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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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00:00Bonjour à tous. Programme chargé ici à l'Assemblée nationale.
00:05Séance des questions au gouvernement.
00:07Première motion de censure pour Michel Barnier.
00:10A tout de suite.
00:11Musique de tension
00:13...
00:24Bienvenue sur LCP.
00:25Programme très riche pour ce mardi 8 octobre.
00:28Dans moins d'une heure, c'est la séance des questions
00:31au gouvernement à suivre en direct, en intégralité, sur LCP.
00:35Le compte à rebours est lancé.
00:37Tout de suite après, le Premier ministre,
00:39Michel Barnier, affrontera sa première motion de censure.
00:43Elle est déposée par le nouveau Front populaire.
00:46Pour tout comprendre de ce qu'il se passe à l'Assemblée,
00:49Stéphanie Despierre, Clément Perrault sont salles des 4 colonnes
00:52pour des interviews, des décryptages des coulisses.
00:55Marco Pommier est dans l'hémicycle.
00:57On vous fera vivre un peu avant 15h l'arrivée du Premier ministre
01:01et des membres du gouvernement par la cour d'honneur
01:04de l'Assemblée nationale.
01:06Clément Perrault, vous êtes salle des 4 colonnes.
01:09C'est encore une journée importante pour le gouvernement
01:12à l'Assemblée.
01:13Double ration parlementaire pour le Premier ministre,
01:16avec d'abord la séance de questions au gouvernement
01:19et ensuite, vous l'avez dit, Elsa, l'examen de la motion de censure.
01:23Le Premier ministre va passer tout l'après-midi
01:25ici, à l'Assemblée, dans l'hémicycle.
01:28Il va devoir justifier l'action de son gouvernement,
01:31notamment sur les questions autour du budget,
01:33qui sera bientôt présentée.
01:35Ici, en salle des 4 colonnes, les premiers journalistes
01:38sont déjà arrivés.
01:39Quelques députés commencent à circuler à moins d'une heure
01:43d'envoi des questions au gouvernement.
01:45Merci, Clément.
01:46Marco Pommier, vous êtes à quelques mètres
01:48dans l'hémicycle.
01:49Sur quel thème vont-ils interpeller le gouvernement ?
01:53Un thème majeur, Elsa, la situation au Proche et Moyen-Orient.
01:57Au moins six questions sur le sujet.
01:59Un an après le 7 octobre, un an après les attaques
02:02terroristes du Hamas contre Israël, plus de 1 200 morts,
02:05la France insoumise interpellera le gouvernement sur le Liban,
02:09où Israël poursuit ses incursions terrestres et aériennes
02:12contre le Hezbollah.
02:13Le groupe Horizon, lui, interrogera le gouvernement
02:16sur sa stratégie diplomatique, alors qu'Emmanuel Macron
02:19a demandé ce week-end l'accompagnement
02:21des livraisons d'armes à Israël utilisées à Gaza,
02:24affirmant, au passage, que la France n'en livrait pas.
02:27Une séance de questions au gouvernement
02:29qui débutera à 15h par un hommage à Louis Mermaz,
02:32ancien président de l'Assemblée nationale
02:34entre 1981 et 1986.
02:36Il est décédé le 15 août dernier.
02:38Merci, Marco.
02:39Et donc, sur ce plateau, dans cette salle des pas perdus,
02:42j'ai le plaisir d'accueillir Mathieu Lefebvre.
02:45Vous êtes député ensemble pour la République du Val-de-Marne.
02:48Bonjour.
02:49Député du groupe socialiste et apparenté du Calvado,
02:52c'est vous qui allez défendre cette première motion de censure,
02:56une motion de principe.
02:57Vous l'aviez décidée avant même que Michel Barnier soit nommé.
03:00Depuis le début, Michel Barnier a de toute façon refusé
03:03de solliciter un vote de confiance de l'Assemblée nationale,
03:06comme il l'est d'usage républicain.
03:08C'est une motion de défiance à l'égard de la politique
03:11que porte Michel Barnier,
03:13mais aussi sur le principe de la nomination du gouvernement Barnier.
03:16Nous considérons que ce gouvernement est issu
03:19d'un déni démocratique.
03:20C'est la coalition des perdants,
03:22ceux qui ont perdu aux Européennes aux législatives,
03:25c'est-à-dire l'ancienne majorité présidentielle,
03:28les Républicains qui représentent 47 députés à l'Assemblée nationale.
03:31On a eu l'occasion de le dire, mais on aura l'occasion de le marquer.
03:35C'est une opposition et l'occasion pour que chaque parlementaire
03:38puisse exprimer son soutien ou son refus du gouvernement.
03:41Ceux qui voteront la censure seront les opposants
03:44que nous considérons illégitimes.
03:46On comprend à qui vous voudrez adresser.
03:48Mathieu Lefebvre, vous comprenez que c'est le jeu politique.
03:51La gauche ne voulait pas de Barnier au gouvernement.
03:54On dépose une motion de censure.
03:56Le pays vaut mieux que des jeux politiques.
03:58Barnier n'avait pas prononcé un mot de son discours de politique
04:01que la gauche voulait le censurer.
04:03La gauche et l'extrême gauche sont dans une posture de blocage.
04:07Ils veulent que tout cela ne fonctionne pas.
04:09L'intérêt du pays leur est secondaire.
04:11Je crois qu'il faut aider Michel Barnier
04:14dans sa réussite pour le pays.
04:15Les Français, quand on les rencontre sur le terrain,
04:18ne disent pas de censurer Michel Barnier.
04:21Empêchez-le, ne l'aidez pas à faire.
04:23Peut-être pas à vous.
04:24Ce qu'ils me disent, c'est qu'on n'en peut plus, Emmanuel Macron.
04:28Quand allez-vous venir au pouvoir ?
04:30Là, c'est Michel Barnier, pas Emmanuel Macron.
04:33C'est le premier ministre d'un gouvernement
04:36qui est la négation du résultat des urnes.
04:39J'espère que vous l'entendez aussi.
04:41C'est un gouvernement qui repose sur l'antithèse du Front républicain
04:44qui a permis à des députés de l'ancienne majorité...
04:47C'est ce qu'on entend, même si on ne va pas faire le débat du mois d'août.
04:51Vous n'avez pas gagné les élections, la droite non plus.
04:54C'est une coalition droite-camp présidentielle
04:57qui dirige le pays.
04:58Les électeurs d'Arthur Delaporte disent qu'ils ne comprennent pas cela.
05:02Les électeurs qui représentent M. Delaporte
05:04ont refusé que la gauche soit au gouvernement.
05:07La gauche de gouvernement n'a pas voulu de la gauche au gouvernement.
05:11Il a reproché au président de la République
05:13de ne pas avoir nommé un Premier ministre
05:15que lui-même aurait censuré.
05:17On voit bien qu'on age en pleine hypocrisie.
05:20Vous parliez de l'hypothèse Bernard Cazeneuve.
05:22M. Delaporte lui-même n'en a pas voulu.
05:24Il faut arrêter de pleurer sur le lait renversé.
05:27Les Français et la France méritent mieux que ça.
05:30Travaillons au service de l'intérêt général dans les prochains mois.
05:34Vous n'avez pas voulu de Bernard Cazeneuve à Matignon.
05:36C'est plus compliqué que ça.
05:38Bernard Cazeneuve n'a jamais été proposé à Matignon.
05:41Il aurait fallu le nommer.
05:43Je crois bien que nous n'aurions pas censuré Bernard Cazeneuve
05:46s'il avait fait un rapport de politique générale.
05:49Nous avons toujours dit qu'il y avait le quoi avant le qui.
05:53La question de la politique menée et de l'alliance formée
05:56avant de savoir qui était la personnalité pour la représenter.
05:59On a porté Lucie Castet.
06:00Le président de la République a considéré
06:03que l'alliance des macronistes et du RN pour la censurer
06:06était de nature à l'empêcher de gouverner.
06:08Il fallait chercher la possibilité de faire un gouvernement sans le RN.
06:12Peut-être Bernard Cazeneuve ou Kengato.
06:14Mais si c'était pour faire une politique de continuation du macronisme,
06:18oui, je n'aurais pas validé ça.
06:20On sent bien Mathieu Lefebvre et Arthur Delaporte
06:22qu'il fallait que ce débat soit purgé de l'été.
06:25Il le sera tout à l'heure pour la motion de censure.
06:27Michel Barnier sera toujours Premier ministre
06:30dans quelques heures à l'Assemblée.
06:32C'est heureux qu'il puisse mettre en oeuvre
06:34sa déclaration de politique générale.
06:36Il n'avait même pas dit un mot que la gauche voulait censurer.
06:40Personne, sauf les parlementaires socialistes et d'extrême-gauche,
06:43est dans cette disposition d'état d'esprit.
06:45Les Français veulent que le pays avance,
06:48ne pas être bloqué par une situation chaotique.
06:50On va parler après du fond.
06:52Vous disiez que cette motion de censure
06:54est dans l'opposition, qui n'est pas dans l'opposition.
06:57Vous parlez du RN qui ne votera pas la motion.
07:00Mais voulez-vous que le RN vote la motion ?
07:03On a entendu plusieurs députés du Front de Gauche dire
07:05qu'on n'avait qu'à la voter.
07:07Seriez-vous à l'aise avec une motion votée par le RN ?
07:10Celui qui a fait voter une motion en Catimini avec l'extrême-droite,
07:13c'est Emmanuel Macron, quand il a dit que Lucie Castel n'existe pas
07:17parce que le RN et les macronistes votent contre elle.
07:19Il y a ceux qui votent une censure et ceux qui la déposent.
07:22On dépose une censure.
07:23On ne votera pas une censure du RN.
07:25Chaque parlementaire est libre de se situer
07:28par rapport à cette censure.
07:29Si le RN décidait de la voter,
07:31derrière, il faudrait former un autre gouvernement.
07:34Évidemment qu'on ne formera pas, en tout cas une coalition majoritaire,
07:38un gouvernement avec le RN
07:40où on ne cherchera pas à bénéficier du soutien sans participation
07:43du RN, à la différence de Mathieu Lefèvre et de Michel Barnier.
07:46Dès qu'un ministre, et je salue le courage du ministre de l'Economie,
07:50dit que le RN n'est pas dans l'arc républicain,
07:52il se fait rabrouer par le Premier ministre,
07:55et il s'excuse auprès de Marine Le Pen.
07:57C'est bien la preuve qu'il y a besoin, aujourd'hui,
08:00du soutien du RN pour que ce gouvernement subsiste.
08:04Vous avez besoin du soutien du RN.
08:05On le voit dans les têtes de commissions.
08:08Il faut une abstention du RN. On en reparlera pour la destitution.
08:11Ce gouvernement tient parce que, pour l'instant,
08:13Marine Le Pen a décidé de ne pas voter de censure.
08:16Le combat contre le RN, il y a ceux qui en parlent et ceux qui le font.
08:20Je pense qu'il faut agir plutôt que d'être dans la censure
08:23dans l'obstruction permanente.
08:26L'insoumission permanente mène à la normalisation
08:30du RN et la stratégie d'hystérisation
08:32du débat à laquelle participent M. Delaporte et ses amis,
08:35qui font qu'aujourd'hui, Mme Le Pen paraît moins dangereuse
08:38qu'elle n'est réellement.
08:40Il faut faire attention à cela.
08:41On combat le RN sur le terrain des idées,
08:44pas uniquement avec des postures.
08:46Vous dites, M. Delaporte,
08:48que chacun est libre, dans mon groupe politique,
08:50de voter ou non la censure du RN.
08:52Non, je dis notre censure.
08:54Je ne voterai jamais une censure du RN.
08:56Vous dites que chaque parlementaire peut faire ce qu'il veut.
08:58Je ne voterai jamais rien qui vienne du RN.
09:02Vous ne m'avez pas entendu.
09:04Je ne voterai jamais rien qui vienne du RN.
09:06Par contre, la censure des socialistes,
09:08présentée cet après-midi par Olivier Faure,
09:10tout parlementaire, est libre de la voter.
09:12C'est ce que j'ai dit.
09:13Vous espérez insembler plus largement ?
09:15Vous avez fait passer une loi immigration
09:17grâce au soutien du RN.
09:18Vous avez été élu massivement...
09:20Il y a eu cette discussion pour savoir si la loi passait ou non.
09:24Si le RN avait voté contre, la loi ne passait pas.
09:26S'il s'était abstenu, elle passait.
09:27Ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui,
09:29vous avez été élu en grande partie,
09:31je ne sais pas votre cas spécifiquement,
09:32mais il m'est arrivé de débattre avec la plupart...
09:35Vous avez 67 députés sur 99
09:37qui ont été élus grâce à une logique de fonds républicain.
09:39Aujourd'hui, vous devriez vous retourner
09:41vers les électeurs de gauche qui ont voté très massivement pour vous,
09:43bien plus massivement que les électeurs de droite.
09:45Les électeurs de gauche, monsieur Delaporte,
09:48ne comprennent pas votre prise de position.
09:51D'abord, le fait que vous soyez totalement l'otage
09:53des insoumis et de leurs outrances.
09:55Pardon de vous le dire.
09:56Pardon de vous le dire.
09:57Libre, oui et non.
09:58Quand vous vous faites élire avec son étiquette,
10:00c'est pas forcément...
10:01Une motion de destitution discutée en commission des lois.
10:03On en parlera après.
10:04Messieurs, je vous demanderai votre avis.
10:06On va avancer puisque cette motion de censure,
10:08on l'a vu, elle a peu de chances d'être adoptée,
10:09mais ce n'est pas la fin des problèmes pour Michel Barnier.
10:12C'est l'automne et c'est donc le budget
10:15et c'est une zone de turbulence pour le Premier ministre.
10:17La présentation du texte sera en Conseil des ministres jeudi.
10:20En attendant, Michel Barnier était à la réunion de votre groupe,
10:23Mathieu Lefebvre, le groupe Ensemble pour la République.
10:26Stéphanie Despierre, vous êtes celle des quatre colonnes.
10:28Comment s'est passée cette réunion ?
10:30On nous parle d'échanges un peu tendus.
10:32Oui, Elsa, alors pourtant, ça avait bien commencé.
10:34Michel Barnier avait tenté une sorte de mer qui ne coule pas
10:36en disant aux députés,
10:37je souhaite une fluidité, une proximité avec vous.
10:40Il faut qu'on apprenne à se connaître.
10:42Même chose du côté de Gabriel Attal,
10:43qui assurait le Premier ministre de son soutien.
10:45Et puis, il y a eu des questions de fond sur les impôts,
10:48sur l'assurance-chômage,
10:49auxquelles le Premier ministre n'a pas vraiment répondu.
10:52Donc, les députés macronistes étaient un peu déçus.
10:54Et puis, ça s'est carrément terminé dans une ambiance délétère.
10:58Ça a dérapé quand une députée a remercié le Premier ministre
11:01de venir enfin devant le groupe.
11:03Le « enfin », c'était le mot de trop pour Michel Barnier,
11:05qui a pris la mouche.
11:06Et il a répondu de façon très véhémente,
11:09trop véhémente, selon plusieurs élus du groupe.
11:12C'est surprenant.
11:13Ça n'aide pas à mettre de l'huile dans les rouages,
11:16déplorait un élu spécialiste du budget
11:19à la sortie de la réunion.
11:20Il est sur la défensive.
11:21Beaucoup de députés du groupe ont eu le sentiment
11:24qu'ils n'acceptaient pas les critiques.
11:26Et les députés ont, je vous l'ai dit,
11:28déploré un manque de réponses sur le fond.
11:30Alors, du côté de Matignon, on essaye de dédramatiser.
11:33On explique que c'était un échange franc et direct
11:36dans le style du Premier ministre.
11:39Merci beaucoup, Stéphanie.
11:40Je vous pose la question à vous, Mathieu Lefèvre,
11:42puisque vous y étiez.
11:43Échange véhément ou franc et direct avec le Premier ministre ?
11:46C'était un échange exigeant.
11:48On a fait part au Premier ministre de notre divergence
11:51sur la façon d'arriver à l'équilibre des comptes publics
11:54en lui redisant qu'on le soutiendrait massivement
11:57pour réduire les déficits publics.
11:59On dit simplement qu'il y a plusieurs chemins.
12:01Il y a le choc fiscal qu'a produit François Hollande.
12:03Et puis, il y a la réduction des dépenses publiques.
12:05C'est le chemin que nous privilégions.
12:07Dans sa déclaration de politique générale,
12:09c'était 2 tiers, 1 tiers.
12:102 tiers de baisse des dépenses, 1 tiers d'augmentation d'impôts.
12:12Même ça, ça ne vous suffit pas ?
12:141 tiers d'augmentation d'impôts,
12:15ça veut dire près de 20 milliards d'euros de hausse d'impôts.
12:18Ça va toucher tous les Français.
12:20Personne ne peut croire que 20 milliards d'euros
12:22se trouvent uniquement chez les plus aisés dans notre pays.
12:25Et ça ressemble furieusement à ce qu'a fait François Hollande en 2012
12:28et qui a grippé pendant longtemps la machine économique.
12:30Si ça ressemble à ce qu'a fait François Hollande, Arthur Delaporte,
12:33ça vous va, j'imagine ?
12:34Je vais répondre très simplement à Mathieu Lefebvre.
12:36Les 40 milliards d'euros de coupe budgétaire,
12:39il ne croit pas que ça va peser d'abord sur les plus précaires.
12:42C'est moins de services publics,
12:43c'est moins d'argent pour les petits retraités.
12:45C'est finalement moins pour ceux qui ont le moins.
12:48Alors que l'impôt, on peut justement décider de le rendre plus juste.
12:51Et donc si on dit 20 milliards de hausse de prélèvements,
12:54dans ce cas-là, il y a moyen de faire en sorte
12:56que ce sont les plus aisés qui payent
12:58et que ce soit plus réparti.
12:59Je rappellerai pour finir
13:01que vous avez fait 50 milliards d'euros par an de cadeaux fiscaux,
13:04d'abord aux plus aisés, avec la suppression de l'ISF, de la flat tax...
13:06Sur ces baisses d'impôts.
13:07La taxe d'habitation, monsieur Delaporte.
13:08Vous savez que ça profitait déjà à ceux qui payaient des impôts
13:12et que c'était un impôt qui avait une vocation redistributive.
13:14Aujourd'hui, vous le faites payer comment ?
13:15Vous voulez le rétablir, monsieur Delaporte ?
13:17Il n'y a pas eu énormément de gains politiques pour vous,
13:18il faut le dire sur cette suppression de la taxe d'habitation.
13:20Est-ce qu'il veut rétablir la taxe d'habitation ?
13:23Laissez-moi déjà vous répondre.
13:24Ce n'est pas une position qu'on porte,
13:26parce que c'est un impôt nouveau.
13:27Mais une fois que vous avez supprimé la taxe d'habitation,
13:29qui paye aujourd'hui la taxe d'habitation ?
13:30Ce n'est pas le Saint-Esprit, c'est des taxes.
13:32C'est donc les Français les plus précaires aujourd'hui
13:35qui ne payaient pas avant la taxe d'habitation
13:36qui se retrouvent à payer la taxe d'habitation des plus riches.
13:38Sur ces 20 milliards de hausse d'impôts,
13:42on nous parle d'entreprises avec des chiffres d'affaires
13:44de plus de 1 milliard, 65 000 ménagers les plus aisés.
13:48Est-ce que ça, à la gauche, ce sont des mesures
13:49que vous pourriez voter dans le cadre d'un budget ?
13:52Bien sûr. Après, il faut toujours voir la ventilation,
13:54la distribution, parce que ce qui compte,
13:56c'est qu'on parle souvent du taux moyen des prélèvements obligatoires
13:58qui reste globalement stable,
14:00mais c'est les inégalités aujourd'hui qui existent.
14:02Quand vous êtes plus riche, vous payez finalement moins d'impôts
14:04en proportion que ceux qui sont les classes moyennes.
14:06Donc évidemment qu'il faut mettre à contribution les plus aisés.
14:09C'est pour ça qu'il a raison de ce point de vue-là.
14:11Mais la question, c'est où va-t-il faire les économies ?
14:13Et je le dis encore une fois, monsieur Lefebvre,
14:1540 milliards d'euros d'économies sur le dos des plus précaires,
14:18c'est impossible.
14:19On finit sur la partie recette. Juste, Mathieu Lefebvre,
14:21est-ce que le ministre de Budget, Laurent Saint-Martin,
14:22qui est de votre parti politique,
14:25explique que ça va concerner des entreprises
14:27dont le chiffre d'affaires dépasse 1 milliard,
14:29des ménages où une personne seule
14:31gagne plus de 500 000 euros par an ?
14:33Est-ce qu'aujourd'hui, vous assumez de dire
14:35non, ces gens-là ne peuvent pas contribuer davantage
14:38à l'effort sur les finances publiques ?
14:39Et quand on augmente, par exemple, les charges sociales
14:42sur les petites et les moyennes entreprises...
14:44Alors là, je ne vous parle pas des charges sociales.
14:46Je vous parle précisément de la surtaxe
14:48sur l'impôt sur les sociétés.
14:50Et sur l'impôt sur les revenus des ménages les plus fortunés.
14:53Pendant 7 ans, avec Emmanuel Macron,
14:54on a baissé les impôts, et notamment l'impôt sur les sociétés,
14:57et on est revenu dans la moyenne européenne.
14:59Moi, j'ai la faiblesse de croire que c'est grâce à ça
15:01qu'on a recréé 2,5 millions d'emplois,
15:02que de l'emploi industriel est revenu sur notre pays.
15:05Je dis attention au signal que nous envoyons.
15:07Mais est-ce que ce n'est pas à cause de ça, aujourd'hui,
15:07que nos finances publiques aussi sont dans le rouge ?
15:10Est-ce qu'on avait les moyens de faire autant de baisse d'impôt ?
15:12Je ne partage pas du tout cette analyse.
15:13Les baisses de charges, les baisses d'impôt que nous avons faites,
15:14elles ont rapporté infiniment plus que ce qu'elles ont coûté,
15:17en réalité, au budget de l'Etat ou au budget de la Sécurité sociale.
15:20Plus vous créez de la croissance, plus vous créez de l'activité,
15:22plus vous avez in fine de recettes publiques.
15:25Je dis aujourd'hui attention à ne pas détruire,
15:27par un signal fiscal qui serait très important,
15:30tout ce que nous avons fait depuis 7 ans
15:31et qui a contribué à ce que les Français
15:33aient un petit peu plus confiance dans leur économie.
15:35Alors, on entend l'avertissement d'Ensemble pour la République,
15:38qui fait partie du socle commun sur lequel s'appuie le Premier ministre.
15:41On va entendre la droite républicaine,
15:43puisque le député Jean-Didier Berger
15:44est au micro de Clément Perreault, celle des quatre colonnes.
15:47Jean-Didier Berger, le budget, ce n'est pas un secret,
15:49va comporter des hausses d'impôts,
15:51et pas seulement pour les plus fortunés.
15:53Il y aura aussi les retraités,
15:54qui pourraient avoir un gel de leur pension de retraite,
15:56de l'indexation jusqu'au mois de juillet,
15:59des augmentations d'impôts de la part d'un Premier ministre de droite.
16:02Est-ce que c'est normal ?
16:03Ca, c'est la copie qui va nous être présentée.
16:05C'est en tout cas les indiscrétions qu'on a pu en avoir
16:07et les annonces qui ont été faites.
16:09Mais nous, avec la droite républicaine et Laurent Wauquiez,
16:11nous avons aussi dit au Premier ministre, au gouvernement,
16:13que nous souhaitions aller vers des options
16:16qui nous permettent d'éviter au maximum
16:18les augmentations d'impôts
16:19et d'éviter de toucher au maximum aux pensions des retraités.
16:22C'est ce que nous avions dit dès le départ,
16:24et donc fidèle à ce que nous avions dit,
16:25nous allons faire des propositions pour faire en sorte
16:28que nous puissions nous passer au maximum
16:31de ce qui nous paraît être, voilà,
16:33pas forcément extraordinaire pour les Français.
16:36Le gouvernement cherche 60 milliards.
16:39Il en espère 20 milliards par les augmentations d'impôts,
16:4240 milliards par des économies.
16:43C'est un dosage qui vous semble bon ?
16:46Nous, ce que nous avions proposé, c'était 50 milliards d'économies
16:49et puis 10 milliards de baisse d'impôts,
16:51donc pour arriver à un total de 40 milliards.
16:53On va voir ce qui sépare nos 40 milliards
16:56des 60 milliards du gouvernement
16:58pour voir si on compte exactement pareil.
17:00Puis nous allons, de façon hyper-constructive,
17:02parce que nous sommes en plein et total soutien
17:04au gouvernement de Michel Barnier,
17:06voir comment augmenter encore la dose d'économie
17:08que nous serions susceptibles de proposer.
17:11Et puis ensuite, le gouvernement et le Premier ministre
17:13ont dit qu'ils étaient très ouverts
17:15à remplacer des augmentations d'impôts
17:16par des baisses de dépenses publiques supplémentaires.
17:19C'est ce que nous allons essayer de faire ensemble.
17:21Merci à vous.
17:23Merci beaucoup, Clément.
17:25Alors, vous en parliez avec votre invité.
17:27Il y a une mesure qui rapporte 4 milliards.
17:29C'est décaler la réévaluation des retraites
17:32du 1er janvier au 1er juillet.
17:34Est-ce que c'est une ligne rouge pour les socialistes ?
17:37On a fait le calcul.
17:38Pour un retraité qui est au SMIC, par exemple,
17:41c'est à peu près 200 euros de moins, 230 euros de moins.
17:44Par an ?
17:45Donc c'est quand même pas neutre,
17:46sachant qu'aujourd'hui, c'est les petits retraités
17:48qui nous disent avoir du mal à payer leur fin de mois.
17:51C'est pas neutre, et en même temps,
17:52Michel Barnier dit qu'il faut que tout le monde contribue un peu,
17:55les salariés, les entreprises et les retraités.
17:58Si on veut mettre les gens à contribution,
17:59c'est en fonction de leurs moyens.
18:01Moi, j'ai croisé des retraités qui avaient des pensions confortables
18:03et qui disaient qu'ils n'avaient pas de problème
18:05à payer plus d'impôts.
18:06Par contre, ils ne me disaient pas
18:08n'augmentez pas ma petite pension
18:10quand ils étaient au niveau du SMIC ou même en dessous,
18:12parce qu'il y a beaucoup de retraités
18:13qui sont en dessous du SMIC.
18:15Donc le vrai sujet de l'augmentation des pensions,
18:16aujourd'hui, c'est un sujet de justice sociale,
18:18de justice aussi, plus largement,
18:20pour ceux qui ont des problèmes de pouvoir d'achat.
18:22Sur les retraités,
18:23cette indexation décalée dans le temps des pensions de retraite,
18:26est-ce que vous dites oui si, moi, on peut demander
18:28peut-être aux retraités de faire cet effort ?
18:30Je vais vous surprendre, mais je partage l'analyse de M. Delaporte.
18:33Je pense que, notamment sur les petites retraites,
18:35ça fait des sommes qui sont importantes et je pense qu'il y a...
18:38Alors, on ne parle pas du minimum vieillesse, là ?
18:40Oui, bien sûr, mais vous savez, des gens qui gagnent 1 500,
18:433 000 euros à deux, ils ne vivent pas forcément très facilement.
18:46Je pense qu'il faut faire très attention à cela.
18:48En revanche, si on allait vers une suppression de cette mesure,
18:51il faut avoir le courage de proposer une économie à due concurrence.
18:55Mais surtout, ce que j'observe, c'est qu'il y a une forme de contradiction
18:58entre la volonté de rouvrir le débat sur la réforme des retraites
19:02et cette mesure. Il faut faire attention à cela également.
19:05Et en même temps, vous parlez de la réforme de l'assurance chômage,
19:09donc on parle beaucoup des actifs, peut-être de travailler plus,
19:11du jour de carence, des 35 heures.
19:13Les retraités, ils peuvent peut-être aussi faire un effort.
19:16On dit souvent qu'ils ont un niveau de vie
19:17qui peut être parfois supérieur aux gens qui travaillent en France.
19:20Vous savez, ils ont travaillé toute leur vie.
19:22Il y a des gens pour qui il y a l'augmentation de 2 %,
19:24encore une fois, quand on gagne 1 500, 3 000 euros à deux,
19:27c'est tout sauf négligeable.
19:29Donc je pense qu'il faut faire très attention.
19:31C'est une mesure à manier avec beaucoup de précautions.
19:33Alors justement, vous, sur la baisse des dépenses,
19:35là, on est sur 2 tiers, 1 tiers.
19:37On verra quelle est la réalité de ce 2 tiers, 1 tiers
19:39lors de la présentation du budget sur les dépenses publiques.
19:41Vous, c'est zéro dépense, il ne faut pas y toucher ?
19:43Évidemment qu'on est toujours pour dégager des économies
19:47là où c'est possible, là où c'est souhaitable.
19:48Combien, par exemple ?
19:50Là, il faut faire 60 milliards d'euros d'économie.
19:52Il évoque des fusions d'administration,
19:53peut-être que ça peut rapporter
19:54quelques centaines de millions d'euros.
19:56François Hollande évoquait hier, par exemple,
19:58le service national universel, c'est encore,
19:59allez, en 2024, à peu près 200 à 300 millions d'euros.
20:02Donc voilà, c'est par-ci qu'on pourra choper
20:05des économies de bout de chandelle.
20:07Mais ce que je vous dis aujourd'hui, c'est qu'il ne faut pas
20:09s'engager dans des économies déraisonnables.
20:11Pourquoi ? Parce que si on fait, par exemple,
20:13une réduction du nombre de fonctionnaires,
20:14qu'est-ce que c'est, derrière ?
20:16C'est un impact terrible sur la croissance,
20:17c'est moins de recettes pour l'Etat,
20:19c'est donc plus de déficit, c'est donc, finalement,
20:24C'est ce qui s'est passé pour des pays
20:25qui ont massivement réduit leurs dépenses publiques.
20:27Je pense, par exemple, à la Grèce, notamment,
20:29qui se sont retrouvées, derrière, dans des spirales,
20:31avec une croissance qui est, derrière, extrêmement faible.
20:34Donc je dis aux apprentis sorciers, attention,
20:3640 milliards de chocs fiscales, de chocs de coupe dans les dépenses,
20:40c'est insupportable, c'est insoutenable,
20:42et je ne vois pas où ils les trouveront.
20:43Justement, Mathieu Lefebvre, avec votre groupe,
20:45Ensemble pour la République, vous faites une conférence
20:46de presse demain pour présenter ces mesures.
20:49Vous pouvez aller au-delà de 40 milliards d'euros
20:52d'économies sur les dépenses publiques ?
20:53Oui, d'abord, contrairement à M. Delaporte,
20:55nous, on a envie de réduire les déficits publics,
20:57parce que, si on dit qu'on ne fait rien du tout sur les dépenses...
20:59Vous les avez augmentées, quand même, depuis septembre.
21:01Oui, on a protégé les Français.
21:02Donc vous avez augmenté les déficits publics
21:04avec des cadeaux fiscaux aux plus riches.
21:06Aucune proposition de votre part,
21:07ni d'ailleurs de la part de la droite républicaine,
21:09pour nous dire qu'il ne fallait pas protéger les restaurateurs,
21:11il ne fallait pas protéger les commerçants,
21:13il ne fallait pas protéger...
21:14Notamment pendant la période du Covid,
21:15qui explique une partie du creusement de la dette, pas tout.
21:19Et une partie majeure.
21:20L'autre partie, vous savez ce que c'est ?
21:21Ce sont les dépenses de retraite, parce qu'en France,
21:23on a des dépenses de retraite qui sont beaucoup plus élevées
21:25que chez nos voisins.
21:26Comment on fait 40 milliards d'euros d'économies
21:28sur les dépenses publiques, Mathieu Lefebvre,
21:30sans que ce ne soit pas des réductions de services publics,
21:33des déremboursements trop importants de médicaments ?
21:35Nous, disons, par exemple, qu'il y a une réforme
21:37qui est sur le bureau du Premier ministre,
21:38il n'y a plus qu'à la signer,
21:39c'est la réforme de l'assurance chômage.
21:41Elle permet de remettre 100 000 personnes au travail,
21:44elle permet aux commerçants, aux indépendants,
21:47aux artisans qui ont du mal à recruter aujourd'hui,
21:49de rapprocher l'offre de la demande de travail.
21:51Ca rapporte combien, ça ?
21:52Ca rapporte 4 milliards d'euros, et c'est bénéfique
21:54pour les finances publiques.
21:55On rappelle que c'est Gabriel Attal qui avait suspendu
21:57cette réforme de l'assurance chômage.
22:00Michel Barnier a l'air de la renvoyer
22:01plutôt aux partenaires sociaux.
22:03Je pense qu'il y a urgence à remettre cette réforme
22:06dans le débat, il y a urgence à l'appliquer.
22:08On a 350 000 offres d'emploi qui, aujourd'hui,
22:10ne sont pas pourvues.
22:11Cette réforme qui nous rapproche de la moyenne européenne,
22:14qui ne fait pas que demain nous serons dans un pays d'austérité,
22:16contrairement à ce qu'on veut bien croire,
22:17permettra, je crois, de faciliter l'embauche
22:19pour des commerçants, des artisans qui en ont aujourd'hui besoin.
22:22Allez, et puis comme je vous l'ai promis,
22:24un dernier mot, Arthur Delaporte,
22:25très rapidement sur l'assurance chômage.
22:26C'est la continuation des deux précédentes
22:28qu'on contribue d'une part à appauvrir les travailleurs précaires,
22:31toutes les études le montrent, et à appauvrir aussi
22:33ceux qui cotisent, parce que quand je cotise
22:35pour l'assurance chômage, j'ouvre un droit.
22:36Aujourd'hui, ce que vous faites, c'est réduire les droits
22:37des gens qui ont cotisé, et c'est évidemment
22:39socialement inacceptable et surtout économiquement inefficace,
22:42parce que rien ne montre que vos précédentes réformes
22:44ont produit des effets positifs.
22:45Allez, on passe à un autre sujet, puisque comme je vous l'ai promis,
22:48on saura tout de ce qui se passe à l'Assemblée
22:50en commission, en séance, dans les réunions.
22:52C'est le bruit de couloir.
22:59Stéphanie Despierre, vous êtes celle des quatre colonnes.
23:01Une décision importante a été prise ce matin
23:03aux conférences des présidents.
23:05Oui, les députés ne débattront pas
23:06d'une éventuelle procédure de destitution d'Emmanuel Macron.
23:09Le thème ne sera même pas inscrit à l'ordre du jour
23:12de l'Assemblée nationale. C'est la décision
23:14de la conférence des présidents de l'Assemblée ce matin.
23:16Décision après un vote.
23:18Tout le nouveau Front populaire a voté pour, évidemment.
23:21Le camp Macron, lui, a voté contre, ainsi que la droite républicaine,
23:24l'Union des droits d'Éric Ciotti et le groupe Liott.
23:27Éric Ciotti explique que ce n'est pas l'urgence.
23:29Le Rassemblement national, lui, s'est abstenu.
23:32Mais Mathilde Panot, la chef des Insoumis,
23:34accuse Marine Le Pen d'avoir sauvé Emmanuel Macron.
23:38Sierre Le Chatelain, la chef des écologistes,
23:40dénonce une indication de plus de l'entente cordiale
23:43entre Emmanuel Macron et le RN.
23:45La France insoumise, soutenue par ses alliés,
23:47voulait que le Parlement se constitue en haut de cour
23:50pour juger le président de la République
23:52et éventuellement le destituer, car il n'aurait pas nommé
23:55de gouvernement de gauche à l'issue des législatives.
23:58Le nouveau Front populaire avait donc déposé.
24:00C'est une proposition de résolution
24:02pour que l'ensemble des députés se prononce.
24:05Le texte avait déjà été largement rejeté en commission
24:09la semaine dernière.
24:10La procédure est donc aujourd'hui terminée.
24:13Arthur Delaporte, cette proposition de résolution
24:15pour destituer le président de la République
24:18n'avait aucune chance d'être adoptée.
24:20Vous, les socialistes, vous alliez voter contre en séance.
24:23Ça change quelque chose ?
24:24Je suis élu pour débattre et faire vivre la démocratie.
24:27Je considère que même si on n'est pas d'accord avec moi,
24:30on a le droit de le dire, et je n'ai pas peur de voter,
24:33d'exprimer un désaccord, en l'occurrence,
24:35avec la stratégie de la France insoumise,
24:37mais je reconnais qu'il y avait dans cette idée de destitution
24:40des fondements légitimes.
24:41Une colère à l'égard du président de la République
24:44qui a maltraité la Constitution,
24:45qui a maltraité l'esprit de la Constitution
24:48et la manière dont elle est appliquée depuis 1958.
24:50Donc il y avait débat.
24:51Il y avait débat.
24:53Était-ce un débat qui allait le mener à sa destitution ?
24:55C'était évidemment pas une perspective probable,
24:58mais ça permettait d'en discuter.
25:00Et je crois que les macronistes ont fait une erreur
25:02en utilisant le bureau de l'Assemblée comme un outil de censure,
25:05comme un outil d'empêcher un débat.
25:06Mathieu Lefebvre, de toute façon, on l'a vu en Commission des lois,
25:10ça a été largement rejeté, ça allait être le cas dans l'hémicycle.
25:13Pourquoi donc avoir voulu bloquer ce débat ?
25:16On n'a pas voulu bloquer ce débat.
25:18Il faut bien comprendre une chose,
25:20c'est que la France insoumise et la gauche en son entièreté
25:22cherchent aujourd'hui à abîmer nos institutions.
25:25C'est même pas tant le président de la République
25:27comme le collimateur, c'est la fonction elle-même
25:30de président de la République.
25:31Mais les Français, quand on les interroge,
25:33il y a des sondages sur un départ du président de la République,
25:36une démission, c'est une idée que certains Français peuvent partager.
25:40Quels sont aujourd'hui les motifs pour lesquels la destitution est valable ?
25:43Des motifs de haute trahison, des choses qui sont
25:45totalement étrangères à ce que fait le président de la République.
25:48On peut être en désaccord avec le président de la République.
25:50Évidemment, on est en démocratie,
25:51mais on n'est pas là pour vouloir à tout prix lui couper la tête,
25:54ça ne fonctionne pas comme ça, une démocratie.
25:55Une démocratie, c'est accepter sa défaite, la reconnaître
25:59et être en capacité de pouvoir débattre avec son adversaire,
26:01mais pas de remettre en cause en permanence...
26:03C'est vrai que vous étiez, en plus vous, les socialistes,
26:05assez d'accord pour dire que finalement,
26:06il n'y avait pas de motifs pour cette destitution.
26:09Et donc, c'est là où il y a un problème,
26:11parce que moi, je n'ai pas de malaise à aller dans l'hémicycle
26:14pour dire que je ne pense pas que la destitution était justifiée.
26:19Je veux bien le dire et je crois qu'il aurait été plus courageux
26:21de votre part d'aller l'assumer aussi publiquement
26:24plutôt que d'utiliser un sénacle clos,
26:25qui s'appelle la conférence des présidents de l'Assemblée,
26:28qui décide de l'ordre du jour
26:29où vous êtes globalement majoritaire
26:31avec le Rassemblement national pour couper court à un débat.
26:34Manque de courage, Mathieu Lefebvre,
26:35vous ne vouliez pas avoir ce débat dans l'hémicycle.
26:37Et c'est vrai qu'on le rappelle, puisque ça a été noté,
26:39c'est le Rassemblement national qui s'est abstenu
26:41et qui a permis le rejet de l'inscription
26:43de cette proposition de résolution dans l'hémicycle.
26:46Je pense qu'il faut faire très attention avec nos institutions.
26:49Là, c'est vous qui les maltraitez.
26:50Non, mais M. Delaporte, la procédure de destitution,
26:53c'est pas n'importe quoi dans la Ve République.
26:55On en a parlé aux commissions des lois, ça a été rejeté.
26:58Ça a été rejeté très largement, y compris par vous-même, d'ailleurs.
27:01Je pense qu'il faut faire très attention
27:03et ne chercher pas à abîmer des institutions
27:05que vous conforterez plus tard si un jour vous arrivez au pouvoir.
27:07Moi, je me souviens de ce que disait François Mitterrand
27:09des institutions de la Ve République,
27:10il les vouait aux gémonies.
27:12À peine arrivé au pouvoir, il s'est rendu compte
27:13que ces institutions, elles étaient plus grandes que lui,
27:16qu'elles le dépassaient, et il faut les préserver.
27:19Et que dit la loi qui fait appliquer l'article 68
27:21de la Constitution ? Elle dit qu'il y a un débat.
27:23Dans les 13 jours après le vote en commission.
27:25Qu'est-ce que vous avez fait ici ?
27:26Vous n'avez pas respecté la loi...
27:27C'est la conférence des présidents qui détermine l'ordre du jour.
27:31Vous n'avez pas respecté l'esprit de la loi,
27:33vous n'avez pas respecté ce que nos prédécesseurs ont voté
27:35et que moi, je respecte infiniment.
27:36C'était une décision de la conférence des présidents ce matin.
27:38Merci beaucoup, messieurs. Merci, Arthur Delaporte.
27:41Et merci, Mathieu Lefebvre, d'avoir débattu avec nous.
27:43On va rejoindre tout de suite Marco Pommier,
27:45qui a quitté l'Assemblée, mais il n'est pas loin,
27:47puisqu'il est sur la place du Palais Bourbon.
27:50Le nouveau Front populaire est attendu
27:51pour une photo de famille dans pas longtemps.
27:53Mais Marco, vous allez aussi nous parler
27:55du menu de ces questions au gouvernement.
27:57C'est dans moins d'une demi-heure.
28:01Oui, Elsa, cette photo de famille du NFP,
28:03elle doit se faire normalement aux alentours de 14h40.
28:06Alors, pour l'instant, on attend.
28:07En attendant, voici le programme de cet après-midi
28:10pour ces questions au gouvernement avec un thème majeur,
28:13la situation au Proche et Moyen-Orient.
28:15Au moins six questions sur le sujet,
28:18un an après les attaques terroristes du Hamas
28:21contre Israël, plus de 1 200 morts.
28:23La France insoumise interpellera le gouvernement
28:25sur la situation au Liban.
28:27Le groupe Horizon, lui, interrogera le gouvernement
28:30sur sa stratégie diplomatique, alors qu'Emmanuel Macron
28:33a demandé ce week-end l'arrêt des livraisons d'armes à Israël
28:37utilisées à Gaza, affirmant, au passage,
28:39que la France n'en livrait pas.
28:40Autre sujet, le budget 2025.
28:43Deux questions sur ce sujet.
28:45L'une sera posée par Clémentine Autain,
28:46du groupe Ecologisme.
28:48Elle dénoncera, je cite,
28:49l'austérité du prochain budget,
28:51alors que le Premier ministre prévoit
28:5360 milliards d'euros d'économies l'année prochaine.
28:56Voilà pour le programme, Elsa.
29:00Et bienvenue, si vous nous rejoignez sur LCP.
29:03Nous sommes à moins de 28 minutes de la séance de questions
29:06au gouvernement. Ce sera à suivre à 15h,
29:08en direct et en intégralité dans l'hémicycle.
29:11Vous retrouvez dans cette émission, évidemment,
29:13Stéphanie Despierre et Clément Perreault
29:15dans la salle des Quatre Colonnes.
29:17On vivra l'arrivée du Premier ministre Michel Barnier
29:20et de ses ministres dans la cour d'honneur
29:22de l'Assemblée nationale.
29:24Et puis, vers 14h52, notre invitée aujourd'hui,
29:26Nathalie Delattre, la ministre des Relations
29:29avec le Parlement. On a plein de questions à lui poser.
29:31Voilà pour le programme. Clément Perrault,
29:34vous êtes dans cette salle des Quatre Colonnes.
29:36Question au gouvernement, motion de censure.
29:38C'est une journée chargée pour Michel Barnier.
29:41Double ration parlementaire pour le Premier ministre.
29:44Il y a de très nombreux journalistes.
29:46C'est l'ambiance des grands jours ici,
29:48en salle des Quatre Colonnes, puisque cette motion de censure
29:51et la séance de questions sont des rendez-vous très attendus.
29:55Michel Barnier va passer tout l'après-midi
29:57dans l'hémicycle. Les députés vont l'interroger
30:00en long et en large. Ils auront également l'occasion
30:02de s'exprimer sur la motion de censure.
30:04Lui aussi pourra leur répondre. C'est à suivre
30:07tout au long de l'après-midi sur LCP.
30:10Merci beaucoup. Clément est dans cette 2e partie
30:12à 27 minutes de la séance des questions au gouvernement.
30:15J'ai le plaisir d'accueillir Erwan Balanang.
30:17Bonjour.
30:19Député Les Démocrates du Finistère,
30:21Thomas Ménager, bonjour.
30:22Député Rassemblement national du Loiret.
30:25On va parler de la situation internationale,
30:27puisque cette question va être évoquée très largement
30:30dans la séance de questions au gouvernement.
30:32Un mot sur les déclarations d'Emmanuel Macron ce week-end
30:35qui demande l'arrêt de livraison d'armes à Israël.
30:39Erwan Balanang, ces déclarations ont suscité des polémiques
30:42dans le camp présidentiel. Est-ce que vous les avez comprises ?
30:45C'est des questions et des sujets compliqués.
30:51Quand on est dans le camp de la paix,
30:53on se dit qu'il y a moins d'armes,
30:55peut-être que la guerre sera moins violente
30:57et qu'on pourra commencer à négocier.
30:59C'est extrêmement compliqué.
31:02Israël a été attaqué, violemment attaqué,
31:04de façon d'un acte terroriste terrible.
31:08Elle a répliqué dans son droit à la défense.
31:12Et je crois que dans cette situation,
31:15si on veut comprendre et si on veut aller vers la paix,
31:17je crois qu'il faut, et c'est une posture difficile à avoir,
31:21il faut comprendre les peines des uns et des autres,
31:24mais il faut aussi prendre en compte
31:26les responsabilités des uns et des autres.
31:29Et une fois qu'on a résolu cette équation,
31:31qui est une équation compliquée,
31:32qui est une équation avec un long histoire,
31:38peut-être qu'on y arrivera, peut-être qu'on arrivera vers la paix,
31:40mais aujourd'hui, j'ai l'impression
31:42qu'elle est plutôt en train de s'éloigner.
31:44De s'éloigner. Thomas Ménager, équation compliquée.
31:46Est-ce que vous avez compris ce dialogue assez tendu
31:49ce week-end entre Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien,
31:53Benjamin Netanyahou ?
31:54On a du mal à comprendre la position du président de la République
31:57parce qu'au final, déjà, la France, de son aveu même,
32:01ne livre pas réellement des armes aujourd'hui à Israël.
32:03Il parlait plutôt des Etats-Unis, notamment.
32:05Voilà, mais nous, en tant que pays,
32:07et les présidents de la République française,
32:09on n'a pas plus livré d'armes, puisque nous n'en livrons pas,
32:11mais par contre, nous livrons des composants,
32:13des composants qui participent notamment
32:14à la protection d'Israël, du Dôme de fer,
32:17et ça, ça serait aussi très inquiétant
32:18que la France ne continue pas d'aider Israël,
32:21qui aujourd'hui est attaqué,
32:23est attaqué dans sa souveraineté, on l'a vu avec le 7 octobre,
32:27malheureusement, que nous commémorons en ce moment,
32:29et puis avec ces multiples attentats
32:31qui, malheureusement, se multiplient.
32:33Mais Emmanuel Macron dit maintenant
32:34qu'il faut une solution politique.
32:38On ne peut plus, les combats ont assez duré,
32:41notamment à Gaza.
32:42On est d'accord qu'à terme, il faut bien entendu
32:44une issue diplomatique, une issue politique,
32:46et il faut une pacification de cette zone du monde,
32:49il faut éviter l'engrenage, ça, nous sommes tous d'accord,
32:51mais aujourd'hui, on a quand même un Etat démocratique
32:53qui est Israël, qui est attaqué par des groupes terroristes,
32:56islamistes, que ça soit le Hamas, d'un côté,
32:59ou le Hezbollah, qui amasse des armes,
33:01qui attaque, qui crée des attentats,
33:03qui tue des Israéliens, avec aussi, aujourd'hui,
33:07ces groupes terroristes qui détiennent encore des otages,
33:09des otages même français.
33:10N'oublions pas que nous avons encore deux de nos compatriotes
33:12qui sont aux mains du Hamas,
33:14et il ne pourra pas y avoir d'issue pacifique
33:17et d'issue diplomatique s'il n'y a pas, aujourd'hui,
33:20la libération des otages, et qu'il n'y a pas aussi
33:22la sécurité certaine pour Israël,
33:25parce qu'on ne peut pas avancer sans cette sécurité assurée
33:27pour Israël.
33:28Quelle doit être la voie de la France, Erwann Balanon ?
33:30On sait que le ministre des Affaires étrangères,
33:32Jean-Noël Barraud, qui est un modem comme vous,
33:35est en tournée dans le Moyen-Orient.
33:37Et un message de retenue face à Israël ?
33:41Évidemment, il y a les commémorations du 7 octobre,
33:43dont on a commémoré le premier anniversaire hier,
33:46mais voilà un dialogue un peu plus ferme
33:48avec Benyamin Netanyahou.
33:50Pour l'instant, c'est la position française.
33:52Là, aujourd'hui, dans les moments...
33:56Il y a le calendrier qui compte, évidemment.
33:57Nous sommes au lendemain du 7 octobre.
33:59On est au lendemain du 7 octobre.
34:01Et je crois qu'il faut avoir une pensée
34:03pour les victimes, pour les familles des victimes,
34:06pour les otages qui sont encore otages,
34:07pour le peuple israélien attaqué.
34:10Il faut avoir cette pensée.
34:11Après, il faut aussi avoir à l'esprit
34:16cette guerre qui tue et qui tue des deux côtés.
34:20Et je crois que la position de Jean-Noël Barraud,
34:22elle est une position qui a toujours été
34:24la position d'équilibre de la France.
34:26C'est de dire que la sécurité d'Israël
34:30passe aussi par la sécurité et l'existence
34:33de l'Etat de Palestine.
34:34Et tant qu'on n'arrivera pas à aller vers ce chemin-là,
34:37on n'y arrivera pas. Moi, petite anecdote,
34:40en 93, je suis étudiant.
34:42J'ai l'âge de nos étudiants aujourd'hui.
34:44Et en 93, c'est Oslo.
34:46Et je me souviens avoir eu des larmes aux yeux
34:49au moment de la signature des accords d'Oslo,
34:52des accords de paix, de ce moment historique.
34:54Et je crois qu'aujourd'hui, le message que l'on doit
34:57continuer à avoir et le message que l'on doit aussi avoir
34:59à notre jeunesse, qui, sur cette question,
35:01se pose beaucoup de questions,
35:03soyons du côté de la paix.
35:05Et être du côté de la paix, c'est d'essayer
35:07d'avoir de la compréhension des deux côtés.
35:09-"Compassion des deux côtés",
35:10nous dit Erwann Balanant.
35:12Thomas Ménager, vous parliez du droit d'Israël à se défendre.
35:15Est-ce que ce droit est sans limite, d'après vous,
35:17ou est-ce qu'on peut fixer des limites ?
35:19Bien entendu, il dépasse sans limite.
35:22Israël doit pouvoir se défendre,
35:24mais dans le cadre du droit international,
35:26du droit humanitaire, des droits de l'homme.
35:28Aujourd'hui, on n'a pas forcément tous les éléments,
35:31on n'est pas en capacité d'avoir les éléments,
35:33notamment des services de renseignement,
35:35mais il y a des instances internationales
35:37qui sont là pour contrôler si le droit humanitaire,
35:40si les cibles qui sont choisies par Israël sont mesurées.
35:43Et on a toujours, et je pense que c'est notre rôle,
35:45à appeler, bien sûr, à la retenue, à des attaques ciblées
35:49pour qu'il y ait, malheureusement,
35:50il y en aura toujours dans une guerre,
35:52le moins de victimes civiles possibles
35:53parce que, bien entendu...
35:55Et il y en a pourtant énormément à Gaza,
35:57il y en a aussi au Liban, en ce moment.
35:58Oui, et ça, nous le savons,
36:00et nous ne pouvons que le regretter,
36:02et ça fait, je vous l'ai dit,
36:03vous savez, la vie d'un être humain,
36:05quel qu'il soit, est à la même valeur,
36:07et on ne peut, malheureusement,
36:09qu'être tous émus face à ces civils,
36:11mais aujourd'hui, on ne peut pas appeler Israël à arrêter
36:15parce que c'est sa défense, la protection des Israéliens
36:18qui est en jeu, et le rôle de la France,
36:21de la diplomatie française, de, bien entendu,
36:22accompagner une sortie diplomatique pacifique,
36:25mais donner aussi les moyens à Israël
36:26de pouvoir s'assurer de sa sécurité.
36:28Sur la question du Liban, le président de la République
36:31réclame, et d'autres pays, évidemment,
36:33réclame un cessez-le-feu au Liban.
36:35Oui, le Liban, c'est...
36:38C'est, j'ai envie de dire,
36:41dans l'histoire sur ce sujet-là,
36:44on sait que quand la guerre arrive au Liban,
36:46on n'est pas loin de la menace
36:48d'une guerre généralisée dans le Proche-Orient,
36:50et une guerre généralisée dans le Proche-Orient,
36:53c'est évidemment une guerre d'Israël
36:55contre un certain nombre de pays arabes rivaux à Israël,
36:59et avec des conséquences qui dépasseront le Proche-Orient,
37:03et on voit très bien les risques pour la paix mondiale
37:06de la guerre au Liban qui est en train de se mettre en place.
37:09Et moi, au-delà de la guerre mondiale,
37:12qui, j'espère, n'arrivera pas,
37:13j'ai aussi une pensée pour les Libanais aujourd'hui,
37:16un peuple qui, depuis de trop nombreuses années,
37:18est soumis à ces tensions,
37:20est soumis dans une configuration très particulière de ce peuple
37:23où il y a des chrétiens, où il y a des musulmans,
37:26où il y a des juifs...
37:29Et ce peuple, aujourd'hui, ce peuple libanais,
37:31souffre énormément, et il faut qu'on ait une pensée pour eux.
37:34Est-ce que vous aussi, vous dites qu'il faut un cessez-le-feu au Liban ?
37:38On sait que l'US Bola tire des roquettes aussi sur Israël,
37:41qu'Israël veut mettre un terme aux activités du US Bola,
37:45mais on le voit bien, il y a des victimes civiles,
37:47des milliers de déplacés.
37:49Je tiens à rappeler que l'US Bola est un mouvement terroriste
37:52qui a déjà tué nos compatriotes,
37:54on en parle souvent avec Stadra Dracar.
37:57Ce sujet est bien entendu un sujet très sensible,
38:02mais le cessez-le-feu n'a de sens que derrière,
38:04si l'US Bola est démantelé,
38:06si les armes qui sont amassées à la frontière d'Israël
38:10n'existent plus et si la sécurité...
38:11Mais est-ce qu'on peut démanteler totalement une organisation ?
38:14On a quand même le sentiment que ça peut nourrir,
38:18certains sentiments belliqueux à l'encontre d'Israël.
38:22Est-ce que vous pensez qu'on peut couper la tête au US Bola
38:24et puis ensuite avoir...
38:26Le US Bola disparaît du jour au lendemain.
38:28Je pense qu'on peut le mettre hors d'état de nuire
38:29et qu'aujourd'hui, avec le nombre d'armes qu'il a amassées,
38:31notamment à la frontière et les tirs dont vous faisiez référence,
38:34il n'est aujourd'hui pas en situation
38:36de ne plus être un danger pour Israël.
38:38Après, il pourra y avoir toujours malheureusement,
38:40bien entendu, des restes
38:42parce qu'on ne peut pas contrôler les esprits de chacun,
38:44mais derrière, le démantèlement,
38:47du moins la réduction quasi totale de ce qu'est le US Bola
38:50et notamment sur la partie militaire,
38:52c'est aussi la possibilité d'une issue politique, pacifique
38:56et d'un apaisement de la situation politique au Liban
38:58où les Libanais, comme ça a été dit par mon collègue aujourd'hui,
39:00sont au final les premières victimes de ces années
39:03et notamment du US Bola qui participe à déstabiliser le pays.
39:06Participe à déstabiliser le pays, sauf qu'on le voit sur les routes.
39:09Ce sont des Libanais qui ne font pas partie,
39:11qui ne soutiennent pas forcément du tout le US Bola,
39:14des victimes civiles.
39:15Pareil, cesser le feu. La France peut imposer un cesser le feu.
39:19On voit que c'est un mot qu'on entend beaucoup.
39:20Cesser le feu, on l'a réclamé à Gaza,
39:22on le réclame aujourd'hui au Liban et en fait, il n'intervient jamais.
39:25Peu de pays ont la capacité à imposer quoi que ce soit
39:29dans cette géographie du monde
39:32et c'est un vrai sujet, c'est un vrai problème.
39:35Et moi, je pense que la diplomatie française,
39:38elle a toujours eu cette capacité à le faire,
39:41c'est de se projeter aussi dans la suite
39:43et comment on va avancer et comment on va résoudre ce conflit
39:48ou tenter de résoudre ce conflit.
39:50Parce que ce qui est terrible, moi, j'ai 53 ans
39:54et je n'ai pas de souvenir de paix dans cette zone du monde.
39:59Et cette zone du monde, ce n'est pas rien,
40:00c'est aussi le berceau d'une partie de notre humanité.
40:03Et donc, il faut que collectivement, on travaille
40:06et peut-être qu'il faut que toutes les nations du monde
40:10se posent un peu plus le sujet de cette partie du monde
40:12et peut-être qu'elle ne l'a pas suffisamment fait,
40:14ça a peut-être été masqué...
40:15Oui, qu'on semble un peu redécouvrir aussi depuis un an.
40:17Et chaque résolution de conflit, il faut le dire,
40:21passe à un moment donné par des pardons et des amnisties.
40:24Il faudra qu'il y ait des pardons et des amnisties des deux côtés.
40:27On l'a vu avec la résolution de l'apartheid,
40:29on l'a vu dans beaucoup de conflits mondiaux.
40:31Je vous donne la parole ensuite, Thomas Ménager,
40:33mais je voudrais qu'on rejoigne la salle des quatre colonnes
40:36puisque le député horizon Jérémy Patrier-Lettus
40:38est au micro de Stéphanie Despierres.
40:40Sur quoi allez-vous interroger le gouvernement ?
40:43D'abord, c'est une question qui vise à rendre hommage
40:45aux victimes du 7 octobre, aux victimes israéliennes
40:47et franco-israéliennes, puisque parmi ces victimes,
40:50il y a une quarantaine de nos compatriotes.
40:52Une question à la fois sur la montée de l'antisémitisme,
40:54qui renaît dans notre pays comme partout dans le monde,
40:58parfois même au cœur de nos institutions politiques
40:59et dans nos universités.
41:01Et puis une question plus précise
41:02sur la stratégie diplomatique de la France
41:04pour comprendre quelle est la position de la France
41:06pour garantir la sécurité d'Israël
41:08et en même temps assurer un retour à la paix
41:10et à une solution politique.
41:11Vous estimez que la stratégie de la France n'est pas lisible ?
41:15En tout cas, on aimerait qu'elle puisse être précisée, clarifiée.
41:18On est un an après les attaques du tiroir du 7 octobre
41:21et je pensais que c'était important que le ministre des Affaires étrangères,
41:24qui revient du Proche-Orient et d'Israël,
41:26puisqu'il y était hier, puisse nous préciser
41:29la stratégie diplomatique de la France.
41:31C'est important pour la représentation nationale
41:33d'être au clair sur ces sujets majeurs.
41:36Merci beaucoup.
41:38Merci beaucoup, Stéphanie.
41:39Le groupe Horizon fait partie du camp présidentiel
41:42et on le voit qu'il y a besoin de précision.
41:45Certains disent qu'il y a un peu de flou sur la diplomatie
41:47et on sait que le camp présidentiel est aussi fracturé sur cette question.
41:51Certains trouvent que parfois trop en soutien à Israël,
41:55d'autres qui sont plus en soutien du peuple palestinien.
41:59Le groupe Horizon
42:01et l'ancienne majorité présidentielle,
42:04elle est fracturée, comme tout le pays est fracturé sur ce sujet.
42:08Tous les habitants de ce pays se posent des questions sur ce sujet.
42:12Ils se posent des questions, je l'ai dit,
42:14de la peine que l'on doit avoir pour les uns pour les autres
42:16et des responsabilités que chacun doit aussi avoir.
42:19Et donc c'est assez logique qu'il y ait des tiraillements.
42:22Mais une chose importante,
42:23et ne sombrons pas, ne tombons pas dans ce que veulent
42:28certains partis politiques dans ce pays,
42:30c'est d'importer ce conflit ici, chez nous.
42:32Il n'a rien à voir avec notre pays.
42:34Attention à ne pas importer le conflit chez nous
42:35et une diplomatie un peu en même temps,
42:37et essayer d'avoir une diplomatie équilibrée.
42:40C'est le problème qu'on a avec Emmanuel Macron,
42:42c'est qu'au niveau diplomatique,
42:43on a l'impression qu'on ne sait pas forcément toujours où il va
42:46et il y a un coup à gauche, un coup à droite,
42:48et on est un petit peu perdus.
42:50Il n'y a pas de gauche et de droite dans la diplomatie.
42:51Non, mais vous comprenez très bien ce que vous voulez dire.
42:54Je veux dire, un coup d'un côté, un coup de l'autre,
42:57M. Balanant, pour être très clair,
42:59mais qu'aujourd'hui, on voit qu'avec 180 %
43:01d'augmentation des actes antisémites,
43:03il faut aussi faire attention qu'un certain nombre de partis,
43:05notamment à l'extrême gauche de cet hémicycle,
43:06n'essaient pas de tout mélanger et d'utiliser, malheureusement,
43:10le malheur de ces personnes au Proche-Orient
43:12à des fins politiques.
43:13On reviendra sur cette question, puisque ce sera le thème clé
43:15des questions au gouvernement.
43:16Un petit détour par la place du Palais-Bourbon.
43:18On retrouve Marco Pommier, la photo de famille du NFP,
43:21le Nouveau Front Populaire.
43:26Oui, Elsa, alors, les élus du Nouveau Front Populaire
43:28sont en train d'arriver sur cette place du Palais-Bourbon.
43:30Regardez, je vais me décaler.
43:31Tout est en train de se mettre en place progressivement.
43:34On a pu apercevoir quelques visages emblématiques de ce NFP.
43:39Par exemple, André Chassaigne,
43:41le patron du groupe communiste à l'Assemblée nationale.
43:45Cyrielle Chatelain, aussi la présidente
43:48du groupe écologiste et social.
43:50Les élus du NFP qui sont en train de se mettre en place
43:54pour cette photo.
43:55Ces élus du NFP n'avaient pas encore fait
43:57une photo officielle de famille.
43:59Pour rappel, il y en a 193 qui ont été élus
44:03à l'Assemblée nationale en juillet dernier.
44:06Alors, bien sûr, sur cette photo, il n'y a peut-être pas 193 députés.
44:09Et je peux, d'ailleurs, vous le confirmer.
44:12Mais voilà, une photo de famille du NFP,
44:14cette photo qui n'avait pas encore été faite
44:16depuis leur arrivée à l'Assemblée nationale en juillet dernier.
44:21Merci.
44:22Merci beaucoup, Marco Pommier.
44:24On voit donc qu'on est salle du Palais-Bourbon.
44:27Donc, ce n'est pas la salle qui est devant les colonnades
44:30de l'Assemblée nationale,
44:31c'est la place qui est de l'autre côté.
44:34Et on voit donc sur cette photo de famille
44:36des députés du Nouveau Front populaire.
44:38On rappelle les quatre groupes, la France insoumise,
44:40les socialistes, les communistes et les écologistes.
44:43On voit qu'ils font cette photo de famille.
44:45Ils n'en avaient pas fait quand ils étaient venus en juillet dernier.
44:48Chaque groupe était resté dans son coin,
44:51si je puis dire, photo de famille ensemble,
44:53alors que les groupes du Nouveau Front populaire
44:55ont déposé une motion de censure qui sera discutée
44:59après la séance de questions au gouvernement.
45:02On reconnaît de nombreux députés,
45:03sein de leur écharpe de députés Aurélie trouvée sur la gauche,
45:07Cyrielle Chatelain avec sa veste verte.
45:10Voilà donc la photo de famille des députés
45:12du Nouveau Front populaire, 193 députés.
45:16Ils vont déposer une motion, ils l'ont déposée,
45:18on va en parler juste après la séance de questions
45:20au gouvernement.
45:22Vous, ORN, vous ne voterez pas cette motion de censure, pourquoi ?
45:25Non, parce qu'à la différence de cette photo de famille
45:27des partisans du chaos, nous, on ne souhaite pas
45:29que le pays soit bloqué, que ça soit le bazar.
45:32Vous savez, il y a des Français qui attendent
45:34que l'on trouve des solutions, que l'on travaille.
45:36Après, ce n'est absolument pas un soutien au gouvernement,
45:39nous l'avons toujours dit.
45:40Si au moment du budget, c'est-à-dire au moment
45:41de la concrétisation d'un certain nombre de paroles,
45:43il y a des contradictions telles que c'est dangereux...
45:45Ca vous sert aussi de menace.
45:47On menace, laisse planer la menace d'une motion de censure.
45:50Ca vous permet aussi de contrôler,
45:52d'avoir ce gouvernement sous surveillance, comme vous l'avez dit.
45:54C'est le rôle de l'opposition.
45:55Nous nous affirmons être dans l'opposition,
45:56mais l'opposition, c'est soit la bordélisation,
45:58comme on a d'un côté avec le NFP,
46:00soit la construction et le contrôle,
46:02c'est-à-dire d'essayer d'obtenir des victoires pour les Français,
46:04des améliorations pour les Français,
46:06et d'être là, bien entendu, pour appuyer sur le bouton
46:08de la motion de censure éventuelle,
46:10si certaines lignes rouges, certains dangers pour le pays
46:12et pour les Français et pour leur quotidien
46:13en matière de sécurité, de pouvoir d'achat, d'immigration
46:16étaient franchis.
46:16Et on voit alors que la séance des questions au gouvernement
46:19commence dans une dizaine de minutes.
46:21Les députés du Nouveau Front Populaire
46:23qui font une photo de famille sur la place du Palais Bourbon.
46:27On voit un retardataire, Pouria Amirchal,
46:31qui a fait son retour à l'Assemblée.
46:32Voilà 193 députés du Nouveau Front Populaire.
46:35Ils ne sont pas tous présents, mais il y en a un certain nombre
46:38sur ces images de Marco Pomier en direct
46:41de cette place du Palais Bourbon, photo de famille,
46:43alors que ces groupes ont déposé une motion de censure
46:46qui sera discutée après la séance de questions au gouvernement
46:49autour de 16h30, 16h45.
46:52Erwann Balanant, elle ne sera pas adoptée,
46:55le gouvernement va pouvoir respirer ce soir,
46:57mais c'est une menace qui va planer tout l'automne
47:00pendant le budget.
47:01Oui, c'est sûr.
47:03Vu la structuration de cette Assemblée, c'est évident,
47:07mais moi, je pense que c'est quand même assez navrant.
47:10On voit qu'il y a un certain nombre de partis,
47:13le RN aussi, l'ensemble du NFP,
47:17ils ne pensent qu'à une chose, c'est est-ce qu'on va voter ou pas
47:21une motion de censure, quand est-ce qu'on la vote, etc.
47:24C'est pas ça, le travail d'un parlementaire.
47:26Le travail d'un parlementaire, c'est de prendre les textes,
47:30de faire des textes, d'amender les textes.
47:32Alors, on a le droit aussi de déposer une motion de censure ?
47:34Oui, bien sûr, on a le droit,
47:36et peut-être qu'un jour, dans ma vie parlementaire,
47:39je serai amené à en voter une, évidemment,
47:41mais ça ne peut pas être l'alpha et l'oméga
47:45de la vie parlementaire.
47:46Il y a beaucoup de sujets à traiter pour les Français.
47:49Il y a des sujets sur lesquels je ne suis pas complètement en phase
47:51avec le gouvernement, d'autres où je suis en phase,
47:54pourquoi pas, avec les sociodémocrates,
47:56et je crois que la recomposition, elle doit se faire aussi
47:59sans cette obsession de la motion de censure.
48:02Merci beaucoup, Erwann Balanant.
48:03Merci beaucoup, Thomas Ménager.
48:05Je le rappelle, séance des questions au gouvernement à 15h,
48:07et motion de censure dans la foulée.
48:09Clément Perrault, vous êtes dans la salle,
48:10à quelques mètres de nous, dans la salle des Quatre Colonnes.
48:12Quelle est l'ambiance ?
48:13Vous entendez la cloche qui retentit
48:15à 10 minutes maintenant de cette séance de questions
48:17au gouvernement, et vous le voyez sur ces images,
48:19cette salle des Quatre Colonnes,
48:21elle est pleine comme un oeuf, ambiance des grands jours.
48:24Aujourd'hui, il y a beaucoup de journalistes qui sont là,
48:27bien sûr, pour la séance de questions au gouvernement,
48:29mais aussi, bien sûr, pour l'examen de la motion de censure.
48:32Ce sera un moment important.
48:34Il en a été beaucoup question lors des élections législatives,
48:37puis ensuite lors de la formation du gouvernement.
48:39Nous y sommes, c'est le jour de cette motion de censure
48:42qui sera très suivie.
48:43Michel Barnier va passer tout l'après-midi
48:45dans l'hémicycle face aux députés.
48:47Merci beaucoup, Clément Perrault.
48:51Alors que la séance des questions au gouvernement
48:53va commencer dans un peu moins de 10 minutes,
48:55nous avons le plaisir de recevoir Nathalie Delattre.
48:57Bonjour.
48:58Vous êtes ministre chargée des Relations avec le Parlement.
49:01C'est un ministère très important pour les chaînes parlementaires.
49:04Tout à l'heure, Michel Barnier va affronter
49:06sa première motion de censure.
49:08Elle a peu de chances d'être adoptée, voire aucune.
49:10Comment on se prépare, au gouvernement, à vivre ce moment ?
49:13Écoutez, depuis un moment, parce que c'était chronique annoncée,
49:17c'est une motion qui a été effectivement déclarée
49:23quasi avant la formation du gouvernement
49:25et avant la déclaration de politique générale.
49:28Donc, en fait, c'est une motion très dogmatique
49:32qui est plutôt un coup de semence, encore,
49:37envers le président de la République.
49:38Et on voit Michel Barnier sur ces images
49:41qui est en train de monter,
49:42cours d'honneur, il va rejoindre l'hémicycle
49:44dans quelques instants.
49:46Son vrai test, peut-être pas la motion de censure tout à l'heure,
49:49le budget.
49:50Comment on peut faire passer un budget 149-3
49:53avec une Assemblée aussi fracturée aujourd'hui ?
49:56Écoutez, en tout cas, nous allons tout essayer
49:58pour ne pas utiliser le 149-3.
50:00La méthode Barnier, on l'a compris,
50:02c'est le dialogue, la sincérité et bâtir un compromis.
50:06Aujourd'hui, nous avons besoin d'un budget de l'Etat
50:09parce que nous ne pouvons pas être en cessation de paiement.
50:12Nous avons des services publics de qualité
50:14qu'il nous faut continuer à avoir.
50:15Il y a des efforts à faire, pas de l'austérité, mais des efforts.
50:19Nous voulons continuer à protéger les Français,
50:20nous voulons continuer à protéger la croissance et le plein emploi,
50:25mais cela nécessite, effectivement,
50:28de pouvoir avoir des économies, essentiellement.
50:32Et donc, nous allons demander à tous les groupes
50:34de faire des efforts.
50:35C'est vrai que c'est toujours plus facile
50:36de proposer des amendements en disant qu'il faut faire ça,
50:39et donc, ça nécessite des financements supplémentaires.
50:41Eh bien, nous allons tenter un exercice un peu différent.
50:45Nous essaierons de trouver ce compromis.
50:48Et si nous n'y arrivons pas, évidemment,
50:50nous verrons quels outils nous emprunterons.
50:52On voit que c'est difficile, et on voit que c'est difficile
50:54au sein même du socle commun
50:56sur lequel Michel Barnier est censé s'appuyer,
50:58sur le décalage de la réindexation des retraites.
51:01Ça coince. Sur la hausse de l'impôt sur les sociétés.
51:04Ça coince également.
51:05Quand on parle de hausse de la taxe sur l'électricité, ça coince.
51:09Ce sont des mesures qui sont difficiles, impopulaires ?
51:13Alors, je crois que c'est une habitude de travailler ensemble.
51:17C'est vrai que nous sommes là depuis 20 jours.
51:21Et nous essayons d'apporter, encore une fois,
51:25une méthode sur des groupes qui n'avaient pas l'habitude
51:27de travailler ensemble avant.
51:29Donc, nous sommes en train d'essayer de trouver déjà
51:32ce compromis au sein du bloc central.
51:35Puis ensuite, nous souhaitons élargir.
51:37Vous savez, moi, je suis issue du Sénat,
51:40sur lequel nous avons l'habitude de travailler,
51:41alors que c'est une majorité LR, Union centriste.
51:44Nous avons l'habitude de travailler en très bonne intelligence
51:47avec d'autres groupes, le RDSE dont je suis issue,
51:50ou même les socialistes.
51:51Par exemple, nous inscrivons un texte socialiste,
51:55celui d'une proposition de loi organique du président Kamer,
52:00sur le report de la Nouvelle-Calédonie.
52:03Donc, ça montre que nous sommes en capacité,
52:05nous sommes plusieurs à connaître, effectivement, ce fonctionnement.
52:10Et nous voulons, aujourd'hui, pouvoir l'élargir
52:13à l'Assemblée nationale.
52:14Vous dites que ce ne sera pas un budget d'austérité,
52:16mais si on reste sur cette règle du 2 tiers de baisse de dépense,
52:201 tiers de hausse d'impôts, ces 2 tiers,
52:22c'est quand même 40 milliards d'euros de coûts budgétaires.
52:25Ça ne s'appelle pas de l'austérité ou de la rigueur ?
52:26Non, bien sûr, mais c'est la rigueur.
52:29Effectivement, ce sont des efforts
52:32que nous pouvons essayer d'abord de faire au sein de l'Etat.
52:37Et nous avons, par exemple, inscrit une proposition de loi
52:41sur la simplification économique.
52:43On sait qu'à chaque fois que l'on fait une loi,
52:45à chaque fois que nous avons des normes,
52:47ce sont des coûts supplémentaires.
52:49Donc, simplifions, essayons de regarder
52:51quels sont les mécanismes qui vont nous permettre, demain,
52:54de moins coûter à la France.
52:57Et puis, nous avons quelques politiques immobilières,
53:00notamment, ou d'autres,
53:01sur lesquelles nous pouvons avoir une marge de manoeuvre.
53:02Mais ça ne fera pas 40 milliards d'euros d'économie.
53:05On se doute bien que les Français vont les ressentir,
53:07ces économies.
53:09On nous feront tout pour faire en sorte de pouvoir les protéger,
53:12mais les Français savent qu'il y a un effort à faire.
53:14Nous devons pouvoir garder notre crédibilité au niveau européen,
53:18ne pas pouvoir emprunter à des taux qui seront encore plus durs
53:22et qui alourdiront la dette de demain.
53:24Donc, je pense que chacun a conscience
53:26que nous travaillons pour les générations futures.
53:28Alors, il y a le budget, le projet de loi de finances,
53:30il y a aussi le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
53:32Ça nous occupe au Parlement tout l'automne.
53:34Est-ce que vous avez plus de visibilité sur d'autres textes
53:37et que vous pensez notamment à un texte qui est attendu ici,
53:39celui sur la fin de vie ?
53:40Oui, le Premier ministre en a parlé.
53:43Aucun tabou.
53:44Il souhaite réinscrire ce texte
53:46là où il s'est arrêté dans les discussions à l'Assemblée nationale,
53:49mais aussi avec la société civile,
53:51avec le Conseil économique et social,
53:53avec toutes les forces vives de la nation,
53:55parce que c'est un moment important, transpartisan.
53:59Et oui, nous l'aurons à peu près à partir du début janvier,
54:02parce que c'est un texte qui demande du temps,
54:05de l'attention et vraiment toute l'attention.
54:08Donc moi, je n'ai pas envie de l'inscrire au milieu du budget.
54:11Nous avons là eu d'autres discussions aussi à avoir.
54:15Mais on ne rouvrira pas toutes les discussions.
54:18On reprendra le travail législatif là où il s'est arrêté.
54:20C'était la veille de la dissolution, l'avant-veille.
54:22C'est cela, on reprendra.
54:23Le Premier ministre s'est engagé et j'y veillerai
54:25à ce que nous reprenions là où...
54:27Effectivement, les discussions, parce qu'il faut se soutenir,
54:29se souvenir que le discours...
54:32que les discussions au sein de l'Assemblée nationale
54:36étaient très constructives et apaisées.
54:38Et nous sommes sûrs que nous continuerons sur cette voie-là.
54:40D'autres textes que vous pouvez nous annoncer ?
54:42Je vous l'ai dit tout à l'heure, la simplification économique,
54:44parce que ça, c'est vraiment une source d'économie.
54:47Et vous le verrez au fur et à mesure.
54:49Nous avons beaucoup de textes que nous souhaitons tenir
54:54sur les priorités des Français.
54:55Évidemment, l'agriculture, le logement, la santé.
54:59Donc, nous avons l'ambition de pouvoir présenter des textes
55:03dans toutes ces matières.
55:04Merci beaucoup, Nathalie Delas, d'avoir été notre invitée.
55:06Allez, à deux minutes de la séance des questions au gouvernement.
55:09On va retourner voir Marco Pommier,
55:11puisqu'il a le menu de ces fameuses questions au gouvernement.
55:17Oui, Elsa, je me trouve exactement maintenant
55:19dans le Palais-Bourbon, au niveau de la Cour d'honneur,
55:21où les ministres arrivent progressivement au Palais-Bourbon.
55:24On a pu voir Michel Barnier, le Premier ministre,
55:26ou encore Rachida Dati, la ministre de la Culture.
55:29S'agissant du programme de ces questions au gouvernement,
55:32eh bien, il y a un thème majeur qui se dégage,
55:34la situation au Proche et au Moyen-Orient.
55:36Un an après les attaques terroristes du Hamas en Israël,
55:40le groupe Horizon, lui, interrogera le gouvernement
55:43sur la stratégie diplomatique de la France.
55:46Autre sujet, le budget 2025.
55:49Deux questions sur ce sujet.
55:50L'une sera posée notamment par Clémentine Autain,
55:53du groupe écologiste.
55:54Elle dénoncera l'austérité du prochain budget,
55:57alors que le Premier ministre prévoit 60 milliards d'euros
55:59d'économies.
56:00Merci beaucoup, Marco.
56:03Après la séance de questions au gouvernement,
56:05on suivra la 1re motion de censure de Michel Barnier.
56:08Clément Perrault, vous êtes juste à côté,
56:10salle des Quatre Colonnes. Il y a déjà du monde.
56:12Oui, une motion de censure en particulier
56:14qui attire les journalistes, vous le voyez sur ces images.
56:17Là, on se trouve juste à l'endroit où les députés passent.
56:20Juste avant de rentrer dans l'hémicycle,
56:22on voit Prisca Thévenot en train de répondre à nos confrères.
56:26Les députés qui se succèdent à un rythme soutenu.
56:29À quelques minutes du début de ces questions au gouvernement,
56:32on a vu Gabriel Attal passer sans un mot.
56:34Quelques députés de la France insoumise
56:36et du Rassemblement national.
56:37Assez peu de députés à s'exprimer pour l'instant,
56:40laissant très concentrés avant cet après-midi parlementaire
56:43particulièrement riche.
56:44Alors que vous entendez les tambours
56:46de la garde républicaine, Stéphanie Despierre,
56:49cette séance va commencer avec un hommage
56:51à un ancien président de l'Assemblée, Louis Mermaz.
56:54C'est un symbole des années Mitterrand,
56:56qui exerçait toutes les fonctions de la République française.
56:59Ancien président de l'Assemblée nationale
57:01entre 1981 et 1986, député, donc, évidemment,
57:04sénateur, ministre.
57:06Il est décédé cet été, le 15 août, à 92 ans.
57:09C'était un compagnon de route de François Mitterrand.
57:12Il a été aussi, pendant 30 ans, maire de Vienne-dans-les-Aires.
57:16L'Assemblée va lui rendre hommage, le Premier ministre
57:18et Yael Brod-Pivet vont prendre la parole.
57:21Cet hommage devrait durer une dizaine de minutes.
57:24Stéphanie, dans cette salle d'Epaperdu,
57:26la garde républicaine retentit,
57:29je vous rappelle le programme sur LCP,
57:31la séance de questions au gouvernement,
57:33qui va commencer par un hommage à Louis Mermaz.
57:36Ensuite, séance de questions au gouvernement
57:38avec un focus sur la situation internationale,
57:41beaucoup de questions sur Gaza, sur le Liban,
57:44sur la diplomatie française.
57:46Et puis, la séance de questions au gouvernement.
57:48Il y aura la motion de censure.
57:50C'est la première qu'affrontera Michel Barnier,
57:52le Premier ministre.
57:53Yael Brod-Pivet traverse la salle d'Epaperdu
57:57pour se rendre au perchoir de l'hémicycle
57:59de l'Assemblée nationale.
58:01Bonne séance à tous.

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