L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.
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00:00Vous vouliez revenir sur l'élection de Donald Trump, évidemment, Éric.
00:03Vous nous dites que les relations économiques avec l'Europe, ça ne sera pas tout rose.
00:06Ça ne sera pas tout rose, mais à première vue, c'est plutôt bien perçu.
00:10Parce que quand on vous parle de nouvel âge d'or pour l'Amérique,
00:13quand on vous parle de reprise économique, là, c'est bon, l'Europe se dit on va peut-être prendre notre part.
00:17Après aussi, l'Amérique, ça a toujours été un exemple.
00:21Ce qui arrive aux États-Unis, en général, quelques années plus tard, ça déboule en France, si l'on peut dire.
00:25Le libéralisme, c'est bien.
00:27Le coup de fouet à la croissance et à la consommation, c'est très bien perçu.
00:31Tout ça, c'était bien vu hier.
00:33Au début, d'ailleurs, les marchés financiers boursiers en Europe ont monté en flèche.
00:37Et puis, tout d'un coup, on ne sait pas pourquoi, ça a dégringolé.
00:41Alors, vous voulez dire que les Européens ont compris que ce ne serait pas si facile que cela ?
00:45Oui, ça a dégringolé.
00:46On a fini hier à Paris à moins 1,5 %.
00:49Ce n'est pas très grave, mais on a vu qu'il y avait des droits de douane.
00:52Et là, quand Donald Trump parle de 10 % de droits de douane sur les produits européens,
00:56ça fait mal parce que, vous savez, on a déjà des problèmes sur le Vieux Continent.
00:59La compétitivité, on va se dire, les prix vont être enchéris sur les produits français, notamment.
01:04Et si la France s'avise à faire pareil, à mettre des droits de douane aussi sur les produits américains,
01:09on se souvient de ce qui s'est passé à l'époque, lors du premier mandat de Donald Trump.
01:12Hop, rétorsion immédiate.
01:13Et c'est pratiquement sûr que le champagne, les spiritueux, tout ça, seront taxés.
01:17Et l'Amérique, ce n'est pas rien pour nous.
01:18C'est quand même 8 % de nos exportations.
01:20Alors, ça tombe à un moment où l'Europe comme la France sont faibles, endormis, diront certains.
01:25Mais oui, le problème, il est là, Romain, c'est qu'aujourd'hui, en 2025,
01:29on fera peut-être 1 % de croissance en zone euro, là où les États-Unis feront le double.
01:33Alors, ce n'est pas le moment de jouer au cow-boy parce que celui qui dégainera le premier,
01:36on est sûr que ce sera Donald Trump.
01:37Donc, profil bas.
01:38Ce qu'il faut, en fait, c'est une présence sur place.
01:40LVMH a ses ateliers en Amérique.
01:42Airbus aussi est présent au Mississippi, au Texas, en Alabama.
01:46Sanofi dans le Massachusetts.
01:48Michelin a cinq usines en Amérique.
01:50Et Safran va produire même des mini-satellites là-bas, dans le Colorado.
01:53Alors, quand on produit sur place, on est sûr de ne pas avoir de droits de douane.
01:56Et comme le dit le patronat, il vaut mieux miser sur les États-Unis,
01:58où là, on aura des points de croissance, plutôt que sur l'Europe où c'est plutôt faiblard en ce moment.
02:03Donc, au final, on peut dire que déjà, Donald Trump a gagné sur ce point.
02:07Il va attirer les capitaux.
02:08En plus, les impôts là-bas vont baisser pour les entreprises.
02:10On va passer à 15 % seulement.
02:12Ça va peut-être servir d'exemple à notre vieille Europe qui est toujours engluée dans ces problèmes,
02:16qui se fait des nœuds au cerveau avec ses taxes, avec ses réglementations, avec ses normes,
02:21et qui étouffe nos entreprises.
02:22Alors oui, peut-être l'Amérique, c'est l'El Dorado.