Le médecin Jean-Paul Hamon et l'infirmier Thierry Amouroux ont débattu ce mercredi de la réforme du métier d'infirmier.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Quand on parle de délégation de tâches, mais si vous voyez les patients que je vois tous les trois mois,
00:05les patients lourds, qui sont pris en charge par les infirmiers matin et soir, qui s'en occupent,
00:11et de temps en temps ça se règle au téléphone avec l'infirmier.
00:14Il me dit, écoute, là voilà, j'ai trouvé, il a ça, il y a sa jambe qui n'est pas belle, etc.,
00:17qui m'envoie une photo, etc. On règle ça entre nous.
00:21Oui, mais parce qu'ils arrivent à vous appeler, vous, mais dans les zones où on manque de médecins...
00:24Mais on est en train de vouloir changer la médecine libérale avec des enseignements hospitaliers.
00:29Là, c'est un infirmier hospitalier qui est en train de vous parler et qui dit qu'il a du mal à joindre l'interne.
00:32On est surtout en train de chercher des solutions au désert médicaux et au manque de médecins.
00:35Non, non, mais les solutions, il faut arrêter de mettre des rustines un peu partout.
00:40Vous avez l'infirmier hospitalier, ce qu'il ne sait pas, c'est qu'à la sortie de l'hôpital, il y a un prestataire.
00:45Il y a un prestataire qui bouffe la laine sur le dos des pharmaciens, qui bouffe la laine sur le dos des infirmiers.
00:49Le prestataire, si vous voulez, c'est le genre qui délivre les médicaments et qui même fournit les infirmiers,
00:54les propres aux infirmiers pour faire du boulot d'infirmiers libérales en ville.
00:58Les prestataires, j'ai vu une personne de 92 ans qui était en train de mourir chez elle.
01:02Elle en avait peut-être pour 24 heures maximum. Elle ne souffrait pas.
01:06Eh bien, l'infirmière, en réseau de soins palliatifs, a appelé le médecin du soins palliatifs.
01:12Il y a eu un mètre cube de médicaments qui est arrivé au domicile, de perfusion, de nécessaire à perfusion de médicaments,
01:19pour une personne qui était en fin de vie. Et ce mètre cube-là, il est parti à la poubelle.
01:22Donc, si vous voulez, arrêtons de faire n'importe quoi. Arrêtons, par exemple, les pharmaciens ont le droit de vacciner.
01:30Ils ont piqué le boulot des infirmiers. Les infirmiers vaccinés, maintenant, c'est les pharmaciens qui vaccinent.
01:36Les pharmaciens, ils sont spécialisés dans les médicaments.
01:39Moi, j'ai défilé avec les pharmaciens quand Macron, qui était à l'époque ministre délégué au budget,
01:44voulait vendre les médicaments en grande surface. Parce que pour moi, les pharmaciens, ce sont une sécurité sanitaire.
01:49Donc, vous, vous dites à chacun son métier.
01:50Mais à chacun son métier. Mais soyons cohérents. Faisons une réforme où on évite les hospitalisations, où il est raccourci.
01:57Et moi, je ne peux pas éviter les hospitalisations si les infirmiers à domicile ne sont pas présents.
02:02Parce que c'est eux qui me permettent d'éviter les hospitalisations et de les raccourcir.
02:05Ce sont eux qui me permettent des fins de vie à domicile. Payons mieux les infirmiers.
02:09Quand vous pensez qu'un soin palliatif, c'est 5 euros supplémentaires pour l'infirmier, que son déplacement à domicile, c'est 2,75 euros.
02:15On a un insulé sous la main. On va le laisser réagir quand même.
02:17Thierry Amoureau, pour vous, c'est quand même la solution à une pénurie aujourd'hui.
02:23L'idée, c'est quand même d'améliorer le parcours de soins pour tout le monde.
02:25Oui, tout à fait. Il faut bien comprendre que vous avez 640 000 infirmières en France, dont 140 000 en exercice libéral sur l'ensemble du territoire.
02:41Ce sont les dernières professionnels de santé à aller tous les jours au domicile de leurs patients.
02:49Et on est là pour fluidifier le parcours de soins.
02:54Et encore une fois, c'est juste nous reconnaître ce que l'on sait faire.
03:01Il y avait un décalage entre la loi et ce que l'on a appris en formation.
03:06Rien de plus.
03:08On ne va pas remplacer les médecins pour faire des diagnostics médicaux.
03:13Mais il faut permettre davantage aux infirmières de pouvoir faire de la prévention des consultations infirmières,
03:24comme on en fait dans les hôpitaux.
03:26Mais il n'y avait pas un cadre légal pour cela.
03:29Et donc, ça va permettre de fluidifier, là aussi, parce qu'il y aura plus de consultations infirmières.
03:36Et donc, ça permettra de mieux répondre aux besoins de santé de la population.
03:42Donc, on ne va pas remplacer les médecins.
03:44On va simplement faire en sorte que le parcours de maladie du patient se passe mieux
03:51avec les compétences que l'on a aujourd'hui.