• il y a 6 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, le maire RN de Perpignan, Louis Alliot est invité dans le studio d'Europe 1. Ensemble et avec les auditeurs, ils reviennent sur le programme du Rassemblement national pour les européennes et sur les alliances possibles avec les autres partis comme Les Républicains ou Reconquête !.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00Europe 1, Pascal Praud.
00:02Et à 11h34 sur Europe 1, Pascal, vous recevez Louis Alliot, maire Rassemblement National de Perpignan.
00:07Bonjour M. Alliot.
00:08Bonjour.
00:09Les choses bougent.
00:11Auriez-vous imaginé encore de cela quelques temps, qu'Eric Ciotti et Marine Le Pen puissent trouver un accord, j'allais dire, de gouvernement ?
00:23Écoutez, on l'imaginait, puisque c'est à mon avis la logique aujourd'hui du contexte politique que nous vivons.
00:30M. Macron est déconsidéré, son gouvernement avec.
00:33L'extrême-gauche se débat dans la caricature, il faut bien le dire, et son extrémisme.
00:39Et il y a une voie, la troisième voie, qui est celle du Rassemblement National avec des forces qui sont à l'Assemblée Nationale,
00:48et notamment, évidemment, les LR et M. Ciotti, entre autres.
00:52Alors, je le disais tout à l'heure à Manon Aubry, et je pourrais vous dire la même chose, il n'empêche que les programmes ne sont pas exactement les mêmes.
00:57Sur la retraite, vous ne pensez pas pareil, sur l'économie, manifestement le Rassemblement National est plus à gauche,
01:03par exemple sur l'assurance chômage, en tout cas perçu comme plus à gauche que les Républicains.
01:08Mais je vous propose peut-être d'écouter ce que disait Jordan Bardella ce matin sur « Nous sommes prêts à gouverner ensemble ».
01:17Depuis plusieurs mois, nous travaillons à l'organisation d'élections législatives anticipées.
01:22Pourquoi ? Parce que chaque jour qui passe et chaque jour qui nous rapproche du pouvoir, nous nous y préparons.
01:28Nous sommes prêts à gouverner, nous avons un certain nombre de textes, de projets de loi qui sont évidemment prêts à entrer en vigueur.
01:34Dans le cas d'une cohabitation, on ne peut évidemment pas faire tout ce que la présidence de la République vous permet de faire.
01:39Mais on peut faire des choses pour le pouvoir d'achat, pour la sécurité, pour l'immigration,
01:43et moi c'est un peu l'objet de l'appel que j'ai lancé hier à d'autres formations politiques.
01:47Je veux bâtir la majorité la plus large possible.
01:50Autre intervention qui nous a intéressé, c'est celle d'Edouard Philippe,
01:54qui était jadis chez les Républicains, qui a fondé son propre mouvement
01:59et qui sans doute est en difficulté à l'abord de ses législatives.
02:03Dans le programme du FN, dans les positions du FN, il y a l'idée ancienne
02:07qu'il faut revenir à l'âge de la retraite à 60 ans.
02:11Est-ce que c'est 60, 62, ce n'est pas très clair parce qu'ils comprennent bien.
02:15Je dis aux Françaises et aux Français, peut-être que c'est très beau à entendre,
02:20mais un, ça ne se fera pas, et deux, si ça se faisait, c'est la crise financière assurée.
02:27C'est une crise qui toucherait tous les Français.
02:30Quelle est la position exacte du RN sur la retraite aujourd'hui ?
02:36Oui, mais c'est toujours faire peur, faire peur, faire peur.
02:40M. Darmanin, hier au 20h, faire peur.
02:44Mais le résultat économique de leur magnifique politique
02:47et de leur grande intelligence stratégique...
02:49Mais c'est pas ma question.
02:50Oui, mais je vais y répondre.
02:51Vous l'avez sous le nez.
02:52Alors moi, les donneurs de leçons en matière économique, si vous voulez,
02:55je regarde ça avec une certaine distance,
02:58parce que s'ils avaient réussi à faire le bonheur de nos concitoyens,
03:03très certainement, nous ne serions pas là.
03:05Ça, c'est le premier point.
03:07Deuxième point, sur la retraite, c'est une question d'annuité.
03:11C'est les fameux 40 ans d'annuité.
03:14Et avec un âge de retraite, selon que vous avez un métier difficile,
03:18que vous êtes entré dans la vie active après 20 ans,
03:23si vous avez fait des études, etc.
03:25Donc, c'est pas une retraite pour tout le monde à 60 ans ?
03:27Évidemment que non, mais on l'a toujours dit.
03:29Personne n'a ouvert les oreilles comme il fallait.
03:32C'est les années de cotisation qui sont importantes.
03:36Au bout de 40 ans, on est en retraite quoi qu'il arrive.
03:39Quelqu'un qui a commencé à 18 ans, qui a fait 40 ans, à 58 ans, il peut être en retraite.
03:42Au prorata de ce qu'il a cotisé.
03:45Après 40 ans, c'est une retraite pleine, j'imagine.
03:48Au bout de 40 ans, par exemple, quelqu'un qui a 18 ans,
03:50qui a eu un métier difficile et qui arrive à 58 ans,
03:5340 ans de cotisation.
03:54Pour les métiers difficiles, 40 ans d'annuité de retraite.
03:56Les choses ont le mérite d'être claires.
04:01Ce qui est intéressant également, c'est de voir qu'il y aurait une ouverture avec Les Républicains.
04:05Il y a possibilité également d'ouverture avec Marion Maréchal.
04:08Et Marion Maréchal, elle était ce matin sur CNews,
04:11écoutez ce qu'elle a dit,
04:12et notamment de ces rapports qui sont difficiles avec Éric Zemmour.
04:16On ne s'est pas toujours compris durant ces élections avec Éric Zemmour, en effet,
04:20parce que lui considérait qu'il fallait,
04:23en aucun cas, épargner le RN,
04:26mais surtout jouer la concurrence en priorité avec eux.
04:29Peut-être que le RN a peur de négocier avec Éric Zemmour de ce fait.
04:34Il y a peut-être un problème de confiance qui se pose
04:37dans les discussions que vous avez eues hier avec Jordane Bardella.
04:39Si Jordane Bardella a confiance en vous, peut-être n'a-t-il pas confiance...
04:42C'est ce que manifestement un certain nombre de dirigeants du RN,
04:45dont Jordane Bardella directement, a évoqué publiquement à l'issue de notre rendez-vous.
04:50Moi, je tiens quand même à préciser que je ne suis pas là dans une démarche personnelle.
04:54Au-delà des idées, il faut concilier parfois les hommes et les femmes,
04:59et parfois ça peut être compliqué.
05:00Éric Zemmour a répondu, d'une certaine manière, il y a quelques minutes,
05:03via Twitter à Marion Maréchal.
05:05Dans ce moment crucial de la politique française,
05:07l'heure est à un grand rassemblement pour la victoire.
05:10Il y a encore la gauche rassemblée en Front Populaire
05:12à montrer sa volonté de reprendre le pouvoir d'Emmanuel Macron.
05:16Je recevrai Marion tout à l'heure pour connaître ce qu'elle cherche vraiment à obtenir.
05:22Pour le moment, les modalités d'un rassemblement
05:25n'ont toujours pas été communiquées, dit-il.
05:28Donc chaque mot, évidemment, on peut le décrypter.
05:31Mais est-ce qu'avec Éric Zemmour,
05:33si les idées, il peut y avoir des passerelles,
05:36est-ce que c'est plus difficile avec Éric Zemmour ?
05:40Parce qu'entre Éric Zemmour et Marine Le Pen,
05:43le courant ne passe pas forcément.
05:46Mais il ne passe pas qu'avec Marine Le Pen.
05:49Puisque systématiquement, désormais, quand il prend la parole,
05:52il est dans la critique sévère du rassemblement national.
05:57Et donc de Jordan Bardella et de quelques autres
06:00qui ne jugent pas à la hauteur de ce qu'il pense être sa propre pensée.
06:07Sauf qu'on ne fait pas le rassemblement en insultant ses partenaires.
06:12Et jusqu'à présent, moi, dans la bouche d'Éric Zemmour, que je connais bien,
06:15je ne vois que des insultes, rabaissées, du dénigrement,
06:20et si vous voulez, une position un peu hautaine,
06:23comme si c'est lui qui avait la science infuse
06:26et que nous serions, nous, une anomalie en quelque sorte démocratique.
06:30Je lui rappelle quand même que je collais des affiches, il y a 30 ans,
06:35dans 20 ans, la France sera une république islamique.
06:38À ce moment-là, il était planqué au Figaro,
06:40il a voté deux fois Mitterrand,
06:42et je n'ai pas de leçons à recevoir d'Éric Zemmour.
06:45C'est plutôt lui qui est venu sur nos positions,
06:47plutôt que nous qui serions à sa remorque.
06:51Et ça, il n'a toujours pas compris.
06:52Alors, je pense que dans ce schéma-là,
06:54Marion est beaucoup plus, j'allais dire, tolérante,
06:58est beaucoup plus modérée,
07:00même si elle a quitté le rassemblement national
07:03et elle a rejoint Éric Zemmour,
07:06dans une période, on ne peut pas dire très glorieuse,
07:09puisqu'elle avait dit, je me rangerai derrière le candidat le mieux placé.
07:12Et au moment où le candidat le mieux placé, c'était Marine Le Pen,
07:15elle est partie chez Éric Zemmour.
07:16Mais peu importe, maintenant, effectivement,
07:18c'est le rassemblement pour affronter la gauche,
07:22parce que ce rassemblement de la gauche,
07:24personne n'en parle trop,
07:25mais c'est une honte, pour le Parti Socialiste notamment.
07:28Pour moi, c'est un pacte de collaboration de M. Ford.
07:33Ils sont dans la collaboration de l'islamisme, du communautarisme.
07:38J'entends ce que vous dites,
07:39mais j'ai envie de dire en même temps,
07:40les électeurs jugeront.
07:41Si les électeurs jugent cela comme crédible,
07:45ils donneront leur voix à M. Ford,
07:48à Europe Écologie Les Verts,
07:49à la France Insoumise
07:51et au parti de M. Glucksmann.
07:53Oui, sauf qu'il ne vous échappera pas.
07:55Pour le moment, il y a un point d'interrogation.
07:57Et autrement, si c'est contre-productif.
07:59Vous savez, on peut avoir les deux analyses possibles.
08:02Les gens qui ont voté Glucksmann dimanche,
08:04vous pensez qu'ils ont envie de voter
08:06dans un parti où il y a la France Insoumise ?
08:08Je ne suis pas sûr que cette stratégie soit payante à l'arrivée.
08:12Et je ne suis même pas sûr qu'elle ne vous serve pas, vous.
08:14Mais en même temps,
08:15ils mettent des jeunes dans la rue
08:16qui manifestement ne comprennent pas bien ce qui se passe.
08:18Les syndicats embrayent
08:20et ils tentent de faire le chaos dans la rue
08:22parce qu'ils ont perdu dans les urnes.
08:24C'est ça qui devient vraiment inadmissible
08:27dans ce système politique dans notre République aujourd'hui.
08:30Et ça, c'est la gauche et on le sait.
08:31Donc face à ce front populaire,
08:33il faut un bloc national.
08:34Et dans ce bloc national,
08:36on peut trouver tous les partenaires
08:38qui partagent notre point de vue
08:40sur un certain nombre de réformes
08:42que nous dévoie le Rhône à les jours qui arrivent.
08:44Eric Ciotti sera l'invité de Marie-Sophie Lacaro
08:46à 13h.
08:48S'il vient, à mon avis, c'est pour dire quelque chose.
08:50Vous n'avez pas d'informations en particulier
08:52à nous donner là-dessus ?
08:53Vous n'êtes pas dans la confidence ?
08:54J'écouterai M. Ciotti.
08:56Si demain, M. Bardel a été Premier ministre,
09:00est-ce que vous-même, vous auriez un poste de responsabilité ?
09:03Est-ce qu'il y a un domaine qui vous intéresse particulièrement ?
09:06Est-ce que vous pourriez imaginer
09:08que vous faites partie des figures du Rassemblement National ?
09:11Vous êtes au Rassemblement National depuis combien de temps, M. Alliault ?
09:16Depuis 34 ans.
09:17Bon, vous avez une certaine légitimité quand même.
09:19Les choses n'ont pas été aussi joyeuses qu'elles le sont aujourd'hui.
09:23Il y a eu des moments sans doute plus difficiles.
09:25Donc est-ce qu'il y a des centres d'intérêts politiques
09:29que vous pourriez avoir ?
09:30Je gère pour l'instant une ville de 120 000 habitants.
09:33Si Jordan me le demandait, évidemment, j'y participerais.
09:37Mais je pense que l'important aujourd'hui,
09:41c'est de gagner cette élection législative.
09:43Le reste, si je puis dire, ça viendra en son temps.
09:4611h43, nous marquons une pause.
09:48Vous allez pouvoir échanger avec une jeune femme
09:53qui n'est plus là manifestement, M. Boubou.
09:55C'est Luce qui va prendre la parole.
09:57C'était une autre jeune femme tout à l'heure.
09:59Là, c'est Luce qui va prendre la parole.
10:01Vous me surprenez.
10:02Oui, on s'adapte.
10:04On a peut-être parlé un peu trop longuement avec M. Aliot.
10:07On devait avoir failli adapter parce qu'on avait Manon Aubry.
10:10Puisque c'est Louis Aliot, je me suis adapté.
10:12Et c'est Luce, on s'adapte, on est en direct.
10:14On est des professionnels, laissez-vous faire.
10:16Il n'y a pas de soucis, il est 11h44.
10:18Et vous aussi, vous pouvez réagir avec Pascal Praud sur Europe 1.
10:20Vous composez ce numéro.
10:22Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
10:26Europe 1.
10:27Pascal Praud et vous.
10:28C'est de 11h à 13h sur Europe 1.
10:29Vous pouvez réagir au 01 80 20 39 21 comme Luce qui veut l'union de droite.
10:34Pascal.
10:35Exactement.
10:36Et Louis Aliot est avec nous.
10:37C'est le maire du rassemblement national de Perpignan.
10:39Et je vous propose d'échanger peut-être avec Luce.
10:41Bonjour Luce.
10:43Oui, bonjour à tous.
10:44Bonjour M. Praud.
10:46Vous avez voté ce week-end, dimanche ?
10:49Oui, tout à fait, bien sûr.
10:50Est-ce qu'il est indiscret de savoir pour qui vous avez voté ?
10:53Eh bien écoutez, j'ai voté pour le parti qui a gagné.
10:56Le rassemblement national.
10:57Exactement.
10:58Vous avez 53 ans.
11:00Vous avez toujours voté pour le Front National ou le rassemblement national ?
11:04Non, c'est la première fois.
11:06Mon cœur est plutôt chez les Républicains.
11:08Et je me suis dit cette fois-ci que quand on est face à l'histoire,
11:11eh bien il faut savoir saisir cette opportunité.
11:14Donc j'ai franchi le pas pour montrer mon contentement,
11:18mais pas que, pour aussi faire réagir les politiques
11:25pour qu'il y ait un véritable sursaut dans le pays.
11:27Et aujourd'hui j'y crois, j'y crois vraiment.
11:29Et qu'est-ce que vous attendez du rassemblement national ?
11:33Eh bien écoutez, pas que deux.
11:37J'attends que toutes les droites soient enfin intelligentes.
11:40Elles nous ont montré qu'elles pouvaient avoir du courage,
11:43donc maintenant il faut être intelligente et qu'il faut faire comme les autres.
11:46C'est-à-dire qu'il faut être tacticien, il faut être opportuniste.
11:50Mais dans les mesures concrètes, qu'est-ce que vous attendez ?
11:53Je souhaite qu'il y ait véritablement des rapprochements, des mains tendues,
11:57pour qu'il puisse y avoir...
11:58J'entends bien, mais dans le programme, une fois que le rassemblement national est au pouvoir,
12:03quelles sont pour vous les trois ou quatre mesures essentielles à prendre pour le pays ?
12:08Alors, c'est uniquement mon sentiment, il n'engage que moi.
12:12J'ai vraiment l'impression qu'aujourd'hui, il y a quand même deux thématiques fortes qui tiennent à cœur des Français.
12:19C'est essentiellement tout ce qui est lié à l'immigration, à la sécurité, à l'identité.
12:24Et je pense qu'aujourd'hui, une citoyenne comme moi, en tous les cas,
12:31attend qu'il y ait, de ce point de vue-là, des décisions très fortes.
12:36L'économie, bien sûr, c'est très important.
12:40De toute façon, l'économie est par terre.
12:42Donc, ces politiques qui nous disaient que la crise de la France allait se régler par des mesures économiques
12:49ont prouvé qu'il n'en était rien.
12:51Et que même sur l'économie, leurs résultats sont piètres, vraiment.
12:54Et donc, aujourd'hui, il est question maintenant de reprendre notre destin en main
12:58et de commencer, en fait, par des mesures fortes.
13:02Des mesures qui soient de nature à enthousiasmer les Français et à leur redonner espoir.
13:10M. Alliot, c'est assez intéressant parce que j'ai l'impression que Luce, au fond,
13:17illustre beaucoup d'électeurs, de vos électeurs aujourd'hui,
13:22qui étaient à droite et qui vous ont rejoint peu à peu
13:26parce que vous êtes devenue la force de droite la plus importante.
13:30M. Alliot.
13:32Oui, bonjour, chère madame.
13:34Bonjour, monsieur.
13:36Je partage évidemment ce qu'elle vient de dire.
13:38Et j'allais vous dire, je l'ai fait, par exemple, à Perpignan.
13:40J'ai créé ma liste avec des gens de droite qui ont bien voulu venir sur ma liste
13:45parce qu'il y a une notion de courage politique.
13:47Ce n'est pas le refus de ne pas s'allier.
13:49C'est de tendre des mains à des gens qui vous disent non, on n'en veut pas.
13:52Ce n'est pas pareil.
13:54Et quand vous écoutez les discours, par exemple, de M. Ciotti,
13:56dont on pense que peut-être il répondra favorablement ou d'autres personnalités,
14:01quand vous écoutez, par exemple, j'ai écouté hier M. Copé,
14:03vous vous demandez à quelle droite vous parlez.
14:06M. Copé vous traite de tous les noms d'oiseaux.
14:08Et M. Ciotti et quelques autres vous respectent et dialoguent avec vous.
14:13Donc, si vous voulez, moi, je suis d'accord avec ce que vous dites.
14:15Encore faut-il qu'en face de nous, il y ait des gens qui répondent favorablement.
14:19Et donc, quand ils répondent favorablement, il n'y a aucune raison de les rejeter.
14:23Et sur les deux points que vous avez, immigration, sécurité et ordre,
14:28ça, je suis même aux avant-postes,
14:31puisque je peux vous dire qu'à Perpignan, je mène une lutte contre la drogue
14:34qui est de tous les jours et c'est dramatique pour notre pays, ce qui est en train de se passer.
14:38Mais vous avez aussi l'économie, le pouvoir d'achat
14:41et des millions de Français qui, aujourd'hui, ont de la peine à boucler les fins de mois
14:45et qui attendent de nous des mesures fortes.
14:47Alors, j'entends bien, mais justement, ces mesures fortes, j'ai vu...
14:49La TVA, on peut faire des choses immédiatement.
14:51Voilà, la baisse de la TVA.
14:53Mais par exemple, le gaz qui augmente de 11%.
14:55On peut faire que ça n'augmente pas.
15:00Bon, cette augmentation, effectivement, peut être arrêtée.
15:03Ausse d'impôts, visiblement, et qui pourrait être...
15:06Ça, je ne peux pas vous répondre, ils sont en train de...
15:09C'est important quand même d'avoir quelques éléments sur le programme.
15:13L'Espagne, par exemple, est sortie du fameux contrat européen de l'énergie.
15:18Pourquoi l'Espagne peut le faire et pourquoi nous, non ?
15:21C'est très compliqué, je n'arrive jamais à comprendre si c'est bien ou pas.
15:24J'arrive même pas à comprendre si c'est une bonne solution ou pas
15:27pour la France de sortir du marché de l'électricité.
15:31Et je n'arrive pas à comprendre si c'est bien pour nous, pourquoi on ne le fait pas ?
15:34Parce que Bruno Le Paire, il n'est pas idiot.
15:36Parce qu'on est tenu par des accords européens, notamment avec l'Allemagne.
15:40Mais l'Espagne l'a fait.
15:42La France produit, grâce à son nucléaire, une énergie à 42€.
15:46Et on la revend aux autres à plus de 100€.
15:48C'est quand même extraordinaire.
15:50Donc, revenons au prix que nous coûte la véritable électricité,
15:55le prix de l'énergie, et appliquons-le aux factures,
15:58notamment de nos entreprises et de nos familles.
16:01C'est absolument incroyable ce qu'il se passe.
16:04Ensuite, sur ce que disait la dame, et j'en termine,
16:06vous avez des pays aujourd'hui qui sont en coalition.
16:08Madame Meloni en Italie, elle dirige avec tout le monde,
16:11ça se passe bien, c'est pas la révolution.
16:13En fait, il n'y a que la France qui ne fait pas l'union des droites.
16:15En Espagne, vous avez des régions entières qui sont gouvernées par le PPVox.
16:18Oui, mais notre histoire est particulière.
16:21Oui, oui.
16:22Elle est toujours particulière, mais on se plante à chaque coup, si vous voulez.
16:25Notre histoire est particulière,
16:28et le mouvement du Rassemblement National est particulier.
16:32Puisque la droite gaulliste,
16:34la droite gaulliste qui a gouverné ce pays pendant de nombreuses années,
16:38il se trouve que le Front National était un adversaire de cette droite gaulliste.
16:42Pas toujours, M. Proudhon.
16:43En 1983, le premier accord, il est entre le RPR et Jean-Pierre Stirbois.
16:47Vous connaissez l'histoire de ce pays.
16:49Vous savez que sur l'Algérie française, par exemple...
16:51Oui, d'accord.
16:52Oui, mais c'est l'histoire.
16:54Et que forcément, elle a marqué les esprits.
16:57Et je ne remonte pas jusqu'à Vichy, bien évidemment.
17:00Mais c'est une histoire particulière que celle de la France.
17:03Ce n'est pas l'histoire de l'Italie, ce n'est pas l'histoire de l'Israël.
17:06Non, mais alors là, je suis d'accord.
17:08Mais j'entends ce que vous dites, moi.
17:09J'entends ce que vous dites.
17:10Je pense qu'aujourd'hui, le Rassemblement National n'a plus rien à voir avec cette histoire.
17:14Elle est parfois instrumentalisée, on le sait bien, par vos adversaires.
17:17Non, mais nous ne sommes pas, nous, les héritiers...
17:21Écoutez, nous ne sommes pas, nous, les héritiers de Vichy.
17:24Contrairement à ce que tout le monde dit, en tout cas à la gauche.
17:27Mitterrand est un héritier de Vichy. Nous, non.
17:29En Italie, la droite qui est au pouvoir aujourd'hui,
17:33ils sont les héritiers, qu'on le veuille ou non, du fascisme italien.
17:37En Espagne, le Parti Populaire, c'est un ancien ministre de Franco qui l'a créé.
17:42Et là-bas, les choses se passent, j'allais dire, en fonction de ce que veulent les électeurs.
17:47Il n'y a qu'en France que la gauche a le magistère de la morale,
17:50alors qu'elle s'est compromis dans toutes les guerres,
17:53et qu'elle a systématiquement joué contre la France. Voilà.
17:56Ce que vous dites raconte l'histoire de France.
17:59Effectivement, une partie de l'histoire de France, bien évidemment.
18:02Mais ça fait partie de la particularité française.
18:05Et pour la première fois, moi qui suis cette histoire-là politique depuis de nombreuses années,
18:09pour la première fois, c'est une barrière qui pourrait tomber.
18:13Effectivement, d'où certaines réactions.
18:16J'ai vu également que Xavier Bertrand n'était pas forcément pour cet accord,
18:20puisque Jacques Chirac et ou Nicolas Sarkozy étaient sur une position.
18:24Aucun accord avec le Rassemblement National ou le Front National.
18:27Il est 11h58. Monsieur Aliot, reste-t-il encore avec nous ?
18:31Oui, exactement. Quelques minutes.
18:32Quelques minutes. Il est 11h58. À tout de suite.
18:35Dans un instant, les infos d'Émilie Dez et vous bien sûr, vos témoignages et réactions.
18:3801-8020-39-21 avec Pascal Prodot, 11h à 13h sur Europe 1.
18:43Europe 1, Émilie 5.
18:46Europe 1, 11h, 13h, Pascal Prodot et vous.
18:51Je suis toujours surpris lorsque j'entends des gens de droite
18:55parler d'infamie à l'idée de travailler avec le Rassemblement National.
18:59Pourquoi je suis surpris ? Parce que leurs électeurs ne sont pas du tout sur cette ligne-là.
19:03Et je pense toujours qu'ils sont parfois déconnectés.
19:08Et c'est une des raisons, me semble-t-il,
19:10pourquoi parfois les Républicains ont perdu autant de voix ces dernières années.
19:17Louis Aliot ?
19:18Ça a toujours été ma conviction.
19:20Il y a un fossé énorme entre ce que pensent les dirigeants des LR
19:24et ce que l'on peut voir dans nos villes.
19:29Et d'ailleurs, le transfert de cet électorat sur notre formation politique aujourd'hui
19:34est pratiquement total.
19:36Les PO étaient un département ultra-sarcosiste.
19:41Pyrénées-Orientales, les PO, bien sûr.
19:44Eh bien aujourd'hui, les LR font 4,2% et on fait 43%.
19:50Et c'est vrai que le Rassemblement National,
19:52puisque la nature a horreur du vide,
19:54a tout simplement pris parfois des thématiques et des sujets
19:59qui étaient ceux du RPR dans les années 80.
20:03C'est-à-dire que la droite qui arrive en 1986 au pouvoir,
20:06qui est emmenée par Jacques Chirac,
20:08elle est très à droite avec des gens comme Pasqua, Pandreau,
20:11très libéral également avec Jacques Chirac.
20:14Et après, elle deviendra différente, plus sociale peut-être,
20:18avec la campagne de 95.
20:20Mais en 86 et ces années RPR,
20:22on pourrait citer d'ailleurs Nicolas Sarkozy, Patrick Balkany,
20:25tous ces gens-là étaient des gens très à droite dans ces années 80.
20:28Il y a d'autres qui avaient eu d'ailleurs une jeunesse très turbulente
20:31dans des organisations d'extrême droite.
20:33Ça n'a pas posé problème à un certain nombre de ministres.
20:36Alors, je vous disais que vous alliez avoir la contradiction avec un auditeur.
20:40Bonjour Mohamed, vous êtes chauffeur de taxi.
20:43Merci d'être avec nous et vous vouliez peut-être
20:45ou poser des questions ou donner votre analyse
20:47sur le Rassemblement National.
20:50Bonjour Pascal, bonjour aux auditeurs de Pascal.
20:54Bonjour M. Aliot, je crois que vous êtes le seul
20:58à avoir réellement géré une ville chez les RN en général.
21:04Mon analyse de la situation est simple,
21:07c'est que c'est fini la dédiabolisation du RN,
21:11ça ne marche plus.
21:13Pendant longtemps, les divers partis,
21:15et notamment les macronistes,
21:18ont surfé sur la vague de faire peur aux Français
21:21en leur disant où c'est nous, où c'est le chaos.
21:24On s'est rendu compte que le chaos, c'est les macronistes
21:26avec la dette à plus de 3 000 milliards d'euros.
21:30Donc, le RN, est-ce qu'il va faire quelque chose ?
21:34Moi, je ne fais pas confiance pour la simple raison
21:36que même l'augmentation du SMIC, le RN a voté contre.
21:40La politique du RN est la même que celle du Macron
21:44en ce qui concerne l'Europe,
21:46parce que les limites sont très très proches.
21:50Il faut vraiment être un fin limier à l'analyse de la politique
21:54pour se rendre compte de la différence, il n'y en a aucune.
21:56Maintenant, les alliances avec le LR,
22:00de toute façon, le LR est mort,
22:02et il va essayer aussi de...
22:06Mais vous votez pour qui alors, Mohamed ?
22:08Moi, de toute façon, l'Europe, j'ai voté.
22:13Comme d'habitude, moi je suis un sociologue.
22:17Mais par contre, pour les élections législatives,
22:22là, j'attends un vrai programme,
22:24je ne vais pas jouer au parti, mais au programme.
22:27C'est lui qui va rétablir la retraite à 60 ans,
22:31c'est lui qui va s'occuper de notre santé,
22:33c'est lui qui va annuler la loi qui est en cours pour les...
22:37Qu'on s'appelle...
22:38L'assurance chômage ?
22:39L'assurance chômage.
22:40Non mais, de toute façon, les défaites annulées,
22:41puisqu'il n'y a plus d'Assemblée Nationale.
22:43Oui, mais j'ai peur qu'ils reprennent ce qui a été commencé.
22:47Non, visiblement, si c'était le RN,
22:49il n'est pas sur cette ligne-là.
22:51Je ne suis pas sûr d'ailleurs que ce soit une bonne chose,
22:53pour tout vous dire, je pense que c'était pas mal,
22:55l'idée qu'avait M. Attal sur l'assurance chômage
22:59et de changer un peu les dispositions,
23:01mais ça, ce n'est qu'un avis personnel.
23:03Mohamed, je vous laisse continuer.
23:04Donc, celui qui revient sur l'assurance chômage,
23:07celui qui rétablit l'ISF,
23:09parce que moi je suis pour qu'on rétablisse l'ISF,
23:13parce qu'on a fait de trop gros cadeaux à la grosse fortune,
23:18et surtout, je vais veiller
23:21à ce qu'on rétablisse quand même une souveraineté nationale,
23:25parce que plus on avance dans le temps,
23:27par exemple, pour prendre les agriculteurs...
23:29Enfin, vous allez voter RN, faites attention !
23:33Non, pas du tout, pas du tout,
23:35vous savez, en fait, le problème...
23:37C'est le programme, je pense que c'est un programme
23:40dans lequel, j'imagine, M. Alliot,
23:42vous pouvez reconnaître ce que dit Mohamed.
23:44Oui, oui, non mais j'écoute depuis tout à l'heure
23:46et je crois que vous êtes socialiste,
23:48parce que, peut-être par tradition familiale,
23:50mais que vous devriez...
23:52Non, par conviction, non, par conviction !
23:54Vous devriez vous interroger sur ce qu'ont fait les socialistes
23:56quand ils étaient au pouvoir,
23:58et on ne peut pas dire quand même que ça ait servi
24:00les intérêts, notamment, des classes populaires.
24:03La preuve, c'est qu'aujourd'hui, les ouvriers, les employés,
24:05les artisans, les commerçants, votent massivement pour nous.
24:08Il y a des raisons à cela,
24:10et je pense que c'est précisément parce que les socialistes
24:12n'ont pas défendu les classes populaires.
24:15Ou alors, je veux dire,
24:17il y a aussi une nouvelle mode,
24:19c'est de dire, on a tout essayé, de toute façon,
24:21blanc bonnet, bonnet blond,
24:23la gauche et la droite...
24:25C'est vrai que le rassemblement des nationales bénéficie,
24:29c'est vrai M. Alliot,
24:31d'un crédit, puisque vous n'avez jamais été au pouvoir.
24:34Mais là aussi, c'est une question qu'on peut vous poser.
24:36L'appareil d'État, ce n'est pas simple.
24:38Les gens, par exemple,
24:40en prenant la cérémonie d'ouverture
24:42des Jeux Olympiques,
24:44il pourrait y avoir un ministre de l'Intérieur
24:46qui soit en place depuis moins d'un mois.
24:49Convenez que...
24:51Les Jeux Olympiques, j'allais vous dire,
24:53dans toute la gravité de la situation,
24:55c'est géré.
24:57Il y a un comité d'organisation.
24:59Il y a une cérémonie d'ouverture gérée quand même.
25:01Vous avez l'administration de la police, la gendarmerie des armées,
25:04qui ont déjà l'application du plan, il est là.
25:06Ce n'est pas parce que vous arrivez ministre de l'Intérieur demain
25:08que vous allez dire, j'arrive, on change tout.
25:10C'est une question simple.
25:12Monsieur Aliot,
25:14pour votre groupe RN,
25:16qu'est-ce que vous allez faire
25:18pour tout ce qui se passe actuellement
25:20en Europe, c'est-à-dire la guerre en Ukraine ?
25:22Est-ce que vous, vous allez continuer
25:24à voter pour armer l'Ukraine
25:26et continuer à mettre de l'huile sur le feu ?
25:28Et qu'est-ce que vous allez faire pour les massacres
25:30qui se passent, les génocides
25:32que la CPI, la Cour pénale internationale,
25:34a qualifié de génocide pour Gaza,
25:36à Livoire ? Arrêtez ces guerres-là
25:38et faire en sorte que la paix s'installe dans le monde
25:40parce qu'on est au commun. Il y a quelque chose
25:42que je voudrais juste souligner,
25:44vous savez, on a l'impression
25:46qu'on est en train
25:48de...
25:50tous les ingrédients de la deuxième
25:52guerre mondiale sont en train de
25:54se produire là.
25:56Et si on continue sur la lancée qu'on est, c'est la troisième
25:58guerre qui va arriver. Moi, je voudrais
26:00que tous les partis, sans exception, que ce soit
26:02vous, que ce soit les filles, que ce soit la droite,
26:04qu'on s'engage juste...
26:06Est-ce que le RN
26:08va arrêter
26:10d'aller sur le
26:12vote en guerre de Macron et essayer de
26:14trouver une solution pour la paix en Ukraine
26:16notamment et en Palestine ?
26:18Ou alors ce sera la même politique ?
26:20Non, je pense effectivement
26:22que nous sommes favorables
26:24à la paix,
26:26à la diplomatie, aux discussions sur la
26:28paix, notamment en Ukraine.
26:30L'Ukraine a évidemment le droit
26:32de se défendre, mais je trouve effectivement
26:34qu'on a mis beaucoup d'huile
26:36sur le feu. Et en ce qui concerne
26:38le conflit
26:40israélo-palestinien, la guerre
26:42peut s'arrêter du jour au lendemain, le jour où le Hamas
26:44rend les otages à Israël.
26:46Et donc, diplomatiquement, il faut tout faire
26:48pour que les otages soient rendus à leur famille.
26:50C'est aussi simple que ça, et c'est
26:52malheureusement tragique.
26:54Merci beaucoup Mohamed ! C'était un plaisir
26:56d'être avec vous. Vous nous appelez de temps en temps,
26:58j'ai reconnu votre voix. Merci
27:00à M. Aliot.
27:02Je ne sais pas si je dois vous souhaiter
27:04bonne chance ou pas, parce que
27:06si vous gagnez ces élections,
27:08j'ai envie de vous dire bon courage !
27:10Bon courage, vraiment,
27:12parce que pour faire bouger les choses
27:14dans ce pays, avec les réticences
27:16qui existeront, parce qu'il y a des gens qui,
27:18c'est comme ça en France, n'accepteront pas
27:20que vous ayez le pouvoir.
27:22Les intellectuels parfois dans les
27:24facultés, les jeunes gens,
27:26etc., ce qu'on appelle effectivement
27:28la bordélisation du pays,
27:30notamment par la France insoumise,
27:32ça existe, on l'a vu d'hier soir.
27:34Ça n'est pas simple que de faire
27:36bouger les choses, donc bonne chance à vous !
27:38Après 68, je crois que
27:40le général De Gaulle a bénéficié
27:42d'un appui de la population.
27:44Celle qui souhaite que
27:46l'avenir soit serein
27:48et l'avenir,
27:50j'allais dire, soit radieux. Donc je pense
27:52qu'en France aujourd'hui, il y a une énorme majorité de Français
27:54qui veulent tout simplement
27:56le retour à l'ordre.
27:58Sans doute, les minorités actives
28:00sont-elles plus efficaces ou plus puissantes
28:02qu'elles n'étaient encore avant ?

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