Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui la réaction de la NUPES face au don de Bernard Arnault et l'interdiction de la dénomination "steak végétal" avec Brigitte Gothière, cofondatrice, porte-parole de L214.
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00:00 - La voix d'Ivan Rebrof. Je suis pas sûr d'ailleurs que tout le monde se souvienne d'Ivan Rebrof. Les plus de 50 ans se souviennent d'Ivan Rebrof.
00:19 - Bonjour Géraldine. - Bonjour Pascal. - Vous allez bien ? - Très bien et vous ?
00:21 - Nous allons parler des riches et arros sur les riches, Salaudrich, la famille de Bernard Arnault qui est propriétaire du numéro 1 mondial du luxe.
00:30 LVMH a annoncé hier le versement d'une aide de 10 millions d'euros au resto du cœur. Et c'est vrai que Bernard Arnault est très attaqué et notamment par la gauche.
00:42 On sera avec Manon Aubry dans quelques minutes qui a dit merci pour l'aumône. Fabien Roussel du parti communiste a écrit "vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée".
00:53 Vous avez Daniel Obono député qui a écrit "si Bernard Arnault payait sa juste part d'impôt et que vous aviez mis en place la taxation des ultra-riches que nous proposons depuis 6 ans, vous n'auriez pas eu besoin d'en appeler à leur charité".
01:08 On est avec Emmanuel, bonjour Salaudrich, c'est notre premier thème. Bonjour Emmanuel.
01:14 - Bonjour, oui Bernard Arnault, 10 millions.
01:18 - Est-ce que vous êtes riche Emmanuel ?
01:21 - Je gagne ma vie correctement mais potentiellement, allez, en gros entre 3 et 4 000 euros par mois selon les mois.
01:29 Je suis quand même quelqu'un qui travaille beaucoup, je suis chauffeur routier donc j'ai énormément de travail.
01:36 Donc potentiellement en plus si je prends mon salaire et ce que je donne à des associations, je suis plus généreux que lui.
01:42 - D'abord c'est bien, j'ai envie de dire que ça vous regarde. Mais ce que je trouve intéressant c'est que la prochaine fois peut-être que Bernard Arnault donnera 0 francs ou 0 euros
01:52 puisqu'en donnant 10 millions, il avait déjà donné 200 millions d'ailleurs pour Notre-Dame de Paris, il se fait attaquer, fortement attaqué.
02:01 C'est ça qui m'intéresse dans ce sujet.
02:04 - 10 millions d'euros, donc dessus il va déduire combien de ses impôts ?
02:08 - 0. - 0 ?
02:10 - 0. Moi je me suis renseigné, alors pour le coup, tous ceux qui parlent de défiscalisation, il n'y a pas de défiscalisation là-dessus, donc c'est 0.
02:19 - D'accord, il ne paie pas en France ses impôts, il pratique l'optimisation fiscale à haute grande.
02:26 - Ce que vous dites n'est pas juste non plus.
02:28 Vous savez qu'il se trouve qu'avant de venir dans ce studio, j'ai un peu travaillé le cas fiscal de Bernard Arnault.
02:35 C'est le premier contributeur fiscal en termes de société. Premier contributeur fiscal en France.
02:44 - Donc évidemment que les sociétés payent leurs impôts en France, bien sûr.
02:50 - Après ils y profitent aussi de payer à bas coût pour produire, mais on va ramener un peu les sommes à la réalité.
03:00 - Mais qu'est-ce qui vous gêne au fond ? Qu'il y ait des milliardaires, qu'il y ait des gens qui créent des emplois ?
03:05 J'aimerais comprendre.
03:07 - Quand on donne, moi je ne vais pas crier sur les toits à qui je donne de l'argent, je me dis que quasiment personne autour de moi sait ce que je donne comme argent.
03:15 - Donc ce que vous lui reprochez c'est de le dire ?
03:17 - Voilà, c'est...
03:19 - La charité c'est anonyme, c'est ce que vous voulez dire ?
03:21 - Je me blanchis les mains, quoi. Je me blanchis les mains. Oh non, j'ai autant en faire de ma vie.
03:26 - Donc vous auriez préféré qu'il ne dise rien ?
03:28 - On va ramener les chiffres à ce qu'ils sont.
03:31 Ils donnent 10 millions d'euros. Bernard Arnault vaut 212,7 milliards d'euros.
03:39 212,7 milliards. Le chiffre est tel qu'on ne peut même pas représenter ce que c'est.
03:44 - Mais ce n'est pas ce qu'il vaut, vous le savez bien, tout ça c'est virtuel, c'est de l'argent de bourse.
03:48 - Attendez, on va prendre un autre exemple.
03:50 - C'est pour ça qu'on parle dans le vide, parce que ce n'est pas vrai ce que vous dites.
03:53 - Non, alors vous ne pouvez pas parler dans le vide.
03:55 - Sur le compte de Bernard Arnault, il y a actuellement, estimation 2023, 203 millions d'euros.
04:02 Les chiffres, je ne les ai pas sortis de n'importe où. J'ai pris une référence, j'ai pris Forbes.
04:08 Je ne pense pas que Forbes va cacher ça.
04:12 - Mais vous devriez, moi je vais vous dire, Emmanuel, en fait, on devrait être content
04:18 qu'un petit pays comme la France ait l'homme le plus fortuné du monde.
04:23 En fait, de la même manière qu'on est content quand on a Mbappé,
04:27 on devrait être content d'avoir quelqu'un, me semble-t-il, qui crée des emplois.
04:31 Parce que moi j'ai les chiffres, par exemple, de LVMH.
04:34 LVMH a recruté plus de 15 000 personnes en France en 2022.
04:37 Plus de 15 000 personnes. Grâce à l'activité de LVMH, vous avez 280 savoir-vivre du patrimoine
04:44 qui sont sauvegardés en France.
04:46 C'est des petits métiers qu'on ne ferait plus autrement.
04:48 Et qui sont là grâce à l'activité de LVMH qui, dans le monde entier, est connue.
04:55 Vous avez 5 milliards d'euros d'investissement pour moderniser ou créer une nouvelle boutique,
04:59 construire ou de nouveaux ateliers, ou stimuler de l'emploi. Par an.
05:03 Alors où on veut une économie différente, pourquoi pas, une économie de type socialiste ?
05:09 - C'est du washing aussi. Enfin on va arrêter.
05:13 Il y a combien de gens qui donnent au resto du cœur ?
05:15 Certainement, les sommes représentent plus de 10 millions d'euros par an.
05:18 Et ils ne vont pas le gueuler sur les toits.
05:20 - Non mais ça c'est autre chose.
05:21 A la limite, je peux entendre votre argument.
05:23 - C'est le fait que Monsieur a été inventé de merde.
05:26 - Je peux l'entendre. Mais sur le fond, de reprocher un chef d'entreprise d'être riche,
05:31 je trouve que ça n'a pas de sens.
05:33 C'est précisément parce que sa société a bien marché.
05:36 Et tout le monde en bénéficie.
05:38 Et notamment les salariés qui sont dans le groupe LVMH.
05:45 Le salaire des collaborateurs du groupe sont les plus compétitifs de leur secteur d'activité.
05:50 C'est ça la vérité.
05:51 - Je ne vais pas reprocher d'être riche.
05:54 J'ai donné les sommes qu'il dispose, donc sa fortune virtuelle et son compte.
05:59 Maintenant on va être clair, on a autre chose à faire.
06:01 On ne donne pas pour qu'on parle de nous.
06:03 - Non mais je peux entendre cet argument.
06:07 - Mais souvent, ce qui m'étonne, dans quel type de société avez-vous envie de vivre ?
06:15 C'est-à-dire que bien sûr que le système égalitaire,
06:19 moi je n'ai pas envie d'un système égalitaire, vous voyez ?
06:21 C'est ce qui nous différencie.
06:22 - Pourquoi ?
06:23 - Parce que tout le monde n'est pas égal.
06:25 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
06:26 En revanche, il faut que tout le monde ait les mêmes droits.
06:28 Mais tout le monde n'est pas égal.
06:29 Il y a des gens qui ont du talent et d'autres qui n'en ont pas.
06:31 Je suis désolé de vous le dire comme ça.
06:33 Moi j'aime bien le sport pour ça.
06:34 Tout le monde n'aime pas Mbappé, tout le monde ne peut pas jouer au Paris Saint-Germain.
06:38 Donc si vous voulez un système égalitaire, demain vous êtes l'avançante du Paris Saint-Germain.
06:42 Ben non, ça se passera comme ça.
06:44 Tout le monde n'a pas les mêmes talents.
06:46 Heureusement ou hélas.
06:49 En revanche, que la redistribution existe, bien sûr.
06:53 Que les plus forts aident les plus faibles, évidemment.
06:57 Mais le système capitaliste, il a plein de défauts.
07:01 Plein de défauts, nous sommes d'accord.
07:03 Mais les autres c'est pire.
07:05 Les autres c'est pire, c'est ça que je veux vous dire.
07:07 Alors quand j'apprends que LVMH est le premier contributeur de France
07:11 en termes de fiscalité sur le plan des sociétés,
07:16 je me dis qu'effectivement ça fait aussi rentrer pas mal d'argent dans l'État français.
07:20 On va être avec Manon Aubry, qui a sans doute une position déifférente.
07:23 Mais restez avec nous, Emmanuel.
07:26 - Le capitalisme est pire que les autres formes ?
07:29 - Ah non, je vous répète, le capitalisme a plein de défauts.
07:32 Mais les autres sociétés, et elles ont été tentées au XXe siècle,
07:38 on a vu en Union soviétique, dans d'autres pays...
07:44 - Ne comprenez pas le nom de l'Union soviétique, s'il vous plaît, c'est un pays totalitaire.
07:47 Les Russes n'ont jamais connu de démocratie véridique.
07:51 - Alors dites-moi, dans quel pays ça marche mieux dans l'histoire de l'humanité ?
07:54 Est-ce que vous avez un exemple d'une société qui a mieux marché que la société libérale ?
07:59 Et qui nous permet déjà de vivre et de parler comme nous le faisons actuellement ?
08:04 - Le Portugal. Discussion sur les retraites au Portugal, résultat, taxe sur les super-profits.
08:11 Voilà. On va donner des exemples simples.
08:15 Des exemples, il y en a, des sociétés de gauche qui fonctionnent.
08:19 - Le Portugal, c'est pas forcément très éloigné du modèle français, me semble-t-il.
08:23 Mais bon, Manon Aubry, c'est elle que je donne la parole.
08:26 Bonjour Madame Aubry, vous êtes députée européenne de la France Insoumise.
08:29 D'abord, je me permets de dire que factuellement, il me semble,
08:32 et vous allez peut-être me contredire, que vous faites une erreur.
08:35 Vous avez tweeté "merci pour l'aumône remboursé à 66% par les contribuables".
08:39 Non ! La somme de 10 millions d'euros n'est pas défiscalisée.
08:42 Donc lorsque vous écrivez ce tweet, il me semble, et je prends des précautions oratoires,
08:49 que vous mettez ceux qui vous liront dans l'erreur. Bonjour Madame.
08:53 - Bonjour. C'est une bonne façon de commencer le débat par pointer une soi-disant erreur.
08:58 Non, c'est précisément parce que j'ai, et d'autres avec moi,
09:02 ont pointé le risque qu'une grande partie de ces fonds soient remboursés par l'État,
09:07 puisque les dons sont déductibles à 66%, que la question a été posée
09:11 par certains de vos confrères journalistes, que je veux saluer,
09:13 aux porte-parole de la famille de Bernard Arnault,
09:16 et qui a dit non dans sa grande et immense générosité.
09:18 Il ne demanderait pas son remboursement à l'État.
09:21 Mais j'ai envie de dire, votre auditeur, Emmanuel, avait complètement raison.
09:26 Quand on donne 0,004% de sa fortune, pour quelqu'un qui a à peu près
09:32 2 000 euros sur son compte en banque, c'est le cas, je pense,
09:34 de plein de gens qui nous écoutent, ça équivaut à un don de 10 centimes.
09:38 Donc il y a, je pense, beaucoup de gens en France qui sont plus généreux que Bernard Arnault.
09:42 Et puisque vous parliez d'erreur, si je peux me permettre, Pascal Praud,
09:45 vous savez, avant d'être élu au Parlement européen,
09:48 j'ai travaillé à Haute-Femme sur les questions d'évasion fiscale,
09:51 et notamment sur les pratiques d'évasion fiscale d'un certain nombre de grandes entreprises,
09:55 dont LVMH. Et puisque je suppose que vous n'aurez pas forcément confiance en mes chiffres,
10:00 je vais vous donner un chiffre de la Cour des comptes,
10:03 dans lequel la Cour des comptes établit que LVMH aurait au moins évité
10:09 de payer 518 millions d'euros d'impôts sur les sociétés.
10:13 518 millions d'euros d'impôts. Vous voyez, c'est 50 fois plus que le don de Bernard Arnault.
10:19 Donc j'ai envie de dire, Charité bien ordonnée commence par payer ses impôts.
10:24 - Bon, écoutez, on va abarquer d'abord une pause. Je vous remercie d'être avec nous.
10:28 Moi, ce qui m'ennuie toujours, mais parce que je suis un libéral et parce que j'aime l'entreprise,
10:33 c'est que... - On vous connaît.
10:35 - Mais non, mais ce n'est pas un défaut d'aimer l'entreprise.
10:38 Je pense qu'il faut encourager les chefs d'entreprise.
10:40 Je pense que les seuls qui créent de la richesse, les seuls qui créent des emplois,
10:45 ce sont les chefs d'entreprise. J'ai toujours envie de les aider parce que j'en connais quelques-uns.
10:49 - Mais ceux qui créent la richesse, ce n'est pas les salariés de mort.
10:53 Ce n'est pas les salariés qui se lèvent tous les matins et qui produisent.
10:56 - Non, mais c'est la prise de risque. Pardonnez-moi, c'est la prise de risque.
10:58 - Oui, mais sans salariés, vous pouvez prendre tous les risques que vous voulez sans salariés.
11:03 Vous ne produisez rien. - Mais Madame Aubry, tout le monde peut devenir chef d'entreprise demain matin.
11:07 Vous pouvez le faire. Prenez votre risque. Tentez la faire. Tentez de faire travailler les autres.
11:12 C'est ça la prise de risque. C'est ça un chef d'entreprise.
11:16 Et d'imaginer qu'ils sont tous milliardaires. - La différence, c'est que je perds mes impôts.
11:20 - Ne me dites pas qu'il ne paye pas ses impôts. Je vous ai dit que c'est le premier contributeur en France.
11:24 C'est le premier contributeur en France. Mais on va marquer une pause.
11:29 - Attendez, je vous pose une question. - Je vous en prie.
11:32 - Ça vous va ? - Je vous en prie, Madame Aubry.
11:34 Au contraire, moi ça me plaît d'échanger avec vous.
11:38 Vous allez poser une question tout de suite après. Et on marque une pause.
11:41 On est avec Géraldine Hamon. On est avec Fabrice, que je n'ai pas savouré.
11:45 - Bonjour Pascal. - Fabrice Lachute.
11:47 Nous sommes avec Olivier Guenec.
11:49 Et vous pouvez intervenir au standard parce que, évidemment, la discussion sera vive.
11:53 Mais qu'est-ce que vous voulez ?
11:55 C'est pour ça que la France est un pays agréable.
11:58 Parce qu'on peut échanger et ne pas être d'accord.
12:01 Et peut-être trouver un consensus. C'est ça qui serait formidable.
12:04 - A tout de suite. - Réagissez au 01 80 20 39 21 sur Europe 1.
12:08 Il est 11h16.
12:10 - C'est notre premier thème parce que Bernard Arnault a donné 10 millions d'euros.
12:16 Et je disais la prochaine fois peut-être qu'il hésitera à donner.
12:19 Puisqu'il se fait fortement attaquer.
12:21 C'est vrai, Manon Aubry, que ce que je peux vous reprocher dans ce que vous dites,
12:24 c'est que vous confondez ou vous feignez de ne pas savoir que les fortunes personnelles,
12:29 ce n'est pas la fortune de l'entreprise, lorsque vous avez parlé tout à l'heure
12:32 de la valeur de l'entreprise que dirige Bernard Arnault.
12:38 Ce n'est pas la même chose évidemment que sa fortune personnelle.
12:42 Et en plus, ça peut être virtuel.
12:44 Et je voulais également vous rappeler que les chiffres que vous avez cités,
12:49 c'est la Fondation Louis Vuitton.
12:51 Ce n'est pas le groupe LVMH.
12:53 Ce n'était pas tout à fait la même chose.
12:55 C'est la Cour de compte qui avait validé la construction fiscale de tout cela.
13:01 J'ai essayé d'apporter des éléments de contradiction par rapport à ce que vous dites.
13:06 Parce que ça ne me paraît pas tout à fait la vérité.
13:12 Mais je vous laisse répondre bien sûr.
13:14 D'abord sur la valeur des avoirs.
13:18 Si demain Bernard Arnault vendait les actions qu'il détient, c'est la fortune qu'il détiendrait.
13:24 Donc on ne peut pas dire que c'est une fortune virtuelle.
13:26 Ça correspond vous, moi.
13:28 Vous avez peut-être des actions.
13:30 Moi, je n'ai pas d'actions.
13:31 Je n'ai pas cette possession.
13:33 Ensuite, sur la Fondation Louis Vuitton, c'est en effet un dispositif qui a permis à LVMH
13:38 d'optimiser ses impôts comme ils disent, donc de payer le moins d'impôts possible.
13:42 À ça, vous pourrez rajouter que Bernard Arnault lui-même est cité dans plusieurs enquêtes
13:46 d'évasion fiscale, je pense notamment au Paradise Papers en 2017.
13:50 Il a placé ses avoirs au Luxembourg, à Jersey, via des sociétés et des montages qui sont alambiqués.
13:56 Donc il ne fait aucun doute que Bernard Arnault fait de l'évasion fiscale.
14:00 - Je vous assure, Manohar, je veux bien qu'on fasse le portrait des grands patrons français.
14:05 - Non, mais là, je vous parle de Bernard Arnault spécifiquement.
14:08 J'ai des faits précis.
14:10 Est-ce que vous contestez ces faits des Paradise Papers ?
14:12 C'est des faits précis qui ont été écrits par des confrères à nous.
14:16 - Je ne lis pas, au plus exactement, je ne me base pas sur ce qu'écrivent mes confrères,
14:24 que je sais parfois, effectivement, ou mal intentionnés ou particulièrement orientés.
14:29 - Vous dites que vos confrères du Monde sur les enquêtes des Paradise Papers sont mal intentionnés ?
14:35 - Madame Aubry.
14:37 - C'est quand même pas très respectueux pour vos confrères qui ont fait un travail sérieux et solide
14:42 d'enquête et de documentation.
14:44 Est-ce que vous contestez le fait que Bernard Arnault place ses avoirs au Luxembourg et à Jersey ?
14:48 Est-ce que vous avez des éléments pour contester cela ?
14:51 Est-ce que vous pouvez dire aujourd'hui, c'est faux, il n'a pas...
14:53 - Est-ce que vous avez des éléments pour le prouver ?
14:55 - Oui, j'ai des éléments pour le prouver.
14:57 - Alors apportez-les, apportez-les, apportez-les, et en revanche, qui m'intéresse, moi...
15:00 - Avec le nombre de sociétés à écran qui ont été créées...
15:03 - Qui m'intéresse.
15:04 - Aujourd'hui, oui, Bernard Arnault fait de l'évasion fiscale, je pense que vous pouvez le faire.
15:07 - Essayons d'avoir un dialogue respectueux, parce qu'autrement, ce que je veux vous dire,
15:11 et je veux bien qu'on parte en guerre contre les grands patrons,
15:14 l'empreinte fiscale de LVMH, l'empreinte fiscale, ce que ça rapporte à l'État français par an,
15:20 entre l'impôt sur les... - Mais c'est un pourcentage des impôts !
15:22 - Ah non mais laissez-moi terminer !
15:23 Entre l'impôt sur les sociétés, TVA, écharpe patronale, c'est 4,5 milliards d'euros par an !
15:29 4,5 milliards d'impôts !
15:31 Ne dites pas que LVMH ne contribue pas à la bonne santé financière de ce pays,
15:37 13 milliards d'euros d'impôts sur les sociétés payées depuis 10 ans !
15:41 Donc je veux vous dire que ça crée de la valeur !
15:44 Les salariés de LVMH, attendez, les salariés de LVMH,
15:48 ils gagnent mieux leur vie que dans n'importe quelle autre entreprise !
15:51 Vous devriez être très fiers et encouragers ces patrons,
15:56 plutôt que leur taper dessus matin, midi et soir !
15:58 Maintenant, je vous laisse répondre.
16:00 - Moi, je tape sur personne, je veux que chacun paye sa juste part d'impôt.
16:04 Vous pouvez poser la question à tous ceux qui nous écoutent,
16:07 qui ont une boulangerie, un bar de quartier, etc.
16:10 Ils aimeraient tous payer 4,5 milliards d'impôts,
16:13 mais aujourd'hui, personne ne fait ces profits-là.
16:15 Donc ce que je veux vous dire, c'est que l'impôt se calcule en valeur relative
16:20 par rapport au volume de profit que vous faites ou à la richesse que vous avez.
16:24 Et Bernard Arnault, est-ce que vous connaissez son taux d'imposition
16:27 si je ne prends que les revenus, je ne prends pas sa fortune ?
16:29 - Je n'ai pas vu sa feuille d'impôt, je n'ai pas vu sa feuille d'impôt,
16:33 et je ne peux pas vérifier ce que vous dites.
16:35 C'est le premier contributeur à titre personnel de France.
16:39 - Oui, mais tout est relatif.
16:41 Vous n'allez pas demander à un smicard de payer 4 milliards d'impôts,
16:45 il ne gagne même pas ça dans toute sa vie.
16:48 Et donc, si je peux me permettre de terminer de répondre,
16:51 aujourd'hui, si Bernard Arnault avait été taxé à la hauteur de ce qu'il gagne,
16:57 il aurait payé 40 fois en impôts l'équivalent de son don qu'il a fait au Restos du Coeur.
17:02 - Moi, je ne demande qu'une seule chose, c'est que chacun paye sa juste part d'impôt
17:06 à la hauteur de ses moyens, et que ça verse à la solidarité nationale.
17:10 - On peut vous rejoindre sur ce que vous dites précisément,
17:12 mais je ne suis pas sûr qu'il ne soit pas dans les clous,
17:16 pour prendre une formule un peu triviale.
17:18 - Il paye 14% d'impôts, là où tous les gens qui nous écoutent payent environ 50% d'impôts.
17:23 - Vous avez dit Jersey, vous avez dit Luxembourg,
17:26 mais il y a des filiales là-bas qui correspondent à ces boutiques.
17:30 Évidemment, quand vous avez une filiale à Jersey...
17:32 - À Jersey ?
17:33 - Bien sûr !
17:34 - Pascal Praud, vous pensez qu'il y a beaucoup de gens qui achètent des produits Louis Vuitton à Jersey ?
17:38 Et vous savez combien il y a d'habitants à Jersey ?
17:40 - Mais je vous répète, il y a des filiales dans ces pays-là,
17:44 et c'est peut-être ce qui est fait.
17:46 - Bien sûr, où les profits sont délocalisés artificiellement.
17:49 - Nous voyons les choses différemment.
17:51 - En fait, le système, c'est que les profits remontent là où il y a peu d'impôts.
17:55 C'est le cas au Luxembourg, et c'est le cas à Jersey,
17:57 c'est le montage classique d'évasion fiscale.
17:59 - On voit les choses différemment, vous et moi.
18:01 Moi, j'ai envie d'encourager les patrons.
18:03 Je trouve qu'en fait, s'il y avait plus de Bernard Arnault, je pense que la France irait mieux.
18:08 C'est au fond ce que je pense, mais j'ai toujours pensé ça.
18:10 - Et surtout...
18:11 - Je pense que... Voilà, mais je ne peux pas vous dire autre chose, je le pense.
18:14 Donc je vous le dis, cette année, par exemple, en 2002,
18:16 il y a 39 000 jeunes qui ont été recrutés dans le monde en 2022.
18:21 Non mais c'est important, ça crée...
18:23 - Mais vous pouvez prendre toutes les opérations de charité que vous voulez.
18:26 - Mais ce n'est pas des charités, c'est du travail !
18:28 - Non, non, ce n'est pas du charité, ça c'est du travail !
18:30 39 000 jeunes recrutés, LVMH a recruté 15 000 personnes en France en 2022.
18:37 LVMH a investi près de 215 millions d'euros pour la formation de ces collaborateurs.
18:42 Je veux bien que... En fait, Mme Aubry, tout le monde ne peut pas être militant.
18:45 C'est ça que je veux vous dire.
18:46 Alors vous, vous êtes... Comment dire ?
18:49 - Vous êtes une femme de militantisme ?
18:52 - Mais tout le monde ne peut pas être militant.
18:55 Il y a des gens qui sont chefs d'entreprise, mais je suis extrêmement aimable.
18:58 Je vous dis que tout le monde ne peut pas être militant.
19:00 Il faut bien que la société vive.
19:01 Ce n'est pas mal aimable de dire ça.
19:03 Donc j'encourage effectivement ceux qui prennent des risques,
19:06 ceux qui montent des entreprises et ceux qui produisent de la richesse
19:10 et ceux qui embauchent des salariés.
19:13 - Mais je vous l'accorde, Bernard Arnault est militant de l'évasion fiscale
19:16 et moi je suis militant de la lutte contre l'évasion fiscale.
19:19 - Du coup, il y a une opposition.
19:21 - On ne se mettra jamais d'accord.
19:22 Si pour vous, Bernard Arnault n'est qu'un militant de l'évasion fiscale,
19:25 on ne sera jamais d'accord.
19:27 C'est une manière de caricaturer les uns et les autres que je trouve étonnante.
19:30 - Pascal Praud, laissez-moi répondre.
19:32 - Je vous en prie.
19:33 - Je viens de vous faire la démonstration que Bernard Arnault pratiquait l'évasion fiscale.
19:37 Et s'il y a bien aujourd'hui des gens qui créent de la richesse dans notre pays,
19:40 c'est le boulanger, c'est le charcutier, c'est le libraire,
19:45 toutes ces petites PME, l'électricien, eux ils créent de l'emploi.
19:49 Je vais vous dire, ils se lèvent très tôt le matin et eux ils paient leurs impôts.
19:51 Ils se lèvent très tôt le matin et ils ne font pas des milliards d'euros.
19:54 Donc ils aimeraient bien avoir le luxe de la charité de Bernard Arnault.
19:57 - L'activité en France de LVMH, à votre avis, c'est combien en pourcentage de son activité globale en monde ?
20:03 - Mais vous pouvez... - Non mais laissez-moi terminer.
20:05 - Mais moi je peux vous prendre l'activité de toutes les PME de France qui est bien plus importante.
20:09 - Est-ce que vous pouvez simplement répondre à ma question ?
20:12 - Donc on peut faire ce que vous voulez, la question c'est est-ce que Bernard Arnault contribue à la hauteur de son emploi ?
20:19 - La réponse est oui. - Je pense que tout le monde peut se faire un avis.
20:21 - La réponse est oui et je vais vous dire pourquoi. - À la hauteur de ses moyens puisqu'il paie en proportionnement d'impôts que vous.
20:26 - Manon Aubry. - Et que ça devrait vous révolter.
20:28 - Manon Aubry. - Vous, vous payez plus d'impôts, Pascal Praud, que lui.
20:30 - Non, non, Manon Aubry. - En proportion.
20:32 - Je vais vous dire pourquoi. - En proportion. - Non. - Bien sûr que si.
20:34 - 8% de l'activité. - Vous payez...
20:36 - S'il vous plaît Manon Aubry, et si on ne peut pas vous répondre, je veux bien vous laisser en roue libre dire des choses qui ne sont pas exactes.
20:42 - Mais non. - Mais je vous réponds.
20:44 - 8% de l'activité en France sont réalisées par LVMH contre 50% de l'impôt en France.
20:53 - 50% de l'impôt est payé en France pour 8% de l'activité.
20:57 - Peut-être que ce chiffre va vous faire réfléchir.
20:59 - Moi je pense qu'il devrait vous faire réfléchir, c'est le fait qu'aujourd'hui, une entreprise comme LVMH,
21:06 - et une entreprise qui bénéficie de la solidarité nationale, qui bénéficie d'un système de protection sociale,
21:12 - qui bénéficie d'avoir des gens qui sont éduqués dans un système d'éducation qui est public et gratuit en France,
21:17 - tout ça ça a un coût, les professeurs ils sont bien payés quelque part, et ils sont payés par un système de solidarité nationale.
21:23 - Et ce système de solidarité nationale il a un principe fondateur, c'est que chacun y contribue à la hauteur de ses moyens.
21:29 - Et pour y contribuer à la hauteur de ses moyens, il faut mesurer les moyens que vous avez,
21:33 - et quand Bernard Arnault a un taux d'imposition qui est 4 fois inférieur à n'importe lequel des Français,
21:38 - et quand l'entreprise a des filiales dans les parlementaires fiscaux, chacun pourra vérifier dans la matière.
21:46 - On a eu cette discussion, je sais que vous devez prendre un train, Manon Aubry, là vous êtes où ?
21:51 - Je suis à Paris, je vais au Parlement européen à Bruxelles, mais je n'y vais pas en jet privé comme Bernard Arnault qui a un jet.
21:57 - Mais arrêtez, l'idée... Mais ça doit être terrible !
22:01 - Souvent je m'interroge, alors là on parle plus politique, mais dans la vie privée,
22:07 - est-ce que par exemple vous arrivez à vous échapper de la discussion politique,
22:12 - de parler un peu avec de légèreté des choses, de ne pas avoir un point de vue toujours idéologique sur les choses,
22:18 - en fait d'être une jeune femme de votre temps ou de son temps, comme vous pouvez l'être parce que vous êtes très jeune Manon Aubry ?
22:24 - Vous me connaissez peu, je vous donne un rendez-vous, tiens, je vous donne un rendez-vous, je fais du water polo, qui est un super sport.
22:33 - Ah bah ouais, mais c'est dur le water polo !
22:35 - Ouais, c'est dur, c'est dur, et je vous donne rendez-vous pour mes prochains entraînements,
22:39 - et vous verrez que je suis une fille de la vie de tous les jours, et c'est précisément parce que je suis une fille de la vie de tous les jours,
22:44 - que je vois que les gens galèrent, qu'ils en peuvent... - Mais vous êtes la garçon de la vie de tous les jours, vous croyez quoi ?
22:47 - Mais j'ai pas dit de ça ! - Moi je le savais, mais grand-maman...
22:49 - J'ai pas dit que vous l'étiez pas ! - Mais mes grands-parents c'était...
22:52 - Mais j'ai pas dit que vous l'étiez pas ! J'ai pas dit que vous l'étiez pas !
22:55 - Voilà, moi j'essaye toujours... - Mais justement !
22:57 - C'est pour ça que j'écoute tout le monde d'ailleurs... - C'est parce que vous m'interrogez sur ma vie de tous les jours,
23:01 - et c'est parce que dans ma vie de tous les jours, je vois des gens qui galèrent à l'aide alimentaire,
23:05 - que je me dis que le concept de solidarité nationale, ça vaut le coup de le défendre, et c'est pour ça que je m'engage.
23:10 - Bon, bah écoutez, vous savez ce que je rêverais en fait, et c'est impossible,
23:14 - mais j'adorerais que Bernard Arnault, en fait, fasse une discussion avec vous.
23:19 - J'adorerais, parce que vous savez... - Bah deal ! Allez, invitez-le, deal !
23:22 - Vous savez, au fond je pense qu'il vous convaincrait. - Je suis pas forte en tout cas.
23:24 - Vous sortiriez du débat, vous diriez "bah oui, effectivement, je pense qu'il a plutôt..."
23:29 - Le problème en France, c'est pas Bernard Arnault, si vous me permettez.
23:32 - Il y en a sûrement des problèmes, mais c'est vraiment pas Bernard Arnault le problème en France.
23:36 - En tout cas, je vous remercie de cet échange.
23:38 - Bon Waterpolo, je trouve que c'est très dur le Waterpolo, et puis bon voyage !
23:43 - Au plaisir ! Au débat avec Bernard Arnault !
23:45 - Ah mais ça, j'adorerais ! Alors ça, je peux pas vous dire autre chose, j'adorerais vous voir tous les deux,
23:50 - parce que ça serait très intéressant !
23:53 - Et si Bernard nous entend, l'invitation est lancée !
23:55 - Exactement ! Il est 11h30, on est déjà en retard ?
23:58 - Ah oui ! - Ah oui, nous sommes en retard !
24:00 - Oui, pas mal !
24:02 - Bah écoutez, c'est difficile parfois de parler quand on n'est pas d'accord,
24:05 - mais en même temps, on peut trouver un terrain parfois de communion sur d'autres sujets,
24:09 - comme le Waterpolo. On marque une pause ? - Tout à fait, il est 11h30, à tout de suite !
24:13 - Pascal Praud !
24:14 - Merci de nous rejoindre sur Europe 1, il est 11h36, et on continue de parler de cette affaire,
24:18 - de Bernard Arnault, qui va verser une aide de 10 millions d'euros au Restos du Coeur,
24:22 - une action vivement critiquée. Alors pourquoi tant de haine ? Vous débattez au 01.80.20.39.21.
24:28 - Oui, parce qu'on a bien vu que les 10 millions, c'est un prétexte,
24:31 - c'est un prétexte, effectivement, à attaquer celui qui représente en France,
24:36 - peut-être aux yeux, en tout cas de l'extrême-gauche, le symbole du capitalisme et de la réussite.
24:42 - On le disait, s'il y a d'autres systèmes qui marchaient mieux que le capitalisme,
24:48 - ça serait intéressant de voir quelle autre société permet de mieux vivre.
24:54 - François, bonjour ! Parce qu'on a écouté peu d'auditeurs, évidemment vous êtes sur Europe 1, je le précise.
25:01 - On est bien sur Europe 1, il est 11h37. Pour ceux peut-être qui nous découvrent,
25:07 - c'est notre nouvelle émission entre 11h et 13h, Pascal Praud et vous,
25:11 - où on peut échanger sur tous les thèmes d'actu, avec parfois des invités, mais avec beaucoup d'auditeurs,
25:15 - et c'est le cas avec vous, François.
25:17 - Oui, bonjour à tous. La mentalité française est malade, et donc Mme Aubry, dans cette mentalité-là,
25:24 - veut ancrer ça en France, mais il gagne toujours les élections les gauchos,
25:27 - parce que le Parlement européen fait du Waterpolo, elle n'est pas malheureuse, cette dame-là, il faut se reprocher.
25:31 - Non mais pas d'attaque personnelle, mais en revanche, sur le fond, elle a le droit de faire du Waterpolo.
25:36 - Mais naturellement, oui, mais quand on les écoute, ils sont plus pauvres que des pauvres.
25:40 - Donc, c'est-à-dire, ils font fuir les riches avec leur mentalité.
25:43 - C'est-à-dire qu'avec l'ISF, ça a fait faire un tiers des riches français, des entrepreneurs, sont partis à l'étranger.
25:49 - C'est-à-dire, M. Hollande, il a gagné en disant "j'aime pas les riches".
25:52 - C'est-à-dire, la gauche, elle a toujours le même refrain, et comme il n'y a plus de pauvres que de riches, ça marche très très bien.
25:57 - C'est un scandale, M. Arnault. Vous vous rendez compte, vous avez dit tout à l'heure, 50% des impôts sont payés chez nous,
26:01 - il ne fait que 8% de production, de quoi on va se plaindre ?
26:05 - Il n'y a pas assez de Bernard Arnault pour payer la dette des 3 000 milliards.
26:08 - Vous avez vu en Irlande ? En Irlande, ils nous ont mis les impôts à 12%. Vous avez vu, les caisses sont engorgées d'argent.
26:14 - Vous voyez ? Nous, tant plus on augmente les impôts, tant plus il y a de déficit.
26:20 - C'est tout le contraire, c'est-à-dire, ces idées-là, il faut les rogner, il faut arrêter, il faut les contrer à la télé.
26:25 - Mais on ne voit pas d'émission pour contrer tous ces gens-là, que de critiquer toujours les riches.
26:29 - Et on critique les riches par-ci, on critique les riches par-là, parce qu'il n'y a plus de pauvres que de riches.
26:33 - Regardez, on a 7 millions de chômeurs, mais les 7 millions de chômeurs sont fabriqués par cette mentalité-là.
26:38 - On a fait du chômage à 36 mois, il avait le droit de toucher 36 mois. On n'aide plus les gens à partir au travail.
26:46 - Regardez M. Coluche, ça c'est la CMU du manger, M. Coluche. Coluche, c'est un gaucho.
26:53 - Donc automatiquement, on encourage toujours ces idées-là, et la droite, à chaque fois qu'elle met le nez à la fenêtre,
26:58 - Elles sont critiquées, abattues, on dirait que c'est un humaniste.
27:01 - Alors ce que je vous propose, c'est d'écouter Julien Clerc, parce qu'il était hier soir sur BFM, on ne l'a pas entendu, sur ce sujet,
27:07 - Précisément avec les restos du cœur qui ont besoin d'argent, et puis une misère en France qu'il ne faut pas nier non plus.
27:13 - La 7ème économie mondiale ne peut pas tolérer, chez elle, qu'on ne puisse pas nourrir ses enfants.
27:21 - Je crois qu'il n'y a rien de plus terrible que de ne pas pouvoir donner à manger à ses propres enfants.
27:27 - Et je voudrais noter au passage que c'est tout à son honneur si Bernard Arnault a donné cette grosse somme aux restos du cœur,
27:34 - Mais je crois qu'il faut que tous les acteurs économiques de France se mobilisent.
27:39 - Alors c'est vrai qu'en plus Europe 1 est lié à cette histoire des restos du cœur, puisque c'est sur cette antenne, en 1986, je crois,
27:48 - Qu'avait été lancée la première campagne, et on se souvient de Maryse, que je salue, de Philippe Gildas, bien sûr, de Coluche, évidemment,
27:57 - Qui étaient tous ensemble pour récolter des dons. Je vous propose également d'écouter peut-être Isabelle Giordano,
28:03 - Elle est responsable mécénat du groupe et délégué général de la fondation BNP Paris-Bas, elle était invitée de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1.
28:11 - En France, on est un peu les champions du monde de la critique facile, il faut distinguer aussi ce qui se passe sur les réseaux sociaux,
28:17 - Et si on va dans une heure, si on va dans la rue demander aux françaises ce qu'ils en pensent, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui seront contents,
28:24 - Les bénéficiaires quand même des restos du cœur, et ils sont nombreux, et on peut aussi rappeler qu'une personne sur deux qui frappe à la porte des restos du cœur à moins de 26 ans,
28:31 - Ce sont des jeunes, et ce sont aussi des femmes, souvent avec des familles monoparentales, donc je peux vous assurer qu'eux, ils disent merci.
28:37 - C'est le sentiment aussi qu'on a, bien sûr qu'il y a d'un côté l'opinion publique, qui je pense voit les choses différemment, de la classe médiatique,
28:47 - Et parfois de la classe politique, qui n'a pas de mots assez durs, en l'occurrence sur Bernard Arnault.
28:51 - Et je vous propose d'écouter Coluche, parce que c'était le 26 septembre 85, c'était dans l'émission "Il y en aura pour tout le monde" sur Europe 1,
28:58 - C'était l'après-midi d'ailleurs, moi j'écoutais cette émission, j'étais étudiant, je crois qu'il y avait Robert Villard qui était avec lui,
29:05 - Autour de la table, et c'était à 16h qu'était programmé Coluche.
29:11 [Musique]
29:16 - S'il y a des gens qui sont intéressés par sponsorer une cantine gratuite, nous on est prêts à aider une entreprise comme ça,
29:24 - Qui ferait un resto, par exemple, qui aurait comme ambition au départ de faire 2000 ou 3000 couverts par jour, gratuitement.
29:31 - Donc ça c'est en septembre 85, et les restos vont naître je crois une année plus tard.
29:37 - Bon François un dernier mot peut-être sur cette mini polémique ?
29:42 - Oui, non mais ce qu'il y a, pourquoi on a fabriqué des pauvres comme ça ? Parce qu'on a les prélèvements obligatoires les plus forts,
29:48 - Tout ça par les idées qu'on envoie du socialocommuniste aujourd'hui, c'est-à-dire tant plus vous augmentez les prélèvements, tant plus vous fabriquez des pauvres.
29:55 - C'est plutôt ça qu'il faudrait s'occuper à la fin du quinquennat.
29:58 - Mais à 50 ans c'est ça le paradoxe ? Il y avait plus de pauvreté, il n'y avait pas la redistribution qui existait aujourd'hui,
30:05 - Il n'y avait pas de retraite parfois, les anciens mourraient chez leurs parents au lendemain de la guerre, parce qu'il n'y avait pas de retraite, il n'y avait rien du tout.
30:11 - Je ne critique pas ça, mais pourquoi on en est arrivé là ? C'est-à-dire qu'on ne crée pas, on critique toujours des entreprises,
30:17 - Mais chers noms c'est bien l'entreprise, les entreprises, vous êtes bien d'accord avec moi ?
30:20 - Alors à force de taper tous en jeu l'entreprise, on va se retrouver avec des pauvres, parce que les classes moyennes, regardez sur les fins de mois,
30:26 - L'électricité, les carburants augmentent, c'est là le problème, vous fabriquez des pauvres quand vous augmentez le carburant et l'électricité,
30:33 - Parce que tout est à base de pétrole, tout est à base d'électricité sur le travail des entreprises, vous vous rendez compte qu'il y a des boulangers qui payent 10 000 euros d'électricité,
30:42 - Ils sont obligés de fermer, fermer, alors quand on voit ça, des idées comparables, c'est-à-dire qu'il faut taper toujours chez les riches,
30:49 - Mais M. Arnault, il n'y en a pas assez, il en faudrait des millions pour payer la dette de 3 000 milliards de régime spéciaux qu'on paye en trop à des gens qui ne devraient pas avoir des régimes spéciaux,
30:59 - Merci en tout cas François, merci François, on va marquer une pause dans une seconde, il y a M. Olivier qui vient de casser le casque, il vient d'entrer dans le studio,
31:09 - Non ça déjà, il les a cassés, vous êtes pas obligés de casser le matériel ?
31:15 - Non mais franchement Olivier Guenegg, vous êtes dans une grande maison qui s'appelle Europe 1, vous avez 4...
31:22 - Oh la la, bon bah écoutez...
31:24 - Franchement, moi vous m'inquiétez quand même,
31:26 - Non mais j'espère que je vais pas me faire virer quand même à cause de ça, hein ?
31:28 - Bah c'est possible, parce que...
31:30 - Parce que la direction écoute là, donc c'est chiant en plus !
31:32 - Ça ne rigole pas, croyez-moi !
31:34 - Est-ce que vous voulez le point réseau social ou pas ?
31:36 - Non, je crois qu'on est en retard et qu'on doit marquer une pause, mais...
31:38 - Bon bah je m'en vais !
31:39 - Non mais restez !
31:40 - Ah bon ? Bah je resterai !
31:41 - On fait une petite pause, on ne parle pas plus !
31:43 - Merci Fabrice ! - A tout de suite !