• il y a 6 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, la vice-présidente Les Républicains et maire de Taverny, Florence Portelli est l'invitée d'Europe 1. Avec les auditeurs, ils reviennent ensemble sur les ambitions du parti pour les élections législatives et sur l'éventualité d'un possible rapprochement avec le RN.

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Transcription
00:00Bonjour madame Portely.
00:01Oui, bonjour M. Prot.
00:02Vous êtes vice-présidente des Républicains et visiblement votre parti est en train de se fracasser
00:07puisque Éric Ciotti va parler à 13h, c'est sans doute pour annoncer quelque chose et notamment un accord,
00:14alors je ne sais pas si c'est de parti de parti, de gouvernement, de possibilité de travailler avec Marine Le Pen,
00:18mais on n'en est pas loin si j'ai bien compris.
00:20Écoutez, je suis ravie de la prendre par la presse parce que ce parti a un fonctionnement à terme tellement antidémocratique
00:27que quand on est vice-président, on n'est courant de rien.
00:31Donc, on verra.
00:33Bah écoutez, ça c'est... j'ai envie de vous dire...
00:35Pardon d'être franche, hein, mais...
00:37Je suis un peu surpris pour te le dire parce que généralement les gens ont la langue de bois,
00:40donc ils prennent un peu plus de précautions oratoires, mais peut-être M....
00:43Bah écoutez, c'est très simple. Oui, hier matin, à 9h du matin à peu près,
00:48j'ai écrit sur une ligne qu'on a pour les vice-présidents, les responsables du parti,
00:54pour dire à quand le bureau politique, et j'espérais avoir une réponse et puis savoir aussi un peu comment était la ligne.
00:59J'ai appris après que le soir, il y avait une réunion de chapeau à plume, à 4h05, dans l'entre-soi,
01:04dont nous n'avons eu aucun retour. C'est-à-dire que le retour, on l'a par la presse qui est mieux informée que le parti.
01:10Donc, ce parti ne va pas bien, déjà, dans son fonctionnement, Pascal Praud,
01:13parce que ça en dit long, quand même, déjà.
01:16C'est pas un problème d'ego, moi, je m'en fous à titre personnel,
01:19mais ça veut dire que dans une période de crise absolue, déjà, on navigue à vue.
01:23Je trouve que ce parti ne va pas bien.
01:25Il est possible qu'on ne vous ait pas convié ou donné des informations,
01:30parce qu'Éric Ciotti sait votre position, et que vous...
01:34Alors, moi, je ne parle pas que de ça, je parle aussi de la réunion d'hier avec, je crois, Gérard Larcher, Olivier Marlex,
01:41dont la presse a fait écho.
01:42Mais c'est-à-dire que vous n'y étiez pas ?
01:44Non, ce n'est pas que je n'y étais pas, c'est qu'on n'a pas de retour.
01:47Moi, je ne critique pas le fait d'une païenne, je dis, moi, je n'ai pas de problème d'ego.
01:50C'est que personne après n'est au courant.
01:51Mais il y avait qui dans cette réunion ?
01:53J'ai lu ça dans le Figaro, ils étaient apparemment quatre, Gérard Larcher, je crois, Marlex, Ciotti, etc.
01:59Et c'est souvent comme ça que ça se passe, parce qu'il y a le pronom, on apprend des trucs,
02:02il y a un bureau politique qui se fait après au dernier moment.
02:04Mais ce qui est étonnant, c'est que vous soyez vice-présidente.
02:06Ah ben, je suis bien d'accord avec vous.
02:08Parce que si vous étiez une militante lambda des LR, on pourrait le comprendre.
02:12Mais il y a combien de vice-présidents chez les LR ?
02:15Honnêtement, ça, je vous avouerais que je ne sais pas, je n'ai pas fait les comptes, on est quand même un certain...
02:20Vous m'étonnez beaucoup, vous ne savez pas combien il y a de vice-présidentes dans votre mouvement ?
02:24Oui, mais je pense que vous demanderiez à n'importe quel parti,
02:27parce qu'on est plusieurs, on est quand même un certain nombre.
02:30Mais de manière globale, le fonctionnement interne du parti n'est pas bon.
02:33Oui, j'entends bien, mais bon, c'est vrai qu'aujourd'hui...
02:37Mais vous avez été quand même associée, j'imagine, à la campagne de M. Bellamy ?
02:41Ah oui, mais ça, moi je me suis associée toute seule à un candidat que j'ai profondément soutenu,
02:45et qui d'ailleurs, au départ, n'était pas voulu par l'appareil.
02:49Bon, en tout cas, au-delà de ça, est-ce que vous vous êtes favorable à imaginer, en fait, un programme commun de la droite ?
02:58C'est ça, c'est assez simple, c'est-à-dire que c'est ce qui se passe en Italie,
03:01c'est ce qui se passe parfois en Espagne, c'est ce qui se passe souvent,
03:04et en France, pour les raisons qu'on sait, ce programme de la droite n'existe pas,
03:09non pas tant pour des raisons, j'ai envie de dire, programmatiques, mais pour des raisons morales, bien souvent.
03:14C'est-à-dire que M. Busselier disait tout à l'heure, c'est une infamie de travailler avec le Rassemblement National.
03:20Alors, M. Busselier, en matière d'infamie, il en connaît quand même un rayon.
03:22Moi, je vous dirais, ni le Rassemblement National, ni Emmanuel Macron,
03:26ni les gens, déjà, alors au-delà des questions de morale, qui n'ont, pour ma part, aucun sérieux budgétaire.
03:32Vous parliez de Georgia Mellon, il est un pays que je connais bien,
03:36il y a une grande différence, c'est qu'il y a une gestion libérale du pays,
03:40et d'ailleurs, elle est même en accord là-dessus avec M. Draghi.
03:43La gestion du R.N. en matière économique, en tous les cas, le programme,
03:47moi, je l'ai écouté, même encore hier, sur un plateau,
03:50on parlait du retour à la retraite à 62 ans.
03:54Non, je ne renais pas du tout sur la même longueur d'onde, même programmatique.
03:58Et notamment sur le plan économique.
04:00Là, M. Aliot, qui était avec nous tout à l'heure, disait précisément que c'est 40 annuités.
04:07À partir du moment où tu as 40 annuités...
04:09Je peux vous dire, hier, sur des plateaux, ils ont bien dit 62 ans, je vous le promets.
04:12Vous pouvez me faire confiance, vous voyez bien que je n'ai pas de blancs de voix.
04:15Ils ont bien parlé de 62 ans, et dans l'état actuel du pays,
04:19et dans l'état actuel, justement, de nos retraites,
04:22ça me paraît économiquement suicidaire.
04:24Donc, non, déjà, sur le plan économique, on n'est pas d'accord.
04:27Sur la culture, on n'est pas d'accord.
04:28Moi, je les fréquente assidûment, je suis vice-présidente culture de la région,
04:31j'ai Mme Marie-Caroline Le Pen à ma secrétaire culture,
04:34je vous assure qu'on n'est pas d'accord sur grand-chose, d'ailleurs, elle n'a aucune vision là-dessus.
04:38Moi, je considère que ça fait aussi partie des questions d'identité, la culture.
04:41Sur l'éducation, je ne sais pas ce qu'il prône.
04:44Sur le logement, moi, je suis maire de banlieue,
04:46j'ai des positions très radicales sur le logement, je ne connais pas les lois.
04:48– En tout cas, vous n'imaginez pas... – Moi, ni Macron, ni Le Pen.
04:52– Oui, mais c'est paradoxal ce que vous dites,
04:54parce que vous ne connaissez pas leur programme,
04:57et vous n'imaginez pas le bras conduit... – Ah si, j'en connais une partie.
05:00– Oui, une partie. – J'en connais une partie.
05:02Sur le plan économique, c'est pas rien, parce qu'elle prône.
05:04Quand le pays est sûr à endetter, c'est pas rien.
05:06D'ailleurs, ça fait très longtemps que nous suscisions les idées économiques de Mme Le Pen.
05:11– J'entends bien, mais c'est le principe du programme commun de la gauche des années 70.
05:15Tu peux ne pas être d'accord tout seul, mais autrement, vous allez mourir.
05:17C'est ça, j'ai peur pour vous.
05:19Alors, il est 12h29, restez quelques secondes avec nous.
05:21On marque une pause.
05:23Vous seriez 21 vice-présidents dans votre parti.
05:28Alors, il y a Nelly Garnier, il y a Pascal Grumi, il y a Victor Haberdasso,
05:32il y a Mansour Kamardine, il y a Théo Michel,
05:35autant de gens que, je pense, le grand public ne connaît pas.
05:38Nadine Morano, Frédéric Péchenard, Florence Portelli, Frédéric Puysat.
05:43Donc, vous voyez, 21, vous êtes quand même quelques-uns, quelques-unes.
05:48Il y a également Valérie Boyer, Émilie Bonnivard.
05:51Voilà, j'ai cité tous les vice-présidents.
05:53Alors, ça ne veut rien dire, quand tu as 21 vice-présidents,
05:55évidemment, je pense qu'un vice-président, tu n'en as qu'un, a priori.
05:58La pause, à tout de suite.
06:00– Pascal Praud, de 11h à 13h sur Europe 1, avec Charles Kinzabli.
06:03– Madame Portelli, vous êtes au Républicain.
06:06La difficulté de votre discours, c'est que vos électeurs ne sont pas sur votre ligne.
06:12C'est-à-dire qu'eux, ils veulent l'union des droites.
06:14Ce que j'entends, en tout cas, matin, midi et soir.
06:18Et c'est ça, la difficulté que vous avez.
06:20C'est peut-être pour ça, d'ailleurs, que vous êtes là, joli, ce qu'a dit Valérie Pécresse.
06:24Vos électeurs, ils veulent une alliance, pour une raison simple, qu'ils veulent gagner.
06:29Alors, par exemple, Charles, c'est un électeur du LR,
06:31et il va vous interpeller sur ce sujet. Bonjour, Charles.
06:35– Bonjour, Pascal. Bonjour, chère madame.
06:37Je vous respecte beaucoup, madame, parce que vous êtes maire d'une commune,
06:41donc ce n'est pas facile tous les jours.
06:43Et je compatis à votre charge, parce que c'est vrai que c'est très difficile.
06:45Alors, moi, je suis un militant dit de base.
06:48C'est-à-dire que j'aime coller les affiches.
06:50Je suis dans une commune qui est proche de Boulogne-Billancourt.
06:53Je colle des affiches, je fais des réunions de quartier chez moi.
06:57Je même fais des réunions plus importantes dans mon jardin,
06:59où je reçois des membres de la Circo,
07:02tout simplement pour quand on prépare les élections municipales.
07:05Donc, je mouille quand même beaucoup la chemise.
07:09Je trouve que les positions des Républicains
07:11qui disent qu'il ne faut pas s'allier au RN,
07:13c'est absolument hors sol.
07:16C'est vraiment hors sol.
07:17Ce sont des gens qui ne connaissent pas la réalité du terrain.
07:19Et pardon, madame, mais c'est moi.
07:21Je suis désolé d'avoir à le dire d'une manière aussi franche.
07:24Si vous ne faites pas une alliance avec le RN,
07:26tout simplement, vous disparaitrez.
07:28Parce que nous sommes des milliers et des milliers de membres des Républicains
07:33qui disent maintenant qu'il y en a marre d'être la droite la plus bête du monde,
07:35parce que c'est comme ça qu'on nous perçoit.
07:37Et puis, je ne vois pas pourquoi on n'est pas capable
07:39de passer un accord de gouvernement sur 2-3 points essentiels.
07:41Alors, il y a l'immigration, il y a la gestion de la dette publique,
07:44il y a la sécurité, et ce n'est pas des extrémistes.
07:46Excusez-moi, mais Georges Marchais, qui dans les années 70-80,
07:50qui disait, qui demandait qu'on arrête l'immigration en France,
07:53ce n'était pas un extrémiste.
07:54C'était pourtant le premier secrétaire du Parti communiste.
07:56Donc maintenant, je crois que notre intérêt,
07:58comme disaient certains copains, même de gauche, me disent,
08:01raisonnable, je me dis, l'intérêt de mon pays est plus important
08:04que l'intérêt de mon parti.
08:05Donc à la fin, il faut qu'on arrête, tout simplement, de jouer comme ça.
08:09Mais surtout, il y a des passerelles, Mme Portelli,
08:11et c'est toute la difficulté, il y a des passerelles.
08:13Je peux répondre ?
08:13Oui, je vous en prie.
08:14Bah oui.
08:15Merci, vous êtes trop aigre.
08:17Si je pensais quel est l'intérêt de l'appareil,
08:19vous savez, je n'en serais pas là aujourd'hui.
08:21Moi, j'ai été la première et une des seules à dire,
08:24il y a quelque temps, qu'il fallait virer les constructifs,
08:26soi-disant constructifs, qui avaient rejoint Macron.
08:28Et j'ai le même propos, je suis désolée sur l'ORN.
08:31Et quand vous me dites, tous les militants pensent ça, c'est faux.
08:33Parce que moi, qui suis proche du terrain,
08:35ça fait un certain nombre de mois que j'ai fait le tour de France.
08:38Je suis allée au Havre, je suis allée dans la Sarthe,
08:40je suis allée dans les zones rurales.
08:42Je n'entends pas du tout votre discours.
08:44Je l'entends aussi.
08:45Moi, je l'entends en Provence, parce que nous aussi,
08:47on est d'autres Normandie, alors je l'entends même.
08:49Moi, j'entends le même, on est de Normandie,
08:51mais regardez les chiffres, regardez les chiffres.
08:53Je peux parler ?
08:55Oui, mais vous m'interrompez, vous criez.
08:57Je crie parce qu'il faut que vous gueulez les choses.
08:59Vous l'entendiez, vous ne voulez pas l'entendre
09:01si on ne vous le fait pas dans les oreilles.
09:03Elle est belle la France.
09:05Je suis maire de banlieue,
09:07je suis sur le terrain, je n'ai pas de quoi se voir.
09:09Ça veut dire quoi, c'est comme ça maintenant ?
09:11C'est n'importe quoi.
09:13Soyons respectueux.
09:15Je suis désolée, je suis maire de banlieue,
09:17je suis sur le terrain, et quand justement
09:19j'ai des petits traquelles qui s'amusent à me gueuler dessus,
09:21je les fous dehors. Donc, s'il vous plaît,
09:23ne vous comportez pas comme ça.
09:25Quand je suis dans l'affaire, par exemple, je n'appelle pas ça être en ville,
09:27ou je n'appelle pas ça être à Paris.
09:29Les militants sont très partagés, mais je peux vous dire
09:31qu'une majorité d'entre eux veut juste qu'on ait une ligne claire.
09:33Et moi, là où je suis d'accord sur une seule chose,
09:35pas sur la réédition avec l'ORN
09:37qui est un programme économique absurde,
09:39c'est que je pense qu'on n'a pas de ligne tout court
09:41sur plein de sujets, et qu'il y a un travail
09:43de fond à faire à droite.
09:45Mais oui, peut-être, parce qu'elle croit qu'on va s'effondrer.
09:47Peut-être qu'on va...
09:49Peut-être qu'on va...
09:51Demain, après-demain...
09:53Madame Portelli, moi je parle de vos électeurs.
09:55Vos électeurs, ils ne sont plus
09:57au pouvoir depuis 2012.
09:59Ils veulent revenir au pouvoir
10:01depuis 2012. Que vous le
10:03vouliez ou non, il y a des passerelles,
10:05des passerelles, entre
10:07le Rassemblement National, sur le plan régalien,
10:09vous, effectivement, sur le plan économique,
10:11vous n'êtes pas alignés là-dessus.
10:13Mais sur le plan régalien, sur l'immigration...
10:15Ce n'est pas rien l'économie, c'est la base de tout.
10:17Ce n'est pas la base de tout.
10:19C'est important, mais le régalien,
10:21à mon sens, c'est important.
10:23La justice, l'immigration,
10:25ce sont des sujets importants.
10:27Je suis d'accord avec vous.
10:29Mais c'est le principe du programme commun de la droite.
10:31C'est ça que je veux vous dire, puisque vos électeurs...
10:33Parce qu'autrement, en fait,
10:35il n'y a pas... Vous êtes en train de me demander
10:37ce que fait la gauche, qui est absolument infâme.
10:39Mais Madame Portelli, vous gouvernez comment, en fait ?
10:41Je ne gouvernerai pas. Parce que je suis en train de vous dire,
10:43nous, on ne gouvernera probablement pas.
10:45Et ce n'est pas grave, parce que moi, je ne cours pas après un poste.
10:47Je cours après des valeurs.
10:49Je cours après des idées.
10:51Et les gens choisiront peut-être d'autres personnes que nous.
10:53Mais ça sert à quoi d'avoir un engagement politique ?
10:55Ça sert à quoi d'avoir un engagement ?
10:57Ça sert à se reconstruire,
10:59et pas à se prostituer pour avoir un poste de ministre.
11:01Voilà, c'est mes convictions,
11:03elles sont honorables.
11:05Je ne suis pas mal vacancée comme vous, en fait.
11:07Mais ce n'est pas le sujet.
11:09Vous me dites courir après des idées.
11:11Moi, je veux bien qu'on coure tous après des idées.
11:13Je ne sais pas où on va arriver.
11:15Mais je pense qu'effectivement...
11:17Je pense que le Rassemblement National n'a pas besoin de moi
11:19pour être en tête.
11:21Ah, je pense là le contraire de vous.
11:23Et moi, je pense au contraire.
11:25Il faut même mettre 34% dans les sondages.
11:27C'est pour ça qu'ils ont ouvert le spectre.
11:29C'est qu'ils veulent réunir
11:31ceux qui ont des points communs,
11:33je le répète.
11:35C'est-à-dire que vous, vous ne pouvez pas...
11:37Vous n'avez pas des points communs avec...
11:39Ah bah si, vous pensez sur l'immigration.
11:41Sur l'immigration, sur la sécurité,
11:43il y a des points communs.
11:45C'est quoi les points communs avec eux sur le logement ?
11:47C'est l'honneur de la guerre en ce moment aussi.
11:49Et d'ailleurs, ça a des points communs avec l'immigration.
11:51Je ne connais pas les programmes de l'ALR.
11:53C'est quoi les points communs sur l'éducation ?
11:55La preuve, c'est qu'Éric Ciotti veut le faire.
11:57Éric Ciotti, il est président de votre mouvement.
11:59Éric Ciotti ne pense qu'à Nice.
12:01Éric Ciotti ne pense qu'à Nice, monsieur Proulx.
12:03Moi, je le vois un peu plus haut que ça.
12:05Je pense qu'effectivement,
12:07en tout cas, vous, vous êtes en rupture.
12:09Mais pourquoi vous ne démissionnez pas ?
12:11Ah mais attendez, moi, ce soir,
12:13cet après-midi, mais attendez,
12:15Éric Ciotti n'incarne pas tous les Républicains.
12:17David Lissnard,
12:19Xavier Bertrand,
12:21M. Pradié, Laurent Wauquiez,
12:23ce n'est pas les Républicains aussi ?
12:25Et on est sur la même ligne là-dessus.
12:27Donc excusez-moi, on aura encore aussi de parler.
12:29Donc moi, j'appellerais la démission d'Éric Ciotti, voir son exclusion finalement.
12:31C'est clair, c'est net.
12:33Ambiance chez vous,
12:35parce que vous allez terminer dans une cabine téléphonique.
12:37Eh bien, ce n'est pas grave.
12:39Au moins, la ligne sera claire.
12:41Vous ne pouvez pas me le reprocher, Pascal Praud.
12:43Vous passez de mes temps à dire que les hommes politiques sont faux-culs.
12:45Moi, je ne le suis pas.
12:47Je parle de vos électeurs.
12:49Vos électeurs, il me semble-t-il...
12:51On n'en a plus d'électeurs, Pascal Praud.
12:53On n'en a pratiquement plus.
12:55Mais non, mais Pascal Praud, vous voulez que je vous raconte la messe
12:57qu'a trahi au présidentiel ?
12:59On a perdu beaucoup d'électeurs.
13:01Je reste très fière de François Fillon.
13:03Il est dit même catastrophé par l'état du pays.
13:05Mais pourquoi nos électeurs ne croient plus en nous ?
13:07Parce qu'on n'est pas capable d'apporter une vision pour le pays.
13:09Mais vous voulez que je vous dise pourquoi ?
13:11Parce que vous n'êtes pas de droite.
13:13C'est assez simple.
13:15Moi, je ne suis pas de droite.
13:17Vous n'êtes pas assez de droite, en tout cas, pour eux, depuis de nombreuses années.
13:19C'est aussi simple que ça.
13:21Je suis vraiment de droite.
13:23François Fillon était très seul à la fin.
13:25Vous avez parfaitement raison.
13:27François Fillon était très à droite.
13:29Charles veut vous parler.
13:31Oui, parce que d'abord,
13:33je voulais présenter mes excuses à Mme Le Maire.
13:35Je ne m'en porte pas suffisamment.
13:37La chaleur monte.
13:39Il fait chaud.
13:41Je voulais vous présenter mes excuses, Mme Le Maire.
13:43Je vais m'emporter contre vous.
13:45Ce n'est pas mon tempérament.
13:47La seule chose que je me permettrais de faire,
13:49nous discutons beaucoup,
13:51et beaucoup de gens pensent
13:53qu'il peut y avoir une catastrophe qui se passe.
13:55C'est-à-dire qu'étant majoritaire en France, la droite,
13:57parce qu'elle n'est pas capable de s'unir,
13:59laisse un gouvernement de gauche
14:01arriver au pouvoir.
14:03Et là, ça serait une vraie catastrophe.
14:05Moi, je vois très bien...
14:07On dit aux élections, partir de 30%,
14:0935% des voix,
14:11vous pouvez atteindre le pouvoir
14:13tout simplement parce qu'avec le système
14:15une lune nominale à deux tours,
14:17ça donne un effet d'accélérateur aux voix.
14:19Moi, je vois très bien
14:21que le Rassemblement national
14:23atteigne, mettons, 34%.
14:25Il manque les voix, par exemple,
14:27effectivement, pourquoi pas,
14:29imaginons qu'il manque les voix des républicains à 7%,
14:31donc on n'est pas à 40%,
14:33mettons 38%, et que la gauche,
14:35parce qu'elle arrive à monter un espèce de front républicain
14:37ou qu'elle appelle maintenant...
14:39Vous avez parfaitement raison, c'est un scénario possible.
14:41D'ailleurs, je vous donne une information qui plaira sans doute
14:43à Madame Portelli, puisque les sénateurs
14:45LR viennent de voter à l'instant
14:47contre un accord avec le Rassemblement national.
14:49Je vous assure,
14:51il y a un côté la droite la plus bête du monde,
14:53Madame Portelli, pardonnez-moi de le dire comme ça...
14:55Non, non, je ne vous dis pas ça du tout,
14:59je dis la droite. Je vous dis que
15:01l'exemple que cite M. Charles
15:03est intéressant, c'est-à-dire que
15:05vous, vous préférez que
15:07la France insoumise puisse prendre le pouvoir...
15:09Attendez, M. Praud, excusez-moi,
15:11là, je vais vraiment me mettre en pétard.
15:13Pas à moi.
15:15Écoutez, il y a un moment,
15:17il y a un accord, mais c'est ce que vous dit Charles.
15:19Régulièrement, la France insoumise,
15:21c'est moi. Et d'ailleurs, quand je suis
15:23sur le terrain, je peux vous dire, la France insoumise,
15:25c'est mon premier ennemi. Moi aussi, j'ai une opposition de gauche
15:27et j'ai gagné une ville à la gauche plurielle.
15:29Et je me fais cogner matin, midi
15:31et soir. Je n'ai pas de soir-cevoir.
15:33Hier, j'ai dit d'ailleurs à quel point je trouvais
15:35ignoble l'accord que fait la gauche.
15:37Bruno Le Maire a écrit, M. Sciotti,
15:39entraînerez-vous la droite républicaine sous-élusse
15:41ces militants dans la honte ?
15:43Bruno Le Maire, c'est l'équipe qui nous a coulés.
15:45C'est l'équipe qui a coulé le pays.
15:47Vous êtes en forme, Madame Portelli ?
15:49Je dis ce que je pense.
15:51Vous avez raison.
15:53M. Le Maire, il a coulé le pays.
15:55Il a coulé le pays, 7 ans à la tête du pays,
15:57à l'économie. Le gars, il est tout content alors qu'il vient
15:59de se faire déclasser au niveau
16:01de la notation de la France, que le pays est sur-endetté,
16:03qu'on expose tous les records
16:05en matière d'endettement.
16:07Mais la conclusion, c'est d'aller
16:09travailler avec ceux qui sont
16:11opposés à lui ? Ceux qui vont aussi couler
16:13le pays économiquement, bah non.
16:15Je serai peut-être toute seule dans mon
16:17corner. Je vais peut-être râmer pendant des
16:19années, mais au moins je serai droite dans mes bottes
16:21et fidèle à mes idées. C'est comme ça.
16:23C'est mon côté gaullien, quelque que vous voulez.
16:25J'ai pas grand-chose peut-être dans la besace.
16:27Je serai peut-être jamais ministre, d'ailleurs entre
16:29parentages, je m'en tamponne. Je suis ravie d'être maire de banlieue
16:31mais au moins, j'ai mes convictions.
16:33En tout cas, vous parlez cash.
16:35Et ça, c'est bien. Mais
16:37comment dire, l'argument que vous donne
16:39Charles de dire... Mais je n'y crois pas.
16:41Je n'y crois pas. Si je vous dis après...
16:43Si par exemple, c'est le Front Populaire
16:45qui passe... Mais le Front Populaire
16:47c'est tout simplement une alliance
16:49entre des gens qui veulent garder leur petit poste.
16:51Moi, je vais vous dire très clairement,
16:53je viens d'un parti qui a commis
16:55pour moi une faute terrible, et d'ailleurs
16:57j'en parle dans un livre que j'ai sorti il y a quelques mois,
16:59c'est qu'on n'aurait jamais dû revenir
17:01sur le référendum de 2005. Et je suis
17:03une des très rares responsables politiques à droite,
17:05à mon modeste niveau, à dire que
17:07c'était une infamie, que c'est un péché
17:09terrible et qu'on le paye aujourd'hui
17:11très très cher. Je ne vais pas vous dire que je
17:13connais le suffrage universel.
17:15Madame Portelli, je suis obligé de vous couper.
17:17Je suis obligé de vous couper parce qu'il est 12h46
17:19et Fabrice Laffitte me dit qu'on va être très en retard
17:21pour le débrief. Merci, en tout cas, merci
17:23cet échange. Mais moi, je rêve de vous avoir
17:25sur ce plateau. Je pense que
17:27je vous invite. Vous pouvez venir demain ?
17:29Ben, pour vous,
17:31pourquoi pas ?
17:33Alors là, Madame Portelli,
17:35vous me faites plaisir. Et demain,
17:37alors ça, ça va être très intéressant.
17:39Madame Portelli, demain à 11h ?
17:41A 11h, avec grand plaisir.
17:43Rue des Cévennes à Paris.
17:45Ça va.
17:47On vous donne l'adresse, mais on vous envoie un taxi
17:49parce qu'on est bien élevés.
17:51Il est 12h47. Dans un instant,
17:53le grand débrief de Laurent Tessier, à tout de suite sur Europe 1.

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