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00:00Et c'est vrai que moi je suis frappé combien les plus jeunes, c'est très paradoxal, je le disais c'est marrant d'ailleurs ce matin dans une émission.
00:06Vos émissions marchent, les gens adorent l'histoire de France, depuis toujours, et on a quand même l'impression que les plus jeunes sont déconnectés de cette histoire.
00:14Totalement, totalement. Vous savez, je vous raconte une anecdote, parce que ça m'est arrivé pour là, cette semaine, pour préparer aux cérémonies du 8 mai,
00:23j'ai essayé de préparer les enfants de l'école de mon village qui vont devoir prendre la parole devant le monument aux morts.
00:30Parce que l'année dernière, j'avais remarqué qu'ils n'arrivaient pas à dire Général de Gaulle ou Delattre de Tassini, ça ne leur sortait pas.
00:38Donc je leur ai dit, on va reprendre les grands fondamentaux. Ils ne connaissaient rien.
00:43Quelle horizon ?
00:44C'était des CM1 et CM2, donc 10 et 11 ans. Et je leur ai dit, à votre avis, quels sont les grands personnages de la Seconde Guerre mondiale ?
00:52Il y en a quand même deux. Un a dit Emmanuel Macron, c'est une obsession.
00:59Et l'autre, un a dit Napoléon Bonaparte et un troisième, Jules César.
01:03Et là, si vous voulez, j'ai pris ça très au sérieux.
01:06Et même la preuve, pardon pour elle, j'espère qu'elle n'écoute pas, repas maintenant,
01:11qu'elle ne savait pas la date de la libération du village par...
01:16Elle savait la date de la libération de Paris.
01:18Elle m'a dit, pour le village, ça doit être début 1945.
01:22Vous savez, entre la Normandie et Paris, il y a Chartres, alors à mon avis, on a dû être libérés un peu avant.
01:30J'ai donné la date.
01:31Ces cahiers, ils permettent justement de jouer.
01:34Oui, il y en a pour toute la famille.
01:36Il y a à la fois des jeunes, qui peuvent trouver matière à se divertir et à apprendre.
01:41Et puis aux parents, parce qu'il y a des questions très sérieuses.
01:44très sérieuses, j'ai eu du mal, moi-même.
01:46Ah mais elles ne sont pas sympas, par exemple.
01:48Quelle est la date de publication des Misérables ?
01:501862, 1852, 1872 ?
01:53Ce n'est pas facile, quand même.
01:56Si je pose la question à Jacques, il le sait, sans doute, la date de publication des Misérables.
02:021862, 1852 ou 1872 ?
02:06Cher Jacques Vendroux.
02:07Je ne sais pas du tout.
02:09Non, oui, non, mais...
02:09Non, mais sérieux, sérieux.
02:11C'est quelle année ?
02:1272 ?
02:1272, oui, 72, j'aurais dit le plus tard possible, bien sûr.
02:16Mais bon, mais ce n'est pas...
02:17Pareil, quel est le prénom de la femme de Victor Hugo ?
02:20Adèle.
02:21Juliette Adèle ou Claire ?
02:22Adèle.
02:23Adèle.
02:24Juliette Drouet, c'est sa maîtresse.
02:25Bien sûr.
02:26Adèle, c'est sa femme.
02:27Et sa fille, Adèle Hache.
02:28On va voir.
02:29Jacques, je suis sûr qu'il connaît la réponse.
02:31Mais je suis sûr que les jeunes gens la connaissent pas.
02:33Parce que ça, c'est une question de culture G.
02:35Tous les gens qui ont plus de 50 ans connaissent la réponse.
02:38Où Victor Hugo a-t-il vécu pendant son exil ?
02:40Guernesay, Édimbourg ou Lisbonne ?
02:42Jacques Vendroux.
02:43Guernesay.
02:43Ben voilà, vous le savez.
02:44Donc ça, ça fait partie...
02:45Ben c'était l'épisode de cœur de l'histoire d'hier.
02:47Non mais ça...
02:47Il y a aussi Gerset.
02:48Il y a aussi Bruxelles.
02:49La réponse de Jacques est intéressante parce que ça fait partie de la culture générale
02:55commune.
02:56C'est vrai.
02:57Que tout le monde avait Guernesay.
02:58Vous avez raison Pascal.
02:58Mais les jeunes gens de 20 ans, Guernesay, ils savent même pas ce que c'est.
03:02Ils savent d'autres choses.
03:03Oui, j'espère.
03:04En tout cas, ils savent manier un téléphone portable, un ordinateur, plein de choses.
03:07Oui, ils savent commander effectivement à Uber Eats.
03:09Mais je reconnais qu'il y avait un socle commun de culture G, il y avait le minimum
03:17qu'on devait savoir.
03:18Maintenant, quand on ne sait plus, beaucoup de jeunes me disent « je ne peux pas savoir,
03:21je n'étais pas né ».
03:21Moi non plus, je n'étais pas né sous Napoléon, même si je commence à avoir des cheveux blancs.
03:25Mais vous voyez ce que je veux dire ?
03:26Ça n'a pas de sens de répondre « je n'étais pas né ».
03:30Il y a un minimum, pour faire nation, il y a un minimum de culture historique commune
03:36qu'on doit savoir.
03:37Mais ça, c'est étonnant parce que l'histoire, je le répète, vous, vos émissions, que
03:41je regarde, moi, Secret d'Histoire, je suis fan.
03:43Moi aussi, c'est pour ça depuis 18 ans.
03:45Je regarde Secret d'Histoire, je suis fan.
03:47Souvent, je lui revois parfois un petit exemple.
03:49Oui, très gentiment.
03:49L'après-midi.
03:50Pourquoi ? Parce que tu es embarqué, parce que c'est bien produit, parce qu'il y a des témoignages,
03:54il y a des personnages, il y a Virginie Giraud qui intervient parfois dans vos émissions.
03:59Donc, c'est vraiment très intéressant.
04:01Donc, pourquoi cet attrait depuis 50 ans, d'ailleurs, parce que vous êtes l'enfant d'Alain Decaux ?
04:06Oui, bien sûr.
04:06C'est toujours ça.
04:08On s'aperçoit que les Français s'intéressent en gros toujours aux mêmes choses.
04:12Ils s'intéressaient à Raymond Oliver dans les années 60, et puis aujourd'hui, ils font top chef.
04:16C'est la même chose, simplement, c'est produit différemment.
04:18Et l'histoire, c'est pareil.
04:19Et pourquoi, en classe, ça ne fonctionne plus ?
04:22Je ne sais pas.
04:23C'est vraiment un grand mystère, mais c'est vrai qu'il y a un problème de transmission,
04:27de la culture historique, même de l'amour du patrimoine, je le vois, parce que ça va ensemble.
04:33C'est-à-dire que je me retrouve avec toutes les associations, c'est difficile d'embarquer les jeunes.
04:39Ils sont beaucoup plus sur leur téléphone portable.
04:43C'est terrible.