L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.
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00:00Michel Barnier va devoir se pencher sur la question des salaires.
00:03Il a sur son bureau un rapport rédigé par deux économistes, Eric de Ritenaten,
00:07et vous nous dites que ce n'est pas le SMIC qu'il faut augmenter. Expliquez-nous.
00:11Oui, ça, ça va sûrement décevoir le Nouveau Front populaire
00:14qui espérait que le SMIC augmenterait de 200 euros pour le porter à 1 600 nets.
00:18Eh bien, tout porte à croire d'après les chiffres communiqués par deux économistes.
00:22D'un côté, vous avez Antoine Bozio et de l'autre, vous avez Étienne Wassmer.
00:26L'un est à l'Université de New York,
00:28l'autre est à l'Institut des études politiques à Paris.
00:30Eh bien, ils disent tout simplement que le SMIC aujourd'hui est déjà trop élevé.
00:34Et si on le monte encore, il sera toujours plus élevé.
00:37Et donc, ce sera une trappe à bas salaire, comme ils disent.
00:40Et ils n'ont pas tort, parce que Michel Barnier aurait pu être tenté d'augmenter le SMIC.
00:45Il ne faut pas qu'il tombe dans ce piège. Il y a tellement d'exonérations de charges.
00:48J'ai regardé le montant total de ce que coûtent à l'État les exonérations de charges sociales
00:53ou disons de cotisations, 75 milliards. Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
00:57Alors, ce SMIC, s'il augmente, il n'irait pas du tout dans le sens de la dé-smicardisation.
01:02C'est le thème qui avait été employé.
01:05Aujourd'hui, vous avez trop de smicards en France.
01:0717% des salariés du privé le sont. Et franchement, c'est beaucoup.
01:10Ça ne convient à personne, ce SMIC. C'est ce que vous nous dites.
01:13Mais oui, parce que si vous voulez, les salariés même s'en plaignent.
01:16Si vous ajoutez 200 euros au SMIC actuel, ça restera toujours trop bas.
01:20Quant au patron, 200 euros de plus, c'est vraiment la mort.
01:24C'est d'ailleurs ce que dit le président de l'UDEP, qui est l'union des entreprises de proximité.
01:28200 euros de plus, d'après leurs calculs, les calculs des petits patrons,
01:31cela génère seulement 85 euros pour le salarié.
01:35Et le patron, lui, doit décaisser 400 euros.
01:37Donc, vous voyez, c'est vraiment...
01:38Attendez, je ne comprends pas.
01:40Vous donnez, pour avoir 85 euros de salaire en plus...
01:43Absolument.
01:45Combien le chef d'entreprise doit-il...
01:47Il doit sortir 400. C'est le chiffre donné par l'UDEP.
01:50C'est vraiment un chiffre.
01:51Ce n'est pas possible. D'où l'idée de se pencher sur les salaires intermédiaires.
01:54Alors oui, les salaires intermédiaires, c'est ceux qui sont un peu au-dessus du SMIC,
01:58qui permettent donc de sortir de ce piège.
02:01Alors, c'est quoi finalement ?
02:02C'est un SMIC,2 ou jusqu'à un SMIC,9.
02:06Vous voyez, on est un peu, pratiquement au maximum, à deux fois le SMIC.
02:09Et c'est ça qu'il faut gérer. Il faut agir sur cela.
02:12Ça aurait peut-être un impact, d'ailleurs, direct sur la progression des salaires.
02:15Autrement dit, pour faire très, très simple,
02:17on réduit les charges et les cotisations qui touchent le SMIC.
02:21Donc ça va gêner ceux qui ont le SMIC, les patrons qui vont bénéficier.
02:24Mais on utilise le levier pour donner plus d'allègements aux salaires intermédiaires.
02:30Voyez, par rapport au SMIC, moins d'aides et plus d'aides sur les autres salaires.
02:34Et d'ailleurs, le rapport même préconise d'en finir avec tous les autres allègements
02:38sur les trois fois le SMIC, ce qui est le cas aujourd'hui.
02:41En fait, on serait en train de créer un super SMIC.
02:43Ce n'est pas sans risque ?
02:44Non, parce que finalement, ça aurait un impact sur les emplois.
02:47On dit que ça pourrait supprimer 28 000 emplois au SMIC.
02:52Mais à côté de cela, ça créerait 37 000 emplois mieux payés.
02:56Donc il y a un bénéfice.
02:57Alors ça vaut la peine de se pencher sur la question.
02:59Moi, je dirais que Michel Barnier, une fois encore, va hériter d'un dossier de plus.
03:04Il devra trancher.
03:06On a presque envie de dire, le pauvre, le nombre de choses qu'il doit gérer
03:09aujourd'hui à Matignon, il n'est pas sorti de l'auberge.
03:18Entretien, débouchage et intervention sur tout type de canalisation.
03:21C'était votre programme avec Xanlight.
03:24Économie assurée avec les thermostats connectés,
03:26prise en charge par les aides de l'État sur xanlight.com.
03:30Ça, c'est sûr que c'est bien résumé, votre analyse de la vie politique.
03:35Michel Barnier n'est pas sorti de l'auberge, c'est sûr.
03:36Tous les jours, je vous donne une mission nouvelle sur le Premier ministre.
03:39Ça ne va pas être simple.
03:40Vous avez tellement raison, Éric.