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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Ypes et votre invité ce matin Thomas.
00:06Oui nous sommes en studio avec Maude Brunel, rédactrice en chef d'enquête exclusive et merci
00:11de prendre le temps de nous parler quelques minutes parce que je sais que vous êtes
00:14particulièrement occupé en ce moment. Vous êtes en plein tournage en fait d'un reportage sur la
00:18chute du régime de Bachar el-Assad, reportage qui sera diffusé dimanche soir à 23h10 dans
00:24Enquête Exclusive qui a bouleversé son programme pour l'occasion. Qu'est-ce que vous aviez prévu
00:28au départ ? On avait prévu un reportage beaucoup plus léger sur l'Ecosse, ses fêtes, ses kilts et
00:34ses clans donc on a totalement changé de registre. Quand est-ce que justement vous avez pris la
00:39décision d'envoyer des équipes sur place ? Ça s'est fait très vite, ça s'est fait lundi matin et ça
00:43s'est fait en trois sms en l'espace de deux heures. Ça a commencé à huit heures quand les équipes de
00:49Babel Doc m'ont envoyé un sms pour me dire qu'ils avaient déjà quelqu'un sur place, une journaliste
00:55qui s'appelle Apolline Convin, qui était partie dès la chute de Bachar, donc qui était arrivée
01:01le dimanche et qui était prête à tourner avec les brigades de HTC le lundi et ça m'a
01:09décidé. Ils pensaient faire le reportage eux pour dans trois semaines et là je leur ai demandé est-ce
01:12que vous pouvez le faire pour dans une semaine, c'est-à-dire est-ce que vous pouvez le faire pour
01:15dimanche. Il y a eu une petite hésitation et j'ai reçu un sms en disant on se met en ligne et
01:20moi de mon côté j'envoyais un sms à Vincent Regnier qui est toujours notre directeur des
01:25magazines à C-Prod et à M6 et qui est toujours le pied dans la tôle comme il dit et donc il était
01:33en réunion au huitième étage avec la direction de la chaîne et il a emporté le morceau en dix
01:40minutes. J'ai reçu un go, on y va et on est parti et on s'est mis en ligne avec Babel pour accompagner
01:46la journaliste donc Apolline qui était déjà sur place de deux autres journalistes qui sont partis
01:50dans l'après-midi, Jaouar Nadi et Yaël qui sont partis dans la suite. Donc il y a trois équipes sur
01:55place. Il y a trois équipes sur place avec deux monteurs qui montent déjà en Syrie, qui commencent
02:01à monter en Syrie, qui transmettent la nuit les images en France et on a trois journalistes de
02:07Babel qui sont rédacteurs en chef de Babel qui sont aussi en ligne côté France. Il faut expliquer
02:11que Babel c'est une agence de presse en fait qui vous fournit des reportages comme d'autres agences
02:15peuvent vous fournir des reportages. On travaille avec une dizaine d'agences de presse qui ont
02:20chacune leur spécialité. On travaille avec Lignes de Front, avec Tony Committee, avec Patrix
02:24Psyka Productions, avec vraiment beaucoup d'agences de presse. Est-ce que ça veut dire que plusieurs
02:28agences de presse ont pu vous proposer ce sujet ou c'est les seules qui l'ont fait ? Oui, en fait
02:33dès le jeudi ça commençait à monter donc on se disait oui mais quoi, quand, comment et en fait ce
02:37qui a vraiment emporté la décision c'est qu'une des agences de presse avait envoyé quelqu'un sur
02:41place et qu'elle était avec les brigades HTC et qu'elle était prête à tourner. C'est ça vraiment
02:45qui a fait la différence et qui a fait qu'on a fait ce pari. Voilà donc ce pari a été fait et
02:50ensuite on a un petit peu serré les fesses en se disant est-ce que ça va enchaîner, est-ce qu'on
02:59va, on part quand même un peu à l'aventure, on part avec des autorisations, on part avec un angle,
03:03on sait qu'on veut être avec HTC, avec des fixeurs sur place mais surtout avec quelqu'un qui connaît
03:07déjà bien le terrain qui est Apolline Convin et qui vit au Liban et qui connaît très bien cette
03:13zone là. Et on est parti avec une ligne directrice en essayant d'avoir trois choses en
03:18se fixant trois objectifs. Premier objectif être avec HTC, ce qu'elle avait déjà rempli à peu
03:22près le lundi matin, elle était en train de se faire accepter avec eux. Ce sont les nouveaux
03:26gouvernants, ce sont les nouveaux maîtres du jeu quelque part, les brigades Hayat, Altari et Hacham,
03:33menées par Aljolani qui est le nouvel homme fort. Mais en fait c'est la mouvance leader en ce moment
03:43il faut savoir que quand même il y a beaucoup de mouvances islamistes qui sont sur le terrain et
03:48d'ailleurs Jawar Nadi qui est un des journalistes qui est sur place, en tournant avec les hommes
03:54d'HTC qui étaient à Damas, a rencontré un français et ça va être un des grands moments du reportage
04:02parce que c'est un français qui est installé en Syrie à Idlib, de là où est partie toute la
04:09révolte en fait, et qui est lui ce qu'on voit sur une tendance plus dure du djihadisme, c'est-à-dire
04:18que lui se reconnaît plus dans le djihad et dans le régime afghan et la charia telle qu'elle peut
04:25être appliquée en Afghanistan par les talibans que celle que semble prôner Aljolani
04:32depuis quelques années d'ailleurs, parce qu'à Idlib on voit que le gouverneurat qu'il avait
04:40installé et qui fonctionne à Idlib, notre journaliste a pu voir que c'est une province
04:47qui est gérée contrairement à d'autres qu'il a traversées en allant de Damas à Idlib et là
04:52vraiment il a vu que les magasins étaient approvisionnés, que les femmes étaient dans
04:56la rue, voilées certes mais dans la rue, on a pu faire à Alep le vicaire d'Alep qui est donc
05:03chrétien et qui a été longtemps curé de la province d'Idlib, donc vraiment sous l'aoulette,
05:10enfin il n'était pas sous l'aoulette mais en fait il a vécu sous le gouverneurat d'Aljolani,
05:15il a pu faire ses messes, les gens pouvaient aller à l'église, les cloches ne sonnaient
05:22pas mais les minorités étaient respectées. Vous avez suivi aussi des minorités chrétiennes à
05:28la Ouïd sur place pour voir ce qui se passe parce que votre enquête est intitulée Syrie
05:33entre l'espoir et la crainte parce que forcément il y a l'espoir et c'est les images qu'on voit en
05:38ce moment de libération de la population et en même temps il y a la crainte que tout bascule
05:43dans autre chose et c'est ce qu'on a vu en Afghanistan où au départ il y avait des grandes
05:47promesses d'état de droit qui finalement n'ont absolument pas été tenues derrière. Tout à fait
05:50Thomas et c'est une autre des séquences du documentaire qu'on me racontait hier c'est à
05:55dire qu'on était hier avec des chrétiennes dans le quartier chrétien, excusez-moi, dans le quartier
06:00chrétien de Damas. Dans le quartier chrétien de Damas et c'était des jeunes femmes, c'était
06:10important d'avoir des jeunes femmes dans ce documentaire et leurs avis étaient partagés
06:14c'est à dire que certaines étaient dans la liesse absolue et d'autres s'inquiétaient de savoir si
06:18elles allaient pouvoir continuer leurs études, si elles allaient pouvoir continuer à sortir, si
06:23elles allaient pouvoir sortir non voilées, si elles allaient pouvoir boire du vin, ce qui est
06:28quand même le vin de Damas ça reste un mythe. Et c'est là où est la crainte. Mais vraiment ce
06:34qui ressort du sentiment, ce que les équipes me retransmettent sur place et je regrette qu'on n'ait
06:40pas pu les joindre mais elles sont en train de travailler, c'est que hier soir encore il y avait
06:44la fête, ils étaient sur les places, les jeunes étaient là. Pour l'instant c'est la libération.
06:50Cette tyrannie qui a quand même duré 50 ans, on a l'impression qu'elle vient d'être
06:54effacée en douze jours mais ça fait quand même plus de 2011, je crois que notre premier reportage
07:01sur la Syrie date de 2013 et déjà on voyait cette tyrannie qui s'exerçait, ces prisons où
07:09les tortures étaient... les gens étaient exécutés et torturés. Et alors vous en êtes où de la
07:16fabrication de ce numéro puisque j'imagine que chaque heure compte en ce moment ? Tout à fait
07:21Thomas, écoutez hier on en était à un gros tiers, j'espère que ce soir on sera à deux tiers,
07:28voire un peu plus, je pense qu'il y a beaucoup de choses qui sont rentrées et qui vont pouvoir être
07:32remontées. Je ne sais pas si les gens réalisent de faire un 52 minutes en cinq jours ce que c'est
07:35pour nous donner une idée combien il faut normalement. Habituellement un reportage d'enquête
07:40exclusive c'est six mois à trois mois. On a déjà commencé cette année parce que l'actualité est là
07:48et on a voulu réagir tout de suite au Liban et Lignes de Front a produit en six semaines un
07:53reportage sur le Hezbollah au Liban et la manière dont l'armée israélienne avait exécuté les
08:03différents leaders en peu de temps. C'est très rare. Un reportage en 52 minutes je crois qu'on
08:09l'avait jamais fait. On va découvrir ça dimanche soir sur M6 Syrie entre l'espoir et la crainte ce
08:15sera donc à 23h10 présenté par Bernard de la Villardière. Je vous laisse filer, mots de brûlée,
08:20merci d'être venu ce matin sur Europe 1. Restez avec nous sur Europe 1 dans un instant,
08:26le journal des médias de Julien Pichenay et on va parler de l'Arkom qui a confirmé la fin de
08:31C8 et d'Energy 12 hier. Cyril Hanouna réagit dans TPMP, vous l'entendrez dans un instant, à tout de suite.