L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.
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00:00Éric Derrête-Mathen, vous ne dites que les marchés financiers en France se réjouissent de la perspective politique.
00:05La Bourse de Paris salue le possible retour de la droite aux commandes de l'État.
00:09Alors oui, il y a deux éléments qui expliquent cette euphorie, parce qu'on parle d'euphorie.
00:13D'abord, c'est la polémique sur les impôts et l'engagement d'Emmanuel Macron de ne pas alourdir la pression fiscale.
00:19C'est important et ça, ça rassure surtout les PME, PMI qui disent ouf, on va échapper encore à une instabilité fiscale.
00:26Bon, après, pour les super profits, là, on ne peut rien dire, ce n'est pas encore décidé, on verra.
00:30Mais deuxième point, il y a la baisse des taux. La baisse des taux, on l'attendait, on l'attendait.
00:35Un demi-point aux États-Unis, alors ça ne vous dit peut-être rien parce qu'on ne se rend pas compte de l'impact,
00:40mais c'est énorme parce qu'on n'avait pas vu cela depuis quatre ans, les taux ne baissaient pas.
00:44En Europe, ils ont baissé deux fois, mais un peu.
00:47Eh bien, ça veut dire que ça rassure, on va pouvoir investir et la bourse ira d'un seul coup plus 2,4 %.
00:53Ça, c'est vraiment bien. Et aux États-Unis, alors, je ne vous en parle même pas, on explose les compteurs.
00:58Les 500 actions américaines ont battu des records jamais atteints.
01:01– Les 500 plus grosses actions. – Les plus grosses actions.
01:04– Comment analyser ce paradoxe ? La France est dans une phase difficile et la bourse est en pleine forme.
01:09– Oui, parce que si vous voulez l'impact, ça va être sur la consommation, les Français épargnent trop.
01:13Donc là, avec la baisse des taux, on encourage à reprendre de la consommation, à consommer de nouveau,
01:18quitte d'ailleurs à faire un peu plus d'inflation, parce que si on consomme plus, ça peut faire monter l'inflation.
01:23Mais surtout, le problème, c'est que l'Europe a une croissance molle, sauf en Espagne.
01:28Là, c'est sidérant, la croissance cette année en Espagne sera de plus 2,8 %,
01:33alors qu'en France, on devrait être à peine autour de 1 %, ce qui n'est déjà pas si mal.
01:36Ensuite, il y a l'immobilier, on attend justement un coup de fouet au marché de l'immobilier.
01:40J'en parlais hier à Yann Géhano, le patron de la forêt immobilier.
01:44Il me disait que les jeunes, ils ne peuvent plus devenir accédants, les primo-accédants, comme on dit,
01:48parce que s'il n'y a pas eu un héritage familial ou s'il n'y a pas l'aide des parents, impossible d'acheter.
01:52Donc, peut-être que cette baisse des taux aura un impact sur les transactions immobilières.
01:56Une baisse des taux qui est bonne également pour l'État ?
01:58Extraordinaire. Je voyais hier l'ancien gouverneur de la Banque de France, Jacques Delarozière,
02:02patron du FMI quand même, ce n'est pas n'importe qui.
02:05Il me disait qu'aujourd'hui, ce qui est épouvantable en France, c'est la charge de la dette.
02:09Vous vous rendez compte que ce que l'on paye en intérêt pour rembourser notre dette,
02:12c'est l'équivalent du budget de la Défense. Où va-t-on ?
02:15Donc, effectivement, il faut espérer que la baisse des taux allègera un petit peu la barque, comme on dit.
02:21En tout cas, ce qui compte, c'est la compétition internationale aujourd'hui
02:25et non plus les querelles politiques dans un pays.
02:27Parce que souvent, on regarde la France avec notre nombril,
02:30mais on ferait mieux de se mettre au travail, de relancer la machine, d'être compétitif,
02:33de travailler plus et de surtout baisser nos dépenses insensées.
02:38C'est ça qui pourra aider en tout cas à sauver la France.
02:40En réduisant nos dépenses, on estime à peu près 10 milliards ou 20 milliards pendant au moins 7 ans.
02:45C'est ce que conseillait la Cour des comptes.