste à Libération
16:05et correspondant européen à Bruxelles.
16:07Et on embrasse César,
16:09bien entendu, qui a l'air au bout du rouleau.
16:11On le salue même, César.
16:13Et Rosalie,
16:15vous l'avez toujours.
16:18Merci pour ce sujet passionnant.
16:20Et vous savez comme on aime les agriculteurs
16:22et on vous laisse, bien entendu,
16:24nos micros ouverts.
16:26Jérôme, vous restez avec nous.
16:28Dans un instant, vous allez pouvoir
16:30faire votre mercosur
16:32face aux vrais voix du jour.
16:34Vous êtes prêt ?
16:36Je suis prêt.
16:38On fait une petite pause, on revient dans un instant.
16:40Vous avez vu le « je suis prêt » ? Très calme, très serein.
16:42Il est modéré, mais il est dangereux.
16:44Comme diraient les jeunes, vous allez manger votre asse.
16:46Sud Radio,
16:48votre attention est notre plus belle récompense.
16:50C'est un grand plaisir
16:52maintenant qu'on a la Sud Radio sur Lyon
16:54et la famille grandit,
16:56c'est une super nouvelle.
16:58Sud Radio, parlons vrai.

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