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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.
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00:00 On se retrouve dans un instant pour les questions au gouvernement sur LCP.
00:04 On va parler du projet de loi immigration soumis au vote des sénateurs cet après-midi
00:09 et plus particulièrement de l'AME, l'Aide médicale d'Etat.
00:11 A tout de suite.
00:12 Bienvenue pour les questions au gouvernement.
00:26 Nous sommes ensemble jusqu'à 17h30.
00:29 Je vous accompagne tout d'abord jusqu'à la séance à suivre en direct et en intégralité sur LCP.
00:34 Ce sera à partir de 15h le décompte est donc lancé.
00:37 Nous sommes à moins d'une heure des questions d'actualité.
00:40 Alors cette actualité parlementaire, elle nous emmène au Sénat.
00:42 Les sénateurs vont se prononcer cet après-midi sur le projet de loi immigration.
00:48 Le texte arrivera fin novembre en commission à l'Assemblée nationale
00:51 et puis le 11 décembre dans l'hémicycle de l'Assemblée.
00:55 Alors il s'agit maintenant pour le ministre de l'Intérieur de trouver un compromis avec l'aile gauche de la majorité.
01:01 Gérald Darmanin qui déjeune avec Sacha Houllier aujourd'hui,
01:03 qui rencontre les commissaires aux lois de la majorité demain.
01:07 Il a en tout cas d'ores et déjà prévu de rétablir l'AME,
01:11 l'Aide médicale d'Etat supprimée par les sénateurs cet après-midi.
01:15 Alors on va en parler bien sûr avec Elsa Mondingava et Stéphanie Despierre
01:18 pour décrypter cette actualité.
01:20 Elle se trouve salle des Quatre Colonnes.
01:22 Nous retrouverons Marco Pommier en direct de l'hémicycle de l'Assemblée nationale
01:26 pour le menu des questions au gouvernement.
01:28 Et puis à partir de 14h45, image exclusive LCP,
01:32 vous verrez l'arrivée de la Première Ministre et des membres du gouvernement.
01:36 Ce sera par l'entrée principale du Palais Bourbon, la Cour d'Honneur.
01:40 Elsa Mondingava, vous êtes salle des Quatre Colonnes.
01:42 Parlez-nous un petit peu de l'ambiance ce mardi.
01:44 Alors ambiance très calme en ce moment, vous l'avez dit.
01:47 Il reste une heure avant la séance de questions au gouvernement.
01:49 Il y a une question qu'on entend beaucoup aujourd'hui, voir ou ne pas voir
01:53 les images des massacres du 7 octobre.
01:55 Le groupe d'amitié francisseur Israël organise une projection
01:59 dans la salle de projection de l'Assemblée nationale à 17h15.
02:02 On en parle beaucoup dans la salle des Quatre Colonnes.
02:04 Merci Elsa. Marco Pommier, vous êtes dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
02:08 De quoi va-t-on parler cet après-midi ?
02:10 Eh bien écoutez Brigitte, deux sujets s'imposent.
02:14 D'abord la situation humanitaire dramatique à Gaza.
02:17 À nouveau, la gauche rappellera l'urgence d'un cessez-le-feu.
02:20 Les députés reviendront aussi sur les suites de la marche de dimanche
02:24 face à l'explosion des actes antisémites en France depuis le 7 octobre.
02:28 Ce week-end, 180 000 personnes ont manifesté pour la République
02:32 et contre l'antisémitisme.
02:33 Autre sujet, les crues et inondations dévastatrices dans le Pas-de-Calais.
02:37 Emmanuel Macron est arrivé sur place ce matin.
02:40 Une annonce importante, plus de 240 communes seront classées
02:44 en état de catastrophe naturelle.
02:47 Merci, Marco, pour toutes ces précisions.
02:49 On vous retrouvera un peu plus tard dans cette émission
02:51 pour d'autres questions au gouvernement.
02:53 J'accueille à présent sur mon plateau Caroline Janvier.
02:55 Bonjour.
02:56 Merci d'être avec nous.
02:57 Vous êtes députée Renaissance du Loiret.
02:59 Face à vous, Philippe Juvin.
03:00 Bonjour.
03:01 Merci d'être avec nous.
03:02 Vous êtes députée Les Républicains des Hauts-de-Seine.
03:05 Je vous le disais au début de cette émission,
03:07 le projet de loi immigration devrait être voté par les sénateurs cet après-midi.
03:11 Stéphanie Despierre, le texte est considérablement durci
03:14 par rapport à la copie initiale du gouvernement.
03:17 Oui, vous le savez, c'est l'article 3 qui concentrait
03:19 les critiques des sénateurs Les Républicains.
03:21 Ils se sont finalement mis d'accord avec leurs alliés centristes
03:24 pour purement et simplement l'enlever du texte.
03:27 Les régularisations à des travailleurs sans papier
03:29 se feront donc toujours, au cas par cas, par les préfets.
03:32 Et le Sénat a même rajouté de nouveaux critères.
03:35 Et puis, dans cette version du texte,
03:36 beaucoup plus ferme que le projet initial,
03:38 les expulsions d'étrangers d'élinquants sont facilitées,
03:41 les procédures d'éloignement sont simplifiées,
03:43 le regroupement familial sera plus compliqué.
03:46 Les sénateurs ont aussi écarté l'article 4
03:48 qui devait permettre aux demandeurs d'asile de travailler.
03:51 Enfin, et surtout, ils ont supprimé l'aide médicale d'Etat.
03:55 Ce sera, avec l'article 3, un des points chauds du débat à l'Assemblée
03:59 car une partie du camp présidentiel tient absolument
04:02 à conserver cette aide médicale d'Etat pour des raisons de santé publique.
04:06 Merci Stéphanie Despierre.
04:07 Alors, Caroline Janvier, cette AME, cette aide médicale d'Etat,
04:11 a été supprimée au profit de l'AMU, l'Aide médicale d'urgence.
04:15 Est-ce que vous souhaitez que le texte initial soit rétabli,
04:18 que l'AME fasse partie de ce projet de loi ?
04:21 Tout à fait. Nous tenons à ce que le texte permette de rétablir l'AME
04:28 tel qu'il figure, d'ailleurs il ne figurait même pas dans le texte,
04:31 mais tel qu'il existe actuellement,
04:33 parce qu'au-delà des considérations d'humanité,
04:39 ce serait tout à fait inefficace que de le transformer en AMU.
04:43 Pourquoi ? Parce que, et on le voit dans les pays comme l'Espagne
04:46 qui ont procédé à cela, cela fait que les personnes
04:50 qui ne sont plus soignées à temps, y compris pour des pathologies bénignes,
04:54 voient leur situation de santé s'aggraver et vont finalement ensuite aux urgences
05:01 où là elles se retrouvent avec des soins plus lourds,
05:04 des soins plus coûteux pour l'assurance maladie.
05:08 Donc c'est à la fois inhumain, mais aussi inefficace.
05:12 Philippe Juvin, vous entendez ce que dit Caroline Janvier,
05:14 est-ce qu'il n'y a pas tout simplement un problème de santé publique
05:17 si on supprime cette AME au profit de l'AME ?
05:20 D'abord nous, aux Républicains, nous voulons être des gens équilibrés,
05:25 balancés dans cette affaire. Il ne s'agit évidemment pas de supprimer l'AME,
05:28 l'aide médicale d'Etat, ça ne veut rien dire. Moi-même, je suis médecin,
05:31 quand j'ai un patient qui arrive aux urgences, d'abord je ne lui demande pas
05:33 s'il est pris en charge ou pas, on le soigne.
05:35 Et le texte du Sénat ne supprime pas l'AME, pas du tout,
05:39 et ne le transforme d'ailleurs même pas en aide médicale d'urgence.
05:42 Le texte du Sénat diminue ce qu'on appelle le panier de soins,
05:46 en essayant de le mettre à la moyenne des pays européens.
05:49 Il faut bien comprendre qu'il existe une immigration pour soins.
05:53 Il y a des gens qui viennent, plutôt dans tel pays que dans tel autre,
05:56 parce que le système est très généreux.
05:58 Et en France, notre système est extrêmement généreux.
06:00 Ce que nous souhaitons, nous, aux Républicains,
06:02 c'est être à la moyenne des pays de l'Union Européenne.
06:04 Donc ce n'est pas l'AME tel qu'elle existe actuellement.
06:07 Ce n'est pas l'AMU, au sens où on ne traite que les urgences.
06:10 Par exemple, dans le texte du Sénat, il est évidemment dit...
06:13 On comprend quand même que cet AME est amoindri au profit d'un autre panier de soins.
06:17 Absolument. On a diminué le panier de soins pour le mettre à la moyenne des pays européens.
06:21 Et je crois savoir que dans les autres pays de l'Europe, dans les rues,
06:24 ne traînent pas des gens contagieux en train de mourir sur le trottoir.
06:27 Alors ce qu'on comprend, Caroline Jové, c'est que ça va créer peut-être un appel d'air,
06:31 enfin que ça crée en tout cas un appel d'air, et que c'est très coûteux.
06:34 Alors, je vais vous dire deux choses.
06:35 D'une part, on n'a pas le même système de santé que nos homologues européens.
06:39 Et donc c'est un système qui est plus complet, plus efficace, qui prend mieux en charge d'un certain nombre de pathologies.
06:44 Et donc on le fait pour les citoyens français.
06:46 On le fait évidemment aussi pour les citoyens étrangers.
06:50 La deuxième chose, c'est que... Je citais par exemple l'exemple d'hypertension.
06:54 Mais se mettre à la moyenne européenne...
06:55 Quand vous avez quelqu'un qui a une hypertension, avec la version proposée, votée par le Sénat,
06:59 ça ne pourra plus être pris en compte.
07:01 Et donc vous aurez quoi ? Une dégradation de cet état de santé, éventuellement des situations d'AVC.
07:05 Et là, vous avez un risque d'emboliser les urgences.
07:07 Et donc, avec des personnes qui parfois n'ont pas de logement, peuvent rester là longtemps.
07:12 Donc c'est un vrai... Comment dire encore une fois ? C'est inefficace.
07:16 Et sur l'argument de l'appel d'air, c'est faux. Pourquoi ?
07:20 Parce que c'est un système qui est très compliqué, l'AME.
07:22 Et ce que l'on sait aujourd'hui, c'est qu'on a moins de la moitié des gens qui ont un...
07:26 Alors un taux de recours, de non-recours de 50%.
07:29 Voilà. Médecins du Monde parle même de 85% de gens qui n'y ont pas recours.
07:33 Donc évidemment que les gens ne viennent pas, contrairement à une idée assez démagogique,
07:38 et qui a été ressuscitée à l'occasion de ce débat, les gens ne viennent pas en France pour se faire soigner.
07:43 Les gens qui arrivent ici dans nos pays, qui ont parfois des maladies infectieuses très graves,
07:47 qui sont victimes de SIDA, qui ont le SIDA, qui ont des pathologies chroniques très graves,
07:54 effectivement, quand ils sont bien aidés, quand ils sont bien accompagnés,
07:57 ils peuvent avoir une prise en charge. Mais ça n'est évidemment pas l'inverse.
08:00 Vous n'avez pas des gens qui fuient un hôte au bout ailleurs pour venir se faire soigner d'une maladie grave en France.
08:05 En revanche, 1 milliard d'euros, plus d'un milliard en tout cas, pour l'aide médicale d'État, c'est un peu moins d'un milliard d'euros.
08:10 On ne peut pas le nier.
08:11 Ça a un coût, ça représente 0,47% des dépenses d'assurance maladie.
08:16 Et encore une fois, ça coûte moins cher de le faire comme nous le faisons actuellement,
08:20 donc de prévenir l'aggravation de pathologie bénigne, que de le faire dans un système curatif,
08:26 c'est-à-dire de guérir une fois que la pathologie s'est aggravée.
08:29 Donc, y compris pour nos finances publiques, c'est mieux de le faire comme ça que de le faire comme le propose le Sénat
08:35 ou comme l'a fait l'Espagne un temps.
08:37 Et elle est revenue dessus, pourquoi ? Parce que la mortalité de ces populations a augmenté
08:41 et ça a coûté encore une fois beaucoup plus cher aux hôpitaux, à la Sécurité sociale espagnole.
08:46 Donc c'est inefficace.
08:47 Donc c'est moins coûteux si on prend en charge dès le début, nous dit Caroline Janvier, et ça ne crée pas d'appel d'air.
08:52 Alors en politique, il n'y a rien de pire que la caricature.
08:54 Il faut lire le texte du Sénat.
08:56 Le texte du Sénat dit qu'on va continuer évidemment à traiter les urgences, les accouchements, l'obstétrique, la pédiatrie, la prévention, la vaccination, évidemment.
09:05 Mais dit aussi qu'on va traiter les maladies graves.
09:07 Ça signifie quand vous avez une hypertension artérielle ou un diabète,
09:10 on va continuer à traiter votre hypertension artérielle et votre diabète.
09:14 Ça, ça ne changera rien.
09:15 On peut prétendre que ce n'est pas vrai, mais il suffit de lire le texte du Sénat.
09:18 Ce qu'on veut simplement, nous, c'est de se mettre au niveau des autres pays de l'Union européenne.
09:22 Y a-t-il une immigration pour soins ?
09:24 C'est une question intéressante.
09:25 Il y a plusieurs chiffres qui semblent le montrer.
09:28 Par exemple, les personnes étrangères, alors le problème des statistiques, c'est qu'elles sont incomplètes.
09:33 Qu'elles soient en situation régulière ou irrégulière, comptent pour 15% des greffes.
09:38 15%.
09:39 Or, elles ne représentent que 7% de la population.
09:41 Deuxième exemple, c'est le rapport de Ligas en 2019 qui l'a montré,
09:46 qui a montré que probablement la moitié des gens qui sont à l'AME, Aide médicale d'État, dialysés en France,
09:53 arrivent en réalité en France avec déjà un parcours de soins commencé.
09:57 Comme si la dialyse en France était en fait prévue dès leur départ,
10:02 parce que simplement ils ont eu une intervention.
10:04 Pour être dialysé, il faut faire une petite intervention chirurgicale.
10:06 Celle-ci a eu lieu avant qu'ils quittent leur pays pour pouvoir avoir lieu en France.
10:10 Donc je pense que c'est très naïf de penser qu'il n'y a pas d'immigration pour soins.
10:14 Toutes les immigrations ne sont pas pour soins, mais il y a une immigration pour soins.
10:17 C'est une évidence.
10:18 Parce qu'il y a quand même ce taux de non-recours de 50%.
10:21 Ce qui voudrait dire que finalement, ça ne coûte pas si cher que ça, le nombre de bénéficiaires.
10:25 Alors d'abord, le budget qu'on va voter, c'est 1,2 milliard.
10:27 La Ligas dit qu'on est probablement plutôt à 1,5 milliard.
10:32 Donc c'est quand même beaucoup d'argent.
10:34 Avec 1,5 milliard, vous faites beaucoup de choses.
10:36 Et donner 1,5 milliard aux hôpitaux, vous allez voir, ça va aller beaucoup mieux.
10:39 Donc il ne faut pas dire que ce n'est pas beaucoup d'argent, c'est beaucoup d'argent.
10:42 Quant au reste, nous nous pensons encore une fois qu'il y a des aspirateurs sociaux.
10:51 Il n'y a pas que la santé d'ailleurs.
10:52 Il y a des tas de mécanismes sociaux attirants dans notre pays.
10:56 Et nous voulons simplement nous diminuer l'immigration.
10:58 Le pire serait de laisser les médecins se débrouiller tout seuls,
11:01 avec une AME qui ne serait pas bien cadrée.
11:03 Ce n'est pas aux médecins de contrebalancer les effets d'une mauvaise politique d'immigration.
11:08 On va revenir sur les médecins.
11:10 Je vous propose qu'on fasse un petit détour par les 4 colonnes
11:12 pour retrouver Sandra Regol, députée écologiste du Barin,
11:15 et qui est au micro d'Elsa Mondingava.
11:17 Je vais vous faire réagir au propos de Philippe Juvin,
11:19 qui dit qu'il existe un tourisme autour de l'AME
11:22 et qu'il faut réduire du moins le panier de soins.
11:25 Qu'est-ce que vous en pensez ?
11:26 Je pense que les pays qui ont cherché à réduire les aides médicales
11:31 ont dû revenir en arrière pour des raisons très simples,
11:33 qui sont des raisons sanitaires.
11:35 Je pense aussi que tous les médecins ont prêté un serment,
11:38 qui s'appelle le serment d'Hippocrate,
11:40 et qui dit qu'on soigne toute personne,
11:42 quel que soit son état, quelle que soit son origine,
11:45 quel que soit son statut,
11:47 et que ça, on ne peut pas le maltraiter par la loi.
11:50 Et de fait, je m'appuie sur l'exemple espagnol,
11:54 qui a dû revenir sur l'arrêt d'un équivalent de l'AME,
11:58 et qui avait pris des mesures qui ressemblent beaucoup
12:00 à ce que porte aujourd'hui le Sénat,
12:02 et d'autres pays qui ont tenté les mêmes choses
12:04 pour dire que pour des raisons sanitaires,
12:06 parce que protéger les hommes, c'est nous protéger aussi,
12:09 nous ne pouvons pas revenir en arrière sur cette mesure
12:12 qui par ailleurs coûte très peu d'argent aux contribuables,
12:15 c'est je crois 0,4 ou 0,6% des frais de santé,
12:19 donc c'est infinitésimal, et en plus, c'est un moyen de se protéger,
12:23 de faire de la prévention dont on ne peut pas se passer aujourd'hui.
12:27 Pour vous, la version du Sénat, elle est inacceptable,
12:30 où vous dites "oui, on peut regarder sur le panier de soins,
12:33 mais on ne touche pas aux dispositifs".
12:36 Alors pour moi, l'État, c'est pas acceptable.
12:39 Ne considérer que les personnes dont la vie est directement en danger,
12:43 les femmes enceintes, peut-être la vaccination,
12:46 et pas prendre en compte le volet prévention, le volet suivi,
12:50 c'est mettre en danger tout le reste de la population.
12:52 Nous avons vécu, nous avons subi, il y a peu de temps de ça,
12:56 une pandémie mondiale.
12:58 On sait ce que ça veut dire devoir faire attention,
13:01 on sait ce que ça veut dire devoir faire acte de prévention.
13:04 Cette vision de l'AME, elle met en danger toute la population,
13:08 et c'est pour ça que c'est dangereux de revenir
13:11 uniquement à une aide médicale d'urgence,
13:14 là où cette AME permet de protéger toutes les Françaises et tous les Français.
13:18 Et j'entends tous ces discours pour la remettre en question,
13:22 qui portent beaucoup sur le coût, mais d'une part, ce n'est pas réel,
13:26 d'autre part, c'est pour économiser beaucoup de coûts en santé
13:29 pour tous les autres Français.
13:31 - Merci beaucoup, Sandra Arécol, on a bien compris,
13:33 l'AME, ça fera l'objet d'une des nombreuses batailles de ce projet de loi immigration.
13:37 - Merci, Elzama Mnangava.
13:39 Alors on voit bien que le coût fait évidemment débat,
13:41 et vous le voyez aussi sur ce plateau.
13:43 Je voudrais vous faire réagir, Caroline Janvier, à cette tribune
13:45 des 3500 médecins qui sont prêts à désobéir
13:48 si jamais l'AME ne figure plus dans la loi.
13:52 Vous, vous soutenez cette désobéissance ?
13:55 - Moi, je soutiens la volonté politique qui est de rappeler,
13:58 et je trouve que c'est très fort quand ça vient des médecins eux-mêmes,
14:01 combien, encore une fois, à la fois d'un point de vue du respect
14:05 du serment d'Hippocrate qu'ils ont pris,
14:08 et à la fois, d'un point de vue, encore une fois, de l'efficacité,
14:11 c'est ce qu'ils disent d'ailleurs dans cette tribune,
14:13 à un moment donné, ces gens-là reviendront,
14:15 reviendront dans nos services d'urgence dont on sait bien
14:17 qu'ils sont engorgés aujourd'hui.
14:19 Donc c'est une... Ils dénoncent finalement le caractère démagogique
14:23 de cette mesure, et encore une fois, moi, je suis en profond désaccord,
14:27 parce que ce que l'on entend aujourd'hui,
14:29 c'est la montée en épingle de quelques cas individuels,
14:33 il y a peut-être quelques dizaines de personnes
14:36 qui, en effet, font du tourisme sanitaire.
14:38 Faut-il pour cela remettre en cause l'ensemble d'un système,
14:41 quitte à, encore une fois, pénaliser en premier lieu
14:43 nos systèmes de soins et nos médecins ?
14:46 Et moi, je crois que cette tribune est tout à fait salitaire,
14:49 et que ce sont, en effet, des interlocuteurs
14:52 qui sont en première ligne et qui connaissent,
14:55 eh bien, le fonctionnement très concret de cette AME,
14:58 et la façon dont elle permet, au contraire,
15:00 d'éviter des dépenses futures plus importantes.
15:02 Alors, évidemment, vous ne l'avez pas signée, cette tribune,
15:05 Philippe Juvin, le serment d'Hippocrate, il vous oblige à soigner,
15:08 de toute façon.
15:09 Je vous remercie, je suis au courant, évidemment, je soigne.
15:11 Donc, de toute façon, une personne malade, vous la soignez ?
15:13 Je soigne en France, je soigne au Liban,
15:15 je soigne au Kazakhstan, je soigne en Afghanistan,
15:17 donc les leçons d'humanité, je...
15:19 Non, mais vous soignez, justement.
15:21 Donc je soigne.
15:22 Mais ce qui est dit est fou, en réalité.
15:24 Premièrement, l'AME n'est pas supprimée.
15:26 Deuxièmement, l'AME n'est pas transformée
15:28 en aide médicale d'urgence, c'est faux.
15:30 Non, mais il y a bien des pathologiques qui disparaissent, non ?
15:32 Non, mais c'est dit, Caroline vient de dire,
15:34 Caroline Janvier, ce n'est pas une aide médicale d'urgence,
15:36 je termine, ce n'est pas une aide médicale d'urgence,
15:38 puisqu'on soigne toutes les maladies graves.
15:40 Voilà. Vous avez un diabète, on vous soigne.
15:42 Vous avez une hypertension artérielle, on vous soigne.
15:44 Ce qu'on ne va plus soigner,
15:46 si le Sénat est suivi par l'Assemblée nationale,
15:49 c'est, par exemple, quand vous avez une douleur arthrosique
15:52 de l'arthrose de l'épaule, on vous met une prothèse aujourd'hui.
15:54 Ça, on ne le fera plus.
15:56 On ne vous fera plus de gastroplastie,
15:58 c'est-à-dire d'intervention de l'estomac pour vous faire maigrir.
16:00 On décide de diminuer le panier de soins,
16:02 en fait, pas pour le plaisir de le diminuer,
16:04 comprenez bien, mais pour le mettre au niveau
16:06 des autres pays de l'Union européenne.
16:08 Il ne faut pas qu'il y ait de concurrents.
16:10 Par exemple, le Covid, si on prend l'exemple du Covid,
16:12 on soigne ou on ne soigne pas ?
16:14 Évidemment, c'est une maladie grave.
16:16 Est-ce une maladie grave ? Oui, c'est une maladie grave.
16:18 Au début, on ne le savait pas forcément. Est-ce qu'on aurait soigné au début ?
16:20 On a très rapidement vu, en tout cas, moi, je l'ai vu,
16:22 que très rapidement, on mourrait.
16:24 Donc, le Sénat dit qu'on soignera toutes les maladies graves.
16:26 En fait, on va soigner toutes les infections de longue durée.
16:28 Donc, il faut arrêter de dire n'importe quoi.
16:30 Il faut arrêter aussi de prétendre
16:32 que dans les autres pays de l'Union européenne,
16:34 dans ces cas-là, puisque c'est ça notre modèle,
16:36 on veut faire comme eux. Les gens meurent,
16:38 les médecins sont tous à faire de la médecine
16:40 à l'antithèse du serment d'Hippocrate.
16:42 C'est quoi cette description
16:44 folle et fausse que l'on nous fait ?
16:46 Je vous dis les choses très simplement.
16:48 On va continuer à soigner les gens qui le méritent
16:50 parce qu'ils ont des maladies graves ou qu'ils le nécessitent
16:52 parce qu'ils ont des états particuliers.
16:54 Donc, vous vous dites, on enlève peut-être du confort, c'est ça ?
16:56 Bien entendu. Par exemple, est-ce que...
16:58 C'est une question, hein ?
17:00 Il y a la question de l'esthétique qui s'est posée aussi.
17:02 L'esthétique est réglée depuis longtemps.
17:04 Ça n'est pas pris en charge. Mais par exemple,
17:06 si vous avez une arthrose de la hanche,
17:08 est-ce qu'on vous change ? Est-ce qu'on vous met une prothèse ?
17:10 Est-ce que ça doit être fait ?
17:12 Nous, nous considérons que non,
17:14 dès lors que ce n'est pas une maladie grave
17:16 et que ça ne conduit pas, évidemment, à une impotence totale.
17:18 Donc, comprenez que nous essayons
17:20 de mettre un peu de subtilité dans un débat
17:22 et je trouve qu'un certain nombre de gens
17:24 ont peut-être manque de subtilité en disant
17:26 "Tout doit être soigné de façon égale
17:28 et aucune modération possible."
17:30 Moi, je pense que
17:32 si on veut diminuer l'immigration
17:34 et nous souhaitons, nous, les républicains,
17:36 diminuer l'immigration, légale et illégale,
17:38 un des éléments sur lesquels on peut jouer,
17:40 c'est la pompe aspirante
17:42 de systèmes sociaux très généreux.
17:44 La France est très généreuse,
17:46 beaucoup plus que les voisins, nous souhaitons être
17:48 aussi généreux que nos voisins, pas plus.
17:50 Sur l'affaire Espagne-Grèce, rapidement,
17:52 tout le monde raconte cette histoire
17:54 que les Espagnols, il y a 10 ans,
17:56 auraient réduit leur AME
17:58 et devant une flambée de mortalité,
18:00 auraient été obligés de remonter l'AME.
18:02 Et c'est une étude.
18:04 Alors, du coup, je suis allé la chercher, l'étude.
18:06 C'est une étude qui n'est pas publiée dans une revue
18:08 de la France, mais qui est en cours de mesure.
18:10 Quand vous la lisez, honnêtement, on ne comprend rien
18:12 et les biais méthodologiques sont immenses.
18:14 Donc, de grâce, un peu de mesure,
18:16 nous voulons faire comme chez nos voisins,
18:18 ni plus ni moins.
18:20 - Pour se faire une idée, la Première ministre
18:22 a confié une mission à Patrick Stéphanini
18:24 et Claude Évin, ancien ministre.
18:26 Un pré-rapport laisse entendre que la transformation
18:28 de l'AME en AME n'est pas nécessaire,
18:30 mais qu'on pourrait la limiter dans le temps.
18:32 Est-ce que certains ajustements
18:34 ne vous semblent pas nécessaires, quand même ?
18:36 - Le pouvoir réglementaire suffit
18:38 à modifier, et ça a été fait
18:40 il y a maintenant deux ans,
18:42 notamment sur la durée pour accéder
18:44 à un certain nombre de soins.
18:46 Je pense, par exemple, aux opérations
18:48 de la cataracte. Oui, évidemment qu'on peut
18:50 modifier à la marge un certain
18:52 nombre de critères. Les durées,
18:54 alors vous savez que c'est une durée, normalement, d'un an
18:56 qui est renouvelable, et je crois que la durée moyenne
18:58 de bénéfice
19:00 de cette AME, elle est autour de 3 ans et demi.
19:02 Évidemment que sur ces questions-là,
19:04 les choses peuvent évoluer.
19:06 Moi, ce que je regrette, encore une fois,
19:08 c'est le fait de stigmatiser
19:10 un public
19:12 en particulier,
19:14 et de faire passer cette AME
19:16 comme
19:18 générant un appel d'air,
19:20 et de faire passer
19:22 notre pays, alors que ça n'est pas le cas,
19:24 encore une fois, et que les études,
19:26 et je voudrais citer cette étude de Ligas
19:28 qui montre bien qu'effectivement, on a un taux de recours
19:30 qui est très important. Et quand vous
19:32 discutez avec les bénéficiaires,
19:34 ou avec les associations qui travaillent, avec les personnes
19:36 qui pourraient en bénéficier,
19:38 on voit bien que c'est très compliqué, que l'accès à cela
19:40 est très compliqué. Donc c'est faux de dire ça,
19:42 et moi je regrette, parce qu'encore une fois,
19:44 c'est une position un peu facile,
19:46 et à laquelle beaucoup de Français
19:48 vont croire en se disant qu'effectivement, on a
19:50 des migrants qui viennent bénéficier
19:52 de nos systèmes de santé très généreux, alors qu'ils
19:54 même ont des difficultés à avoir des rendez-vous
19:56 avec leurs médecins. C'est une position qui est facile, qui est
19:58 démagogique, et qui est dangereuse.
20:00 En tout cas, c'est un débat qui aura lieu
20:02 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
20:04 qui a déjà lieu ici en plateau et qui va se poursuivre.
20:06 Donc dans l'hémicycle, ce sera
20:08 à partir du 11 décembre
20:10 à l'Assemblée nationale. On va
20:12 à présent retrouver Stéphanie Despierre, qui se trouve
20:14 salle des quatre colonnes
20:16 pour le bruit de couloir.
20:18 Alors, au groupe Les Républicains, une fois n'est pas coutume,
20:28 les députés ont accueilli exceptionnellement
20:30 Laurent Wauquiez. Stéphanie, quel message
20:32 est venu faire passer
20:34 celui qui ambitionne d'être le candidat de la droite
20:36 à la prochaine présidentielle ?
20:38 Alors d'abord, Brigitte, il était très attendu.
20:40 Il y avait le désir de l'entendre plus fréquemment.
20:42 C'est un bon début, a glissé dans un sourire
20:44 le président du groupe, Olivier Marlex, car vous le savez,
20:46 la discrétion de Laurent Wauquiez pendant
20:48 le débat sur les retraites avait été critiquée
20:50 au sein du groupe parlementaire. Alors ce matin,
20:52 il a appelé à l'unité et
20:54 à la cohésion entre les députés
20:56 et les républicains et les sénateurs.
20:58 Les républicains, qui vous l'avez dit, devraient
21:00 voter cet après-midi le projet de loi immigration.
21:02 Restons constants, restons cohérents,
21:04 a-t-il martelé. Et il a aussi
21:06 souligné que le "en même temps" ne fonctionnait
21:08 pas sur l'immigration. Il a également
21:10 rappelé son soutien à l'idée de révision
21:12 constitutionnelle portée par le groupe
21:14 à l'Assemblée nationale. Olivier Marlex
21:16 a d'ailleurs réaffirmé ce matin que c'était
21:18 pour lui incontournable. Les sénateurs
21:20 ont fait le premier pas en durcissant
21:22 le texte. Nous, on veut aller plus loin
21:24 et réviser la constitution. Alors les
21:26 républicains, voteront-ils le projet de loi
21:28 immigration ? Eh bien c'est trop tôt, rétorque-t-il.
21:30 Et il renvoie la balle à la majorité
21:32 présidentielle pour savoir
21:34 quelle sera la version du texte sur laquelle
21:36 vont s'accorder l'aile gauche et l'aile droite de la majorité.
21:38 Alors, Philippe Juvin,
21:40 Laurent Wauquiez, qui était au groupe ce matin,
21:42 vous a appelé à l'unité et à la
21:44 cohérence. Est-ce que vous, vous êtes totalement
21:46 en phase, vous, je vais aller dire
21:48 député les républicains, en phase avec
21:50 les sénateurs les républicains sur ce projet
21:52 de loi qui sort du Sénat, ou qui devrait
21:54 sortir en tout cas cet après-midi ?
21:56 Si vous me posez la question de savoir si le texte
21:58 tel qu'il a été voté par le Sénat
22:00 et donc la majorité du Sénat, c'est-à-dire
22:02 essentiellement des républicains sur l'immigration
22:04 nous convient, oui, il nous convient. C'est-à-dire que si
22:06 le texte qui est
22:08 qui arrive à la fin de la discussion
22:10 à l'Assemblée est, peu ou prou,
22:12 celui du Sénat, nous le voterons probablement.
22:14 Parce que c'est un texte qui a permis
22:16 de mettre des
22:18 barrières au risque d'une
22:20 immigration incontrôlée. En fait, comprenez que nous,
22:22 républicains, nous ne sommes pas contre l'immigration.
22:24 Nous sommes contre l'immigration massive,
22:26 incontrôlée,
22:28 et qu'on ne choisit pas.
22:30 C'est ça le sujet. Donc ce que nous voulons, c'est
22:32 réduire l'immigration, légale et illégale,
22:34 fixer nous-mêmes
22:36 des objectifs d'immigration,
22:38 fixer nous-mêmes des métiers
22:40 pour lesquels nous pourrions avoir besoin
22:42 de faire venir du monde. Je suis médecin, moi,
22:44 j'ai fait une intervention dans l'hémicycle
22:46 pour demander qu'il y ait plus de médecins étrangers
22:48 qui viennent.
22:50 Pour autant, ce que dit aussi Laurent Wauquiez, c'est
22:52 sans changement de la Constitution,
22:54 on ne pourra pas
22:56 bien réguler l'immigration.
22:58 C'est ce qu'on comprend.
23:00 C'est-à-dire que ce texte ne va pas assez loin pour vous ?
23:02 Il a dit deux choses, et je suis d'accord avec lui.
23:04 Si à l'Assemblée nationale, nous avons
23:06 le texte du Sénat infiné, nous le voterons
23:08 parce qu'on a réussi à obtenir un certain nombre de choses
23:10 de durcissement, parce que
23:12 le texte initial, c'était quand même
23:14 quasiment tout le monde pouvait être régularisé,
23:16 enfin, il y avait une grande facilité.
23:18 Nous ne voulons pas de régularisation massive,
23:20 ça aurait été vraiment une bêtise.
23:22 Mais pour autant,
23:24 ça ne suffira pas, c'est clair.
23:26 Ça ne suffira pas, pourquoi ? Parce que
23:28 aujourd'hui, les jurisprudences
23:30 françaises, mais aussi européennes,
23:32 font qu'un certain nombre de décisions
23:34 que nous pouvons prendre, nous, les députés
23:36 ou les sénateurs français, peuvent être détricotées
23:38 par la jurisprudence. Et donc, nous pensons
23:40 qu'il faut aller ensuite dans une deuxième étape,
23:42 qui est une réforme de la Constitution
23:44 par le référendum, article 89,
23:46 puis article 11.
23:48 Alors, ce qu'on comprend quand même, c'est que,
23:50 Philippe Juvin est prêt à voter le texte sorti du Sénat,
23:52 mais que le texte va évoluer,
23:54 ça devrait faire l'objet d'un compromis.
23:56 Vous pensez que vous pouvez trouver une majorité
23:58 sur ce projet de loi immigration ?
24:00 Ce qui est sûr, c'est que ça va être compliqué,
24:02 puisqu'une partie du groupe auquel j'appartiens
24:04 souhaite un rétablissement
24:06 du texte dans sa version
24:08 initiale, donc avec l'équilibre
24:10 initial,
24:12 de fermeté et
24:14 d'humanité. Ce qui est votre cas également.
24:16 Ce qui est parfaitement mon cas.
24:18 Donc effectivement, ça va être compliqué.
24:20 Et vous êtes prêts à faire un pas vers
24:22 Philippe Juvin ? Moi, je vais vous dire,
24:24 il y a beaucoup de mesures
24:26 qui me choquent profondément
24:28 dans ce qui a été voté par le Sénat.
24:30 Il y a la question des quotas migratoires,
24:32 il y a la question du durcissement
24:34 des conditions de regroupement familial
24:36 et d'obtention des visas étudiants.
24:38 Il y a la question des prestations
24:40 non-contributives, avec une
24:42 durée de séjour qui est allongée à 5 ans.
24:44 Donc une vraie différence entre
24:46 des citoyens qui, tous deux, travaillent,
24:48 ceux qui sont d'origine étrangère et ceux qui sont
24:50 d'origine française.
24:52 Et là, on parle de citoyens qui sont en situation
24:54 régulière. Donc il y a
24:56 tous ces sujets-là. Il y a évidemment le très symbolique
24:58 article 3, qui a été complètement
25:00 vidé de sa substance.
25:02 Il me semble qu'en tout cas,
25:04 il y a beaucoup de sujets sur lesquels je suis en
25:06 profond désaccord avec les sénateurs.
25:08 Ça veut dire qu'il va falloir dégainer un 49-3 ?
25:10 Nous verrons.
25:12 Le débat n'a pas commencé à l'Assemblée nationale.
25:14 Il faut laisser toute sa chance au débat.
25:16 Dans ce cas-là, ce sera une motion de censure
25:18 pour la droite ?
25:20 C'est intéressant, vous parlez du 49-3.
25:22 Ça signifie que le 49-3 devrait manifestement être dégainé,
25:24 non pas tant vis-à-vis des oppositions,
25:26 mais pour maintenir
25:28 l'homogénéité de la majorité.
25:30 Je pense que les événements
25:32 récents de cette année, etc.,
25:34 nous montrent que nous devons
25:36 diminuer l'immigration.
25:38 Il faut en tout cas reprendre le contrôle
25:40 et qu'elle ne soit pas subie, qu'elle soit choisie.
25:42 C'est ça que nous souhaitons, nous, aux Républicains,
25:44 ni plus ni moins.
25:46 L'idée de dire que quand on arrive en France,
25:48 on n'a pas le droit à toute la palette
25:50 de toutes les aides sociales immédiatement,
25:52 ça me paraît plutôt sain.
25:54 Je pense que la France n'est pas un libre-service
25:56 gratuit dans lequel on vient se servir,
25:58 en plus en disant qu'on n'aime pas la France.
26:00 - Justement, il faut dire que
26:02 concrètement, vous aurez des salariés
26:04 qui travailleront, donc qui cotiseront
26:06 et qui n'auront pas le droit aux prestations
26:08 pour lesquelles ils cotisent, pourtant,
26:10 alors même que les salariés qui sont français
26:12 y ont droit. C'est vraiment
26:14 établir une différence entre deux catégories
26:16 de travailleurs.
26:18 - Il y a de vraies différences entre vous et moi, j'en suis persuadé.
26:20 - Et on les entendra dans l'hémicycle
26:22 de l'Assemblée nationale à partir du 11 décembre.
26:24 Merci, Caroline Janvier, merci, Philippe Juvin,
26:26 d'avoir été avec nous aujourd'hui.
26:28 On va s'intéresser maintenant à la proposition de loi
26:30 d'Isabelle Santiago, adoptée hier soir
26:32 en seconde lecture à l'Assemblée, à l'unanimité.
26:34 Elle vise à mieux protéger
26:36 les enfants victimes de violences
26:38 intrafamiliales. La députée socialiste
26:40 du Val-de-Marne est à vos côtés,
26:42 Elsa Mondingava.
26:44 - Que vous voulez, Isabelle Santiago, c'est un changement
26:46 de philosophie. Longtemps, la justice a voulu
26:48 maintenir le lien entre les parents
26:50 et les enfants, même s'il y avait des suspicions
26:52 de maltraitance. Ça, aujourd'hui, vous dites qu'il faut que ça s'arrête.
26:54 - Oui, c'est très important
26:56 que ça s'arrête, parce qu'aujourd'hui, tout d'abord,
26:58 les neurosciences ont amené des connaissances
27:00 sur le psychotrauma et le développement de l'enfant.
27:02 Donc, du coup, c'est très important
27:04 d'avoir ces connaissances. La deuxième chose,
27:06 c'est que la civis a montré
27:08 l'ampleur
27:10 de cette question de l'inceste,
27:12 du nombre... 160 000 enfants,
27:14 en fait, qui sont concernés. Et aujourd'hui,
27:16 on sait aussi qu'une partie
27:18 des enfants peuvent
27:20 être mis en relation avec
27:22 un parent agresseur.
27:24 Et, en fait, il faut savoir qui en protège.
27:26 Donc, ce texte de loi, il protège
27:28 clairement les enfants, et c'est fait pour ça.
27:30 - Il y a aussi un article
27:32 pour vraiment suspendre l'autorité parentale,
27:34 enlever l'autorité parentale,
27:36 parce qu'on se retrouve, racontez-nous,
27:38 dans des cas complètement hubuesques.
27:40 - Oui, c'est très important, en fait.
27:42 C'était de montrer, tout d'abord,
27:44 un signe dans la société, un changement de paradigme.
27:46 Et c'était une des recommandations
27:48 de la civis, mais c'était aussi quelque chose
27:50 que je partageais par mon expérience
27:52 antérieure de vice-présidente à la protection de l'enfance,
27:54 c'est qu'en fait, on peut se retrouver avec des enfants
27:56 qui ont été témoins de féminicide
27:58 et qui se retrouvent avec cette problématique
28:00 de l'exercice de l'autorité parentale
28:02 ou de l'autorité parentale,
28:04 qui se retrouvaient à être privés de soins
28:06 parce que la personne pouvait considérer encore
28:08 que le soin n'était pas nécessaire, alors qu'on sait
28:10 que le soin psychotrauma, pour se reconstruire,
28:12 si on peut appeler ça se reconstruire,
28:14 quand on a été victime de témoin,
28:16 co-victime d'un féminicide,
28:18 il est évident que pour l'enfant,
28:20 il y a énormément en psychotrauma à accompagner.
28:22 Donc, aujourd'hui, l'idée,
28:24 c'est que quand on a capacité
28:26 à être présumé,
28:28 en tout cas innocent,
28:30 certes, on fait attention en termes légistiques
28:32 à garder la présomption d'innocence,
28:34 mais en tout cas, on protège d'abord l'enfant,
28:36 donc du coup, on retire des droits
28:38 d'exercice de l'autorité parentale
28:40 dans le cadre de la
28:42 mise en examen, on va dire,
28:44 durant cette période d'enquête,
28:46 et puis s'il y a condamnation, on retire
28:48 l'autorité parentale, parce que je pense
28:50 qu'en effet, on peut le redire,
28:52 on n'est pas un bon père ou un bon parent
28:54 au sens générique du terme, parce que parent,
28:56 la parentalité, que ce soit père
28:58 ou mère, quand on a des violences
29:00 sur son enfant ou sur,
29:02 puisque ça touche à deux sujets,
29:04 un, les violences faites aux femmes, et donc
29:06 protéger avec l'enfant le parent protecteur,
29:08 mais aussi, bien évidemment, dans le cadre
29:10 grave du code pénal, inceste,
29:12 viol, etc., sur son enfant, et bien,
29:14 soyons très clairs,
29:16 l'autorité parentale, c'est des droits
29:18 et des devoirs, et il était clair que dans ce texte,
29:20 on protège d'abord
29:22 les enfants. D'abord les enfants et pas les parents.
29:24 Merci beaucoup Isabelle Santiago, vous me disiez
29:26 que vous espériez une adoption définitive
29:28 d'ici le premier trimestre 2024.
29:30 Merci. Bienvenue à vous,
29:32 si vous nous rejoignez sur LCP, nous sommes
29:34 à moins d'une demi-heure de la séance
29:36 de questions au gouvernement, que vous allez pouvoir vivre
29:38 en direct et en intégralité
29:40 sur LCP. On va s'intéresser
29:42 bien sûr aux suites de la marche
29:44 contre l'antisémitisme,
29:46 qui avait lieu dimanche, comment mieux protéger
29:48 les juifs de France et faire
29:50 république dans notre pays, et puis
29:52 on s'intéressera aussi aux inondations
29:54 qui touchent le Pas-de-Calais, le président
29:56 est d'ailleurs sur place en soutien
29:58 des populations sinistrées.
30:00 Alors vous retrouvez dans cette émission Elza Mondagava
30:02 et Stéphanie Despierre, qui se trouve
30:04 en salle des 4 colonnes. On va aussi rejoindre
30:06 dans quelques instants Marco Pommier, qui est dans l'hémicycle
30:08 de l'Assemblée Nationale, et puis nous vous
30:10 proposerons des images exclusives
30:12 LCP, ce sera cours d'honneur,
30:14 l'entrée principale du Palais Bourbon, des images
30:16 de la Première Ministre et des membres
30:18 du gouvernement qui arriveront à partir
30:20 de 14h45, 14h50
30:22 pour arriver à assister
30:24 à cette séance de questions au gouvernement.
30:26 Marco Pommier, vous êtes déjà dans
30:28 l'hémicycle, de quoi va-t-on parler cet après-midi ?
30:30 - Eh bien écoutez Brigitte,
30:34 deux sujets vont s'imposer. D'abord
30:36 la situation humanitaire qui est dramatique
30:38 à Gaza. A nouveau, la gauche
30:40 va rappeler l'urgence d'un cessez-le-feu.
30:42 Les députés reviendront aussi
30:44 sur les suites de la marche de dimanche,
30:46 vous en parliez, 180 000
30:48 personnes ont manifesté pour la République
30:50 et contre l'antisémitisme.
30:52 1500 actes antisémites ont été
30:54 recensés en France depuis le 7 octobre
30:56 et les attaques du Hamas en Israël.
30:58 Autre sujet, les crues et inondations
31:00 dévastatrices dans le Pas-de-Calais.
31:02 Emmanuel Macron est arrivé sur place en fin
31:04 de matinée avec une annonce.
31:06 214 communes du département
31:08 et une trentaine dans le nord seront classées
31:10 en état de catastrophe naturelle.
31:12 Le Pas-de-Calais qui se prépare
31:14 à une nouvelle montée des eaux.
31:16 Et puis il y aura d'autres thèmes
31:18 qui seront abordés cet après-midi
31:20 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
31:22 Oui Brigitte, on parlera aussi
31:26 des tickets-restos. A partir du 1er janvier
31:28 2024, vous ne pourrez plus
31:30 payer vos courses avec. Seuls les
31:32 produits consommables immédiatement
31:34 resteront accessibles, comme les
31:36 sandwiches ou encore les plats préparés
31:38 surgelés. Et puis le groupe Lyott
31:40 interrogera le gouvernement sur le diabète
31:42 à l'occasion de la journée mondiale
31:44 contre cette maladie chronique.
31:46 En 2021, la France comptait
31:48 3,6 millions de diabétiques.
31:50 Merci Marco pour toutes ces
31:52 précisions et ce menu des questions au gouvernement.
31:54 J'accueille à présent d'autres invités
31:56 sur le plateau des questions au gouvernement.
31:58 Ludovic Mendes, bonjour. Bonjour.
32:00 Et bienvenue. Vous êtes député
32:02 Renaissance de la Moselle et Arthur de la Porte.
32:04 Bonjour. Bienvenue à vous député socialiste
32:06 et apparenté du Calvados.
32:08 Alors vous le savez, sur LCP, on donne
32:10 aussi la parole aux citoyens pour
32:12 savoir quelles questions ils poseraient s'ils étaient
32:14 dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale cet
32:16 après-midi à la place des députés.
32:18 Alors je vous propose d'entendre Joanne.
32:20 Elle est propriétaire d'un restaurant à Paris.
32:22 La séance
32:24 est ouverte.
32:26 Bonjour, je suis Johanne Demare, patron
32:32 du restaurant Yoma Kenchis à Père Lachaise.
32:34 J'ai une question pour le ministre du Travail.
32:36 Comment fait-on
32:38 dans la restauration pour augmenter le SMIC sans
32:40 augmenter nos charges ? Merci beaucoup.
32:42 Voilà, Joanne qui avait donc
32:44 une question à poser. Ludovic Mendes,
32:46 comment on fait sans
32:48 augmenter les charges et embaucher ?
32:50 Alors déjà, je ne parlerai pas de charges, mais
32:52 de cotisations sociales et patronales. Ça fait toute la différence.
32:54 Et c'est important de le rappeler. Je veux dire,
32:56 on en a besoin pour faire tourner la sécurité sociale,
32:58 pour les retraites, pour le chômage, pour
33:00 plein de sujets. Donc on a besoin, quand on
33:02 fait légèrement évoluer le salaire, automatiquement,
33:04 ce qu'on récupère en plus,
33:06 ça suit automatiquement. Après,
33:08 il faut accepter de dire que parfois, il faut
33:10 augmenter aussi parfois les prix. Alors certes, c'est jamais
33:12 très simple. On sait que le gouvernement met beaucoup de choses
33:14 en place. Il y a des abattements sur
33:16 les cotisations patronales. Il y a énormément de choses
33:18 qui sont mises en place pour faciliter cela.
33:20 Mais c'est la responsabilité aussi d'un chef
33:22 d'entreprise d'augmenter le salaire.
33:24 Et ce qu'il va avec, parce que c'est du salaire
33:26 déguisé. On ne le touche pas tout de suite,
33:28 mais on le touche plus tard. La retraite, on la touche
33:30 après avoir travaillé toutes ces années.
33:32 Le chômage, on le touche quand on n'a plus d'emploi
33:34 ou quand on a besoin de changer d'emploi,
33:36 de faire une formation, de se lancer dans l'entrepreneuriat.
33:38 Donc tout ça, c'est un salaire qui est déguisé,
33:40 mais qui est un salaire qu'on prendra
33:42 en considération quand on en aura besoin.
33:44 Et on en a besoin, quoi qu'il arrive, un moment ou un autre, dans notre vie.
33:46 Alors c'est vrai qu'il y a une exonération
33:48 totale de charges jusqu'à 1,5 SMIC.
33:50 Ça, ça peut inciter à embaucher ?
33:52 Disons qu'il y a déjà des exonérations
33:54 massives de cotisations sociales sur les
33:56 bas salaires, mais pas seulement. Et je dirais d'ailleurs
33:58 qu'il y a eu un rapport sur les exonérations
34:00 de charges qui a été produit par un député
34:02 de la majorité, Marc Ferrati, un député de l'opposition,
34:04 Jérôme Guel, du groupe socialiste. Et ce rapport,
34:06 il montre qu'au-delà de 2,5 SMIC,
34:08 les exonérations n'ont pas d'effet positif sur l'emploi
34:10 et ne permettent pas d'embaucher plus.
34:12 Là, ce qu'on peut souligner, c'est que le gouvernement a quand même
34:14 eu un effet d'augmentation massive
34:16 de ces exonérations, ce qui a eu pour incidence
34:18 de réduire les cas de l'État, et notamment
34:20 les caisses de la protection sociale.
34:22 Donc il y a un vrai problème ici, c'est que toutes les exonérations
34:24 ne sont pas compensées, et derrière, ça affaiblit
34:26 le système de protection sociale. Donc aujourd'hui,
34:28 quand on augmente le SMIC, finalement, on est très faiblement
34:30 impacté, parce que quand on
34:32 revalorise le SMIC, finalement, ça revalorise
34:34 aussi les plafonds d'exonération,
34:36 donc il n'y a pas d'incidence pour les restaurateurs,
34:38 mais par ailleurs, il faut augmenter les salaires,
34:40 ça c'est un impératif, c'est ce qu'on défend.
34:42 Et donc, à la fois l'augmentation du SMIC refusée par le gouvernement
34:44 et le refus de supprimer les exonérations
34:46 de charges sur les hauts salaires, ça c'est ce que le gouvernement
34:48 a refusé de faire, et c'est malheureux parce que ça a
34:50 un impact sur le pouvoir d'achat et sur les caisses de l'Etat.
34:52 Alors, on va revenir maintenant aux questions
34:54 des députés qui seront posées cet
34:56 après-midi aux membres du gouvernement,
34:58 la situation au Proche-Orient qui
35:00 préoccupe bien évidemment les parlementaires.
35:02 Avant d'en parler et d'évoquer,
35:04 on va évoquer ses conséquences, les actes
35:06 antisémites qui se multiplient
35:08 sur le territoire depuis le 7 octobre
35:10 puisqu'on en recense plus de 1500.
35:12 On va écouter la question de la députée
35:14 RN du Gard, Pascale Borde, elle est au micro
35:16 de Stéphanie Despierre. Bonjour Pascale Borde,
35:18 quelle va être votre question au gouvernement tout à l'heure ?
35:20 Alors, bonjour également.
35:22 Alors, je vais interroger la Première Ministre
35:24 afin de savoir si elle entend nommer
35:26 ou pas la cause
35:28 de l'antisémitisme
35:30 en France. Si elle entend
35:32 effectivement le nommer,
35:34 je veux dire si elle entend parler
35:36 de l'islamisme et si elle
35:38 entend prendre des mesures efficaces
35:40 contre l'islamisme, pour lutter
35:42 contre l'islamisme et non pas prendre des
35:44 mesurettes, des mesures
35:46 cosmétives mais plutôt des mesures
35:48 pour éradiquer effectivement
35:50 l'islamisme en France.
35:52 Merci.
35:54 Merci Stéphanie Despierre. Ludovic Mendes,
35:56 il faut lutter contre l'islamisme, nous dit cette
35:58 députée RN. Est-ce que
36:00 l'antisémitisme aujourd'hui
36:02 ne vient que de là ?
36:04 Alors, lutter contre l'islamisme
36:06 oui, c'est pour ça d'ailleurs qu'on a fait différentes
36:08 lois dans le sens-là, qui n'ont
36:10 jamais voté d'ailleurs, il faut rappeler parce qu'ils parlent toujours de
36:12 lutter contre plein de choses mais ils ne votent jamais
36:14 pour les lois qui vont dans ce sens-là
36:16 de combattre justement ces dérives
36:18 communautaires, séparatistes, islamistes
36:20 mais après la défense de, j'allais dire
36:22 de lutter contre l'antisémitisme
36:24 c'est un débat qu'on doit tous avoir
36:26 mais quand on élucide l'extrême droite
36:28 elle-même créée par des collaborateurs
36:30 parce que quand on est issu
36:32 d'une extrême droite qui a toujours à proximité
36:34 l'Alliance Française, le GUD
36:36 et autres, qui sont des mouvements
36:38 reconnus comme antisémites, je pense
36:40 qu'on doit faire attention et avoir un peu de décence
36:42 et je rappelle que l'antisémitisme n'est pas simplement
36:44 islamiste, il est d'extrême droite, il est aussi d'extrême gauche
36:46 il est latent depuis des années
36:48 j'ai rendu l'année dernière
36:50 à l'ancien Premier Ministre Jean Castex
36:52 une mission sur les actes antireligieux
36:54 je rappelle que presque 50% de tous les actes
36:56 antireligieux dans notre pays chaque année
36:58 sont des actes antisémites et ne sont
37:00 pas commis que par des personnes qui se disent
37:02 islamistes, ils sont commis malheureusement
37:04 des fois par le français lambda qui par bêtise
37:06 va commettre des actes contre les juifs parce qu'il est
37:08 nourri par une espèce de bêtise permanente
37:10 donc il y a tout un travail à faire d'éducation
37:12 c'est pour ça qu'on proposait que l'école
37:14 joue tout son rôle, je pense qu'on peut apprendre aussi
37:16 les religions sans apprendre la religion
37:18 par l'histoire
37:20 par la poésie, par la lecture, par
37:22 les arts, c'est une réalité, je veux dire nos plus grands
37:24 tableaux aujourd'hui
37:26 parlent de religion, les plus grands poèmes
37:28 parlent aussi de Dieu, donc il y a ces réalités qu'on doit
37:30 prendre en considération, mais il faut arrêter
37:32 de mener un combat en pensant qu'il n'y a
37:34 qu'une cause de l'antisémitisme, malheureusement
37:36 il y a plusieurs causes de l'antisémitisme et on doit combattre
37:38 toutes les causes et il n'y en a pas qu'une seule
37:40 il y en a peut-être une dans certains quartiers qui est supérieure
37:42 mais c'est pas simplement l'islamisme, c'est ce qu'on met aussi dans la tête
37:44 de ces jeunes qui vont parfois pas du tout
37:46 à la mosquée, qui vont pas du tout dans les écoles coraniques
37:48 et qui en fait ne vont que surfer sur les réseaux sociaux
37:50 échanger avec certains collègues
37:52 et je rappelle qu'on est quand même un pays où l'antisémitisme
37:54 est nourri par beaucoup, beaucoup de
37:56 blagues, par beaucoup de petites choses et qu'on
37:58 oublie toujours de dénoncer et on l'a vu même
38:00 des fois pendant la campagne, le président Macron lui-même
38:02 avait été montré dans une caricature d'un juif
38:04 puissant et riche et c'était fait par
38:06 les LR, donc ça démontre bien
38:08 qu'en fait la dérive antisémite
38:10 elle est partout dans notre pays et qu'on doit la combattre
38:12 partout où elle est présente. Arthur Delaporte, est-ce que
38:14 combattre l'islamisme, ça permettrait
38:16 d'éradiquer l'antisémitisme
38:18 comme le dit
38:20 cette députée, R.N. Dugard ? Comme vient de me le dire
38:22 mon collègue, finalement l'antisémitisme
38:24 c'est un phénomène qui est diffus
38:26 dans toute la société et c'est bien là
38:28 le problème du Rassemblement National
38:30 c'est qu'ils utilisent l'antisémitisme
38:32 qui est un combat républicain historique
38:34 pour pointer du doigt la communauté
38:36 musulmane de France qui
38:38 n'est pas dans son immense
38:40 majorité antisémite
38:42 et je pense que c'est cela le problème. Alors eux ils parlent des islamistes
38:44 Oui mais en fait vous voyez très bien que
38:46 dans la question, dans la manière dont on
38:48 la formule, c'est qu'on attribue l'antisémitisme
38:50 à l'islam alors que
38:52 aujourd'hui et surtout quand on regarde l'histoire
38:54 de France, on sait très bien que l'antisémitisme
38:56 c'est d'abord un antisémitisme
38:58 qui est structurellement associé
39:00 à l'extrême droite, que l'affaire
39:02 Dreyfus c'est l'extrême droite qui l'a instrumentalisé
39:04 que les ligues des années 30 c'est l'extrême droite
39:06 et que tous ces collaborateurs de
39:08 Vichy qui ont soutenu des politiques antisémites
39:10 qui ont mené à l'extermination des juifs, derrière
39:12 ça fait partie de ceux qui ont fondé le Rassemblement
39:14 National. Donc voilà c'est aussi un moyen
39:16 en pointant l'islamisme de ne pas regarder
39:18 soi-même et quand j'entendais Jordan Bardella
39:20 il y a deux semaines, de cela même pas
39:22 dire que Jean-Marie Le Pen n'avait pas été antisémite
39:24 alors qu'il a été condamné
39:26 à plusieurs reprises pour cela, c'est un moyen
39:28 de faire face à l'extrême droite.
39:30 - Il a reconnu une maladresse depuis ?
39:32 - Oui mais en fait il a reconnu une maladresse sans
39:34 fondamentalement changer de braquet
39:36 et c'est bien cela le problème de l'extrême droite
39:38 c'est qu'elle refuse de reconnaître son propre antisémitisme
39:40 et qu'elle cherche à le dissimuler tout en
39:42 cherchant toujours aussi à stigmatiser
39:44 et moi je lance un appel comme nous étions
39:46 dans la rue dimanche dernier pour
39:48 manifester notre soutien à la communauté
39:50 juive de France, pour donner aussi
39:52 l'idée d'une nation unie contre l'antisémitisme
39:54 à un appel à la tolérance parce que
39:56 c'est un conflit au Proche-Orient pour attiser les tensions
39:58 dans la société, pour chercher à pointer
40:00 toujours les musulmans en l'occurrence
40:02 c'est ce que fait la RN et c'est ce que je déploie.
40:04 - Vous disiez tout à l'heure il faut
40:06 aider les jeunes, il faut mieux former les jeunes
40:08 est-ce qu'il faut aussi mieux former les professeurs
40:10 est-ce qu'il faut mieux les accompagner, aider aussi
40:12 l'école, changer peut-être quelques
40:14 enseignements dans l'éducation nationale ?
40:16 - C'est un combat qui est global
40:18 et je pense que ça commence par l'éducation nationale
40:20 parce que c'est là qu'on apprend... - Parce qu'on a une jeunesse aujourd'hui qui refuse
40:22 par exemple de faire des minutes de silence
40:24 - Parce que malheureusement elle est mal accompagnée
40:26 et moi je sais que je voulais aller trop loin
40:28 par exemple sur la loi confortant les principes républicains
40:30 où je voulais quand même retirer parfois
40:32 temporairement l'autorité parentale
40:34 à des personnes dont on avait prouvé qu'ils étaient
40:36 ultra radicalisés, qu'ils pouvaient radicaliser les enfants
40:38 ou les frères ou les cousins parce que
40:40 il y a aussi cette réalité sur nos territoires
40:42 mais là où la République est, on doit
40:44 apporter une réponse en termes d'éducation nationale
40:46 en termes aussi, j'allais dire
40:48 nos associations de vivre ensemble
40:50 de lutter contre le racisme, toutes celles qui font
40:52 aussi l'éducation populaire dans nos quartiers
40:54 dans nos ruralités ont besoin
40:56 d'être accompagnées dans cette démarche là
40:58 et oui il faut réformer, j'allais dire au niveau de
41:00 l'éducation nationale ce volet
41:02 religion parce qu'on en parle par la guerre, par le conflit
41:04 et pas par la création, par la posy
41:06 par la réussite de ce qu'ont pu apporter les religions
41:08 et puis dire à tous les musulmans
41:10 du monde qu'ils sont tout aussi sémites
41:12 que les juifs parce qu'ils ont
41:14 la même histoire, ils viennent du même endroit
41:16 et leur religion est connectée
41:18 c'est une réalité aussi et pour beaucoup d'entre eux
41:20 ils ne le savent pas, Moïse a toute sa place
41:22 dans la religion musulmane
41:24 parce qu'il est reconnu par
41:26 Mahomet et c'est la réalité
41:28 qu'on oublie parfois de raconter
41:30 donc c'est tout un travail d'éducation
41:32 - Un enseignement positif en tout cas des religions et de toutes les religions
41:34 - Lire du Victor Hugo nous permettrait de parler de religion
41:36 regarder un tableau
41:38 par exemple d'un artiste
41:40 important permettrait de parler de religion
41:42 les livres d'histoire et de géographie permettraient de parler de religion
41:44 sans pour autant parler de guerre
41:46 et au contraire parler de l'humanité et de rassemblement
41:48 et ça permettrait déjà de limiter cet impact
41:50 et ces clichés que nous avons sur les différentes religions
41:52 et pas simplement sur la religion juive
41:54 - Alors il y a évidemment la jeunesse
41:56 et puis il y a aussi la lutte sur les réseaux sociaux
41:58 alors ça se recoupe aussi
42:00 et ça se rejoint parce que les jeunes sont beaucoup sur les réseaux sociaux
42:02 mais il faudrait mieux réguler ça
42:04 peut-être sortir les condamnations
42:06 de la loi sur la presse
42:08 - Alors ce qui est sûr c'est que aujourd'hui
42:10 la lutte pour réguler l'espace numérique
42:12 c'est un enjeu majeur
42:14 et un enjeu qui est lié aussi au moyen qu'on met
42:16 récemment
42:18 ces dernières semaines j'ai fait un certain nombre de signalements
42:20 de publications soit racistes
42:22 soit caractères antisémites
42:24 et la plupart du temps ces publications ne sont pas supprimées
42:26 c'est lié à plusieurs choses
42:28 c'est lié d'une part aux réseaux sociaux qui ne font pas leur travail
42:30 de modération alors que cela
42:32 est obligatoire notamment
42:34 depuis l'entrée en vigueur du DSA il y a des obligations renforcées
42:36 ça marche pour X, Twitter
42:38 mais ça marche aussi pour Instagram
42:40 pour l'ensemble des réseaux sociaux, TikTok également
42:42 il y a aussi un deuxième enjeu
42:44 c'est comment on arrive au niveau
42:46 des moyens de la police, au niveau de la justice
42:48 à avoir des brigades de lutte
42:50 contre les propos haineux, racistes
42:52 - On l'a créé ça
42:54 - qui soient effectivement opérationnels
42:56 - Et efficaces
42:58 - Parce qu'aujourd'hui le nombre d'agents qui travaillent à Pharoz
43:00 c'est extrêmement minime, c'est peut-être une dizaine
43:02 ou une quinzaine aujourd'hui, c'est des effectifs
43:04 - Renforcer les équipes de Pharoz
43:06 - Il y a des recrutements qui sont en cours mais ça demanderait
43:08 plutôt des milliers de policiers qui soient là
43:10 et puis par ailleurs je dirais une dernière chose
43:12 c'est que ces équipes sont au quotidien
43:14 confrontées à toute la violence, à tout un
43:16 déferlement d'images, etc. et ça demande aussi
43:18 un accompagnement psychologique très important
43:20 et que ces équipes tournent parce qu'on ne peut pas rester
43:22 - Alors vous parlez
43:24 d'images violentes, il va y en avoir
43:26 qui vont être projetées à l'Assemblée
43:28 cet après-midi puisqu'à partir de 17h15
43:30 à l'initiative du député
43:32 Mathieu Lefebvre
43:34 et bien des images du massacre
43:36 perpétré le 7 octobre dernier
43:38 par le Hamas vont être diffusées
43:40 à l'Assemblée nationale. Elsa Mondin-Gava
43:42 - Oui et beaucoup de députés s'interrogent voir
43:44 ou ne pas voir ces images du massacre
43:46 du 7 octobre. Vous l'avez dit, c'est le député
43:48 Renaissance Mathieu Lefebvre, le président
43:50 du groupe d'amitié France-Israël
43:52 qui organise cette projection
43:54 d'une vidéo d'un peu plus de 40 minutes
43:56 des images récupérées par l'armée israélienne
43:58 alors il y a des images
44:00 filmées par les terroristes eux-mêmes
44:02 ou par les familles de victimes
44:04 des témoins des scènes ou encore des vidéos
44:06 de surveillance. Alors sont conviés les membres
44:08 du groupe d'amitié France-Israël
44:10 ainsi que tous les députés qui souhaiteraient
44:12 assister à cette projection et beaucoup
44:14 s'interrogent. Certains
44:16 refusent d'y aller ce soir. Pourquoi ?
44:18 Et bien parce qu'ils craignent une forme de curiosité
44:20 morbide. D'autres ont peur tout simplement
44:22 de ne pas tenir le choc
44:24 physiquement et psychologiquement
44:26 mais il y aura plusieurs dizaines de députés
44:28 à cette projection
44:30 des images des massacres du Hamas du 7 octobre.
44:32 - Merci Elsa Mondin-Gava pour
44:34 toutes ces informations. Ludovic Mendes
44:36 est-ce que vous allez voir ces images ?
44:38 C'est pas réservé uniquement à un groupe
44:40 d'amitié France-Israël même s'ils ont été
44:42 invités par Mathieu Lefebvre ?
44:44 - On a tous été invités par Mathieu Lefebvre
44:46 je pense qu'il veut montrer la réalité
44:48 de ce qu'il s'est passé. D'ailleurs beaucoup de journalistes
44:50 disaient ce matin sur les réseaux sociaux des journalistes
44:52 qu'ils avaient vu ces images aussi atroces,
44:54 barbares. Moi à titre
44:56 personnel je ne suis pas en capacité de pouvoir vivre
44:58 ce moment-là, de pouvoir regarder
45:00 des êtres humains être
45:02 dilapidés, être
45:04 brûlés. - Vous ne voulez pas voir ces images ?
45:06 - Non je ne peux pas, c'est impossible pour moi.
45:08 Je veux dire, on est suffisamment choqués déjà
45:10 par certaines scènes de terreur et je crois que
45:12 le peu d'images que nous avons tous vues
45:14 sur les réseaux sociaux ou dans les médias
45:16 nous ont suffisamment choqués. Et d'ailleurs
45:18 on a été nombreux même à ce moment-là, tant que
45:20 les choses n'étaient pas officielles, à dénoncer
45:22 ces images sur les réseaux sociaux qui ne font
45:24 qu'une chose parfois c'est de propager de la
45:26 haine. Il y a Pharoz, mais il y a le parquet national
45:28 de la lutte contre la haine en ligne. Tous ces
45:30 outils nous permettent de
45:32 lutter contre ces dérives-là. Et à plusieurs
45:34 reprises, je l'ai dit, à chaque attentat, à chaque
45:36 crise majeure, on doit arrêter
45:38 de diffuser ces vidéos-là. Parce que
45:40 pour certaines c'est un fantasme
45:42 excitant, ça leur fait du bien
45:44 et pour d'autres personnes ça les empêche
45:46 totalement de pouvoir avancer. Il faut qu'on trouve
45:48 un juste milieu. Là c'est sur invitation
45:50 chacun fait ce qu'il veut. On ne nous impose
45:52 pas le fait de voir ces images-là. Par
45:54 contre sur les réseaux sociaux on ne doit pas nous imposer non plus de pouvoir
45:56 voir ces images-là et on doit pouvoir les combattre.
45:58 Après ce que fait Mathieu Lefebvre là
46:00 c'est un travail qui est aussi pédagogique
46:02 on peut dire ce qu'on veut pour que certains
46:04 puissent comprendre la réalité de ce qu'il s'est passé. Et quand
46:06 on voit certains propos de la France Insoumise
46:08 comme monsieur Guiraud en Tunisie
46:10 ou d'autres sur certains plateaux télé, je crois
46:12 que là ils vont peut-être comprendre la réalité du massacre
46:14 terroriste qu'il y a eu en Israël
46:16 le 7 octobre. David Guiraud qui a d'ailleurs dit qu'il
46:18 se rendrait à cette projection.
46:20 Arthur Delaporte, Mathieu Lefebvre dit "il faut
46:22 montrer pour ne pas oublier". C'est un rôle
46:24 pédagogique pour vous ?
46:26 En France on s'était posé ces questions-là.
46:28 Moi je n'irais pas. On s'était posé ces questions-là
46:30 au moment du 13 novembre.
46:32 On avait dit "qu'est-ce qu'il faut voir et ne pas voir"
46:34 et en fait ne pas voir
46:36 c'est pas forcément ne pas savoir.
46:38 Et donc moi je sais, je fais
46:40 confiance à la presse, à ce qui est
46:42 dit dans la presse, à ce qui en est relaté
46:44 aux descriptions que j'ai pu en lire qui sont déjà
46:46 extrêmement choquantes et je ne pense pas
46:48 qu'il soit nécessaire de s'infliger
46:50 une telle violence parce qu'on sait
46:52 derrière qu'face à des images
46:54 de mort, à des images de massacre, à des images de
46:56 barbarie terrible, on ne peut qu'en ressortir
46:58 traumatisés. Et moi je
47:00 pense aussi que notre rôle en tant que responsable
47:02 politique c'est d'être en capacité
47:04 de raisonner et que face
47:06 à un tel choc, on peut aussi...
47:08 C'est-à-dire que l'émotionnel ne doit pas forcément entrer en ligne de compte ?
47:10 Une question quand même sur
47:12 David Guiraud qui appartient
47:14 à la NUP, alors vous en êtes temporairement
47:16 sorti mais quand même, David Guiraud
47:18 qui a minimisé les attaques du Hamas
47:20 c'était en Tunisie, vous y faisiez référence
47:22 celui de Vic Mendes, c'était ce
47:24 week-end, votre réaction
47:26 par rapport à ses propos ? Je pense que
47:28 David Guiraud, non seulement
47:30 a commis une odieuse
47:32 erreur qu'il s'est
47:34 fourvoyée,
47:36 j'espère qu'il continuera
47:38 à faire amende honorable,
47:40 mais voilà, moi j'ai été non seulement gêné
47:42 mais choqué par ce qui s'est passé.
47:44 Alors évidemment le Proche-Orient c'est
47:46 un sujet qui sera abondamment discuté encore
47:48 cet après-midi dans l'enceinte de
47:50 l'Assemblée Nationale et dans l'hémicycle,
47:52 Stéphanie Despierre, plusieurs questions
47:54 seront posées par les députés de
47:56 Toubor Politique. Oui Brigitte, il y aura trois
47:58 questions sur la situation dans la bande de Gaza,
48:00 les communistes interrogeront le gouvernement
48:02 pour réclamer en urgence
48:04 un cessez-le-feu, les écologistes eux
48:06 insisteront plutôt sur l'aide humanitaire
48:08 et puis les insoumis poseront
48:10 également une question sur ce conflit
48:12 entre Israël et palestiniens
48:14 qui durent depuis plus d'un mois.
48:16 Merci Stéphanie Despierre,
48:18 Ludovic Mendes,
48:20 les communistes vont donc poser une question
48:22 pour un cessez-le-feu
48:24 dans la bande de Gaza.
48:26 On a du mal à suivre le président de la République
48:28 qui appelait
48:30 à la BBC ce week-end pour
48:32 un cessez-le-feu, pour que Israël
48:34 cesse de tirer sur les populations
48:36 civiles palestiniennes.
48:38 Quelle est véritablement la ligne française ?
48:40 Alors, pour certains ça paraît
48:42 pas clair, mais pourtant c'est très clair,
48:44 le président a toujours parlé de
48:46 couloirs humanitaires, de protection des civils
48:48 palestiniens et d'un cessez-le-feu
48:50 humanitaire. Pas d'un cessez-le-feu tout court, parce que
48:52 Israël a le droit de se défendre
48:54 et doit pouvoir faire en sorte que le Hamas
48:56 et ses dirigeants puissent payer,
48:58 être jugés pour ce qu'ils ont fait le 7 octobre,
49:00 mais pas que le 7 octobre, parce que
49:02 il n'y a pas eu que le 7 octobre et que le Hamas
49:04 a fait des années qu'il commet
49:06 des actes terroristes sur le territoire israélien
49:08 et qu'il maltraite, martyrise
49:10 aussi son propre peuple, soi-disant
49:12 son propre peuple en Palestine sur la bande de Gaza.
49:14 Donc il y a ces réalités-là. Ce qu'on demande,
49:16 c'est normal, c'est le droit international,
49:18 la protection des femmes, des enfants,
49:20 des personnes les plus âgées
49:22 qui ne sont pas concernées par ce conflit.
49:24 Qu'on chasse les combattants
49:26 directement dans les rues, qu'on les bombarde
49:28 là où ils sont, c'est totalement normal.
49:30 Mais si on peut limiter, j'allais dire,
49:32 l'impact sur les civils et les dommages collatéraux,
49:34 c'est ce que demande le président de l'ARC-BiC, c'est ce que demande
49:36 le droit international, et je pense que c'est ce que tout être
49:38 humain sur Terre doit demander aussi.
49:40 - Alors Arthur Delaporte, vous, vous demandez un cessez-le-feu humanitaire
49:42 ou un cessez-le-feu tout court ?
49:44 - Oui, depuis le 8 octobre, on demande un cessez-le-feu immédiat
49:46 parce qu'on savait très bien
49:48 ce qui allait se passer au Parti Socialiste,
49:50 c'est qu'Israël allait commettre
49:52 une répression, mais qui allait malmener
49:54 de façon inconsidérée
49:56 les populations civiles. Et donc, cette demande
49:58 malheureusement constante depuis
50:00 maintenant le 8 octobre,
50:02 c'est-à-dire le lendemain de l'attaque terroriste
50:04 du Hamas, elle n'a pas été
50:06 portée de façon claire par la France. Et je trouve
50:08 que le président de la République a l'ouvoyé
50:10 depuis son déplacement
50:12 qui est intervenu par ailleurs tardivement.
50:14 Il arrive, on ne sait pas très bien ce qu'il porte,
50:16 il commence à lancer l'idée d'une
50:18 coalition internationale contre
50:20 le terrorisme, un peu sur l'image de Daesh,
50:22 sans que personne, ni aucun partenaire
50:24 diplomatique, ni finalement aucun responsable
50:26 politique français n'était vraiment associé. Donc voilà,
50:28 il y avait une espèce de stratégie brouillonne.
50:30 Et puis sur la question, précisément,
50:32 de savoir s'il fallait ou pas
50:34 un cessez-le-feu, une pause humanitaire, etc.,
50:36 les termes évoluent, on ne sait pas exactement
50:38 où il veut aller, et c'est ça le problème, c'est qu'aujourd'hui
50:40 il manque une parole claire de la France.
50:42 C'est ce que vous attendez de cet après-midi de la part de Catherine Colonna
50:44 ou de la Première ministre ? C'est ce qu'on attend de la part
50:46 de la Première ministre, notamment, mais
50:48 la Première ministre ou la ministre
50:50 des Affaires étrangères sont inaudibles, et moi je me souviens
50:52 de Dominique de Villepin à la tribune
50:54 de l'ONU, je me souviens aussi des mots que Dominique
50:56 de Villepin a eus ces dernières
50:58 semaines qui sont extrêmement clairs, et j'aurais aimé
51:00 que la voix de la France soit
51:02 assez forte pour porter une parole, justement
51:04 une parole de paix, une parole qui vise
51:06 à protéger les civils. Cette parole donc qui est attendue
51:08 cet après-midi aux questions
51:10 au gouvernement. Autre question, bien sûr
51:12 qui préoccupe beaucoup les Français et les députés
51:14 évidemment, ce sont ces inondations
51:16 dans le Pas-de-Calais, le président de la République
51:18 a été sur place, il a
51:20 annoncé un fonds de 50 millions
51:22 pour les collectivités, et puis
51:24 il a classé 244 communes
51:26 en situation de catastrophe
51:28 naturelle. On va interpeller
51:30 Pierre-Henri Dumont, qui est député
51:32 du Pas-de-Calais, justement, Les Républicains
51:34 qui lui interviendra cet après-midi
51:36 dans les mid-cycle. Oui, plus de 200 communes
51:38 classées catastrophe naturelle,
51:40 beaucoup dans le Pas-de-Calais, la grande majorité.
51:42 Quelle est la situation dans votre circonscription
51:44 et qu'attendez-vous du gouvernement ?
51:46 La situation c'est que l'eau continue de monter
51:48 aujourd'hui, on attend encore cet après-midi
51:50 des précipitations, une pompe
51:52 importante de rejet à la mer vient
51:54 de lâcher suite à un incendie, et donc
51:56 la situation devient de pire en pire
51:58 malheureusement sur le territoire. Donc on a eu
52:00 le président de la République qui ce matin a annoncé à Saint-Omer
52:02 un fonds d'indemnisation de 50 millions
52:04 c'est très bien mais c'est pas suffisant.
52:06 Il faudra évidemment en mettre beaucoup plus pour
52:08 indemniser les agriculteurs,
52:10 les citoyens, les entreprises, tous ceux
52:12 qui ont été touchés. Mais au-delà de ça, il va falloir
52:14 prévenir d'autres futures inondations, parce qu'avec
52:16 la perturbation de l'environnement
52:18 suite au réchauffement climatique,
52:20 on va avoir de plus en plus d'inondations,
52:22 des pluies de plus en plus importantes qui vont tomber
52:24 en même temps. Et donc il va falloir
52:26 créer de nouvelles pompes, investir pour
52:28 acheter ces pompes, curer les canaux, curer
52:30 les waterings, travailler avec VNF
52:32 sur le sujet. Et ça, il va falloir de l'argent
52:34 parce qu'on ne peut pas compter que sur la seule solidarité
52:36 locale avec la taxe GemaPi pour le faire.
52:38 Merci beaucoup. Vous attendez donc des réponses
52:40 de court terme, mais surtout de long terme.
52:42 Et évidemment, il y a un autre député
52:44 qui s'inquiète, c'est le député Jean-Charles
52:46 Larseoneur du Finistère.
52:48 Il est député horizon et apparenté.
52:50 Il va interpeller le gouvernement cet après-midi.
52:52 Oui, on change de région
52:54 en Bretagne. C'était il y a deux semaines,
52:56 mais vous nous dites, il y a encore
52:58 des dégâts et des personnes qui sont privées
53:00 d'électricité. Oui, nous sommes toujours
53:02 dans une situation de gestion de crise dans le Finistère
53:04 avec près de 5000 foyers qui n'ont pas encore
53:06 l'électricité. C'est la priorité, rétablir
53:08 l'électricité pour ces foyers parfois isolés,
53:10 parfois dans le noir, parfois dans le froid.
53:12 Et puis, évidemment, une situation
53:14 de plus long terme, je dirais. Comment
53:16 indemniser les secteurs les plus durement touchés,
53:18 je pense notamment à l'agriculture, à nos séristes,
53:20 à nos éleveurs qui ont été touchés très
53:22 très durement. Alors,
53:24 catastrophe naturelle, calamité agricole,
53:26 c'est pas forcément peut-être le bon outil. Fonds d'urgence,
53:28 nous y réfléchissons avec le gouvernement.
53:30 C'est une question que je poserai à la Première ministre
53:32 aujourd'hui, mais également une réflexion de plus
53:34 long terme sur, au fond, la résilience de nos réseaux
53:36 parce que pendant des jours, parfois, il n'a pas été possible
53:38 de joindre nos maires, de communiquer avec la population.
53:40 Donc, il faut s'interroger sur
53:42 des radios, des groupes électrogènes,
53:44 peut-être aussi l'enterrement de nos lignes électriques.
53:46 C'est un sujet, on le sait, qui coûte cher.
53:48 C'est beaucoup d'investissement. Dans les régions les plus exposées,
53:50 c'est peut-être un sujet important à pousser.
53:52 - Eh bien, on le voit, les députés partagent
53:54 ces mêmes axes. Donc, les réponses tout de suite.
53:56 Et puis, comment mieux prévenir si ces conditions
53:58 climatiques devaient continuer à se dégrader
54:00 dans les futures années ?
54:02 - Arthur Delaporte, des annonces fortes quand même
54:04 du président de la République. 50 millions pour les collectivités,
54:06 244 communes classées en catastrophes naturelles.
54:10 - Oui, alors, là, on le voit pour les inondations,
54:12 mais c'est vrai que pour la tempête, la semaine dernière,
54:14 il y a un vrai sujet qui a été pointé à l'instant par notre collègue du Finistère,
54:16 qui était déjà pointé la semaine dernière par ma collègue
54:18 Mélanie Thaumin, députée notamment de Plougastel,
54:20 qui disait que le président de la République a dit
54:22 qu'il y aurait une catastrophe naturelle qui serait reconnue
54:24 pour ces communes, alors que pour la tempête, c'est pas possible.
54:26 Donc, il y a une contradiction entre la réalité du droit
54:28 à ce qu'a dit le président de la République la semaine dernière...
54:30 - En principe, c'est pris en compte par les assureurs en cas de tempête.
54:32 - Justement, il y a un problème, c'est que, voilà,
54:34 il n'y a pas d'indemnisation suffisante et il faut que ça soit reconnu
54:36 comme catastrophe naturelle. - Ça veut dire que les assureurs
54:38 prennent en charge. - Voilà. Et l'État n'est pas
54:40 au niveau... Parce qu'il ne répond pas
54:42 depuis une semaine ou deux. Il laisse dans le flou
54:44 les agriculteurs, notamment, qui ont subi
54:46 des dégâts importants. Et donc, il faut absolument
54:48 que le président de la République, la Première ministre,
54:50 clarifie la ligne. Est-ce qu'il y aura
54:52 ou non catastrophe naturelle ? Comment
54:54 les agriculteurs, notamment, seront indemnisés ?
54:56 Et ça, malheureusement, ça fait
54:58 une dizaine de jours qu'on attend des réponses précises
55:00 et on ne les a toujours pas. - Est-ce que vous avez une réponse,
55:02 Ludovic Mendes, sur les catastrophes naturelles
55:04 que ce soit pris en charge, effectivement, par les assureurs ?
55:06 Est-ce qu'il faut décréter que ces communes
55:08 sur la catastrophe naturelle pourraient être prises en charge ?
55:10 - Alors, malheureusement, la tempête, c'est un peu particulier.
55:12 Donc, il faut qu'on regarde aussi dans cette réalité-là.
55:14 D'un point de vue agricole, je sais
55:16 que Marc Fedeau, le ministre de l'Agriculture,
55:18 est en train d'apporter des réponses de son côté.
55:20 Il y a des discussions qui sont en cours. Et par rapport
55:22 à ce qui se passe dans l'Eau-de-Pas-de-Calais, on a une réaction rapide
55:24 parce qu'on a des dégâts qui sont monstrueux
55:26 et hyper importants. Et je pense qu'on doit saluer
55:28 à ce moment-là aussi les forces de l'or,
55:30 les pompiers, la sécurité civile qui intervient
55:32 à chaque jour, les médecins, parce que
55:34 c'est une mobilisation 24 heures sur 24,
55:36 7 jours sur 7, et on a la sensation,
55:38 en plus, que ça ne s'arrête pas. Donc, il faut qu'on agisse
55:40 pour la planète, il faut qu'on agisse avec les assureurs,
55:42 parce que les assureurs, parfois, essayent
55:44 un peu de contourner les règles et leur mettre
55:46 la pression pour leur rappeler qu'il y a des engagements
55:48 de l'Etat et il doit y avoir des engagements des assureurs.
55:50 Et on fera tout ce qu'il faut, et tout ce
55:52 qui est en notre pouvoir, pour mieux accompagner
55:54 au possible. Je sais qu'il y a des discussions au sein
55:56 du ministère de l'Intérieur sur ce sujet-là.
55:58 Et on attend bien évidemment des précisions cet après-midi
56:00 dans l'enceinte de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
56:02 Merci à tous les deux d'être venus sur le plateau des questions
56:04 au gouvernement. On retrouve tout de suite Stéphanie Despierre,
56:06 salle des 4 colonnes, pour l'ambiance
56:08 à 2 minutes de cette séance de questions.
56:10 Alors, il y a deux questions qui agitent
56:12 en ce moment cette salle
56:14 des 4 colonnes. La première, c'est la projection
56:16 des images, des attaques du 7 octobre
56:18 en Israël. C'est en fin d'après-midi
56:20 à l'Assemblée. Faut-il y aller ?
56:22 Est-ce que c'est utile ? Est-ce que c'est opportun ?
56:24 Est-ce que ce sera trop choquant ? Beaucoup de députés
56:26 s'interrogent et beaucoup de journalistes
56:28 les interrogent. Et puis, on parle
56:30 aussi, évidemment, du projet de loi
56:32 immigration qui sera voté cet après-midi
56:34 au Sénat, qui arrivera ici à l'Assemblée
56:36 en débat dans l'hémicycle mi-décembre.
56:38 Merci Stéphanie Despierre.
56:40 Elzin Mondingava, vous êtes également salle
56:42 des 4 colonnes. Quelles sont les principales
56:44 questions qui seront posées cet après-midi par les députés ?
56:46 La gauche va interpeller
56:48 le gouvernement sur la situation humanitaire
56:50 à Gaza, en réclamant encore et toujours
56:52 un cessez-le-feu. Il y aura aussi des questions
56:54 sur la marche de dimanche
56:56 pour la lutte contre l'antisémitisme.
56:58 Et puis, d'autres questions, on en parlait avec
57:00 des députés des circonscriptions concernées.
57:02 Les crues et les inondations, vous le savez,
57:04 que le Pas-de-Calais a été touché, la Bretagne,
57:06 c'était il y a deux semaines. On attend donc
57:08 des réponses du gouvernement sur les solutions
57:10 de court terme et de long terme sur cette question.
57:12 Merci Elzin Mondingava.
57:14 Nous sommes maintenant à quelques secondes
57:16 de cette séance de questions au gouvernement
57:18 qui va démarrer ici à l'Assemblée nationale.
57:20 Je me trouve, moi, salle des pas perdus,
57:22 donc juste à côté de la salle des 4 colonnes.
57:24 On va jeter un oeil sur les
57:26 citoyens qui sont venus aujourd'hui assister
57:28 à cette séance de questions au gouvernement
57:30 et avant cela, au cérémonial
57:32 qui se trouve ici, puisque la garde républicaine
57:34 est déjà installée dans cette salle
57:36 des pas perdus. Elle va jouer du tambour,
57:38 vous le savez, à l'arrivée de la présidente
57:40 de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet,
57:42 qui devrait arriver dans
57:44 les tout prochains instants
57:46 ici pour présider cette séance de questions
57:48 au gouvernement. On va bien sûr
57:50 revenir sur la situation
57:52 au Proche-Orient. Je vous laisse
57:54 à présent regarder l'arrivée
57:56 de la présidente de l'Assemblée nationale.
57:58 On va parler du Proche-Orient, on va parler aussi
58:00 beaucoup des inondations.
58:02 (Tambour)
58:04 (...)
58:06 (...)
58:08 (...)
58:14 (...)
58:18 (...)
58:22 (...)
58:26 (...)
58:30 (...)
58:34 (...)
58:38 (...)
58:42 (...)
58:46 (...)
58:50 (...)
58:55 (...)
58:59 (...)
59:02 - La présidente de l'Assemblée nationale vient de traverser cette
59:05 salle d'épas perdu et qui rejoint l'hémicycle de l'Assemblée
59:08 nationale. Elle gravit les quelques marches qui la séparent du
59:12 perchoir. Pour présider cette séance de questions au gouvernement, on se
59:15 retrouve juste après sur LCP.