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L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

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Transcription
00:00Éric Deray de Matin, on va parler prix du pétrole avec les tensions au Proche-Orient.
00:03Le gouvernement regarde l'évolution du cours du pétrole comme le lait sur le feu.
00:08Le moindre embrasement remettrait en cause le redressement de l'économie.
00:12Oui, et là c'est toute l'Europe qui serait concernée.
00:14Personne n'a oublié le choc qu'on a eu avec la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine,
00:20avec un baril de pétrole qui était au-dessus de 100 dollars.
00:23Alors on n'en est pas là, mais quand même, en une semaine le pétrole a augmenté de 7%.
00:27Ça n'est pas rien, on est aujourd'hui à plus 77 dollars et ça remonte chaque jour.
00:32Hier par exemple, on a gagné 3,5%.
00:34Donc c'est vrai qu'on peut dire que l'inquiétude monte quand même d'un cran chaque jour.
00:38Et une hausse plus vive, ça aurait un impact sur la croissance ?
00:41Oui, et puis surtout, à côté de la conséquence directe, c'est pour nous et vous les consommateurs.
00:45Parce qu'à la pompe, ça se verra.
00:46Donc pour l'instant, les prix restent acceptables.
00:49Mais avec l'hiver qui arrive, il y a une demande en combustible qui est très importante de la part de l'industrie.
00:53Donc souvent, cette demande fait alimenter la hausse.
00:56Et puis aussi, surtout, s'il y a une installation pétrolifère ou deux qui sont touchées,
01:01là, ça sera vraiment très ennuyeux.
01:03Ça aura un impact immédiat, sans compter un blocage possible du détroit d'Ormuz.
01:08On en parle souvent.
01:09Vous savez que chaque jour, vous avez quand même un cinquième de la consommation mondiale de pétrole
01:12qui passe par ce détroit d'Ormuz.
01:14Et là, c'est l'Europe qui serait pénalisée.
01:16Beaucoup plus d'ailleurs que les Américains.
01:18Parce qu'on ne le sait pas toujours, mais les Américains, depuis 2017,
01:22ils produisent plus de pétrole que la Russie et l'Arabie Saoudite.
01:25Ils ont leur propre production.
01:26Et puis, ils ont surtout le gaz et le pétrole de schiste.
01:29Donc, ils sont indépendants.
01:30Donc, ceux qui seraient touchés, ce seraient surtout les Européens.
01:33– On peut craindre une crise ou pas ? Une vraie crise ?
01:36– Alors, les experts de la COFAS, bien sûr qu'ils regardent ça.
01:40Parce que d'abord, en plus, on sort de la crise dont je parlais,
01:43avec une inflation historique que cela engendrera.
01:45On en paye d'ailleurs toujours aujourd'hui les conséquences,
01:47quand le baril était à 100 dollars.
01:50Bon, qu'est-ce qui peut se passer ?
01:51La France ne pourrait pas remettre en place un bouclier énergétique.
01:55Vu la situation de nos finances, c'est impossible.
01:57Rappelez-vous que l'État français avait quand même donné beaucoup d'argent
02:00pour faire baisser artificiellement le prix de l'essence à la pompe.
02:03Là, aujourd'hui, on ne peut plus se payer ce luxe.
02:05– Alors, comment se préparer à un choc ?
02:07– Je vais vous surprendre, peut-être qu'il ne se produira pas.
02:11Parce que finalement, les entreprises qui font du négoce,
02:14vous savez, les traders, expliquent que l'Europe, quand même,
02:16est moins dépendante du pétrole.
02:19La consommation baisse.
02:20Le transport du pétrole passe de plus en plus par des oleoducs
02:23qui traversent l'Arabie saoudite.
02:25Et puis, on a peut-être trop de pétrole en stock actuellement.
02:28Comme la Chine en commande moins,
02:30parce qu'elle est en croissance, peut-être pas négative,
02:33mais en ralentissement de croissance,
02:35la pression est moins forte sur le pétrole.
02:36Et puis l'OPEP pourrait à tout moment relancer des gisements
02:40qui sont actuellement en sommeil.
02:41Alors, en fait, sauf catastrophe,
02:43j'en parlais avec bombardement de gisements
02:46ou d'installations pétrolifères,
02:48sauf catastrophe, on devrait échapper peut-être à une grave crise.
02:53Mais quand même, je vais dire,
02:54il faut absolument que le pire soit évité.
02:56Le pire, à tout prix, il faut l'éviter.