L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.
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00:00Vous nous parliez hier du rapport de l'IGF, l'Inspection Générale des Finances.
00:05On évoquait le coup de l'absentéisme des agents de la fonction publique.
00:08Le rapport va encore plus loin.
00:10Cette fois, il suggère que le futur gouvernement s'attaque à certaines aides sociales.
00:13Oui, notamment les APL.
00:14Alors vous vous en souvenez, en 2017, les APL, ça avait déclenché un tollé 5 euros de baisse
00:20pour les familles qui demandaient de l'aide personnalisée au logement.
00:23Bref, ça avait coincé, mais à l'époque, ça avait été justifié
00:26parce qu'on s'était rendu compte que l'APL, il y avait un trou de 100 millions d'euros dans les caisses de l'État.
00:32Donc, l'Inspection Générale des Finances propose que le futur gouvernement
00:37demande plus de régulation autour de ça et que le revenu parental ne soit pas pris en compte.
00:43Car actuellement, à l'avenir, il faudrait que justement ce revenu parental soit pris en compte.
00:47Ce n'est pas le cas pour les étudiants, sauf si bien sûr les parents ont l'impôt sur la fortune immobilière.
00:52Certains vont crier à l'injustice.
00:54Oui, alors c'est certain, ça sera toujours injuste, mais si on parle d'efforts collectifs, il faut y aller, bien sûr.
00:59Il faut rappeler qu'aujourd'hui, ce sont les classes moyennes et supérieures
01:03qui sont les plus privées, j'allais dire, des mesures sociales,
01:06puisque 45% des Français supportent aujourd'hui l'impôt sur le revenu,
01:11et puis les autres non et ont beaucoup d'aides.
01:13Alors, si cette aide personnalisée au logement était plus régulée,
01:18ça ferait une économie entre 550 et 800 millions d'euros, c'est ce que dit en tout cas l'IGF.
01:23Autre mesure préconisée par l'IGF, demander aux profs de travailler plus.
01:29Oui, alors ça ne va pas faire plaisir.
01:31Non, là, c'est sûr, c'est une bombe, puisqu'en fait, il faut voir que pour les enseignants,
01:36il y a une règle qui est méconnue, c'est ce qu'on appelle la pondération horaire.
01:40Alors au départ, c'était pour compenser la surcharge de travail dans les classes,
01:43qui étaient vraiment surpeuplées, surchargées.
01:45La règle a été généralisée, et il se trouve qu'avec le temps,
01:49il y a de moins en moins de classes qui sont surchargées.
01:52On estime à 47-50% le nombre de classes avec 20 élèves maximum.
01:56Mais la pondération est demeurée.
01:58Donc le prof a droit de faire moins d'heures tout en étant payé normalement.
02:01C'est ça qui pourrait être réformé.
02:03Vous voyez, c'est un petit peu comme si le privé payait des heures sup alors que l'on travaille moins.
02:08L'IGF propose de mettre un terme à cette mesure.
02:10Mais il y aurait des économies à la clé.
02:12Alors il y aurait des économies.
02:13Vous savez, c'est surtout la question des niches fiscales.
02:15En France, il y en a 467.
02:17Par exemple, saviez-vous qu'on bénéficie encore en France d'un avantage fiscal
02:20quand l'enfant est scolarisé ?
02:22C'est bizarre, dit l'IGF, alors qu'en France, l'école est gratuite.
02:25Eh bien ça aussi, ça pourrait être remis en cause,
02:27et ça représenterait un demi-milliard d'économies.
02:29Alors derrière tout cela, il y a l'intérêt de l'État, que défend Emmanuel Macron.
02:33Et il a raison sur un point.
02:34La France est vraiment très généreuse, trop dispendieuse,
02:37et elle doit vite réduire la voilure.
02:39Sinon, c'est le FMI qui risque de nous mettre sous tutelle,
02:42et Bruxelles qui va nous pourchasser.
02:44Et vous savez qu'on est menacé d'une amende puisqu'on est sous déficit excessif.
02:49Alors Michel Barnier connaît très bien Bruxelles.
02:51Il y a passé dix ans.
02:52Mais il risque quand même d'avoir du mal à résister aux menaces de la Commission européenne.