L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.
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00:00Bon, Michel Barnier veut baisser les dépenses publiques, très bien, mais comment, Éric, de rythme à tenne ?
00:04Ce sera compliqué. Alors, il y a deux volets. Deux tiers de l'effort, ce sera avec des économies,
00:09et l'autre tiers, ce sera avec des hausses d'impôts, voilà, qui toucheraient les entreprises et les plus riches.
00:16Mais ça représente quand même 35 milliards d'économies sur un an. C'est là le chiffre qui est impressionnant.
00:21Parce que, déjà, on parlait jusque-là de 10 milliards d'économies, voire 20 milliards. 35 milliards, c'est considérable.
00:27Et déjà, quand on parlait de 10 milliards, on ne savait pas où faire les économies.
00:31Alors, vous voulez dire qu'on n'y arrivera pas ?
00:32Alors, ça sera compliqué. D'abord, Michel Barnier n'a pas donné de détails, notamment sur la réduction du déficit.
00:38Il dit que ça va baisser considérablement déjà pour l'année prochaine, et puis alors encore plus fort d'ici 2029
00:43pour revenir à un niveau équilibré, donc 3 % de la richesse que l'on crée, ce qui fait qu'il y aura des sacrifices.
00:49Mais comme j'ai entendu dans le même temps qu'il allait augmenter le SMIC, qu'il allait élargir les prêts à taux zéro,
00:55aide aux logements, aide aux agriculteurs, des dépenses en plus, alors qu'on doit faire des dépenses,
01:00alors qu'on doit faire des économies, c'est quand même contradictoire.
01:02Oui. Quid des hausses d'impôts ?
01:03Alors, les hausses d'impôts, là, ce sont les plus riches qui seraient concernés. Ce sera quoi ?
01:08Ce serait créer une sorte de super flat tax pour les très grandes fortunes.
01:12Et un gestionnaire de fortune, d'ailleurs, me disait que ça risque de poser des problèmes
01:15parce que ceux qui sont très riches, ils savent optimiser.
01:18Et il paraît qu'il y a déjà pas mal de coups de fil passé à ces entreprises pour savoir comment faire pour échapper à cette surtaxe.
01:23Et les entreprises ?
01:24Vous avez raison de poser la question. Là, les entreprises, l'impôt pourrait simplement passer de 25 % à 30 %,
01:3033 %, même, on reviendrait, en fait, à ce qu'il était.
01:33Mais ce serait une sorte de super tax pour les très grandes entreprises.
01:36J'ai pris deux exemples. Total, qui est toujours montré du doigt, ils ont fait 20 milliards de bénéfices l'an dernier.
01:40Ils réalisent ces plus gros bénéfices à l'étranger.
01:44Donc, si vous voulez, ils en ont un petit peu assez. En plus, ils sont performants, mais pas en France.
01:48Quant à LVMH, il y a eu un communiqué il y a quelques mois pour dire que les impôts en France sont énormes.
01:53La moitié des impôts sont payés en France, mais ils ne réalisent que 8 % de leur chiffre d'affaires dans le pays.
01:59Voilà. Donc, est-ce que c'est utile d'aller taxer les plus performants ? Je me le demande.
02:03Faire beaucoup avec peu, c'est ce que dit Michel Barnier, mais hier après-midi, c'était faire beaucoup avec très peu de concret.
02:10Et je dirais qu'on n'en avait peut-être pas pour notre argent concernant le changement.